Volume 4 : Les insectes
1. Les chenilles
1.1. Symptômes
Chenille est un terme général pour beaucoup de larves de papillons. Elles ont un appétit énorme et le premier signe de leur présence est que des portions de feuilles seront mangées. Certaines chenilles prennent la couleur de la plante hôte, et sont donc dures à repérer. La méthode de "recherche et de destruction" est efficace si vous prenez le temps de les rechercher. Certaines chenilles gravitent naturellement vers les pousses les plus succulentes; donc regardez d'abord le long de la tige des pousses du haut.
1.2. Traitement
L'orthène et le diazinon sont des tueurs efficaces pour la plupart des chenilles. Pour un contrôle à long terme, vaporiser souvent avec la Bacille thuringiensis (une bactérie bénéfique) évite et élimine les chenilles, et beaucoup d'autres problèmes de larves ou de vers. Si vous trouvez des feuilles avec des parties mangées mais que vous ne pouvez pas trouver les chenilles, attendez quelques heures après que les lumières aient été éteintes. Rallumez les lumières, et vous trouverez probablement ces prédateurs de nuit près du sommet des plantes.
2. Les pucerons (verts,noirs,roses etc...)
Il en existe environ 8000 espèces !
2.1. Symptômes
N'épargnant rien ni personnes, les pucerons dans toute leur richesse constituent un fléau pour le jardinier. Les feuilles se crispent et s'enroulent suite à leurs piqûres pour y extraire la sève. Des boursouflures peuvent apparaître accompagnées de coloration rougeâtre. Les feuilles deviennent collantes.
Ils inhibent la croissance et sont vecteurs de maladies.
2.2. Traitement
Purin d'ortie.
Cette préparation, obtenue par macération de feuilles hachées dans l'eau (1 kilo pour 10 litres) puis dilution (20 fois), est assez efficace et tout à fait écologique.
Vous accorderez votre préférence aux produits à base de pyréthrines naturelles, de deltaméthrine, de roténone ou d'acides gras (savon noir insecticide).
Utilisation de coccinelles.
2.3. Remarque
Certaines plantes sont réputées éloigner les pucerons. C'est notamment le cas des : oeillets d'inde, menthe, thym, absinthe, sarriette.
N'hésitez pas à les planter à proximité des cultures exposées.
A l'inverse, il est bien connu que la capucine est un met de choix pour ces parasites. Il la préfère à tout le reste. Alors, si vous aimez les sacrifices...
[p]Qui dit pucerons dit fourmis. Très friandes du miellat qu'ils sécrètent en suçant la sève, les fourmis mènent les pucerons dans les branches des arbres et des arbustes où elles pratiquent l'élevage intensif.
Le meilleur remède est ici la traditionnelle bande de glu, que vous apposerez à 80 cm du sol, et qui constituera un obstacle infranchissable.
Vous pouvez également appliquer au couteau de la glu achetée en pot ; c'est tout aussi efficace à condition de rajouter un tissu ou une corde qui empêchera trop d'écoulement vers le bas.
3. La mite araignée & araignées rouges (Eriaphyid, Tetranychus urticae)
3.1. Symptômes
Les mites sont de minuscules crabes ou des créatures comme des araignées (0,25 mm à 1,6 mm) qui peuvent être noires, rouges, vertes ou jaunes (généralement, elles sont en partie noires et en partie transparentes). Vous noterez probablement d'abord que les surfaces supérieures des feuilles les plus basses ont des mouchetures - des petites taches minuscules blanches ou jaunes causées par les sucions des mites. Regardez la lumière au travers d'une feuille endommagée, et vous pourriez voir les mouchetures transparentes des dégâts des mites, ou des mouchetures noires, qui sont les mites elles-mêmes. Poussez-les avec votre doigt, et elles s'enfuiront (vous savez maintenant que vous avez un problème). Une mite, la mite eriaphyid est spécifique au cannabis. Si l'infection est bien établie, vous verrez des toiles d'araignée aux intersections des branches et des pétioles. A ce moment, vous serez en réelle difficulté, et si les plantes sont proches de la maturité, essayez juste de conserver les dégâts à un minimum avant de récolter.
Les premiers signes d'une attaque de mites araignées à deux points sont généralement des petits points décolorés puis des nécroses. Cependant sur des feuilles épaisses ce n'est pas toujours apparent.
Alors que les araignées se nourrissent sur le dessous des feuilles, elles retirent le contenu des cellules y compris la chlorophylle qui donne cette coloration verte aux végétaux.
Sans cette chlorophylle ces cellules apparaissent blanchâtres ou cuivrées. Les feuilles trop attaquées deviennent jaunâtres, sèchent puis tombent. Une grande population peut sévèrement effeuiller un plant, voire le tuer (moins de feuilles = moins de photosynthèse = croissance stoppée).
