Temps d'elimination du thc ds l'organisme ?


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Tcho cannaweedeur et cannaweedeuz,

J'ai un petit gros probleme.

En fait je vais bientot passer des tests pour mon entrée dans un cfa et apparemment ya des tests medicaux :-?, dont des analyses pour déceler si on a du cana.

Et moi j'en ai lol.

J'voudrais savoir combien de temps y faut pour que ca disparaisse completement et eventuellement, si ca existe, est-ce que c'est possible d'accélérer le processus de "digestion" du cana.

merci pr les futures reponses

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Tcho cannaweedeur et cannaweedeuz' date='

J'ai un petit gros probleme.

En fait je vais bientot passer des tests pour mon entrée dans un cfa et apparemment ya des tests medicaux :-?, dont des analyses pour déceler si on a du cana.

Et moi j'en ai lol.

J'voudrais savoir combien de temps y faut pour que ca disparaisse completement et eventuellement, si ca existe, est-ce que c'est possible d'accélérer le processus de "digestion" du cana.

merci pr les futures reponses[/quote']

 

salut!

tout dépend de ta fréquence de consommation, depuis quand tu consommes, avec kel matos...etc.

par ex, si tu fumes 5/10 douilles/jour depuis 2 ans, ou 5/10 joins/jour depuis 4 ans (c un exemple), il te faudra longtemps. je pense au moins 3 ou 4 bons mois avant que le THC ne soit totalement éliminé de ton corps.

si tu fumes 1 ou 2 joins/semaine depuis 6 mois, alors 1 mois d'arret suffira probablement...

pour ce qui est "d'accélérer le processus de digestion du canna", le mieux est donc d'arréter de consommer jusqu'à ce que tu doives passer le test médical, faire du sport (courir un peu tous les jours ou faire beaucoup de marche par ex), boire beaucoup.

g aussi entendu dire que boire beaucoup d'eau juste avant une prise de sang ou test des urines pouvait cacher les traces de THC.

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salut,

 

j'ai bosser en tant que "cobaye" pour l'industrie pharmaceutique quand j'étais étudiant et il me faisait des tests d'urine régulièrement (sur une durée totale de 3 mois) pour vérifier si j'avais fumé du canna ou pas.

 

Donc au début j'ai arrété puis comme ça devenait long, j'ai repris un peu la fume.

 

ça s'est passé dans une soirée ou j'ai craqué et j'ai fumé sur un bédo alors que j'avais un test d'urine la semaine d'après.

Donc j'ai passer la semaine à boire de l'eau et a pissé toutes les 2 heures pour éliminer tout le bordel.

 

----> Résultat, 1 semaine plus tard j'étais négatif au test urinaire.

 

J'ai donc recommencer en écourtant à chaque fois le temps entre lequel je fumais et celui ou j'avais le test et à la fin du truc j'ai pu fumer des pets jusqu'à 3 jours avant le test en étant négatif.

 

MAis bon, les 3 jours ont été dur et j'ai du boire 5 à 6 litres d'eau par jour, donc je te laisse imaginer le nombre d'heure que j'ai passé au chiotte...

 

Donc voila, pour les tests d'urine ça passe, par contre pour les tests sanguins je sais que le canna reste beaucoup plus longtemps (genre 1 mois mais je n'en suis pas sur du tout).

 

Je tenais quand même à dire que plus tard j'ai essayer de refaire une étude dans le même labo et j'avais aussi fumé 3 jours avant le test et ils ont trouvé du canna dans mes urines (mais bon j'avais moins bu que la première fois, faut dire que c'est violent...)

 

Donc arréter une semaine avant me parait plus sur en prenant soin de bien boire de l'eau et de faire un peu de sport.

 

Voila pour mon expé,

 

a+

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  • 3 ans après ...

Je comprends pas pourquoi alors, 26 jours après mon dernier joint j'ai encore été positif à mon test urinaire.

 

Je sais qu'il faut recycler l'organisme en faisant du sport ou en buvant beaucoup, bon je n'ai pas trop bougé c'est vrai ^^ mais j'ai quand même bu mes 2 litres par jour parce que je bois beaucoup d'eau.

J'ai fait le test et j'ai été étonné d'être positif :D je me demandais si mon entourage avait quelque chose à voir ... car il faut dire qu'ils fument presque tous autour de moi ;-)

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Salut,

 

En effet beau deterrage. :-)

 

Le thc peut etre decelable jusqu a 70 jours dans les urines.

 

Apres ca depend de la conso, de l'individu, et de plein d autres trucs.

 

Pour ceux qui doivent payer ces tests: vu le prix et que parfois ce n'est pas le seul ne soyez pas trop pressé.

 

Apres c'est pas mon fric. :D

 

+++

Bong.

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Je me permets de mettre une

Hello' date='

 

Vous avez tous oublié un paramètre dans tout ça, le métabolisme.

 

Si vous êtes naturellement maigrichon, vous avez un métabolisme rapide (même en mangeant au McDo tout les jours vous gardez la ligne) vous avez plus de chance de passer à travers les tests en restant prudent tout de même.

 

Si vous êtes toujours gros, même en mangeant normalement, vous avez un métabolisme lent et là vous aurez un max de THC dans les graisses qui se diffuseront bien plus longtemps.

 

Bref, vous êtes naturellement maigre (ectomorphe) vous avez beaucoup moins de soucis à vous faire.

Si vous êtes plutôt du genre endomorphe, là c'est chaud pour vous. Le THC se diffusera bien plus longtemps dans votre organisme.

(Ectomorphe, mesomorphe, endomorphe)

 

le cannabis, par son THC, est la seule drogue qui s’accumule dans le cerveau et les graisses de l’organisme, pour s’attarder des jours, voire des semaines.

 

Voila, si vous êtes gros, vous aurez du mal à passer à travers.

 

qui je crois est à noter car ça change drastiquement le temps d'élimination d'une personne à l'autre.

 

++

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Salut arko

C'est tout à fait exact

 

Pour info générale sur le Cannabis et le métabolisme je me permet de reprendre un post excellent d'un modo des FCF: OrbitalLien vers le post d'origine

 

Disclaimer: ce post n'a été rédigé qu'à titre informatif et non pas dans le but d'inciter à la consommation de stupéfiants. Les opinions n'engagent que l'auteur du post (ça, c'est moi...) et ne sont pas nécessairement celles du webmaster ni de mon employeur (je préfère le noter).

Pour finir, si d'autres classes de stupéfiants sont utilisées dans ce post, elles le sont à but comparatif (point de vue chimique) et informatif; mais en aucun cas à but incitatif, c'est d'ailleurs pourquoi je ne parlerai quasi pas des effets (... je me vois mal décrire les effets du cannabis sur ce forum, les autres drogues, sur ce plan, n'étant pas le but de ce texte)

En outre, les normes, valeurs et seuils légaux peuvent varier d'un pays à un autre, les valeurs citées ici sont celles utilisées en Belgique.

