Choix de variétés, histoire etc

Réussir sa culture d'auto floraison
Par Invité,

Ici nous allons voir comment réussir sa culture d'auto floraison que l'on soit un cultivateur débutant ou un cultivateur confirmé .
 
Qu'est ce que une auto flo ? 
 
Une auto flo est une plante qui contient des gènes de cannabis Ruderalis.
Le cannabis Ruderalis, est une plante présente surtout dans le nord-est de l’Europe, en Russie, en Chine et en Mongolie pour ne citer que ces pays .
Leur principale caractéristique est qu´elles n’ont pas besoin de changer leur photopériode pour induire leur floraison, et de ce fait elles permettent d'avoir deux voire trois récoltes par an suivant votre hémisphère .
 
La dénomination « Ruderalis » vient de « rudéral », un terme qui désigne les espèces de plantes sauvages qui colonisent les sols ayant été perturbés par des forces naturelles ou par l’activité humaine. Les espèces rudérales poussent généralement au bord des routes ou sur des terres agricoles en friche.
 
Le cannabis Ruderalis sauvage a un taux naturellement bas en THC,  mais il contient du CBD en plus grosse quantité .
Si les variétés pures de Ruderalis présentent peu d’intérêt en termes de production de fibres ou d’usage (récréatif), leur rusticité , leur capacité d’auto floraison et leur maturation extrêmement rapide constituent un attrait majeur pour les cultivateurs. 
 
Les principale caractéristique des auto flo :
 
Les auto flo sont des hybrides , elles peuvent être Indica ou Sativa, avec toujours une part de Ruderalis dans leur génétique .
Elles sont principalement féminisées mais peuvent aussi être régulières dans quelques cas, comme la Ruderalis Indica® de chez Sensi Seeds .
Elles ne sont pas soumise au changement de photopériode .
 
En la reproduisant avec des Indica psychoactives du Sud par exemple, on obtiens un hybride , particulièrement précoce qui peut s´épanouir dans à peu près dans n´importe quel environnement. 
En seulement 10 à 12 semaines, elles peuvent se développer du semis à une plante adulte porteuse de graines.
Dans notre cas comme nous cultivons des féminisés , il n'y aura que des somites florales dépourvue de graines.
 
Contrairement aux idées reçues les auto flo ne sont pas plus rapides en indoor ni plus faciles a cultiver, bien au contraire et nous allons voir pourquoi dans le chapitre suivant .
 
Contraintes des auto flo :
 
Du fait que leur durée de vie et pré-programmée génétiquement , si vous la stressez de trop , vous perdez du temps où la plante arrête sa croissance pour s'en remettre .
Contrairement aux régulières ou aux féminisées , où l'on peut augmenter la durée de croissance à notre guise en changeant la photopériode , pour palier aux stress que la plante reçoit, les auto flo passeront d'elle même en stretch pour fleurir et le temps perdu n'est donc plus rattrapable  .
 
Les auto flo , sont aussi moins gourmande en engrais, il est du coup plus difficile de rattraper un sur-engraissage , c'est pourquoi il est conseillé de diviser les dosages d'engrais par deux, un sur-engraissage ce rattrape plus difficilement sur des auto que des reg ou des fem .
 
On ne peut non plus faire de boutures avec des auto flo , pour la simple est bonne raison que les boutures passerons en flo en même temps que la plante mère puisque elles ont la même génétique .
 
 Plus d'infos ICI
 
Comment réussir sa culture d'auto flo :
 
Contrairement à ce qui a longtemps été dit, on peut rempoter une auto flo... ou pas.
 
Chacune des méthodes (avec ou sans rempotage(s)) comporte ses avantages et ses inconvénients. A partir de là, c'est au grower de faire son choix en fonction de ses compétences.
 
 
Soit, il démarre direct dans le pot final de (18L à 25L max).  
Avantage : pas de manipulation donc pas de risque de stresser la plante à l'occasion d'un rempotage qui aurait été mal réalisé. C'est simple, on met la graine, germée ou pas, dans le pot, on arrose abondamment et on attend que ça sèche bien avant d'arroser à nouveau, etc... 
 
Inconvénients : L'arrosage en gros pot est beaucoup plus difficile à gérer que lorsque l'on démarre en godet de germination.
 
Souvent les growers qui optent pour cette méthode rencontrent donc des problèmes de surarrosage pour la simple et bonne raison qu'il n'attendent pas 10/15 jours (variable en fonction de la météo) pour que le terreau sèche bien avant de l'arroser à nouveau.
 
D'autres, craignant le surarrosage, vont arroser en moins grosse quantité mais plus fréquent, ce qui n'est pas non plus une bonne idée. D'une part, cela ne favorise pas le développement racinaire et d'autre part, ça risque de rendre le terreau hydrophobe. 
 
Ceux qui démarrent direct dans le pot final doivent donc maîtriser les bases de l'arrosage, c'est à dire respecter la règle des 1/4 du volume du pot par arrosage et celle de l'alternance de cycles secs/humides. En grandissant, les besoins de la plante en eau augmenteront et on augmentera alors la fréquence de l'arrosage tout en conservant la même quantité.
 
 
Soit, il décide de passer par un (ou plusieurs) rempotage(s)  
Certains réalisent la levée des semis en pot de 3L et transplantent en pot final 10/15 jours plus tard.
D'autres rajoutent une étape en réalisant la levée des semis en godets ou autres (eazyplugs...).
Le timing du rempotage dépend du développement de la plante (génétique, conditions météo, qualité du racinaire) mais quoiqu'il en soit, il faut que la plante soit correctement implantée dans son pot final avant le début du stretch (soit environ 3 à 4 semaines après la germination).
 
Avantages : 
- Cette méthode limite beaucoup les risques de surarrosage (pour autant qu'on respecte les bases rappelées ci-avant) ;
- En théorie, ça favorise le développement racinaire (les racines vont coloniser tout le substrat au lieu de plonger directement au fond du pot) ;
- Ca permet d'amener du substrat frais tout au long de la phase de croissance (et donc de limiter le recours aux engrais de cro). 
 
Inconvénients : risque de stresser la plante et donc de ralentir, voir de bloquer, la croissance si le rempotage est mal réalisé ou réalisé trop tardivement.
 
Ceux qui envisagent de rempoter doivent donc être plus attentifs au développement de leur plante pour rempoter au bon moment. Ils doivent également maitriser la technique du rempotage."
 
La meilleur période pour lancer des auto flo est a partir ( du moins après) des saint de glace vers la mi Mai, lorsque les jours d’ensoleillement sont les plus long et que la lumière du printemps est la meilleur et jusque début Juillet grand maximum si votre hémisphère ne le permet plus .
 
 
Pour ceux qui on un climat méridional , il est possible de planter encore fin Juillet pour les autres , ce seras trop tard , la récolte étant 90 a 110 jours plus tard , de gros risque de moisissures apparaissent , rendant la récolte moindre .
 
Bien entendu , vous pouvez les commencer bien plus tôt , soit sous lampe MH ( sous 18hr de lumière )  , soit sous serre si votre climat le permet  .
Attention toute fois , dans certaine région comme l'Est de la France , il est possible d'avoir des gelées blanche de fin Mai à début Juin encore .
 
L'engraissage , se fait que lorsque la plante est suffisamment grande pour le supporter , vers la fin de la 3ème semaines en divisant les dose par 3 pour éviter tout risque de sur engraissage et déjà voir comment la plante réagis .
On augmenteras le dosage pour allez jusque une demie dose en prenant soins d'engraisser une fois sur deux ou une fois sur trois suivant la gamme utilisé et toujours suivant comment la plante réagis .
Il est important de bien observer sa plante et de ne pas tenir compte des recommandations des fabricants d'engrais ( sauf cas exceptionnelle ou la gamme correspond au besoin de la plante) , car ceux-ci donne les doses maximale recommander dans leur tableau et c'est la quand on débute que les problèmes de sur engraissage survienne.
 
La germination et la culture , se fait dans un substrat ligth , pour éviter de brûler la plante et de la bloquer complètement .
 
 
La durée totale de culture :
 
Beaucoup de bredeers ou de revendeur sur leur site donne une estimation de durée de culture, a cela il faudra rajouter 15/21 jours de plus pour le rinçage , se qui auras pour effet d'augmenter le rendement considérablement ainsi que la qualité du produit fini .
Ma variétés est annoncer 90 Jours du dépars de la graine à la récolte je rajoute donc 21 jours se qui donne une durée totale de 110 jours environs, voir plus si la plante a des gènes sativa dans sa génétique.
 
Un moyen sur de ne pas se tromper et d'observer la plante et de comparer sa génétique avec une même génétique mais non auto flo , le temps de floraison indiquer donne une bonne base pour savoir son temps de flo a respecter .
Lorsque celle-ci a fini son stretch et que des pompons floraux gros comme un ongle de petit doigt apparaisse, on rajoute son temps de flo + 15/21 jours de rinçage .
Bien évidement, certaine plantes serons prête avant d'autres du a leur petites tailles ou du à la grosseur des pots utilisés ou simplement du au faite que leur gènes auto flo est plus présent que sur d'autres plantes .
 
Comme chaque cultivateur n'auras pas les même plantes , cela vous donne une approximation pour récolter dans de bonne conditions .
Certains aurons des plants de 1 mètre et d'autre de 50 cm , mais le décompte depuis l'apparition des pompons floraux reste le même , il est ainsi plus facile de réussir sa culture d'auto flo .
 
Pourquoi on déconseille les auto flo en intérieur ? 
 
Pour la simple est bonne raison que en intérieur elle vont demander 18 à 20 hr de lumière par jours, tout du long de la culture, de ce faite vous augmenter considérablement votre facture et engraisser la patte de votre fournisseur d'énergie .
Il est donc plus judicieux de faire de la fem ou de la reg en intérieur, plante qui ne demande que 18 heures de lumière en croissance et 12 hr en floraison .
Comme la taille des pot est important , avec de plus gros pot, vous en mettrez beaucoup moins que avec des pots de 11 L ( pots conseiller en intérieur pour la floraison , contrairement au 18/25 L recommander pour les auto ) et donc votre rendement final est plus petit et donc c'est moins rentable que de les faire sous le beau soleil de  dehors et votre facture d'edf est du coup moindre aussi en extérieur  .
 
Toute fois , si vous avez une box croissance /pied mère / boutures a disposition , vous pouvez en installez une dans un coin et la laisser s'épanouir tranquillement .
 
 
Quelle sont les meilleurs gammes d'engrais pour les auto flo ? 
 
Vous trouverez plusieurs gammes d'engrais pour cultivé vos auto flo , parmis ceux ci il y'as :
 
-  la gamme auto A+B de chez Bio-technology 

- la gamme bio de chez greenhousefeeding doser a 1/3 grow et 2/3 bloom dans votre mélange de dépars , directement incorporer a votre substrat .
 
- la gamme Biobizz convient aussi très bien de par sa  légèreté .
 
La gamme Guano Diffusion  :
 
- la gamme  Bio Nova AutoFlower Supermix 
 
- La gamme Biotaps 
 
Puis je utiliser des additifs ? 
 
 
Vous pouvez utiliser un pk , mais toujours dosé au minimum vers la 5éme semaine de flo , une utilisation ou deux suffit amplement pour avoir un beau résultat .
 
Vous pouvez rajouter de la mélasse ou des thés de compost comme les thé bactérien .
 
Vous pouvez aussi et on le recommande vivement, d'utilisé bactérie et mycorhize, qui sont bénéfique pour la plante et avoir un substrat vivant, outre tout leur avantage , ils vous apporterons  une aide non négligeable dans le développement de vos plantes et pour une floraison généreuse  .
 
Voila, vous avez une bonne base pour réussir vos auto flo et votre première culture comme cela  .
 
Plus d'infos et de lectures avec ces sujets la :
 
 
 
 
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En savoir plus sur les variétés par Moricio
Par Moricio,
Par Moricio le 15/08/2007Introduction
 
L'importance du choix des graines
 
Le choix des graines est trop souvent négligé par le cultivateur novice. Celui-ci investit souvent une somme d'argent considérable dans tout ce qui est lampes, gamme d'engrais, ventilations, etc. Après tant de dépenses, il décide donc de faire des économies sur la variété. Mais à quoi bon avoir une installation digne d'un horticulteur hollandais si c'est pour faire pousser une variété au goût fade et écœurant, aux pauvres rendements et peu puissante de surcroît ?
Non, le choix de la variété est au moins aussi important que celui du matériel !
 
 
 
 
 
1. Les créateurs de variétés ou "breeders"
 

Avant de commencer à parler Variétés & Cie, il est important de connaître le mode opératoire des breeders. Cela permet de se faire une idée globale de la compétence du breeder qui vous vend ses hybrides ou variétés stabilisées.
 
 
 
1.1. Qu'est-ce qu'un breeder et qu'est-ce qu'il nous vend ?
 

Commençons déjà par définir ce qu'est un breeder : il s'agit d'un "généticien" travaillant sur le cannabis, il peut travailler seul ou en équipe. Il va donc créer des variétés de cannabis en croisant diverses espèces existantes entre elles. Par abus de langage, on appelle aussi "breeder" l'enseigne sous laquelle le "généticien" vend son travail. Exemples de breeders : Serious seeds (avec simon comme géneticien) , Mr nice seeds (avec shantibaba comme généticien), Spice of life seeds (avec steve comme généticien), etc.
 
Il est important de faire la différence avec les resellers : les resellers sont des revendeurs de graines. Ils achètent des graines en grande quantité aux breeders qui leur font "un prix de gros", et revendent ensuite ces graines aux clients en se faisant une marge dessus. Le reseller est responsable du stockage des graines. Il est souvent l'intermédiaire entre le breeder et nous. exemples de resellers : growshop alien, Dr Chronic, Hipersemillas, etc.
 
Il existe une 3ème catégorie, bien peu recommandable, les breeders/resellers : ils achètent des graines directement au breeders et font pousser ces plantes pour les reproduire eux-même, ou les "retravailler". Ces variétés seront ensuite vendues sous un nom légèrement différent (exemple jack herer et jock horror) voire le même nom parfois. Cette pratique est dangereuse pour la qualité des variétés obtenues, les graines obtenues ainsi seront moins vigoureuses et beaucoup moins stables en cas de reproduction d'hybrides. Nirvana est un "bon" exemple de breeder/reseller.
 
Bon, toutes ces définitions c'est bien beau, mais qu'est-ce qu'il fait concrètement notre bon vieux breeder ? Commençons par le commencement, dans un premier temps le breeder va chercher la base avec laquelle il va commencer à travailler, c'est à dire des variétés pures, ou du moins des variétés non croisées depuis des lustres (afghane, brésilienne, colombienne, zaïroise, indienne...).
C'est a partir de ces variétés "pures", de souches issues de divers échanges entre breeder ainsi qu'avec différents niveaux de ses croisements qu'il va travailler par la suite, c'est ce que l'on appelle un pool génétique.
Maintenant que notre breeder a une base de travail, il va se déterminer divers objectifs à atteindre par un plan de breeding bien précis. Par exemple une variété au goût fruité, avec un high de type sativa et une floraison courte. Il va utiliser son pool génétique pour intégrer (par croisement) des caractéristiques intéressantes dans son hybride, grâce à sa connaissance des génotypes/phénotypes de son pool.
Une fois qu'il arrive au résultat escompté, il met en vente son travail : les graines résultant de ce long processus de croisement et/ou de stabilisation.
Pour davantage d'informations sur le travail des breeders, se reporter au guide Génétique/Breeding
 
On nous vend souvent des hybrides F1, mais de quoi s'agit-il ?
 
Un F1 est le résultat d'un croisement de 2 variétés différentes pures, par F1 comprenez hybride de première génération. Un hybride F1 profite d'un phénomène appelé la vigueur hybride, cette vigueur découle directement du fait que l'hybride reçoit les gènes à la fois du père et de la mère utilisés dans le croisement, il possède donc plus de caractéristiques que l'un ou l'autre.
Théoriquement, un hybride F1 doit être assez stable, en effet si les parents ont été bien choisis, les gènes pourront bien cohabiter et seuls les gènes dominants vont s'exprimer (règles du F1). En pratique c'est bien sur plus compliqué, on l'observe malheureusement trop souvent. Donc si votre F1 n'est pas stable, 2 solutions : soit ce n'est pas un F1 , soit le breeder n'a fait que partiellement son travail, dans les 2 cas vous l'avez dans l'os !
 
L'autre catégorie de seeds vendues, ce sont les variétés dites stabilisées, là aussi concrètement ça donne quoi ?
 
Comme son nom l'indique, une variété stabilisée est une variété stable. Elle résulte du croisement des graines F1 entre elles, qui nous donne des graines F2 généralement instables. Le breeder sélectionne ensuite les individus ayant les caractéristiques souhaitées (sur les mâles et femelles) et les recroisent à nouveau, donnant ainsi des F3 qui seront plus stable que les F2 et ainsi de suite jusqu'à obtenir une variété stable, sans grosse variation dans la forme et les caractéristiques de la variété. Dans cette catégorie de variétés, on retrouve par exemple la skunk#1, la haze, la northern light...
 
 
 
1.2. Dérives des breeders & "attrape-couillons"
 

1.2.1. Féminisées
 
Pour faire les fameuses graines dites "féminisées", on utilise un plant hermaphrodite (il s'agit en réalité de monoecie, ce qui n'est pas la même chose). Cet "herma" est en général à très forte tendance femelle (seul quelques fleurs mâles sont visibles) et va polliniser une femelle. Les graines issues de cette pollinisation risquent donc de donner de l'herma. En clair, avec des graines féminisées vous risquez fort de vous retrouver avec un bon tas de graines si vous n'êtes pas vigilants. De plus il est déconseillé de faire des pieds mère avec des graines féminisées, les fleurs mâles pouvant apparaître plusieurs sessions plus tard sur les clones issus de ces plantes mères. Pour conclure, les graines féminisées sont bien souvent 2 fois plus chères que des graines regulars, risquent de polliniser la totalité de votre placard et ne permettent pas de sélectionner un pied mère digne de ce nom. Amusant non ?
 
Il est cependant nécessaire de différencier les graines féminisées et les graines dites "femelles" : les graines dite femelles sont issues d'un autre procédé de féminisation. Ce procédé consiste en un traitement hormonal qui va permettre à une femelle pure de produire des fleurs staminées femelles. Ces fleur staminées femelle vont ensuite servir à polliniser une autre femelle pure. En gros, on croise une femelle avec une femelle, le résultat est... une femelle ! Du moment que les femelles utilisées sont bel et bien des femelles (et pas des hermas "cachés"), les graines obtenues seront elles aussi femelles.
 
1.2.2. Selfing
 
Alors en voila une belle arnaque... On dit qu'une graine est selfed quand elle est le résultat d'une autopollinisation. En gros, vous prenez une femelle, et a l'aide d'un produit chimique, vous rendez une partie de cette plante capable de produire du pollen qui va polliniser les pistils de cette même plante. On peut faire encore pire, faire des graines selfed à partir d'un "herma" qui va lui aussi s'autopolliniser.
Bon, c'est bien gentil mais en quoi faire s'autopolliniser une plante est mauvais ? Je vais vous épargner la petite analogie avec l'espèce humaine, c'est parlant mais on peut difficilement comparer plantes et mammifères. Donc pour faire simple, le cannabis pour être puissant et vigoureux a besoin d'une grande diversité dans ses gènes, diversité qu'on lui apporte en le croisant avec une autre variété ou avec un individu de même variété mais qui contient de nombreuses différences au niveau génétique. Vous l'aurez compris, avec le selfing on ne lui apporte rien, et la plante risque même de révéler des tares génétiques.
Au final, le selfing donne des plantes souvent moins vigoureuses, ayant parfois perdu nombre de leurs caractéristiques initiales. Le seul gain est une stabilité importante des individus en résultant mais qui fait bien pâle figure face à tout les soucis que cela apporte.
 
Ce procédé est actuellement beaucoup utilisé par des breeders peu scrupuleux afin d'obtenir des graines à partir de clones élites (*), ne vous laissez pas avoir, les graines qui en résultent n'auront pas grand chose à voir avec la bouture !
 
(*) Clones élites : Boutures d'une femelle unique et exceptionnelle, donc sans possibilité d'en faire des graines par des méthodes conventionnelles.
 
1.2.3. Backcrossing
 
On fait un backcross quand on croise une plante avec un des parents qui ont servi à obtenir cette même plante. Pour imager un peu, c'est comme si vous vous reproduisiez avec l'un de vos parents. La plupart du temps on backcross dans l'idée de conserver un caractère récessif. Un backcross peut donner de bons résultats, mais ça ne marche pas à tous les coups. Pour toute variété obtenue par backcross, il faut absolument éviter tout breeder dans lequel on n'a pas 100% confiance. Un breeder reconnu pour avoir réussi ses backcross c'est steve de spice of life, notamment avec sa sweettooth.
 
1.2.4. Cubing
 
Là il ne s'agit plus d'un backcross mais de 4 (d'où le "cube") ! Cette technique ne fonctionne que dans certain cas précis et encore ne donne pas l'assurance de stabiliser les caractères souhaités. C'est là aussi une technique utilisée pour tirer des graines à partir d'un clone élite. On croise notre clone élite avec une variété proche et l'on effectue 4 backcross successifs afin d'obtenir une descendance la plus proche possible du clone. Le soucis c'est la perte de vigueur et l'apparition de tares cachées. Mais comme toujours, il y a des exceptions, je pense tout particulièrement à la cinderella 99 qui est une petite beauté.
 
1.2.5. Multicross à partir d'hybrides
 
Voila la mode du moment, croiser des hybrides avec d'autres hybrides. Rien de bien compliqué, on prend un hybride très populaire (souvent pas stable) que l'on croise avec un autre hybride tout aussi populaire. On utilise donc la popularité de tel ou tel hybride pour faire dire par exemple au client potentiel : "super, un croisement de jack herer et de blueberry , ça doit être une bombe !" dans la majorité des cas , il n'y a aucun travail derrière et une sélection minuscule comparé à ce que fait un breeder de qualité. Forcément le résultat est un chef d’œuvre d'instabilité et de bizarreries. Croiser deux bonnes variétés ne donne pas forcément de bonnes graines, l'important c'est que les gènes cohabitent bien ! Au final, le résultat est souvent inférieur à l'un ou l'autre des parents, sans qu'il soit mauvais pour autant. Avec cette instabilité on peut aussi trouver d'excellents phénotypes, mais c'est aléatoire. En gros, un petit croisement de truc X machin pourquoi pas si l'instabilité ne vous gène pas, mais n'allez surtout pas mettre une importante somme d'argent là-dedans ! N'oubliez pas que vous achetez là un croisement que vous auriez pu faire vous même, ce n'est pas le fruit de 5 ans de breeding forcené !
 

2. Bon breeders, breeders à éviter
 

On peut vite se noyer dans l'océan de seedbanks et autres breeders actuels. Pour éviter de boire la tasse, je vais tenter de vous donner quelques bonnes adresses !
 
Voici quelques bons breeders (désolé d'avance à ceux que j'oublie ^^), je vous préviens tout de suite, je ne les classe pas dans un ordre particulier :
 
Serious Seeds : Impossible de parler des bons breeders actuels sans parler de serious seeds. Je suis tombé amoureux de cette banque voilà quelque temps déjà et elle ne m'a jamais déçu. Serious seeds est très reconnu pour son travail des plus sérieux, ses génétiques bien maîtrisées et travaillées. Le nombre de variétés qu'ils proposent est restreint, mais c'est justement pour mieux pouvoir bosser sur les quelques variétés qu'ils proposent, d'ailleurs serious seeds n'a pas pour vocation de devenir une grande firme de la graine, ça reste une "petite" banque qui fait très bien son travail, et personnellement ça me convient très bien ^^
 
Sensi Seeds : LA banque dont tout le monde a entendu parler. Sensi seeds est un pionnier en matière de semences cannabiques, leurs variétés sont des "standards" actuels. C'est une banque de confiance, il vendent de très bonnes variétés comme d'autres un peu plus moyenne, il y en a pour tous les goûts et tous les prix. Le prix, voila le principal point que l'on peut leur reprocher, il est parfois raisonnable, mais souvent exorbitant, notamment pour des variétés comme la jack herer, excellente il est vrai, mais pas vraiment stabilisée non plus. De plus ils ont récemment diminué le nombre de leurs seeds par paquet : de 15 a 10 pour le même prix... Chez Sensi seeds, on paye la marque autant que le travail effectué sur les variétés, il faut s'y faire ou passer son chemin. Pour conclure, sensi seeds est une excellente banque, on y trouve des variétés tout simplement géniales, mais bien souvent à un prix très élevé. On regrettera aussi leur skunk qu'il on cuisiné à toutes les sauces, que l'on retrouve dans la grande majorité de leur variétés.
 
Soma Seeds : Encore une enseigne très connue ! Là aussi une banque de confiance qui offre un bon nombre de variétés d'excellente qualité assez bien stabilisées dans l'ensemble. Je tiens à préciser que chez Soma la majorité des variétés ont un goût particulier assez différent des grands classiques (skunk, northern light...), ce qui plaira sûrement aux cultivateurs lassés de ces goût uniformisés à la longue. Vous pouvez vous servir chez soma les yeux fermés, c'est sans mauvaise surprise ! Petit (ou gros) bémol, les prix très élevés pour un breeder qui se veut mystique et roots...
 
Spice Of Life : Voila une autre banque que j'aime beaucoup ! C'est une enseigne relativement modeste qui c'est spécialisée dans les variétés au goût "sweet et fruité", avec comme variétés phare la Sweet tooth #3. Vous pouvez attendre des plantes généralement indica (bien que SoL ait quelques variétés majoritairement sativa dans sa liste) au goût doux et fruité des plus agréable, et au puissant effet indica accompagné de rendements généralement intéressants. Les "anciennes" variétés de SoL sont pour la plupart de grands classique ultra-reconnus. Depuis quelques temps maintenant, SoL collabore avec d'autres breeder, notamment DJ short ainsi que Legend's seeds. Il faut cependant noter que les dernières variétés de SoL on tendance à être moins stables que les anciennes.
 
Magus Génétics : Voila une petite firme qui m'a agréablement surpris. Cette banque possède une petite liste de variétés disponible mais avec beaucoup de bonnes choses. La variété principale de Magus Génétics est la Warlock, une skunk très améliorée à partir de laquelle il a créé la plupart de ses hybrides. Avec Magus attendez-vous à des plantes vigoureuses, goûteuses et puissantes.
 
Mr Nice Seeds : Encore une banque de qualité. Cette banque a vu le jour quand 2 breeders (Shantibaba et Neville) ont décidé de quitter Greenhouse Seeds co. en emportant avec eux une bonne partie du pool génétique de Greenhouse issu de leur travail (principalement les hazes). Shantibaba s'est alors associé à Howard Marks aka Mr Nice pour fonder Mr Nice Seeds. C'est une des raisons pour lesquelles on retrouvera des variétés au même nom chez Mr Nice et Greenhouse. Chez Mr Nice, vous trouverez beaucoup de variétés très connues et reconnues comme la Super Silver Haze, White Widow (aka black widow), White Rhino (aka Medicine Man). Pour conclure, Mr Nice possède nombre de variétés excellentes, pour la plupart les variétés originales que l'on trouve maintenant sous d'autres formes chez Greenhouse. Faites cependant attention avec les graines de Mr Nice qui n'ont pas été renouvelées depuis un bon moment (risque de vieilles seeds).
 
Mandala seeds : Une banque assez récente mais qui s'est vite fait une place dans le monde des breeders à petit prix. Mandala vend des hybrides F1 vigoureux et puissants. Ils utilisent en général des variétés moins classique que les Skunk ou Northern Light dans leurs croisements, ce qui donne aux variétés de Mandala une saveur moins uniformisée que les variétés hollandaises habituelles. Seul reproche que l'on puisse faire à Mandala est une stabilité pas toujours au top. Pour conclure, Mandala vend d'excellents hybrides qui n'ont rien à envier aux grands classiques hollandais, et tout ça pour un tout petit prix.
 
Il y a beaucoup d'autres bonnes banques, cette liste est bien sûr non-exhaustive (Citons encore THSeeds, Flying Dutchmen, Sagarmatha Seeds, Black Label, Paradise Seeds, Cannabiogen...).
 

Breeders à éviter
 
Nirvana : Une banque tristement célèbre pour ses F2 et plantes hermaphrodites. Ils disposent d'une énorme couverture chez les resellers, ce qui est avec leurs bas prix une des raisons de leurs succès. Cette banque est donc très prisée par les cultivateurs novices qui tombent rapidement sur les reproductions de variétés populaires que vends Nirvana. Mais ces reproductions sont toujours bien inférieures aux variétés originales : moins vigoureuses quand il s'agit de F2, instables, fort taux d'herma... Cependant tout n'est pas noir avec nirvana, ils ont selon certains cultivateurs quelques bonnes variétés, je pense notamment à la Ice, AK48 et Papaya qui sont souvent citées comme les bonnes variétés de Nirvana.
 
Greenhouse seeds : Greenhouse a été une des meilleures banques existantes pendant un bon bout de temps. A présent elle ressemble plus à une machine à fric géante. Les nouvelles variétés n'ont pas été assez travaillées, pas bien stabilisées ... sans parler de certaines de leur anciennes lignées reconnues qui actuellement n'ont plus grand chose à voir avec ce qu'il faisaient dans les années 90. Ne vous méprenez pas, ça ne veut pas dire que leurs variétés seront mauvaises à fumer, mais seulement qu'il n'y a pas grand chose derrière, et que la renommée qu'ils ont eue à une époque n'a plus lieu d'être de nos jours. Attention à ce rouleau compresseur cannabique qui risque de faire pas mal de tort au monde du breeding hollandais déjà dans la tourmente d'un point de vue éthique.
 
Il y a une quantité d'autres mauvais breeders, mais en faire une liste prendrait un temps fou. En gros, évitez les banques qui vendent du selfed, du féminisé uniquement, ou encore qui font des copies de variétés connues.
 

3. Critères de choix de variétés & variétés correspondantes
 

Code couleur :
 
Rouge : variétés indica dominantes ou à allure/effet indica (plantes petites et trapues, à courte floraison, et à l'effet stone corporel et narcotique).
 
Vert : variétés sativa dominantes ou à allure/effet sativa (plantes plus élancées et hautes, à floraison longue, et à l'effet high cérébral).
 
 
 
3.1. One-Bud
 

Pour le One-Bud il faut des variétés qui ne fassent pas trop de branches et qui ont la particularité de former une grosse bud principale. Ces 2 caractéristiques complémentaires permettent d'obtenir d'excellents rendements en One-Bud.
 
Chronic (Serious seeds) : une variété crée dans le but d'allier qualité et quantité et de détrôner la Big bud. La Chronic est donc une variété à l'allure sativa dominant qui donne des rendements très importants pour une floraison de 60 à 70 jours. Elle donne un effet assez puissant et cassant, au dessus d'une big Bud normale. Le goût lui est assez courant, rappelant la Skunk et Northern Light. Une variété à cultiver en One-Bud, vu qu'elle produit des têtes principales énormes. Il est aussi déconseillé de la tailler avant le passage en floraison, le rendement étant diminué. Une variété pour qui le goût n'est pas le facteur déterminant, qui donne un bonne puissance et de bon rendements pour un temps de floraison assez court. Un must pour les amateurs de grosses buds.
 
Northern Light (Sensi seeds) : la Northern Light est un standard de la culture en intérieur. C'est une bonne productrice pour un temps de floraison court (50-60 jours). Son effet est un stone assommant et son goût est un peu musqué et hashy. Très facile à cultiver, elle encaissera bien la plupart des petites erreurs des débutants. Un autre avantage considérable de cette variété est son odeur faible en floraison, la rendant très discrète. Elle fonctionne particulièrement bien en One-Bud mais autant dans tout autre type de culture. Comme tout les standards hollandais, elle risque par contre de paraître très banale à un fumeur habitué.
 
Critical mass / Big Bud (Mr nice/Sensi seeds) : la Big Bud et la Critical Mass sont des cousines aux caractéristiques proches. Elle sont habituellement très prisées des cultivateur commerciaux pour leurs gros rendements par rapport à un temps de floraison raisonnable. Elles offrent donc des rendements très importants pour un temps de floraison d'environs 65 jours. Elles possèdent un high raisonnable, de type skunk, effet d'ailleurs plus puissant pour la Critical Mass que pour la Big Bud. Le goût est lui assez discret et skunky. Sa culture est simple et elle aime de bonnes concentrations d'engrais. Voila pourquoi elle est si prisée des cultivateurs commerciaux, le cultivateur amateur préférant généralement des variétés moins "banales", bien que des phénotypes particulièrement puissant et goûteux puissent être trouvé de temps à autre.
 
Bubblegum (THSeeds / Serious Seeds) : elle allie bons rendements, floraison rapide (60 jours) pour un effet au dessus de la moyenne mais pas cassant. Elle est célèbre pour son goût très doux et sucré. C'est une variété simple à cultiver, stable, qui tolère plutôt bien l'engraissage et offre une belle grosse bud principale. Elle possède aussi une résistance intéressante à la moisissure qui lui permet d'être cultivée en extérieur dans la moitié sud de la France sans problème.
 
Belladonna (Paradise seeds) : la Belladonna est une variante de la skunk que l'on retrouve habituellement. Assez proche de sa cousine niveau pousse, elle produit des rendements moyens à bons pour un temps de flo d'une soixantaine de jours. Son effet est légèrement plus fort qu'une skunk habituelle, un poil plus stone et le goût plus fruité, moins skunky. C'est une très bonne plante, robuste, facile à cultiver. Elle permet de se familiariser sans problème avec pas mal de techniques différentes vu qu'elle s'adapte bien à toutes les situations. Elle fonctionne bien en One-Bud particulièrement. Un très bon choix pour ce prix. Les cultivateurs ayant déjà vu pas mal de variétés fleurir dans leur placard lui trouveront cependant un petit air de déjà vu.
 
Super skunk (Sensi seeds) : la Super skunk est devenue rapidement un incontournable de la culture en intérieur. Les amateurs d'indica la préfèrent généralement à sa sœur, la skunk, car elle possède un effet plus corporel ressenti comme plus fort par ceux-ci. La Super skunk offre des rendements généralement bons pour un temps de floraison d'environs 55-60 jours. Son goût est souvent fort et fruité, parfois hashy, et son effet est un stone corporel couplé à un effet cérébral intéressant. Elle se cultive très simplement, réagit bien à un engraissage soutenu et ne pousse pas trop haut. Elle est performante avec presque tous les types de culture mais aime particulièrement faire de grosses têtes principales. Toutes ces caractéristiques en font une variété très prisée des débutants, et son goût et ses effets étonnent souvent les fumeurs expérimentés.
 
White russian (Serious seeds) : la White Russian est une variété très populaire. Elle offre généralement de bons rendements quand elle est bien traitée pour un temps de floraison assez long pour une indica (60-70 jours). Elle a un effet très fort, à mi-chemin entre high et stone d'où sa réputation de variété parmi les plus fortes. Son goût est assez particulier, un peu hashy avec une certaine acidité. C'est une plante bien stabilisée, courte et trapue qui donne en général de petit buissons très fournis. Il faut cependant faire attention aux moisissures, la WR y étant très sujette.
 
 
 
3.2. SCROG
 

Le SCROG, à l'inverse du One-Bud, nécessite des plants ayant tendance à faire beaucoup de branches, là aussi dans un but d'optimisation du rendement.
 
Warlock (Magus génétics) : la Warlock est une skunk très améliorée. Elle donne des rendements bons pour un temps de flo d'un peu plus de 60 jours en général. Son effet est étonnamment cérébral pour une plante de cette stature et ce temps de floraison, très bon effet, pas dévastateur, très agréable. Son goût lui est plus sucré et fruité qu'une skunk, plus fort aussi tout comme l'odeur. La Warlock aime beaucoup faire des branches, ce qui la rend très souhaitable pour la culture en SCROG. Elle produit des têtes très denses et résineuses, avec très peu de feuilles, une des variétés avec le meilleur ratio calices/feuilles que je connaisse. Pour finir, c'est une plante vigoureuse et stable, sans mauvaise surprise. A tester les yeux fermés.
 
The HOG (THSeeds) : The HOG est une indica étonnante. Elle offre des rendements bons voir très bons pour un temps de flo d'environ 50 à 60 jours. Le principal problème de cette variété est le fait que le phénotype convoité, très producteur et très puissant, est relativement rare dans un paquet, il se peut que vous ne le trouviez même pas. L'effet de ce phénotype est dévastateur, on sent la montée dès la première bouffée alors que l'on croit que la pesanteur augmente. Le goût lui aussi est très fort, musqué et hashy, un fumeur vous repérera à l'odeur un bon moment après avoir écrasé votre mégot, c'est dire si le goût et l'odeur restent. Une variété qui "branche" beaucoup et donnera des rendements impressionnants en SCROG. Si c'est la fiabilité qui vous intéresse, il est cependant conseillé de l'éviter.
 
Buddha's sister (Soma seeds) : la Buddha's sister est une classique de Soma seeds. Elle offre généralement de bons rendements avec une floraison acceptable pour une indica (55-65 jours). Son effet est principalement stone et puissant tout en gardant un certain effet cérébral avec un goût très fruité qui peut rappeler la cerise. Cette variété est simple à cultiver et offre généralement de belles branches secondaires. Il n'est pas rare de la voir se colorer en fin de floraison.
 
Mother's Finest (Sensi seeds) : la Mother's Finest a été crée dans le but de fournir une qualité comparable à la haze mais dans un temps de floraison moindre, c'est un demi succès. La Mother's Finest est une variété assez instable, bonne productrice pour la plupart des phénotypes, qui fleurissent en 55 à plus de 100 jours. Les phénotypes haze dominant sont très intéressant à cultiver avec cette variété, les têtes sont plus consistantes qu'une haze classique, la production est bien meilleure mais la floraison presque aussi longue. A fumer, c'est une excellente variété, au high puissant qui vous catapulte haut, très haut avec un goût allant de mangue à hazy / poivre noir. Elle pousse haut comme la plupart des sativas, avec des entre-nœuds assez maniables qui permettent de la cultiver en SCROG pour des rendements optimaux. Si une petite sélection ne vous effraie pas, il y a moyen de sortir d'excellents hybrides sativa dominant de type haze mais avec une meilleure production et un temps de floraison légèrement raccourci.
 
 
 
3.3. Rendement
 

Voici une liste de variétés qui ont la particularité de donner de très gros rendements en intérieur :
 
Super Silver Haze (Mr nice seeds) : voila une variété qui n'a que des qualités ! Elle offre généralement des rendements très impressionnants pour un temps de floraison raisonnable (70-80 jours). Elle possède un effet high puis stone très puissant et de longue durée, avec un goût boisé/épicé rappelant la haze. C'est une plante vigoureuse qui ne demande pas de vigilance particulière si ce n'est de surveiller sa croissance importante en début de floraison.
 
Critical mass/Big Bud (Mr nice/Sensi seeds) : voir description plus haut.
 
Chronic (Serious seeds) : voir description plus haut.
 
Double dutch (Magus génétics) : la Double Dutch est la version "hulk" de la Warlock. La Double Dutch donne des rendements très importants pour un temps de floraison d'une soixantaine de jours. Son effet est semblable à celui de la Warlock, peut-être plus cassant. Son goût lui est plus skunky que la warlock, mais fort lui aussi. La Double Dutch forme des têtes très longues et larges, tant sur la branche principale que sur les secondaires, des têtes bien denses avec peu de feuilles. Un excellent choix quand le rendement est un critère important et que l'on souhaite changer de la BigBud traditionnelle.
 
Northern light #5 x Haze (Sensi seeds) : la fameuse NL#5 x Haze de Sensi est une variété aux rendements très élevés la plupart du temps, pour un temps de floraison de 70 à 100+ jours (souvent bien plus longue que ne l'annonce Sensi). Elle possède un effet très puissant, plus cérébral que corporel et un goût évidemment hazy, poivré, plus sucré qu'une haze pure. Elle grimpe en général assez haut et fait des têtes aérées mais d'une taille très impressionnante.
 
 
 
3.4. Goûts
 

Voici donc une petite liste de variétés connues pour leurs goûts particuliers :
 
New York City Diesel (Soma seeds) : voici une excellente variété ! La NYCD offre généralement des rendements de moyens à bons et une floraison moyennement longue pour une sativa dominante (60-80 jours). Elle possède un puissant effet balancé mais high dominant, le high dépendant beaucoup du phénotype. Son goût et son odeur sont mythiques, elle possède une forte odeur d'essence et un goût fruité allant de grapefruit à mandarine selon les phénotypes. Un must choisi par de nombreux cultivateurs expérimentés.
 
Blueberry (DJ short) : la Blueberry : une variété très spéciale ! Elle offre généralement des rendements moyens, pour une floraison relativement rapide (une soixantaine de jours). Son effet est souvent un puissant stone corporel et cérébral, mais il n'est pas rare de trouver des phénotypes plus high. Son goût est véritablement exceptionnel, un goût fruité de baies vraiment excellent. Ses calices et feuilles pleins de résine virent au bleuté ou mauve en floraison, il existe aussi cependant d'autres phénotypes non-colorés. Mais la Blueberry n'a pas que des qualités, c'est une variété difficile à cultiver, qui encaisse mal un engraissage trop important. Elle possède une croissance généralement lente et se bouture moyennement bien. Un autre aspect que l'on peut qualifier de négatif, c'est le taux relativement important de mutants à la germination. Cependant les mutants révèlent parfois des qualités extraordinaire si on prend la peine de les faire pousser.
 
Bubblegum (THSeeds / Serious seeds) : voir description plus haut.
 
Somango (Soma seeds) : la Somango est une sativa dominante offrant des rendements moyens à faibles pour une floraison d'environ 65 jours. Son effet est cérébral avec une touche de stone et son goût est excellent, fruité rappelant la mangue, un régal. Exactement le type d'herbe qui donne envie d'en rouler un autre à cause de son goût. L'odeur qui se dégage de cette plante est extrêmement agréable. Un bon choix pour les amateurs d'herbes fruitées .
 
Sweettooth #3 (Spice of Life seeds) : la Sweettooth est une variété très populaire, offrant des rendements moyens à bons pour une floraison de 8 à 9 semaines. Son goût est très typique, extrêmement fruité et aigre/doux. L'effet quant à lui est un stone corporel avec une petite touche cérébrale. De temps en temps on voit les buds se colorer en fin de floraison, prenant des teintes violettes. Il faut par contre faire attention à l'humidité en fin de floraison avec cette variété qui par sa densité et son taux de résine y est particulièrement sujette.
 
C99 (Brothers Grimm / Female Seeds) : la C99 a été développée dans le but de créer la variété parfaite : high cérébral sativa, floraison courte et goût fruité. La C99 offre des rendements généralement moyens à bons pour une floraison très rapide pour une variété majoritairement sativa, avoisinant les 60 jours. Son effet est principalement cérébral et d'une bonne puissance et son goût est excellent, fruité et sucré. Niveau structure, elle est assez haute et élancée. Il faut toutefois savoir que la banque de graines ayant créé la C99 a fermé il y a quelques années maintenant, les graines disponibles actuellement sont souvent des F4 ou F5, le résultat donne souvent de très bonnes plantes, mais la floraison est généralement un poil plus longue et le goût peut légèrement différer. Sa courte floraison et sa résistance correcte aux moisissures en font aussi une bonne variété d'extérieur, mais qui peut être tout de même sujette aux moisissures dans le nord en cas d'automne humide.
 

3.5. Stone
 

Voici une liste des variétés donnant un fort effet "stoned" ou "couchlock" :
 
Medicine man (aka white rhino) (Mr nice seeds) : la Medicine Man, plus connue sous le nom de White rhino, variante très indica de la White Widow, elle offre de bons rendements pour un temps de flo de 55 à 65 jours. Son effet est très fort et sédatif, comme un bon coup de marteau sur le crane avec une impression de peser deux fois son poids. Le goût est hashy façon afghane, avec parfois une note de citron provenant certainement de la Widow dont cette variété est issue. Une excellente variété qui ravira les amateurs d'indica au coucher. On m'a cependant rapporté que les paquets de 2007 germent mal, il est peut-être souhaitable d'attendre la constitution de nouveaux stock.
 
White Russian (Serious seeds) : voir description plus haut.
 
Sensi star (Paradise seeds) : la Sensi star est une excellente indica. Elle offre des rendement généralement moyens avec une floraison moyennement rapide pour une indica (60jours). Elle possède un effet stone très fort accompagné d'un high cérébral qui ont fait sa popularité, et qui la classe parmi les plus fortes indicas existantes. Son goût est citronné voir métallique parfois, un goût très plaisant. Elle est très stable et fiable, pas de soucis de ce coté. C'est une variété qui nécessite peu d'engrais et vous le fera remarquer en cas de surdosage. Ses buds sont plein de petites feuilles extrêmement résineuses ce qui en fait une très bonne variété à hash. Elle fonctionne assez bien en serre où elle donne un produit fini supérieur aux variétés typiquement extérieur.
 
Mr Nice (Sensi seeds): la Mr Nice est une indica connue pour sa grande puissance. Elle donne en général de bons rendements pour une flo d'une soixantaine de jours. Son effet est très puissant, très stone, elle scotche au canapé et rend très pénible toute activité musculaire. Niveau goût c'est fort et hashy, légèrement fruité. Une indica de pointe pour les amateurs de hash et d'effet sédatif.
 
Blue Moonshine (Dutch Passion / DJ Short) : la Blue Moonshine est une version plus indica de la blueberry. Elle fleurit en 9 semaines et donne en général de bon rendements. Côté effet c'est la grosse claque stonante, compromettant toute activité physique poussée. Son goût est fort et de type blueberry mais tout de même plus hashy. Il n'est pas rare de la voir se colorer en violet/bleu lors de la floraison. Elle est généralement moins difficile à cultiver que sa sœur la blueberry, moins mutante et tolère mieux l'engraissage.
 
Manatuska Tundra (Sagarmatha seeds) : la Manatuska est une indica qui nous vient du nord. La Manatuska est une indica aux rendements moyens qui fleurit en un peu plus de 60 jours. Peu connu des fumeurs, c'est pourtant une indica digne d'intérêt au stone sédatif puissant, et au goût hashy sucré particulier que certains rapprochent du chocolat. Attendez-vous à des plantes trapues avec des belles grosses feuilles vert sombre et des têtes denses, très résineuses avec de beaux calices gonflés.
 
Black Domina (Sensi seeds) : la Black Domina est une des indicas mythiques de Sensi seeds. C'est une indica qui offre des rendements assez variable, allant de faibles à bons pour un temps de floraison correct pour un indica (60 jours). Son effet est un puissant stone, plus corporel que cérébral, qui vous laisse scotché à votre canapé comme une larve. Son goût est très fort, rappelant les épices et le musc. La Black Do possède une structure assez allongée pour une indica et des feuilles d'un vert sombre.
 
 
 
3.6. High
 

A l'inverse, voici une liste de variétés procurant un effet "high" et cérébral.
 
Amnesia Haze (Soma seeds) : l'Amnesia Haze est la Haze la plus populaire aux Pays-Bas depuis quelques années maintenant. C'est donc une Haze offrant des rendements généralement faibles à moyens pour une floraison de plus de 75 jours. Elle n'est pas une spécialité des coffees shops pour rien, son effet est un high puissant et euphorique, moins déstabilisant qu'une Neville's Haze mais pas plus faible pour autant. Son goût est typiquement hazy comme on pouvait s'y attendre, les amateurs la reconnaîtront sûrement rien qu'a l'odeur de sa fumée. Attention tout de même cette variété pousse haut et produit peu pour une floraison longue, à déconseiller aux cultivateurs/fumeurs inexpérimentés.
 
