Permaculture d'Intérieur
Le "No-Till Gardening"
Qu'est-ce que le " No Till Gardening? "
Le "No Till Gardening" reproduit les processus naturels que nous voyons dans nos écosystèmes.
Il respecte les lois de la nature et ce concentre sur le renforcement et la régénération du sol plutôt que d' amender un sol pour remplir un pot qui sera vidé en fin de session.
Il reproduit le cycle sans fin de la vie, la mort des végétaux qui pourrissent et se transforment en humus pour régénérer le sol et laisser la place à d'autres végétaux, nourrissant au passage la vie du sol.
Et cela sans l'intervention du grower.
Dans la nature un arbre tombe au sol, se décompose et revient finalement à la terre sous forme d'humus après avoir nourri la vie microbienne de l’écosystème.
Pour se rapprocher de cela nous pouvons récolter nos fleurs (buds) et rendre à la terre le reste de la plante (feuilles, branches, tronc...) au sol pour enclencher le pas.
La nutrition que la plante à emprunté au sol lui est maintenant restituée et maintenue dans la durée grâces à une CECrelativement élevé.
On peut observer ce phénomène en automne quand les feuilles et branches des arbres tombent au sol et ce décomposent.
Sans ce processus interne de la chaîne alimentaire du sol, les feuilles des arbres s’empileraient jusqu'en haut des arbres qui seraient donc enfouis sous la matière organique se qui provoquerait l'extinction de ces derniers.
C'est le magnifique orchestre de la chaîne alimentaire du sol, un cycle sans fin réguler par des milliards de micro-organismes, enzymes, bactéries, champignons régulant le sol.
1/ La première chose que vous devez savoir c’est dans quelle taille de contenant vous voulez travailler et de combien de litres de sol il vous faudra. Il faut prendre en compte le fait que la biomasse aérienne sera directement en relation avec la biomasse du sol.
Cela étant dit, vous comprendrez que la taille de vos pots va directement influer sur celle de vos plantes. Plus votre contenant sera grand, plus vos plantes pourront se développer et donc les racines auront aussi plus de place pour croître et ainsi éviter l'effet de "chignonnage" des racines.
J'ai commencé avec un pot de 150L environ je pense passer à 200L (le maximum qui rentre dans ma 80*80 en fait).
2/ Votre sol est ce qu'il y a de plus important, c'est là où vous devez concentrer votre budget de départ afin d'avoir une mélange de sol équilibré.
Lorsque certains éléments sont en excès, il peuvent beaucoup affecter d'autres éléments, voire les verrouiller complètement. Il est donc important de choisir une recette équilibrée.
Donc allez-y avec parcimonie sur les amendements.
Il existe beaucoup de recettes donc choisissez celle qui vous convient et surtout celle que vous êtes en mesure de faire avec vos sources locales.
Je vous donnerai ma recette perso mais cela sera subjectif puisque vous ne trouverez pas forcement les même éléments que moi donc gardez à l'esprit qu'il faudra substituer par ce que vous pourrez acheter localement.
Mix de base:
-substrat de la session précédente (light mix(1/3)/coco(1/3)/lombi(1/3) + gamme GD)
-10 L d'humus de feuille (home made)
- basalte volcanique 1% du volume
-complément tourbe blonde (1/3) + coco (1/3) + lombricompost (1/3)
- 1 L de biochar
- 1 L d'algues ( kelp )
- 250 gr de lombric
- 15 gr d' engrais vert
- une poignet de potasse organique (0/0/40)
- une c à c de trichodermas
- un layer de BAE
- TCAA bactérien pour humidifier
Ce qui est bien avec l'ajout de vers dans vos contenant c'est qu'en l’espace de 2 cycles (environ) vos vers auront complètement retourné votre sol et transformé en un humus très riche en éléments nutritifs.
Vous pouvez récupérer cet humus pour vos futurs mix.Théoriquement on peut tripler son volume de sol d'origine en plus ou moins
1 an.