Voila, comme ça, c'est dit.

 

Notes:

je rédige ce post en essayant à la fois d'être le plus complet et le plus clair possible. Je travaille depuis plus d'un an dans un centre d'expertises médico-légales (indépendant: je n'ai absolument rien à voir avec la police!) en tant que chimiste, je m'occupe de la recherche de toxiques sanguins (médicaments et stup') pour de multiples besoins (empoisonnements, accidents, viols, meurtres, agressions...).

Répondant aux nombreuses questions posées par les assurances, familles de victimes, avocats, médecins mais également mes potes, je vais essayer d'expliquer la biochimie des stups (ici, plus particulièrement le cannabis) et expliquer le pourquoi et le comment des méthodes employées pour leurs détections. Ce post va me servir de brouillon pour des notes que je dois rédiger, certaines simplifications (chimiques, biologiques) seront corrigées dans la versions "cours". Les valeurs utilisées pour illustrer les graphiques s'approchent de la réalité (en fonction des cas que j'ai rencontrés) mais ne sont pas issues d'un protocole scientifique, elles ne sont donc employées qu'à titre explicatif.

 

Concernant la source d'informations, je me réfère à ma connaissance du sujet, seules les illustrations proviennent de sources extérieures. Afin d'éviter une bibliographie inutile (du mois, ici...), le lien vers la page contenant l'illustration sera placé (en dessous de l'illustration dans ce texte) et elles restent la propriété du site cité.

Je le redis une dernière fois, je ne dépends d'aucun service judiciaire...

 

 

C'est parti.

 

 

SOMMAIRE

 

1. biochimie du cannabis

.1.1 la détoxication

.1.2 l'élimination

.1.3 les milieux (sang, urine, cheveux et salive)

.1.4 les demi-vies (dans les différents milieux biologiques)

..1.4.1. le sang

..1.4.2. l'urine

..1.4.3. résumé de la durée de présence des métabolites du THC

..1.4.4. les cheveux

 

 

2. les méthodes de dosage

.2.1 introduction et définitions

.2.2 les méthodes immunologiques

..2.2.1. introduction

..2.2.2. l'emploi d'Ig dans un dosage

 

.2.3 les méthodes chromatographiques

..2.3.1. introduction

..2.3.2. l'extraction

..2.3.3. séparation

..2.3.4. détection

..2.3.5. résultats

 

.2.4. bilan des méthodes de dosage

..2.4.1. résumé de la technique immunologique

..2.4.2. résumé de la technique chromatographique

..2.4.3. avantages et inconvénients de la technique immunologique

..2.4.4. avantages et inconvénients de la technique chromatographique

 

 

 

1. Biochimie du cannabis

 

Pas de mystère, la molécule "star" du cannabis est le THC (ou Tétrahydrocannabinol).

THC_structure.png

Lien vers page

 

C'est le principe actif essentiellement retrouvé dans les plantes. On parle souvent de CBN et CBD, mais leur activité n'est pas encore 100% prouvée et leur très faible concentration feront que je ferai l'impasse à leur sujet.

 

Comme beaucoup de "toxiques" (au sens large du terme), cette molécule, une fois ingérée (de quelque manière que ce soit) va subir 2 grandes étapes:

1. la détoxication,

2. l'élimination.

 

 

1.1 la détoxication

Cette étape a 2 fonctions: rendre inactif le thc et le préparer à être éliminé. On doit cette activité à un groupe d'enzymes hépatiques: les (pour être précis, mono oxygénase à FADH de type) cytochromes P450 . Ils font toujours le même boulot (thc, médoc ou autres): ils inactivent les molécules par ajout de groupements -OH (très grosse simplification).

 

Donc, après consommation, on va voir apparaitre une molécule appelée...

THC-OH. Tout simplement.

Actuellement, le débat existe toujours quant à savoir si elle a une activité ou non mais elle n'est présente qu'en très faible quantité car elle n'est qu'un intermédiaire: elle a une demi-vie très courte, elle suit la transformation du THC mais va directement (enfin, dans les quelques heures qui suivent) être transformée en THC-COOH.

 

image010.jpg

Lien vers page

 

Le THC-COOH (la deuxième "star" de ce texte). Son petit nom: acide 11-nor-delta9-THC-carboxylique (vous comprendrez que je le résume).

Si vous cherchez "où ça se passe" sur le graphique ci-dessus, regardez au dessus à gauche des molécules. Les autres dérivés n'ont que très peu d'importance: ils ne sont jamais recherchés en "routine".

Donc j'en reviens à ma petite histoire, les cytochromes P450 ajoute au THC-OH un 2ème groupement -OH, transformant notre THC en sa forme acide, le THC-COOH. Ce métabolite n'a aucune propriété psychotrope (et, il me semble, aucune autre activité).

 

Les bases (bio)chimiques sont jetées, voyons donc le "pourquoi" de cette étape. Le THC est inactivé, d'où le nom "détoxication". Mais il faut également tenir compte d'un transformation importante: le THC-COOH est rendu plus polaire (porteur d'une charge négative au niveau du COOH), ce qui le rend nettement plus soluble dans le sang. Le problème des urines, c'est pour après.

 

1.2 l'élimination

Ce n'est pas pour autant que le THC-COOH peut être éliminé dans les urines. Le THC-COOH passe, au niveau rénal, dans l'ultrafiltrat mais est suffisamment "petit" pour être réassimilé de façon passive au niveau des "tubes" (proximal & distal). (à confirmer)

Bref, il sort par la porte mais rentre par la fenêtre.

L'organisme a trouvé la parade: il rend le THC-COOH plus "gros" en lui greffant un sucre: il est glucuroconjugué (toujours au niveau du foie) par la glucurotransferase.

 

Cette étape (l'élimination) est simple mais la glucuroconjugaison est une étape lente, ce qui va avoir son importance plus loin.

 

Il reste à parler des graisses... Pourquoi?

Le THC-COOH est une molécule de petite taille et qui garde, malgré son groupement acide, un comportement apolaire. Ce caractère lui permet de voyager dans toutes les cellules de l'organisme mais plus particulièrement: dans les adipocytes.

Kezaco? Ce sont des cellules spécialisées dans le stockage des graisses. Tout le monde en possède (ventre, cuisses mais également autour d'organes comme le coeur, les reins et glandes surrénales...). Les lipides (= graisses) étant par excellence des molécules apolaires, le THC-COOH, par affinité, va venir s'y loger. Et comme "qui se ressemble s'assemble", il va y rester "attaché".

Il est ensuite relargué de façon lente et continue dans le sang.

 

Question de logique: pourquoi le THC-COOH?