Kali mist (Serious seeds) : la Kali Mist est une grande et belle sativa cambodgienne dominante. La Kali Mist donne des rendements moyens pour une floraison allant de 80 à 100 jours. Elle est connue pour son puissant effet high cérébral plantant et euphorique, et son goût épicé mais doux à la fois, très particulier, un délice et je pèse mes mots ! La dame pousse haut et pendant un bon mois au passage en 12/12, elle encaisse mal les variations importantes de PH. Les buds gonflent considérablement en fin de floraison, donnant une allure quelque-peu désordonnée, mais des têtes très compactes et résineuses pour une sativa. Les têtes sont presque dépourvues de feuilles, la manucure se fait en 10 minutes maxi.
 
Marley collie (Sensi seeds) : la Marley Collie est comme on peut s'en douter la grosse jamaïcaine de Sensi seeds. C'est une variété qui fournit en général de bons rendements pour une sativa, pour une flo d'environs 12 semaines, parfois plus. Son goût est doux et épicé mais fruité en même temps, assez discret dans l'ensemble. Son effet est un high puissant de longue durée, on se sent sur un petit nuage avec une inexplicable envie de rire. Comme les autres sativas, elle grandit beaucoup en début de floraison.
 
Neville's Haze (Mr Nice / Greenhouse) : voilà peut-être la plus puissante Haze disponible actuellement. Cette variété offre des rendements généralement moyens pour un temps de floraison long (plus de 80 jours). Son effet est extrêmement puissant, très cérébral et psychédélique, et le goût est hazy. Son temps de floraison important et son importante croissance en début de floraison la rendent difficile à appréhender pour un novice, mais avec un peu d'expérience elle ne pose pas de difficulté particulière. Une variété à réserver aux fumeurs expérimentés, sinon attention la tête...
 
Original Haze (Flying dutchmen) : la fameuse Haze, longtemps considérée comme la meilleure herbe sativa existante. C'est une variété qui produit généralement peu pour une très longue floraison allant de 12 à 16 semaines. Ces 2 points font qu'elle est généralement cultivée par des cultivateurs expérimentés, les débutants n'ayant en général pas la patience d'attendre une quinzaine de semaines de floraison pour un rendement faible. Mais si on a la patience d'attendre, on se retrouve avec une beuh à l'effet complètement cérébral, donnant l'impression d'être sur un petit nuage. Son goût et son odeur sont tout aussi remarquables mais difficiles à décrire, me rappelant le vieux bois ciré et les épices. Comme la plupart des sativas, elle grandit beaucoup en floraison, ce qui la rend difficile à cultiver. La Haze est donc une plante assez spéciale, son effet et son goût sont excellents, mais il faut les mériter.
 
 
 
3.7. High / Stone
 

Voici une liste de variétés procurant un puissant effet mélangeant high et stone :
 
AK47 (Serious seeds) : l'AK47 est considérée par beaucoup comme la plante infaillible, on ne lui connait pas de défaut, c'est peut-être une des raisons pour laquelle on la retrouve dans presque tous les coffees shops hollandais. L'AK47 est une plante légèrement plus sativa qu'indica qui fournit de bons rendements pour une floraison de 50-65 jours. L'effet est très puissant, les bons phénotypes sont vraiment dévastateurs et clouent même les fumeurs habitués. Son goût est floral, sucré et doux, très agréable, on trouve parfois un goût de type cerise extraordinaire. La plante est très vigoureuse, relativement stable malgré quelques variations qui dans ce cas ne sont pas un mal, tous les phénotypes étant excellents. Elle produit des têtes allongées et dodues, avec un excellent ratio calices/feuilles. Une variété à cultiver au moins une fois, on a du mal à la lâcher par la suite.
 
Jack Herer (Sensi seeds) : la Jack Herer est une variété qui est devenue très populaire depuis quelques temps en hollande, particulièrement pour sa puissance. La Jack Herer offre des rendements généralement moyens à bons pour une floraison allant de 60 à 80 jours. Son effet est un très puissant mélange entre le high cérébral et le stone corporel, effet qui a fait sa renommée. Son goût est généralement plus ordinaire, mais sympathique tout de même, skunky et fruité. Elle pousse généralement moyennement haut. Ses têtes sont denses, avec de gros calices et peu de feuilles. Une excellente variété, on regrettera tout de même son prix très élevé et sa stabilité pas toujours au top.
 
Super Silver Haze (Mr nice) : voir description plus haut.
 
Warlock (Magus Genetics) : voir description plus haut.
 
Great White Shark (Mr nice/Greenhouse) : aussi connue sous le nom de Sharck Shock ou Peace Maker, est une variété très populaire qui donne de bons rendements pour un temps de flo d'environ 60 jours. Son effet est un puissant mélange entre le high cérébral et le stone corporel et son goût peut faire penser au citron. Cette variété est très agréable à cultiver, bonne vigueur et résistance, bons rendements, floraison pas trop longue et smoke très plaisant. En résumé c'est un bon hybride qui sait tirer parti des qualités de l'indica et du sativa qu'elle comporte.
 
White widow (Mr nice/Greenhouse) : est-il vraiment nécessaire de la présenter... La White Widow est une variété maintenant aussi populaire que la Skunk, elle offre des rendement moyens pour une floraison d'une soixantaine de jours. Son effet est bien équilibré entre le high sociable et le stone cérébral/corporel, effet qui lui a valu sa renommée. Son goût va du pin aux agrumes et ne laisse généralement pas indifférent. Elle est aussi très connue pour sa grande production de résine et son aspect très alléchant. Cette variété a été tellement copiée que l'on trouve à présent des Widow de toute les formes et de toutes les qualités, mais tournez-vous vers les originaux et vous comprendrez aisément pourquoi elle est si populaire.
 

3.8. Rapport qualité/prix
 

Voici une liste de variétés possédant les meilleures rapport qualité/prix :
 
Skunk #1/The Pure (Sensi seeds/Flying dutchmen) : LA Skunk, elle allie bon rendements, floraison rapide (60 jours) pour un effet de puissance moyenne et le goût skunky attendu. Variété très simple à cultiver qui ne vous réservera pas de mauvaise surprise et offre une récolte de qualité même si elle est maltraitée de façon ponctuelle. Variété très uniforme et fiable, à cultiver au moins un fois dans sa vie ! Elle est disponible à environs 20euros chez la plupart des resellers.
 
Kalichakra (Mandala seeds) : probablement la sativa la plus appréciée chez Mandala. Elle offre en général de bons rendements pour une floraison d'un peu plus de 70 jours =. L'effet est puissant mais clair et cérébral sans véritable lourdeur, excellent en journée et soirée. Son goût est floral et légèrement épicé avec parfois selon les phénotypes un arrière goût de terre. On notera cependant un certain manque de stabilité dans cette variété. Une sativa de qualité très abordable, à essayer !
 
Satori (Mandala seeds) : la Satori est un hybride sativa dominant apprécié dans la collection de Mandala. Cette variété offre de bons rendements pour une floraison d'environ 70 jours. L'effet est fort et majoritairement cérébral, le goût est épicé et piquant avec une touche de citron. D'aspect, les buds sont longs et assez denses avec peu de feuilles. Un très bon choix pour ceux qui veulent une bonne sativa sans débourser une centaine d'euros.
 
Hashberry (Mandala seeds) : la Hashberry est l'indica la plus populaire de la collection Mandala. Cette indica offre en général des rendements moyens à bons pour un temps de floraison assez long pour une indica, environs 65 jours. L'effet est fort, cérébral et corporel au début pour finir en effet narcotique. Le goût est typé berry et fruité avec un arrière goût de hash. Une très bonne indica pas chère du tout.
 
White skunk (White label) : variante plus indica de la Skunk, la White Skunk offre en général de bon rendements pour un temps de floraison d'environs 55 jours. Son effet est très rassurant, on le sent monter doucement, effet de faible puissance très adapté aux fumeur occasionnels. Le goût est skunky et fruité. Assez facile à cultiver, c'est une bonne plante pour découvrir la culture du cannabis, de plus c'est une des variétés les moins chères que l'on puisse trouver. Elle laissera cependant de marbre les fumeurs expérimentés, qui trouveront l'effet trop faible pour eux.
 
Doublegum (White label) : la Doublegum est une bonne alternative à l'originale Bubblegum généralement beaucoup plus chère. Elle offre des rendements moyens pour un temps de floraison avoisinant les 60 jours. Son effet est un mélange de stone et de high, plutôt doux, très peu cassant avec un goût très sucré et doux. Agréable à fumer à n'importe qu'elle période de la journée, une bonne herbe vraiment pas chère.
 
 
 
3.9. Débutants
 

Voici une petite liste de variétés faciles à cultiver, qui ne nécessitent pas de vigilance particulière :
 

Skunk #1/The Pure (Sensi seeds / Flying dutchmen) : voir description plus haut.
 
Bubblegum (THSeeds) : voir description plus haut.
 
AK47 (Serious seeds) : voir description plus haut.
 
Belladonna (Paradise seeds) : voir description plus haut.
 
Northern light (Sensi seeds) : voir description plus haut.
 
 
 
3.10. Outdoor
 

voici une liste de variétés donnant de bons résultats en extérieur :
 
Jamaican pearl (Sensi seeds) : la Jamaican Pearl est une sativa d'intérieur/extérieur très populaire. Elle offre des rendement moyens à très bons pour une floraison allant de 65-100+ jours pour les phénotypes les plus "jamaicans". Son goût est assez particulier, de la saveur jamaicaine recherchée au skunky/fruité - très agréable. l'effet lui est high et cérébral, plus fort que la majorité des sativa d'outdoor. Le phénotype jamaican est un délice, très puissant high cérébral. Elle résiste assez bien aux moisissures malgré une récolte assez tardive en extérieur (mi/fin octobre), les phénotypes à longue floraison sont à éviter en extérieur mais sont rare de toute façon. Cette variété est un passage obligé pour les amateurs de sativa faisant pousser en extérieur.
 
Biddy Early (Magus génétics) : voila une variété vraiment étonnante ! La Biddy Early offre un rendement généralement important pour un temps de floraison raisonnable pour l'extérieur (fin septembre à mi-octobre, et une soixantaine de jours en intérieur). Son effet est cérébral avec une touche de stone, la puissance de l'effet est une des qualités de la Biddy Early qui se trouve être bien plus puissante que la plupart des autres variétés d'extérieur. Son goût est plutôt fruité, âcre, extrêmement fort et parfois citronné en intérieur. C'est une variété assez stable (2 phénotypes) avec une impressionnante vigueur. Sa structure est très particulière, alors qu'elle semble être indica dominant en croissance, elle adopte des buds de structure typiquement sativa en floraison, résineux à souhait et suffisamment aéré pour bien résister aux moisissures. Sa vigueur et son coté sativa en floraison lui permettent d'atteindre des hauteurs importantes (dans les 3m pour une bouture en pleine terre en mai) et un rendement important avec des têtes énormes. Il faut cependant noter que certain phénotypes ont tendance à auto-fleurir, ce qui est un avantage considérable au niveau de la période de récolte, mais diminue le rendement et rend ce phénotype très difficile à conserver en plant-mère.
 
Fraise (Cannabis helvetica) : la Fraise est une variété Suisse qui gagne en popularité ces derniers temps. Elle offre des rendements assez bon pour un temps de floraison d'environs 65 jours et une récolte début octobre en extérieur. Son goût est très doux, fruité et sucré à la fois, excellent. L'effet lui est plus commun, à classer dans les variété d'extérieur assez puissantes. Elle résiste assez bien à l'humidité et à la fraîcheur. Une variété pas chère à tester au moins une fois.
 
Mango (KC brain) : la Mango est une variété offrant de très gros rendements en extérieur pour une floraison d'environs 50-60 jours et une récolte début octobre en extérieur. Son goût est assez fruité mais peu comparable à la mangue, et l'effet est principalement corporel et de puissance moyenne. Le rendement en extérieur est le principal attrait de cette variété capable de donner de gros buissons aux têtes énormes donnant parfois 1 kilo par plante. Il faut cependant être vigilant en fin de floraison, cette variété étant sujette aux moisissures.
 
Early Skunk (Sensi seeds) : une des grands classiques de la culture en extérieur. La Early Skunk offre en général de bons rendements pour une floraison d'une cinquantaine de jours en intérieur et une récolte fin septembre - début octobre en extérieur. Son effet est de puissance moyenne et assez balancé entre le stone et le high. Le goût est skunk, fruité, avec un arrière goût légèrement amer, assez moyen lui aussi. Voila donc une variété très fiable pour l'extérieur, résistante à la moisissure, qui offre une belle récolte pour une qualité très passable. Excellente pour une premier en extérieur en guérilla.
 
 
 
3.11. Outdoor résistantes à la moisissure
 

Voici une liste de variétés ayant la particularité de bien résister aux moisissures dans les climats à l'automne humide :
 
Fraise (Cannabis helvetica) : voir description plus haut.
 
Biddy early (Magus Genetics) : voir description plus haut.
 
Durban Poison (Sensi Seeds) : la Durban Poison est une sativa Africaine précoce adaptée à la culture en intérieur et extérieur. Elle offre des rendements moyens pour une floraison d'un peu plus de 60 jours. Son effet est light et clair, une herbe d'après-midi. Le goût lui est assez particulier, un coté fruité et anisé ressort, goût assez agréable. Cette variété résiste bien à la moisissure et est résistante à beaucoup de nuisibles. Une bonne petite herbe de journée qu'on peut cultiver aussi bien en outdoor qu'en indoor.
 
Mexican Sativa (Sensi seeds) : cette sativa offre en général des rendements faibles à moyens, avec une floraison étonnamment courte pour une sativa très dominante permettant de récolter fin septembre lors d'une bonne saison. L'effet est un high assez doux et sociable et le goût est doux et légèrement anisé. Une bonne sativa d'extérieur qui donne une bonne herbe à consommer l'après-midi.
 
Early Pearl (Sensi seeds) : l'Early Pearl est une classique des cultures en extérieur. Elle offre des rendements moyens à bon pour une récolte fin-septembre / début-octobre en extérieur. Son goût est épicé/suave assez agréable, et l'effet est un bon mélange entre effet cérébral et corporel bien que la lourdeur disparaisse assez vite. Le principal atout de cette variété est sa résistance à la moisissure qui en fait une bonne cliente pour les cultivateurs du nord aux automnes pluvieux.
 
Citation :
 
 
 
Je rappelle que toutes ces données sont des avis personnels issus d'observations et d'expériences personnelles, c'est uniquement mon point de vue ! J'espère que ce guide vous aura permis de voir un peu plus clair dans le monde des graines, et que votre choix sera désormais plus aisé.
Par Moricio le 15/08/2007
 
v/c Dad-
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DJ Short : Sa vie, son oeuvre
Par dawi,
La vie et l’œuvre de DjShort.

Plan du Guide :

1. Introduction
2. DJ Short par lui-même : Autobiographie. Son parcours, ses variétés.
3. Le premier article de DJ Short dans High Times Magazine
4. La variété culte de DJ Short : la Blueberry

Appendice A : Mieux connaitre le personnage à travers son travail : Articles par DJ Short

A.1. Système de catalogue/classement – 2004
A.2. L’art de la sélection et du breeding – 2003
A.3. Cultiver bio – 1999
A.4. Une rétrospective des meilleures variétés des années 70 et 80 – 2005
A.5. Comment gérer les sativas et obtenir les buds ultimes – 2002
A.6. Article IC mag sur les mutants
A.7. Connaissez votre défonce – 1999
A.8. Récoltez votre herbe
A.9. Laissez les respirer !
A.10. Germination et transplantation–- 2000
A.11. Tout est dans le timing – 2000
A.12. Le CO2 pour vous – 2000
A.13. Enracinez-les! – 2001
A.14. Nourrissez votre source cérébrale – 2000
A.15. Régénérez votre jardin –1999
A.16. Curez votre médicament – 1997

Appendice B : Plan du livre de DJ Short « Cultivating Exceptional Cannabis: An Expert Breeder Shares His Secrets »

Sources
 
1. Introduction
 
Malgré sa renommée mondiale, DJ Short reste quelqu’un de secret. Très discret sur le plan médiatique, on ne le connait vraiment que pour ses strains ou pour ses articles sur le cannabis.
Pas mal de légendes urbaines circulent à son sujet. Ce qui est sûr, c’est qu’il est très dur de le joindre, nous avons essayé de le contacter via Chimera qui bossa avec lui à Seeds of Legend, mais impossible. Il ne veut traiter aucune demande en direct et passe uniquement par un distributeur canadien, ce qui expliquerait en partie le prix élevé de ses graines.
A travers ce guide, nous laisserons donc la parole à DJ Short lui-même, à travers ses récits et ses articles, afin d’approcher et d’essayer de comprendre le créateur de la mythique Blueberry.
Pour plus de commodité, il vous suffit de naviguer entre les pages du guide.
Bonne lecture, ci dessous quelques photos (rares) du bonhomme.
 

 

 

 

 

2. DJ Short par lui-même : autobiographie. Son parcours, ses variétés.
 
Ci-dessous la version originale en anglais:
« A la fin des seventies, je cultivais plus de 100 plantes à la fois avec des lampes de 1000W en indoor et aussi en outdoor dans un jardin de fond de cour, uniquement des landraces sativas qui se clonaient très bien. Le ratio d'individus hautement désirables de ces plantes était de 1:100.
Un des traits les plus ennuyants de ces variétés était l'hermaphrodisme. Approximativement 60% de toutes ces plantes à partir de graines étaient des hermas ingérables et 25% étaient ce que j'appelle des hermaphrodites gérables, ce qui veut dire que les clochettes mâles pouvaient être éliminées dès leur apparition par une observation et une attention intense.
15% de ces plantes sativas étaient donc assez femelles pour produire des fleurs "sensimillia" commerciales. Mais elles nécessitaient tout de même une vigilance constante vis-à-vis de l’apparition de sacs de pollen occasionnels. En d'autres termes, l'hermaphrodisme exprimé dans ces sativas équatoriales était extrême et presque total.
Un mot rapide cependant à propos des qualités des hermaphrodites. Demandez à n'importe quel "vieux de la vieille" qui a expérimenté les herbes de qualité depuis au moins le début des seventies, quelles étaient les variétés qui les ont marqués, la réponse sera quelque chose comme : “Santa Marta ou Acapulco Gold”, “Highland ou Chocolate Thai”, “Punta Roja (Highland Oaxacan avec des reflets rouges/gold)”, “Guerran Green”, “Panama Red”, etc. 
 
Toutes ces variétés sont équatoriales ou subtropicales, des sativas originelles et hermaphrodites. Même le très bon haschich comme le libanais rouge et blond, les marocains et népalais, tous étaient fait à partir de matériel grainé .
Ce n'est pas un éloge aux hermaphrodites que je veux faire ici mais une remarque en ce qui concerne le profil des cannabinoïdes de l'herbe grainée. Selon mon expérience, elle produit un panel plus large d'effets que la sensimillia. Un des aspects de l'environnement équatorial est une certaine stabilité entre la température jour/nuit. Cette petite différence entre la température du jour et de la nuit est supposée provoquer un profil de cannabinoïdes plus large. Il devient facile de comprendre la popularité des sativas équatoriales à la vue du profil des cannabinoïdes de l'herbe grainée, malgré les problèmes d'hermaphrodisme. Je suis curieux de ce que pourrait amener la recherche scientifique sur ce point.
 
Une fois que les indicas ont été introduites dans le cross, le problème d'hermaphrodisme est devenu contrôlable. Il suffit de quelques générations "zéro-tolérance" en Indoor pour éliminer les tendances hermaphrodites. L’absence d'hermaphrodisme couplée avec la réduction du temps de floraison sont devenus des avantages primordiaux pour le cultivateur commercial qui veut exactement ça : Produire vite sans herma.
 
Cet engouement inégal pour les cross indicas a surement contribué à la fadeur des herbes qui sont venues ensuite. Motivé par le déclin, la mauvaise qualité et la fadeur de certaines herbes, l'auteur Robert Connel Clarke a même fait la couverture du magazine High Times dans le milieu des années 80 appelant à une interdiction des indicas face à l’envol de celles-ci. Je me souviens parfaitement de ce temps.
Au cours de cette période, j’ai commencé à réaliser des cultures de plus grande ampleur, en intérieur comme en extérieur. Mon nombre de plantes à sélectionner s’élevait à plus de 1000. A partir de ces essais, j'ai pu faire l'essentiel de l'expérimentation de mes F2 et mes sélections.
 

 
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J'ai travaillé avec ce nombre de plantes pour faire de nombreux essais afin d'obtenir une bonne production avec un degré assez haut de probabilité. Quand je fus certain de savoir produire mes F3, les F4 et les générations au-delà sont devenues beaucoup plus faciles à produire.
A la fin des années 1980, en raison des dures réalités politiques de l'époque, cultiver autant de plantes commençait à devenir vraiment dangereux. La guerre contre la drogue et certaines opérations effrayantes comme "Operation Green Merchant" m'ont forcé à mener mes expérimentations dans le plus grand secret.
 
Heureusement, les leçons apprises précédemment portèrent leurs fruits et il fut possible de faire de belles avancées malgré le climat politique peu encourageant. Je savais déjà produire des F3 et F4 de Blueberry. Toutefois, travailler avec peu d'individus a été très formateur et je progressais rapidement. Entre 1987 et 1990 je réalisais le même travail qu’auparavant avec moins de 100 plantes issues de graines. Et en 1991 j'étais capable de faire des sélections efficaces à partir de mes stocks en utilisant moins de 50 plantes (issues de graines).
 
Europe
 
Hollande 
 
Dans le début des années 1990, j'ai été extrêmement intéressé par le marché de la graine qui se développait en Hollande. Je connaissais les banques de graines depuis 1983 et j'avais toujours été intéressé pour obtenir plus de variétés pures, des landraces. Malheureusement, il n'y avait que des hybrides disponibles à cette époque et j'avais bien assez à faire de mon coté sur le sujet. En 1993 j'ai finalement fait le pèlerinage à Amsterdam où j'ai fait des nouvelles rencontres. En 1994 je me suis mis en contact avec la première compagnie européenne ou j'allais travailler. En 1995 je fournissais cette compagnie avec mon stock de graines pour qu'elle les vende et qu'elle les travaille. J'avais un contrat pour produire la Blueberry, la Flo et la Blue Velvet.
 
http://www.icmag.com/gallery/data/500/8979dutch_Flo.jpg

http://www.icmag.com/ic/showthread.php?t=82784&page=3Greenborn icmag

Cette compagnie (Sagamartha) a uniquement fait germer 25 graines de ces trois variétés pour faire leurs sélections. A part pour fournir mon stock de graines, j'étais à peine impliqué dans le processus de sélection. J'ai vu les plantes mères et pères, mais la sélection avait déjà été faite par d'autres. Malheureusement ma relation avec cette banque de graines n'a pas fait long feu, le propriétaire voulait uniquement mon stock de graines. Une fois qu'il l'a eu, je ne faisais plus partie de ses plans. En toute honnêteté, je n'ai jamais été payé un seul centime pour une Blueberry (ou "Flo" ou "Blue Velvet") que cette entreprise Numéro Un en Europe a produite (sans compter les 3000 graines que j'avais produites et qu'ils m'ont volées).
 
Pas besoin de dire que ce manque d'intérêt m'a rapidement poussé à chercher d’autres opportunités. J’ai abouti chez la seconde compagnie où j'ai travaillé en Europe (Dutch Passion). 50 graines de chaque variété ont été germés. Mais une fois de plus, j'étais laissé à l’écart du processus de sélection, excepté pour tester les échantillons de produits finis et faire les sélections à partir de ceux-là (ce qui est en fait suffisant). Je n'ai jamais pu voir une seule plante vivante lors de ces sélections.
J'ai également contribué à 3 variétés : Blue Moonshine, Blue Heaven and Purple Passion. Le propriétaire de cette compagnie était satisfait en me payant le minimum que je considérais acceptable. Le bon point du marché qui nous liait était mon indépendance : je pouvais travailler avec qui je voulais.
 
Suisse
 
La troisième compagnie (Spice Of Life) où j'ai travaillé en Europe était en Suisse. Le propriétaire était prêt à faire des efforts très importants et les résultats ont suivi. J'ai visité trois fois la Suisse entre 1999 et 2001 et j'ai été vraiment impressionné par ce que j'ai pu voir à chaque visite. De toutes les compagnies où j'ai travaillé en Europe, c'est en Suisse que je me suis senti le plus impliqué et le plus productif. J’étais impliqué aussi bien dans la sélection des produits finis que dans le travail sur le parc de Plantes mères et Pères. J’ai même aidé à planter, transplanter et récolter certains joyaux produits là-bas.
Les variétés produites par cette troisième compagnie incluaient : Moonshine Rocket Fuel, Rosedbud et Blue Sattellite. Je dois admettre que le bubble hash de la Blue Sattelite est parmi les plus fins et les plus séduisants que j'ai testés (en dehors de mon propre hash) depuis les eighties !!! Malheureusement, le propriétaire de cette compagnie n’a pas pu s'entendre avec les autorités locales et a été forcé de quitter la Suisse. Il y a eu des histoires vraiment trépidantes pendant ce bref séjour en Suisse et je me les remémore avec délice.
 
Canada : Le Vrai Nord, fort et authentique
 
Telle une lueur d'espoir à l'horizon, le Canada est rapidement devenu la capitale mondiale du breeding. Avec le militantisme bienvenu d’entrepreneurs comme Marc Emery, se développe un nouveau havre de paix pour une communauté fortement liée au monde du cannabis. Un de ces entrepreneurs est Red de Legends Seeds. J'ai rencontré Red en Suisse, où il était très occupé et impliqué dans la communauté. Red est quelqu'un d'un certain niveau, un esprit libre, avec un sens avisé du goût.
Red était capable d'orchestrer de très larges sélections avec tout le matériel nécessaire. Cette culture comptait 400 plantes (plus de 200 Blueberry et plus de 100 Flo).
 
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Au final, plus de 160 Blueberry femelles, 70 Flo femelles et environ 60 mâles furent conservés. Pour chaque plante, des boutures furent prises et entretenues méticuleusement par l'équipe. C’était au final très exagéré, mais c’était une vraie preuve de l’engagement absolu de l’équipe.
L'équipe Legend Seeds
Mighty-G est un maitre cultivateur avec les 2 mains vertes, son succès avec le cannabis est phénoménal. Mr.G était capable de fournir et de maintenir un environnement de culture proche de la perfection sur une longue période : les plantes étaient gardées dans un état végétatif pour assurer 100% de réussite au clonage. Les plantes étaient absolument magnifiques.
Kermit était en charge de la reproduction des clones et de leur maintenance. Il était très respecté dans la communauté cannabique locale depuis de nombreuses années.

Chimera était apparu sur internet quelques années plus tôt, faisant preuve d’intelligence et d’engagement, en plus d’être un horticulteur consciencieux avec d'excellentes connaissances dans le domaine génétique. J'ai d’abord connu Chimera sur le net où il postait quelques messages sur des topics que je visitais occasionnellement et j'appréciais les informations qu'il partageait.
Cannabis Cowboy a aussi apporté son expertise, notamment pour la collecte, la purification et le pressage de la résine.
Je voudrais remercier toute cette équipe et leur tirer mon chapeau pour leurs efforts et leurs succès lors de ce projet. Vous déchirez les gars ! Merci.
 
Le Processus de sélection de Legend Seeds :
 
La salle principale était divisée en 2 : les Blueberry sur la gauche et les Flo sur la droite. Les plantes étaient relativement importantes au vu de leur temps de croissance. Une croissance luxuriante montrait clairement 3 phénotypes dominants de Blueberry et 2 de Flo. Un petit nombre d'individus présentaient des anomalies uniques. Évidemment, tous les individus furent numérotés et étiquetés. Des notes ont été prises lors des nombreuses inspections durant le cycle de floraison.
 
Pendant cette période, tous les mâles étaient isolés dans une pièce séparée et observés très soigneusement pour faire la meilleure sélection possible. De ce pool génétique, j'ai trouvé relativement facile de sélectionner les meilleures mâles puisqu'ils tendent à exprimer leurs traits indépendamment de leurs environnements ou du cycle de lumière. Il y avait tellement de plantes durant le processus de sélection que la difficulté n'était pas de choisir une plante mais de savoir laquelle éliminer. La plupart des mâles étaient – à des degrés différents – résineux, avec des trichomes glandulaires. Ce qui a permis de tester certaines caractéristiques comme l'odeur plus facilement.
 
C’est seulement après avoir sélectionné les mâles les plus désirables (et donc rejeté les autres) que leurs structures et leurs profils de croissance sont pris en compte. Les expressions douce, sucrées, fruitées et florales sont les plus désirables, mais on prêtait également attention aux autres possibilités. Les meilleurs candidats indica, sativa et mutants sont sélectionnés par élimination. Ensuite ceux présentant la meilleure structure, des troncs creux, une bonne couleur et densité florale sont devenus les candidats finaux.
Les femelles posent le même problème : Lesquelles éliminer ? On a pris des notes si des qualités exceptionnelles se manifestaient pendant la floraison, mais ce n'est pas avant la sixième semaine de floraison et parfois pas avant la huitième (ou plus longtemps encore si la variété est fortement sativa) que de réelles différences entre les individus deviennent apparentes et que les véritables qualités exceptionnelles s’imposent. Et même alors, tout cela ne reste que des notes jusqu'à ce que la récolte, le séchage et le curing soient complets. C’est alors que la sélection finale commence.
 
Pendant notre sélection, de nombreux individus auraient pu devenir d’excellentes plantes mère. Globalement, le ratio total de plantes désirables pendant cette sélection fut approximativement de 1:10 (suivant la loi de DJ). Au final, le ratio des candidats élites fut d'environ 1:30 – le meilleur du meilleur en quelque sorte. À la huitième semaine de floraison, environ deux douzaines d'individus se distinguent en tant que candidats de première importance. Après que ces échantillons furent étiquetés individuellement et curés en pots pendant environ deux mois, un total de onze individus étaient d'une qualité suprême. Croyez-le ou non, le processus d'élimination final parmi ces onze plantes fut probablement le plus difficile. Une partie du processus consistait à sélectionner une plante pour chacun des 3 phénotypes de Blueberry, une Flo, une Blue Moonshine et ensuite à décider de la possibilité de créer quelque chose de nouveau.
 
 
Les Variétés
 
Après la quatrième semaine de floraison, généralement certaines caractéristiques deviennent apparentes.
Du coté "Blueberry" de la pièce, 3 phénotypes se distinguaient clairement, tandis que du coté "Flo", 2 phénotypes apparaissaient, mais moins nettement.

Les 3 phénotypes Blueberry pourraient être définis comme : indicas, sativas et mutants/bigarrés. Les indicas étaient courtes, denses avec de larges calices et bractées qui rendaient les buds bien denses. Les Sativas étaient plus hautes, aux feuilles minces, avec des buds plus allongées et des calices plus petits. Les indicas avaient tendance à avoir une forte odeur musquée tandis que les sativas étaient plus délicates et florales.

Les individus mutants ou bigarrés avaient des aromatiques plus variés, certains plus puissant que d'autres.
 
Du coté "Flo" les différences étaient moins prononcées entre les phénotypes mais 2 profils se distinguaient tout de même. La première différence était au niveau de la structure et de la formation des buds : Les feuilles des bractées pointaient vers le haut pour les unes et vers le bas pour les autres. Les 2 étaient principalement sativa avec des buds denses remplis de petits calices. Il y avait aussi une différence de puissance des arômes entres ces individus.
 
Le stock de graines de "True Blueberry" examiné dérivait de F2 qui étaient typées "BK" (Berry-Kush). Ces F2 "BK" ont été croisées avec des F2 "TF" (True Floral), souvent désignées comme "Temple Flo", individus des générations F3 et/ou F4 pour éclaircir les idées. Une fois le bon mélange découvert, ces F4 (et au delà) ont été inbreedés (génération filiale) pour stabiliser les traits choisis. Les phénotypes "Flo" sont plus proches du "TF" (True Floral, Temple Flo), plus dominants, rappelant l'Highland Oaxaca Gold.
 
"Grape Krush" (ou "Blue Krush") : Un hybride de très grande qualité, productif et très coloré. Cette plante présente des difformités partielles ou totales des feuilles de type « krinkle » (terme typique au type blue et intraduisible) mais avec une bonne structure et une grosse production de buds avec de large calices. Les buds ont une odeur forte/fruitée avec une saveur douce/raisin particulière après un bon curing. Un effet fort et durable, à la fois cérébral et corporel, est évident dans le produit fini avec un effet semi narcotique excitant mais pas tonicardiaque. Des effets très euphoriques et désirables que la plupart des connaisseurs apprécieront. Floraison de 50-60 jours.
 
"Flodica" : un phénotype principalement indica parmi les "Flo". Un individu rare, un indica presque totalement récessif trouvé par chance dans la lignée "TF" (Temple Flo ou True Floral). Généralement, la lignée "Flo" est très sativa avec des structures très grandes, des feuilles fines et des buds en forme de lances. La "Flodica" cependant est presque une pure indica très courte, forte, mais productive, une structure avec des buds très larges, denses, très sombres typiquement indica. Très résineuse avec une production importante de trichomes, une odeur terreuse (toujours typique des indica) qui produit un effet très fort de type narcotique. Floraison en 50-55 jours. Malheureusement la "Flodica" (et la "TBM" = True Blue Moonshine) étaient pratiquement stériles, aucune seed (ou très peu) ne se développèrent, et elles furent donc évincées.
 
"True Blueberry" : L'ultime hybride de Blueberry. Sélectionné pour sa qualité supérieure parmi une grande population, cet hybride contient le meilleur des 2 mondes (indica et sativa). De hauteur moyenne avec des buds longs, fruités et productifs, des calices de taille moyenne, de magnifiques teintes "lavande" apparaissent tôt dans le cycle de floraison. Le produit fini est de la plus haute qualité avec des buds sucrés, longs, destinés aux palais les plus exigeants. Une production forte de résine typique de la famille "Blue ". Temps de floraison de 50-60jours .
 
"True Blue Moonshine" : Une vraie "hashplant". Sélectionnée pour sa production hors norme de trichomes, cet hybride principalement indica a un arome véritablement musqué/fruité. De taille moyenne, produisant des buds larges et denses, luisantes de trichomes. Plus musqué que fruité avec des saveurs terreuse/bourgogne (vin) au curing. Un must Moonshine. Temps de floraison de 50-60 jours.
 
"F13" : Le "Saint Graal" des plantes, coté 4 étoiles. Précédemment non distribué, un très bon produit et un bon parent pour le breeding. Un hybride principalement sativa de taille moyenne avec de longs buds en forme de lance, denses et résineux et une récolte plus précoce que la plupart des sativas. La qualité du produit fini est remarquable: un effet clean, clair, high/cérébral avec une saveur douce et florale. Cette variété fait mouche à chaque fois !!! Pas recommandée pour les amateurs d’effets couchlock, cette sativa cérébrale est pour ceux qui apprécient son effet stimulant mais confortable. Une illumination pour la journée (ou même la nuit). Ma favorite du lot. Temps de floraison de 50-65 jours.
 
Arbre généalogique simplifié des variétés de DJ Short :
 
 
 
3. Le premier article de DJ Short dans High Times Magazine
 
 
25 ans de croissance en intérieur - Récits d'un Breeder de bon cannabis
 
Dans les années 70, la marijuana de qualité était importée de tous les coins du monde, mais un grower a décidé de faire pousser certaines de ces graines dans l'intimité de sa propre maison. Travaillant avec des génétique d'origine, le pionnier des growers intérieurs DJ Short a depuis produit quelques-unes des meilleures herbe n'ayant jamais vu la lumière du jour.
 
C'est notre temps. Le temps de faire germer et de planter. Le temps d’arroser et de nourrir. Le temps de faire pousser et de faire mûrir. Et enfin, le temps de couper, de curer et - mon préféré - le temps de consommer les fruits du travail. Il fut un temps, pas trop ancien, quand tout était fait dans les grands espaces extérieurs, sous un ciel grand ouvert. Mais le destin a voulu que certaines créatures aient choisi de se désigner comme des prédateurs. Ils ont choisi de dévorer les bonnes gens qui produisent et utilisent les fruits bénis du cannabis.
Quelques-uns des plus sadiques au monde ont pris sur eux de fabriquer des règles et des lois qui diabolisent et criminalisent la production, le transport, la vente, la possession et / ou l'utilisation de cette substance étonnamment bénigne et bienfaisante, que nous nommons cannabis. Ces chasseurs de sorcières aiment croire qu'ils y parviennent. Mais nous savons mieux que cela, simplement désormais les choses doivent se faire à huis clos.
 
Je suis en train d'essayer d'accepter le fait que j'ai été un horticulteur en placard depuis 25 ans maintenant. Permettez-moi de vous dire : j'ai les cheveux pour le prouver!
 
Dans le début des années 1970, nous ne savions pas grand-chose sur la culture de l’herbe. Nous savions que nous avions quantité de semences dans l'herbe commerciale mexicaine et colombienne que nous consommions. Et nous savions que les plantes poussent à partir de graines. Mais impossible de faire germer ces maudites graines, peu importe combien nous avons essayé ! Des années plus tard, nous avons découvert que les graines de ces énormes convois commerciaux de plusieurs tonnes étaient stérilisées : par la pression, par la chaleur (vapeur), ou même par irradiation (selon la rumeur).
 
Deux phénomènes ont déclenché ce qui allait devenir l’ambition de ma vie :
Le premier en 1973, quand j'ai reçu une petite "chambre de germination pour graines" : une bulle en plastique transparente de 5 centimètres comme cadeau dans une boîte de céréales pour petit déjeuner. Il y avait un côté plat avec une petite éponge dans le fond.

Il se trouve que je venais d’acquérir une bonne quantité d’hawaïenne semi-commerciale, complètement grainée. J'ai mis directement une bud de la taille d’un doigt dans la chambre humide. Quelques jours plus tard, les graines germaient et les racines sortaient directement à travers le bud - et c'était parti! Ces plantes furent rapidement mises sous une lampe de bureau fluorescente de 60cm et grandirent pour atteindre 30 à 60cm de hauteur. Ce fut le début de mon humble expérience de culture en intérieur de marijuana.

En 1974, un autre événement important a eu lieu : la fondation du magazine High Times. La vision précise deTome Forcase était dans le vent et servit le mouvement. J'ai acheté mon premier exemplaire, la deuxième parution, peu de temps après ma majorité. Le premier numéro était déjà épuisé au moment où je l'ai découvert. High Times a prêté une grande crédibilité à ce que beaucoup d'entre nous savaient être vrai: Que certaines libertés individuelles et sociétales sont des droits naturels devant s’exercer et s’exprimer. Toujours dans le milieu des années 70, Mel Frank et Ed Rosenthal nous apprirent à « faire pousser de bons buds» dans leurs livres didactiques.

C'est après cela qu’une autre évolution intéressante a pu se produire. Certains producteurs américains sont devenus de plus en plus compétents en ce qui concerne la culture et la compréhension profondes des qualités de l'herbe. Certains d'entre eux ont déménagé vers des régions du monde réputées pour leur cannabis de grande qualité. Je me réfère toujours à ces régions spécifiques en les appelant «zones». Beaucoup d’entre eux ont fait équipe avec les gens du pays, tandis que d'autres ont conçu leurs propres systèmes de production. Mais leurs objectifs étaient les mêmes : Aider à financer et à produire des quantités semi-commerciales de cannabis autochtones de haute qualité. Bon nombre de ces entrepreneurs ont très bien réussi dans leur quête, à la fois en termes de quantité et de qualité.
 
Du milieu des années 70 au début des années 80, certaines des meilleures herbes de tous les temps ont été produites et distribuées. Ces "zones" concernaient de nombreuses régions des hauts plateaux d’Oaxaca et du sud du Mexique, de Colombie, de Thaïlande, d’Afrique, d’Hawaï, de la Jamaïque, de la Californie ou des montagnes côtières de l'Oregon, pour n'en nommer que quelques-uns. Les célèbres régions productrices de haschich du monde arabe et de l'Asie - Afghanistan, Pakistan, Turquie, Liban, Maroc et Népal - ont également été très actives. Ces zones sont à l'origine des variétés landraces acclimatées qui furent les générations P1 de la plupart des souches de semences disponibles aujourd'hui.
 
Il est important de comprendre ce qui a fait de chacune de ces variétés des herbes si distinctes et désirables. À l'époque, le principal terme utilisé pour décrire les bonnes herbes se réfèrait à sa «head». Quel genre de "head", ou d’esprit, ou de sentiment, ou de quoi que ce soit qu'on utilise pour faire référence à la défonce, un bud va-t-il donner? Une question souvent posée au sujet de la qualité de l'expérience de la bonne herbe pourrait être: «A-t-elle une bonne head?" (Ou une head heureuse, idiote, stone, fatigante, paranoïaque ou nerveuse?). Les variétés de ganja de cette époque et de ces régions proposaient chacune leurs propres heads uniques, qui n'étaient pas encore disponibles dans les environnements limités de nos mondes intérieurs cultivés. Mais nous nous en rapprochions.
 
Un bon high n'est pas entièrement dépendant de l’installation. Jusqu'à la fin des années 1970 j’étais à Detroit. Et il y avait peu d’endroits plus terriblement déprimants que Detroit en hiver. Pourtant, mes papilles et moi étions en mesure d'obtenir des high incroyablement élevés, suffisants pour nous élever au-dessus de la dépression de la dégénérescence urbaine autour de nous, et de voir au-delà. J'attribue une grande partie de notre non-dépression (et de notre survie « intacte ») à la haute qualité, à l’excellente "head" de l’herbe qui était disponible alors. Une herbe avec une bonne head a tendance à élargir la conscience de ceux qui l'utilisent. Nous apprenions et grandissions, et ma conscience en expansion a eu connaissance d’une terre promise à l'ouest.
 
L’Oregon - la terre promise à cette période. Le gouverneur Tom McCall a été le premier homme politique majeur qui réussit à gérer cette épineuse question et à mandater la dépénalisation du cannabis. Il était aussi très vert dans ses efforts pour restaurer et protéger l'environnement. Et la rumeur commençait à se répandre sur un autre avantage très verdoyant de la région: la Sensimillia West Coast, les buds sans graine. Des aimants à hippies se développèrent tout le long de la côte du Pacifique du Nord-Ouest : autour de Humboldt, Oxbow, Applegate, Ashland, Eugene, Portland, Olympia, Seattle et Vancouver, la Colombie-Britannique (Pour n'en citer que quelques-uns) germèrent et prospérèrent des communautés du cannabis.
 
Mon premier sac de Sensimillia venait d'un dealer de renom à Eugene en 1978, j'ai été béni avec le don de faire de bonnes rencontres. Je crois que cela a à voir avec un certain respect de l'étiquette - la capacité de se comporter d'une manière professionnelle et l'aptitude à reconnaître le même respect et le même professionnalisme (ou son absence) chez les autres. Ce dealer avait de la bonne Colombienne à 55 $ l'once (30g). J'avais l'habitude de payer 40 $ - 45 $ l'once pour du bon "Lum", notre argot pour Colombienne à Detroit, et il m’a fallu un peu de temps pour m’y faire. Il a mentionné avoir quelque chose qui s'appelait «Oregon sensi". Il l'appelait «le Majordome Vert» (Butler Green) à 70 $ l'once.
 
"Aïe! 70 $ l'once, c’est raide!" pensais-je. Mais la petite bud vert vif que le dealer me donna à gouter m'a vite rendu très curieux. C'était tellement différent de l'herbe à laquelle j'étais habitué. C’était si frais, si vert et si doux! "Tu me fais une demi once à 35 $?" demandai-je. "Bien sûr" Le dealer était souple et j'avais les espèces, de sorte que j'ai commandé pour moitié de Lum et pour moitié du Butler Green. Il est allé dans une autre pièce peser les sacs pendant que j'attendais. Quand il revint, il me tendit la Lum grainée dans le sac sandwich habituel, et un gros sac ziplock de buds verts sensimillia.

"Oh, hey man, je voulais seulement la moitié de la verte" j’ai dit. Le dealer, à peine ennuyé par ma naïveté, a déclaré: «C'est un demi ». Oh putain! J'étais conquis.
 
En 1979, beaucoup de gens le long de la côte Ouest cultivaient de plus en plus ouvertement dans leurs arrière-cours ou ailleurs. Certaines années ont donné des résultats remarquables. De nombreux growers ont connu des récoltes inattendues et exceptionnelles en 79 et 80. Des plantes bien soignées atteignaient au moins 1.20m à 1.50m, des buissons qui pouvaient facilement donner plus d'une livre de buds de haute qualité. C'était vraiment amusant d’avoir des étagères garnies, pleines de bocaux en verre remplis de buds géants parfaitement mûrs, manucurés et curés.
 
Le monde de la culture intérieure a progressé considérablement au cours de cette période. Mel et Ed sortirent leur premier livre de culture "Indoor Under Lights". Au début c'était uniquement sous tubes fluorescents, Vita-Lites et Grow-Lux, au rendement élevé, et ensuite l'équipement s’est rapidement développé. Certains cultivateurs d'extérieur ont utilisé des méthodes intérieures pendant la morte-saison (hiver) pour développer et produire le stock des années à venir. Les Halides firent leur première apparition fin 1978, et les HPS (High Pressure Sodium) ont rapidement suivi.
 
La fin des années 70 's, jusqu'à et y compris 1980, était vraiment l’époque de l'expansion de la prise de conscience à propos du cannabis. Tant de choses allaient si bien, et il y avait tellement de choses qui se passaient. Je ne sais pas si ce fut "nous", qui nous comportions si hardiment à l'époque, qui avons bousculé le statu quo et provoqué l’élection du président Ronald Reagan, ou si ce fut autre chose. C’était probablement destiné à se produire indépendamment. Mais les années 80 devinrent rapidement le jumeau maléfique des années 60 . Les flammes folles de la guerre contre la drogue ont été attisées pour mieux renaitre, à la grande joie de beaucoup de dirigeants avides. Des raids paramilitaires sur les cultures extérieures intensifièrent la baisse de la production. Alors que les réserves diminuaient, les prix augmentaient. De plus en plus les producteurs outdoor changeaient pour faire de l’indoor, certains à un niveau commercial. Pour beaucoup, était venu le temps de se cacher. Pour certains, était venu le temps de courir.
 
Et alors l'industrie de la culture intérieure fut insufflée d’une vie propre. Les progrès de la technologie de l'équipement furent réguliers et rapides, et l'industrie s’épanouit.
 
Mon point fort est le breeding d’excellente herbe. Mon objectif principal a toujours été de satisfaire mon propre esprit. Le premier point auquel j’attribue mon succès dans le breeding est un palais très sensible, des plus exigeants et des plus éduqués. J'ai été l'un des rares chanceux qui ont eu accès à de nombreuses souches différentes. J’ai collecté et conservé des graines importées depuis 1975, qui ont été la base de mes premiers stocks de travail. Ces importations étaient cependant toutes des sativas.
 
Les premières indicas sont arrivées sur le marché en 1979. Elles venaient toutes d'une source dans le nord de la Californie qui avait importé les graines directement d'Afghanistan. Courtes, trapues, sombres, compactes et skunky, ces plantes étaient totalement différentes de ce à quoi le milieu avait été habitué. Les caractéristiques les plus désirables des variétés indicas pures étaient leur productivité et leur courte durée de vie. Les plantes Indicas produisent de grandes têtes denses et puissantes très rapidement. Elles devinrent très vite les variétés de choix pour les growers, en particulier en intérieur. La « head » des pures Indicas est généralement beaucoup plus narcotique/fatigante / rêveuse, par opposition aux montées des sativas cérébrales.
 
