Bases de la culture Hydro
Cet « œuvre » ne traitera que de la culture hydro en goutte-à-goutte et tables à marée, le NFT sera étudié par notre brillant collègue --> Acid.
Introduction :
La culture Hydroponique est ce qui vient tout de suite à l’esprit lorsqu’on parle de culture hors-sol, ou sans terre. Elle se base sur l’utilisation d’un substrat inerte pour maintenir et faire grandir les plantes en utilisant une solution aqueuse contenant les nutriments dont les plantes ont besoin pour leur croissance et leur floraison.
L’aventure Hydro a beaucoup évolué jusqu’à aujourd’hui avec des systèmes de plus en plus impressionnants mais nous resterons dans le domaine du possible…
I. Le matériel et le principe de fonctionnement
I.1. Les substrats
I.1.a. La laine de roche
La laine de roche est fabriquée à partir de roche volcanique ou d'une combinaison de roches volcaniques, de pierre de chaux et de coke. On fait fondre tous ces composés solides à des températures dépassant les 1 375 °C. La solution en fusion est ensuite centrifugée pour obtenir de nombreux micro-fils qui vont refroidir et former les fibres de LDR qui sera compressée en cubes…
Elle forme un substrat inerte, stérile, poreux et non dégradable qui fournit un support solide pour les racines. Elle agit comme un réservoir temporaire pour les éléments nutritifs.
I.1.b. Les billes d’argiles
Ce sont des gouttes d’argiles qui sont « soufflée » comme du pop-corn dans des fours haute température ce qui donne ces boules de diamètre variable et poreuses.
Elles sont très intéressantes car retiennent moins l’eau que la LDR et permettent une aération maximale des racines grâce aux nombreux interstices entre les billes.
Le diamètre idéal, s’il en existe un, serait de l’ordre d’1cm à 2cm pour nos plantes…
I.1.c. Une étape nécessaire et obligatoire : le tamponnage !
Les billes d’argile comme la laine de roche sont souvent basiques à cause de la nature des roches dont elles sont issues. Si on les met directement comme cela dans un système hydro elles déstabilisent le pH en le rendant basique et placent nos plantes (les racines) dans un milieu basique où il leur sera très difficile de puiser les nutriments !
Par contre, le démarrage (germination) des jeunes plantes devra se faire dans des petits cubes de LDR (2cmx2cm suffisent) afin d'avoir un substrat plus consistant pour bien fixer la première racine et surtout éviter que la graine ne tombe au fond du panier !!!
Il suffit de mettre les graines dans le petit cube, d'humidifier ce dernier et dès que la plantule se montre vous mettez le cube dans votre système avec billes d'argile en enfouissant très légèrement le cube dans les billes (le haut du cube devrait se trouver à 1cm sous les billes ou juste au même niveau).
Pour descendre le pH de ces substrats à 5,5-6, il faut les plonger dans une solution à pH très acide (4 voir 3) pendant plusieurs jours jusqu’à ce que le pH se stabilise (le pH va remonter au début puis se stabiliser). Si la valeur à laquelle il s’est stabilisé est proche ce 5,5-6, c’est fini.
Sinon on ajoute encore un peu d’acide jusqu’à arriver à ces valeurs.
Une fois le substrat tamponné, il faut le rincer pour éliminer le surplus d’acide ayant servit au tamponnage. Un rinçage à l’eau du robinet avec pH ajusté à 6 convient parfaitement…
Et voilà, il ne reste plus qu’à mettre ce substrat dans un système approprié…
I.2. Principes généraux des systèmes Hydro
I.2.a. Ebb-&-Flow ou table-à-marée
Le principe est simple : une pompe achemine à intervalles réguliers la solution au niveau des plantes fixées dans leur substrat (souvent des cubes de LDR mais également en billes d’argile). Le niveau d’eau monte dans le bac supérieur jusqu’à une certaine limite réglée par un second tuyau qui fait redescendre l’eau si elle arrive jusqu’à son extrémité.
C’est la « marée haute ».
Lorsque la pompe s’arrête, l’eau redescend et le substrat se retrouve à l’air libre…
C’est la « marée basse ».