Les cytochromes P450 détoxifient rapidement le THC et THC-OH, les taux sanguins diminuent directement dès l'absorption. Si une de ces 2 molécules venait à se loger dans un adipocyte, par le phénomène d'osmose, il se retrouverait vite libérer dans la circulation sanguine.

Par contre, le THC-COOH subit un phénomène "d'embouteillage". En effet, il est rapidement produit mais il l'est beaucoup moins excrété (cfr. la détoxification). Il a donc le temps de s'accumuler dans les adipocytes.

 

 

1.3 Les milieux (sang, urine, cheveux et salive)

Résumé de l'épisode précédent.

- Dans le SANG: on retrouve du THC, THC-OH et THC-COOH.

- Dans les URINES: quasi exclusivement du THC-COOH glucuroconjugué

- Dans les CHEVEUX: un peu de THC et surtout du THC-COOH.

Pourquoi? Le cheveux est composé de cellules mortes qui s'accumulent. Quand la cellule meut, on peut considérer (grossièrement) que plus rien n'y entre et sort. Comme ce genre de cellules se divisent vite et meurt tout aussi rapidement, elles emprisonnent ce qui se trouvent dans le sang à ce moment précis.

- Dans la SALIVE: on peut extrapoler en pensant que le THC, THC-OH et THC-COOH passent par diffusion dans ce milieu (avec une préférence pour le THC-COOH car la salive est un milieu contenant des sels, d'où milieu polaire). (à confirmer)

Ne travaillant jamais sur ce milieu, je n'en sais pas plus.

 

 

1.4 Les demi-vies (dans les différents milieux biologiques)

Cette partie va en intéresser plus d'un car je vais aborder le sujet douloureux de la durée de présence des métabolites dans les milieux biologiques.

Par demi-vie, on entend le temps que met une concentration (d'un medoc, drogue, etc...) à diminue de moitié. Après une demi-vie, il reste 50% de la concentration initiale, après 2 demi-vies: 25%, 3: 12.5%...

On utilise ce terme car on estime souvent difficilement quand la molécule aura totalement disparu du sang (ou urine).

1.4.1. Le sang

Une demi-heure après un joint, on observe la concentration maximale plasmatique en THC (et THC-OH), elle est difficile à prévoir, car, en effet, elle dépend:

- de la quantité d'herbe (ou de shit) utilisée

- de la qualité de l'herbe (elle-même fortement concentrée ou non en THC)

- de l'accoutumance de la personne

- du sexe

(je reviendrai sur ces 2 points plus tard)

 

J'ai déjà vu des personnes atteignant 40µg/L mais je n'ai jamais les informations quant à la durée entre la dernière prise et le moment du prélèvement.

Ces concentrations diminuent assez rapidement (par rapport aux autres métabolites du THC) et il est souvent constaté qu'elles arrivent dans les 24h en dessous d'1µg/L.

 

Le THC-COOH emprunte une voie plus ou moins similaire, seule la durée de demi-vie est différente (elle est plus longue).

Pourquoi? Revenons à l'élimination (cfr. 1.2). En fonction de la dose de THC absorbée et de la fréquence d'absorption (=du nombre de joints par jour), on va se retrouver avec une certaine concentration de de THC-COOH dans le sang. Comme ce THC-COOH est plus rapidement produit qu'il n'est éliminé, on peut en déceler dans le sang alors même que le taux de THC est inférieur à la détection.

Cela ce chiffre en jour, mais là encore, il varie selon les mêmes critères énoncés ci-dessus (quantité absorbée, accoutumance et sexe).

 

MAIS (il y a un "mais"). Lorsque le THC-COOH est présent dans le sang, il diffuse dans les adipocytes (cfr. 1.2). Or, plus il y en a dans le sang (à la fois en quantité mais aussi en durée), plus ces adypocytes vont absorber et stocker ce THC-COOH.

Par après, lorsque tout le THC-COOH sanguin a subit l'étape d'élimination, ces adipocytes vont relarguer à leur tour ce THC-COOH (stocké).

Donc, avec une méthode de dosage très sensible (cfr GC-MS), on peut continuer à doser une faible concentration en THC-COOH durant plusieurs jours.

 

demiviethccoohhu5.jpg

Concentration plasmatique de THC-COOH en Y (en µg/L) sur le temps en X (en heure) (img. Orbital@fcf)

 

Sur ce graphique, on peut voir que la durée de présence du THC-COOH dans le sang est plus longue que celle du THC et THC-OH. La zone où la concentration en THC-COOH dépend du relargage des adipocytes devient rapidement très faible et devenir inférieure à la quantité détectée avec des méthodes très sensibles (symbolisé sur le graphique par des pointillés).

Mais ce n'est pas pour autant qu'on ne peut plus la déceler car il reste les urines.

 

 

1.4.2. L'urine

Comme vu précédemment lors de l'élimination (cfr 1.2), on ne retrouve dans les urines que du THC-COOH glucuroconjugué.

Dans un premier temps, l'enzyme responsable de la glucuroconjugaison est débordée: elle ne sait pas s'occuper de tout le THC-COOH présent dans le sang (s'en suit les conséquences énoncées ci-dessus).

Bref, les heures suivants la consommation de canna, on se retrouve avec un taux élevé et constant de THC-COOH glucuroconjugué dans les urines.

 

 

Par la suite, lorsque le THC-COOH présent dans le sang ne provient que de ce que les adipocytes relarguent, l'enzyme arrive à s'occuper de tout le THC-COOH présent dans le sang.

Conséquence: le taux de THC-COOH du sang va diminuer pour arriver en dessous de de ce que l'on peut détecter; il est toujours présent mais il est directement lié à un glucose (et donc éliminé dans les urines).

 

Pourquoi, dès lors, le cannabis se détecte plus longtemps dans les urines que dans le sang?

Parce que lorsque les adipocytes relarguent du THC-COOH dans le sang, c'est en très petite quantité (quelques µg/L). Ces molécules sont directement transformées en THC-COOH glucuroconjugué et passent dans les urines où elles s'accumulent, d'où une concentration urinaire TOUJOURS plus élevée que la sanguine.

 

demiviethccoohurineqe0.jpg

Concentration urinaire de THC-COOH glucuroconjugué en X (en µg/L) sur le temps en Y (en heure) (img. Orbital)

 

 

1.4.3. Résumé de la durée de présence des métabolites du THC

Ce résumé s'applique à une seule prise (= 1 joint)

Sang:

- THC & THC-OH: quelques heures, 24h. Durant cette période, même si la personne n'est plus sous influence, il peut rester quelques µg/L dosables

- THC-COOH: plusieurs jours, difficile à estimer car est soumis à plusieurs variables (sexe, qualité de l'herbe, masse graisseuse...)

 

Urine:

-THC-COOH (glucuroconjugué): on peut considerer l'équivalent d'une semaine pour voir sa concentration devenir inférieure à celle détectable.