Je n'étais pas du tout satisfait de l’effet des Indicas. Il manquait une grande partie de la qualité des effets que j'avais pris en affection. Il avait sa place, mais pour moi, sa place était plutôt limitée. J’ai cependant profité de la qualité de culture et de la puissance de ces plantes quand j'ai commencé à les "travailler" en 1979. Les souches importées que j'avais travaillées étaient de la Golden et Chocolate Thai . La Golden Thai est devenue connue sous le nom "Juicy Fruit Thai" et la Chocolate Thai sous le nom « Purple Thai ». Tous deux étaient sucrées et fruitées. Il y eut également d’autres strains : Purple / Gold Highland Oaxaca, Lowland Colombian Red, High Coastal Colombian Gold, Guerreroan Green Spike, diverses Hawaïennes et Jamaïcaines, a Mexican Flowertop « boisé »et un Piney / Citral d'Inde que j'ai appelé "Fleur de Gin" (GinBlossom). J'ai également travaillé avec quelques plantes locales plus particulières (à partir de graines renégates précieuses que j'avais trouvées).
 
Après quelques années à travailler sur la magie du breeding et à effectuer les croisements nécessaires, les Sweet Kush Indica sont arrivées en 1981. Les saveurs succulentes de celles-ci vont du miel à divers fruits et baies. " Blueberry Kush» est devenue une herbe de choix pour de nombreux grower et fumeurs à partir de là. J'ai passé plusieurs années de recherche et développement avant de finalement produire les arômes floraux de "Flo", de "Blue Velvet" et des autres souches que j'avais croisées.
 
La fin des années 80 et le début des années 90 ont été parmi les années les plus dures pour les producteurs. La Campagne Contre la Culture de Marijuana a dégénéré en une telle frénésie, et l’ « Opération Green Merchant » s'en est pris aux cultivateurs intérieurs et aux équipementiers. Les peines minimales obligatoires et les lois injustes de confiscation se sont avérées être un fardeau encore plus lourd sur la communauté. Nous avons été forcés à nous cacher davantage – plus profond et plus petit... C'était très rude pendant un certain temps là-bas. Nous avons raclé le fond au cours de ces années de vache maigre.
 
J'ai appris très tôt que le meilleur camouflage à l'égard des dirigeants fanatiques était sous un voile de pauvreté. C'est là que j'ai attendu avec ténacité que le soleil brille à nouveau. Et c'est là que je me suis protégé en continuant ma modeste mais précieuse provision.
 
Et maintenant, en 99, le soleil semble commencer à briller un peu plus ces derniers temps. Les nuages sont en train de disparaitre dans de nombreuses régions du monde. Dans certaines régions du Canada, en Europe, dans le Pacifique Sud et même certains endroits aux États-Unis, beaucoup de gens commencent à alléger leurs comportements et à s'ouvrir au cannabis. J'espère vraiment que la tendance se poursuive et notre conscience du cannabis ait une chance de se développer et de grandir encore un peu.
 
En ce qui concerne le long terme, je sais peu de chose, mais j’en suis certain : Nous survivrons, et le soleil brillera à nouveau. Après tout, c’est simplement une question de temps.

4. La variété culte de DJ Short : la Blueberry
 
Source : http://www.seedsman.fr/origins-of-blueberry/ Seedman – Les origines de la Blueberry
 
http://www.icmag.com/gallery/data/500/8979bbsat2.jpg

La variété Blueberry est sans aucun doute un des hybrides de cannabis parmi les plus colorés et les plus raffinés actuellement, disponible sous forme de graines. L'histoire de la variété nous ramène à la Côte Ouest des Etats-Unis, aux alentours des années '70. A cette période, le cultivateur DJ Short travaillait sur une multitude de variétés originales de Sativa exotiques, provenant de Colombie, du Panama, du Mexique, de Thaïlande,...
 
A l'époque, il cultivait jusqu'à 100 plantes différentes à la fois, d'intérieur comme d'extérieur, constamment attentif aux particularités intéressantes de chacune. Inutile de préciser qu'il en a testé un grand nombre avant de trouver ce qu'il cherchait. Selon ses propres termes, une plante cultivée sur cent seulement comportait les caractéristiques qu'il souhaitait. Ensuite, il était confronté à une autre difficulté, celle de travailler avec des plantes naturellement sujettes à l'hermaphrodisme, car la plupart des Sativa pures le sont à un certain degré. Ses efforts ont finalement porté leurs fruits, donnant naissance à une des variétés les plus appréciées au monde aujourd'hui.
 
Ses recherches intensives l'ont conduit à découvrir deux Sativa très spéciales. Selon le maître cultivateur lui-même, la première plante, la “Juicy Fruit”, une femelle originaire de la chaîne de montagnes Highland Thai, était une championne toute catégorie extrêmement puissante. Elle possédait un punch tropical très sucré et un high intense qui durait de longues heures. La deuxième plante était une Purple Thai provenant d'Ohio, dans l'Oregon. Cette plante résultait d'un croisement entre une Highland Oaxaca Gold exceptionnelle et une Chocolate Thai, elle aussi particulière. L'hybride était d'une couleur très sombre et révélait son pourpre royal profond dès la plus petite exposition au froid. Sa production était aussi savoureuse que puissante, à l'instar de celle de la femelle Juicy Fruit.
 
Bien que les deux plantes aient été égales en puissance, la Purple Thai est devenue la favorite de DJ Short. Elle était plus agréable émotionnellement que la Juicy Fruit Thai, car cette dernière était si puissante qu'à fortes doses elle pouvait provoquer une sensation de terreur chez le fumeur. Ces deux "Thaï Sticks" Sativa à l'ancienne ont constitué le pedigree femelle de toutes les variétés de DJ Short.
 


Le mâle utilisé par DJ Short était un Indica afghan que des cultivateurs californiens lui avaient fait découvrir en 1979. Alors que la plante Indica était une sorte de nouveauté à cette époque où les Sativa dominaient les chambres de culture, DJ Short a vite été certain que cette plante allait y garder une place. Les cultivateurs pouvaient faire pousser plus d'herbe et elle était mature plus vite qu'auparavant, en combinant les gènes Indicas avec les Sativas de la vieille école.
 
D'une certaine façon, cette innovation a également signifié la fin de l'ère de domination des Sativa, conduisant à la disparition de nombreuses lignées Sativa pures. Celles-ci ont été soit hybridées, soit tout à fait perdues. Les plantes Indica étaient très semblables entre elles, petites et symétriques, avec d'épaisses tiges velues et de grandes feuilles. Elles étaient d'un vert sombre avec des nœuds compacts, serrés et des grappes de fleurs très denses diffusant un arôme de terre skunky. La nouveauté a vite passé de mode car, si les plantes Indica étaient naturellement puissantes, il leur manquait la sophistication et la complexité des Sativa pures. L'Indica a cependant contribué à la diversité génétique des plantes de cannabis modernes et a donné aux cultivateurs un meilleur contrôle sur leurs plantations.
 


Possédant de tels spécimens à son répertoire, DJ Short a appliqué ses connaissances de la culture et a créé de nouvelles lignées florales à l'aide de ses trois découvertes. Il a assez rapidement établi ses deux variétés les plus connues, la Blueberry et la Flo. Il avait obtenu la Flo dans les premières lignées tirées du croisement de la Purple Thai d'Oregon et du mâle Indica.
 
En poursuivant le travail avec son matériau de base, Dj Short a créé la Blueberry en croisant les premières lignées avec les hybrides Juicy Fruit/afghan. Ainsi, les deux mères Sativa sont présentes dans la Blueberry tandis qu'il n'y a que la Purple Thai dans la Flo. DJ Short a lui-même expliqué que certaines caractéristiques étaient plus facilement accessibles à travers la Purple Thai, alors que d'autres ne pouvaient être obtenues que par des croisements complémentaires avec l'hybride de la Juicy Fruit. Il a cultivé la Blueberry Originale en permettant aux gènes Indicas de s'exprimer, mais il a aussi utilisé une plante à dominante plus Sativa, une combinaison améliorée plus tard, pour obtenir ce que nous connaissons aujourd'hui comme la Blueberry Sativa.
 


Durant les années '80 et au début des années '90, DJ Short a continué à perfectionner ses variétés déjà extrêmement raffinées. Vers 1993, il a voyagé en Europe pour travailler avec la Compagnie Sagarmatha Seed. En 1995, il a livré un stock de graines à Sagarmatha, à des fins de vente et aussi de culture. Il était peu impliqué dans le processus de sélection, mais il était sous contrat avec cette compagnie pour produire la Blueberry, la Flo et la Blue Velvet, une cousine de la Blueberry qui exprimait de façon équivalente ses deux parents, Indica et Sativa. La Blue Velvet n'est plus disponible aujourd'hui, mais Sagarmatha vend toujours des variétés de DJ Short sous les noms de Blueberry Bud et Flow, de même que certains hybrides plus récents.
 
La relation de DJ Short avec Sagarmatha a été brève et il a poursuivi son chemin en travaillant pour Dutch Passion, une autre compagnie.
Il a ainsi fourni des graines à Dutch Passion, mais pour une raison quelconque, il a de nouveau été tenu à l'écart du processus de sélection.
 
En plus de ses anciennes variétés établies, il en a également créé plusieurs nouvelles, dont la Blue Heaven, la Blue Moonshine et la Purple Passion. Actuellement épuisée, la Blue Heaven était une variété violette très stable avec des qualités médicinales remarquables. La Purple Passion était un hybride Indica/Sativa qui affichait une belle couleur bleue aux nuances violettes, avec des têtes variant du bleu lavande à l'aubergine durant la floraison.
 
Les magnifiques couleurs de toutes les créations de DJ Short sont devenues sa marque de fabrique, nous rappelant aussi l'origine exotique des toutes ses variétés. Actuellement, Dutch Passion propose toujours certaines des meilleures créations de DJ Short, telles que la Blueberry, l'Original Flo et la Blue Moonshine, qui est une plante merveilleusement puissante et résineuse, une cousine principalement Indica de la Blueberry.
 
 
 

Au cours de la période où DJ Short travaillait avec Dutch Passion, il rencontra un cultivateur suisse du nom de Steve, qui était également le propriétaire de la banque de graines Spice of Life.
 
Durant les années suivantes, de 1999 à 2001, DJ Short commença à collaborer avec Breeder Steve, sélectionnant les plantes à partir d'une large réserve génétique pour créer de nouvelles variétés, telles que la Moonshine Rocket Fuel, la Rosebud et la Blue Satellite.
 
La Moonshine Rocket Fuel était un hybride très puissant, rassemblant le meilleur de la Blue Moonshine et de la Blue Velvet. Tout à fait différente, la Rosebud était une plante vraiment exceptionnelle, principalement cultivée pour sa fabuleuse valeur esthétique, mais également pour son incroyable parfum de fleur. Les têtes de ce phénotype unique de la Flo produisaient réellement une forme de rose avec leurs feuilles qui passaient du rouge brillant au jaune. Il y avait fort peu de boutons récoltables sur cette plante, de sorte qu'elle ne devint jamais un succès commercial, même si elle était extrêmement exotique et d'une beauté à couper le souffle.
 
La Flodica était tout aussi exotique, une expression rare et pure Indica de la Flo, trouvée par hasard dans la lignée florale primitive. Aussi fascinantes que ces plantes aient pu être, la variété la plus connue de ces deux maîtres cultivateurs aux mains habiles était et reste la Blue Satellite.
 
C'est ici que la Blueberry Sativa entre en jeu. Elle a été développée entre le début et la fin des années '80 et était cultivée pure par DJ Short, jusqu'à ce qu'il partage quelques graines avec Breeder Steve, de la banque de graines Spice of Life. Ils sélectionnèrent de nombreux pères et mères dans le but de les cultiver et les utilisèrent finalement pour créer les variétés de Blue Satellite, en combinant le mâle Shishkeberry de Breeder Steve et la mère Blueberry Sativa dans la première version de la plante, puis l'Indica Sweet Tooth dans les versions finales.
 
Breeder Steve a également croisé des plantes de Blueberry que DJ Short lui avait données avec certaines de ses propres variétés, y compris ses fameuses Sweet Pink Grapefruit et Sweet Skunk. Il a créé de nombreuses nouvelles variétés qu'il propose toujours actuellement sous forme de graines. Tous les projets communs à ces deux cultivateurs ont donné des plantes merveilleuses qui témoignent de leur savoir-faire.
 


Plus récemment, DJ Short a travaillé avec d'autres cultivateurs très qualifiés comme Red, de Legend Seeds, et Chimera. Ils ont combiné différentes lignées de la Blueberry à des variétés déjà bien établies. Beaucoup de ces plantes ont le même père Blueberry Sativa, connu sous le nom de B130. Le mâle B130 était un père exceptionnel, un Purple Thai à dominante Sativa très typé qui a fini par disparaître, faisant de certaines des créations de DJ Short et de Red des éditions limitées. Beaucoup d'entre elles combinent des génétiques de la Blueberry extrêmement épurées, ces variétés allant de la Neville’s Haze à la Sweet Skunk, en passant par la Cali-O Orange Bud originale, vieille de 20 ans. Tous ces hybrides méritent plus qu'un simple regard.
 
Les créations communes de Spice of Life, Legend Seeds et Chimera sont bien trop nombreuses pour être citées ici, mais certaines de leurs nouvelles variétés réclament une attention spéciale, comme la Legends Ultimate Indica, la True Blueberry de DJ Short et la F-13.
 
La True Blueberry est une version retravaillée à partir des gènes de la Blueberry ancienne tandis que la F-13 est un summum de l'expression de la Blueberry Sativa et de la Flo. En d'autres mots, elle est le Saint Graal de toutes les créations de DJ Short et aussi, à titre personnel, sa favorite. Choisir entre l'Original et la True Blueberry peut être difficile, d'autant que selon le maître lui-même, toutes deux sont de même puissance et également sujettes à des variations de couleurs.
 
La True Blueberry est considérée comme l'hybride majeur de l'expression de la Blueberry, sélectionnée pour sa qualité supérieure à partir d'une vaste réserve de gènes. Si l'Original Blueberry est principalement Indica, ce nouvel hybride contient le meilleur des deux mondes et est à la fois Indica et Sativa dans son expression. Bien qu'elle soit apparentée, la True Blueberry a été sélectionnée dans un stock génétique différent de celui de l'Original Blueberry classique et est légèrement plus productive.
 
L'Original Blueberry peut être appelée "Indica étendue", parce qu'elle a tendance à étendre ses nœuds, mais ses têtes sont très compactes, avec une structure de calices floraux plus grands. Quant à la True Blueberry, sa floraison tient plus de la Sativa, sur une plante d'allure Indica. L'arôme de l'Original Blueberry évoque le bonbon sucré, avec une odeur de fruit, tandis que la True Blueberry a un goût plus subtil avec des nuances d'anis. Quoi qu'il en soit, les deux plantes sont toutes deux exceptionnelles tant par le goût que par le parfum, grâce aux gènes exotiques utilisés pour les créer.
 
Le high de la "True Blue" est aussi légèrement plus racé et cérébral que l'effet de stone physique et narcotique - mais pas de type massue - de la version originale. Il y a évidemment toute une gamme de plantes qui se situent entre ces deux variétés, pourtant une chose est certaine, toutes pourront avoir une longue vie de stockage et bonifieront avec le temps, comme les vins fins. La première version de la True Blueberry est aussi une fille du mâle B130 maintenant disparu et peut de ce fait être considérée comme une édition limitée de cette fameuse plante.
 


Certaines des créations les plus récentes de DJ Short sont la Grape Krush, la Vanilluna (Vanilla Moon) et la Cocoa Kush. Cette dernière a la structure de la Kush ainsi que d'autres particularités connues de ses amateurs. La Vanilluna et la Cocoa Kush ont la même mère Blueberry Sativa que la Blue Satellite et leur père est l'Original Blueberry "Indica étendue". La différence entre elles est que la Vanilluna ressemble à la Blue Heaven, tandis que la Cocoa Kush révèle des caractéristiques de la Chocolate Thai, de la lignée florale initiale.
 


Comme vous l'avez probablement compris à présent, tout le travail effectué par DJ Short sur la lignée florale primitive, ainsi que sur les variétés Blueberry et Flo, couvre plusieurs décennies et indique une remarquable expertise en matière de culture sélective. Garder la trace des lignages de chacune de ces variétés devient rapidement difficile, voire impossible, puisque la composition de la parenté et des génétiques de certaines variétés a changé au cours des années. Il est cependant évident que toutes les variétés sont de grande qualité et, d'une façon ou d'une autre, étroitement liées les unes aux autres.
 
Certaines plantes sont sœurs tandis que d'autres sont de lointaines cousines. Le mieux est peut-être de toutes les considérer comme des représentantes de leur lignée parentale initiale. Certaines penchent vers la Purple Thai tandis que d'autres ressemblent davantage à la Juicy Fruit Thai ou que d'autres encore expriment leur héritage Indica, parfois sous une forme pure, parfois influencée par les Sativa. Etant donné que différents phénotypes peuvent être découverts dans chaque variété, il faudrait le temps d'une vie pour cultiver toutes les plantes qui dorment dans les graines magiques créées par DJ Short et les personnes qui ont travaillé avec lui. Longue de 40 ans, son expérience de la culture parle d'elle-même.

Si vous voulez pousser plus loin vos connaissances de la Blueberry, http://www.icmag.com/ic/showpost.php?p=1583949 le topic des fous de Blueberry sur ICmag est ici, avec notamment http://www.icmag.com/ic/showpost.php?p=1583949&postcount=118 ce post digne des plus grands enquêteurs.
 
 

 
Appendice A : Mieux connaitre le personnage à travers son travail : Articles par DJ Short
 
A.1. Système de catalogue/classement – 2004
 
 
Une des techniques les plus utiles pratiquée lors d’un projet de breeding de cannabis est peut être celle du catalogue. C’est la méthode utilisée pour catégoriser les différents traits des plantes pour s’y reporter plus tard, où comment étiqueter au mieux les caractères d’une population donnée. Cela implique également un suivi de des origines (références de génération).
 
Tout d’abord et avant tout, je ne peux pas commencer à décrire le niveau de complexité impliqué dans un projet de breeding qui s’étend de la génération F2 à la F5. Cela m’a pris plus de 15 ans d’essais-erreurs pour le comprendre complètement et pour développer un système qui fonctionne sur ces générations et même au-delà. Cela commence assez simplement, disons jusqu’aux F2, ensuite la complexité augmente exponentiellement à chaque génération.
 
Les P1 sont assez simples à classer, il s’agit des parents reproducteurs originaux, ils sont étiquetés pour ce qu’ils sont, par exemple Highland, Purple ou Chocolate Thaï; Oaxacan ou Santa Marta Gold, Pure Afghan, etc.

Les F1 sont également simples à classer car ils ont des traits uniformes et j’ai simplement choisi de les étiqueter « The Cross ». La génération F2 fut également facile à identifier avec le label « Double Cross », ou la descendance du croisement F1. Néanmoins, quand ces F2 furent cultivés, une extrême diversité apparut pour créer les F3 (notamment les descriptions des F2 sélectionnés pour continuer les cross), et le travail devint plus difficile.
 
A partir de ce niveau (et au delà) un système d’étiquetage devient nécessaire pour cataloguer toutes les variations. En commençant avec les plantes cultivées à partir des graines F2 j’ai choisi d’utiliser un système alphabétique : chaque lettre correspond à un caractère spécifique. Par exemple :
la lettre « B » signifiait la caractéristique « Berry » (« Baies »)
F : Fruity ( Fruité , parfois Floral )
G : Grape ( Raisin)
C : Citrus (Agrumes )
O : Orange
L : Lemon ou Lime ( Citron /Citron vert)
K : Kush
S : Sativa
P : Purple
X : eXtrême production de trichomes
etc.

Je dois avouer que j’ai fait de nombreux essais et connu pas mal d’erreurs avant de finalement y arriver. Par conséquent, si quelqu’un regardait mes premières notes, il y trouverait de nombreuses exceptions à « la règle » que j’ai développée. Je conserve ces « erreurs » initiales pour ne pas trop compliquer ce qui va suivre. Il est également très important de noter que la plupart de ces observations furent relativement subjectives, et que deux caractères maximum pouvaient être assignés par plante, jamais plus. Par exemple, le label « BK » correspondait à « Berry Kush », une plante à dominance Kush avec de remarquables attributs Berry. Il est également important de noter que seule la plus remarquable plante pour un caractère donné était sélectionnée. Donc la plante estampillée « BK » était vraiment la plante la plus « Berry / Kush » du lot.
 
Et donc, mon stock de graines F3 fut étiqueté avec un code de deux lettres indiquant les caractéristiques les plus remarquables que possédait chacun des parents (la mère en premier), et seulement ceux avec les plus fortes expressions gagnaient leur label.
Quand les F3 furnt cultivées et croisées pour créer la génération F4, ces labels furent couplés pour indiquer les parents de la descendance F4 : par exemple BK/FS serait un croisement entre une mère F3 « Berry-Kush » (je place toujours la femelle en premier, et le mâle en second) et un père F3 « Fruity-Sativa ».

Les F4 et au-delà
Examinez le numéro de label : 4/5 3 96-2. C’est le type de symbole numérique que j’utilise pour étiqueter les plantes de la génération F4 et des suivantes. Avant de disséquer ce nombre je dois vous indiquer quelques règles que je suis dans un projet de breeding au-delà de la génération F4 :
Tout d’abord, je ne cultive jamais plus de 6 variétés en même temps, pour éviter trop de confusion. Six parce que c’est en général le nombre maximum de variétés qu’un individu peut vraiment suivre. Ces six (ou cinq, ou quatre, etc.) variétés sont étiquetées de 1 à 6. Disons par exemple que les 6 variétés F3 que j’utilise sont :
1 = FK/FK
2 = BK/PK
3 = FK/FL
4 = GK/GK
5 = PK/FP
6 = XP/FK.
[/list]On prend note de ces croisements et les graines sont alors mises à germer et sont cultivées, codées et identifiées par un seul chiffre (de 1 à 6 dans notre exemple).

Ensuite, je sélectionne un mâle uniquement par projet de breeding. Encore une fois, cela simplifie les choses et réduit énormément le risque d’erreurs. Ce mâle est généralement sélectionné autour de la troisième semaine du cycle de floraison, sauf s’il s’agit d’un clone issu d’un autre projet.
 
Une fois que le mâle unique est sélectionné, les autres mâles sont détruits et les femelles restantes sont numérotées selon leur variété (par exemple s’il reste 7 femelles #1, cinq femelles #2, etc., elles sont numérotées de #1-1 à #1-7, de #2-1 à #2-5, etc).
Le mâle conserve simplement le numéro de sa variété, dans notre exemple ci-dessus un numéro « 5 », donc un mâle PK/FP.
Ceci étant expliqué, nous pouvons examiner l’exemple initial: 4/5 3 96-2.
Les deux premiers numéros, « 4/5 » sont les numéros des variétés de la femelle en premier et du mâle en second. Donc dans cet exemple cela serait : une femelle GK/GK croisée avec le mâle PK/FP.
Le troisième numéro dans notre exemple, « 3 », signifie la 3e femelle du lot #4 (GK/GK).
Le numéro suivant dans notre exemple, « 96 », est simplement l’année
Le numéro final est le numéro de la session pour cette année.

Donc, en traduction, le nombre 4/5 3 96-2 est la 3e femelle GK/GK (ou #4), croisée avec le mâle PK/FP (ou #5), lors de la seconde session de 1996.
 
Veuillez noter svp que l’indicateur « /5 » utilisé pour le mâle sera /5 pour toutes les graines étiquetées de ce lot, vu que le mâle #5 (PK/FP) fut le seul mâle utilisé. Si le clone d’un mâle d’une session précédente est utilisé il peut être indiqué en utilisant le numéro #7 dans les notes initiales (si 6 variétés sont cultivées) et décrit en tant que clone mâle utilisé dans la description #7. De même, si l’une des six variétés testées est un clone d’une femelle sélectionnée dans le passé, elle doit être utilisée comme l’une des variétés #1 à #6, mais en étant étiquetée et décrite en conséquence.
 
Cela peut sembler d’abord complexe, mais je vous assure que cela fonctionne très bien. Le même système est utilisé pour les générations F5 et les suivantes. Cette technique requiert simplement que les notes datées soient conservées et classées. Par ce moyen, chaque croisement peut être tracé et référencé grâce aux notes, et à un simple code de 6 ou 7 chiffres, qui suffit pour étiqueter et classer les plantes.
Finalement, ce système fonctionne le mieux pour les croisements dits « en avant ». Mais les rétrocroisements nécessiteront une autre notation. Les notations utilisées pour les clones que l’on a détaillées ci-dessus fonctionnent bien avec les rétrocroisements impliquant des clones.
 
Ce système est bon pour une seule culture à la fois. Quand il s’agit de cultures multiples, ou d’installations multiples, alors elles doivent être identifiées également, peut être par une lettre, « A », « B », « C », etc. en plus de l’identification initiale du catalogue. Des notes détaillées de chaque plante sont nécessaires pour utiliser pleinement tout système de classement et sont manifestement requises pour le succès de celui-ci. En plus de cette raison principale, j’ai trouvé que ce système était relativement simple et fiable pour classer les projets de breeding au dela de la génération F3.
 
Contexte, critique, et la Loi de DJ

Rappelez-vous : tout mon stock de graines est issu du croisement de deux parents P1 distincts, la mère étant une pure sativa landrace et le père étant un pur indica. Ce croisement a produit une ligne très uniforme que j’ai nommé « The Cross », ou la génération F1. Quand « The Cross » fut croisé avec lui-même (surnommé à l’époque « Double Cross »), la disparité des expressions résultant de cette génération F2 fut phénoménale.
 
Je dois dire ici que les variations remarquées dans ce croisement de F2 et dans les générations ultérieures étaient vraiment stupéfiantes de complexité. Je dois également dire qu’en ce qui concerne la sélection sur la plus large population possible (« le jeu du nombre »), cette génération F2 et à un certain degré la génération F3 sont les plus pertinentes. Le fait est que, plus le nombre de graines de F2 et de F3 mises à germer est élevé, plus on remarque de diversité. Ce n’est qu’à partir de la génération F3 et des suivantes que des traits spécifiques sont sélectionnés et stabilisés. Une fois qu’un caractère spécifique est identifié, le nombre d’individus nécessaires diminue après chaque génération sélectionnée avec succès selon ce caractère désiré. En d’autres termes, plus vous mettez à germer de graines F2 et F3, meilleure sera l’étude des caractères. Lorsqu’un caractère est sélectionné et se conserve par cross aux générations suivantes, il n’y a besoin que de peu de F4 et F5 pour vérifier le résultat.
 
Il existe une règle très simple qui je pense est primordiale dans un projet de breeding de cannabis de qualité, ou lorsque l’on applique la Loi de Luther Burbank (« Sélectionnez le meilleur et rejetez tous les autres). C’est une extension de la Loi de Luther Burbank que j’ai nommée :
La Loi de DJ du breeding de Cannabis de qualité
 
« La descendance doit égaler ou surpasser ses parents en qualité générale et en désirabilité pour être utilisée pour le breeding à venir ».
C’est-à-dire que, si la descendance n’est pas aussi bonne que l’herbe de laquelle elle provient, elle sera rejetée pour le breeding ultérieur. Mais le produit final issu de la graine cultivée n’a pas besoin d’être exactement comme l’herbe (ou le parent) duquel il provient. Un bon exemple est la landrace Thaï et les plantes cultivées à partir de ses graines. Ces plantes, spécialement celles cultivées en intérieur, n’étaient pas vraiment identiques à l’herbe Thaï importée de laquelle elles provenaient (c’était dans ce cas principalement dû aux environnements de culture et aux techniques de curing, tous deux très différents). Elles étaient néanmoins très proches, et même dans certains cas supérieures à l’herbe dont elles étaient issues, et par conséquent, méritaient d’être considérées.
 
En règle générale cependant, je n’ai jamais eu beaucoup de chance en essayant de reproduire en intérieur les effets de certaines herbes des îles tropicales comme Hawaï ou la Jamaïque, et par conséquent ces essais ne furent jamais d’assez bonne qualité. A noter qu’à mon humble avis, la majorité des variétés landrace cultivées se sont avérées échouer à la loi de DJ. Très peu se sont révélées être de valeur significative et mériter une attention ultérieure. Mais la Loi de DJ s’appliquent aussi aux sélections F2, F3, et suivantes.
 
Je réalise qu’il est parfois impossible sur le marché actuel de la graine de pouvoir étudier un véritable échantillon de l’herbe parente des graines que l’on a achetées. Parfois ces variétés sont disponibles commercialement dans des endroits comme les coffee shop Hollandais, mais on ne peut jamais être certain que l’herbe que l’on achète (ou même la graine) soit vraiment authentique. C’est peut être l’un des principaux défauts du marché de la graine actuel : La fiabilité. Dans cette situation, l’acheteur de graines et le breeder vont devoir utiliser en premier lieu la Loi de Luther Burbank et seulement ensuite la Loi de DJ, lorsqu’un parent est créé pour examen.
 
Un mot à propos des mutagènes.

Je suis conscient des inquiétudes impliquées par des mutagènes comme la colchicine et leurs usages possibles sur les plantes de cannabis. La colchicine est un produit chimique qui lorsqu’il est appliqué sur les graines ou les germes, peut causer des mutations génétiques extrêmes dans les générations suivantes pour les graines survivant au traitement (souvent moins de 1%).
Je tiens à signaler que je n’ai jamais utilisé de colchicine ni d’autres mutagènes dans mon travail de breeding. Toutes mes sélections sont issues de récoltes produites biologiquement. J’ai néanmoins des soupçons, principalement concernant certaines variétés Thaïlandaises que j’ai utilisées.
 
Je ne suis pas certain, mais je suspecte la Highland et la Chocolate Thaï d’être peut être les résultats d’un régime mutagène. Les raisons de cette spéculation sont dues aux observations effectuées dans le cycle de croissance de la Highland et de la Chocolate Thaï et de leurs descendances. Les deux étaient extrêmement « monstrueuses » dans certaines de leurs expressions, comme le fut un certain nombre de générations suivantes. Beaucoup de ces anomalies étaient similaires aux anomalies d’expériences mutagènes publiées dans des journaux comme High Times ou Cannabis Culture. Ces anormalités incluent des structures de croissance asymétriques, des mutations « albinos » qui affectent une partie de la plante comme la moitié d’une feuille, de diverses expressions polyploïdes et des mutations foliaires allant de moyennes à extrêmes.
 
Ceci étant dit, nous en venons à l’un des aspects du breeding les plus importants à étudier : les ratios.
 
Les ratios.

Les calculs pour le processus de sélection impliquent d’étudier le ratio des plantes désirables de la génération F2 à la F3 et aux suivantes. Le ratio de plantes montrant un caractère spécifique désiré de la génération F2 peut être de 1:20 ,1:50, 1:100 ou même aussi élevé que 1:1000 (ratios approximatifs).

Néanmoins, une fois obtenu, sélectionné et croisé avec une source de pollen correcte, ce ratio va être réduit encore et encore après chaque nouveau croisement générationnel réussi. C’est un indicateur pour savoir quels individus transmettent le (ou les) caractère(s) désiré(s) à la génération suivante (en anglais « to breed true », « croiser vrai »). Par conséquent, si le ratio de plantes avec les caractères désirés était d’approximativement 1:100 pour la génération F2, et que les croisements sont effectués correctement, ce ratio devrait diminuer entre 1:50 et 1:20 pour les mêmes caractères désirés pour la génération F3. Si le croisement reste réussi, le ratio va diminuer jusqu'à quelque chose entre 1:10 et un IBL absolu (In-Bred Line) après la génération F4, soit 1:2 (1:1 si l’on ne considère que les femelles).
 
Il est important de noter qu’un ratio IBL de 1:2 (1 :1 si l’on ne considère que les femelles) n’est généralement possible que pour un caractère vraiment spécifique et unique. Pour une combinaison de caractères, les meilleurs ratios que j’ai pu obtenir sont entre 1:5 et environ 1:10, en fonction du nombre de caractère désirés recherchés.

S’il vous plait notez que ces ratios sont approximatifs et que les chiffres réels doivent être plus proches des puissances de 2 comme 1 :8, 1 :16, 1 :32, etc. Il faut également noter que mes ratios concernent le nombre total de graines germées et non pas juste le nombre de plantes femelles.
 
Par conséquent, si je mets à germer 100 graines F2, que je trouve une femelle avec un certain nombre de qualités désirées, que je trouve avec succès un mâle F2 donneur de pollen pour faire un croisement, et que le ratio de ces même plantes désirables – pour les mêmes qualités – dans la génération F3 devient au moins 1:50 (de préférence 1:30 ou mieux), alors je me considère comme étant sur la bonne voie et je continue à partir de là. Si un croisement ultérieur entre les F3 fournit un ratio de désirabilité des F4 de 1:20 (ou mieux), je suis définitivement sur la bonne piste. Dans l’essentiel ce sont en général ces ratios que je recherche dans les premiers essais de breeding. Cela me suffit pour dire que mes observations informelles, intuitives, se sont révélées suffisamment correctes pour obtenir un résultat désirable avec donc le bon ratio, malgré les approximations.
 
Vous vous doutez donc bien que j’ai une grosse collection de graines F3, F4 et générations suivantes, qui méritent de plus profondes investigations. Ces graines F4 (et certains F3 et F5) sont la source principale pour tout le travail de breeding à venir avec les lignes établies selon les ratios de plantes avec des caractères désirables exprimés.
 
Un mot à propos des anomalies :

Les anomalies, des individus nettement différents de l’expression phénotypique générale d’une variété donnée, sont rares, mais se produisent avec un ratio presque prévisible.

Après la génération F3 (dans mon stock de graines personnel), les anomalies représentent un ratio d’environ 1:100. Comme ces anomalies peuvent être soient positives (désirables) soit négatives (indésirables), le ratio global des anomalies désirables est probablement quelque part autour de 1:200. Les anomalies désirables ont beaucoup de valeur pour le breeding du cannabis à condition qu’elles soient viables. Donc gardez toujours un œil sur les anomalies désirables et investissez suffisamment d’énergie pour leur reproduction. La plupart du temps cependant, les anomalies peuvent être très complexes, fastidieuses, et par conséquent il est difficile de les travailler.

A.2. L’art de la sélection et du breeding - 2003
 
Vous pouvez retrouver une ancienne traduction
 
Ou comment créer d'extraordinaires variétés grâce à un palais averti, une sélection attentive et un peu de labeur.
L'aspect le plus important à considérer dans le breeding de cannabis de très bonne qualité est certainement celui de la sélection. Les variétés d'aujourd'hui découlent toutes de le breeding sélectif.

Par le passé, cette corvée était facilitée par le fait que la plupart des herbes commerciales disponibles étaient grainées et importées de plantations extérieures, généralement d'origine proche équatoriale. Ces variétés Sativa "landrace" furent les pièces de construction de la production domestique bourgeonnante de l'époque.
 
Les génétiques Indica (Afghane, Kush, Skunk, etc.) furent particulièrement importées par des "intérêts" de la côte ouest (des États-Unis, NDT) et disponibles au public vers 1978. Ce fut peu de temps après cette époque que les variantes de cannabis domestique augmentèrent exponentiellement, lors que les gens ont commencé à expérimenter les croisements entre ces 2 types différents d'herbe.
 
Commencement du breeding

Le commencement habituel d’un programme de breeding est de sélectionner attentivement les parents P1 de Sativas et d'Indicas pures puis de les croiser pour produire un hybride F1 qui est uniforme dans ses aspects phénotypiques. L'étape suivante est de croiser le F1 avec lui même, ce qui produit une très large variation observable dans les comportements et dans les expressions du F2.
 
C'est dans ce croisement de seconde génération F2 et au-delà que l'art de la sélection entre réellement en jeu. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte à ce moment, notamment pour savoir ce que le mâle et la femelle vont chacun apporter. Et plus que tout, quelle sera la qualité globale du produit fini?
 
Définir un but et construire un plan pour l'accomplir est appelé programmation descendante (« top-down », de haut en bas, NDT). Cette approche descendante s'applique très bien au breeding du cannabis. Cela aide considérablement d'avoir un but spécifique à l'esprit quand on essaye d'élever sélectivement une variété de ganja. Je ne saurais assez souligner ce simple fait.
 
Il faut au moins avoir une idée de ce que l'on veut obtenir avant de commencer. Pour moi, cela à peu à voir avec la structure de la plante mais beaucoup avec la qualité du produit fini, peu importe sous quelle forme. Avoir un palais expérimenté et éduqué (dans l'esthétique mentale et le discernement physique) est la clé dans l'art du breeding de cannabis d'excellente qualité.
 
Le "but" que je vise dans la plupart de croisement est de reproduire, au plus près possible, les expériences procurées par les grandes variétés land-race d'antan: Highland Oaxacan ou Thaï, Santa Marta ou Acapulco Gold, Guerrero Green, Panama Red ou Sativa Hawaiienne, ou le hash des régions telles que le Liban, l'Afghanistan ou le Népal.
 
L'environnement de culture intérieur est trop générique pour reproduire complètement les grandes et vieilles légendes. Il était donc nécessaire de choisir la meilleure seconde solution: De joyeux croisements Sativa/Indica qui se comporteraient bien et auraient de bonnes performances en intérieur (il est intéressant de noter ici que la plupart des landraces Sativa étaient hermaphrodites, bien que parfois de façon très discrète).

Processus de sélection

Évidemment, vous recherchez les parents qui vont produire la progéniture désirée. Paradoxalement, ce processus requiert de sélectionner les meilleurs parents après leur récolte. La solution est de conserver des échantillons de chaque plante d'une culture test. Ceci peut être accompli via des clones enracinés de boutures réalisées plus tôt, ou de pieds-mères et de pieds-pères régénérés et conservés au stade végétatif sous régime fortement azoté. Une fois le choix fait parmi les plantes récoltées, vous pouvez utiliser les clones pour une étude future et un possible breeding.
 
Le pollen peut aussi être recueilli et immédiatement stocké sous vide et surgelé. Il est crucial de mettre sous vide et de congeler le pollen immédiatement après sa récolte comme il est crucial de l'utiliser immédiatement après sa décongélation. Les graines déshydratées se conservent également très bien sur de longues périodes en surgélation continu, avec un peu de dessiccateur.
 
Ce processus de sélection post-récolte fonctionne bien pour la sélection des femelles désirées. Mais qu’en est-il des mâles? Quel est le plus simple et le meilleur moyen de sélectionner les mâles pour le breeding? Nous sommes finalement beaucoup plus familier des plantes femelles, sélectionner les mâles est donc un peu plus complexe.
 
Le processus est finalement le même qu'avec les femelles, excepté qu'avec les mâles, leur nombre est d'abord limité par une phase d'élimination, et les sélections sont faites par comparaison des survivants. Sélectionner les mâles prend également plus de temps car la qualité d'un mâle n'est complètement déterminée qu'après la culture et le test des graines produites par celui-ci. A mesure que l'on devient familier avec une variété particulière, les caractéristiques spécifiques des mâles désirés deviennent évidentes.
 
Idéalement, plus on utilise de graines, mieux c’est. Après tout, c'est un jeu mathématique. Je vais supposer que n'importe quel projet de breeding commence avec au moins 20 plantes différentes issues de 20 graines viables de grande qualité, de variétés stabilisées professionnellement. Cela devrait donner un minimum de 10 mâles et 10 femelles, avec un peu de chance sexés en 2 semaines de photopériode de floraison (jour court/nuit longue).
 
Une fois sexés, le processus d'élimination peut commencer. Toutes les femelles sont conservées et régulièrement contrôlées afin de prévenir un hermaphrodisme non désiré. Les mâles non désirés ainsi que tous les hermas doivent être éliminés avant qu'ils ne relâchent leur pollen, généralement vers la 3ème semaine de floraison. Les femelles doivent être contrôlées pour l'hermaphrodisme jusqu'à la récolte.
 
(Un mot rapide à propos des hermaphrodites "arriérés", les mâles déclarés qui éventuellement montrent des fleurs femelles, en opposition à l’hermaphrodisme commun femelle vers mâle. Ce sont des cas moyennement rares, généralement stériles mais parfois viables, que j'ai parfois trouvés valables dans leurs contributions génétiques. Quelques-uns des mâles les plus résineux et désirables que j'ai rencontrés montraient cette caractéristique. Caractéristique qui semble presque prémunir les générations suivantes d'un hermaphrodisme non désiré puisque qu'elle augmente aussi le ratio de femelles dans la progéniture.)

Combinaison récessive

Il est nécessaire de dire un mot à propos de la probabilité peu commune de ce que j'appelle généralement un phénomène de combinaison récessive. Parfois, mais pas très souvent cependant, deux parents qui paraissent exprimer un caractère commun intéressant, disons un bouquet sucré/fruité, sont croisés et la progéniture n'exprime pas ce caractère désiré.
 
Cela veut généralement dire qu'un ou que les deux parents possèdent un genre d'allèles récessifs pour cette caractéristique dans leur génotype. Mais cela peut aussi vouloir dire que les parents et la progéniture ont eu un environnement de culture différent.
 
Si la cause environnementale peut être écartée, la raison de ce phénomène est certainement le fait d'une combinaison génétique récessive. Si aucun des descendants n'exprime la caractéristique désirée on peut vouloir croiser les rejetons entre eux et voir le résultat.
 
Si un "ratio de Punnet" classique comme par exemple 25% du trait recherché est observé dans la descendance, alors le trait est probablement récessif et devrait pouvoir être stabilisé en croisant deux plantes parmi ces 25% (ou n'importe quel autre ratio courant) qui montre le caractère désiré entre eux. Ce processus est chronophage et généralement suivi si aucune autre alternative n'existe.
 
Sélectionner les mâles

Je préfère retirer tous les mâles de la pièce de culture et les placer dans un espace séparé et isolé peu après qu'ils ont déclaré leur sexe et bien avant qu'ils n'aient commencé à répandre du pollen. Un petit espace éclairé avec de la simple lumière fluorescente suffira aux mâles les quelques semaines à venir. Pendant ce temps, les têtes femelles vont gonfler de fleurs alors que la collection de mâles se réduira par sélection.
 
J'emploie généralement un processus simple d'élimination en sélectionnant les mâles. Premièrement, tous les mâles auto-florissants ou très rapidement déclarés sont éliminés (Auto-florissant voulant dire que les mâles fleurissent indépendamment de la photo-période). Ceci principalement pour s'assurer contre l'hermaphrodisme ou contre des traits de floraison non désirés, mais aussi comme un moyen d’assurer la qualité. Les mâles très précoces ont tendance à être moins désirables pour la contribution à la qualité du produit fini (Si vous cherchez spécifiquement à créer une variété très précoce, alors vos priorités seront différentes).
 
Ensuite, le moindre mâle qui pousse trop haut ou trop vite est généralement éliminé. La raison en est que la plupart des plantes qui dédient une telle énergie à la production de fibres sont généralement meilleures pour produire de la fibre. L'exception à cette règle est quand une plante sur-productive montre nombre des caractéristiques mentionnées ci-dessous.
 
Le critère d'élimination suivant est emprunté au livre de Mickael Starks, "Marijuana Potency", et implique la structure des tiges. Tiges principales grosses et creuses sont recherchées alors que celles remplies de "peau blanche" sont éliminées. Après des années d'observations, je suis d'accord pour dire que les tiges creuses semblent faciliter la production de THC.
 
Une autre considération est le type de grappes de fleurs qui se développent. Même sur les mâles, les grappes serrées, compactes et néanmoins très productives sont préférées à une structure clairsemée. Ces observations sont plus notables dans un environnement intérieur. A l'extérieur, les différences de tiges et de structures florales sont plus difficiles à discerner.
 
Le prochain et peut-être plus important critère à examiner est l'odeur, le goût et le développement des trichomes. Encore une fois, les femelles vont se qualifier d'elles-mêmes par leur produit fini, mais les mâles sont un peu plus délicats.
 
Je commence généralement avec une femelle Sativa et un mâle Indica. J'ai observé que les femelles contribuent essentiellement au type de goût et d'arôme et les mâles contribuent à la force du goût et de l'odeur. Les aspects "Sativa/Indica" de cette formule sont principalement apparents dans la génération P1 ou dans les tous premiers croisements filiaux (jusqu'au F3 à peu près). Au delà de la génération F3, le ratio "Sativa/Indica" d'un individu donné est moins important que son odeur/son gout et sa production de trichomes.

Donc, un des principaux aspects à considérer quand on sélectionne un mâle est la force et la profondeur de son arôme et de son goût. (Si vous essayez de développer une variété peu odorante d'intérieur, vous pouvez commencer avec un mâle Sativa peu odorant et une femelle Indica).
 
Avec les mâles restants, je réalise habituellement un test odeur/goût. Utilisant des mâles au moins dans leur 2ème ou 3ème semaine de floraison (et préférablement au delà avec l'utilisation d'une pièce dédiée et isolée), une technique simple consistant à "frotter et sentir" est d'abord utilisée. Avec des doigts propres, sans odeur, frotter doucement une plante à la fois, au niveau d’ une tige bien développée et flexible, au dessus du bois et en dessous des parties hautes en développement (approximativement à l'endroit où un clone pourrait être coupé). Les feuilles les plus récentes au milieu de leur développement peuvent être aussi frottées et senties.
 
Ce sont les endroits où la signature des composés chimiques précoces d'une plante en développement se révèle. Notre intention est de délicatement déranger ces composés et de provoquer une réaction odorante/aromatique sur les doigts et sur la plante. En examinant les divers arômes de cette manière, on doit pouvoir être capable de déterminer certaines caractéristiques désirables (et aussi certaines indésirables). Après nettoyage du palais et rafraîchissement des doigts, on peut passer au test d'une nouvelle plante.
 
La comparaison des finalistes sur au moins une semaine et à des heures différentes du jour est conseillée afin de déterminer celui qui a les meilleures performances sur une période de temps.
 
Quelques uns des "bons" arômes que j'ai pu associer aussi bien aux mâles qu'aux femelles de haute qualité sont: sucré, floral, fruité, baie, vin/cognac, autres spiritueux savoureux, skunky et mentholé. Quelques "mauvais" arômes associés aux mâles et femelles: herbeux, chlorophylle (vert), céleri, persil, carotte, cannelle, menthe poivrée, huile de boite et essence. Quelques arômes considérés comme "bons" pour les femelles mais pas nécessairement pour les mâles: Boisé, cèdre, pin, citron, fruit tropical, chocolat, vanille, café, ail et astringent.
L'Herbe dans le monde entier

Il est triste qu'à cause des Unfortunate State of Assholes (Etat Malchanceux des Trous du Cul – USA ), nous, herboristes, soyons traités comme des criminels dans le monde d'aujourd'hui. Triste car nous serions capables dans des conditions plus saines de produire de vastes quantités d'herbe de qualité avec rien de plus que le grand air, des populations de plantes très larges et par essai – échec (trial & error).
 
Un jour peut-être, en attendant j'ai quelques alternatives à suggérer. La Hollande, le Danemark, la Suisse, l'Espagne et d'autres coins de l'Europe sont de plus en plus tolérant envers le cannabis. Il est relativement aisé dans ces lieux d'obtenir du produit de haute qualité.
Je conseille à celui qui débarque dans un endroit de se procurer d'abord beaucoup de petits échantillons de herbes jusqu'à trouver ce qui lui plait. Comme pour n'importe quel autre voyage, des surprises attendent celui qui s'aventurera en dehors des lieux touristiques (excepté à Christiana (Danemark) où un unique arrêt shopping est grandement apprécié).
 