Il faut régler un minuteur qui fait marcher la pompe 15min toute les 2 heures par exemple mais ces réglages doivent être en fonction du temps
que prend le substrat pour sécher complètement. Les marées sont donc plus espacée en LDR qu’en billes d’argiles.
Dès que le substrat est sec ou un peu avant, il faut que la pompe se déclenche et fasse monter de nouveau la marée. Au contraire, une pompe qui fonctionnerait trop longtemps noierait littéralement les racines et entraînerait la mort de la plante.
I.2.b. Le goutte-à-goutte
Plus simple à gérer puisque il peut marcher en continu, l’eau est distribuée au niveau des plantes par un système de goutteurs qui achemine l’eau depuis la pompe jusque dans le substrat avec un débit variable en fonction à la fois de la puissance de la pompe et du type de goutteur utilisé…
Il est possible comme pour les tables à marée de faire fonctionner la pompe 30min/h pour économiser un peu d’eau et d’électricité mais ce n’est pas nécessaire et les pertes évitées sont minimes…
I.3. Montage de systèmes hydro « maison » :
Bon, je ne pouvais pas faire une partie sur ce sujet mais bon allons-y.
Les pompes à air !
Et oui, elles sont aussi très utiles car elles oxygènent la solution nutritive.
Elles se branchent sur une prise de courant normale (220V) et se placent HORS DU BAC (car certains pensent qu'il faut les mettre DANS la solution (^^). Elles pompent l'air (comme leur nom l'indique) et le projettent dans la solution pour faire des bubulles (cf. Le Monde de Némo ^^).
Les bulles augmentent la surface de contact entre l'air et la solution et donc la solution s'en trouve plus oxygénée.
Avantages:
1° les racines qui trempent dans la solution sont moins sujettes à une nécrose due à une asphyxie (l'eau ne contient pas beaucoup d'oxygène, pourtant indispensable à la respiration des racines)
2° la plante est en meilleure santé car plus oxygénée, le tout de façon naturelle...
Et voilà, on change de partie !
II. Nutrition de nos plantes en hydro
II.1. Pourquoi ne pas se contenter d’arroser ?
Les plantes, pour se construire et grandir ont besoin de nutriments qu’elles puisent normalement dans la terre. Le phénomène d’absorption se fait au niveau des racines et est lié à un échange de protons (ions H+) entre les cellules végétales et le milieu extérieur.
En hydroponie, le substrat est inerte et il ne contient aucun nutriment, il est donc nécessaire d’apporter via la solution tout ce dont la plante a besoin.
Pour cela, de nombreux produits sont disponibles sur le marché et sont adaptés aux besoins de la plante aux différents stades de sa vie. Il est donc important de respecter les engrais et les doses prescrites par les fabricants ainsi que leurs « domaines » d’utilisation (ne pas utiliser d’engrais croissance en flo et vice-versa)…
Par contre, il est très important de mesurer son EC afin de ne pas se retrouver avec des plantes cramées par un sur-engraissage malgré le fait que l’on suive le programme du fabricant !
(cf Azzgarde).
Privilégiez donc toujours votre EC et ajustez en fonction de ce paramètre.
Par contre, un n de solution est important toute les deux semaines pour plus de sureté : évite d’avoir une accumulation d’ions inégale pouvant devenir dangereuse mais maintenant une EC correcte…
Il existe de nombreux boosters pour la floraison, le goût, la taille des buds, la vitalité, la vitesse de développement, etc…
Voici un petit résumé de ces produits :
- Atami, ATA-XL stimulant croissance et flo, winner hightlife cup 2000
Dosage 1mL/L
- Plagron, Green Sensation stimulant flo, augmente la taille, le goût et la teneur en principes actifs.
Dosage 1mL/L
- Hesi, SuperVit, stimulant métabolique croissance et flo, mélange d’acides aminées et autres boostant la vitalité des plantes.
Dosage quelques gouttes pour 10L d’eau.