Tout comme dans le sang, sa concentration et sa durée de détection va varier selon les mêmes facteurs. De par sa fonction d'élimination, le rein va concentrer dans l'urine le THC-COOH glucu., un taux sanguin très bas (voire indécelable) va passer à taux urinaire facilement quantifiable.

 

Je prends souvent cette image pour expliquer ce phénomène:

le camion poubelle, des rues remplies d'immondices et la décharge. Ne rigolez pas!

Les rues = la circulation sanguine

Les éboueurs = l'enzyme responsable de la glucuroconjugaison

La décharge = l'urine

Lors de la consommation, les rues se chargent d'immondices (le sang de THC-COOH), les éboueurs sont débordés de travail (l'enzyme est saturée). Durant tout un temps, ils vont nettoyer les rues mais on continuera à y apercevoir les poubelles (le THC-COOH est décelable dans le sang). A partir d'un moment, ils auront quasi tout nettoyer, les rues ont l'air débarrassées des immondices mais ils continueront à trouver et ramener des déchets à la décharge où ils s'y accumulent (le "rare" THC-COOH sanguin n'est plus "visible" mais comme accumulé dans l'urine, continue à y être dosable).

 

 

1.4.4. Les cheveux

Le dosage sur le cheveux n'est pas fréquent. Il est le témoin de ce qui a circulé dans le sang au moment où la cellule du follicule pileux s'est divisée et accumulée pour former le cheveux. Par estimation, en fonction de la longueur du cheveux où est retrouvé le THC et THC-COOH, on peut grossomodo évaluer la période de consommation d'une personne.

Il faut bien se rendre compte qu'il faut une consommation régulière durant un certain laps de temps pour arriver à "contaminer" suffisamment de cellules pour le détecter, si bien que cette méthode n'est réservée qu'à quelques rares cas d'expertises.

Info: vitesse moyenne de pousse du cheveux: +/- 1cm/mois.

 

 

 

2. Les méthodes de dosage

 

Il existe 2 grandes méthodes de dosage (pour la quantification des métabolites du cannabis): les méthodes immunologiques et celles par chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse. Je vais vous expliquer leurs fonctionnements et leurs applications.

 

2.1 Introduction et définitions

Le cannabis est un bonheur pour les dosages et un malheur pour ses consommateurs. Hormis le fait que l'organisme le stocke longtemps pour le relarguer au fur et à mesure, le THC et ses métabolites sont des molécules stables, ne nécéssitant pas de précautions particulières pour sa conservation (du moins, la conservation de la matrice -sang & urine- se fait selon les règles habituelles) et ne possède pas de composés sécrétés dans l'organisme ayant une structure chimique similaire.

 

Définitions... Non je ne vais pas vous abreuver de définitions sorties d'un dictionnaire mais je dois néanmois vous définir clairement certains termes que je vais employer.

 

Spécificité: la spécificité d'une méthode de dosage est sa capacité de doser un seul composé et non pas un "ensemble" de composés (pouvant d'ailleurs être complètement différents).

Un exemple: un panier de fruit. Une méthode peu spécifique vous permettra de dénombrer le nombre d'agrumes alors qu'une méthode très spécifique vous permettra de dénombrer uniquement les oranges, sans tenir compte des pamplemousses. Une méthode encore plus sensible vous permettra de dénombrer des oranges à jus d'oranges à éplucher.

 

Sensibilité: la sensibilité d'une méthode de dosage est sa capacité à doser une quantité très faible de molécules.

Un exemple toujours fruité: une méthode peu sensible vous permettra de dénombrer le nombre de caisses de fruits; une méthode sensible, le nombre de raviers de myrtilles dans une caisse; une méthode très sensible: le nombre de myrtilles par ravier.

 

Ces 2 paramètres sont primordiaux dans la détermination d'un résultat, d'une part pour être certain que le résultat positif ou négatif l'est réellement (=> spécifique) et que sa quantification soit le plus juste possible (spécifique et sensible).

 

D'autres paramètres entre en compte, l'exactitude, la justesse, la répétabilité et la reproductibilité mais je fais le choix de ne pas les évoquer (il me semble moins important pour expliquer à un large public les techniques de dosages).

 

2.2 Les méthodes immunologiques

Les "méthodes immunologiques" est un terme englobant plusieurs méthodes à proprement parler (MEIA, FPIA, ELISA...) ayant toutes en commun l'emploi d'anticorps.

Ces techniques sont le plus souvent automatisées.

 

2.2.1. Introduction

Un anticorps... Oui oui, on parle bien d'anticorps (je préfère le terme immunoglobuline, abrégé par Ig), ceux-là même que l'on retrouve chez un individu sain. Pour la petite histoire, il constitue une barrière de défense de l'organisme, appelée... immunologique (CQFD).

 

Bref, par nature, une Ig est une protéine ayant comme fonction la reconnaissance de molécule (son antigène).

 

anticorps.png

Lien vers page

 

Schéma classique de l'Ig; pour faire simple, on retrouve systématiquement une partie commune pour toutes les Ig (chaine lourde, zone charnière et chaine légère), seule varie la "zone de variable" (forcément...).

A quoi sert cette zone? Elle varie en fonction de la molécule qu'elle doit reconnaître, d'où une très grande spécificité. Lorsque l'Ig reconnait sa "molécule cible", elle s'y fixe.

Mon but n'étant pas de donner un cours d'immunologie pure, je m'arrêterai là quant à la description sommaire (et incomplète) d'une IG, l'important est de cerner sa capacité à reconnaître une molécule.

 

 

2.2.2. L'emploi d'Ig dans un dosage

Les groupes pharmaceutiques proposent maintenant la production Ig capables de reconnaitre un vaste pannel de molécules différentes (enfin, 1 Ig pour 1 molécule, ce qui nécéssite la production d'Ig différents en fonction de la molécule cible).

 

La technique décrite ci-dessous est du type FPIA (fluorescence polarizing immunoassay), de nombreuses variantes existent mais c'est une des plus simple dans son fonctionnement... et c'est celle que j'utilise.

 

Dans notre dosage, cet Ig est capable de reconnaitre le THC-COOH glucuroconjugué. En effet, la molécule cible doit posséder une taille "minimum" pour être reconnue, seul ce métabolite du THC le permet. D'où l'obligation d'utiliser de l'urine pour le dosage (cfr 1.2)

 

Cet Ig est fixé à la paroi d'un puit de réaction =>>

puitgg5.jpg

 

Pour effectuer le dosage, rien de plus simple: l'urine du patient est mélangée avec un réactif contenant du THC-COOH glucuroconjugué marqué à la fluorescéine.

La fluorescéine a comme particularité de devenir fluorescente lorsque l'on "l'illumine" avec des rayons ultraviolets (@530nm).

