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Les clubs compassion à la croisée des chemins

 

L’avenir des clubs compassion est-il en train de se jouer actuellement? C’est une question qui se pose, au moment où Santé Canada revoit les modalités d'application de son programme de cannabis thérapeutique mis en place il y a dix ans.

 

À l’époque, le gouvernement avait été forcé de mettre en place un tel système après avoir perdu en cour, à la suite d'une longue bataille judiciaire. Mais le programme comportait plusieurs lacunes dans lesquelles s’étaient engouffrées les clubs compassion.

 

Les dispensaires de marijuana à des fins médicales devraient faire partie intégrante d’une nouvelle réglementation sur le cannabis thérapeutique. C’est la recommandation qu’ont faite deux intervenants montréalais convoqués aux consultations de Santé Canada qui revoit son programme d’accès.

Une fois l’activité des dispensaires ainsi légalisée, des démarches auprès des médecins pour les encourager à prescrire en plus grand nombre la marijuana pourraient être amorcées, suggère Adam Greenblatt, directeur de la Société pour l’accès au cannabis médical.

 

Au Canada en 2010, personnes avaient les permis de santé nécessaires pour posséder de la marijuana séchée et 3576, les permis pour en faire pousser. Le nombre de permis octroyés pourrait toutefois diminuer par ailleurs, l’ébauche du nouveau règlement interdit de cultiver soi-même la plante, ce que les détenteurs de permis sont à même de faire pour l’instant. Le ministère prévoit plutôt en confier la production et la distribution à des producteurs privés, ce qui inquiète M. St-Maurice.

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«Le cannabis produit par Santé Canada est de mauvaise qualité, il manque de variétés pour pouvoir répondre à tous les besoins en terme de santé et les délais administratifs pour l’obtenir sont trop long», illustre Marc-Boris St-Maurice, directeur du Centre compassion de Montréal. «Faire pousser la marijuana chez soi, c’est moins cher pour les patients et la qualité du produit qu’offre Santé Canada n’est pas à la hauteur», soutient-il.

 

Avec trois autres organismes d’ici, il était convié, mercredi, par Santé Canada qui voulait écouter leurs recommandations. «On présume de leur bonne foi, mais en même temps, on est sur nos gardes. Il y a dix ans, quand j’avais été poursuivi pour avoir ouvert un club compassion, Santé Canada avait témoigné en cour contre moi», rappelle M. St-Maurice qui fera de nouveau face à la justice l’année prochaine.

 

Lui et plusieurs autres propriétaires de clubs compassions de la métropole avaient été arrêtés. L’ouverture du club Culture 420 avait mis le feu aux poudres car il s’apparentait plus à un magasin de revente qu’à un centre compassion.

 

Il n’a pas été possible de parler à un représentant de Santé Canada. En juin, la ministre fédérale de la Santé, Leona Aglukkaq, avait indiqué vouloir améliorer le programme afin de «réduire les risques d’abus et d’exploitation par des éléments criminels».

 

«Nous avons l’expertise et une bonne réputation parmi les patients, affirme Marc-Boris St-Maurice, directeur du centre compassion de Montréal. Le grand nombre de patients qui s’approvisionne chez nous témoigne de la qualité du service et du produit qu’on offre.»

 

Il ajoute que «les médecins ne veulent pas signer les prescriptions de marijuana».

 

«Le problème est que beaucoup de médecins ne connaissent pas les effets de cette drogue sur le corps», croit le docteur Mark Ware, chercheur de l’unité de gestion de la douleur du Centre de santé universitaire McGill. Les essais cliniques qui pourraient démontrer sans aucun doute l’efficacité et la sécurité de l’utilisation de la marijuana restent à faire, précise-t-il.

 

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«C’est pour ces raisons qu’on demande à Santé Canada de reconnaître et d’inclure les centres compassions dans son programme, tout en créant des règles claires qui nous régissent afin d’éviter les abus», explique Adam Greenbatt, directeur de la Société canadienne pour l’accès au cannabis médical.

 

Parmi les autres demandes des organismes consultés, on retrouve la mise en place d’un comité parlementaire ainsi que des fonds pour financer la recherche sur cette substance si controversée.

 

Sources:MetroMontreal --- Canoë

 

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