Les mites fabriquent aussi de fines toiles sur lesquels elles se déplacent. La face inférieure de la feuille est souvent recouverte de cette toile et si les araignées mites deviennent trop nombreuses, elle peuvent emballer les feuilles, les fleurs ou le plant entier et le rendre méconnaissable.
3.2. Traitement
Traitement pour araignées rouges et jaunes de Vilmorin qui est d'une redoutable efficacité et qui peut éradiquer les araignées pour plusieurs mois. Il faut appliquer ce produit sur les boutures ou les jeunes plants pour être sur de ne pas fumer de l'herbe étant rentrée à son contact. Ce produit est utilisable sur les cultures légumières et s'est complètement dégradé au bout de 28 jours. Or entre le moment ou on applique le produit et celui ou on consomme l'herbe plus de 2 mois vont s'écouler ce qui constitue une bonne marge de sécurité.
Faites très attention lors de la manipulation de ce produit, protégez vous la peau lors de la vaporisation, vaporisez également l'espace de culture.
4. Les cochenilles (Pseudococcus, Planococcus)
4.1. Symptômes
La cochenille ponctionne la sève du végétal-hôte. Elle infeste les rameaux et les feuilles (face inférieure de préférence). Ses dégâts directs (affaiblissement de la plante par prélèvement de sève) sont difficiles à évaluer. Le miellat provoque le développement de la fumagine qui entravent gravement l'activité photosynthétique ; de tels dégâts indirects sont en général plus sérieux.
Les populations de la Cochenille noire se réduisent sur les arbres qui manquent d'eau.
Remarque:
Comme le puceron, certaines Cochenilles entretiennent avec les Fourmis des relations de mutualisme : la Cochenille fournit du miellat (aliment énergétique) et, en retour, la Fourmi, par ses mouvements incessants, limite fortement l'action des entomophages (champignon parasite) de la Cochenille.
Une variété de cochenille sert à la fabrication d'un colorant alimentaire présent dans certains Chorizo.
4.2. Traitement
Utilisez une coccinelle prédatrice, Cryptolaemus montrouzieri, en début d'attaque.
Pulvérisez des huiles insecticides.
4.3. Remarque
Super-famille d'Homoptères caractérisée par un très fort dimorphisme sexuel. Les cochenilles sont généralement séparés en deux catégories :
- les cochenilles farineuses et floconneuses, d'un aspect blanc cotonneux
- les cochenilles à carapace, dont l'insecte est protégé par une épaisse carapace, souvent foncée.
La femelle adulte ressemble à une larve, en forme d'écaille, de galle ou couverte de cire. Le mâle possède une seule paire d'ailes (antérieures), des antennes et des pattes (tarses uni-articulés) développées et ne se nourrit pas.
On y trouve plusieurs familles importantes dont les Diaspididae et les Lecaniidae.
La cochenille est particulièrement polyphage, bien que certaines se spécialisent sur quelques types de plante. Parmi ses plantes-hôtes : l'Olivier, les agrumes, le Figuier, l'Abricotier, le Lierre (Helix), les Pittosporum, le Laurier-rose, etc...
Les larves de 2e et 3e stade qui ont hiverné muent et se transforment en femelles en avril-mai. Ces dernières se mettent à pondre rapidement. Chacune peut produire 150 à 2 500 oeufs. La période d'oviposition dure 10 à 15 jours au printemps et le double en fin de saison. Les 1ères larves de l'année apparaissent en juin, les dernières début août. En septembre, on observe un mélange de larves de différents stades avec quelques jeunes femelles adultes.
Les oeufs sont stockés par la femelle sous sa carapace. Leur éclosion survient au bout de 15 à 20 jours.
Ces dernières peuvent, si les conditions automnales sont clémentes, donner naissance à une 2e génération partielle.
5. Les mouches blanches(Trialeurode vaporariorum, Aleyrodes proletella)
5.1. Symptômes
Les feuilles deviennent poisseuses et se couvrent de fumagine.
Ces petites " mouches blanches " s'envolent au moindre mouvement de feuille. Cela vous montrera immédiatement leur présence. Comme tous les insectes piqueur suceur leur production de miellat rend les feuilles collantes, et apporte la fumagine. En soi la fumagine n'est pas un champignon dangereux car vous pouvez tout à fait l'enlever à l'aide d'un tissu humide. Par contre l'aleurode résiste assez bien au produit chimique, ce qui justifie l'utilisation d'Encarsia formosa. Utilisez-là entre avril et octobre car il lui faut une température assez élevée pour survivre et assez tôt par rapport au début de l'attaque car il lui faut du temps pour se reproduire. Les insecticides sont dangereux pour la guêpe n'utilisez que les savons insecticides pendant sa présence.