 

On laisse incuber quelques minutes puis on rince le puit, ce qui permet d'enlever l'excédent de THC-COOH glucuroconjugué qui ne se serait pas lié aux Ig du puit ainsi que d'autres substances contenues dans l'urines pouvant interférer lors du dosage.

 

thchw4.jpgTHC-COOH glucu. contenu dans l'urine du patient

 

thcflhq9.jpgTHC-COOH glucu. marqué à la fluorescéine. La fluorescence sera indiquée par un halo vert.

 

2 cas de figure:

 

A. le patient n'a pas de THC-COOH glucu. dans ses urines, seul le THC-COOH glucu. marqué à la fluorescéine se fixe dans le puit.

Lorsque le puit est bombardé de rayons uv (par le dessus), la fluorescéine émet un rayon fluorescent qui peut être mesuré (sur le coté).

La quantité de fluorescéine contenue dans le puit est directement proportionnelle à la quantité de THC-COOH glucu. liés aux parois du puit.

Plus elle est présente, plus la lumière fluorescente émise sera forte.

 

puitnegdk5.jpg

(img. Orbital)

 

B. le patient a du THC-COOH dans ses urines. Plus il en a, plus celui-ci va se lier au Ig de la paroi du puit.

Après le lavage, il ne restera que peu de THC-COOH glucu marqué à la fluorescéine. Or peu de fluorescéine, peu de lumière fluorescente.

 

puitposlr0.jpg

(img. Orbital)

 

Pour quantifier le THC-COOH contenu dans l'urine du patient, il suffit de mesurer la lumière fluorescente émise: plus elle est forte, moins le patient est positif.

Le détecteur n'est pas placé dans le champs de la lumière incidente (c'est à dire, selon la trajectoire décrite par la fleche "uv" sur le graphe) afin d'éviter une lumière parasite. La lumière "latérale" est en effet uniquement produite par la réaction de fluorescence de la fluorescéine, d'où le placement du détecteur sur le coté.

 

C'est bien beau tout ça, mais comment "voir" une différence de fluorescence et comment savoir à combien de µg de THC-COOH glucu. elle se rapporte.

Cette technique est entièrement automatisée, on place simplement l'urine dans un godet, on sélectionne le type d'analyse et c'est parti.

Pour quantifier, les firmes pharmaceutiques fournissent des solutions de THC-COOH glucu. à des concentrations connues.

Par exemple, on place 6 puits de réaction.

Dans le 1er => il y a 20ng/L

Dans le 2eme => 30ng/L

Dans le 3eme => 50ng/L

...

La machine mesure la lumière fluorescente émise en fonction de la concentration et réalise une droite de calibration.

 

fpiagraphna2.jpg

(img. Orbital)

 

Ensuite, lors du dosage d'un patient, l'intensité de la fluorescence mesurée est reportée sur la droite, ce qui permet la quantification.

 

Je vais développer la seconde méthode de dosage puis je résumerai les 2, en comparant leurs qualités et défauts.

 

 

 

2.3 Les méthodes chromatographiques

Ne cherchez plus, c'est la méthode de dosage ultime. Il en existe différentes variantes: chromato liquide (LC), en phase critique,... mais celle utilisée pour une grande partie des stupéfiants est du type chromato gazeuse (GC).

Mais il ne s'agit là que d'une partie de l'appareillage. En effet, la chromatographie n'a pour but que de séparer différents éléments.

Il nécessite donc un détecteur; il en existe également de différentes sortes, basés sur des propriétés spectrales (DAD), "combustibles" (FID)...

Pour les drogues, un seul, le plus puissant: le spectromètre de masse (MS).

D'où, la GC-MS.

 

 

2.3.1. Introduction

Comme décrit ci-dessus, une GC-MS est composée de 2 appareils, ayant chacun un role particulier: séparer les composants d'une solution et les analyser. Cependant, une étape préliminaire est réalisée: une extraction.

En effet, injecter directement de l'urine ou du sang dans la machine reviendrait à la boucher ou la foutre en l'air. Quant à des analyses sur d'autres matrices (cheveux, comprimés...), ce serait impossible.

 

 

2.3.2. L'extraction

Le but de l'extraction est d'isoler une molécule (ou un groupe de molécules) d'une matrice (sang, urine, cheveux...). Pour cela, il faut connaitre certaines propriétés physico-chimiques des molécules que l'on recherche.

Je vais brièvement décrire les étapes nécessaires pour extraire les métabolites du THC.

Si on part de l'urine, il faut enlever le sucre greffé au THC-COOH. La méthode classique est de passer en pH basique à "haute température" (60-70°c cela suffit, 30-60 minutes).

Ensuite, on obtient du THC-COOH libre.

A partir de ce moment, que ce soit du sang ou de l'urine, les étapes sont les mêmes.

 

On part généralement d'un volume d'échantillon de 1 à 5ml d'urine (en fonction du labo et de la technique), un à 2 ml de sang suffisent.

On "met à pH", en gros, on ajoute une solution à un certain pH afin que les molécules que l'on veut extraire ne soit pas chargées (c'est un peu technique...).

On mélange à une grande quantité de solvant organique (cfr. 1.4.1, molécule apolaire...), tous les métabolites du THC vont venir s'y concentrer. On se retrouve avec 2 phases dans le tube:

- une inférieure, contenant le sang ou urine ainsi qu'une grande partie de composés ininterressants

- une supérieure, organique, où toutes les molécules non chargées sont venues se loger (d'où la mise à pH).

 

tubepn2.jpg

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Ensuite, on transvase la phase supérieure (sur la photo, la claire) dans un nouveau tube et on la fait évaporer. Tous les composés vont être sous forme de résidus secs au fond de ce tube.

On dérive ou non (le but est de modifier les molécules à doser afin de les rendre "utilisables" sur GC-MS) (si on dérive, on refait évaporer).

On reprend ces résidus secs avec un nouveau solvant injectable sur GC-MS (l'octane fonctionne à merveille) et on met en vials.

 

vialbm4.jpg

(Différents vials) | Lien vers page

 

 

 

2.3.3. Séparation

 

La séparation a lieu dans la partie "Gas Chromatograph". Il s'agit d'un four, dans lequel est placé une colonne. Pas une colonne greco-romaine...

Imaginez un tuyau d'arrosage, enroulé sur lui-même, en alliage métallique, de 30m de long et 0,25mm de diamètre (oui oui, 1/4 de millimètre) (pour une colonne "classique"). A l'intérieur de celle-ci, on retrouve des chaines d'atomes de carbone lié à la paroi.

Dans cette colonne passe en permanence un gaz, de l'azote ou de l'hélium.

 

GC_Column.jpg

(un exemple de colonne) | Lien vers page

 

Le tout est piloté par ordinateur, le procédé est exactement le même pour tous les échantillons.