3/ L'arrosage lui, sera primordial puisque au-delà des plantes il faudra maintenir un humidité constante dans votre sol. La vie microbienne bénéfique en dépend et donc votre culture dépend de ces derniers.
Pensez aussi à "réactiver" votre sol avec des arrosages à la mélasse pour nourrir les micro-organisme, TCAA bactérien,BAE, etc...
4/ La régénération du sol. Voici une partie importante. la partie que les plupart des débutants zapperont après avoir entendu que le no-till consiste à semer une culture de couverture ou à pailler avec de la paille. Un réveil brutal les attend s'ils ne suivent pas cette étape.
Une fois que vous avez coupé et séché votre récolte n'oubliez pas de rendre au sol la biomasse de votre plante (feuilles, branches, troncs). Cela permettra non seulement de nourrir vos micro-organismes, mais elle contiendra la majorité de l'alimentation de votre sol pendant le cycle. Tout comme les feuilles tombent en automne, votre biomasse tombe à la récolte. Et le cycle continue...
Après avoir raciné vos boutures ou fait germer des seeds, vous pouvez tout simplement creuser un trou à coté de votre ancien tronc. La masse racinaire présente alimentera les micro-organisme dans le sol et finira par être complètement décomposée. Cela permet un travail du sol naturel et les racines laisseront derrière elles de minuscules canaux d'air à travers le substrat.
Combinez à cela les sillons des vers que vous avez ajouté et vous pourrez commencer à voir comment il est possible de ne plus changer sa terre et de ne plus acheter d'engrais.
veilliez à faire en sorte que les micro-organismes aient toujours quelque chose à décomposer.
le lombri-compost est un produit issu de la dégradation biologique accélérée des déchets organiques par les vers de terre et les micro-organismes.
Les Vers de terre consomment et fragmentent les déchets organiques en particules plus fines en les passant aux travers de leur tubes digestifs . Ce processus accélère le taux de décomposition de la matière organique; donc la modification des propriétés physiques et chimiques de la matière. Ce qui conduit à un effet d'humification dans lequel la matière organique instable est entièrement oxydée et stabilisée.
Le produit final (lombricompost) est grandement humifère , avec une porosité élevée, une bonne aération, un bon drainage et une bonne capacité de rétention en eau.
Les lombricompost a donc une forte absorption rétention des éléments nutritifs, il est assez proche de la neutralité en terme de PH. Cela peut être du à la production de CO2 et d'acides organiques produits lors du métabolisme microbien.
Le taux d'humidité idéal pour un lombricompost se situe entre 45% et 60%.
Avec la no till la santé de vos plantes sera en constante augmentation au fil du temps car les microbes ce multiplient et se diversifient sans cesse pour construire le sol cycle après cycle.
Plus nous laissons la nature faire, plus elle nous le rend au centuple. C'est le cas des forêt qui sont autonomes sans l'intervention de l'homme. il en va de même pour le no-till.
Le but étant d'avoir un sol avec un grosse CEC c'est a dire avoir un sol capable de fixer beaucoup d'ions positifs (voir agronomie).
Un engrais vert est une plante semée par le grower dans le but d'améliorer et de protéger un sol, et non dans l'optique d'être récoltée. Ils peuvent être divisés en trois principales catégories:
les cultures intercalaires, qui sont semées en même temps ou après la culture principale, les engrais verts de couverture, qui pousseront soit avant soit après la culture principale et les engrais verts de pleine saison, qui vont remplacer la culture principale pendant toute une saison. Les engrais verts seront détruits par le grower pour être transformés en humus par les bactéries et lombrics.
Utilités:
Les engrais verts peuvent entre autre servir à améliorer le cycle nutritif, en captant des éléments nutritifs. Ceux-ci seront emmagasinés dans la biomasse de l'engrais vert et éviteront ainsi d'être lessivés. Par exemple, un engrais vert de légumineuse pourra fixer l'azote de l'atmosphère terrestre. Le sarrasin quant à lui, est capable de rendre assimilable une partie du phosphore du sol grâce aux mycorhizes.