Je suis prêt à parier que quelques-uns des nombreux spots cannabiques (sweet spot) autour du globe peuvent encore une fois produire leurs spécialités. Je suis toujours impatient de vérifier toute rumeur d'une telle possibilité. Ces spots incluent beaucoup de régions équatoriales et proches-équatoriales comme la Colombie, les hauts plateaux du Mexique, certaines parties de la Thaïlande, la Birmanie et le Bhoutan pour n'en citer qu'une petite partie. Des pays comme le Népal ou la Jamaïque ont été idéaux aussi pour des expéditions cannabiques. Ces spots sont quelques-unes des places dans lesquelles celui qui cherche à éduquer sont palais et accroître son expérience peut s'aventurer.
 
Tester constamment

Après les sélections effectuées, il est nécessaire de tester les qualités sélectionnées sur plusieurs générations de clones. Est-ce que les traits recherchés présents dans une nouvelle plante (depuis une graine) persistent à travers les clones successifs? Est-ce que le clone conserve le même gout, la même odeur? La même puissance? La même désirabilité générale? Les réponses doivent impérativement être "oui" si l'individu sera utilisé pour un breeding futur.
 
Avec beaucoup de pratique et d'années d'expérience il devient aisé à ceux qui ont un palais sensible de trouver quels individus ont les caractéristiques les plus désirables dans un échantillon donné.

Je suggère que votre goût et votre odorat soient suppléés par un microscope lumineux, un x30, x60 ou X100 fera l’affaire.
 
Regardez la tige ou les feuilles en développement aux endroits mentionnés ci-dessus après la 2ème semaine du cycle de floraison et recherchez la plus grande abondance de trichomes en développement ou de poils sécréteurs (poils qui sécrètent un fluide visibles au grossissement x30 et au delà). Les trichomes les plus complètement développés avec des têtes très claires sont généralement les plus recherchés.
 
Ces observations doivent être faites sur une période de temps (ce n'est pas juste un contrôle unique et ponctuel) et à des moments différents de la journée pour déterminer quel individu se comporte le mieux. Beaucoup de phénomènes variés apparaissent à ceux qui restent attentifs sur un long moment. A cet effet, je vous suggère de compiler des notes détaillées de vos observations, et de comparer ces notes dans le temps.

Des notes détaillées et compréhensives sont le gage de la réussite de n’importe quel projet de breeding.
 
Il est possible de tester les mâles en les fumant ou les consommant d'une autre manière. Cette pratique pourrait être utile aux débutants car elle demande une évaluation compréhensible pour tous. Je suggère d'utiliser seulement des extrémités fraiches, proprement curées et roulées dans un joint. Aussi, assurez-vous que ce smoke test est la première fume de la journée pour assurer un bon discernement des qualités et/ou lacunes.
 
Autres aspects à prendre en compte

Il y a de nombreux aspects esthétiques à considérer dans le breeding de cannabis de qualité : La couleur, la structure générale, le comportement de croissance et les aromes divers. Mon but premier est de trouver le produit fini avec les effets les plus désirables et plaisants. Donc je me concentre sur ces aspects et les stabilise en premier lieu.
 
Une fois stabilisés, un rétrocroisement ou un croisement avec une autre variété peut être effectué pour améliorer d'avantage la lignée et/ou accroître la vigueur si nécessaire.Au niveau expérimental, on souhaite que le produit fini soit plaisant ou puissant, selon la plante. Je préfère une herbe qui est plaisamment puissante ou puissamment plaisante! C'est donc le but recherché.
 
L'éventail d'expériences induites par le cannabis peut aller de la béatitude à la panique en passant par la stupéfaction. Je préfère grandement la béatitude.
 
La meilleure description dichotomique dans ce cas pourrait-être confort contre inconfort. Je suppose aussi que certains types de personnalité peuvent apprécier une expérience plus excitante, peut-être une fois de temps en temps, semblable à un tour de montagnes russes ou un film d'horreur.
 
Les multiples effets du cannabis sur notre système vasculaire sont inconstants. Certaines variétés de cannabis semblent agir comme un vasodilatateur et d'autres comme un vasoconstricteur. Un vasoconstricteur est une substance qui resserre les vaisseaux sanguins. Cela tend à provoquer de la tension, de l'excitation, de l'anxiété et parfois même la panique. Un vasodilatateur est une substance qui élargit les vaisseaux sanguins et tend à relaxer une personne plus facilement et l’amener à un état d'allégresse. Donc, je préfère le cannabis qui semble agir comme un vasodilatateur, simplement pas jusqu'au point de sédation, scotché dans le canapé.
 
Je n'ai rien contre les herbes puissamment stones. C'est juste que tant que mon espace de reproduction sera limité, je choisirai de travailler avec les variétés les plus plaisantes, celles qui provoquent une expérience globalement joyeuse. Un jour je travaillerai à stabiliser plein de différentes variétés d'herbe. Après tout, à chacun son truc.
 
Acouphène et dyskinésie sont des symptômes courants d'une réaction de vasoconstriction. Un acouphène est un bourdonnement/tintement/sifflement dans les oreilles, et la dyskinésie, dans ce cas, est généralement ressentie par des picotements dans les extrémités, particulièrement les petits doigts, les orteils et les oreilles. Un autre mauvais signe pourrait être n'importe quelle forme de tension crânienne (mal de tête, migraine) ou une lourdeur corporelle (body load* ) non voulu. Si ces symptômes se produisent régulièrement après s'être adonné à une herbe particulière, alors cette herbe peut être contributive à la sensation.
 
Ça passe le test à l'acide?

Pour reprendre et paraphraser une mise en garde du Dr Hunter S Thompson: "Je ne peux excuser l'usage de drogue, mais je dois bien admettre que ça a bien marché pour moi." En particulier, les psychédéliques (enthéogènes, entactogènes et hallucinogènes inclus) sont primordiaux comme outils de test durant le breeding de cannabis.
 
Une de mes formules de test favorites comprend des préparatifs effectués des jours à l'avance. Il est nécessaire d'avoir à l'avance sous la main un échantillon parfaitement affiné de l'herbe que l'on veut tester. Le jeûne (de substances surtout mais aussi de certaines nourritures) et la purification (exercice, transpiration ou sauna, réhydratation et méditation, etc.) sont pratiqués quelques temps avant le test. Cela pour recalibrer au maximum l'état de conscience à son niveau le plus basique et clair.
 
Une heure est choisie, un toast est porté puis le matériau du trip est ingéré. Généralement j'aime manger un repas simple composé de soupe/jus et de pain après avoir ingéré une substance et avant d'en ressentir les premiers effets.
 
N'ingérez aucune herbe ou autre modificateur de conscience avant d'avoir ressenti les premiers effets. De préférence avant le pic du "trip", fumez d'abord seulement de petites quantités de l'herbe à tester, une bouffée de temps en temps, à moins que ce soit un test de suivi supplémentaire et que vous soyez déjà accoutumé à l'expérience.
 
Idéalement, la substance psychédélique étendra la gamme des subtilités perceptibles par la psyché et permettra une appréciation plus large de l'effet de l’herbe. Une herbe qui est vraiment puissante et plaisante va généralement s'exprimer profondément à travers un esprit ouvert. En somme, si l'herbe est vraiment merveilleuse cela deviendra plus lisible sous un tel état psychédélique. De même, avec une herbe dont les effets sont quelque peu paniquant ou anxiogènes, l'état psychédélique exacerbera aussi ces caractéristiques.
 
Je vous mets cependant en garde : que ceux qui tentent un tel test soient des voyageurs psychiques expérimentés. C'est à dire que toutes les conditions (le lieu, l'ambiance, les gens en présence, ...) doivent être satisfaites avant de faire un tel test. La substance psychédélique semble agir comme une sorte de catalyseur mental quand il est combiné à l'herbe. Cette combinaison est capable de rendre plus apparents à l'esprit initié les traits désirables ou indésirables de l'herbe expérimentée.
 
Ce sont quelques une des techniques, sélections et considérations que j'utilise pour le breeding de cannabis de qualité. Le célèbre horticulteur Luther Burbank a dit: "Sélectionnez le meilleur et rejetez tout le reste", c'est le plus important.
 
Avec du temps, de la concentration et de la patience, la capacité à reconnaître des caractères désirables ou indésirables se développe. Avoir un esprit ouvert et curieux, associé avec un sens aigu de l’intuition , tout cela est bénéfique.

Que vos entreprises soient fructueuses.
Déesses Ganja (Ganja Goddesses)

Une des choses que j'ai apprise il y a longtemps est qu’il y a plus que la génétique ou l'environnement qui jouent un rôle dans la désirabilité de l'herbe. Pendant les années 70-80, comme le nombre de cultivateurs grandissait, il est apparu aux initiés qu'une vibration propre au cultivateur devenait en quelque sorte partie de la vibration de la plante.
 
Pour faire simple, les cultivateurs "cool" tendaient à produire une herbe "cool", moelleuse, alors que les cultivateurs coincés, sinistres tendaient à produire une herbe sinistre. Peut-être était-ce simplement la vibration du cultivateur qui suivait le produit et s'exprimait tout au long de la chaîne commerciale. Je n'en suis pas certain, et je ne crois pas non plus qu'une quelconque forme d'observation scientifique confirmera un jour un tel débat. Cela était simplement un une évidence sur le marché. A cet égard, j'ai noté que beaucoup des meilleures herbes domestiques que j'ai rencontrées étaient cultivées par des femmes.
 
J'ai pour habitude d'appeler cela l'effet Grosse Citrouille (Great Pumpkin), mais il est plus judicieux d'utiliser le terme d'effet "Déesse de la Ganja" (Ganja Goddess). Les meilleurs coins à herbe sous la surveillance des esprits subtils et célestes de la bienveillance. Et la subtilité est particulièrement importante si l'on considère les caractéristiques désirables d'un cannabis de grande qualité. Les subtilités savent vraiment devenir très puissantes. Puisque nous abordons un sujet si harmonieux, ayons un regard sur la féminité. C'est, après tout, la plante femelle qui nous concerne en priorité.
 
Un des aspects les plus profonds de mon expérience du cannabis est sa faculté à contrebalancer mon syndrome personnel de mâle dominant.
 
Le cannabis me permet une commutation de ce comportement mâle gênant visant à dominer son environnement. Mon conditionnement de compétitivité agressive est temporairement apaisé, et je suis apte à appréhender la réalité dans une relation beaucoup moins linéaire. Le désir routinier de compétition et de conquête est remplacé par un sens de la coopération et de la communauté. En un mot, j'ai appris à devenir féministe.
 
Par "féministe" j'entends le droit protégé d'être féminin, coopératif, centré sur la communauté, concerné globalement, capable et libre de discerner les subtilités, intuitif et soumis sans la peur de la conquête et du contrôle dominateur. Le cannabis de qualité me permet de mieux comprendre, d’accepter et de servir le destin.
 
Une des choses que j'ai apprise sur "nous" (les coopérants) et "eux" (les dominateurs) est qu'ils ont beaucoup plus besoin de nous que nous avons besoin d'eux. C'est un fait que je souhaite, du fond du cœur, que notre communauté comprenne. A cette fin, il m'est apparu que le cannabis de qualité était une ressource sans égale.

* body load: Terme employé par les utilisateurs de substances psychoactives et plus particulièrement psychédéliques pour décrire une sensation tactile spécifique induite par l'utilisation de drogue. Généralement considérée comme une sensation physique déplaisante difficile à décrire par d'autres termes sensitifs ou pour situer cette sensation, c'est couramment une sensation de "partout" ou générale, des "vibrations internes", tension, et beaucoup de rapports de nausées.

A.3. Cultiver Organique – 1999
 
 
Si vous désirez cultiver quelques unes des meilleures herbes de la planète, alors les variétés True Fragrant (Aromes Véritables) telles que la Blueberry, la Blue Velvet et la Flo sont très bien pour commencer. Je parle d’expérience, étant Dieu-le-Père pour ces produits de qualité, qui sont venus à moi de différentes sources et endroits au long des années.
 
J’ai eu une relation excellente et productive avec l’herbe depuis ma tendre jeunesse au début des seventies. Je n’ai pas seulement eu la chance de goûter de nombreuses espèces de cannabis, mais de les sauvegarder et de faire pousser leurs graines. La dernière fois que j’ai utilisé des graines qui ne venaient pas de mon stock, c’était en 1982.
 
Je pense que mon succès en breeding est d’abord dû à un palais et à un odorat très perspicaces. Le caractère dominant exprimé chez les variétés True Fragrant est une odeur forte et plaisante. Mais vous devez vous rappeler que des caractéristiques aussi subjectives que la « fragrance » ou le « bouquet » dépendent autant de l’environnement que de la génétique. Je ne peux pas insister assez sur le fait qu’il faut l’environnement le plus pur pour cultiver les herbes les plus pures.
 
Bio vs Hydro

Le but de cet article est de vous aider à comprendre les besoins basiques de ces variétés – et ceux d’autres variétés fortes en aromes – et de vous expliquer comment conserver leurs unicités, leurs originalités et leurs qualités.
 
La notion clé de cette compréhension est « organique » ou ce que les Européens aiment appeler des méthodes de production « bio » (par opposition à chimique et à la plupart des méthodes hydroponiques).
 
Simplement, il n’y a pas de vrai substitut à la relation complexe entre la plante et le sol organique.Il y a ceux dans l’industrie hydroponique qui vous diront que certaines méthodes hydroponiques sont presque organiques et très productives.
 
Je ne dis pas le contraire. Cependant, l’objectif de l’industrie hydroponique est la production, la quantité, quand ma préoccupation est la qualité.

C’est sûr, il y a des situations où un système hydroponique sera supérieur à un organique, notamment lorsqu’un grower veut une culture unique et la plus grosse production. Malheureusement, le fait est que beaucoup de personnes ne peuvent pas dire la différence entre l’herbe hydroponique et organique, ou alors que cela ne les intéresse pas.

La qualité des produits hydroponiques peut être améliorée simplement par un rinçage de deux semaines avant la récolte. C'est-à-dire seulement de l’eau, pas d’additif ni d’engrais, pendant deux semaines avant la récolte. Cela va peu diminuer la production tout en augmentant fortement la qualité du produit fini.
 
Les ratios de puissance

Je me suis rendu compte que la puissance d’une variété de cannabis a une relation avec le ratio de résine secrétée au niveau des glandes comparé à la production globale en fibre de la plante. Un ratio plus important de résine que de fibres indique généralement une qualité supérieure, une meilleure composition chimique de la résine et un produit plus puissant. Pour conserver la puissance en augmentant la production, ce ratio doit être conservé. Par expérience, plus on augmente la production de fibres et la taille globale du plant, plus ce ratio chute, et subséquemment sa puissance.
 
Ce ratio qualité/quantité ne concerne pas vraiment le grower qui cultive dans les grands espaces extérieurs. Je peux vous dire honnêtement que par expérience toutes les variétés « True Fragrant » sont de très grosses productrices quand elles sont cultivées sur leur spots d’origine (sweet spots) respectifs. La Blueberry et la Flo ont chacune atteinte 500 grammes par plantes, récoltées entre le 1er Octobre et le 7 Novembre, cultivées près du 45eme parallèle dans le Nord Ouest du Pacifique. Ces plantes ont perdu peu de leur attirance et de leurs qualités malgré l’augmentation de production. Cependant, le produit des plantes plus petites était plus désirable que celui de plus grandes en outdoor.
 
Un jour, quand nous serons autorisés à cultiver proprement de l’herbe dans les grands espaces extérieurs, nous verrons et expérimenterons à nouveau les véritables exemples les plus fins de ce que la planète a à nous offrir. Ces « bonnes herbes » viennent de localisations géographiques spécifiques, que j’appelle « spots » (sweet spots).
 
Par exemple : les régions côtières du Nord de la Californie au sud de l’Oregon, les hauts plateaux Michoacan, Guerrero, Oaxaca et Chiapas au Mexique, les hautes vallées de Colombie, la Thaïlande, les iles de Hawaii, le Népal, certaines zones d’Afghanistan, et le Kush Indien, pour n’en nommer que quelques uns. C’est dans ces spots que les caractéristiques les plus favorables et les plus spécifiquement désirables sont acclimatées phénotypiquement. La sélection génétique d’une même lignée renforce les caractéristiques désirables et nous donne des espèces variées, spécifiques. Je suis très curieux de voir et de tester ce que des années et de nombreuses générations de breeding intérieur vont donner exactement lorsque les plantes retourneront dans ces superbes spots outdoor.
 
Indoor organique

Les environnements indoor sont extrêmement limités en comparaison des superbes outdoor. L’outdoor est un système complet et complexe, équilibré par de nombreuses circonstances. Il est parfois déjà difficile de fournir et maintenir les équilibres organiques appropriés dans un jardin extérieur. Et bien que fournir et maintenir un environnement organique en indoor est un défi à relever, ce n’est pas impossible.
 
Maladies apportées par l’air, le sol, l’eau, les champignons, la pourriture, les algues et les bactéries ne sont qu’une partie des organismes qui peuvent attaquer une culture et réduire sérieusement la production. Il est souvent trop simple de traiter ces maladies par l’application de produits chimiques, et plus compliqué de résoudre le problème de façon propre et organique.
 
Il y a cependant une bonne variété de pesticides et fongicides adéquats et organiques sur le marché aujourd’hui. Il ya également des organismes vivants comme des insectes prédateurs ou des nématodes. Si vous pensez devoir utiliser un produit chimique du commerce, essayez de trouver le moins toxique disponible pour votre cas, et utilisez-le avec parcimonie. N’appliquez aucun produit toxique à la plante lorsqu’elle est en cycle de floraison.
 
Un autre point à considérer est l’utilisation des engrais et des additifs. La majorité des engrais et additifs commerciaux (comme la plupart des pesticides, herbicides et fongicides du commerce) sont synthétisés à partir de produits pétrochimiques dérivés, et ne sont pas des produits vraiment naturels. Vers, algues, guano d’oiseaux ou de chauve-souris, poisson, fumier vert et la plupart de leurs produits dérivés sont des exemples de substances produites naturellement qui fournissent en quantité de bons et propres nutriments à la plante. Il y a aujourd’hui tellement de produits spécifiquement fabriqués pour le cultivateur organique indoor. Consultez votre centre local ou préféré de vente de produits organiques pour plus de détails.
 
Rincez vos buds !

Le plus important, et peut-être le plus simple, aspect à prendre en compte concerne les dernières deux à trois semaines du cycle de floraison, les deux à trois dernières semaines avant la récolte. A cette période, AUCUN additif autre que de l’eau claire ne doit être donné à la plante. C’est particulièrement important si vous avez utilisé des engrais chimiques. C’est le moment ou le gros des parties finales et « utilisables » de la plante sont produites.
 
Comme vous le savez peut-être déjà, il y a plus de 400 espèces chimiques associées au cannabis et à ses effets. C’est pendant la construction finale des buds que la plupart de ces espèces chimiques sont produites. Ainsi, il est important de donner à la plante autant d’eau claire que possible pendant cette période cruciale. Je l’appelle cycle de rinçage ou de lavage à grandes eaux (flush). Simplement, rappelez-vous de donner seulement de l’eau aux plantes pendant les deux à trois dernières semaines afin de les rincer et de les nettoyer. Cela va purger les impuretés indésirables de la plante.

L’herbe qui a été engraissée jusqu’à la récolte est dure à fumer, parfois le joint va même siffler et crachoter quand des sels d’engrais non métabolisés brulent. L’herbe non rincée produit des cendres noires, est difficile à maintenir allumée et brule la gorge. L’herbe qui a poussé de façon organique et qui a été correctement rincée a plus de saveur et d’aromes, brule facilement, produit des cendres grises, est douce en gorge et est beaucoup plus plaisante à fumer.

A.4. Une rétrospective des meilleures variétés des années 70 et 80 – 2005
 
 
Colombie
 
La Colombian Gold

La Colombian Gold vient des vallées des hauts plateaux colombiens près de l’équateur et près des cotes (cote Caraïbes et cote Pacifique). C’était l’herbe spéciale proposée commercialement au milieu des seventies pour environ 60$ à 100$ l’once (28g). Elle était grainée, mais la plupart des graines n’étaient pas développées, blanches et inutiles. Quelques rares graines viables que l’on y trouvait étaient sombres, petites et rondes. Les buds étaient feuillus et d’une couleur dorée magnifique. La légende veut que mature, la plante était gainée, puis laissée sur pied jusqu’à mourir, puis curée dans le soleil et le brouillard de la montagne.

La couleur et le séchage étaient uniques, comme l’étaient l’arome, la saveur et le high. L’odeur était celle de l’essence de bois de santal, presque celle de l’encens. La saveur était celle de cèdre poivré. C’était une des herbes les plus inhabituellement gouteuses du monde, et le high était aussi stimulant. C’était vraiment psychédélique, puissant et durable.
Tout d’abord la superbe saveur arrivait, puis l’impression stupéfiante du changement de conscience suivi d’une excitation vertigineuse et d’éclats de rire joyeux. Le sourire bloqué et les yeux rouges rendaient douloureusement évident qui était sous l’influence de cette grande herbe psychédélique.
 
Les plantes issues des graines étaient initialement d’origine sativa. De taille moyenne à grande outdoor au 45eme Nord (Seattle), elles étaient principalement symétriques. Parfois la symétrie était interrompue et un coté l’emportait sur l’autre, ayant pour effet un aspect général rond et bombé. Les feuilles étaient longues et fines.
Cultivées dans l’état de Washington, le produit final était des buds sativas doux et épicés murs à mi-novembre. Le high était suffisant mais pas aussi bon que l’Oaxaca Highland cultivée à la même latitude. Les plantes étaient également légèrement hermaphrodites.
 
 
Colombian Red

La Colombian Red (ou Red) était à peu près l’opposée de la Colombian Gold. Cette herbe des jungle des plaines (peut-être du Brésil) était composée de petites pépites rouge foncé, presque noires et trapues, de ce qui semblait être du hash, des tiges, des feuilles et des graines. L'arôme était celui du cèdre et du hash.
Dans le début des années 1980, la Red coutait seulement 30$ à 60$ l'once en raison de son apparence, ce qui en faisait l'une des meilleures affaires sur le marché. Cette herbe était un narcotique, un punch qui vous faisait tomber KO (knock-vous-down-and-out), qui donnait une fringale folle et les yeux rouges en express. Les joints ne brûlaient qu’à moitié avant de se noyer dans leur propre résine! La fumée était très expansive dans les poumons avec une saveur puissante de pin /hash.
Avant de soumettre sa victime à des crises profondes de boulimie et de somnolence, l'expérience incluait habituellement des spasmes de rires incontrôlables ridiculement longs. L’image la plus idiote pouvait induire une hilarité incroyable. C’était la principale herbe du marché quand les films Cheech et Chong sont sortis (http://en.wikipedia.org/wiki/Cheech_%26_ChongLien – NDT).
Les plants de Red ont été parmi les premiers cultivés par les Américains. Il y avait beaucoup de graines, de taille moyenne et de couleur gris foncé, qui germaient et poussaient facilement, donnant un produit fini qui était plus que suffisant. Les plantes étaient basses, sombres et touffues, avec des branches inégales et un peu décharnées qui se brisaient facilement sous le vent. Les variétés cultivées localement ne buddaient pas beaucoup, donc il est difficile de déterminer quand elles auraient fini leur floraison. Disons relativement tard en Novembre au plus tôt.
 
MEXIQUE
 
Highland Oaxaca

La Highland Gold, quelque peu similaire à la Colombian Gold, n’avait pas cette couleur or brillant, mais arborait des calices violets et rouges sur ses buds blond-brun-vert. Elle avait de plus grands buds entourés de feuilles longues et minces.
 
J'ai fumé cette variété pendant de brèves périodes dans le début des années 70 et de nouveau à la fin des années 70, en payant n'importe où entre 40$ et 120$ l’once. C'était ma favorite absolue parce que l'arôme et la saveur étaient une essence de cèdre super épicée avec un goût de baies légèrement fermentées, le tout dans une herbe confortable et puissamment psychédélique. Cette herbe a contribué à de nombreuses fêtes, concerts et événements de l'époque, car elle produit une expérience de conscience très sociale et se mélangeait bien avec d'autres psychédéliques.
 
Avec un high céleste de longue durée, qui revenait par vagues au fil des heures, cette herbe n'avait pas de limite. Un phénomène constamment rapporté à propos de l’Highland Oaxaca était celui de distorsions périphériques de la vision, comme des images primaires couleur cartoon. Cela tendait à augmenter les distorsions visuelles provoquées par d'autres psychédéliques comme le LSD ou les champignons.
 
L’Oaxaca Highland Gold est une Sativa presque pure qui grandit beaucoup à 45° N outdoor. C’est également l'une des sativas les plus symétriques que j'ai rencontrées. Les plantes ont de longues branches latérales vers le bas, et la croissance symétrique fait de ces beautés productives des sapins de Noël à maturité.
 
Le produit fini est une herbe très douce et épicée de la plus haute qualité, avec un soupçon d'arôme de pin fruité. Les graines de cette variété étaient petites, sombres et rondes, et les plantes présentaient des signes légers d'hermaphrodisme et nécessitaient une bonne surveillance pour maintenir l'absence de graine.
 
 
Guerrero

Cette souche des montagnes côtières du Mexique nous arrivait en buds élancés et grainés d’un vert célèbre. Elle coutait 60 $ à 120 $ l'once en 1977. Par rapport à d’autres herbes Mexicaines, elle avait un parfum épicé, proche de la gaulthérie, avec un high cérébral très clair et une fumée très agréable. Elle n’était pas aussi forte que la plupart des autres herbes, mais cette plante savait satisfaire tout un chacun.
Il y avait une légende à propos d'un groupe d'entrepreneurs qui importèrent des graines du Liban à Guerrero et cultivèrent la célèbre Lebanese Upper Mountain (LUM) à partir de la fin des années 1970 jusqu’à 1980. La LUM était aussi électrique, psychédélique et légèrement sédative. Une herbe unique dont on aurait voulu plus.
 
Les graines de Guerrero étaient de taille moyenne à grande, de couleur grise à verte. Les plantes de ces graines poussaient de manière similaire à d'autres souches mexicaines et colombiennes: moyennes à hautes, touffues, productives. La Guerrero Green, cependant, est l'endroit d’où tire son origine une partie des célèbres buds aux goût d’oignon et d'ail du Nord-Ouest Pacifique.
 
 
Michoacan Brown Spears

Venue des hautes vallées de Michoacan, cette souche était très semblable à la Guerrero dans sa forme et sa texture, mais brun foncé, et avec un arôme plus poivré, épicé et boisé. 40$ à 60$ l’ once grainée en 1975. Bien qu'elle ait été un peu plus fade que la Guerrero, cette herbe semi-commerciale était de loin meilleure que la Mexicaine commerciale qui était disponible partout. Elle avait un parfum plus distinct et épicé que la Mexicaine classique, ainsi qu'un high plus brillant insensible à la tolérance ou à l'épuisement.
 
Les plantes de Michoacan Spears n’étaient pas terribles. Elles étaient épaisses et touffues, mûrissaient plus tôt que les Colombiennes. Certaines étaient prêtes à la fin Octobre, mais la plupart étaient prêtes au début de Novembre. Les graines étaient grises et abondantes. Comme la Guerrero, elles produisirent des saveurs épicées uniques lorsqu'elles furent cultivées en plein air dans le Nord-Ouest du Pacifique.
 
 
THAI
 
Highland Thai

La Highland Thai a été parmi les herbes les plus douces et fruitées de la planète. Les buds Sativas délicats et collants si efficacement liés aux petites tiges en faisaient une des herbes les meilleures.

La Highland Thai, je crois, est au moins partiellement à l’origine de la variété Haze. C'était une des Sativa les plus belles cultivée pour ses produits finis à 45°N.
 
C'est de cette variété que la Juicy Fruit Thai est venue. La Juicy Fruit Thai a été l'un des premiers (et très réussi) P1 de mon stock de breeding. La Juicy Fruit Thai se développait rapidement, longue et très asymétrique. Chaque semaine une nouvelle branche latérale apparaissait dans une poussée de croissance, rivalisait et battait tout méristème existant (tige principale), et devenait le méristème temporaire jusqu'à ce qu'un autre poussant plus vite le rattrape. Les feuilles sont très longues et minces, avec jusqu'à 13 folioles, au contour net.

La Juicy Fruit Thai nécessitait de une à 19 semaines de floraison en indoor. Outdoor, elle était fumable, mais sous-développée et feuillue, à la fin Septembre. De petits buds se développaient en Octobre, murissaient et gonflaient en Novembre. Je n'ai jamais cultivé la Juicy Fruit outdoor au-delà de la mi-décembre, dans une serre, et elle aurait pu continuer plus longtemps.
 
Le principal inconvénient de culture de la Highland Thai, après son abondance de feuilles, était son hermaphrodisme. Bien que peu de graines aient été trouvées, et que les plantes cultivées à partir des graines produisent des quantités moindres de graines, la totalité des plantes était hermaphrodite. De plus, beaucoup de fleurs mâles étaient stériles sur certaines des plantes, ou sur certaines parties de certaines plantes.
 
Sur l'ensemble des variétés qui j'ai travaillées à 45°N, cette thaïlandaise produisit quelques-unes des herbes les plus puissantes. Ce produit était purement cérébral, mais mentalement dévastateur en quantité, avec absolument aucune limite. Une fois, un ami fumeur expérimenté et moi avons testé jusqu'où nous pouvions aller avec cette Juicy Fruit maison.
 
Je me rappelle parvenir à couler le 14e bong et être totalement incapable de continuer. Ma coordination et ma perception de la profondeur étaient tellement faussées que j'étais physiquement incapable d’attraper le bong! L'expérience rivalisait avec une prise trop importante de LSD, provoquant une incapacité du genre psychédélique. Pourtant, c’était aussi particulièrement agréable, divertissant et éducatif en même temps. J'ai eu les yeux scintillants pendant un jour ou deux ensuite.

L'arôme est une attaque ultra-douce de fruit tropical et le goût s’exprime aussi bien au niveau du bud que de la fumée.
 
 
Chocolate Thai

La Chocolate Thai était toute autre. La Chocolate Thai arrivait en larges bâtonnets enveloppés avec une profonde et riche couleur de café torréfié ainsi qu’un un arôme de café-chocolat qui était céleste. Mon avis personnel – et incertain – est que la Chocolate Thai était une variété de plaine.
 
Le produit importé était unique non seulement pour son arôme et sa saveur, mais aussi pour sa force. Le high était onirique, ensommeillé, narcotique, durable et constant. L'arôme possédait une attirance profonde, riche de chocolat.

Les graines, dont bon nombre étaient de noir pur, étaient extrêmement petites et rondes. Elles étaient peu nombreuses et seules quelques-unes germèrent. Les plantes qui survécurent étaient terriblement difficiles à cultiver, et toutes étaient hermaphrodites. Les feuilles étaient longues, sombres et minces, avec des trichomes apparaissant très tôt. Cette souche a été croisée avec succès avec la Highland Oaxaca pour créer ce qui allait être connu sous le nom de Purple Thai.
 
 
Vietnamienne

Il y avait un peu d'herbe vietnamienne dans les années 70, principalement des récoltes précoces de feuilles mal curées. Néanmoins, elle avait une qualité propre avec une pointe de piquant, une saveur acidulée et un high frais. C’était une bonne herbe, mais je ne l’ai jamais cultivée.
J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles une souche vietnamienne a été cultivée dans le Triangle d'Emeraude dans les années 70 et au début des années 80.
 
 
Herbe trempée à l’opium (Opium Soaked Herb)

Un élément était ajouté à certaines cargaisons d’herbes thaï dans les années 70: "l'eau précoce" (early water). Un sous-produit de l'héroïne, l'eau précoce était l'eau résiduelle après avoir été utilisée pour créer l'héroïne à partir de l'opium brut. Elle contient tous les constituants de l'opium, moins l'héroïne.
 
L'herbe t thaïlandaise curée était trempée dans cette eau et séchée à nouveau pour absorber les alcaloïdes opiacés. Le résultat a été un high recherché par certains, mais souvent trop fort pour ce qu’on demandait. Un tel lavage peut être agréable, mais certaines herbes étaient saturées, ce qui a causé un dilemme pour ceux qui commençaient à tournoyer après seulement quelques bouffées sur un joint.
Herbes Spéciales
 
 
Black Magic African

Cette herbe est la plus forte de toutes. Bien que je n'ai fumé cette Black Magic qu'un nombre très limité de fois, et que je n'en ai jamais eu personnellement plus d'un joint, je pense qu'il faut la mentionner. J'ai eu une fois l'occasion de voir un sac de cette herbe qui appartenait à quelqu'un d'autre. Ça ressemblait à des feuilles noires et pourries, les quelques feuilles intactes étaient froissées, en plus d’une poignée de poudre noire. Elle n'avait pas d'odeur particulière que celle douce et épicée du foin moisi, et se roulait mieux en sticks fins.
 
La fumée était un peu rude, mais avec une saveur riche et très profonde. Je me souviens aussi qu’elle produisait beaucoup de fumée blanche. Quoi qu'il en soit, ce truc était dangereux! Je me suis souvent demandé si c’était vraiment de l’herbe pure. J'ai, cependant, testé le même produit en provenance de différentes sources à des moments différents, et c’était chaque fois la même histoire.
 
C'était de la Black African équatoriale, l'herbe supposée d'une tribu quelconque, d'un groupe pygmée, ou d'une autre origine tout aussi incroyable! C'était probablement une plante indigène d'Afrique centrale. Un stick entre trois ou quatre personnes était plus que suffisant. C'était vraiment l'herbe la plus dévastatrice et enivrante au niveau de la conscience que j'ai jamais fumée.
 
Je ne me souviens pas m’être évanoui ou d’avoir perdu conscience, mais il fallait du temps avant de revenir. Ce truc seul pouvait t’amener à atteindre 3,5 plus sur l'échelle psychédélique de Shulgin! (http://lucid-state.org/forum/content.php/903-echelle-de-ShulginLien – NDT)
Je n'ai jamais été en mesure d'acquérir des graines du Noir africain, même si j'ai essayé. c'est l'une des quelques souches indigènes avec lesquelles je suis intéressé à travailler.
 
 
Durban Poison

L'herbe de Durban avait déjà atteint un niveau semi-commercial par le passé. Toutes les herbes sud-africaines du marché que j'ai essayées étaient un peu trop puissantes et trop speed. J'ai toujours ressenti ces palpitations cardiaques, comme avec les jamaïcaines. Il y a cependant un très grand nombre de personnes qui apprécient une herbe qui les transporte en pleine fête foraine, et dans ce cas la Durban est un choix très puissant.
 
Les graines de Durban que j'ai cultivées au cours de la 1ère moitié des années 80 donnaient des sativas moyennes à grandes avec des buds élancés, des plantes uniformes à la fois en structure et en récolte. Bien que la production était bonne, l'arôme était piquant, astringent, une odeur chimique qui brûlait les narines et les sinus.

Le high était intense et puissant mais pas particulièrement agréable. Ainsi j'ai écarté la Durban de mes travaux de breeding.
La Vénézuélienne

Il y eut quelques excellentes herbes vénézuéliennes brièvement disponibles au milieu des années 70, pour 50 à 70$ l'once. Elles étaient assez semblables aux meilleures colombiennes ou mexicaines commerciales du moment. Mais d'une couleur jaunâtre brillante, elles n'étaient pas aussi compactes, rendant les bourgeons plus fluffy que dans les habituelles cargaisons compactes.
La fumée était douce, épicée à l’exhalaison, signe manifeste d'un bon séchage. Le high était également un peu plus plaisant que la plupart des variétés commerciales.

Malheureusement, je ne suis jamais parvenu à faire pousser aucune des innombrables graines de Vénézuélienne alors disponibles. Je reste curieux de savoir comment elles se comporteraient en indoor et en extérieur.
 
 
Indian Elephant & Buddha Sticks*

Il y avait de petits approvisionnements d'herbe indienne entre la fin des années 70 et le début des années 80. Ces sticks* étaient caractérisés par leur grande taille par rapport aux Thai.

Des deux, le Buddha Stick* était de couleur plus claire, et plus doux, avec une saveur particulière de genévrier. Il était très stimulant en bouche. Les sticks* Elephant étaient les plus larges, faisant parfois plus d'une once, et les plus sombres. Entre les deux, je préférais le Buddha car il était plus cérébral et planant, mais l'Elephant Stick était également un produit excellent et puissant.
J'ai pu faire pousser certaines graines de Buddha Stick. Cela donnait une herbe à la senteur piquante de genévrier et de réglisse. La plupart des plantes poussaient en buisson de taille moyenne, dont beaucoup, mais pas toutes, étaient hermaphrodites. Le temps de récolte était moyen aussi, 10 à 12 semaines en intérieur, finissant en extérieur de la toute fin Octobre à Novembre, à une latitude de 45° Nord.
 
J'ai baptisé cette souche Gin Blossom et j’en cultivais un peu à cette époque. Je n’ai arrêté la Gin Blossom seulement quand j’ai reproduit la saveur dans des lignes de Blueberry.
 
 
Panama red

D'après les informations que j'ai recueillies, Panama Red provient de quelques cultivateurs courageux qui ont bravé la marée de l'oppression et cultivé en quantité de bonnes veilles graines de souches Colombian Red à Panama, un pays idéalement situé, ainsi que dans les îles alentours.
Situé seulement entre 8 et 9° Nord, ce paradis tropical possède une côte sur le Pacifique et la mer des Caraïbes, séparées d'une faible distance, mais par un haut relief. La Panama Red dont je suis coutumier est similaire à la Colombian Red, mais plus aérée, pas autant compressée. Elle possède une saveur des îles unique, avec une montée sativa douce et épicée. Certains l'appellent la Tequila de l’herbe ("the Tequila of herb") car elle produit une défonce qui diminue fortement les inhibitions, créant un désir de consommer toujours plus jusqu'à ce qu'il soit trop tard !
 
D'après certains buveurs, la Panama Red ne se marie pas très bien avec l'alcool, mais pour la plupart elle offre un high festif et plaisant.
J'ai cultivé des graines de Panama Red à plus d'une occasion. Les plantes de moyenne taille avaient le côté buissonneux de la Colombian Red, avec un peu plus d'hermaphrodisme, et un cycle de floraison très long (12 semaines en intérieur, maturation fin Novembre en extérieur). Malheureusement, c'était à l'époque où je cultivais également la fameuse Highland Thai et de nouvelles plantes afghanes qui étaient tellement uniques, nouvelles et puissantes, que j'en ai négligé la Panama Red.
 
 
 
Le Haschisch
 
Le Marocain

Le hash marocain est le ciment de l'Afrique du Nord. On le trouve partout, du brun foncé au bien jaune or, avec une saveur de cuir épicé bien à lui. Presque tous les haschischs marocains sont tamisés et pressés. Bien que moins puissant que la plupart des hash noirs, ce produit coûte moins cher et tend à se diffuser toujours plus au fil du temps.

Les plantes marocaines sont plus petites et ont été amenées à pousser dans une grande promiscuité, produisant ainsi une unique tige de chanvre surmontée d'une bud dense et résineux. C'est visiblement un croisement sativa/indica.
 
 
Lebanese Red and Blonde

La libanaise est un autre croisement sativa/indica de petite stature et densité. Un peu plus petite et touffue que la marocaine, elle a une tonalité rougeâtre et foncée.
Le légendaire hash Red Lebanese s’est fait sa place tout seul. Red Leb avait une saveur et un arôme particuliers de pin et de genévrier, dont la fumée exhalée rappelait le cuir, fort et piquant. C'était irritant pour les sinus et les voies nasales.
 
En général le Red Leb était tamisé puis pressé, sauf dans le cas de la légendaire Red Lebanese Honey Oil. Cette célèbre huile, dont j’ai pu profiter de 1973 à 77, était à part entière d’une autre classe. Elle avait une odeur piquante de genévrier et de cèdre bien à elle. C'est la substance cannabique la plus puissante et dilatant le plus les poumons que j'ai jamais rencontrée. Acheter ces pipes en verre spéciales pour l’huile s’était avéré inutile, car personne ne pouvait prendre la moindre aspiration de ce truc.
 
L'huile devait être disposée sur le papier à rouler, sur le côté d'une cigarette, ou bien être coulée dans un peu d'herbe grâce à une flamme. C'était vraiment des plus délicieux. Les huiles maison isomérisées des années 80 furent bien pales en comparaison de la fantastique Red Leb.
 
Le Lebanese Blonde, "le hash du travailleur", était d'un niveau inférieur au Red, tout en étant moins cher. Il était moins dense, faisant apparaître le gramme plus gros, et donnant une impression illusoire d'économie. Un bond "Blond" avait du caractère, et arôme et un parfum d'épices et de bois, en plus d'un goût boisé très clair. Le high était un peu plus fort qu'avec le Red, un avantage de plus pour les travailleurs.
 
 
Népalais : Nepalese temple balls

Les bouddhistes ont une formule : "Puissent tous les êtres vivre heureux". Ils ont également un hash qui permet de la mettre en pratique : Celui qui tombe de leurs doigts noirs, haut dans l'Himalaya. Une autre de mes fumées favorites de tous les temps.
 
Le Népalais fait partie des hash les plus cérébraux. Un voyage cérébral puissant mais néanmoins plaisant à chaque bouffée. C'est un des hash les plus euphorisants que j'ai essayé. Le goût est à la fois épicé, fruité et terreux, un des arômes de haschisch les plus agréables. La plupart des Népalais sont fabriqués par frottement, bien que des voyageurs m’aient confié que des variétés tamisées et pressées sont également disponibles.

En 2 mots : Nepalese Temple Ball est un hash les plus euphorisant, au goût des plus fruités et des plus plaisants, d’une qualité supérieure, qu'il m'ait été donné d'expérimenter.
 
 
Afghan et Hindu Kush

Dans le prolongement de la grande crête de l'Himalaya vers l'Ouest et le Nord se situent un ensemble de zones montagneuses qui définissent les frontières nordiques de l'Afghanistan et du Pakistan. Enclavée au milieu de ces montagnes se trouve la petite région du Cachemire et les montagnes Hindu Kush. Cette région pourrait bien être la plus ancienne zone de production de haschisch au monde, peut-être son lieu de naissance !
 
Les plantes de cette région, de variété indica, ont été cultivées et croisées par les hommes depuis l'Antiquité. Petites, denses et vigoureuses, avec de sombres et larges feuilles, ces plantes tirent le meilleur de ces hautes montagnes dont le climat ne permet qu'une saison courte. Elles ont été croisées pour produire de grandes quantités de résine glandulaire facilement détachable, idéale pour la production de haschisch. Les méthodes de production locales incluent à la fois le frottement et le tamisage/presse.
 
Le hash afghan, et la plante indica dont il provient, possèdent un effet plus sédatif, rêveur et narcotique comparé aux sativas. C’est le cas des plantes d'Afghanistan et de l'Hindu Kush qui sont cultivées sur la côte Nord Ouest du Pacifique depuis 1978.
Je pense que la plupart des indicas devraient servir uniquement au haschisch, où leurs excellentes caractéristiques s'expriment.
De grosses quantités de graines afghanes transitaient en contrebande vers le Triangle d'Emeraude en 1978. La production commerciale de ces variétés commença juste après. Il y eut peut-être des essais plus précoces avec des graines afghanes dans la région, mais personne n'en avait jamais fait une production en quantités commerciales avant 1978.
 
Les herbes insulaires
 
L'Hawaïenne (Hawaiian)

La Hawaïenne est un vrai classique. Il y a quelque chose de spécial avec les bonnes herbes des îles, et Hawaiian est une des meilleures. Cultivée correctement en extérieur, elle offre un magnifique bouquet unique d'épices fruitées, comparable à la douceur des meilleurs Thaïs, mais avec une sorte de goût piquant.
 
La bonne herbe hawaïenne a toujours été une expérience puissamment dévastatrice pour moi. Elle est très psychédélique et introspective, contemplative et intensément méditative. Une promenade avec le roi, une danse avec la reine, un couché de soleil sur la plage ! Ah! L’hawaïenne !... (Références musicales certainement. Phrase originale : A Walk with the King, a Dance with the Queen, and a sunset on the beach! Aah... Hawaiian!)
 
J'ai essayé d'égaler l'effet de l’Hawaiian sur le continent, en extérieur aussi bien qu'en intérieur, sans succès. Tout ce que j'ai cultivé à partir d'hawaïennes s'est avéré vraiment très loin de la qualité de leurs parents. Et ce sur trois générations de tests. La récolte des graines d'Hawaiian était comparable à celles des meilleures plantes d'un stock de Colombiennes moyennes !
Cela m'a amené à une réflexion au sujet d'Hawaï : tout ce qui y pousse donnera quelque chose d'unique et de qualité relativement haute. Hawaï est juste un de ces lieux spéciaux, je pense.

J'ai vidé de mon jardin toutes mes tentatives de breeding avec la Hawaiian depuis 1983. C'était une plante jolie et robuste cependant, et également une bonne productrice. Simplement pas si impressionnante une fois cultivée loin de son environnement.
 
 
Jamaican Lion's Herb

Ce n’est qu’à de rares occasions que j’ai pu goûter de l’herbe jamaïcaine vraiment agréable. Ces rares échantillons vinrent directement d'amis qui connaissaient des cultivateurs là-bas. C'était semblable à l'effet de l'Hawaiian, avec un sentiment d'excitation à te couper le souffle plus important.
Le problème que j'ai rencontré avec la Jamaïcaine commerciale est qu’elle est trop forte et trop speed. La Jamaïcaine est réputée pour son effet vivifiant, ce que je ne peux pas nier. C'est une herbe cardio-stimulante, et j'ai un cœur sensible. Je suis donc toujours prudent avec les échantillons de ganja jamaïcaine commerciale que j'essaie.

Exactement comme les Hawaïennes, les variétés jamaïcaines s'expriment peut-être mieux dans leur environnement naturel, car j'ai eu peu de succès à produire des spécimens corrects. Aussi bien en indoor qu'en extérieur, la Jamaïcaine se comporte et finit comme une Colombienne moyenne. Peut-être toutes les herbes insulaires sont elles ainsi uniques.
 
 
Manille : Philippine Thrilla

Les Philippines sont un autre archipel connu pour sa production de bonne herbe. J’ai eu une fois à la fin des années 70 une petite quantité de ce qui était supposé être de l’herbe des Philippines. Elle avait un arôme d’agrume prononcé qui donnait une fumée épicée et un high cérébral. Je ne l'ai jamais cultivée, et n'ai donc rien à rapporter sur les plantes elles-mêmes. L'herbe était une sativa vert clair et graineuse, donc il y a de l’espoir que quelqu’un ait tenté l’expérience avec ces variétés.

*Stick : désigne la présentation de l’herbe à la fin des années 70 lorsque les buds étaient embrochées sur les tiges (http://en.wikipedia.org/wiki/Thai_stickLien wikipedia).

A.5. Comment gérer les sativas et obtenir les buds ultimes - 2002
 
 
Pour bien comprendre les principes supportant le breeding du cannabis, vous devez tout d’abord être familier avec les termes de bases de génétique. « Génotype » est la composition génétique et chromosomique de n’importe quel individu – c’est le code génétique. « Phénotype » est l’expression du type corporel, de la structure et de l’apparence de l’individu, résultant de l’interaction du génotype et de l’environnement.
 