 

L'échantillon, contenu dans le vial suite à l'extraction, est injecté dans la colonne. Le four est froid, l'échantillon liquide vient se coller dans les atomes de carbone lié à l'intérieur de la paroi de la colonne. Plus le four monte en température, plus des composés vont passer de l'état liquide à l'état gazeux. Chaque composé passe à l'état volatil à une température qui lui est propre, ce qui permet de séparer de nombreuses molécules dans la solution injectée.

Lorsqu'un composé passe dans son état gazeux, il est emporté par le gaz passant en permanence dans la colonne. Cette dernière étant branchée sur le détecteur (le MS) vous vous doutez où arrivent les composés...

 

Comme le four monte progressivement en température, toutes les molécules arrivent à un moment différent au détecteur. Et comme ce four monte toujours en température de la même façon, on sait quand sort le composé qui nous intéresse.

 

Mais comment savoir quand ce composé va sortir?

Les firmes pharmaceutiques proposent des solutions ne contenant qu'un composé pur. Il suffit de l'extraire comme lors de la première étape, de l'injecter dans la colonne et de connaitre, grâce aux détecteur, son temps de rétention dans la colonne.

 

Cette méthode permet de séparer des molécules dont la masse varie... d'une unité atomique (à un hydrogène près... donc pas de problème pour les 3 métabolites du cannabis).

 

 

2.3.4. Détection

Pour analyser ce qui est séparé par la GC, rien de plus puissant qu'un spectromètre de masse.

 

Il en existe de différents types: quadripole, temps de vol, trappe à ions...

Il fonctionne tous selon le même principe de base mais varie de la manière d'isoler les ions.

 

Le principe? Les molécules sortent de la colonne après un certain temps (rétention), elles arrivent au niveau de la source.

Cette source n'est autre qu'un filament, tel celui que l'on retrouve dans une ampoule électrique. Ce filament est chauffé par le passage d'un courant électrique très intense, tellement qu'une grande quantité d'électrons finit par être éjectée.

Ces électrons entrent en collision avec les molécules sortant de la colonne.

Lorsqu'un excès d'électrons est "contenu" (simplification +/- correcte) par une molécule, elle se fragmente. Si le nombre d'électrons que reçoit cette molécule est toujours identique, elle se casse en donnant plusieurs fragments ayant toujours des masses identiques.

(cette masse est la somme des masses des atomes qui compose la molécule. Par exemple, le carbone a une masse de 12, l'oxygène 16, l'hydrogène 1. Un C3 O2 H6 aura une masse de 3x12 + 2x16 + 6x1 = 74).

 

Un exemple? Le THC (ici, dérivé, pour info...) va produire majoritairement 3 ions de masse: 371, 313 et 289.

 

Un autre composé n'ayant pas la même structure va produire des fragments différents. Même deux isomères (2 molécules ayant des atomes identiques en même quantité mais possédant une structure spatiale différente) donneront un résultat différents permettant de les reconnaitre.

 

Donc, toutes les molécules vont produire des fragments différents, ces fragments étant directement liés à la structure de la molécule initiale.

Pour un homme, cela équivaudrait à connaître son emprunte génétique.

 

On possède les fragments, restent à analyser. Les molécules sortant de la colonne ne porte pas de charge, ses fragments bien. Cette propriété va être mise à contribution.

Tout comme un morceau de fer et un aimant, un fragment chargé va être attiré par sa "charge contraire" (le moins par le plus et vice-versa), un système de lentilles electriques va les canaliser vers l'analyseur .

 

 

Donc, d'une multitude de fragments (en fonction des molécules arrivant de la colonne), on peut en isoler certains, spécifiques de la molécule à analyser.

 

Pour info, ces fragments arrivent sur un dispositif de type "électomultiplicateur" , où ils sont "transformés" en courant électrique, son intensité étant directement lié au nombre de fragments.

 

 

2.3.5. Résultats

Comment interpréter un résultat? Ce qu'il faut retenir du point précédent, c'est que la molécule, un fois "cassée", va produire toujours les mêmes fragments. Afin d'éviter tout hasard possible, on ne va pas mesurer 1 mais plusieurs fragments en même temps. En effet, au niveau probabilité, il peut arriver que 2 molécules totalement distinctes donnent 1 fragment de même masse (alors que leur structure dans l'espace est différente);

1 c'est possible, pas 3 si vous avez un doute, relisez la partie ci-dessus au niveau de la production de fragments).

 

Voici un chromatogramme

image086.gif

Lien vers pageLien vers page

 

Il ne s'agit pas d'un chromatogramme du THC mais le principe est le même. En abscisse, toujours le temps (T zéro correspond à l'injection de l'échantillon dans la colonne); en ordonnée, l'abondance du pic (que l'on peut comparer à la concentration).

Petit jeu: s'il s'agissait du THC à analyser... où serait-il sur le graphique?

... entre 25 et 55 minutes? Non. Chaque couleur montre la présence et l'abondance d'un fragment, pour être certain que la molécule que l'on recherche est présente, il faut la présence d'un pic pour les 3 fragments au même temps, ici, à 10 minutes (pour les septiques, suivez le graphe vert...).

Il faut également vérifier que le temps de rétention de la colonne est bien de 10 minutes avec le passage d'un échantillon positif.

 

Pour la quantification, idem que pour la technique précédente: on compare le pic obtenu par rapport à des échantillons préparés au labo, dont on connait la concentration (et dont on reporte les valeurs sur un graphique).

 

 

 

2.4. Bilan des méthodes de dosage

Bravo à ceux qui ont réussi à gober la tartine ci-dessus.

Je vais d'abord dresser un récapitulatif des 2 techniques décrites ci-dessus puis je vais énoncer leurs avantages et leurs inconvénients.

 

 

2.4.1. résumé de la technique immunologique

Comme vous avez pu le lire, cette méthode repose sur la reconnaissance du THC (du moins, le THC-COOH glucuroconjugué) par un anticorps spécifique: lorsqu'il reconnait sa molécule "cible", celle-ci vient s'y fixer.

Pour compter le nombre d'anticorps ayant "capturé" une molécule de THC-COOH glucu., on procède à l'envers en comptant les anticorps libres.

 

 

2.4.2. résumé de la technique chromatographique

Les échantillons sont d'abord traités chimiquement pour extraire le composé à analyser (extraction). Cet extrait est ensuite injecté sur une GC-MS.

La partie GC (chromato gazeuse) permet de séparer tous les constituants injectés et de les envoyer 1 par 1 au détecteur.

La partie MS (spectrometre de masse) va casser les molécules puis les collecter et analyser leur masse (~ leur poids).

Chaque molécule donnant des fragments lui étant propres, il suffit d'en monitorer 3 spécifiques pour être certain de la présence ou non du composé dans l'échantillon.

 

 

2.4.3. avantages et inconvénients de la technique immunologique

SPECIFICITE: La reconaissance par anticorps fonctionne bien. Mais il arrive parfois (c'est très rare,

De plus, cette technique n'est pas assez spécifique que pour quantifier chaque métabolites du THC séparément.