- Atami, Atazym : enzymes qui décomposent toutes les matières mortes (algues, racines trop vieilles ou cassées) et nettoient les capillaires et l’intérieur des pompes (contre l’accumulation de sels).
- Vitalink, Bioplus : mélange d’hormones stimulantes croissance et flo, boostent le métabolisme des plantes.
- Cellmax, flower stimulateur : mélange d’acides aminés et oligoéléments qui favorisent la synthèse des sucres naturels et la quantité de fleurs (buds + compacts et plus gros)
- Superthrive : 50 Multi-hormones + vitamines végétale, vitamines b1, auxine de synthèse (hormone de croissance végétale). Booster de croissance surtout mais complément très intéressant en flo également !
Bon, ceci n’est pas une promo pour telle ou telle substance mais bon, c’est surtout des plus lorsque la culture est maitrisée et que l’on cherche à augmenter le rendement une fois que tous les autres paramètres sont maitrisés (un peu comme le CO²).
Par contre, les compléments comme les mélanges d’acides aminés, vitamines et hormones peuvent toujours servirent à augmenter la vitesse de croissance et de flo tout en ayant des plantes plus saines et en diminuant les risques de maladies mais bon, ça coûte relativement cher donc pas une priorité lorsqu’on se lance pour une première en Hydro ^^ !
Il est également très important d'avoir une solution nutritive à l’abri de la lumière (bacs transparents à bannir absolument) pour éviter la prolifération d’algues dans la solution. Ces algues bouchent les capillaires, utilisent les nutriments à la place des plantes, favorisent l'apparition de maladies, etc...
En gros: lumière + solution nutritive = Gros problèmes !!!
II.2. L’EC ou Electro-Conductivité
Alors l’EC est une caractéristique d’une solution qui contient des ions (la plupart des nutriments absorbés par la plante sont des ions lorsqu’ils sont dans la terre et sont des ions dans les engrais dédiés à l’hydro).
Cette valeur quantifie la richesse en ions dans la solution en mesurant la conductivité de la solution qui est directement reliée à la concentration en ions dans la solution.
Pour la période de croissance, l’EC doit être comprise entre 0,8 et 1,2. Elle varie un peu en fonction de la dureté de l’eau qui est différente selon chaque région mais pour avoir une idée de l’EC optimale que vous devez tenter de garder, faite votre solution à la bonne dilution dans un récipient et ajuster le pH, ensuite mesurez l’EC avec un conductimètre bien étalonné et vous aurez votre valeur de référence pour l’EC.
En flo, elle peut monter jusqu’à 2-2,5 car les besoins physiologiques de la plante sont plus importants dans cette période car elle fournit beaucoup de matière afin d’assurer sa descendance (enfin surtout notre plaisir mais ça elle est pas encore au courant ^^ !).
Si l’EC baisse trop vite, c’est que les plantes utilisent plus de nutriments que d’eau et il faut donc rajouter de l’engrais jusqu’à revenir à l’EC initiale.
Dans le cas inverse où l’EC augmenterait de façon importante, il faut rajouter de l’eau car les plantes « boivent » plus qu’elles n’absorbent de nutriments.
Ce dernier problème peut être causé par une mauvaise valeur du pH de la solution…
Un p'tit lien utile: Gestion de l'EC pour les nuls
II.2.a. La mesure de l’EC
Elle se fait avec un Conductimètre, le plus souvent maintenant il est numérique. Il donne la valeur de l’EC en milli-siemens par centimètre (mS/cm) ou en ppm (partie pour million).
Les valeurs données au dessus étaient des valeurs en siemens.
A la vue de ces différences, il est grandement préférable d’avoir un testeur EC qui est gradué en mS/cm… D’ailleurs les marques d’engrais donnent les concentrations à respecter en fonction d’une EC en mS/cm.
Le calibrage se fait avec une solution de conductivité connue (qu’il faut acheter à moins de connaître un chimiste dans son entourage).
On trempe la sonde du Conductimètre dans cette solution et une valeur s’affiche, si c’est celle de la solution, il est correctement étalonné, sinon il faut prendre un petit tournevis (fournit en général) et tourner une petite vis qui peut se trouver sur le côté du conductimètre ou à l’intérieur selon les modèles jusqu’à ce que la valeur affichée soit celle annoncée pour la solution de calibrage.