Des conditions environnementales spécifiques sont souvent nécessaires pour obtenir certaines expressions phénotypiques à partir d’un génotype donné. Si les nutriments disponibles, les heures d’ensoleillement, ou d’autres conditions ne sont pas disponibles, alors le développement de la plante ou de l’animal sera altéré. Ces conditions sont appelées « gâchettes environnementales ».

Deux individus avec le même génotype peuvent avoir des phénotypes très différents lorsqu’ils sont cultivés dans des environnements très différents.
 
Indoor vs Outdoor

En termes de croissance et de reproduction du cannabis, il ya une nette différence entre les environnements intérieurs et extérieurs. Peu importe où on est sur la planète, l'environnement intérieur est habituellement beaucoup plus limité que l’environnement extérieur.
Par rapport à la grande variété de conditions disponibles à l'extérieur, l'environnement intérieur peut être considéré comme relativement fade et générique. L'environnement des serres, en particulier lorsqu'elles sont éclairées électriquement en appoint est peut-être l’installation la plus proche d'un mariage heureux entre les deux espaces.
 
Trois sous-espèces

Il est utile de se mettre d'accord, du moins en théorie, qu'il existe trois sous-espèces distinctes du genre cannabis - Sativa, Indica et Ruderalis.
Cannabis Sativa est la variété équatoriale que l’on trouve principalement autour de 30 degrés de latitude nord ou sud. Les Sativas sont généralement de haute taille, de 7 à 30 pieds (1 pied = 28cm), ont de nombreuses branches longues, des feuilles étroites et mûrissent lentement.
 
Les variétés de Cannabis Indica se trouvent généralement dans les zones situées entre 30 et 50 degrés de latitude nord ou sud. Les Indicas sont généralement beaucoup plus petites que les Sativa, seulement de trois à cinq pieds de hauteur. Elles ont des branches moins nombreuses et plus courtes que les Sativas, les plus longues sont au bas de la plante, avec des feuilles beaucoup plus larges. Elles murissent également plus tôt et plus rapidement que les Sativas.
 
Cannabis Ruderalis pousse naturellement au-delà des 50 degrés de latitude nord (les steppes de Sibérie). Les Ruderalis sont les plus petites, les moins touffues, et les plus rapides à maturation.
 
La fin des spots (sweet spots)

Jusqu’à la fin des années 1970, pratiquement tous les produits disponibles dans le commerce de cannabis provenait des grands espaces outdoor. Beaucoup de ces variétés ont été cultivées dans leur région d’origine depuis l'Antiquité, mais depuis l'avènement des bateaux à voile une plus grande diversification et une meilleure distribution de l'herbe s'est produite.
 
La plupart du cannabis disponible était également très bien acclimaté à sa région d'origine. Certains lieux ont tendance à produire des types d'herbe tout à fait uniques et désirables qui ont été nommées selon chaque région. J’appelle ces régions de production de cannabis de haute qualité spots (« sweet spots »). Les produits venant de ces spots au cours de cette période ont été parmi les meilleures herbes jamais disponibles.
 
Une série de phénomènes se sont produits à la fin des années 1970 et début des années 80, qui ont depuis révolutionné l'industrie du cannabis. Cette série d’événements comprenait la croisade de la sensimillia, les lampes à décharge à haute intensité (DHI), l'introduction de la génétique Indica, couplé avec les lois draconiennes sur le cannabis qui ont forcé l'industrie du cannabis a devenir un milieu underground. Jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité une telle diversité génétique du cannabis fut cultivée dans des conditions intérieures génériques. Les résultats de ce phénomène ont fait des ravages sur le patrimoine génétique du cannabis.
 
Le chemin de la fadeur

Comme les Indicas, la sensimillia et l’éclairage HID devenaient prédominants, il est devenu évident que les variétés Sativa étaient très difficiles à produire sensimillia en quantités commerciales en indoor. La maturation rapide, la structure dense des buds et la facilité de cultiver les Indicas les ont bientôt amené à dominer la scène indoor.

Un autre facteur qui a contribué à la désirabilité en indoor des Indicas était sa nature «dioïque» en lignée pure (truebreeding), ce qui signifie que les plantes individuelles ont tendance à être un male exclusivement ou une femelle exclusivement, mais pas les deux. En revanche, les variétés Sativa montrent de nombreuses tendances hermaphrodites en indoor, avec des fleurs mâles et femelles sur la même plante. (Mon opinion est que les souches sauvages de cannabis Sativa sont principalement des lignées pures hermaphrodites.)

Comme la production outdoor diminuait en raison de lois intolérantes et la guerre aux drogues, la production intérieure de phénotypes Indica est devenue la base de la culture commerciale. Le chemin de la fadeur générique avait commencé.
 
Bien que certains cross Sativa / Indica rivalisaient en saveur et en high cérébral avec des Sativa tout en ayant la structure des buds Indica, cet avantage ne durait que quelques générations. Sauf si une personne vise la conservation d'un caractère très particulier par breeding, les croisements au-delà de la septième génération à partir du cross P1 Indica / Sativa d'origine perdent beaucoup de leur charme d'origine et de leur désirabilité. Le clonage, cependant, permet de prolonger le potentiel d'une plante donnée.
 
Ruderalis: mythe et abus de langage

Comme les cultivateurs d'intérieur tentaient d'améliorer leurs lignées génétiques par le breeding, un autre phénomène intéressant s'est produit: La Ruderalis. Bien qu'il existe une variété sauvage identifiée comme Ruderalis en Russie ("Ruderalis" en russe veut dire "au bord de la route") qui pousse très petite et mûrit très vite, je doute sérieusement que la rumeur rapportant que quelqu'un soit allé en Russie pour recueillir des graines de cette variété dans le passé. Ou, si quelqu'un a réellement fait tout le chemin jusqu’en Russie pour trouver, rassembler et passer en contrebande des graines aussi « rustiques » (Rudy), je suis désolé pour la perte de temps. Il aurait pu trouver la même chose sans valeur à Minnesota, à Saskatchewan ou à Manitoba avec beaucoup moins de tracas.

L'origine de la Ruderalis d’Amérique du Nord est probablement la suivante: Après que les variétés Indicas sont arrivées aux États-Unis et ont été incorporées dans le pool génétique, de nombreux breeder ont commencé à croiser les premières plantes arrivant à échéance les unes avec les autres dans l'espoir de raccourcir le cycle de maturation.

Il suffirait de quelques générations pour que les affreux phénotypes Rudy commencent à s'exprimer. Par affreux, je me réfère à un fort manque de puissance et / ou de désirabilité. Je sais, j'ai été moi-même coupable de cette pratique. Il ne m'a pas fallu longtemps pour réaliser que c'était une énorme erreur en ce qui concerne la qualité et la puissance du produit des générations futures, et toute reproduction ultérieure de cette lignée a été interrompue.

Beaucoup de ces rusticités (rudies) manipulées ont été mises sur le marché libre entre 1981 et 1986. C'est peu après cette période que les journaux de l'époque (Sinsemilla Tips et High Times) ont publié des articles sur la possibilité d'une variété nouvelle merveilleuse pour la culture intérieure: La Ruderalis à floraison très rapide (fast-blooming). La rumeur se répandait tel un mythe impropre. Par conséquent, il serait peut être plus approprié de dire que le phénotype Ruderalis Indica a été extrait à partir des génétiques Indiennes, via la culture et l’environnement indoor.
 
La même chose s'applique à la plupart des variétés à dominance Indica disponibles aujourd'hui. Les breeders dont les sélections ne visaient qu’une floraison ou une croissance plus rapide passent souvent à côté de quelques-unes des caractéristiques les plus fines et les plus subtiles disponibles en croisant certains génotypes. Mon conseil aux breeders est d'attendre jusqu'à ce que le produit fini soit convenablement testé avant de tirer des conclusions concernant les candidats souhaitables pour le breeding à venir.
 
L'expression phénotypique

La malléabilité de l'expression phénotypique parmi les cross Sativa / Indica doit également être noté. La variabilité de l'expression phénotypique au sein de la génération F2 d'un véritable cross P1 polaire (pure Sativa / Indica pure) est tout à fait phénoménale. Les cross de deuxième génération F2 présenteront toute la gamme de possibilités entre les parents d'origine : extrême Indica, Sativa extrême, et tout le reste.
 
Toutefois, indépendamment du phénotype particulier choisi parmi ces cross F2, les générations futures peuvent dériver radicalement. En fonction de la présence (ou de l'absence) d'un certain nombre de facteurs environnementaux, un phénotype Indica F2 peut être amené vers des traits Sativas, ou un phénotype Sativa F2 peut être amené plus vers une expression Indica. La clé réside dans les conditions environnementales.
 
C'est ce qui distingue les croisements de lignées pures, acclimatées depuis longtemps, dans les régions d'origine des variétés – en particulier les Sativas tropicales et équatoriales – des croisements qui ont eu lieu depuis. Les anciens spécimens ont une diversité de génotypes beaucoup plus étroite, et donc un phénotype plus précis que leurs croisements contemporains en dépit des conditions environnementales. Il appartient aux futurs aventuriers d’opter pour les meilleures conditions environnementales, ainsi que d’adopter les meilleures considérations génétiques possibles, afin de ressusciter les heureuses fleurs légendaires d'autrefois.
 
Induction des Sativas

Après de nombreuses années d'expérience personnelle de breeding en indoor comme en outdoor, je suis d'avis que les deux facteurs les plus influents impliquant la variation et l'expression phénotypiques lors des projets des breeding indoor sont la photopériode (heures de lumière par jour) et l’angle de la lumière par rapport à la croissance des plantes.
 
Plus précisément, je trouve que l'influence la plus puissante vers le phénotype Indica dominant est le cycle traditionnel de croissance18/6 et le cycle de floraison 12/12. Le cycle 18/6 croissance et 12/12 floraison est une tentative, quoique pauvre, d’imiter la photopériode typique de la production Indica. C'est ma conviction que ce cycle de lumière influence fortement l’expression phénotypique Indica.
Les caractéristiques phénotypiques Sativa se manifesteront sous une photopériode plus équatoriale, plus proche d'un cycle de 13/11 croissance et d'un cycle 11/13 floraison. Il s'agit de la plage de temps de lumière à utiliser pour obtenir une expression plus Sativa dominante de vos plantes.
 
En ce qui concerne la formule exacte de photopériode que j’intègre dans mes régimes de culture / breeding, à l'heure actuelle cela restera un secret commercial. Mon conseil est d'expérimenter avec différentes photopériodes, de prendre de bonnes notes et de faire attention. Évitez les photopériodes 18/6 et 12/12, tout en modifiant les temps un peu différemment à chaque cycle de reproduction jusqu'à ce que des résultats plus souhaitables dans le produit fini et dans leurs progénitures soient notés. Voici un indice: travaillez par incréments d’une demi-heure ou un peu moins, et bonne chance!
 
Caractéristiques Indica et Sativa.

Angle de Lumière

L’appellation angle de lumière se réfère simplement à l'angle physique de la source lumineuse dont la croissance de la plante dépend. Peut-être la plus grande différence entre les environnements intérieurs et extérieurs a à voir avec l'angle de la lumière reçue par la plante. C'est aussi l'une des plus grandes différences saisonnières entre les régions productrices de Sativa et celles productrices d’Indica.
En extérieur, la source de lumière principale est le Soleil, avec une influence mineure venant des surfaces réfléchissantes à proximité. Lorsque la plante pousse plus haut et plus large à l'extérieur, l'angle de la lumière du soleil varie très peu par rapport à la croissance des plantes.
 
Les changements saisonniers dans l'angle de la lumière augmentent plus on s'éloigne de l'équateur. A l'équateur, il ya le moins de changements saisonniers, seulement environ 20°, alors qu'au 45e parallèle ce changement atteint 45°. A la 45e latitude, le soleil d'été est haut dans le ciel tandis qu’au début du printemps et à la fin de l'automne le soleil vient de beaucoup plus bas dans le ciel. Le plus on s’éloigne de l'équateur, plus la différence en ce qui concerne les changements saisonniers d’angle de la lumière est importante.
 
À l'intérieur, les lumières vont généralement de quelques centimètres à plusieurs mètres de la plante. Lorsque la plante grandit, sa relation physique à l'angle de la lumière de l'ampoule change considérablement. La plupart des chambres de culture de marijuana ont des plafonds relativement bas, par conséquent, en élevant les bulbes on peut maintenir un angle similaire de la lumière au début, mais finalement l'angle change. Les mêmes différences peuvent être notées chez les plantes directement en dessous de l'ampoule et les plantes à l'écart de la chambre, plus éloignées de l'ampoule.

Les light rails circulaires ont tendance à imiter l'été arctique et créer un signal confus totalement inconnu de la Sativa équatoriale. Les light rails droits sont plus propices à induire le phénotype sativa.
 
Aromatiques et saveurs

Beaucoup de cultivateurs d'intérieur essaient de placer leurs plantes au plus près possible de la source de lumière. Bien que cela puisse augmenter la production de masse à la fois des budss et des trichomes, je trouve que cette pratique tend à détruire la plupart des qualités aromatiques plus fines de l'herbe.
 
Les buds trop près de la lumière ont tendance à ne rien exprimer au-delà des arômes de citron / lime tout en bas du spectre fruité. Parfois, les aromes ne sont pas meilleurs que chimique / astringent, en particulier ceux sous HPS. Les arômes fins de baies préfèrent une plus grande distance de l'ampoule, et se manifesteront plus fortement sous des systèmes HUV MH (High Ultraviolet Metal Halide), en particulier pendant les derniers stades de la floraison.

Quelque chose qui ressemblerait à un gymnase avec de hauts plafonds et de super lumières 5000W accrochées loin des plantes, réglées à une photopériode adaptée aux Sativas, serait l'ultime set-up de culture de marijuana pour amadouer les phénotypes Sativa.
 
Le spot idéal

Rien ne pourra jamais rivaliser avec les spots en plein air pour la production de cannabis de qualité . Espérons qu’ un jour, quelque part, quelqu'un sera assez audacieux et chanceux pour s'en tirer avec le rétablissement de certaines des grandes lignes génétiques dans leur région d'origine spécifique, aux fameux spots (sweet spots).

Les variétés de Sativas équatoriales sont intéressantes pour la production d'herbe de qualité (Thaïlande, Oaxaca, la Colombie, l'Afrique centrale, etc) alors que les zones Indica sont plus renommées pour la production de haschisch. Certaines régions du Népal peuvent produire à la fois du haschisch excellent et de bons buds Sativa, avec certaines plantes qui vivraient plus de deux ans!
 
J'espère que je vivrai assez longtemps pour vivre une fois de plus la joie associée à des produits à base d'excellentes herbes venant des grands spots régionaux de l’ancienne tradition. Cela fait bien longtemps et j’attends ce jour.

A.6. Mutants - Article IC mag
 
 
Irrégularités et anomalies générales du cannabis en relation à la ségrégation transgressive.
 
Certaines des lignées de cannabis de la "Blue Family" (True Blueberry, Grape Krush...) sont connues pour exprimer de façon occasionnelle des anomalies et irrégularités variées. La principale anomalie rapportée de ces lignées est celle des feuilles de type "krinkle" (ce sont des feuilles « froissées » *...NdT) Aussi considérée comme une forme de bigarrure (coloration inégale en rayure, NdT) cette irrégularité comporte habituellement un vrillage ou une contorsion le long de la moitié de la feuille (divisée par la veine centrale). Cette anomalie affecte habituellement environ 5 à 20% de l’échantillon donné, selon la variété (True Blueberry = 5 à 10 %, Grape Krush = 10 à 20 %). Ce trait en particulier n'affecte pas le rendement ou la santé globale de la plante. C'est juste un simple défaut de forme, particulier à cette lignée de cannabis.
 
C'est important de connaitre les différences entres de simples et de plus complexes mutations. Les simples difformités et les anomalies sont des phénomènes assez communs, tandis que la mutation génétique est de loin plus rare et profonde. La plupart des expressions irrégulières dans certaines des lignées de la famille Blue sont de simples difformités. Très peu sont de véritables mutations brutes, ces dernières étant habituellement stériles ou non viables (habituellement <1%).
 
Je pensais auparavant que les difformités constatées dans certaines lignées de cannabis étaient obligatoirement le résultat de traitements mutagènes tels que la colchicine. La bigarrure par exemple est un symptôme typique de ce traitement. Si un tel procédé à été employé sur les variétés de cannabis avec lesquelles j'ai travaillé, je suppose que c’était dans les lignées Thaïs d’où la plupart de ces traits semblent provenir. Il y a cependant un autre aspect à considérer à propos de ces anomalies, aspect que l’on appelle la ségrégation transgressive.
La ségrégation transgressive concerne la situation où la progéniture d'un croisement de deux parents P1 distincts exprime des caractéristiques allant au-delà de ce chacun des parents P1 peuvent exprimer. Un bon exemple en botanique est celui de la famille du chou, où le brocoli, le chou de Bruxelles et le chou-fleur proviennent tous du même chou de rivage insignifiant. C'est ce niveau de diversité que j’ai observé chez les F2 et chez les croisements ultérieurs des plantes avec lesquelles je travaillais.
 
La combinaison de deux variétés d'indica et de sativa pures, uniques et distinctes, entraine des variations extrêmes chez les F2 et chez les générations ultérieures. C'est alors que les anomalies, les irrégularités, les excentricités et les effets de la ségrégation transgressive sont repérés et isolés. C'est parmi cette immense diversité que de nouvelles lignées passionnantes sont découvertes et isolées.

De simples irrégularités dans la forme des feuilles ne sont pas une raison pour abandonner une lignée particulière, et sont même peut-être une indication de quelque chose qui vaille le détour. Suggérer que ces anomalies sont d'une quelconque manière nuisible au gène-pool du cannabis revient à penser que le brocoli, le chou-fleur et le chou de Bruxelles sont d’une certaine manière nuisibles à la famille du chou.
[Aparté : Ce qui a pu être vraiment nuisible au gène-pool du cannabis fut l’introduction « bon gré mal gré » des gènes indicas ou proches dans les régions équatoriales – dans les 80’s. Les tropiques sont prédisposés à la prise de position agressive d’espèces et de sous-espèces dominantes. C’est ce qui a pu arriver aux excellentes landraces sativa d’autrefois – en parallèle de la sélection humaine visant à des variétés indica plus productives. Espérons que ce phénomène sera relativement court lorsque la sélection humaine revalorisera les souvenirs presque perdus des landrace sativa adorées. ]
 
Les différences structurales notées chez certains individus issus de la famille Blue telles que la forme des feuilles, les feuilles "krinkle" (« froissées ») ou les variations de couleurs, ainsi que les qualités esthétiques de base telles que la gamme de saveurs et de goût, les problèmes de durée, de tolérance et même de la durée de conservation sont très certainement les résultats de la ségrégation transgénique.
Aucune de ces anomalies mineures n'est de quelque façon nuisible au gène-pool global du cannabis. Il y a des exemples très rares d'individus extrêmement déformés et chétifs. Tout ceux que j'ai pu rencontrer étaient stériles ou non viables. Cependant, certains ont produit des herbes les plus uniques que j'ai jamais goûtées en terme de saveur, de puissance et d'effet. Malheureusement, ces anomalies extrêmes sont non seulement rares et stériles, mais sont également presque impossibles à bouturer.
 
Gardez bien en tête que mon objectif de breeding principal en travaillant avec les herbes les plus fines est le produit fini. Tous les autres facteurs, tels que structure, couleur, taux et mode de croissance, forme des feuilles, saveur, taille, caractéristiques de floraison, et parfois même la puissance (SVP référez-vous à mes autres articles et à mon livre où je développe le débat "puissance fade vs qualité supérieure") sont moins intéressants. Mon second objectif est la diminution voire l'élimination des hermaphrodites. C'est principalement pour la communauté des cultivateurs indoor, puisque je suis convaincu que les lignées "pures" (truebreeding) équatoriales (sélectionnées et produites à l'extérieur) sont toutes atteintes de monœcie à un certain degré. C'est la qualité du produit fini qui est le but principal de tout mon travail. Les considérations structurales sont seulement prises en compte après que la variété ait passé le test "Body / Head" (stone / high).
 
Veuillez aussi noter que je me considère plus comme un artiste que comme un scientifique. Je respecte la science pour ce qu'elle est (de la discipline et du contrôle) et j'apprécie son utilisation, mais pour moi cela reste simplement un outil de plus avec lequel on peut créer. Ceci étant dit, permettez-moi d'ajouter que la plupart des principes scientifiques (les recettes précises) que j’utilise pour atteindre mes objectifs (découvrir, créer et produire de l'herbe vraiment bonne) restent globalement des mystères pour moi. J'ai eu la chance de goûter tellement d’herbes vraiment bonnes que je suis sûr de moi lorsque j’identifie ce que je considère être vraiment une bonne herbe, et ce, avec ou sans la science. Je suis cependant curieux, comme le sont beaucoup, en ce qui concerne les observations scientifiques, les disciplines et les découvertes qui soutiennent cet objectif.
 
Toujours en visant cet objectif, il y a quelques points que je voudrais tenter de clarifier ci-dessous.
 
La Purple Thaï: Comme je l'ai déjà dit, la Purple Thaï est un croisement entre une Highland Oxaca Gold exceptionnelle et une Chocolate Thaï vraiment bizarre.
 
La Chocolate Thaï était une des plantes les plus difficiles à cultiver. Elle était sombre, très asymétrique et elle ne conservait que très rarement une tige principale bien identifiée pendant longtemps. Elle était difficile à bouturer et très hermaphrodite, et produisait au mieux de petits buds fluffy (très peu compacts, NdT). L'herbe produite par la Chocolate Thaï passait le test (la progéniture était aussi bonne, si ce n'est meilleure que les parents), mais avait d'autres problèmes (de structure et d’hermaphrodisme). Elle était également similaire en terme de puissance à la Highland Thaï, concernant la force, la durée, et le type d'effets.
 
La Highland Oaxaca était une plante différente structurellement, (haute, avec une tige principale bien marquée, symétrique, avec moins d’hermaphrodisme et des buds mieux formés). Les deux furent croisées et les graines issues de ce croisement donnèrent la fameuse Purple Thaï, que j’ai pu utiliser pendant un temps.
 
La Purple Thaï exprimait la symétrie et la désirabilité de l'Oaxaca, avec la puissance et la coloration sombre de la Chocolate Thaï - le meilleur de chaque univers donc, et son hermaphroditisme était bien plus gérable. Elle se bouturait facilement. Les plantes issues de ces graines remplissaient les conditions du test en étant des progénitures d’égale ou de meilleure qualité en terme de produit fini. Personnellement, je préférais le produit fini de la Purple Thaï à celui de la Chocolate Thaï, non seulement pour sa façon de pousser mais aussi et surtout pour son effet global. L'originale Highland Oaxaca produisait le produit fini le plus désirable, selon mon opinion, et devrait encore être reproduite pour que je sois vraiment satisfait.
 
Donc techniquement, la Purple Thaï n'était pas un véritable P1 landrace acclimaté. Cependant, mon avis est qu’elle remplissait son rôle car elle était très régulière quant aux gênes sativas qu’elle portait et transmettait (presque comme la Highland Thaï). C'était aussi celle qui se rapprochait le plus des charmes de l'Highland Oaxaca en terme de produit fini.
 
La Highland Thaï pourrait probablement être originaire de Birmanie (aujourd’hui Myanmar), les frontières entres les deux pays ayant été irrégulières et changeantes. D'autres systèmes de drainage de la région mènent à l'Himalaya Oriental, ce qui signifie que la "Highland Thaï" peut être originaire de différents lieux. La région de l'Himalaya toute entière représente peut-être la plus grande concentration de spots de rêves dans le monde, beaucoup dignes d'exploration. La Highland Thaï évolue tout comme la Chocolate Thaï, asymétrique, avec plus d'élongation – surtout dans la structure des buds.
 
La différence de produit fini entre la Highland Thaï et la Purple Thaï était que la Highland Thaï était plus puissante, et la Purple Thaï plus "douce" ("douce", kind en anglais, signifie plus confortable, plus facile à supporter, notamment pendant le trip). Une autre façon de le dire est que la Highland Thaï a plus "de verve", est plus "effrayante", alors que la Purple Thaî était plus "relaxante" ou "joyeuse". Aucune n'a de limite de montée ou une tolérance notable, et elles procurent toutes deux des effets durables. Toutes les deux partageaient un phénotype similaire aux saveurs sucrées/fruitées qui était assurément Jus de Fruit / Tutti-Frutti – la femelle absolue pour sélectionner et croiser (note: cela venait des plantes cultivées localement en Oregon, indoor & outdoor).
 
S’il faut un indice concernant le Saint Graal équatorial telles que l'Highland Oaxaca ou la Santa Marta Gold (variétés d'Amérique du Sud et Centrale), une saveur particulière qui ne trompe pas vient à l'esprit: ces effluves de cèdre / d’encens / de bourgogne / florales avec des notes sous-jacentes épicées et appétissantes. Le café, le chocolat, et le tabac fin étaient également présents, mais la douce fragrance de cèdres est l'odeur qui me rappelle le plus l'Highland Oaxaca et la Colombian Gold. La Thaï était plus complexe, avec plus d'aspects épicé / appétitif par dessus des effluves de Bourgogne finement distillé (venant probablement de la maturation), et une sorte d’arome de fleur fanée, doux-amer, que seules les herbes Thaïs avaient (parfois les Hawaïennes également).
 
Un autre aspect important à noter ici est que, de tout ce que je peux savoir sur le sujet, la plupart des sativas de haute qualité de cette période avait d'une manière ou d'une autre une forme ou une silhouette d'origine thaï (ou plus largement de la zone du Grand Himalaya, mais pour la simplicité nommons-les "Thai"). Cela inclut l'Oaxaca, la Colombienne, la Panaméenne, l’Hawaïenne et d’autres parmi les variétés de la fin des années 70. La plupart d'entres-elles sont supposées être originaires de stocks de graines Thaï. Après avoir essayé beaucoup de variétés des régions d'origines de l’époque, je dois bien admettre le phénomène : la majorité des superbes variétés d'Amérique Centrale, d'Amérique du Sud ainsi des îles sont très probablement d'origine Thaï. De même, la version actuelle de la "Sweet Skunk" (une erreur de nomination, assurément) montre des qualités particulières à la Thaï quand elle est cultivée jusqu'à une floraison complètement aboutie avec un long temps de maturation.
 
Par conséquent, il semble que la Thaï était l’élément fondamental des sativas commerciales de qualité des années 70's ("commerciales" est un mot-clé dans la phrase précédente car je suis sûr qu'il y avait / qu'il y a de nombreuses origines régionales différentes dans les herbes de haute qualité). Certains aspects d'acclimatation doivent avoir été responsables des différences subtiles (et celles moins subtiles) entres les nombreuses herbes de cette époque.
 
Ma définition de l'acclimatation est: La culture dans une région ou dans des circonstances spécifiques sur plusieurs générations (in-line breed, breeding en lignée pure) afin d'importer/de transmettre des caractéristiques spécifiques à la région ou aux circonstances – de préférence dans un spot privilégié pour l'herbe (sweet spot), par exemple la montagne Oaxaca (Highland Oaxaca). C'est une considération très importante concernant la future résurrection des variétés landraces.
 
[Aparté : Quand je travaillais avec ces sativas dans les années 70, elles étaient toutes cultivées à l'extérieur, ou sous de grands systèmes fluorescents, des ampoules de 2.4m fixées sur des planches de contreplaqué de 1.2x2.4m et suspendues par des armatures 5x10cm (évidemment avant l’apparition des éclairages HID). C'était aussi avant l'introduction des gènes Indica (Afghans), qui sont apparus commercialement en même temps que les lampes Haute Intensité (vers 1978-79).]
 
Les variétés Indica, ou "Afghanes" sont devenues disponibles dans le commerce à la fin des années 70, et représentaient l’exact opposé des Thaïs et autres sativas. Il est intéressant de noter que l'Afghanistan est situé au nord-ouest de l'Himalaya, alors que la Thaïlande (et la Birmanie) sont situées au sud-est. Petites, trapues, avec des feuilles larges, très symétriques et adaptées à un cycle de floraison court, c'est l'Indica qui a apporté l'odeur musquée "Skunk". Je dois dire que je n'étais pas un grand fan de la variété indica "Skunk" pure. C'est le premier responsable de la caractéristiques "couch-lock" (cassant, assommant, NdT) qu'on trouve dans beaucoup d'herbes aujourd’hui. L'indica a habituellement une limite assez basse en ce qui concerne la montée et une rapide augmentation de la tolérance. Pour faire court, cette herbe est ennuyeuse, fade et médiocre, sauf si l’on cherche à s’anesthésier (ou la production de hash).
 
Pour défendre l'indica, il faut dire que ces variétés permirent la naissance de l'industrie du cannabis indoor. Sans l'indica et sa floraison rapide, sa production de fleurs denses et sa stature courte, la scène de la culture intérieure serait bien différente aujourd’hui. Il était relativement évident de discerner les vertus et les responsabilités de l'indica pour ce qu'elles étaient. Il fallait travailler et se consacrer à éliminer le mauvais par sélection et à se battre pour ses avantages. La première vertu des indicas est leur contribution à la confection du haschich.
 
Un aparté intéressant concernant le schéma de breeding des indicas est la direction initiale du croisement. J'ai eu bien plus de succès avec le croisement Sativa / Indica (sativa femelle x pollen indica) qu’avec son croisement opposé Indica / Sativa (indica femelle x pollen sativa). Une fois encore, en visant prioritairement la qualité du produit fini chez la progéniture. J’ai trouvé mon "Saint Graal" via la diversité des croisements Sativa x Indica.
 
D'autres anomalies dues à la diversité extrême du cannabis incluent des exemples d’expression polyploïdes – de types triples et quadruples, jumeaux – y compris diverses formes de jumeaux unis ("siamois"), des phénomènes de double feuille et de double racine, avec des variations extrêmes dans l'odeur, la couleur et la saveur, etc...
 
Ainsi les succès de la ségrégation transgressive dépendent fortement des choix faits dans les générations P1 et F2. Ce sont les générations les plus importantes concernant la sélection globale. La direction du croisement P1 (indica/sativa ou sativa/indica) semble également jouer un rôle important dans la réussite de la création d'herbes de hautes qualités.

*crinkle veut dire froisser, plisser.

A.7. Connaissez votre défonce – 1999
 
 
Un palais (buccal) éduqué et perspicace est la compétence clé pour apprécier et breeder le cannabis.
 
Un palais éduqué

Le breeding et la production de cannabis de bonne qualité est plus un art qu’une science. Un esprit créatif et une bonne imagination sont nécessaires pour rencontrer le succès. Une autre condition est un palais très perspicace, capable de discerner et d’apprécier des variations subtiles en ce qui concerne le goût, l’odeur et l’expérience mentale.
 
Anatomiquement, le palais est situé entre la partie supérieure de la bouche et les passages nasaux. Les relations du goût et du palais sont complexes et mal comprises. Les papilles gustatives de la langue et de la bouche ne sont impliquées qu’en petite partie dans les mécanismes qui interprètent le goût et l’odeur.
 
L’odorat est le terme utilisé pour décrire le sens de l’odeur. Le bulbe olfactif est le capteur principal pour ressentir et interpréter les odeurs. Cet organe est situé derrière les passages nasaux – en haut de votre nez. Le sens de l’odorat est l’un des plus complexes que nous possédons, et le cerveau alloue une plus grande partie de sa structure à cette tache qu’à n’importe quel autre sens. L’odorat est lié à la mémoire de façon très proche, particulièrement aux anciens souvenirs. Anatomiquement, cette région est située entre le cortex et les lobes occipitaux, au-dessus et autour des oreilles jusqu’au sommet du crâne.
 
La recherche et l’expérience suggèrent que certaines personnes ont de meilleures aptitudes naturelles pour discerner le goût et l’odeur que d’autres. Le palais peut aussi être développé, éduqué et affiné.
 
Il y a beaucoup de points communs entre l’industrie du vin et l’industrie du cannabis. L’une d’entre elles est que ces deux industries utilisent des « experts du palais » pour identifier et discerner les nombreux traits désirables d’un produit. Cependant, à la différence du vin, le cannabis a un autre aspect à prendre en compte : le type d’expérience induite par le produit. Les expériences principales liées à l’alcool sont similaires (et la surconsommation peut être fatale) alors que le cannabis fournit une large palette d’effets et est non toxique.
 
Certaines herbes sont simplement plaisantes au palais mental mais peu gouteuses, alors que d’autres auront un excellent gout mais des effets moyens voire désagréables.
 
Les spectres d’expérience

Le premier spectre à considérer est l’expérience " up and down" (haut et bas). "Up" se rapporte aux effets stimulants du cannabis, tandis que "down" se réfère aux qualités sédatives. Les herbes Up ont tendance à égayer les dispositions et stimuler les émotions, à inspirer la sociabilité et la communication. Les herbes Down ont tendance à entrainer des effets sédatifs et dépressifs. Certaines personnes appellent les herbes stimulantes des herbes avec un high "cérébral" (head high) et les sédatives avec un high " corporel" (body high)*, et bien que ce soit en partie vrai cela peut également induire en erreur.
 
Les high cérébral et corporel constituent le spectre suivant de l’expérience cannabique. Généralement, les high cérébraux sont stimulant et les high corporels sont sédatifs, mais pas tous. Certains high corporels sont stimulants et certains high cérébraux sont déprimants. J’ai essayé une fois une herbe terriblement source de paranoïa mentale qui avait également de grandes qualités sédatives (couch-lock). Je l’appelais Boo-Goo.
 
De précoce à tardive, la récolte va influer le spectre cérébro-corporel exprimé par une certaine plante, la recolte la plus tardive tendant à procurer des effets plus corporels et sédatifs. Cependant, je pense que certains aspects de ce spectre sont hérités génétiquement.
Ensuite viennent les aspects de durée. Certains cannabis vont être actifs sur une durée très courte (15-30 min) tandis que d’autres variétés durent plus longtemps (6-7h). Une fois encore la production, la récolte et les techniques de maturation peuvent influer sur certains aspects de ce spectre, mais la majeure partie est innée.
 
Pour moi, l’aspect le plus important à considérer dans l’expérience cannabique est la tolérance. Il s’agit de la capacité du produit à fournir la même expérience avec la même quantité dans le temps – le facteur d’épuisement. Quand je dis « dans le temps », je veux parler de longues périodes : mois, années, décades…
 
La plupart du cannabis que je vois sur le marché aujourd’hui a un facteur de tolérance très mauvais – un épuisement rapide avec la nouveauté du produit durant moins d’une semaine. Le modèle de breeding de Luther Burbank doit être employé ici et aucune expression de tolérance à votre produit ne doit être tolérée. C’est un exemple où l’intolérance à la tolérance est tolérée – bon, assez !
 
Un autre aspect de la tolérance est le "plafond". Cela se rapporte à quelle hauteur (ou quelle distance) on peut aller avec la variété. Combien pouvez-vous consommer avant que cela ne fasse plus d’effet ? La plupart des indicas ont un plafond assez bas de moins de 10 bouffées ("hits", en pipe, NdT). Pour moi c’est environ 5 bouffées en une session de fume. Si je fume plus de 5 bouffées d’une indica forte, je ne vais pas me rendre compte des effets au-delà du plafond, ou je vais m’endormir.
 
Certaines sativas ont des plafonds vraiment hauts, ou semblent même ne pas en avoir du tout ! Cela veut dire que le plus tu consommes, le plus haut et le plus loin tu vas. La Oaxaca Highland Gold, la Black Magic African et l’Highland Thaï sont quelques unes des herbes que j’ai pu essayer au plafond très haut ou inexistant.
 
L’aspect final des effets cérébraux à prendre en compte lors de l’échantillonnage des variétés pour le breeding est la tendance à induire de l’anxiété. Certaines variétés vont augmenter l’anxiété alors que d’autres la diminueront. C’est aussi vrai pour d’autres émotions, que certaines variétés vont supprimer alors que d’autres vont augmenter leurs intensités. Généralement les variétés cérébrales et stimulantes sont celles qui peuvent produire de l’anxiété non désirée, mais ce n’est pas toujours le cas. Des buds maturées trop vite ou une récolte extrêmement précoce sont des facteurs qui contribuent à augmenter l’anxiété de l’herbe, mais ce trait est également de nature génétique.
 
Goût et goûteurs

Les palais physiques du cannabis ajoutent une autre dimension à l’équation. Le goût est un facteur important pour déterminer la désirabilité de la plupart des cannabis. La palette de saveurs exprimées par le genre cannabique est extraordinaire. Aucune autre plante sur la planète ne peut égaler la cacophonie d’odeurs et de goûts disponibles chez le cannabis. Ce seul fait devrait intéresser les chercheurs de différents domaines.
 
La palette d’odeurs et de goûts possibles qu’un humain peut ressentir est large et complexe. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a créé un graphique olfactif totalement utilisable, mais Ann Noble a développé une « roue des aromes » habile pour l’industrie du vin, qui m’a inspirée afin de développer un graphique olfactif du cannabis. Comme la roue de Ann, au centre se trouvent les aromes basiques comme "fruité", floral", "épicé", "acre", et s’évasent vers des aromes plus spécifiques à l’extérieur. A l’extérieur de "fruité" on trouvera "baies", "agrumes", et plus loin à l’extérieur d’"agrumes" on trouvera "citron", "citron vert" et "orange".
 
Les principaux aromes du cannabis sont : boisé, épicé, fruité, terreux, acre, chimique et végétal – une large palette, vraiment. Les aromes plus spécifiques concernent le pin et le cèdre pour la catégorie "boisée", moisi et poussiéreux pour "terreux", myrtille et mangue pour "fruité", et beaucoup d’autres. La plupart des aromes sont possibles par la combinaison de variétés. La plupart de ces variétés s’exprimaient mieux et étaient mieux acclimatées quand elles étaient cultivées outdoor dans leur région d’origine, ou terre natale.
 
Notez que l’arome et la saveur varient selon les différentes étapes de la vie de la plante. Les arômes d’un bud vivant sur la plante, d’un bud sec et curé, et de la fumée à l’inhalation et à l’exhalaison peuvent toutes être différentes les unes des autres. Mon objectif numéro un en tant que breeder est la qualité du bud parfaitement mur, parfaitement récolté et parfaitement curé et l’expérience qu’il induit.
 
Je recommande fortement l’utilisation de "goûteurs" pour aider à analyser les qualités lors d’un smoke test. Je préfère des anciens hautement éduqués, aguerris et critiques car ils ont tendance à être les plus utiles dans leurs analyses et commentaires. S’il y a le moindre inconvénient dans le produit, comme de l’arythmie, de la tachycardie, de la paranoïa, ou autre, les goûteurs anciens et expérimentés seront les premiers à le notifier. De la même façon, si c’est un produit exceptionnel, les goûteurs anciens et expérimentés ont toutes les chances d’être les premiers à l’apprécier. De plus, les ainés apprécient toujours un bon médicament.
 
La meilleure façon d’éduquer et d’entrainer le palais est à travers l’expérience. Malheureusement, il y a eu une forte baisse dans la variété des produits disponibles au public. La plupart des cultivateurs commerciaux se préoccupent plus de la quantité que de la qualité, et en conséquence une fadeur générale s’est développée.

*En français, on utilise principalement les termes "high" pour les herbes stimulantes et "stone" pour les sédatives. NdT

A.8. Récoltez votre herbe
 
 
Il y a plusieurs points importants à considérer quand on choisit le moment optimum pour récolter sa récolte de cannabis. Il y a différents facteurs à considérer selon qu’on soit en indoor, en outdoor. Il y a la différence de temps de floraison et d’effet final entre les sativas et les indicas.
 
Il y a la différence entre une récolte précoce ou une récolte tardive pour encourager respectivement un high cérébral ou un high corporel. Il y a l’aspect chimique parce que ce que l’on considère vraiment en parlant de "maturité" se réfère directement à la nature chimique et l’état de la plante lors de la récolte. Enfin, mais pas le moins important est le concept de "fenêtre de récolte", par lequel je vais commencer.
 
La Fenêtre de Récolte

Ce terme définit la période durant laquelle la plante est à son maximum de maturité. La fenêtre "s’ouvre"lorsque la plante est juste mure. Quelque part le long de la ligne la plante devient trop mure, ce qui signifie la "fermeture" de la fenêtre.
 
Pour la plupart des indicas cultivées en indoor, la fenêtre de récolte dure environ deux semaines plus ou moins quelques jours pour de nombreuses variétés. Indoor, si l’on passe directement d’un cycle 18/6 à un cycle de flo 12/12, la plupart des indicas nécessiteront huit semaines pour être pleinement matures.
 
Pour l’outdoor, je ne peux parler que de mon expérience et des périodes de floraison au niveau du 45e parallèle. Au 45e parallèle, j’ai remarqué que la plupart des indicas atteignent la fenêtre début Octobre, parfois fin Septembre, et courent jusqu’à fin Octobre, parfois même en Novembre en serre ou les années clémentes. Ma période favorite pour récolter une bonne Blueberry Indica outdoor est entre la seconde et la troisième semaine d’Octobre.
 
Pour les sativas, indoor ou outdoor, la fenêtre peut être ouverte beaucoup plus longtemps. Certaines sativas nécessitent plus de 13 semaines pour murir en intérieur. En outdoor elles peuvent atteindre Novembre et même Décembre, si les conditions sont correctes (à nouveau, près du ou au 45e parallèle).
 
High cérébral ou stone corporel ?

Une considération importante est la préférence de chacun pour un effet "cérébral" ou plutôt "corporel". Un bon high cérébral peut positivement influer l’état mental de l’utilisateur comme un psychédélique ; alors qu’un bon high corporel est plus similaire d’un effet narcotique. Généralement, les highs cérébraux seront plus up (~ haut, positif, joyeux, NdT) et les high corporels plus down (~bas, négatifs, dépressifs, NdT). En gros un bon mélange sain des deux est un bon objectif à atteindre.
 
Les sativas et une fenêtre de récolte précoce auront tendance à produire un high cérébral, tandis que les indicas et une fenêtre de récolte tardive auront tendance à provoquer des high corporels. Cette règle à la louche énoncée, vous pouvez obtenir à peu près ce que vous voulez. C’est-à-dire, si vous préférez un high cérébral très psychédélique, alors une sativa récoltée de bonne heure devrait être le mieux. Si vous voulez un high corporel très narcotique, alors une indica récoltée très tard ira probablement le mieux. Pour les effets avec le-meilleur-de-chaque-univers, des tests avec des sativas récoltées tardivement ou des indicas récoltées de bonne heure sont habituellement intéressants à réaliser.
 
Grossissez vos buds

Lorsque l’on parle des nombreux high ressentis selon différents produits, on note les variations dans la chimie de la plante. Les produits chimiques que l’on apprécie sont produits dans les trichomes glandulaires réticulés, le long des surfaces des bourgeons floraux (calices), des bractées, des feuilles et des tiges, à partir de la quatrième semaine de floraison. De plus en plus de trichomes se développent alors que la plante murit.
 
Je recommande très fortement que l’étudiant sérieux en cannabis acquiert une loupe éclairante de grossissement x30. On peut les trouver dans la plupart des magasins électroniques, souvent pour moins de 15$. A l’aide de la loupe on peut apprendre à connaitre plus en détail le développement et la maturation des trichomes.
 
En ce qui concerne les trichomes, les grands avec des têtes bulbeuses, claires et gonflées sont ceux à observer. Une plus grande concentration entraine une plus forte puissance.
 
Cycle de maturité de la plante

Commençant à la troisième ou quatrième semaine du cycle lumineux de floraison, les trichomes glandulaires réticulés vont commencer à se former le long des feuilles, des fleurs, des bractées et des tiges. Au même moment, de plus en plus de fleurs (également appelées calices) se développent en grappes de fleurs denses.
 
Les pistils des jeunes fleurs sont d’un blanc brillant et deviennent rouge-marron avec l’âge. Les pistils et les fleurs se développent du bas de la bud vers le haut. Les pistils les plus vieux et les plus bas deviennent rouge-marron. Pour la plupart des indicas cela arrive vers la sixième semaine de floraison. C’est à partir de ce moment que les calices commencent à gonfler.
 
Le gonflement des calices est un indicateur majeur du pic de maturité. Les calices les plus vieux et les plus bas gonflent les premiers et le gonflement fait son chemin vers le haut de la plante vers les fleurs les plus hautes et les plus jeunes. Au pic de maturité, environ 90% des calices auront l’air grainés, ils sont si gros. 75 à 90% des pistils seront devenus rouge-marron également. Pour une indica classique, cela arrivera dans la septième semaine du cycle de floraison.
 
A la fin de la huitième semaine, la plupart des calices seront gonflés et un accroissement du développement des trichomes aura revêtu la plupart des buds. C’est maintenant que le développement d’un palais perspicace entre en jeu pour déterminer le meilleur moment pour récolter. Souvenez-vous – la patience est une vertu et souvent une discipline.
 
Les signes de maturité pour la plupart des Sativas sont fortement similaires, mais étendus sur une plus longue plage de temps. Parfois, certaines Sativas ont des fenêtres de récolte qui s’ouvrent et se ferment. C’est-à-dire que, pour une semaine environ la plante peut montrer des signes de maturité.
 
Cependant, une semaine après la plante a une poussée de croissance, qui baisse le ratio trichomes-fibre et la puissance globale pour un temps. Habituellement un regain de croissance est ensuite suivi d’une augmentation des trichomes correspondante. A nouveau, le temps et l’expérience sont les principes clés.
 
Changement dans la composition chimique

Alors que la plante murit dans sa fenêtre de récolte, sa composition chimique change. Alors que la fenêtre se ferme, les composants les plus désirables commencent à se décomposer en d’autres moins attractifs. Tout d’abord le THC se décompose en CBNs et CBDs.
 
Quelle combinaison chimique particulière est la plus désirable est essentiellement une affaire de goût et de choix qui se développent avec le temps et l’expérience. La personnalité et l’environnement jouent également un rôle important pour déterminer quel type de produit est le mieux apprécié.
 
Des high cérébraux plaisants sont souvent désirables pour des occasions sociales, tandis que des Indicas narcotique récoltées en fin de fenêtre pourront être plus adaptées en tant qu’herbes médicinales du soir. Le point principal est que ces différences sont chimiques par nature et plus de recherche est nécessaire pour comprendre complètement le phénomène.

A.9. Laissez les respirer !
 
 
Une ventilation adaptée et la circulation de l’air sont essentielles pour la culture de saines et heureuses plantes.
 
Un aspect important à considérer pendant la culture indoor est une ventilation appropriée, une bonne circulation de l’air et le contrôle de la température. Cela devient particulièrement nécessaire lorsque l’on travaille avec des lampes supérieures à 400W en puissance, dans de petits espaces, lorsque la température dépasse les 32°C (90°F), ou lorsque l’humidité est trop importante.
 
La température parfaite

Bien que le sens du toucher soit suffisant pour jauger du "climat parfait" pour une plante donnée, il n’y a pas de vrai substitut à une jauge thermomètre/hygromètre.
 
Les thermomètres sont bon marché et suffisamment précis pour notre utilisation. J’utilise habituellement plusieurs thermomètres en différents endroits dans et autour de la salle de culture. Aux alentours de 32-35°C (90-95°F) se situe la température maximale absolue que vos plantes vont tolérer. La température parfaite serait quelque part entre 24 et 29°C (75-85°F). Des pics à 38°C (100°F) sont acceptables pour la plupart des variétés, mais pas plus d’une demi-heure environ. Et seulement au-dessus du sol.
Les racines et l’aération

La zone principale à propos de la température concerne les racines des plantes. Idéalement, les racines doivent être maintenues à une température constante en dessous de 21°C et au-dessus de 10°C (70-50°F) tant que possible. Le fait que l’air chaud monte et que l’air frais descende est à notre avantage dans ce cas. De même, les plantes se rapprochent des sources lumineuses les plus importantes durant le cycle de floraison et elles sont habituellement assez larges pour aider à ombrager et rafraichir les zones racinaires.
 