 

SENSIBILITE: Pas mal. Avec un kit de réactifs "spécial THC urinaire", on descend entre 10 et 20 µg/L (d'urine).

Pourquoi pas plus bas? Comme vous avez pu le lire (cfr. 2.2.2. L'emploi d'Ig dans un dosage ), on utilise l'intensité de la fluorescence pour déterminer la présence ou non de THC-COOH glucu. Or, que le patient ait quelques molécules de THC-COOH glucu. qui se fixent ou non (lorsqu'il est très faiblement positif), l'intensité de la fluorescence sera quasi identique, si bien que la machine ne peut affirmer la précence ou non. La plus petite différence d'intensité identifiable avec certitude se marque autour de 10µg/L.

Pour le sang, il s'agit d'une limite trop haute.

 

DUREE DE L'ANALYSE: l'urine pouvant être directement utilisée, c'est très rapide. Entre 10 et 20 minutes par échantillon.

 

USAGE: dans un labo de routine, cela permet de trier les échantillons à confirmer par GC-MS ou non: en effet, vu le risque possible d'échantillons faussement positifs, tout résultat (positif) doit être confirmé par GC-MS.

En cas d'intoxication, cela permet de donner une réponse rapide au clinicien.

 

CONCLUSION: l'analyse immunologique permet de rendre un résultat rapide et fiable. Cependant, son application limitée à l'urine et le très faible risque de faux positif la destine à un usage de dépistage.

Le résultat doit être intepreter avec précaution, un taux fort élevé de THC-COOH glucuroconjugué pouvant provenir d'une consommation récente (

 

 

2.4.4. avantages et inconvénients de la technique chromatographique

SPECIFICITE: elle est maximale. En effet, l'extraction "trie" les molécules que l'on veut injecter dans la GC-MS; la GC sépare les molécules "triées" précédemment, et les envoie une à une à la MS, toujours dans le même ordre et après le même laps de temps passé dans la colonne. La MS casse les molécules toujours en les mêmes fragments, si bien que si on les retrouve, c'est que la molécule à doser était présente dans l'échantillon de base.

Faux-positif? Impossible car on a accès à la structure chimique même de la molécule; cela permet même de quantifier chaque métabolite de façon spérarée (THC,THC-OH & -COOH dans le même échantillon).

Ce qui permet de traiter des échantillons de nature différente (urine, sang, cheveux, liquide divers...).

SENSIBILITE: c'est la technique qui permet de rendre les résultats les plus faibles de façon fiable. C'est d'ailleurs celle employée pour les dosages sanguins. On arrive facilement à déceler avec certitude des concentrations d' 1µg/L.

 

DUREE DE L'ANALYSE: son point faible. L'échantillon doit être obligatoirement extrait. Il faut compter quelques heures pour cette étape. Quant à sa durée "sur la machine", il faut bien compter 25 minutes par échantillon (c'est fonction de la manière dont la GC-MS est programmée).

 

USAGE: confirmation de tout résultat positif obtenu avec une technique immunologique. Elle est d'ailleurs directement utilisée pour des recherches spécifiques (par exemple: une demande d'un medecin de détection de stupéfiants chez un patient) ou pour des résultats judiciaires.

 

CONCLUSION: l'analyse chromatographique est la méthode la plus spécifique et la plus sensible. Elle est d'ailleurs employée pour confirmer tout résultat rendu.

L'extraction la rend "tout terrain" (sang, urine, cheveux...) si bien qu'elle peut s'étendre à de nombreuses recherches.

Seule sa préparation (durée de l'extraction) et la lecture du résultat (cela demande une certaine expérience) lui font perdre des points dans la quète de "l'analyse parfaite".

Orbital@FCF

 

Lien vers FAQ dépistage

 

++

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  • 3 ans après ...

En supplément:

 

Combien de temps peut-on détecter le cannabis ?

 

Les quantités de métabolites THC présentes dans le corps dépendent de nombreux paramètres. Une personne qui a récemment consommé du cannabis aura un taux de THC supérieur à une personne qui n’en a pas consommé depuis plusieurs jours. Par ailleurs, la vitesse d’élimination par l’organisme des métabolites THC est très variable d’un individu à un autre et dépend du sexe et de la corpulence de la personne.

 

On estime la demie vie du cannabis à 4 jours, cela signifie que la moitié du THC ingéré le jour J, aura été éliminée par l’organisme au jour J+4, puis la moitié de la quantité de THC restant dans l’organisme au jour J+4 sera éliminée au jour J+8 et ainsi de suite. Néanmoins le cannabis stocké dans les graisses peut y rester pendant plusieurs semaines.

 

Temps limite de détection du cannabis en fonction de l’échantillon testé :

 

• sang : de 1 heure à 10 heures

• salive : de 1 heure à 24 heures (les concentrations trouvées dans la salive correspondent généralement à celles détectées dans le sang)

• sueur : de 1 heure à 12 heures

• urine : de 6 heures à plus de 30 jours en fonction de la fréquence de consommation

 

Source: https://www.testcanna...e_cannabis.html

 

______________________________________________________

 

 

 

Recherche ET DOSAGES DE STUPEFIANTS DANS LE SANG

INTERPRÉTATION des CONCENTRATIONS

Document rédigé par Pascal KINTZ

 

 

 

CANNABIS

Delta-9-tétrahydrocannabinol = THC (principe actif)

11-hydroxy-delta-9-tétrahydrocannabinol = 11-OH-THC, métabolite actif

Acide 11-nor- delta-9-tétrahydrocannabinol carboxylique = THC-COOH, non actif

A l’inverse de l’alcool, le THC se fixe très rapidement dans tous les tissus et organes de l’organisme très riches en lipides, dont le cerveau. De ce fait il n’y a pas de corrélation entre les concentrations sanguines et les effets qui persistent alors que les concentrations dans le sang sont devenues très basses voire nulles. Si l’élimination du sang est rapide, l’élimination de l’organisme est très lente (plusieurs jours à semaines).

Cependant et compte tenu des connaissances actuelles, l’interprétation des différentes situations peut être effectuée de la manière suivante :

Cas n°1 : présence de THC et de THC-COOH et éventuellement de 11-OH-THC, quelque soient les concentrations (> 0,2 ng/ml).

La présence de dérivés du cannabis dans le sang indique que le sujet a consommé récemment du cannabis et qu’il était sous influence de ce produit au moment du prélèvement (ou du décès). En effet, la présence de THC au niveau du sang indique que du THC est présent au niveau du cerveau (cervelet, cortex frontal et occipital, hippocampe, etc.).

Lorsque la concentration de THC est supérieure à celle du 11-OH-THC, cela témoigne d’une consommation par inhalation.