L'EC-mètre doit être étalonné à chaque utilisation dans un monde utopique, mais en général, une fois par semaine est bien suffisant (certain le font encore moins fréquemment sans problème mais bon, autant ne pas prendre de risques).
On ne tient pas compte de l'EC de l'eau de départ, sinon avec une eau très calcaire on ne pourrait mettre que 0,1 "EC" d'engrais puisque l'eau est déjà à 0,7 "EC" à cause des calcaires et autres ions déjà présents...
On prend donc l'EC de l'eau de base et l'on ajoute à peu près 0,6-0,8 pour avoir l'EC en croissance (respectivement 1,2-2 pour la flo).
II.3. Le pH ou Potentiel Hydrogène
Le pH quantifie la concentration en ions H+ dans la solution:
pH= -log(concentration en ions H+).
Indice permettant de mesurer l'activité de l'ion hydrogène dans une solution. C'est un indicateur de l'acidité (pH inférieur à 7) ou de l'alcalinité (pH supérieur à 7) d'une solution.
Il est très important pour la culture hydroponique car comme je l’ai dis un peu plus haut, les plantes puisent leurs nutriments dans le sol (et donc dans notre solution) grâce à un échange faisant intervenir une différence de concentration en protons entre les cellules végétales des racines et le milieu extérieur (sol ou solution nutritive).
Il faut que le pH soit plus faible dans le milieu qu’au niveau des tissus végétaux, soit un idéal compris entre 5,5 et 6 pour le cannabis avec un optimal vers 5,8.
II.3.a. Mesure du pH
Elle se fait avec un pH mètre dont le fonctionnement est identique à celui du Conductimètre décrit juste avant.
Au lieu d’utiliser une solution de conductivité connue, on utilise une solution de pH fixé, souvent une solution tampon à pH=7 ou à pH=4.
L’idéal étant de faire l’étalonnage avec les deux solutions pour plus de précision…
Le pHmètre doit être étalonné plus souvent que le testeur EC et la sonde (petit bulbe en verre qui sert à mesurer le pH) doit être ménagée pour que le testeur dure plus longtemps.
Pour une conservation à courte durée, l'idéal est de plonger la sonde dans une solution saturée en KCl (à peu près 3Mol/L) ou à la limite dans de l'eau du robinet.
JAMAIS D'EAU DISTILLÉE !!!
Pour un stockage à plus long terme, on peut laisser sécher l'électrode mais avant de faire une mesure il faut réhydrater la sonde en la trempant 2-3h dans une solution de KCl à 3Mol/L ou dans du tampon pH 7.
Pour régler le pH de la solution, on ajoute du pH(-) ou pH-down pour le faire diminuer (cas le plus souvent car l’eau du robinet est basique ou neutre (7<pH<8) en général) ; du pH(+) ou pH-up pour l’augmenter.
Certain proposent des méthodes dites « de grand-mère » pour baisser le pH avec du jus de citron ou du vinaigre qui sont deux acides naturels (mais qui déposent au fond de la matière organique et donc pas génial), mais d’autres pensent que ces acides ne sont pas stables donc chacun sa méthode… Moi je dis qu’avec du pH(-) acheté en grow-shop au moins on a pas de mauvaise surprise mais bon, chacun est libre de choisir sa méthode…
III. Exemples de cultures en hydro
Bon, et bien une fois que tous ces paramètres seront maitrisés dans votre culture, vous serez bien partis pour une belle culture Hydro !!!
Les autres paramètres à prendre en compte sont : la température de la solution (pour ceux qui habitent dans les zones froides un thermostat comme ceux pour aquarium est parfois nécessaire), l’hygrométrie (taux d’humidité de l’air) mais c’est valable pour tous les types de culture… et bien sur l’éclairage mais bon je pense que vous étiez déjà au courant ^^ !
Bonne chance et surtout Hight Grow !!!
Edit par leblond le 18.04.2008
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