Néanmoins, certaines pièces génèrent suffisamment de chaleur et nécessitent un ou des ventilateurs de circulation distinct(s), spécialement dédiés au système racinaire. Un thermomètre pour le sol est aussi un sage investissement.
 
Une aération correcte des sols organiques est cruciale dans les zones de haute température et haute humidité. Perlite et vermiculite sont des astuces ici – ajoutez-en plus au sol si besoin. Dans les systèmes hydroponiques assurez-vous que la température de la soupe est inferieure à 21°C (70°F). Si nécessaire, placez le réservoir hors de la salle de culture.
 
Ventilateurs centrifuges (ou extracteurs) et ventilateurs domestiques

Il y a de nombreux types de ventilateurs et d’agitateurs d’air disponibles sur le marché. La plupart des ventilateurs peuvent être achetés au magasin domestique proche. Une bonne recherche et des courses réfléchies mèneront aux meilleurs achats. Une planification attentive aidera à éviter de couteuses erreurs.
 
En utilisant la règle "l’air chaud monte, l’air froid descend", chacun peut trouver la bonne solution.
 
Les deux types de ventilateurs les plus communs sont les extracteurs (cages d’écureuil) et ce que j’appelle le "ventilateur domestique commun" (en boite ou oscillant). Chacun existe dans toutes les formes et toutes les tailles. En général, les extracteurs déplacent l’air vers et en dehors de la pièce, tandis que les ventilateurs domestiques communs bougent l’air vers le haut, le bas et autour de la pièce. Il y a également des petits ventilateurs "muffins" qui peuvent être utilisés pour différents usages comme ventiler le réflecteur ou en système de ventilation passive.
 
Un système de ventilation passive déplace l’air ou bien vers ou hors de la pièce (pas les deux). La pièce n’est pas close et ainsi l’échange d’air est possible librement de l’intérieur et de l’extérieur de la pièce.
 
Les ventilateurs centrifuges* ou extracteurs (cages d’écureuil)

Les extracteurs sont les ventilateurs les plus populaires pour déplacer de larges volumes d’air vers ou hors de la pièce (de pièces). La position commune pour ce ventilateur est à l’intérieur de la pièce, tout en haut, soufflant vers l’extérieur. Cela aidera à évacuer l’air chaud. Cette méthode est ce qui est utilisé pour stimuler l’intraction passive d’air frai grâce à des aérations découpées dans le sol ou le bas des parois afin d’accéder à l’air frais hors du volume de culture.
 
D’autres matériels comme les gaines d’extraction ou les ventilateurs plats peuvent être utilisés pour mieux accéder à l’air frais et sec à l’extérieur de la salle de culture. C’est un simple pas en avant dans ce type d’installation d’ajouter un ou deux ventilateurs oscillants sur le sol, dirigés vers le haut peu importe la direction, pour aider à faire circuler l’air frais vers le haut et autour des plantes. C’est le plus simple des systèmes de ventilation et il fonctionne plutôt bien. Choisir l’extracteur adéquat est une étape vers le succès.
 
Mesurer les mouvements de l’air

Les extracteurs sont évalués par le volume d’air mis en mouvement en mètres cube par heure (pied carré par minute en système anglophone, NdT) ou CMH. Un extracteur avec un débit de 10 mètres cubes/heure est capable de déplacer 10 mètres cubes d’air par heure. Une pièce de 2 x 3 m et de 2.5m de hauteur contient 2.5 x 2 x 3 mètres cubes, c’est-à-dire 15 mètres cubes d’air. Il faudra a un extracteur de 10 mètres cubes / heure 40 minutes pour faire entièrement circuler le volume d’air de la pièce. (L’exemple a été adapté en système métrique et les valeurs ne sont là que pour l’exemple du calcul, les extracteurs sont usuellement de beaucoup plus grande capacité, NdT).
 
De façon générale la plupart des extracteurs déplacent moins d’air que leur capacité nominale CMH à cause de frottements ou de salissures. De plus gros extracteurs seront plus efficaces. Des potentiomètres ou "contrôle de volume" peuvent être installés sur l’alimentation électrique des plus gros extracteurs pour ajuster la vitesse. Cela permet un contrôle plus spécifique du volume d’air et de la extraction.
 
Automatisation

Un système d’extraction idéal utilise l’automatisation sous forme de thermostats et de régulateurs. Un thermostat, comme le thermostat domestique habituel, allumera l’extracteur à une température fixée, et l’éteindra à une autre. C’est-à-dire, un capteur allumera les extracteurs autour de 30°C (86°F), et les éteindra si la température descend sous 21°C (70°F). Un growshop bien achalandé et moderne aura plusieurs types de thermostats disponibles pour plusieurs systèmes.
 
Boites et oscillants

Les ventilateurs communs de saison estivale existent dans de nombreuses formes et tailles. Les plus communs étant les boites et les oscillants. Les ventilateurs boites sont évidents. Ils peuvent être utilisés de nombreuses manières, selon l’innovation et l’imagination de l’utilisateur. L’expérience tirera le meilleur de ces machines.
 
Les ventilateurs oscillants sont peut-être le système le plus efficace pour faire circuler l’air dans la pièce. Le mouvement d’aller-retour du ventilateur est très bon pour la le développement des plantes. Ces ventilateurs repoussent les mousses anaérobiques en rafraichissant constamment les zones potentielles d’air stagnant. Il y a également des modèles qui se fixent au mur. Les centres commerciaux d’aménagements domestiques proposent de nombreux types et styles de ces ventilateurs, certains vraiment peu chers.
 
Attention cependant aux ventilateurs oscillants très bon marché (et même à tout ventilateur bas de gamme) qui ont tendance à ne plus fonctionner après un certain temps. Ils peuvent être potentiellement dangereux s’ils restent branchés alors qu’ils ne fonctionnent plus.
Ainsi il est sage de vérifier ses ventilateurs (et tout le matériel électrique d’ailleurs) régulièrement aussi souvent que possible.
 
Les nuisances sonores

Un problème des ventilateurs est le bruit. Certains ventilateurs, notamment les extracteurs, peuvent s’avérer trop bruyants dans certaines situations. Il s’en trouve de meilleure qualité, plus silencieux – mais il faudra bien sûr payer plus. Cela aide également de fixer le ventilateur directement sur le support ou l’armature principale, par au moins deux des trous de support, et même plus de préférence.
Des amortisseurs en caoutchouc ou des joints peuvent être facilement préparés et utilisés sur les trous de support ou autour de la surface de montage. Maintenez les pales du ventilateur suffisamment lubrifiées également.
 
Haute humidité

L’humidité est un autre facteur qui influence la qualité et la quantité de la récolte. En général, une humidité haute (plus de 80 ou 90%) est mauvaise. Elle inhibe la transpiration des plantes et finalement peut empêcher toute croissance. Les mousses et les champignons adorent l’humidité également. Notez qu’un air chaud retient plus d’humidité qu’un air plus froid.
 
Il y a quelques gestes simples qui permettent de réduire l’humidité. Tout d’abord et avant tout, gardez la pièce aussi sèche que possible. Lorsque vous arrosez, utilisez exactement ce dont les plantes ont besoin. Pompez, siphonnez ou serpillez toute eau restante et évacuez-la de la pièce.
 
Conserver la pièce de culture propre aide également. Les moisissures aiment se cacher et restent dans les matériaux tels que les feuilles mortes, la saleté répandue ou n’importe quel déchet. Ainsi, conserver une pièce propre et sans déchet aidera à maitriser et éviter les moisissures et les organismes tels que les mousses, les champignons et les bactéries.
 
La température et le niveau d’humidité affectent directement l’aptitude de la plante à métaboliser les nutriments et les compléments tels que les engrais ou le dioxyde de carbone.
 
Si ces actions ne baissent pas suffisamment l’humidité, la seule solution sera un déshumidificateur. Cependant, ils coutent cher, consomme beaucoup d’électricité et produisent de la chaleur. Ces facteurs sont à considérer avant de se décider à en utiliser un ou non.
Ventilation et circulation sont essentielles

Une ventilation adéquate et la circulation de l’air sont essentielles au maintien des environnements de culture indoor sains. La règle de base est de sortir l’air chaud et humide et de faire venir l’air sec et frais autour des plantes et de leurs racines. De nombreux ventilateurs et appareils sont disponibles dans cette optique.
 
Une préparation attentive, des recherches de base et des achats réfléchis fourniront tout ce dont on a besoin pour obtenir le frais et le sec nécessaire, et l’expérience affinera le système pour obtenir l’environnement intérieur le plus parfait possible.

A.10. Germination et mise en pot - 2000
 
 
Germination des graines

Ma méthode préférée pour la germination de graines est la méthode de l’essuie-tout mouillé. Prenez six feuilles d’essuie-tout blanc (sans impression) et pliez-les en un carré d’environ 7 x 9 cm (environ 24 couches d’épaisseur). Trempez le bloc dans de l’eau pure et placez les graines dans le pli central, avec douze couches dessus et dessous.
 
Maintenez le bloc humide et les graines vont généralement germer en un à dix jours. (En certaines occasions j’ai eu des graines qui demandaient deux semaines pour germer, alors soyez patient !). Je trouve que la meilleure température pour la germination de la plupart des graines est autour de la température moyenne de la pièce de culture (21-25°C ou 70-78°F). Bien que des températures plus élevées puissent accélérer le temps de germination, la chaleur va également augmenter les niveaux de moisissure, de champignon et de bactérie. Conservez un œil prudent bien ouvert dans des situations plus chaudes.
 
Germes à coquille

Un conseil supplémentaire pour les graines qui ne veulent pas sortir de leurs coquilles. Les graines vont germer, le germe va allonger ses racines et se transplanter correctement. Cependant la coquille de la graine ne va pas tomber du germe d'elle-même. La coquille donne l’impression de durcir sur le sommet du germe, et peut entrainer sa mort si l’on ne gère pas la situation correctement.
 
Je me suis rendu compte que ces rares anomalies ont besoin d’un coup de main pour se débarrasser de leur coquille ou de leur gaine pour survivre. Il faut avoir un coup de main très délicat et très ferme à la fois pour enlever la coquille sans endommager ou même tuer la plante. Sous la coquille se trouve une gaine fine qui peut aussi nécessiter quelques efforts pour s’en aller. Comme d’habitude, la pratique est le meilleur guide pour cette aptitude.

Je voudrais également préciser que bien que ce phénomène soit rare, les plantes qui se développent à partir de ces germes têtus sont habituellement autant désirables. Ca vaut donc l’effort, notamment si vous voulez effectuer des croisements avec les germes.
 
Racines et pots

Au début, la graine se rompt, s’ouvre le long de sa veine et une racine blanche en sort. Je préfère attendre que la racine atteigne 2.5cm à 5 cm avant de transplanter le germe dans le sol (tout en maintenant le bloc d’essuie-tout constamment humide avec de l’eau jusqu’à ce moment).
 
Lorsque je mets les germes en terre, je préfère les ensevelir verticalement de façon à ce que la tête de la plante soit exactement au niveau du sol. Il est important d’arroser et de nourrir doucement les germes à partir de ce moment afin de ne pas trop perturber les nouvelles racines. Je trouve que la pipette commune est d’une grande aide pour ce faire.
 
La méthode pour planter que j’utilise est très basique et simple à comprendre. Je préfère utiliser des petits pots, 5-10cm. Les verres jetables en plastique de 0.4 à 0.6 litre sont un très bon substitut pour les pots. On peut les acheter en gros pour peu cher dans n’importe quel magasin. Il faudra leur percer au moins cinq trous de drainages dans le fond, ce qui se fait facilement avec une perceuse électrique et un foret de 6 à 9 mm. Percer 10 à 20 verres à la fois accélérera la manœuvre.
 
Le verre ou le pot est rempli du substrat, habituellement un terreau à fort taux d’azote pour la germination et le substrat est doucement mais consciencieusement tapoté et secoué pour bien remplir tous les espaces vides. Le niveau du sol doit au final être au deux tiers ou au trois quarts de la capacité du pot ou du verre. En d’autres termes, il doit y avoir un espace suffisant entre la surface du sol et le haut du pot ou du verre. Ceci pour ajouter du substrat plus tard lors que la tige principale pousse. Une fois le sol suffisamment tapoté et réduit à au moins deux tiers, il est temps de l’humidifier.
 
Plateau de culture et pipette

Je vais mettre de un à douze verres ou pots par plateau de culture (ou plateau). Ensuite, je remplis le seau ou le conteneur approprié avec le mix eau/nutriments. La pipette commune est le meilleur outil disponible pour détremper uniformément tous les pots. Pour des opérations de plus grande envergure, une pompe quelconque et des tuyaux seront nécessaires pour aider à l’arrosage.
 
Si le plateau de culture et les pots sont relativement propres, alors la solution en excès peut être réutilisée jusqu’à ce que le sol soit à son point de saturation. Juste avant ce point de saturation, j’utilise une baguette pour percer un trou, aussi profond que sont les racines du germe, au milieu du sol. Dans chaque trou, plus de solution nutritive est versée pour détremper complètement le substrat et le préparer pour le germe. Lorsque tout le plateau est prêt, il est temps de commencer à planter.
 
Prenez un germe à la fois de l’essuie-tout, en le tenant aussi doucement que possible par la tige sous la tête du germe, et transférez-le dans le trou humide pré-creusé dans le sol. Guidez avec attention l’extrémité de la racine tout le long du trou vers le bas, en utilisant la baguette si nécessaire. Soyez certains que l’extrémité de la racine est pointée vers le bas et non courbée vers le haut en ce que j’appelle une racine J. Les racines J peuvent être fatales au germe.
 
Une fois le germe dans son trou, la racine tout le long du trou vers le bas et la tête du germe au-dessus et aussi près de la surface du sol que possible, le sol peut être doucement tassé autour de la tige du germe pour le maintenir fermement en place.
 
L’eau et le sol

Ensuite les germes auront besoin d’être arrosés. Bien que le sol soit saturé au maximum, ce premier arrosage aide à stabiliser la racine dans le sol. A nouveau cela doit être fait doucement et avec précaution en utilisant la pipette (ou n’importe quel outil disponible pour arroser doucement) pour arroser. Une fois les germes sont proprement fixés dans le sol saturé d’humidité, ils n’auront plus besoin d’être arrosés jusqu’à ce que le sol sèche un peu.

Il est également important de ne pas laisser d’eau stagnante dans le plateau de culture. La pipette est également utile pour aspirer l’eau en excès en bas du plateau pour en accélérer le séchage. Cette pipette sert aux premiers arrosages, lorsqu’il est intéressant de manœuvrer doucement.
 
En une à deux semaines, les germes en bonne santé vont s’étirer et grandir au dessus du niveau du pot (ou du verre). C’est à ce moment que l’on peut ajouter du substrat pour aider le germe à avoir plus de stabilité et d’espaces pour ses racines. Cette astuce aide à gérer le problème des plantes hautes et dégarnies en leur donnant plus de support à la base pendant leur développement initial. Cette étape aide également et stimule une bonne croissance des racines. De nouvelles racines vont pousser et grandir à partir de la tige couverte par le sol en une à deux semaines.
 
Germination hydroponique

La germination hydroponique est très simple, il suffit de mettre la graine dans un cube de laine de roche ou dans une pastille de tourbe et de le/la maintenir humide. La graine va germer et raciner automatiquement dans ce substrat poreux et riche en nutriment. Attacher les plantes à des tuteurs sera la seule façon de gérer les croissances trop élancées ou trop dégarnies dans un système hydroponique.
 
La transplantation en système hydroponique est aussi assez simple. La pastille est placée dans un cube de laine de roche plus large ou dans un milieu de type gravier et les racines vont rapidement se développer dans le nouveau matériau. Les systèmes hydro nécessitent souvent des supports supplémentaires, tels que des piquets ou des tuteurs pour porter les lourds sommets aux tiges fragiles.
 
Quand transplanter

La transplantation devient nécessaire lorsque les racines débordent du substrat. Il suffit de vérifier les racines d’une ou de deux plantes. Lorsque le tas de racines blanches devient entremêlé, se développe en lui même et devient marronnasse, il est temps de rempoter. Un soin particulier doit être apporté au rempotage dans un contenant plus large pour éviter autant que possible le stress.
 
Je préfère rempoter lorsque le système racinaire est à moitié sec, un jour ou deux avant l’arrosage habituel. Le substrat du nouveau contenant plus large doit être saturé à sa densité maximale avec de l’eau enrichie en nutriments. Le tas de racines semi-sèches est mis fermement dans le substrat frais et saturé et le reste de l’espace dans le pot plus large est rempli d’un medium frais, semi-humide.
 
Idéalement, le nouveau substrat viendra de peu couvrir le vieux sol, et le sol moelleux est doucement tassé en place. Je secoue doucement le sol jusqu’à ce qu’il soit complètement en place et je nivèle la surface à la main. De même que pour la mise en pot initiale, la plante fraichement rempotée est arrosée jusqu’à son point de saturation. De nouvelles racines vont rapidement et avec enthousiasme trouver leur voie dans le nouveau substrat frais, et de leur croissance subséquente se développera la plante.
 
Bonne culture !

A.11. Tout est dans le timing !– 2000
 
 
Lorsque j’ai fait pousser pour la première fois de l’herbe au début des années 1970, la relation entre la période de lumière et la floraison était virtuellement inconnue du jeune cultivateur. Bien qu’High Times commença à être publié en 1974, le concept de ‘cycle de floraison’ n’était pas évident avant qu’Ed Rosenthal et Mel Frank publient leurs premiers travaux en 1976.
 
Auparavant, la plupart d’entre nous faisait pousser de grandes plantes, ou bien dehors, ou bien sous quelque forme de lumière artificielle, et consommait ce qui se présentait.
 
Ceux qui, suffisamment chanceux, pouvaient cultiver à l’extérieur jusqu’en Octobre étaient récompensés de bonnes surprises. Le reste d’entre nous apprenait dans la douleur ce qu’était de la pauvre herbe – une substance au gout agressif et déplaisant qui produisait peu de high mais un bon nombre de maux de tête. Lorsque Mel et Ed nous corrigèrent, la qualité de nos produits commença de s’améliorer.
 
Le Cannabis a besoin de murir proprement afin d’être valable. Les jeunes plantes grandiront avec vigueur, comme une herbe. Le jeune cannabis pourra fleurir pratiquement n’importe où, dans à peu prés n’importe quelle condition – mais cela requiert un environnement spécial, et de nombreuses circonstances positives, afin de murir correctement.
 
L’élément clé est le minutage du cycle lumineux. Comme les humains, les plantes ont deux mondes dans lesquels elles vivent : la nuit et le jour. Le jour quand il fait clair et la nuit lorsqu’il fait sombre. Une compréhension avancée de ce simple fait est crucial pour comprendre de manière plus complète la nature du cannabis.
 
La période végétative

Les germes, les jeunes boutures et les jeunes plantes sont dans une période que l’on appelle végétative (ou croissance, NdT). Cette période a une longue journée et une courte nuit, comme en été. C’est pendant cette période végétative que la plante croît le plus. De large feuilles se forment et fonctionnent comme des usines à sucre pour la plante, transformant la lumière en fibre pour croitre à nouveau. La plante a besoin d’utiliser autant de nourriture issue de la lumière disponible que possible, tant que possible.
 
C’est pourquoi des engrais très azotés sont si bénéfiques pendant cette période. L’azote, couplée avec de la lumière en excès, agit comme des blocs de construction pour la structure globale de la plante. Comme règle générale simple, en culture intérieure le cycle moyen pour la période végétative est de 18h ON et 6 heures OFF.
 
Changement vers le cycle de floraison

A un moment du développement de la jeune plante arrive le temps de commencer le changement vers ce qui est appelée le cycle de floraison. C’est pendant cette période que la plante déclare son sexe et produit de larges grappes florales qui deviennent les buds. Cette étape a une journée plus courte et une nuit plus longue, comme la fin de l’été et l’automne.
 
Les larges feuilles commencent à mourir et à tomber quand la plante transforme l’énergie qu’elle utilisait pour former ses feuilles et ses tiges afin de produire des grappes de fleurs. L’alimentation en lumière et en azote décroit, et la demande en phosphore et en potassium augmente pour nourrir ce processus.
 
Pendant la première période de la floraison, la plante va traverser ce qui semble être une explosion de croissance lorsque les tiges s’étirent pour profiter de la lumière qui, à l’extérieur, viendrait alors à un angle de plus en plus bas alors que la saison avance.
Les grappes florales se développent au niveau de la jonction des feuilles à la tige, appelée "nœud".
 
Les buds se développent d’abord au niveau du nœud puis progressent. Et, comme nous le savons tous, c’est uniquement les plantes femelles qui vont produire la sensimillia de haute qualité tant désirée. En indoor, le cycle habituel utilisé pour la floraison est 12 heures ON et 12 heures OFF.
 
En outdoor, le changement de cycle est graduel et lent, un peu plus chaque jour. La transition entre les étapes des plantes est donc plus continue et graduelle. En indoor, le changement de cycle lumineux est habituellement instantané : un jour dure 18h et le suivant, ainsi que tous ceux qui suivent, durent 12h.
 
Sous ces conditions la plante indoor est obligée de réaliser le changement rapidement, ce qui explique pourquoi la longueur moyenne du cycle de floraison en indoor est de huit à neuf semaines. Cette floraison forcée a ses avantages car la plante est poussée à être prête plus tôt, favorisant ainsi la production.
 
De façon assez surprenante, les plantes produisent la majorité de leurs fibres la nuit, ce qui peut aider à expliquer pourquoi de si petites plantes sont capables de produire autant de buds en une période relativement courte. Une plante en croissance bien formée de 15cm mise en floraison directement est capable de produire 30 à 60 grammes de produit fini en deux petits mois, avec la lumière, la nourriture et l’espace racinaire adéquats.
 
Nuits d’obscurité complète

Une chose importante à se rappeler à propos du cycle lumineux indoor est que la période obscure doit être absolue et non interrompue. La pièce doit être très attentivement close pour être complètement obscure quand la lumière est éteinte. La seule façon de le vérifier est de s’asseoir dans la pièce dans l’obscurité, ou bien pendant le jour ou bien avec de nombreuses lumières à l’extérieur de la pièce, afin de vérifier les fuites lumineuses. Un conseil : attendez que vos yeux se soient habitués à l’obscurité avant de déclarer la pièce bien hermétique.
 
Une fois que le cycle de floraison a commencé, il est important de ne jamais interrompre la période d’obscurité avec quelque lumière que ce soit, même pour une courte période. Cela pourrait interrompre le long et lent processus de changement que la plante a mis en place jusqu’à ce point. La plante peut réagir en recommençant le processus et ainsi repousser la maturation prévue.
 
Je ne comprends pas pourquoi les plantes en outdoor ne sont pas si sensibles à ces interruptions de la période nuit. Peut-être cela a-t-il à voir avec l’intensité lumineuse incomparable du soleil. Les étoiles, la lune et l’éclairage public brillant à travers les nuages bas des aires urbaines ne semblent pas perturber tant que ça les plantes outdoor. Quelle que soit la raison, les plantes indoor sont ultra-sensibles aux interruptions lumineuses de la période de nuit. Donc rappelez-vous de faire le noir complet dans la pièce et de le conserver.
 
Les variations des sativas

Un autre point à prendre en compte est que les variétés Indicas et Sativas différent dans l’expression de leur photopériode, ou ratio de photoréaction. Le cycle lumineux typique 18/6 et 12/12 est principalement bon pour les variétés Indicas. Les Indicas sont devenues assez tôt les herbes de choix de l’industrie à cause de leur maturation rapide et de leur haute production sous lampes HID. Les Indicas sont des variétés du 30e parallèle ou plus haut, et ce cycle lumineux correspond bien aux lieux au nord de 30 degrés de latitude (ou au sud, pour l’hémisphère sud).

Les Sativas proviennent des régions équatoriales, entre 30 degrés nord et 30 degrés sud. Autour de l’équateur il y a une différence saisonnière entre la longueur des jours beaucoup plus faible. La période végétative peut être de 13h de jour et 11h de nuit, et le cycle de floraison l’opposé, 11h de jour et 13h de nuit. Il y a des variétés pures Sativas qui nécessitent 3 à 4 mois pour murir avec les cycles lumineux indoor. Et bien que les cultures équatoriales outdoor prennent autant de temps à murir, il est souvent possible dans les régions adéquates d’obtenir de deux à quatre récoltes par an, grâce aux environnements tropicaux.
 
Il serait intéressant de voir ce que des salles de culture spécialisées, développées pour permettre une palette plus large de photopériodes, pourraient produire. Le plus intéressant sera ce que la nature merveilleuse produira dans ses nombreux environnements outdoors. Les serres éclairées sont capables de produire des herbes de haute qualité à peu près partout sur la planète. Une fois ces salles mises en place, l’environnement global révèlera certainement des variations intéressantes et positives, via un breeding sélectif attentif. D’ici là, plus d’expérimentations et de recherches en testant différents cycle lumineux en indoor vaudrait vraiment le coup.

A.12. Le CO2 pour vous – 2000
 
Attention : Cet article est à prendre avec précautions. Il correspond à une époque et certains comportements décrits ici sont faux ou très fantaisistes, notamment le passage sur les levures. Nous vous recommandons très fortement de vous rapporter au guide Cannaweed sur le CO2 pour bénéficier de conseils adéquats et actualisés.
 
 
Les générateurs de dioxyde de Carbone (CO2) sont certainement les multiplicateurs les plus puissants de la production de la plante. Pendant les heures de jour les plantes respirent et utilisent du CO2 de la même manière que les animaux métabolisent l’oxygène. En ajoutant du CO2 à l’air de la pièce de culture nous sommes capables de stimuler fortement la vigueur et la croissance de la plante.
 
Une surexposition au CO2 peut s’avérer fatale pour les êtres humains. C’est pourquoi il est obligatoire de suivre avec précision la composition de l’air avec un détecteur de CO2 ou de gaz lorsqu’on utilise un système de distribution de CO2 commercial.
Il y a deux types principaux de systèmes d’approvisionnement en CO2, les bouteilles et les générateurs au propane.
 
Le CO2 en bouteille

Les systèmes de CO2 en bouteille fournit du CO2 pur via un conteneur qui est loué ou acheté et rempli chez le fournisseur de gaz ou au growshop. L’achat d’un régulateur et des tuyaux, ainsi que d’un programmateur spécialisé sont nécessaire pour compléter le système. Le programmateur active le régulateur qui distribue le gaz qui est fourni à la pièce parmi les plantes via les tubes (ou quelque soit le système de transport choisi). Le programmateur est sur la position ON durant de courtes périodes de quelques secondes par minute, d’où la nécessité d’avoir un programmateur spécialisé.
 
Les systèmes à bouteilles sont relativement efficace et une fois installés, faciles à utiliser. Utilisés avec un appareil de contrôle de la quantité de CO2 dans l’air, le système est relativement sans danger. Le principal inconvénient est de gérer le remplissage du lourd et encombrant conteneur quand il est vide. La dépense initiale peut être un sacré choc également.
 
Le générateur au propane

Les générateurs de CO2 au propane ont gagné en popularité depuis leur introduction dans le milieu de la culture il y a quelque temps. Le propane en bouteille est connectée à un appareil qui brule le gaz, doucement et régulièrement, pour produire du CO2. L’appareil est généralement une boite suspendue dans la pièce, connectée à la bouteille de propane via des tuyaux et des connexions appropriés. Il est possible de programmer et de réguler la plupart des générateurs pour produire efficacement du CO2 quand c’est nécessaire. Ces appareils sont habituellement beaucoup plus simples et moins chers que les systèmes de CO2 en bouteille. Le propane est également facilement disponible à peu près partout.
 
Il y a cependant certains dangers inhérents aux générateurs au propane qui doivent être notés. Tout d’abord, l’appareil utilise une petite flamme pour la production de CO2. Un soin tout particulier doit être pris à chaque fois que le feu est utilisé, et les précautions nécessaires, notamment sur la position de l’appareil, doivent être prises avant l’utilisation. Ensuite, cette flamme va produire de la chaleur et de l’humidité. L’humidité est sous forme de vapeur d’eau, un autre sous produit de la réaction. Une ventilation adaptée et une bonne circulation de l’air aideront à minimiser ces facteurs. De la même façon que pour le CO2 en bouteille, un suivi de la quantité de CO2 dans l’air est obligatoire pour réguler la quantité de gaz adéquate fournie à la pièce et ce, sans danger.
 
Circulation de l’air

Comme le CO2 est un gaz plus lourd que l’air, il faut dire un mot sur le système de distribution et la circulation de l’air dans la pièce. En général mieux vaut introduire le gaz en haut de la pièce, via des tuyaux, des conduits ou en suspendant le générateur au propane assez haut. Ainsi le gaz passe par les feuilles des plantes pendant sa chute, leur permettant d’en absorber autant que possible. Des ventilateurs oscillants placés sur le sol et dirigés vers le haut (ou n’importe quel mouvement vertical de l’air depuis le sol) sont recommandés pour une meilleure circulation du CO2 parmi les feuilles des plantes. Les racines des plantes N’AIMENT PAS le CO2. D’ailleurs, trop de CO2 autour des racines peut étouffer les plantes. Gardez cela en tête et faites bien circuler l’air.
 
Il y a de nombreux livres et manuels sur le marché aujourd’hui qui concernent les spécificités et les bonnes pratiques à propos du CO2 pour un usage commercial (et domestique). De plus, les magasins qui vendent les appareils offrent beaucoup de conseils et/ou de la littérature à propos de leurs produits. Rappelez-vous, la production de CO2 à grande échelle nécessite de bonnes connaissances impossibles à obtenir sans une éducation avancée. Ainsi, je vous recommande très fortement de faire des recherches en profondeur avant d’acheter et d’utiliser ces systèmes.
 
Petit et simple

Pour ceux d’entre vous qui entretiennent des systèmes de culture plus réduits, tels que des placards, des armoires ou des box de culture, il y a un système simple pour le CO2 qui est facile à faire et à utiliser. Ce système utilise de l’eau, du sucre et de la levure mélangés ensemble dans un pot, une bouteille ou une jarre. J’utilise des bidons plastiques de 4 litres pour leur taille et leur disponibilité.
 
Mettez environ 5 à 6 tasses de sucre dans un bidon plastique de 4 litres. Y ajouter environ 2 litres d’eau. Mélangez jusqu’à dissolution du sucre et ajoutez un peu de levure active. Percez le bouchon d’un petit trou et revissez-le. Une fois par jour, ou aussi souvent que possible, secouez consciencieusement le bidon pour mélanger le tout. En un jour ou deux les levures vont commencer à se développer et le CO2 sera un sous-produit de la réaction dans le bidon.

Une fois que la levure commence à se développer, secouer le bidon va produire une éruption gazeuse via le trou dans le bouchon. De lui-même, le système va doucement produire du CO2 tant qu’il y a suffisamment de sucre dans le mélange et que la levure reste active. L’agitation quotidienne stimule le mélange pour qu’il produise brusquement du CO2. Ainsi plus le bidon est secoué, plus il y aura de brusques productions de CO2 dans la pièce. Le mélange devra être changé ou rafraichi toutes les deux à trois semaines. Je pense que ce système est plus que pratique et parfaitement sûr pour de petits espaces de culture (2 mètres carré ou moins). C’est aussi très peu cher à mettre en place et à maintenir.
 
Le CO2 recyclé

Une source de CO2 recyclé peut se trouver dans tout appareil au gaz naturel ou au propane, particulièrement ceux avec veilleuse. Tous ces appareils produisent du CO2 lorsqu’ils fonctionnent correctement. Une règle très simple : flamme bleue = CO2 c’est-à-dire ce que l’on veut, flamme jaune = CO ou monoxyde de carbone, mortellement toxique. C’est simplement une question de transport du CO2 vers la salle de culture. Si l’appareil (fourneau, chauffe-eau, étuve, etc.) est proche de la pièce de culture, alors un simple système de gaines de tuyauterie depuis le bas de l’appareil (rappelez-vous, le CO2 est plus lourd que l’air) vers la pièce de culture suffira. Un ventilateur plat fixé à l’extrémité de la gaine dans la salle de culture, soufflant vers la pièce, déplacera efficacement le gaz.
 
Enfin, n’importe quel brassage (production de bière) ou fermentation (production de vin) produit également du CO2. Ainsi un kit de brassage maison ou un système de production de vin maison peuvent être utilisés pour ajouter du CO2 à l’air de la pièce de culture.
Rappelez-vous d’être vraiment très prudent et de ne pas trop en faire avec le CO2 et laisser le gaz se répandre et remplir votre maison. Si cela arrive, vous pourriez étouffer dans votre sommeil ! Mais utilisé correctement, le CO2 peut être un moyen simple et sans danger d’augmenter le rendement de votre jardin.
 
Attention : Cet article est à prendre avec précautions. Il correspond à une époque et certains comportements décrits ici sont faux ou très fantaisistes, notamment le passage sur les levures. Nous vous recommandons très fortement de vous rapporter au guide Cannaweed sur le CO2 pour bénéficier de conseils adéquats actualisés.

A.13. Enracinez-les! – 2001
 
 
Les meilleures buds indoors proviennent de culture en terre. La terre organique permet aux buds de produire des arômes, des goûts et des effets qui ne peuvent pas encore être reproduits dans les systèmes hydroponiques.
 
A la différence des systèmes hydro, le sol n’est pas fait pour être un substrat stérile. Plutôt le contraire, les meilleurs sols sont très vivants et prospères.
 
Sols de qualité supérieure

Il est possible de cultiver des plantes dans des sols préparés spécialement qui ne demanderont aucun engrais dans l’eau d’arrosage future. Il y a plusieurs marques commerciales spécialisées dans le domaine des sols de culture sur le marchee aujourd’hui. La plupart ne sont pas complètement organiques (bios, NdT) et peuvent contenir des produits chimiques indésirables. Il y a quelques compagnies de taille plus réduites sur la cote Ouest (des USA, NdT), entre autres endroits, qui font vraiment des produits propres. C’est au consommateur de chercher autour de lui et de se familiariser avec les marques disponibles sur le marché local.
 
Mêmes les bons produits locaux tendent à lésiner sur certains de leurs ingrédients. C’est pourquoi je préfère compléter tous les sols commerciaux que j’utilise. Les deux amendements principaux que j’utilise sont les turricules de vers (déjections de vers) et un guano mixte de chauve-souris et d’oiseaux de mer. Pour les sols utilisés en période végétative je préfère utiliser plus de turricules de vers que de guano. Pour les sols utilisés en période de floraison c’est le contraire – plus de guano que de turricules de ver. Une fois que l’on connait bien les produits locaux et que l’on obtient un mélange efficace, le succès qui en découle devient évident.
 
Ce qui suit est une simple recette de mélange pour le sol que j’ai utilisée avec succès dans le passé. Le gros du mélange – environ 70% du produit fini – est constitué à parts égales de sphaigne (je préfère la sphaigne brute) et de perlite. Ensuite les turricules sont ajoutées à hauteur d’environ 15% du produit fini. Environ 10% provient de compost organique, vert ou brun. N’importe quel fumier vert riche ira, ou du guano de chauve-souris ou d’oiseau marin ou même des algues. Les derniers 5% sont composés d’un mélange à parts égales d’éléments minéraux, de charbon de bois en granules, de sable lavé et de cendres volcaniques. A ce mélange un engrais sec spécifique peut être ajouté, selon que le sol soit destiné à accueillir une plante en croissance ou en floraison.
 
Le mix doit ensuite être humidifié. Un mix parfaitement humidifié tiendra tout seul en motte lorsqu’il est compressé mais ne relâchera pas plus qu’une goutte d’eau. Comme pour de nombreux aspects de la vie, la pratique entraine la perfection.
 
Frénésie bio

Il y a de nombreux nutriments et compléments sur le marché. Ma préférence va aux plus naturels et organiques disponibles. Beaucoup d’engrais sont produits à base de sources chimiques industrielles et ne produisent pas, a mon opinion, la meilleure qualité. Les éléments plus naturels sont de loin préférables. Ceux-ci proviennent de sources naturelles évidentes comme les vers, les poissons, les chauves-souris, les oiseaux, les plantes et les algues. Le fumier vert, constitué de matières végétales compostées, est une autre source excellente de nourriture pour les plantes. Comment trouver un magasin de confiance pour les matériaux organiques de jardinage, eh bien, si l’employé du magasin dit quelque chose du genre : « chimique ou compost, je ne fais pas la différence », vous n’êtes pas dans un magasin de confiance pour l’approvisionnement bio. C’est une vaste niche commerciale à explorer.
 
Certaines personnes choisissent de nourrir leurs plantes en pulvérisant une solution nutritive sur la plante pour qu’elle l’absorbe par son feuillage. Bien que « l’alimentation foliaire » fonctionne, je préfère l’éviter car le feuillage est inévitablement destiné à être fumé. Il n’y a aucune garantie sur la quantité de résidus restants sur le feuillage, ni ce que ce résidu sera devenu, lorsqu’il est finalement consommé. Ainsi il est important, surtout pendant la floraison, de ne nourrir les plantes en foliaire sur aucune partie destinée à être consommée. L’engraissage foliaire pendant la phase de croissance sur les larges feuilles qui seront écartées est une pratique relativement sans danger.
 
Connaissance des nutriments

La première connaissance à propos des engrais et des nutriments (autre que son origine) sont ses niveaux N, P, et K. N correspond à l’azote, P au Phosphore, K au Potassium. Ce sont les nutriments principaux dont les plantes ont besoin pour prospérer. La plupart des engrais ont les trois nombres tels que : 30-10-10, ou 5-37-15. Ces nombres représentent le ratio d’azote, de phosphore et de potassium (dans cet ordre) du produit. C'est-à-dire 30 parties de N (azote) – 10 parties de P (Phosphore) – 10 parties de K (Potassium) sont dans un engrais 30-10-10. Un additif que j’aime utiliser à chaque engraissage est le supplément hormonal de vitamine B tel que le Super Thrive. Ce produit aide la plante à mieux métaboliser les nutriments, et la plupart sont organiques.
 
Des engrais forts en azote, mais faibles en phosphore et potassium, stimulent la croissance des feuilles et des tiges pendant la croissance. Au contraire, des engrais faibles en azote, mais forts en phosphore et en potassium favorisent une croissance luxuriante des fleurs, des buds et des fruits en floraison.
 
Je préfère arrêter tout apport d’azote à la plante au moins cinq à six semaines avant la récolte. Et je préfère arrêter tous les additifs deux à trois semaines avant la récolte. Une hormone comme la vitamine B telle que le Super Thrive peut être apportée jusqu’à la dernière semaine. Mais je recommande très fortement un rinçage à l’eau pure pour au moins les deux derniers arrosages.
 
Les nématodes et la soupe

Les soupes à base de guano (chauves-souris ou oiseaux marins) et/ou de turricules de vers et/ou de fumier vert sont d'excellentes sources de nutriments organiques. Ces soupes sont simples à faire et faciles à utiliser. Préparez un container avec suffisamment d’eau pour un arrosage complet. Ensuite, ajoutez le guano, les turricules et/ou le fumier vert. Trouver les "proportions parfaites" à ajouter demande un peu de pratique. Il faut laisser un peu de temps aux nutriments, qu’ils restent et "trempent" dans l’eau afin de rejeter les propriétés nutritives solubles dans l’eau.

Une autre méthode consiste à utiliser la totalité des nutriments dans une petite quantité d’eau afin de créer un concentré. Le concentré est ensuite ajouté au volume d’eau total d’arrosage. La soupe va colorer l’eau de la même façon que les nutriments (habituellement marron, mais parfois vert comme pour les fumiers verts). L’immersion des nutriments prend de un à plusieurs jours. Les soupes sont considérées fraiches lorsqu’elles sont faites. Il est important de les utiliser directement quand elles sont prêtes et de ne pas laisser reposer trop longtemps et stagner. La soupe est appliquée de la même manière que l’eau pendant l’arrosage. C’est la méthode recommandée pour ajouter des nutriments organiques pendant l’arrosage.
 
Un autre additif très bon pour les jardins organiques sont les nématodes bénéfiques. Ces organismes vivants microscopiques se trouvent dans les centres de jardinage organique les plus complets. Les nématodes bénéfiques sont cultivés et vendus vivants, généralement réfrigérés. Ils doivent être conservés réfrigérés jusqu'à utilisation. Ils sont habituellement présentés sous forme d’éponge ou autre support poreux. Il suffit d’utiliser une petite partie chaque fois car ils vont se reproduire à profusion s’ils sont correctement incorporés au sol.
Une petite portion de la colonie de nématodes est simplement incorporée à l’eau, (tiède – pas trop chaud, pas trop froid), avec ou sans engrais organique, et pénètre dans le sol.
 
Une fois dans le sol, les nématodes font leur affaire en se multipliant et en consommant les choses mauvaises pour la plante, telles que les champignons, les spores, les larves d’insectes, les mousses et les bactéries, tout en laissant la plante prospérer. Idéalement, les nématodes peuvent être ajoutés aussi souvent que possible, mais une fois tous les mois ou tous les deux mois suffit.
 
Ce sont là les bases du substrat de culture, des engrais et des additifs. Ces informations me viennent d’expérimentations suite à différents conseils. Maintenant c’est à votre tour.
 
La puissance hydroponique

Les substrats hydroponiques représentent tout substrat stérile qui peut retenir de l’eau, tout en permettant à l’eau et à l’air de le traverser. Le gravier, la perlite, la laine de roche, la pierre ponce volcanique, les fanes de maïs et le sable sont quelques exemples de milieux hydroponiques.
 
La plupart des systèmes hydroponiques fournissent les nutriments via l’eau qui circule sur les éléments du milieu plusieurs fois par jour. Ces systèmes sont constitués d’un réservoir, d’une pompe (ou de pompes), de tuyaux pour transporter le fluide aux plantes, de pots et de substrats qui tiennent les racines des plantes, et d’un moyen quelconque pour l’eau de couler et de retourner au réservoir. Les nutriments en solution sont mélangés avec l’eau dans le réservoir et distribués aux plantes via la pompe et les tuyaux plusieurs fois par jour. La plupart des systèmes utilisent un programmateur pour automatiser le processus. Il y a également les systèmes à marée, les tuyaux PVC, les mèches et d’autres systèmes passifs, mais ils sont beaucoup moins communs.
 
Les systèmes hydroponiques sont célèbres pour leur production importante de feuillage et de fruits. La plante n’a pas besoin de dépenser autant d’énergie pour ses racines et donc a plus d’énergie pour sa croissance foliaire et florale. De plus, les racines sont régulièrement aérées et ont ainsi une excellente exposition à l’oxygène. Cependant, ce régime incessant tend à produire un produit fini plus fade.
 
Les entrepreneurs de l’industrie hydroponique recherche le système hydro le plus naturel, et testent de nombreux produits nouveaux pour atteindre ce but. Je n’ai encore jamais, cependant, goûté un produit issu de l’hydroponie qui surpasse un produit cultivé en terre en saveur et en qualité générale.

La même chose peut être dite pour l’indoor et l’outdoor. C’est-à-dire que, cultivés outdoor dans un environnement approprié, les buds finaux sont généralement supérieurs à leurs jumeaux cultivés indoor.

A.14. Nourrissez votre source cérébrale – 2000
 
 
Une des manières les plus simples d’augmenter la quantité de votre récolte en en conservant la qualité est de savoir quand il est nécessaire d’arroser et de nourrir vos plantes. Aucun rapport avec le mysticisme, mais cela demande du soin et de l’attention pour apprendre les besoins de vos plantes.

Quand la plante est sèche et assoiffée, elle a besoin d’eau. Quand le système racinaire est lourd d’humidité, elle n’en a pas besoin. Cela peut sembler évident, mais apprendre à viser le timing optimum d’arrosage et d’engraissage ne dépend que de ce simple fait.
Comme pour de nombreux aspects de cette industrie de la culture, le contact avec les plantes et une attention très particulière à ces dernières, sont de la plus grande importance. Les différents besoins se présenteront d’eux-mêmes en ce qui concernent l’arrosage et l’engraissage, selon la quantité et la nature du substrat, la taille des plantes, depuis combien de temps elles ont été plantées ou transplantées, la quantité de lumière, la chaleur et la ventilation dans la pièce, et d’autres facteurs tels que l’humidité et la pression de l’air.
 
Les systèmes hydroponiques

Les systèmes hydroponiques sont usuellement automatisés et ne nécessitent que le programme le plus simple pour être satisfaisants. Les systèmes actifs ont en gros besoin que la solution nutritive passe sur le substrat trois à quatre fois par jour. Cela peut être fait à la main si l’on est vraiment constant, mais un programmateur et une pompe supprimeront cette tâche. Les systèmes hydro passifs permettent aux racines des plantes d’atteindre le réservoir, éliminant complètement le besoin d’arroser.
 
Dans les deux types de systèmes hydro, les réservoirs devront être remplis à ras régulièrement, et la solution nutritive devra être changée au moins une fois toutes les deux à trois semaines. Ceci afin d’aider à l’élimination des fléaux de tout système hydro : les algues. Les algues peuvent boucher le substrat hydroponique comme ses tuyaux.

Les algues, comme les autres nuisibles tels que les mousses, les champignons et les bactéries, sont capables de bloquer les qualités aérobies du substrat et d’étouffer la plante par les racines. Ces problèmes doivent être corrigés dès qu’ils sont détectés. Le mieux étant de prendre les précautions nécessaires pour s’assurer qu’ils n’apparaissent pas.
 
Le mélange optimum

Les sols, particulièrement les sols organiques, sont les plus complexes au niveau de l’apprentissage de leur gestion. Voyez ceci comme un processus d’apprentissage continu, et ça ira.

La difficulté réside dans les nombreuses variables du problème. Selon le "mix" de votre sol, il peut être lourd ou léger. Les sols lourds sont constitués plus de mousses de sphaigne que de perlite et retiennent l’eau plus longtemps. Un sol plus léger contient généralement plus de perlite ou de vermiculite et relâche donc son humidité plus rapidement.
Apprendre à préparer le sol avec lequel vous travaillez est le premier pas du succès. Différentes marques proposent différents ingrédients (et une marque peut proposer plusieurs ingrédients à différents moments).

Si vous utilisez le mix de base que je recommande pour le sol, ou deux parts égales de sphaigne et de perlite représentent 70% du total, alors vous avez un mélange optimal. Ce mix semble être la combinaison parfaite pour un programme d’arrosage régulier.
 
Poids sec

Les plantes en croissance dans de petits contenants (pots de 5cm à 10cm, verres de 450 à 650g) peuvent avoir besoin d’être arrosées quotidiennement, d’autres peuvent être ok pour quelques jours. Des plantes en contenants plus larges (8 litres et plus) peuvent demander entre 3 et 6 jours entre chaque arrosage. Le truc est de voir quand la plante va dépérir, et de l’arroser le jour précédent. Il suffit de soulever le pot et de vérifier son poids.
 
La plante va aspirer le liquide du substrat jusqu’à ce qu’il soit sec et ensuite dépérir. Seule l’expérience peut révéler ce qu’est exactement le poids d’un pot sec. Si une plante est en train de dépérir à cause du manque d’eau, vérifiez le poids et rappelez-vous en, ce poids veut dire « c’est allé trop loin ». Nous voulons éviter ce dépérissement autant que possible, mais s’il est mineur il n’est pas du tout fatal pour la plante. J’ai vu des plantes en mauvaise posture revivre dans les vingt minutes qui ont suivi l’arrosage. Cependant, le dépérissement peut contribuer à un retard de croissance.
 