Une fois la plante détruite, les minéraux contenus dans celle-ci sont libérés et pourront être utilisés par vos plantes.
La matière végétale facilement dégradable des engrais verts est une source de nourriture pour les micro-organismes et permet ainsi d'augmenter l'activité biologique du sol. Cette dégradation augmentera l'activité biologique par les micro-organismes et entraînera une dégradation plus productive de l'humus stable et donc une augmentation des ressources minérales dans le sol.
Les racines des engrais verts, particulièrement celles des crucifères, vont créer des passages dans le sol et ainsi augmenter sa porosité.
Ceci entraîne une meilleure aération, augmentant ainsi l’activité biologique des micro-organismes aérobies.
De plus, certains passages créés par les racines des engrais verts peuvent être réutilisés par les racines des cultures suivantes qui de ce fait pourront avoir accès plus facilement à l'eau ainsi qu'aux éléments nutritifs situés profondément.
Un relai peut s'établir entre les racines des engrais verts et ceux des cultures principales pour avoir un accès plus facile aux ressources nutritives.
En plus de leur effet mécanique, les racines sont également une source de nourriture pour les vers de terre. Ceux-ci apportent plusieurs effets bénéfiques comme l'amélioration de l'aération, mais également le brassage des éléments nutritifs.
La couverture végétale fournie par les engrais verts offre une protection du sol .
Ainsi, le ruissellement et le lessivage occasionnés par l’arrosage sont considérablement restreints ce qui mène à une perte plus faible des éléments nutritifs.
Le sol est également protégé des rayonnements de votre lampe, ce qui réduit l'évaporation de ses réserves d'eau et lui permet d'avoir une température plus stable et donc plus propice au développement microbien.
Si l’engrais vert doit participer à nourrir les microbes du sol, il doit IMPÉRATIVEMENT être détruit au stade jeune, là où il est le plus riche en azote et sucres rapides. Cela signifie une destruction avant floraison. Au-delà, il fera surtout de la biomasse nécessitant davantage de temps (et d’azote) pour se décomposer. Aussi, il faut veiller à ce qu’il ne se lignifie pas afin d’éviter un effet dépressif au printemps suivant (phénomène de faim d’azote). Pour que l’engrais vert ait un effet starter sur la culture suivante, c’est-à-dire capable de stimuler les micro organismes du sol.
NPK engrais vert de légumineuse:
Moyenne : 2.5 à 3.5 / 0.5 à 0.7 / 2 à 3
disponibilité des éléments : 50 à70% / 50 à 80% / 100%
Famille d'engrais verts en fonction de l'objectif recherché:
structuration du sol : Poacées - céréales - Graminées fourragères
stimulation de l 'activité microbienne : Brassicacées - crucifère
Apport d'azote (N) : Fabacées à grosses graines (pois, féverole,…) - légumineuses
Voici les engrais verts que j'ai utilisé, il est important de les diversifier au maximum!
cycle court:
6.5% Vesce de printemps Toplesa (Légumineuses),
22% Seigle (Graminées)
18.3% Lentille (Légumineuses)
6.6% Sarrasin Harpe (Polygonacées)
6.6% Epinard Géant d'hiver Verdil ou Viking (Chénopodiacées)
3.3% Lin (Linacées), 2.2% Serradelle (Légumineuses)
2.1% Trèfle incarnat (Légumineuses)
1.3% Phacélie Phaci (Hydrophyllacées)
1.2% Moutarde Litember (Crucifères).
+
maraîchage:
5 % de pois fourrager
25 % de sarrasin
15 % de vesce commune
12 % de trèfle squarroso
10 % de lupin,
5 % de trèfle incarnat
5 % de trèfle d’Alexandrie
2 % de phacélie
1 % de tournesol
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