Lorsque la concentration de 11-OH-THC est supérieure à celle du THC, cela témoigne d’une consommation par ingestion.

Cas n° 2 : présence de THC-COOH (concentration > 0,2 ng/ml) et absence de THC et de 11-OH-THC.

La présence de THC-COOH révèle une consommation de cannabis. L’absence de THC et de 11-OH-THC indique que cette consommation a eu lieu plusieurs heures avant le prélèvement (> 6-8 heures).

En l’absence de THC et lorsque la concentration en THC-COOH est peu élevée (inférieure à 20 ng/ml), il y a lieu de considérer que le sujet n’était plus sous influence de cannabis au moment du prélèvement (ou du décès).

En l’absence de THC et lorsque la concentration en THC-COOH est élevée (> 40 ng/ml), nous ne pouvons pas exclure le fait que le sujet était sous influence de cannabis au moment du prélèvement. En effet, des études récentes ont montré que le THC pouvait être encore présent dans le cerveau alors qu’il n’était plus détectable dans le sang.

Observations complémentaires :

Une concentration très élevée en THC (> 20 ng/ml) ne signifie pas que le sujet a inhalé une forte dose. En revanche, cela signifie que le sujet a consommé très récemment (dans les minutes qui ont précédé). Il n'y a aucune relation entre effet (sur la conduite automobile) et concentration de THC dans le sang.

Une concentration très élevée en THC-COOH (> 50 ng/ml) indique le plus souvent qu’il s’agit d’un consommateur régulier et important de cannabis.

 

 

Source:sfta.org

Pharmacien toxicologue, Pascal Kintz est l'un des experts en médecine légale les plus réputés du monde.

Il est à l'origine de nouvelles techniques d'analyse, notamment du cheveu, qui ont contribué à sa renommée. Il y a deux ans, il crée son propre laboratoire, spécialisé en expertises judiciaires et dans la toxicologie de l'environnement.

 

________________________________________________

Urine:

L'excrétion du THC et de ses métabolites peut s'étendre sur une période de 4 à 6 semaines chez les usagers chroniques. La littérature relate un usage intensif de cannabis pendant 10 ans où les tests classiques de détection urinaire des métabolites étaient encore positifs après 77 jours. Lors d'une prise isolée ou d'un usage occasionnel, le temps d'excrétion urinaire est rarement limité (quelques heures) et dure habituellement 3 à 5 jours.

Aderjahn R. Toxikologischer Cannabisnachweis [Toxicological cannabis detection]. In: In: Berghaus G, Krüger HP, eds. Cannabis im Straßenverkehr [Cannabis in road traffic]. Stuttgart: Gustav Fischer, 1998.

 

Sang:

Avec les tests habituels on détecte 0.5 nanogrammes de THC par millilitre (ng/ml) de plasma sanguin et 0.5 ng/ml pour son métabolite THC-COOH Le temps d'attente après consommation avant de franchir ce seuil de détection est très variable même si l'on se réfère à une même quantité de THC ingérée.

Après avoir fumé une cigarette de cannabis faiblement dosée (environ 16 mg de THC) le seuil de détection de 0.5 ng/ml THC dans le plasma fut dépassé après 7.2 heures en moyenne (intervalle: 3-12 heures) et après une cigarette fortement dosée (environ 34 mg de THC) la concentration plasmatique en THC de 0.5 ng/ml fut dépassée en 12.5 heures (intervalle: 6-27 heures).

 

Le métabolite THC-COOH fut détectable bien plus longtemps, à savoir 3,5 jours (intervalle: 2-7 jours) après une faible dose et 6,3 jours (intervalle 3-7 jours) après une cigarette fortement dosée.

La demi-vie d'élimination des métabolites plasmatiques du THC est plus longue que la demi-vie d'élimination du THC lui-même. En cas de consommation régulière, le THC-COOH peut s'avérer détectable pendant plusieurs semaines.

Modifié d'après: Grotenhermen F. Pharmacokinetics and pharmacodynamics of cannabinoids. Clin Pharmacokin 2002, in press.

 

Source: Doctissimo

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  • 2 ans après ...

Re-déterrage 3 ans après!!!

 

Tout ça est super intéressant, mais je voulais juste savoir si les exemples données par @mrpolo pour les cigarettes faiblement (16mg de THC) ou fortement (34mg de THC) dosées peuvent correspondre au taux de THC affichées par certaines variétés (low or high), ou est-ce que ça varie selon la quantité d'herbe contenue dans la cigarette (entre un joint d'herbe pur ou une cigarette de tabac légèrement épicée).

 

En fait, je m'interroge car je risque de subir un contrôle suite à une infraction à la loi sur les stupéfiants (pour une importation de graines!!!) et une dénonciation de la police au service automobile. J'ai très peur de perdre mon permis, et en même temps je me sens incapable de me sevrer du jour au lendemain et sous une pression externe (je fume quotidiennement depuis une vingtaine d'années, jusqu'à 10 par jour quand je ne travaille pas, mais des joints faiblement dosés de différentes variétés outdoor). Ayant beaucoup de tissu adipeux (mais ça, c'est un autre problème), je vais mettre des semaines à tout évacuer...

Je me demandais donc juste comment mon métabolisme s'adapterait si je réduisais mon apport de THC quotidien, par exemple en diminuant le dosage (2 cigarettes de tabac pour une pincée d'herbe à un taux de THC de ~ 15%). Est-ce que mon corps arrêterait de saturer (ça se dit?) au bout d'un certain laps de temps, qui est variable selon les individus, je l'ai bien compris grâce à ce post, pour parvenir à un taux modéré qui ne poserait pas de problème avec la loi (THC à - de 1.5 microgramme/litre de sang ou THC-COOH à - de 40 microgrammes/litre)???

 

J'espère avoir quand même réussi à être claire dans mes questions, bien que mon esprit ne le soit pas car trop agité par tous ces soucis causés par des petites graines innoffensives!!!

 

Et merci d'avance à tous ceux qui prendront la peine de répondre.

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  • 1 mois après ...

Bonjour  , j'up se sujet car je doit aussi faire des prise de sang ou d'urine je ne sais pas encore je fume environ chaque jours depuis 3ans 

J'ai lue tout les post plus haut mais je m'avoue perdu j'aimerai avec quelque explication 

merci!!!

Peace

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Bonjour,

 

 je doit aussi faire des prise de sang ou d'urine je ne sais pas encore je fume environ chaque jours depuis 3ans 

J'ai lue tout les post plus haut mais je m'avoue perdu j'aimerai avec quelque explication 

 

Des explications sur quoi?...ça me semble clair!

 

Dans les urines, on trouve des traces detectables jusqu'à 70j après la dernière prise pour un consommateur "ancien" et régulier, dans le sang c'est moins long, mais ça peut être quand même plusieurs semaines pour le THC-COOH.

 

a+

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