5.2. Traitement
Utilisation d'une guêpe parasite Encarsia formosa pour les plantes d'intérieur. Suspendre des pièges englués de couleur jaune ou viendront s'engluer les insectes adultes. Les savons insecticides réduisent le nombre d'aleurode. Dans le commerce spécialisé, vous trouverez aussi Macrolophus caliginosus qui est une punaise verte qui dévore aussi les aleurodes adultes que les oeufs.
Traitement chimique : déconseillé car les aleurodes ont développé une certaine résistance à ces produits.
6. La sauterelle des feuilles
Si vous avez déjà eu un jardin d'extérieur, vous avez probablement vu des sauterelles de feuilles. Généralement, elles sont vertes avec des rayures rouges et font environ 1,3 cm de long, bien qu'elles puissent être d'autres couleurs ou combinaisons de couleurs. Elles ne devraient pas être un problème d'intérieur.
6.2. Traitement
Si vous en voyez beaucoup, prenez le temps de vaporiser avec du pyrèthre, du malathion, ou du diazinon avant que tout problème sérieux n'apparaisse. Deux vaporisations minutieuses avec un de ces insecticides devraient éliminer ces insectes. Les cartes jaunes suspendues avec un revêtement collant, ou une aspiration, aident aussi dans les petits jardins.
7. Les coléoptères (Anobiidae)
7.1. Symptômes
Les puces (coléoptères) sont minuscules, noires ressemblent à des coléoptères et sautent comme des puces. Elles attaquent généralement seulement les fleurs, et apparaissent rarement sur la marijuana.
7.2. Traitement
Un traitement avec du diazinon ou du malathion devrait les éliminer du jardin.
8. Les thrips (Thrips tabaci, Frankliniella occidentalis)
8.1. Symptômes
La femelle pond ses oeufs dans le tissu végétal. Les larves qui apparaissent sont très mobiles et commencent immédiatement à se nourrir. Après le deuxième stade larvaire, elles se laissent tomber au sol afin de se transformer en pupe. La durée du développement oeufs->adultes prend 20 jours à 20°C jusqu'à 12 jours à 30°C. Si la température est assez élevée, une femelle peut produire plus de 100 descendants.
Les thrips causent des dégâts en suçant les cellules de l'épiderme. Les cellules sucées se remplissent d'air et donnent de cette façon une apparence argentée sur laquelle on voit de petits points noirs (les excréments). On peut constater encore d'autres dégâts, suivant la plante hôte.
Bien que moins ravageurs que les araignées rouges, les thrips endommagent vos cultures et vos plantes sont en mauvaise santé. Dans ce cas vous pouvez utiliser un insecticide polyvalent (vérifiez qu'il combat bien les thrips). Toutefois si le nombre de thrips est assez faible ne mettez pas d'insecticide vos plants seront un peu tachés mais ce ne sera pas dramatique.
8.2. Traitement
Insecticide spécifique ou PURIN D'AIL ET DE PIMENT ROUGE :
3 gousses d'ail ou une c. à table de poudre d'ail
1 gros oignon
1 c. à thé de poivre de Cayenne moulu ou 2 piment forts rouges
1/2 once de savon doux ou 1 c. à table de détergent liquide
1 pinte d'eau
Mélanger ces ingrédients et laisser reposer 1 heure. Filtrer le mélange et laisser couler dans un pulvérisateur. Appliquez.
9. ANNEXE : Les amis
9.1. Le ver de terre (Lumbricus terrestris)
Les vers de terre se nourrissent de matières végétales en décomposition. En traversant le tube digestif du lombric, la matière organique s'enrichit d'une flore microbienne très active qui favorise la fabrication de phytohormones indispensables à la croissance des plantes.
De par leurs galeries, ils assurent une bonne aération de la terre.
9.2. Les coccinelles (Coccinella septempunctata)
Soyons sérieux ! Bien sûr, il m'arrive de manger 150 pucerons par jour, mais je n'aime que ça ! Et moi, je ne tue que pour manger !
A la naissance je mesure 1 mm, et maintenant plus d'un cm. J'ai l'air un peu lourdaud, mais regardez comme je me faufile partout à la recherche des pucerons cachés sous les feuilles.
Je n'ai pas d'ailes et je suis aveugle (larve : photo du centre). Là où vous me mettez, je reste, à condition qu'il y ait des pucerons ! Alors s'il y a quelqu'un qui peut veiller sur vos plantes, c'est bien moi !
9.3. La droséra aliciae (Plante carnivore)
Grâce à cette plante carnivore, fini les soucis de moucherons dans votre placard !
Cette plante aime particulièrement la lumière, ne nécessite aucun entretien.
Attention, ne jamais donner d'engrais, et pour l'arrosage, utilisez uniquement de l'eau déminéralisée.
Genre eau pour batterie, fer à repasser. L'usage de tout autre type d'eau tuera cette plante !
Prix approximatif, entre 5 et 7 euros.