La nourriture par le bas

Après avoir préparé le sol et appris le bon moment d’arrosage grâce à la sécheresse ou au poids du contenant, il y a une autre astuce pour respecter le timing d’arrosage correct de vos plantes. J’appelle cette astuce la méthode d’alimentation par le bas. Pas vraiment parce que la méthode a été développée dans un parc à caravanes de racailles blanches ("Not merely because the method was perfected in a white-trash trailer park", jeu de mots douteux intraduisible, NdT), mais parce qu’il s’agit d’apporter les nutriments et la solution par le bas du pot, à l’extérieur. La solution est ensuite aspirée vers le haut par les racines à travers les trous en bas des pots.
 
Cette méthode requiert que les pots soient confinés dans un container étanche, comme un plateau de culture solide ou une piscine pour enfants. La solution nutritive est donc versée ou pompée directement dans le plateau, et arrose toutes les plantes en même temps. Il faut entre une heure à quelques heures aux plantes pour récupérer toute l’humidité dont elles ont besoin.
 
Des soucoupes individuelles peuvent être utilisées pour chaque pot mais c’est beaucoup plus fastidieux d’arroser alors. Il existe tout type de plateaux disponibles sur le marché aujourd’hui, grands, petits, de styles et solidité divers. Certains peuvent contenir une douzaine de petites plantes tandis que d’autres peuvent accueillir vingt ou trente large plantes.
 
Une pièce de croissance peut être étanchéifiée également. Tout d’abord, déposez une couche de 5 centimètres de panneaux isolants de polystyrène extrudé plus larges que le bassin en prévision. Ensuite, construisez un cadre en bois de la taille exacte du bassin désiré sur le polystyrène. Enfin un revêtement de piscine ou de bassin d’agrément est étendu sur la surface et par-dessus les bords du cadre de bois, après avoir été bien calé et ajusté à l’espace. Les pots peuvent être mis directement dans le bassin et arrosés tous en même temps.
Notez cependant que bien que cette méthode soit la plus simple pour arroser un grand nombre de plantes, il est à peu près impossible de juger exactement combien ces plantes vont consommer lors d’un arrosage. Ainsi, le jardin doit être vérifié quelques heures après l’arrosage pour voir si les plantes ont besoin de plus, ou si la solution en excès doit être retirée du bassin.
 
Le minimum, c’est le mieux

Le point principal de l’engraissage doit être la concentration et le mélange des engrais dans la solution. Je ne pourrai jamais insister suffisamment sur le fait que "le minimum, c’est le mieux" quand on parle de fertiliser les plantes. Si trop peu d’engrais est utilisé, le seul problème sera une récolte un peu plus faible. Trop d’engrais, cependant, peut très bien ruiner toute la culture.
 
Il est généralement recommandé d’utiliser moins d’engrais que les notices fournisseurs indiquent. La plupart des compagnies productrices d’engrais fournissent les quantités maximales possibles. J’utilise la moitié de ce qu’ils recommandent.
 
Ceci est particulièrement vrai si l’on mélange différents types d’engrais azotés. Si deux engrais azotés ou plus sont utilisés pendant le même arrosage, alors il faut des proportions encore plus faibles. C'est-à-dire, si deux engrais azotés sont mélangés ensemble pour un arrosage, alors un quart des proportions recommandées pour chacun suffit pour avoir une concentration finale de demi-puissance. L’azote est l’additif qui est communément utilisé en excès, mais la même logique doit s’appliquer au phosphore et au potassium.
 
Quand la concentration en engrais est suffisamment basse, alors les engrais peuvent être ajoutés à chaque arrosage (sauf, bien sur, les dernières semaines de rinçage à l’eau pure). Les plantes doivet avoir l’air de prospérer si elles sont nourries correctement. Les feuilles devraient s’étirer vers le haut et l’extérieur pour recevoir la lumière. Leur couleur doit être brillante et cohérente avec une croissance brillante et saine. De nouvelles pousses doivent être évidentes quotidiennement et les pousses plus anciennes doivent durer aussi longtemps que possible.
 
Des plantes non engraissées vont seulement être plus lentes, ou au pire, petites, mais des plantes surengraissées auront l’air brulées et tachées. Les feuilles peuvent friser, avec des couleurs peu naturelles depuis le jaune vif au marron poussiéreux. Les tiges peuvent s’étirer et devenir sombre, ou elles peuvent durcir et se solidifier, en s’étiolant. Bref, une plante surengraissée aura l’air malade et profondément dans le besoin. Si des signes de surengraissage apparaissent, il peut être nécessaire de diluer la concentration avec de l’eau pure. Pendant un ou deux arrosages, rincez les plantes avec de l’eau uniquement, et voyez si la situation s’améliore.
 
Il existe des additifs organiques pour le sol sur le marché qui éliminent le besoin d’ajouter quelque additif que ce soit à l’eau d’arrosage. La plupart de ces additifs d’engraissage sont constitués de produits pétrochimiques agressifs. Les meilleures substances organiques selon moi sont le guano de chauve-souris et d’oiseaux marins et les turricules pures de vers. Le guano fossilisé est sous forme de poudre et les turricules sont comme un fumier très riche. Les deux peuvent être ajoutés au sol pour augmenter sa quantité de nutriment.
 
La plupart des plantes indoor ne restent pas dans le même pot plus de deux mois. Donc lorsque le bon mélange est obtenu pour le substrat alors de l’eau seule suffira, ou de l’eau avec un supplément de vitamine B pour aider la plante à métaboliser les nutriments disponibles.
Les plantes cultivées selon cette méthode produisent certaines des saveurs les plus exceptionnelles et les meilleurs des goûts et des effets.

A.15. Régénérez votre jardin ! - 1999
 
 
Un procédé important qui doit être appris par l’horticulteur de cannabis sérieux est la revitalisation d’une plante mature et fleurie vers son état végétatif. Cette technique est appelée la méthode de "régénération".

La raison habituelle pour régénérer est pour continuer l’existence d’une plante hautement désirable. Cependant le cultivateur sage préfèrera cloner toutes les plantes potentiellement désirables lorsqu’elles sont au stade de croissance. Bien que parfois cela ne soit pas fait ou que les clones n’ont pas pris, ce n’est vraiment pas la raison pour laquelle vous devez utiliser la régénération.
 
La technique de régénération est principalement utile pour déterminer quelle plante parmi les plus désirables est la plus photo-réceptive. La photo-réceptivité réfère à la façon qu’aura une plante de répondre à un planning lumineux. Certaines variétés sont plus photo-réceptives que d’autres, c'est-à-dire qu’elles vont répondre plus rapidement aux changements dans le timing du cycle lumineux.
 
Les variétés les moins photo-réceptives seront "bloquées" dans leur cycle de floraison tandis que les plants non-réceptives vont fleurir peu importe le cycle lumineux, même sous une lumière constante. Bien que pratique pour la guérilla outdoor lorsque vous voulez que les plantes murissent tôt, ces variétés non photo-réceptives sont difficiles, voire impossible à régénérer. Ce sont les variétés les plus photo-réceptives sur lesquelles on va se concentrer lorsque l’on essaie la méthode de régénération.
 
Si une plante est plus photo-réceptive et qu’elle repasse en croissance facilement, alors il est plus que probable qu’elle est plus facile à bouturer et sera plus vigoureuse que les plantes qui ne le sont pas. Ainsi la régénération peut vous aider à déterminer quelles plantes dans votre stock de breeding et de bouturage seront les plus productives. C’est une information très importante pour quiconque intéressé sérieusement par le breeding.
 
Une des astuces principales de la régénération est de commencer le processus aussi tôt que possible. Le piège ici est qu’il faudra un certain temps afin de déterminer la désirabilité d’une plante donnée. Par désirabilité je veux parler de la qualité générale du produit fini – à quel point son gout est-il bon ? Qu’en est-il de son aspect ? De son odeur ? De son effet? Quelle est le niveau de qualité du produit fini ? Une fois que la plante a affirmé la désirabilité générale de son produit fini, il est temps de commencer le processus.
 
De manière générale, la plupart des variétés Indicas auront complètement exprimé cette désirabilité à la sixième semaine du cycle de floraison indoor (11 à 13 heures de lumière par 24h heures). Cependant, beaucoup de Sativas pourront nécessiter jusqu’à neuf semaines ou plus en cycle de floraison indoor pour exprimer complètement leur désirabilité individuelle.
 
Régénérer

La seule préparation pour le processus de régénération est de s’assurer de laisser à la plante quelques unes des branches les plus basses et quelques nœuds foliaires intacts lors de la récolte. Une fois que la plante « a fait ses preuves » et mérite d’être régénérée, elle est retirée de la pièce de floraison et récoltée en conservant intacts branches et nœuds les plus bas.
 
C'est-à-dire que la plante est récoltée mais que les branches et nœuds du bas sont conservés pour la nouvelle croissance afin (espérons-le) de servir de support à leur rajeunissement.
Parfois tout ce qui reste en bas de la plantes sont des buds.
 
Ca peut aller : simplement laissez les lots de buds en pleine forme du bas et récoltez tout au-dessus de ce point. (Notez que ces buds récoltés tôt peuvent fournir un produit fini excellent et rare qui fournit une expérience plus "cérébrale" ou psychédélique, digne de l’appréciation des connaisseurs !) Les souches restantes avec quelques nœuds devront être déplacées dans un espace à part, avec des lumières fluorescentes réglées en cycle végétatif (18 heures de lumière ou plus par 24 heures). Les nœuds, feuilles, buds et/ou branches restants doivent être aussi près des lumières que possible sans toutefois les toucher.

Si la plante était dans un petit pot (8 litres ou moins) et montre des signes d’étouffement racinaire, alors la transplanter dans un pot plus grand peut être intéressant. Mais si les pots sont suffisamment grands et que la plante n’a pas l’air de souffrir – du tout – d’étouffement racinaire, alors ce pot ira très bien. Dans les deux cas, l’étape suivante est d’augmenter l’apport en azote de la plante. Comme dans le cycle végétatif, un engrais fort en azote et faible en potassium et phosphore est nécessaire pour inspirer une nouvelle croissance. La plante régénérée est conservée sous ce régime fort en engrais azoté tout le long du processus.
 
Si la plante candidate est en passe de rajeunir, la nouvelle croissance va germer à partir des nœuds, branches ou buds conservés. J’ai vu des plantes déclarer leur régénération en quelques jours, alors que d’autres nécessiteront un mois ou plus pour montrer une croissance nouvelle. D’autres ne se régénèreront jamais. C’est habituellement la dictature de l’espace libre qui vous dira combien de temps vous pouvez consacrer à ce processus pour chaque plante. Plus la demande en espace augmente, plus il faudra affiner en conséquence en éliminant les moins désirables et les plus lentes régénératrices. Une fois que les plantes les plus désirables ont montré leur aptitude à la régénération en faisant de nouvelles pousses bien vertes, il est temps de passer à l’étape suivante.
 
Cette étape consiste à soigner les pousses fraiches et parfois à tailler les vieilles pousses. Toute l’attention est portée à ces pousses nouvelles afin qu’elles aient le meilleur accès à la lumière. Plus ces pousses se développent, plus il faut retirer les anciens buds et feuilles autour. Il faut procéder avec un soin extrême car ces nouvelles pousses peuvent être très délicates et fragiles. Une "main de chirurgien" et une paire de ciseaux de précision est sans discussion un avantage à cette étape. Alors les nouvelles pousses pousseront et domineront la plante, poussant au-delà du bud ou du nœud qui le contenait.
 
Plus de doigts

En général, plus ce processus est réalisé rapidement et complètement par la plante, plus elle est photo-réceptive. Il y a cependant un autre critère qui aide à déterminer complètement la photo-réceptivité d’une plante donnée; Son aptitude à retourner complètement à un stade végétatif.
 
Les fermiers expérimentés savent que lorsqu’une plante murit en floraison, le nombre de ses folioles ou "doigts" par feuille diminue. Une plante saine en croissance peut avoir sept, neuf, onze ou plus folioles par feuille. (Une règle simple, les Sativas sont capables de produire plus de folioles par feuille que les Indicas. Certaines Sativas peuvent avoir des feuilles avec 13 ou plus folioles par feuille, alors que les Indica n’en auront jamais plus de cinq ou sept).

Alors que la plante murit pendant le cycle de floraison, le nombre de folioles par feuille diminue de neuf à sept à cinq à trois et finalement à une foliole par feuille sur une plante complètement mature. Pendant le processus de régénération, ce facteur s’inverse, et le ratio de foliole par feuille augmente à mesure que les nouveaux groupes de feuilles se présentent, de un à trois à cinq etc.
 
Selon moi, la plante n’est pas considérée comme étant régénérée avant que cinq folioles par feuilles soient apparentes. Plus il y aura de folioles par feuille sur la plante avant de procéder à son clonage, mieux ce sera. Lorsque la plante aura de nouveau au moins cinq folioles par feuille, les pousses régénérées seront probablement prêtes à être clonées.
 
Cloner les pousses

Une fois que la plante régénérée a produit de bonnes pousses qui sont retournées à l’état végétatif avec succès, il est temps de considérer le bouturage des pousses. A ce point il est important que la pousse ou les pousses soient suffisamment développées pour à la fois produire un clone réussi et laisser assez de matériel régénéré sur la "mère" régénérée pour continuer à croitre (et garder la mère en vie). Pour satisfaire ces deux objectifs, il est toujours mieux d’attendre jusqu’à ce que les pousses régénérées soient suffisamment larges et saines. Comme dans tant d’aspects de cette passion, la patience est vraiment une vertu.
 
Une fois la pousse acceptable pour être coupée, n’importe quel standard ou procédure de bouturage fonctionnera. La plante "mère", ou n’importe lequel de ses clones enracinés, pour ce que ça peut faire, peut être conservée afin d’être un producteur de clones, ou peut être retournée à la salle de floraison afin de fleurir à nouveau.
 
En général, les plantes hautement photo-réceptives font des mères excellentes pour la production de clones, grâce à leur aptitude de productivité. Aussi longtemps que les conditions correctes pour la santé des plantes sont maintenues, les plantes vont livrer leur productivité supérieure.

A.16. Curez votre médicament – 1997
 
 
Un curing adéquat peut augmenter exponentiellement la qualité et la désirabilité de votre récolte. Le mot clé à se rappeler est "doucement".
Sombre et sec

Après avoir coupé la plante ou la branche, suspendez-la tête en bas dans un espace frais, sec, et le plus important, sombre. La lumière doit être évitée à partir de ce moment. Laissez les feuilles les plus larges et elles vont doucement s’affaisser et s’enrouler autour de la plante, protégeant les buds.

Quand passer à l’étape suivante dépend de la siccité de votre espace de séchage. Cela requiert un contrôle régulier pour déterminer quand procéder. Quand les feuilles les plus larges deviennent sèches et cassantes au toucher il est temps de les détacher doucement.
Suspendez à nouveau les branches dans la pièce de séchage et contrôlez-les régulièrement jusqu’à ce que les extrémités des plus petites feuilles et des buds deviennent sèches et fragile au toucher. Il est alors temps de retirer les buds de la branche et de retirer le reste des feuilles aussi bien que possible. C’est ce que l’on appelle "manucurer".

Maintenant vous avez plusieurs choix concernant le destin de vos buds manucurés. Les têtes devraient encore être un peu humides à ce point, notamment à l’intérieur, mais l’extérieur devrait commencer à être sec. Certains des buds, les plus petits en particulier, peuvent même être fumables à ce point.
 
Si vous êtes dans une zone plus humide, ou si les buds ont l’air encore un peu lourd d’humidité, vous pouvez les placer sur un filet suspendu pour quelque temps. Cela aide à accélérer le séchage. Encore une fois, des contrôles réguliers pour décider quand ils sont prêts pour l’étape suivant sont cruciaux. C’est aussi une compétence qui se développe avec le temps et l’expérience, donc entrainez-vous !
 
Empaquetez-les

Une fois les buds sont craquants sur l’extérieur mais encore humide à l’intérieur, il est temps de passer à l’étape suivante : le sac en papier. Je préfère utiliser les sacs en papier marron de shopping car ils ne sont pas javellisés, un produit chimique qu’on veut éviter.
Simplement remplissez un sac en papier de quelques centimètres de buds manucurés. Ne tassez pas les buds et ne pliez pas le sac trop serré. Quelques petits plis au sommet du sac, comme un sac de lunch, devrait suffir.

Si les buds sont en tas ou si les conditions sont très humides, vous pouvez faire quelques trous dans le sac, au dessus du niveau des buds, pour l’aération.
 
Comme pour une manucure correcte, le contrôle régulier est la clé. Les sacs doivent être agités doucement, afin de tourner les buds extrêmement prudemment, au moins une fois par jour. Comme les buds sèchent, ils vont naturellement se compacter sous la forme auto-protectrice que nous connaissons et aimons tous. C’est alors que les buds peuvent être compactés plus fortement ensemble et le sac plié beaucoup plus serré. Ils devraient désormais être complètement fumables, bien que peut-être encore un peu humide au centre.
 
Le procédé complet, depuis la récolte jusqu’à ces premiers produits fumables, devrait prendre entre deux à quatre semaines, selon votre climat. Les climats extrêmes, comme les déserts très arides ou les zones tropicales humides, peuvent demander plus ou moins de temps. Il n’y a pas d'alternative à un contrôle personnel sérieux.
 
L’étape finale

Une étape finale de curing, choisie par la plupart des connaisseurs, implique des bocaux hermétiques. Les buds quasi-prêts sont transférés du sac au bocal, sans les tasser, et le bocal est scellé. Il est très important de vérifier les buds au moins une fois par jour dans les premiers temps de la mise en bocaux.
 
Je préfère les faire tous tomber du bocal et les ébouriffer doucement au moins une fois par jour au départ, puis moins souvent ensuite, habituellement pendant une semaine ou dix jours. Il est important d’être aussi doux que possible afin de ne pas endommager trop de glandes résineuses. Après environ une semaine, tout ce que je fais n’est qu’ouvrir le bocal et vérifier les buds quotidiennement.
 
Surveillez la moisissure

La chose principale à observer (et à sentir) tout au long du processus de curing est la moisissure. Dès que de la moisissure est détectée, il faut s’en occuper immédiatement. Les buds moisis doivent être retirés, et le reste de la production doit être mis dans un environnement plus sec pour un temps.
 
La solution la plus simple est de reculer d’une étape. Par exemple, si la moisissure a été détectée dans un bocal, remettez simplement le produit à l’étape du sac pour un temps (après avoir retiré le produit contaminé du lot). Si la moisissure est détectée à l’étape du sac, retournez au filet. Le filet est le procédé le plus sec que je connais. Si des problèmes de moisissure arrivent avant, un déshumidificateur dans la pièce de séchage peut être la réponse. A part observer et sentir, rappelez-vous toujours de conserver le produit dans l’obscurité.
 
C’est prêt !

Un bud est complètement sec, curé, et prêt à la vente ou à la consommation lorsque la tige qui est au milieu de la bud craque lorsque le bud est rompu avec les doigts. Le craquement est facile à détecter avec de la pratique. C’est à ce moment que le produit peut être scellé et conservé en toute sécurité pour une période indéfinie.
 
Plus vous étendrez ce processus dans le temps, en évitant la moisissure, mieux ce sera. J’aime lorsque cela dure six à huit semaines depuis la récolte jusqu’au produit fini.
 
Vous pourrez détecter les fragrances du produit devenir de plus en plus désirable au fil du temps.

Appendice B : Plan du livre de DJ Short « Cultivating Exceptional Cannabis: An Expert Breeder Shares His Secrets » - 2003
 
Les chapitres 2 à 13, 16 à 18 sont extraits du magazine Cannabis Culture.
 
 
Introduction: L’humble indoor
Section 1 : Cultiver la qualité
 
1. La sécurité d’abord
2. Astuces de germination et de rempotage
3. Sources de lumière
4. Substrats et nutriments
5. Circulation de l’air et température
6. Dioxyde de carbone
7. Quand arroser et nourrir
8. Cycles lumineux
9. La maturation
10. Régénération
11. Le bouturage
12. Curer pour la qualité
Section 2 : L’art du breeding
 
13. L’art de la sélection
14. Produire des graines exceptionnelles
15. Héritage génétique: Backcross et stabilisation
16. Types de Cannabis: Sativa, Indica & Ruderalis
17. Héritage des Variétés
18. Développer un palais de connaisseur

Sources :
Les origines de la Blueberry sur seedsman : http://www.seedsman.fr/origins-of-blueberry/Seedman - Les Origines de la Blueberry - http://www.hemcy.at/oscommerce/images/seedsman_hempseeds_logo.jpg
Articles rédigés par DJ Short - vous retrouvez également les liens au début des spoilers dans le corps du guide:
http://forums.cannabisculture.com/forums/ubbthreads.php?ubb=showflat&Number=984853My Cataloguing System – Anglais – https://www.thcfarmer.com/community/threads/breeding-mon-système-de-classement-dj-short.18154/Traduction française par LeMarcel
http://www.marijuanatipster.com/DJ ShortChoix des parents – Anglais
http://www.cannaweed.com/topic/98020-lart-de-la-selection-et-du-breeding-dj-short/L'art de la sélection et du breeding
http://www.cannabisculture.com/articles/16.htmlGrow Organic – Anglais - 1999
http://www.cannabisculture.com/content/strains-yesteryearCANNABIS CULTURE - A retrospecive of the best marijuana varieties from the 70's and 80's - Anglais - 2005
http://www.cannabisculture.com/articles/2600.htmlHow to bring out the Sativa and breed the ultimate buds – Anglais - 2002
https://www.icmag.com/ic/showpost.php?p=700558&postcount=1Article IC mag sur les mutants – Anglais
https://www.icmag.com/ic/showthread.php?t=45659Tales from a Breeder of Fine Cannabis –Anglais - 1998
https://www.icmag.com/ic/showthread.php?p=743964#post743964Know your own stone – Anglais - 1999
https://www.icmag.com/ic/showthread.php?t=14487Harvest Your Herb - Anglais
https://www.icmag.com/ic/showthread.php?t=34943Let them breathe! – Anglais
Un stage de culture avec DJ Short ? http://www.mccdirectory.org/medical_cannabis_training.lasso?-token.classid=127C’est 130$ !
Le livre de DJ Short: Cultivating Exceptional Cannabis: An Expert Breeder Shares His Secrets - http://books.google.ca/books/about/Cultivating_Exceptional_Cannabis.html?id=wNnu7v9KjCkCLien Google Livre, https://www.icmag.com/ic/showthread.php?t=4825Lien vers la quasi totalité du livre mis en format forum sur ICmag – Anglais - 2004
Pour plonger dans l’univers de la Blueberry: http://www.icmag.com/ic/showpost.php?p=1583949&postcount=118Topic ICmag – article de FOE420 qui va très loin. Tout le thread se parcourt avec plaisir.
Remerciements :
http://www.cannaweed.com/user/652602-lemarcel/LeMarcel.
http://fcf.cannaweb.org/fcf/viewtopic.php?f=2&t=38760Quinoa@ FCF
Auteur: dawi
Correcteur:  Dad-
Mots-clés: DJ Short, guide, breeder, article, cultivating, excellent, cannabis, blueberry, flo, velvet, true, moonshine, sweet spot, germination, sélection, breeding, bio, organique, variété, herbe...
 
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Différences entre Indica et Sativa
Par Invité,
Différences entre Indica et Sativa
 
Introduction
 
Officiellement, tout plant de chanvre est du Cannabis Sativa L. (L pour Linné, nom d'un célèbre botaniste).
En réalité (du moins il est plus simple de le voir comme cela), il existe trois espèces de cannabis :
 
_ Sativa
_ Indica
_ Ruderalis
 
Nous ne parlerons pas du Cannabis Ruderalis, car il ne nous intéresse pas vraiment. Cette espèce ne contient pas suffisamment de THC pour être psychoactive, et l'on ne l'utilise que rarement dans des croisements afin de rendre une variété un peu plus précoce.
 

1. Cannabis Indica
 
1.1. Origine
 
C'est une espèce qui vient d'Asie orientale. On la retrouve parfois sur les pentes de l'Himalaya.
Sa floraison est assez avancée dans l'année vu qu'elle doit, à l'origine, se reproduire avant l'hiver rigoureux.
 

Conseils
 
Amis cannabiculteurs indoor, nous privilégierons des plantes de ce type.
 
En effet, taille réduite, plante trapue et en forme de buisson, sont des atouts pour une culture en placard.
De plus, leur temps de floraison généralement court est un avantage, encore une fois cela se traduit par une plante qui n'excédera pas trop en hauteur.
Car n'oublions pas que nous sommes justement limités en hauteur, non seulement par la taille de l'espace, mais également par la "réelle" pénétration lumineuse de nos lampes.
1.3. Effets
 
Les indicas produisent un effet que l'on qualifie de stone, c'est a dire un effet plutôt corporel et lourd, tendant parfois vers le soporifique.
 
1.4. Exemples
 
Voici, pour illustrer, des variétés 100% indicas :
 
_ Afghani
_ Black domina
_ Master kush
_ Mazar
 
2. Cannabis Sativa
 
2.1. Origine
 
C'est une espèce que l'on aura plutôt tendance a trouver en Afrique et dans les zones équatoriales (Thaïlande, Cambodge, Jamaïque...).
Elle fleurit assez tard dans la saison.
 


 
Conseils
 
Les sativas continuent en général à croître pendant la floraison, atteignant souvent 200% à 300% de leur hauteur de croissance voire plus.
 
La raison en est que dans les régions équatoriales, la différence entre le nombre d'heures de lumière en hiver et celle en été n'est pas très grande. Aussi, dans leur environnement d'origine, les sativas croissent et fleurissent simultanément.
Ainsi, en intérieur, il est important de passer ces plants en floraison relativement tôt.
2.3. Effets
 
Les sativas produisent un effet que l'on qualifie de high, c'est à dire un effet plutôt cérébral, motivant.
 
2.4. Exemples
 
Voici, pour illustrer, des variétés 100% sativas :
 
_ Acapulco gold
_ Cambodgienne
_ Durban poison
_ Thai
 
3. Conclusion
 
Cependant de nos jours, la majorité des variétés sont des hybrides à la fois indica et sativa. De ce fait, sont associés certains caractères comme par exemple la taille avantageuse des indicas, au puissant high des sativas...
 
 
 

Par Vyking le 02-28-2006
 
v/c Dad-
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Les différentes utilisations du cannabis
Par Invité,
Les différentes utilisations du cannabis
 

Introduction
 
Le cannabis est le nom latin du chanvre, son usage ne se limite pas, et de loin, à un but récréatif. En effet, cette plante trouve de nombreuses applications, touche de nombreux domaines, et est capable de couvrir moult de nos besoins tout en ayant un impact écologique positif !
 
Malheureusement, à force de mensonges et autres calomnies, surnommé "l’herbe diabolique", il est accusé de tous les maux : la toxicomanie, la criminalité et la misère. Nos ancêtres avaient une notion du danger relatif au chanvre beaucoup moins grande. Ils n’auraient pas pris au sérieux les autorités étatiques si elles avaient tenté de leur faire croire que le chanvre était déclaré stupéfiant dangereux ou drogue d’initiation. Pour eux, il était évident que les fleurs du chanvre soient vendues dans les pharmacies comme médicament et comme "tabac fort" dans les boutiques de tabac.
 
Et un prochain retour à la normalité s’esquisse. A mesure que le chanvre reconquiert sa place dans les champs et dans les magasins, que la médecine redécouvre ses vertus et que le tabou du cannabis est levé, la plante entière recouvre enfin tout son intérêt.
Le monstre de "drogue meurtrière" perd de plus en plus son importance à chaque nouveau produit utile dérivé du chanvre qui apparaît. Ainsi se profile doucement la vérité sur cette plante.
 
Son utilité, qui a été longtemps sous-estimée, éclipse celle de toutes les autres plantes, tandis que son risque potentiel en tant que stupéfiant est risible comparé objectivement avec toutes les autres drogues, surtout l’alcool, le tabac et les opiacés.
Nous allons à présent découvrir les domaines dans lesquels le chanvre perce, exalte, exerce son poids et démontre son intérêt. Liste non-exhaustive tant le nombre de ses applications est incommensurable, toutes autant diverses et variées que stupéfiantes...
 

1. Une espèce, plus de cent variétés
 

 

2. Le chanvre et le textile
 

Dans le si important secteur économique qu’est la fabrication des tissus, le chanvre aurait dû jouer un rôle privilégié, par tous les avantages qu’il a sur les autres fibres textiles. Les anciennes civilisations déjà reconnaissaient cette prééminence du chanvre par rapport aux autres textiles.
 

Le premier témoignage d’utilisation du chanvre comme fibre textile remonte à 4000 ans. Durant des siècles le chanvre a gardé la prééminence sur les autres fibres textiles : C’est l’avènement de la culture du coton puis celle des tissus synthétiques (nylon, ...) qui l’ont injustement condamné. En 1838 déjà, la Revue Popular Mechanics écrivait que le chanvre était la fibre standard dans le monde et qu’elle pouvait être cultivée pour produire plus de 25000 produits.
 

Au 5è siècle avant notre ère Hérodote écrivait que les Scythes faisaient du linge fin avec du chanvre. Il y a déjà plusieurs siècles, le chanvre était utilisé pour fabriquer des vêtements, du linge et de la toile, des cordes et cordages, des voiles de bateau, des tentes, draperies, sacs, etc.. Les grands navigateurs, y compris Colomb utilisèrent des voiles et cordages de chanvre, plus solides et plus fiables. Le 1er drapeau des USA sera fait de chanvre. Même les toiles des peintres sont en chanvre. Car seul le chanvre résiste à la chaleur, à l’humidité, aux insectes et à la lumière. Les chefs d’œuvres de Rembrandt, de Velázquez et de tant d’autres génies de la peinture furent réalisés sur toile de chanvre.
 

Les premiers "jeans" de Levis Strauss étaient en fibres de chanvre. Nous pourrions remplir des pages de tels exemples qui en étonneraient plus d’un. En 1905, ce constat "le chanvre délavé devient plus blanc que le coton ou le lin et donne un tissu beaucoup plus fin... De plus il est meilleur marché que les autres".
 

Le chanvre est le textile idéal pour les peaux sensibles et pour les personnes souffrant de rhumatismes. En effet, la recherche atteste que les ondes micro électroniques de la fibre de chanvre (ainsi que la fibre de lin) correspond exactement aux ondes statiques de la peau, alors que les fibres artificielles produisent de l’électricité statique.
De plus, un tissu de chanvre peut absorber jusqu’à 30% d’humidité sans provoquer de réactions chimiques et sans coller à la peau.
D’autres études scientifiques ont démontré que les vêtements de chanvre retiennent 95% des rayons U.V., c’est à dire nettement plus que les autres fibres conventionnelles.
Par le passé, les anciens considéraient que les vêtements de chanvre revitalisaient la peau ; les recherches scientifiques ont confirmé cet antique point de vue et attesté que les vêtements de chanvre, outre leur douceur, avaient un effet relaxant pour la peau.
Par rapport au coton par exemple, le chanvre est plus doux, plus chaud, plus absorbant, plus résistant. La culture du coton requiert d’énormes quantités de pesticides et les plus importants pays producteurs n’hésitent pas à en balancer d’énormes quantités. On estimait, il y a peu, que 50% de la production en pesticide est utilisée par la culture du coton.
 
Selon l’OMS, 1,5 millions de travailleurs du coton sont victimes, annuellement, d’intoxications graves et près de 30.000 meurent des pesticides.
C’est à cause de la culture du coton que la mer d’Aral (Ouzbékistan) est asséchée et contaminée. Depuis plus de 50 ans cette zone était devenue une vaste surface de culture du coton. Pesticides et produits chimiques ont occasionné là-bas un véritable désastre écologique et humain. Asséchée, contaminée, la mer d’Aral et sa région sont devenus une zone où rode la mort avec surélévation des taux de cancers et de mortalité enfantine ; l’espérance de vie n’est plus que de 38 à 40 ans.
 
Le chanvre lui, est un produit écologique, qui ne nécessite pas l’apport de produits chimiques et réduit donc la pollution. Malgré l’absence de ces produits chimiques utilisés pour le coton, la culture du chanvre a un plus grand rendement à l’hectare, et ses fibres sont plus longues, plus fortes, plus résistantes que celles du coton. Par rapport au coton et aux autres textiles, les étoffes de chanvre présentent de nombreux avantages : être teintées aisément, être tissées avec d’autres fibres, mieux arrêter les U.V., être plus fraiches en été et plus chaudes en hiver que les autres fibres textiles, plus résistantes que toutes les autres (les fibres de chanvre ne bougent pas jusqu’à des températures de 300°c.).
 

3. Le chanvre, un substitut au pétrole
 
 
 
3.1. Du chanvre plutôt que du pétrole
 

Le pétrole ne va pas cesser de couler demain mais son prix en constante augmentation et l’impact très négatif de son extraction déstabilisent notre système économique et politique. Il n’existe pas de solution miracle mais le chanvre constitue sûrement une des meilleures alternatives, encore faut-il permettre l’utilisation raisonnable de l’intégralité de son potentiel et cesser sa diabolisation. Ce n’est plus une question de fausse morale et de soi-disant santé publique mais bien une nécessité vitale pour notre planète.
 

Une multitude d’énergies alternatives
 

Certains lobbies cherchent à imposer le nucléaire et le tout électrique comme unique alternative réaliste, cette technologie reste dangereuse à court et long terme, elle ne sera pas acceptée par de nombreux pays et tant mieux. L’hydrogène, le photovoltaïque, l’éolien, le marémoteur, l’hélice à courant, le moteur pneumatique ou à eau et tant d’autres nouvelles technologies se démocratisent et deviennent financièrement rentables. Il faut coupler les techniques les plus adaptées aux ressources du pays concerné mais ces nouveaux équipements sont souvent lourds, longs ou coûteux à mettre en œuvre. Il existe des solutions immédiates à moindre coût. Dans les domaines des plastiques, des carburants, des isolants, des lubrifiants et même des médicaments, les végétaux peuvent avantageusement remplacer les dérivés du pétrole. Le chanvre est une des plantes qui offre le plus de possibilités pour un écobilan très positif.
 

Combien peut rapporter un hectare de chanvre bio ?
 

Sur un hectare semé de 50 kilos de chènevis et cultivé biologiquement, un paysan peut espérer 300 kilos de feuillage, un excellent compost, ou mélangé aux autres déchets verts de l’exploitation pour une transformation en purin avec collecte du biogaz. Il récoltera près d’une tonne de fibres pour la construction, la plasturgie, le thermo-moulage et aussi 3 tonnes de chènevotte qu’il peut mettre dans le compost pour moitié et vendre le reste pour le bâtiment. Selon les conditions climatiques, il peut avoir entre 600 kilos et une tonne de graines qui donnent 2/3 de protéines de grande qualité et 1/3 d’huile. Au cours des différents processus, il récupérera aussi près de 300 kilos d’ana (poussières) qui peuvent être mélangés au PET sans diminuer sa qualité.
 

A ce stade équivalent à l’exploitation des variétés de chanvre eurocompatibles (moins de 0.2% de THC), peu des plantes annuelles fournissent autant de matières premières en une seule récolte. Le purin et le biogaz ne rapporteront pas directement mais permettront des économies de fertilisant et d’énergie. La fibre vaut de 400 € à 600 € la tonne et la chènevotte 150€ pour la tonne et demi. Les 600 kilos de protéines valent environ 120, les poussières peuvent encore ramener 60 € et les 300 litres d’huiles se vendraient 60 € au prix de gros de l’huile alimentaire et 180 € au prix du fuel domestique. La valeur à l’hectare tourne entre 790 et 1110 €, à condition de disposer des machines et hors amortissements.
Ici, la suite de l'article...
 

3.2. Liens internet : le chanvre et le pétrole
 
Baril à 50$ : du chanvre pour compenser le peak oil
Crise du pétrole : des huiles végétales dans le fuel domestique
Lettre ouverte aux politiciens de l’écologie
Les Verts proposent "Après le pétrole, retour au chanvre"
 

4. L’utilisation du chanvre dans la construction
 

Grâce à des efforts nombreux, le chanvre regagne peu à peu ses lettres de noblesses. Sa culture est parfois plus difficile qu’on ne le croie, mais la qualité de ses fibres et celle de l’huile qu’on extrait de ses graines ont forgé une réputation solide à cette plante millénaire. Depuis plus de dix ans, un fait nouveau a vu le jour : la chènevotte a définitivement perdu son statut de résidu. Les particularités de celle-ci ont permis que se développe un matériau composite, le béton de chanvre, dont elle est le principal constituant.
En parallèle des chantiers jalonnant cette aventure, de nombreuses recherches furent menées pour mieux connaître les limites et potentiels de ce nouveau matériau. Si beaucoup reste à faire pour maîtriser les différents types de mise en œuvre et pour préciser certaines propriétés encore mal connues, il est clair qu’une première étape est désormais franchie. En effet, on peut considérer que l’on est en présence d’une deuxième génération de mélanges et de techniques de mise en œuvre dont la fiabilité peut être avérée.
[...]
 
Toutes ces recherches doivent permettre de connaître en profondeur ce matériau prometteur afin d’optimiser les systèmes constructifs qui correspondent aux différents mélanges que l’on a décrit. Après dix années, le potentiel des bétons de chanvre se confirme et s’étend, et on en conclut qu’ils participeront encore longtemps à la constitution d’une architecture toujours plus respectueuse de l’homme et de l’environnement.
Cliquez ici pour lire l'article dans son intégralité.
 
 
 
5. Applications diverses
 
5.1. Papier
 
Le chanvre peut entrer dans la composition de papier, notamment :
_ billets de banque
_ papier bible
_ papier à rouler pour le tabernacle.
_ papier à cigarette
 

 
 
 
5.3. cuisine
 

On l'utilise également pour ses propriétés nutritives, sous forme d'huile ou de graines, appelées chènevis. Ces 2 éléments du chanvre ont été consommés couramment jusqu'au XIXe siècle en France. Ils commencent depuis peu à y être redistribués.
 

La graine de chanvre contient entre autres :
_ 35% de fibres
_ 30% d'huile.
 

L'huile de chanvre contient:
_ 20% d'acide linolénique (ou LNA)
_ 60% d'acide linoléique (LA), riche en acide gamma linolénique (AGL).
 

Les graines peuvent être broyées pour obtenir de la farine de chanvre, qui ne contient pas de gluten auquel de nombreuses personnes sont allergiques.
 

Il existe, d'autre part, différentes boissons utilisant du chanvre:
_ Limonade de chanvre
_ Bière chanvrée
_ Sirop de chanvre
Voir la section "Cuisiner avec du cannabis"...
également dispo dans les guides "ingestion" / "recettes avec beurre" / "recettes sans beurre"
 
 
 
5.4. Cosmétiques
 

Le chanvre est utilisé comme produit de beauté, pour rendre la peau du visage plus absorbante. L'huile de chanvre est considérée comme une huile sèche, elle pénètre très facilement l'épiderme. On dit que cette huile est très bonne pour la cicatrisation. Des études ont été faites sur les escarres, avec des résultats très intéressants, mais l'image du chanvre en France freine son usage.
 

5.5. Alimentation animale
 

Des graines de chanvre sont incorporées aux mélanges pour oiseaux domestiques (canaris, perruches...), aux côtés de graines d'alpiste et de millet. Le chènevis est également utilisé comme amorce pour la pêche au gardon et au brème. Une fois trempées et cuites, les graines sont enfilées sur l'hameçon où elles servent d'appâts. Enfin, le tourteau (résidu de l'extraction de l'huile), riche en protéine, peut-être avantageusement valorisé en alimentation du bétail, en particulier des vaches laitières.
 
 
 


Voir la section "usage thérapeutique du cannabis"
 
 
 
7. Généralités : articles de presse
 
7.1. Le Chanvre : des applications stupéfiantes
 

Dans le chanvre comme dans le cochon, tout est bon ! Dans l’histoire, ses fibres et ses graines sont entrées tour à tour dans la composition de médicaments, de carrosserie de voiture, de vêtements, tel que le premier « jean », de cordages, de billets de banque, ou encore de papier à cigarette, bref une plante très prisée pour concevoir des "Agromatériaux". Comment oublier que le chanvre, si cher à l’épopée « Woodstockienne » servit d’abord à imprimer la première Bible ? Christine Barbace, de la Mission Agrobiosciences, vous propose d’explorer ici les diverses applications du Cannabis sativa L.
 

Il y a 4700 ans,
les Chinois mentionnaient déjà le chanvre dans leur pharmacopée. En Europe, ses vertus médicinales furent employées jusqu’au début du 20ème siècle pour lutter tour à tour contre la peste, les rhumatismes, les douleurs auriculaires et certaines pathologies mentales. La forte taxation sur le cannabis décrétée en 1937 aux États-Unis s’avéra fatale pour sa culture et il fut retiré de la pharmacopée officielle en 1941. Cette même année, Henry Ford, qui en cultivait - dit-on - sur ses terres, réalisait un prototype dont la carrosserie était d’une solidité à toute épreuve et... élaborée à base de chanvre.
 

Après avoir dans un premier temps suivi l’Amérique, la loi Française, au début des années 90 autorisa de nouveau la culture de certaines variétés à des fins industrielles et commerciales (tiges et graines seulement). Tirée de la fibre de la tige, la filasse servait déjà avant notre ère à la fabrication de vêtements. Le chanvre textile est particulièrement solide et résiste à tout : à l’usure, à la chaleur, aux insectes, à la lumière ainsi qu’à l’air marin. Voilure, filets, cordages et chiffons furent d’ailleurs largement éprouvés à la grande époque de la marine à voile. Toujours pour parler « chiffons », saviez-vous que M. Levis Strauss fabriqua le premier jean en « toile de Nîmes », c’est à dire du chanvre ? Que Rembrandt, pour ne citer que lui, peignait sur des toiles de cette même fibre ? Et ce n’est pas fini ! la filasse a d’autres cordes à son arc : il y a deux millénaires, en la mélangeant au mûrier, les Chinois inventèrent le papier et réalisèrent en 770 le premier livre imprimé. Plus tard, Gutenberg y imprima la première Bible, et au 19ème siècle, 90% du papier était constitué de ce matériau. Hélas, mille fois hélas, avec les débuts de la mécanisation, le bois remplaça le chanvre. Une exception toutefois : des papiers très spécialisés auxquels ce végétal reste irremplaçable encore aujourd’hui, s’accorde parfaitement... les billets de banque et papiers à cigarette.
Cliquez ici pour lire la suite de l'article
 

7.2. Article sur chanvre-info
 
Vive le chanvre !
 

8. Schémas : à quoi sert le chanvre
 

 
Cliquez sur les photos pour les agrandir.

 
9. Conclusion
 
L'avenir semble vert et écolo, cette plante regagne inéluctablement sa place à nos côtés. A présent, elle apparaît comme incontournable, promet de nombreux débouchés et a la capacité de générer des millions d'emplois partout à travers le monde.
Néanmoins, ce qui fait encore et surtout une réputation sulfureuse au chanvre (indien), se sont ses effets psychotropes...

 
Remerciements :
Chanvre-info
Wikipédia
 
 
 
 
 
 
 

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Histoire du cannabis
Par dawi,
Introduction Le chanvre et le cannabis dans l’histoire: Du Néolithique à l’époque moderne.  
2.1. Néolithique   2.2. Antiquité Lointaine et Proche   2.2.1. Chine   2.2.2. Egypte   2.2.3. Scythes   2.2.4. Grecs   2.2.5. Germanie   2.2.6. Empire Romain   2.2.7. Bible et Proche-Orient   2.2.8. Gaulle   2.2.9. Le Monde Musulman  
2.3. Moyen Age   2.4. Renaissance et Lumières   2.5. Epoque Moderne    
Le Cannabis au 20e siècle Prohibition du Cannabis (notamment aux USA)  
4.1. Origine et enjeu   4.2. Autres théories à l’appui de la prohibition   4.3. HARRY J. ANSLINGER et la prohibition aux USA   4.3.1. Jeunesse   4.3.2. Anslinger au pouvoir   4.3.3. Belle constance dans l'argumentation   4.3.4. Le Rapport La Guardia   4.3.5. Fin de carrière, vieillesse   4.3.6. Portrait  
4.4. Retour du cannabis et critiques de la prohibition   4.5. Le mouvement Rastafari jamaïcain   4.6. Le renouveau du cannabis thérapeutique et critique moderne de la prohibition    
Histoire de la prohibition en France et état des lieux (source : CIRC)  
5.1. Le Péril Jeune   5.2. Les amateurs de cannabis se rebellent   5.3. Quand les hippies deviennent des babas   5.4. La Grande Désillusion   5.5. Les Années de Plomb   5.6. Etat des lieux aujourd’hui   5.7.Une brève histoire de la prohibition      
 
Histoire du Cannabis au Canada  
6.1. 1609 : Le cannabis arrive au Canada   6.2. 17e et 18e siècles : Le Cannabis dans le Nouveau Monde   6.3. 1800-1900 : Commerce de Drogues et Guerre à la Drogue   6.4. 1870-1907 : Or, Exploitation, Racisme   6.5. 1907-1923 : Prohibition, Législation, Propagande   6.6 1938-1961 : Études ignorées, Peines Augmentées   6.7. 1961-1980 : Mouvement contre la Prohibition   6.8. 1980-1992 : Douze ans de Guerre à la Drogue Américaine   6.9. 1992-Présent   6.10. Le Futur     Histoire du Cannabis au Maroc Vidéos Conclusion
Appendice A : La légende des Assassins  
A.1. Origine   A.2. Étymologie de « assassin »   A.3. Soyons lucide ?    

Appendice B : Le club des Haschischins
 
B.1. Contexte de la création du club   B.2. Historique   B.3. Les séances Fantasias   B.4. Le dawamesk   B.5. Membres    

Sources
 

1. Introduction
 
Le chanvre est une des premières plantes domestiquées par l'homme, au néolithique, probablement en Asie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents.
 
Son histoire complexe s’étend depuis lors à travers le monde, que ses fibres servent à confectionner des vêtements en Chine 600 ans avant J.-C. ou en Europe au Moyen Âge, que la première Bible imprimée par Gutenberg le fut sur papier de chanvre, que les cordes tressées et les voiles tissées à partir de ses fibres équipent les vaisseaux qui sillonnent les océans, qu’on l’utilise extensivement dans la médecine du 19eme siècle, sans parler de ses aspects psychotropes, il est omniprésent dans l’histoire humaine.
 
Le combat mondial contre le cannabis et l’histoire de sa prohibition sont caractéristiques et seront dument expliqués dans ce texte. Différents états des lieux seront faits (France, Canada, Maroc) et quelques clins d’œil historiques viendront ponctuer ce dossier.
 
De plante universelle à plante violemment prohibée, voici l’histoire du cannabis.
 
Pour plus de commodité, vous pouvez naviguer entre les pages du guide.
 
2. Le chanvre et le cannabis dans l’histoire: Du Néolithique à l’époque moderne.
 
2.1. Néolithique
L'origine géographique du chanvre n'est pas certaine : plaines de l'Asie centrale dans le secteur du lac Baïkal pour certains, région moyenne du fleuve Jaune en Chine pour d'autres, ou encore contreforts indiens de l'Himalaya.
Les plus anciennes traces archéologiques de son utilisation par l'homme sont disputées, entre l'un des foyers de la révolution agricole néolithique en Chine daté de 8000 av. J.-C. qui ont ainsi livré de la céramique et certains pots décorés de fibres spiralées de chanvre1, et l’ancienne Mésopotamie (province de la Turquie actuelle) dans des débris de tissage. Il s'agirait donc d'une des premières plantes domestiquées par l'homme, probablement tout à la fois pour ses fibres solides, ses graines oléagineuses nourrissantes et les propriétés médicinales – et peut-être psychotropes – de sa résine
Il s’est par la suite répandu au fil des migrations des conquêtes vers l’Est (la Chine et le sub-continent indien) et vers l’ouest (le Moyen-Orient, la vallée du Nil puis les pays du Magrheb lors des conquêtes arabes).
 

2.2. Antiquité Lointaine et Proche
 
2.2.1. Chine
La plus ancienne tradition d'un usage médical du cannabis semble également chinoise : la plante fait partie des trois cent soixante-cinq remèdes d'origine végétale décrits dans le plus vieux traité de pharmacopée de l'humanité retrouvé à ce jour. Le Shen nung pen Ts'ao king (Traité des plantes médicinales de l'empereur Shen Nung), 2737 av. J.-C. ne donne pas d'indication thérapeutique précise, du moins dans sa version originelle : antalgique, anti-émétique, laxatif, etc. Il est amusant de noter que c'est à ce même empereur Shen Nung que la légende attribue la découverte d'une autre plante psychotrope dont l'usage est aujourd'hui répandu sur tous les continents, le thé. Dans une version ultérieure, on trouve comme recommandation l’utilisation du cannabis contre la malaria, la constipation, les douleurs rhumatismales, ou les règles douloureuses …
 
A l'époque des Han occidentaux, au IIIe siècle le grand chirurgien Hua Tuo réalise des opérations sous anesthésie en utilisant le chanvre indien. Le terme chinois pour anesthésie (麻醉 :má zuì) est d'ailleurs composé de l'idéogramme qui désigne le chanvre, suivi de celui qui signifie l'ivresse.
 
Il était d’usage chez les anciens chinois de graver la tige principale d’un plant de chanvre à l’image d’un serpent enroulé autour d’un bâton, ce qui ressemble au caducée, symbole traditionnel des médecins. Lors de rituels thérapeutiques, un parent du patient frappait sur le lit du malade avec ce bâton-serpent pour chasser les mauvais esprits.
 
 
 
 
 

Má, l'idéogramme original chinois pour le chanvre, représente deux plantes dans un séchoir
2.2.2. Egypte
En Égypte antique, on trouve également une trace écrite de l'utilisation médicinale du chanvre. Ainsi le papyrus Ebers (rédigé 1500 ans av. J.-C.) mentionne l'utilisation d'huile de chènevis pour soigner les inflammations vaginales.
 
2.2.3. Scythes
Le cannabis était bien connu des Scythes, si l'on en croit l'historien grec Hérodote (450 av. J.-C.), qui décrit une séance de fumigation collective entraînant l'hilarité des participants lors de rites funéraires. L’ivresse observée résulte de l’inhalation des fumées produite par les graines et sommités fleuries du chanvre, jetées sur des charbons ardents. L'utilisation courante du cannabis par les Scythes a été confirmée avec la découverte en 1929 sur le site de Pazyryk d'un chaudron de bronze rempli de graines de chanvre carbonisées, ainsi que des vêtements de chanvre et des encensoirs métalliques.
 
Ces peuplades nomades, qui ne pratiquaient pas l'agriculture, ont très certainement joué un rôle dans la diffusion du chanvre, à travers leurs migrations dans les steppes eurasiennes et grâce à leurs conquêtes, ce peuple ayant parcouru des distances considérables.
 
Le chanvre est une plante rudérale (qui poussent spontanément dans les friches, les décombres le long des chemins, souvent à proximité des lieux habités par l'homme), qui colonise les habitats anthropisés (perturbés par l'homme). Elle est écologiquement adaptée aux milieux ouverts (donc ensoleillés), aux sols riches en azote (à cause des déjections des troupeaux), caractéristiques des abords de campements. Il semble donc très probable que le chanvre se soit répandu tout le long des migrations scythes.
 
2.2.4. Grecs
Au cours de leurs migrations vers l’ouest, les Scythes transportèrent le chanvre textile et le transmettent aux Thraces, habitants orientaux de la Grèce qui eux pratiquaient l’agriculture et en firent des vêtements.
Les Grecs utilisaient également le chanvre pour fabriquer voiles, cordages et tissus vestimentaires. En 460 av. J.C le philosophe Démocrite raconte que bu avec du vin et de la myrrhe, le chanvre produit des délires, des états visionnaires et des « rires irrépressibles ». Démocrite est du reste appelé le « philosophe rieur » par ses compagnons.
 
2.2.5. Germanie
Depuis l’Antiquité, les peuples germaniques cultivaient également le chanvre, au moins pour ses fibres — utilisées pour la fabrication de vêtements et de cordes pour les bateaux. Ainsi, à Eisenberg dans le Thuringe, des fouilles archéologiques ont mis au jour des semis de chanvre à côté de poteries datant de 5500 av. J.-C.
 
La découverte de la plus ancienne pipe du monde dans des tombeaux datant de l'âge de bronze (1500 av. J.-C.), à Bad Abbach (Bavière) tend à prouver que l'absorption de psychotropes sous forme de fumée inhalée en Europe est bien antérieure à la découverte du Nouveau Monde. Cela ne suffit pas pour autant à affirmer que le cannabis était fumé par les anciens Germains.
 
On sait en revanche que, avant la promulgation de la « loi de pureté » Reinheitsgebot, en 1516, influencée par les prescriptions de la moniale Hildegarde de Bingen - qui s'était entichée du houblon - nombreuses étaient les plantes aromatiques et psychotropes qui servaient à renforcer le goût et les effets des bières de l'Antiquité et du Moyen Âge, et à en améliorer la durée de conservation. Le cannabis a de fortes chances d'en avoir fait partie, aux côtés d'autres plantes « magiques » locales : achillée millefeuille, ivraie enivrante, myrte des marais, lédon des marais, marjolaine, trèfle d'eau, armoise, germandrée, genêt à balais, jusquiame, sauge des bois…
 
2.2.6. Empire Romain
Dans l'Empire romain, on retrouve la trace du chanvre dans plusieurs écrits, comme ceux de Pline l'Ancien. Celui-ci y consacre un paragraphe dans son Histoire naturelle (livre XIX traitant de la culture du lin et de l'horticulture) où il donne de précieux conseils en matière de choix variétal, date de semis, de récolte, etc.
Dioscoride, médecin et botaniste romain du 1er siècle, évoque pour sa part le chanvre « qui fait venir au-devant des yeux des fantômes et illusions plaisantes et agréables. », il évoque ses vertus analgésiques, aphrodisiaques et apéritives tandis que Galien met en garde contre cette plante : « Certains mangent les graines frites avec des sucreries. J’appelle sucrerie les nourritures servies au dessert pour inciter à boire. Les graines apportent une sensation de chaleur et si consommées en grandes quantités, affectent la tête en lui envoyant des vapeurs chaudes et toxiques ».
 
Au iie siècle, les Romains vont introduire la culture du chanvre en Gaule (avec celle du seigle, de la gesse et de la vesce). La fouille archéologique de la villa de Saint-Romain de Jalionas (Isère) met ainsi à jour plusieurs aires de rouissage du chanvre (macération des plantes textiles). Le plant de chanvre doit en effet subir une décomposition partielle afin que le ciment pectique et les fibres ligneuses se désolidarisent des fibres de cellulose. L'immersion des pieds dans l'eau permet d'accélérer ce processus. D'autres découvertes archéologiques, aussi bien dans la région de Marseille que dans le Sud-Ouest (site de Al Poux dans le Lot) laissent cependant supposer que le chanvre était cultivé et utilisé en Gaule bien avant la romanisation.
 
Le déclin de l’empire romain est associé à une mise en sommeil du savoir concernant le cannabis qui ne réapparait qu’avec l’épanouissement de la civilisation arabe.
 
2.2.7. Bible et Proche-Orient
Le cannabis serait mentionné dans la Bible, par exemple dans le livre de l'Exode, (30:22-31) l'Éternel ordonne à Moïse de fabriquer une huile sainte avec « cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule d'elle-même; la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamone aromatique, deux cent cinquante sicles de roseau aromatique ». Ce dernier ingrédient (kaneh bosm en hébreu) pourrait être le chanvre...
 
La preuve de l'usage médicinal du cannabis au Proche-Orient a été faite en 1993 quand une équipe d'archéologues ont découvert à Beit Shemesh, entre Jérusalem et Tel-Aviv un tombeau contenant le squelette d'une jeune fille de 14 ans environ. Des pièces romaines ont permis de dater cette tombe au ive siècle de notre ère. La région pelvienne contenait le squelette d'un fœtus à terme, de taille trop importante pour permettre une délivrance par les voies naturelles. Un résidu carbonisé trouvé sur l'abdomen de la jeune fille a révélé à l'analyse spectrographique contenir du delta-6-tétrahydrocannabinol, un composant stable du cannabis. Les auteurs de la découverte ont supposé que ces cendres provenaient de la combustion de cannabis dans un récipient, administré à la jeune fille comme inhalant pour faciliter l'accouchement.
 
2.2.8. Gaulle
C’est en Gaulle, plus précisément dans la vallée du Rhône, que l’on trouve la première preuve historique d’une culture de chanvre en Europe occidentale, en 270 av. J.C.
 
2.2.9. Le Monde Musulman
Le développement de l’usage du cannabis dans le monde musulman est marqué par le rôle de la religion. En effet, l’Islam interdit l’usage de boissons alcoolisées mais incorpore le chanvre, associé au prophète Elie, saint patron de l’eau. Le cannabis est ainsi rapidement reconnu comme pouvant provoquer des effets psychotropes du même ordre que l’alcool, sans que son usage ne constitue un péché. Il s’intègre donc dans la vie religieuse, sociale et culturelle du Moyen-Orient, comme en témoignent les Milles et une nuits du Calife Haroun al Rashid.
 

2.3. Moyen Age
 
Au Moyen Âge, l'empereur Charlemagne va fortement encourager la culture du chanvre. Il s'agit alors d'une denrée stratégique, gage de prospérité, en raison des nombreuses utilisations permises par sa fibre : vêtements, cordages, voiles.
 
À la même époque, les Arabes apprennent de prisonniers de guerre chinois le secret de la fabrication du papier, après la bataille d'Atlah. Celui-ci est obtenu à partir d'écorce de mûrier et de fibres de chanvre.
Une seconde vague de diffusion de la culture du chanvre accompagnera donc les invasions arabes, en Afrique du Nord, puis en Espagne, en France, en Sicile. Les Arabes ont en effet perfectionné la technique de fabrication du papier à partir de chanvre, papier qui sert de moyen de diffusion des manuscrits arabes, dont le Coran, mais également de nombreux textes de portée scientifique (mathématique, astronomie, médecine, etc.), littéraire ou philosophique. Ils installent leurs moulins à papier en Andalousie au début du XIe siècle. Les traités médicaux arabes et perses décrivent de manière détaillée l’action du chanvre et son potentiel thérapeutique.
 
À la même époque (1090) Hassan Ibn Sabah établit ses quartiers dans la forteresse d'Alamut, au Nord-Ouest de l'Iran actuel et met en place un ordre guerrier. Ici nait la Légende des Assassins (voir Appendice A).
 
L'abbesse allemande Hildegarde de Bingen (1098-1179) en cultive dans le jardin du couvent, aux côtés d'autres simples, sous le nom de "Cannabus". Elle préconise son usage pour combattre les nausées (antiémétique) et contre les douleurs à l'estomac.
 
Du XIe au XIIIe siècle, les croisés découvrent en Terre Sainte les préparations à base de résine de cannabis, sous forme de haschich. L’Inquisition voit dans le cannabis une herbe diabolique et ordonne son interdiction en Espagne au XIIe siècle, et en France au XIIIe siècle, en proclamant que l’ingestion de cannabis était hérétique et satanique. La connaissance des propriétés médicinales et psychoactives du cannabis a quasiment disparu et on ne le retrouve mentionné que comme ingrédient de philtres ou potions de sorcières et guérisseurs.
 
En terre d'Islam la première interdiction concernant le cannabis est édictée en 1378, l'émir Soudoun Sheikouni interdit la culture du cannabis en Égypte, à Joneima, et condamne ceux pris en train d'en consommer à avoir les dents arrachées.
 

2.4. Renaissance et Lumières
 
À la Renaissance, l'Église s'attaque à la sorcellerie en s'appuyant sur les tribunaux de l'Inquisition. Le pape Innocent VIII assimile en effet la sorcellerie à une hérésie. La bulle papale Summis Desiderantis Affectibus, en 1484, donne le chanvre pour un sacrement du sabbat de Satan. Cette décision va contribuer à marginaliser un savoir populaire ancestral en matière de plantes médicinales.
 
Mais la même année est imprimée la première édition illustrée de l'Herbarius pseudo-Apulée, dans lequel apparaît le chanvre. Paracelse décrit également la plante dans plusieurs de ses travaux. Et plusieurs célèbres herbiers allemands, dus à Otto Brunfels, Hieronymus Bock et Leonhart Fuchs contiennent des planches dédiées au chanvre.
 
François Rabelais, dans son Tiers Livre décrit sur le mode humoristique une plante merveilleuse qui ressemble à s'y méprendre au chanvre : le Pantagruélion qui permettait aux hommes « non seulement de se joindre par-delà mes mers, mais aussi de tenter l’escalade des cieux », faisant ainsi allusion et aux cordages en chanvre et aux propriétés psychotropes. Médecin, Rabelais en recommandait l’usage pour divers maux :plaies, brûlures, crampes, rhumatismes et douleurs spastiques.
 
En Inde, Bhavamishra décrit dans ses traités médicaux les propriétés et les préparations à base d'opium et de cannabis.
 
Du XIVe au XVIIIe siècle, le chanvre est essentiel pour le commerce maritime puisqu’il sert à fabriquer les voiles, gréements, cordages et vêtements. Durant cette période la production est de plusieurs milliers de tonnes par an et le chanvre est considéré comme une production agricole de premier ordre, source de nombreux conflits majeurs.
 
Pour l’anecdote, George Washington en cultivait en 1765 dans son domaine de Mount Vermont, comme en atteste son journal.
 

2.5. Epoque Moderne
 
Aux xviie et xviiie siècles, les puissances européennes se disputent la suprématie navale et le contrôle des points de passage stratégiques, alors que les échanges maritimes intercontinentaux sont en plein essor. Les navires sont alors propulsés par la seule force du vent. Le chanvre est utilisé pour fabriquer les cordages, les câbles, les échelles et les haubans, ainsi que les voiles.
 
« Un navire de taille moyenne utilise 60 à 80 tonnes de chanvre sous forme de cordages et 6 à 8 tonnes sous forme de voile, par an. », relève le professeur agrégé d'histoire Serge Allegret.
 
Le chanvre a donc pendant cette période la place d'un matériau stratégique, au même titre que le charbon quand apparaîtront les machines à vapeur ou le pétrole aujourd'hui.
 
En France, Colbert crée en 1666 la corderie royale associée à l'arsenal de Rochefort sur Mer, et réalise un important travail pour sécuriser l'approvisionnement en chanvre national. Les marines hollandaise et anglaise sont équipées de voiles tissées aux Pays-Bas à partir de chanvre d'excellente qualité produit en Livonie (actuels pays baltes). Grâce à la technique du tissage à un seul fil, les toiles obtenues sont plus performantes (solides, légères et souples).
 
Diderot et d'Alembert dans leur Encyclopédie détaillent la culture et le travail du chanvre, et mentionnent ses propriétés psychotropes : « Le Chanvre est cultivé, comme plante textile, dans un grand nombre de pays. Toutes ses parties exhalent une odeur forte, extrêmement désagréable, et les émanations qui se dégagent des chènevières causent des vertiges, des éblouissements, en un mot une sorte d'ivresse. [...] Enfin, les feuilles de la var. indica servent, en Orient, à la préparation du hachich. ».
 
Le chanvre aurait été présent aux Amériques avant la colonisation : Jacques Cartier rapporte en avoir vu, dans son journal de voyage. L'archéologue Bill Fitzgerald a découvert à Moriston en Ontario des pipes vieilles de 500 ans, contenant des traces de résines de cannabis. Toujours est-il que les colons européens entreprirent la culture du chanvre à grande échelle. George Washington, premier président des États-Unis d'Amérique, en cultivait sur sa plantation, comme en témoigne son journal. En 1794, il donne l'instruction suivante à ses hommes : « Make the most of the Indian hemp seed and sow it everywhere. » (Prenez le plus possible de graines de chanvre indien et semez-en partout).
 
Au Canada également, plusieurs mesures sont prises pour favoriser le développement de cette industrie : subventions, incitations fiscales, distribution de graines aux fermiers en 1801...
 
Victime d'une tentative d'assassinat par un Égyptien en état d'ivresse cannabique, au cours de la Campagne d'Égypte, Bonaparte édicte le 8 octobre 1800 un décret interdisant dans toute l'Égypte l'usage du hachisch.
 
Dans les Caraïbes anglophones, l'usage psychotrope du cannabis serait selon certains auteurs une conséquence de l'abolition de l'esclavage en 1833. Celui-ci aurait été importé avec la main-d’œuvre indienne destinée à remplacer les anciens esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre. Main d'œuvre qui emmena dans ses bagages des graines de chanvre indien. Le nom donné aux indiens fut collie et, aujourd’hui encore, les rastas utilisent, entre autres, le terme coolie weed pour évoquer le cannabis.
 
Des gravures sur cuivre du xixe siècle montrent que les berges du Rhin étaient, à l’époque, couvertes de grands champs de chanvre.
 
 
 
 
 

En 1844, Théophile Gautier et le docteur Jacques-Joseph Moreau fondent le club des Hashischins (voir Appendice .
 
Au cours de la deuxième moitié du xixe siècle, le cannabis sous forme de teinture était un produit pharmaceutique courant.
Au xixe siècle, le cannabis était utilisé en Occident pour ses vertus médicinales, sous forme de teinture (extrait alcoolique). C'est le médecin irlandais William Brooke O'Shaughnessy qui le présenta comme médicament après un séjour de neuf ans aux Indes, en 1841. Après avoir observé ses collègues indiens prescrire avec succès, différents extrait de chanvre pour traiter toutes sortes de maladies, alors considérées comme incurables par la médecine occidentale, il remit un rapport à l’Académie des Sciences d’Angleterre concernant les applications médicales du cannabis, en affirmant que outre ses propriétés analgésiques puissantes, il constituait « le remède antispasmodique le plus précieux qui soit ».
 
Le cannabis fut ainsi prescrit à la reine Victoria pour soulager ses douleurs menstruelles. L'extrait alcoolique de cannabis était également commercialisé aux États-Unis. Dans la vieille Europe comme aux États-Unis, cette teinture était l'un des médicaments les plus vendus par les officines de pharmacie. De 1842 à 1900, plus d’une centaine d’articles médicaux sont publiés qui recommandent son utilisation dans le traitement de diverses maladies et malaises.
 
Autre anecdote surprenante, des cigarettiers lancent à la fin du xixe siècle sur le marché européens plusieurs marques de cigarettes au cannabis, en jouant sur l'image "orientale" de la plante : Arabische Nächte (Nuits Arabes) (9 % de cannabis), Harem (9 %), etc.
 
Mais, à la fin du xixe siècle, son succès commença à décliner, suite à l’apparition et au fort succès d’autres médicaments tels que l’aspirine et les opiacés. En effet, l’invention de la seringue hypodermique, dans les années 1850, révolutionne les pratiques médicales en permettant un soulagement rapide de la douleur par l’injection de médicaments solubles. Les dérivés du cannabis n’étant pas soluble dans l’eau, ils ne peuvent être injectés (et ne le sont toujours pas aujourd’hui). Ainsi, à partir de 1863, le cannabis est progressivement remplacé par la morphine.
 
 
3. Le Cannabis au 20e siècle
 
L'adolescent Ernst Jünger tombe par hasard en 1920 sur un vestige de l’époque médicinale révolue, sous la forme d'un vase de porcelaine portant la mention « Extr. Cannabis ». Il raconte son expérience malheureuse (que l'on qualifierait aujourd'hui de bad trip) dans son essai Approche, drogues et ivresse.
 
Les Mexicains cultivent également le cannabis et commencent l'exportation des sommités fleuries vers le Texas dès 1910. C'est d'ailleurs aux Mexicains que l'on doit l'usage du mot marijuana qui, à l'origine, désignait une cigarette de mauvaise qualité.
 
Aux États-Unis, durant les années 1920 et 1930, le cannabis envahit le marché noir, devenant très populaire. Face à ce succès grandissant, mais surtout dans un contexte d'échec de la politique de prohibition de l'alcool, le lobby puritain s'intéresse au cannabis et les autorités mettent en place des campagnes dites de sensibilisation avec des slogans tel que Marijuana is Devil sur fond de diable enflammé. C’est le début de la prohibition du cannabis aux USA (voir partie 4 ci-dessous).
 
L’accroissement dans le reste du monde de la production et du trafic de cannabis sont alors préoccupants et plusieurs gouvernements autres que celui des États-Unis s’inquiètent. Ainsi dès 1925, la convention internationale de Genève est acceptée par la plupart des pays du monde s’engageant à se battre contre le trafic de drogue. Parmi eux, la Turquie et l’Égypte veulent déjà inclure le cannabis dans la convention, avançant que sa consommation est à la base de la débilité humaine.
 
Concurrencé dans son usage textile par les fibres exotiques (jute, sisal, kenaf), et par les fibres synthétiques (nylon), concurrencé dans l'industrie papetière par le bois, le chanvre décline rapidement au cours de la première moitié du xxe siècle. En France, par exemple, 176 000 hectares sont emblavés en 1840 alors qu’en 1939, la superficie cultivée n'est plus que de 3 400 hectares. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain relance la production de fibres de chanvre et réalise même un film de propagande intitulé Hemp for Victory (Le chanvre pour la Victoire). Lors du débarquement de Normandie, les Rangers commandés par le lieutenant-colonel James E. Rudder étaient équipés de grappins et de cordes de chanvre pour escalader les falaises de la pointe du Hoc. « Les cordes de chanvre alourdies par l'humidité se révélèrent inutilisables ».
 
Bien qu’il ait probablement été utilisé comme drogue occasionnelle durant son histoire, c'est aux États-Unis, parmi la scène jazzdes années 1950 qu’on le voit devenir populaire, avec la Beat generation. Suivra avec une forte augmentation de son utilisation pendant les années 1960. Harry Anslinger (voir partie 4.2. ci-dessous), instigateur du système fédéral de lutte contre la drogue fait surveiller et ficher de nombreux artistes susceptibles d'en consommer . En Europe de l'Ouest, l'explosion de la popularité du cannabis coïncide avec le mouvement hippie : la consommation de drogue devient alors synonyme de contestation de la société bourgeoise.
 
Dans les années 1960, l'INRA et la Fédération nationale des producteurs de chanvre (FNPC) démarrent un programme de sélection variétale pour mettre au point des cultivars monoïques et à faible teneur en THC. Ces travaux permettent de relancer la culture du chanvre agricole dans plusieurs pays européens, car ils lèvent l'obstacle technique de l'important dimorphisme sexuel de cette plante, ainsi que les objections en rapport avec l'usage psychotrope.
 
En 1964, un laboratoire israélien dirigé par le professeur Raphael Mechoulam isole le THC, responsable de la majeure partie des effets psychotropes du cannabis.
 
À partir de 1971, la CEE encourage financièrement la culture de chanvre par les agriculteurs pour la production de fibres, dans le cadre de l'organisation commune de marché (OCM) portant sur le lin et le chanvre.
 
En 1976, après plusieurs années de tolérance d'entreprise de vente au détail de cannabis, les autorités des Pays-Bas décrètent officiellement la décriminalisation de la vente pour usage personnel, encadrée par un système de patentes. L'un des objectifs de la politique néerlandaise est d'éviter que les consommateurs de cannabis n'entrent en contact, via les revendeurs de rue, avec d'autres produits illicites (opiacés, cocaïne, etc).
 
L'essor des préoccupations environnementales, depuis la fin du xxe siècle, tend à stimuler le développement de filières chanvre, dans des domaines aussi variés que le textile, l'habitat, l'alimentation, les bio-carburants... Entre 1996 et 1999, les superficies cultivées en chanvre dans l'UE ont plus que doublé, passant de 13,7 à 32,3 milliers d'hectares, principalement du fait de l'Espagne.
 
2005 marque un tournant majeur dans l'histoire du cannabis thérapeutique avec l'assouplissement de la législation de certains pays - notamment le Canada et le Royaume-Uni -, la prescription médicale de THC étant autorisée.
 
 
4. Prohibition du Cannabis (notamment aux USA)
 
4.1. Origine et enjeu
 
Les premières années du XXe siècle furent les années de « diabolisation » du cannabis.
Aux Etats-Unis, une vaste campagne prohibitionniste prend naissance sur fond de racisme. Au début des années 1910, l’herbe fumée se répand parmi les travailleurs saisonniers mexicains du Texas ou les musiciens jazz de la Nouvelle-Orléans afro américains. Les blancs attribuèrent au cannabis une influence insidieuse qui pousserait les noirs à penser qu’ils valent bien les blancs. Quant aux mexicains, sous l’influence du cannabis ils osaient regarder les Blanches. La presse à sensations mena une campagne de terreur pour mettre le cannabis hors la loi.
 
Le bon vieux cannabis connu par près de quatre générations d’américains est alors remplacé par le vocable marijuana la terrible « herbe tueuse ». Ce terme, d’origine mexicaine, fut systématiquement utilisé dans les articles et le terme de « chanvre » fut bientôt gommé du langage populaire. Une propagande calomnieuse encouragée par Harry J. Anslinger, directeur du bureau des stupéfiants de 1931 à 1962 (voir ci-dessous 4.2.). Il alimente la presse nationale en histoires sadiques et sanglantes, truffées de connotations racistes, démontrant l’extrême danger du cannabis.
 
La police des stupéfiants de la Nouvelle-Orléans impute aux consommateurs 60 % des crimes commis dans la ville. Il s'agit d'une véritable entreprise de propagande, qui trouvera des alliés dans le lobby de l'industrie du coton, dans celle de la chimie (dont les lobbys du nylon et du pétrole) et dans une partie de la presse, dont les patrons ont des intérêts forestiers important (entre autres le magnat de la presse William Randolph Hearst). Cette campagne appuiera son argumentaire sur le racisme ambiant, en combinant le dégoût des "nègres", de leur musique (le blues et le jazz) et les ravages fantasmés du cannabis (folie meurtrière, dégénérescence, etc.).
 
Le très sérieux New Orléans Médical and Surgical Journal écrit en 1931 : "L'avilissante et pernicieuse influence du haschisch et de l'opium ne l'est pas seulement pour les individus, mais pour les nations et les races aussi. La race dominante et les pays éclairés sont alcooliques, tandis que les races et les nations intoxiquées au chanvre et à l'opium pour certaines se sont détériorées moralement et physiquement".
 
Les journaux reprennent et répandent l'idée que violence et cannabis sont liés, à travers le pays et, en 1937, une loi instaure la taxation de la production, du commerce ainsi que l’usage industriel et médical, c'est le Marihuana Tax Act.
 

Affiche diffusée par le Federal Bureau of Narcotics, à la fin desannées 1930, et pendant les années 1940, époque de diabolisation du produit (la marihuana est un narcotique puissant qui pousse au meurtre, et conduit à la folie et à la mort).
A titre d’exemple, les médecins Appelés comme experts n’apprirent que deux jours avant leur audition que « l’herbe tueuse du Mexique » était en fait le cannabis, utilisé depuis presque cent ans en thérapeutique. La prohibition du cannabis venait de remplacer celle de l’alcool (1919-1933).
 
En France, l’écho de cette mise en œuvre d’une politique prohibitionniste aboutit à une décision législative : le cannabis est supprimé de la pharmacopée française
 
Ci-dessous, un entretien avec Robert Delanne : Ancien résistant, acteur de théâtre, navigateur, boxeur, contrebandier, explorateur, écrivain, militant antiprohibitionniste, entre autre.
 
Quelle est l'origine de l'idéologie de la prohibition et quelle est son histoire, en remontant au lancement de cette politique; et au plan international ?
 
D'abord, je ne crois pas que la prohibition des drogues soit une idéologie : c'est un outil au service d'une idéologie, d'un pouvoir. Un peu d'histoire va nous aider à mieux comprendre.
Nous savons, les fouilles archéologiques l'ont prouvé, que depuis des millénaires (11 000 ans pour l'opium et pour le cannabis) l'homme a vécu en bonne intelligence avec les drogues. Pour l'essentiel, elles jouaient un rôle de cohésion sociale au cours de cérémonies religieuses, de rites sacrés, sous le contrôle des dominants de l'époque, ou de leurs représentants religieux, politiques ou militaires.
En outre, leurs nombreuses vertus médicinales en faisaient des produits très prisés qui se vendaient un bon prix, régulé par l'offre et la demande.
 
Cet équilibre millénaire entre les hommes et les drogues a été rompu au cours du XVIIème siècle, à la suite de ce que Colin Ronan, dans son Histoire mondiale des sciences, n'hésite pas à désigner comme la plus grande révolution scientifique de notre histoire. Jusque-là l'histoire se répétait un peu à l'identique. Une ou plusieurs civilisations émergeaient, dominaient un coin de la planète connu, puis déclinaient et disparaissaient, et une ou plusieurs autres civilisations prenaient le relais, ajoutant chaque fois un plus à la vie.
 
Soudain il se passe quelque chose de beaucoup plus fort. Entre le XVème et le XVIème siècle, une conjonction d'événements scientifiques, politiques et culturels accélère l'histoire : c'est ce qu'on a appelé la Renaissance.
Et, de toutes les sciences et techniques, celle qui bénéficia le plus de cette révolution fut la science de la navigation qui commença une évolution aux conséquences immenses.
En quelques décennies, le gouvernail d'étambot, de nouveaux gréements, la boussole, l'astrolabe (ancêtre du sextant), les lochs pour mesurer les distances parcourues, les premières lunettes, les premières cartes marines fiables - les portulans - et enfin les caravelles rendirent possible la navigation hauturière, et en à peine plus de trente ans (de 1492 à 1526) le monde antique explose : l'homme découvre sa planète, l'Antarctique et l'Arctique, sous l'impulsion de cinq nations gagnées par les idées nouvelles qui, après s'être débarrassées de leurs divers envahisseurs, font leurs unités et trouvent leurs frontières quasi définitives : l'Espagne et le Portugal, un temps dynastiquement liées, la France, les Pays-Bas, et en tout dernier l'Angleterre, en 1603.
 
L'Espagne et le Portugal installent d'importantes colonies dans les deux Amériques et le Portugal, seul, a dès 1498 le monopole du commerce des Indes jusqu'aux Moluques.
 
Un siècle plus tard, en 1595 à Amsterdam, naît la VOC, Verenigde Oost indische Compagnie, première compagnie des Indes orientales, qui va déposséder le Portugal de son monopole et déclencher, sans l'avoir prémédité, le processus qui allait faire de l'opium d'abord, puis de toutes les drogues, un élément majeur de l'économie mondiale.
La VOC est une grande première dans l'histoire : financée par actions cotées en bourse, avec la charte du 20 mars 1602, elle pouvait signer des traités, lever des armées, construire des forteresses, déclarer des guerres et signer des paix, exercer la justice, battre monnaie, lever des impôts. Tenue par ses actionnaires, elle n'avait qu'un seul but : le profit.
La VOC est l'ancêtre des grandes multinationales prédatrices d'aujourd'hui. Mais c'est aussi beaucoup plus que cela : la quasi-totalité de ses actionnaires étant des commerçants, la VOC est la première manifestation structurée d'une bourgeoisie marchande se libérant des privilèges féodaux.
 
Deux siècles avant la prise de la Bastille une nouvelle race de dominants était en train de naître : les capitalistes.
Outre les épices, les tissus, les parfums, la VOC expédie en Europe du tabac, du riz, du thé, du sucre, mais aussi du fer, de l'étain et de l'acier. Elle obtient le monopole sur l'opium récolté en Inde et finance ses envois vers l'Europe en important en Chine de telles quantités d'opium que l'empereur mandchou, voyant s'effondrer sa balance commerciale décrète, en 1729, l'interdiction de l'opium sur son territoire. Trop tard. En quelques décennies, les quantités d'opium importées, entre 300 et 400 tonnes par an, ont déjà répandu l'opiomanie dans la population chinoise. Pour satisfaire la demande, une contrebande s'organise. Les risques courus font monter les prix. Et pour la première fois dans l'histoire, le grand commerce européen découvre que l'opium est beaucoup plus qu'un médicament : il crée une dépendance et son commerce, dopé par la prohibition, peut être la source d'immenses profits.
 
Consacrée première puissance maritime mondiale par le traité d'Utrecht en 1713, l'Angleterre chasse peu à peu la VOC jusqu'aux Moluques, crée l'EIC (East Indian Company) qui prend le relais des hollandais et, en 1758, détient le commerce de l'opium indien.
De 1729 à 1836, l'empire de Chine édictera près de quarante décrets prohibitionnistes. En vain. Malgré une répression parfois féroce, la contrebande se fait sur une grande échelle, avec la complicité quasi générale de l'administration chinoise corrompue. Les prix explosent et le tonnage livré à la Chine passe de 240 tonnes avant la prohibition à 6500 tonnes en 1884. Deux guerres, dites guerres de l'opium, mettent la Chine à genoux, et en 1858 le traité de Tientsin légalise l'importation d'opium en Chine.
 
L'opium représentait alors plus de 41% des profits coloniaux de la couronne d'Angleterre. C'est ainsi que la Chine décida de développer la culture de son propre pavot dont la production atteignit, en 1896, 12 000 tonnes, éliminant ainsi pratiquement la totalité des importations anglaises. Et sa gracieuse majesté, Victoria Ier, perdant ainsi une importante source de profits, la Chambre des Communes déclare le commerce de l'opium immoral. Sans doute pour gêner les chinois dans la commercialisation de leur opium, alors que l'Angleterre continue à alimenter en opium l'Europe d'abord, les USA ensuite.
 
Un premier constat s'impose : les Anglais ont fait de l'opium une arme de conquête qui relève du commerce prédateur, tout en favorisant son extension en Europe et en Amérique. Deuxième constat : les prohibitions décrétées par la Chine, loin d'obtenir les résultats escomptés (rééquilibrage de la balance commerciale et protection de la population contre la drogue) ont, au contraire, dynamisé le trafic, mis la Chine à genoux et provoqué la toxicomanie de trente à quarante millions de chinois.
 
Entre-temps, l'Angleterre est devenue, dès le début du XIXème, la première puissance mondiale grâce à son empire colonial et à la révolution industrielle qu'elle fut la première à accomplir. Son industrie avance à pas de géant, mais dans les fabriques, les conditions de travail sont particulièrement dures et la Grande-Bretagne inaugure, dans les corons et dans les cités ouvrières, un mode de consommation des drogues qui gagnera bientôt toute l'Europe et les USA.
 
La chimie découvre la morphine en 1803, la cocaïne en 1860, et l'héroïne en 1874. Et, dès le début des années soixante, les médicaments opiacés sont en vente libre dans toutes les pharmacies européennes et les drugstores anglo-saxons.
L'opium et ses dérivés sont la panacée : tablettes de morphines, bonbons à la codéine, élixirs, philtres, baumes, etc. L'industrie pharmaceutique prospère sur fond d'exploitation des propriétés de l'opium, médicament et drogue.
Bref, l'opium est devenu un élément essentiel de l'économie mondiale à l'apogée de la période coloniale. Le XIXème siècle se termine.
 
L'Angleterre domine le monde. Le commerce de l'opium est entre ses mains. Les plus grands laboratoires pharmaceutiques sont en Europe. Ils fabriquent la morphine, l'héroïne et la cocaïne par centaines de tonnes qui alimentent aussi bien les besoins médicaux que le marché de la consommation clandestine. Les USA sont exclus de ce marché juteux.
 
Or, depuis leur indépendance, et malgré plusieurs guerres qui les ont laissés exsangues et divisés, ils se sont rapidement développés. De 1870 à 1906, leur PIB a quadruplé, et leur population a doublé. Ils ont conquis quelques colonies : Porto Rico, les Philippines, l'Ile de Guam, Hawaï, Cuba, et ils contrôlent Panama. Ils veulent entrer dans la cour des grands, toujours dominée par la Grande-Bretagne et son empire colonial qui a démontré l'importance politique et économique des drogues et en tire d'importants profits.
Sur l'insistance des USA se tient à Shanghai, en 1909, la première conférence internationale pour une prohibition générale de l'opium pour tout usage non médical.
 
Au nom de la morale ? Soyons sérieux ! Nous avons vu le rôle de la morale américaine dans la guerre du Nord libéral contre le Sud esclavagiste. Guerre qui visait moins à libérer les Noirs de l'esclavage qu'à récupérer une main d’œuvre bon marché pour l'industrie nordiste. Nous avons vu le rôle de la morale dans l'anéantissement du peuple indien. Pour préserver le peuple américain des drogues ? Peu plausible, les américains s'adonnant plus volontiers aux alcools forts.
Alors, pourquoi les Américains insistent-ils tellement pour une interdiction mondiale de l'opium alors qu'ils se contenteront d'une déclaration d'intention sans qu'aucun organisme de contrôle ne soit mis en place ? En fait, les USA, grâce à leurs bases coloniales dans le Pacifique, se sont assurés la maîtrise de cette zone jusque-là contrôlée par la Grande-Bretagne. Et la nouvelle croisade anti-opium va leur permettre de saper l'emprise commerciale anglaise en Asie, en arraisonnant légalement les navires anglais transportant l'opium.
 
La deuxième conférence, à La Haye, en 1912, toujours à leur demande, étend l'interdiction à la cocaïne et au cannabis. Seront ainsi retirés des pharmacies et des drugstores la quasi-totalité des gadgets opiacés et cocaïnés dont les industries pharmaceutiques européennes tirent d'immenses profits.
 
Enfin, toujours convoquée à la demande des USA, la conférence de Genève, en 1925, prévoit, avec l'interdiction de toutes les drogues pour un usage non médical, un contrôle sévère du comité central permanent de la Société des Nations. À partir de là, le commerce des drogues, qui était un commerce lucratif, considéré comme immoral mais légal, devient alors un délit passible de lourdes peines. Et les sanctions prévues dopent les prix, pénalisant ainsi les laboratoires européens. Et cette prohibition générale des drogues dynamise un trafic contrebandier international, multiplie les réseaux clandestins incontrôlables, sauf par les mafias américaines nées de la prohibition de l'alcool (de 1919 à 1931) qui, sous l'impulsion de Lucky Luciano, s'emparent du marché et utilisent les mêmes filières mises en place pour la contrebande des alcools.
 
Une conclusion s'impose : les prohibitions n'ont rien eu d'idéologique. Tous les discours au nom de la morale et de la protection des peuples n'ont servi qu'à couvrir des buts économiques, géopolitiques ou de conquête.
 
Aux yeux du peuple américain et aux yeux du monde, les USA veulent apparaître comme les chevaliers blancs de la guerre sainte contre la drogue. En réalité, ils cherchent à défendre leurs intérêts économiques y compris ceux qui sont liés aux trafics internationaux. Pouvez-vous nous donner des exemples de ce que vous appelez la duplicité américaine ? Dans quelles grandes opérations la CIA a-t-elle été impliquée ?
 
Pour comprendre le double jeu américain, il faut revisiter un peu l'histoire de l'après-guerre. Dès 1946, malgré les dévastations de la seconde guerre mondiale, l'URSS voit son influence étendue à plus du tiers de la planète. Ce qui réduit d'autant le marché capitaliste mondial. Plus de la moitié de l'Europe est passée au socialisme, et dans l'autre moitié les Partis communistes rassemblent des millions d'électeurs.
En Asie, l'indépendance de l'Inde, la naissance de la Chine communiste, ont suscité de nombreux mouvements d'indépendance soutenus par l'URSS, puis par la Chine.
En Amérique centrale et en Amérique du Sud, le Chili, la Bolivie, le Costa Rica, le Guatemala, ont des gouvernements de gauche. L'agitation sociale gagne la Colombie, le Mexique, Panama. De nombreux maquis anti-USA naissent un peu partout. Aux USA mêmes, la reconversion en économie de paix se fait mal. Le plan Marshall perd peu à peu son efficacité.
 
Le leadership américain est menacé et la grande priorité est maintenant la lutte contre le communisme. C'est le début de la Guerre Froide et, dans ce contexte, les drogues vont jouer un rôle capital.
Or, le fascisme et la guerre ont démantelé le grand trafic en Europe. La Chine, l'indépendance des Indes l'ont bouleversé en Asie.
Les USA, grâce à leur puissante CIA, s'inspirant des leçons de la couronne d'Angleterre, et avec la complicité des services secrets français en Indochine, vont se servir de l'opium pour leur stratégie anti-communiste dans tout l'Est asiatique.
 
Ils se font des alliés des populations qui vivent de l'opium, encouragent le trafic, et trouvent à bon compte les mercenaires dont ils ont besoin contre les communistes. Les principaux réseaux connus pour avoir bénéficié de la protection et de l'assistance logistique de la CIA sont les suivants :
En 1949, les troupes vaincues du Kuomintang (KMT) se réorganisent avec l'aide de la CIA sous le nom de « chinese independance force ». Le KMT fait passer sa production d'opium de 40 tonnes en 1949 à 340 tonnes en 1960. En 1950, en Thaïlande, le chef de la police, le général Phao Sriyanonda, avec l'appui de la CIA, s'associe avec les triades chinoises de Bangkok pour expédier la drogue vers l'Europe et les USA. En 1954, la CIA constitue à la frontière du Vietnam, avec l'aide des services secrets et de l'état-major français, sous la direction du général Salan, une armée de mercenaires qui comptera 35 000 hommes en 1965, et organise le transport de l'opium vers les raffineries. De là les compagnies charter de la CIA, Air America et Continental Air Service convoient la morphine base et l'héroïne du KMT. En 1958, au Laos, la CIA « démissionne » le gouvernement de gauche et le remplace par le général Phoumi qui travaille pour le KMT. Plus à l'ouest, plus récemment, pendant la guerre entre l'URSS et l'Afghanistan, de nombreux témoignages ont dénoncé les livraisons d'armes par les USA aux rebelles contre de la morphine base.
Plus tard encore, à trois reprises, les USA se sont surpassés :
En 1979, au grand dam des USA qui craignent un deuxième Cuba, les sandinistes ont pris le pouvoir au Nicaragua. Les anti-sandinistes (les contras) se réfugient au Costa Rica. Les USA décident de les aider dans leur combat contre les sandinistes. Le ravitaillement en armes des contras est dirigé depuis la Maison Blanche par le colonel North. Les avions américains livrent les armes, repartent à vide vers la Colombie, et reviennent chargés de cocaïne qu'ils débarquent au nord du Costa Rica, dans le ranch d'un américain, John Hull, qui travaille pour la CIA. La cocaïne est ensuite écoulée sur le marché américain et l'argent récolté servira à acheter les armes en Europe de l'Est par des trafiquants dirigés par une équipe israélo-américano-panaméenne. La CIA se surpassait. Entendez par "la" CIA le colonel North, son directeur Casey, et le vice-président Bush qui plus tard demandera au sénateur Kerry, par qui l'affaire est connue, de cesser de dévoiler des informations « préjudiciables à la bonne image des États-Unis » (sic). Dans le même temps, le président Reagan accusait publiquement les sandinistes d'empoisonner la jeunesse américaine. Il y eut aussi l'opération "fulminante", en Colombie, qui succéda de peu à la solennelle déclaration de guerre à la drogue de Bush père, en 1981, qui marquera non une simple aggravation de la prohibition mais un véritable changement qualitatif dans la méthode.
À partir de 1981, les USA auront tous les droits et les moyens de les imposer, dès l'instant qu'il s'agira de la juste lutte contre les drogues. Sous la menace de couper tous les crédits à la Colombie, les USA, avec l'aide de techniciens israéliens, lancent l'opération « fulminante » pour éradiquer la marijuana colombienne.
La flore et la faune sont détruites sur des milliers d'hectares, les troupeaux décimés, les paysans atteints de maladies mystérieuses... Les observateurs étrangers parlent d'un véritable désastre écologique. La presse française célèbre le succès des USA contre la drogue.
 
Mais... la vérité est dans les chiffres : avant "fulminante " la Colombie livrait 80% de la marijuana consommée par les 20 millions de fumeurs américains. Après "fulminante", les États-Unis deviennent les premiers producteurs mondiaux de marijuana (34,4% : chiffre donné par l'ONU), et récupèrent la totalité du marché américain.
Non seulement ils ont privé la Colombie de 8% de son PIB, mais ils ont détruit des milliers et des milliers d'hectares de cultures vivrières, mettant la Colombie à la merci d'une aide financière que les USA voudront bien lui accorder selon son degré de soumission.
 
Cependant, le summum de ce qu'on peut appeler la criminalisation de la politique anti-drogue des USA est atteint lors de leur agression contre le petit Panama.
Plus de 10 000 civils y ont été assassinés (selon Amnesty International), sous prétexte de capturer le général Noriega, qui avait cessé de plaire à la CIA après vingt ans de bons et loyaux services. À l'époque, Mitterrand avait même déclaré, sans rire : « L'état de guerre avait été déclaré contre les États-Unis » (sic).
Vingt-quatre mille marines, un porte-avion, des chasseurs bombardiers, des hélicoptères de combat sont mobilisés pour capturer un homme ne bénéficiant que d'une garde prétorienne. Énorme impact médiatique, magnifique victoire américaine contre le trafic de drogue. Mais...
Début 1989, une dépêche AFP explique qu' « un rapporteur au Congrès déclare : nous blanchissons aujourd'hui 30% de l'argent de la drogue ». À la même époque, Arias Calderon, chef du Parti Social démocrate panaméen, déclare : « Nous avons la dette du Tiers Monde la plus élevée rapportée au nombre d'habitants, la seule solution pour tenir est d'accroître le blanchiment ».
Fin 89, les USA attaquent le Panama. Et moins d'un an plus tard, le rapporteur des banques auprès du Sénat américain déclare : « Nous blanchissons actuellement 80% de l'argent de la drogue. » Et on apprenait quelques années plus tard que les nouveaux patrons des banques panaméennes, mis en place par Bush, sont ceux qui géraient les finances du cartel de Medellin.
Questions posées et entretien mené par Jean-Luc Guilhem et Gilles Alfons
 

4.2. Autres théories à l’appui de la prohibition
 
Une théorie aujourd'hui moribonde, la théorie de l'escalade, fit les beaux jours des prohibitionnistes. Elle est née à la suite d'un sondage publié aux Etats-Unis en 1975 affirmant que 26 % des fumeurs de marijuana sont de futurs adeptes de l'héroïne. D'après les nombreuses enquêtes effectuées depuis lors, seulement 5% franchissent le pas. Et les choses sont bien sûr beaucoup plus complexes que ce que racontent les lieux communs.
 
Une importante théorie développée par Gabriel Nahas, surnommé le "docteur Folamour du cannabis" par ses détracteurs, est celle de l'épidémie. Les pauvres, c'est-à-dire les immigrés entassés en bordure des villes, attrapent le virus, qu'ils transmettent à la jeunesse. Les adolescents, certains groupes socioculturels étant plus touchés que d'autres, cherchent à faire des adeptes et, comme ils s'adressent à un public réceptif, l'épidémie s'étend et bientôt gangrène une partie de la jeunesse.
 
A écouter Gabriel Nahas et consorts, les jeunes de 13 à 20 ans sont touchés par l'épidémie. Puis les jeunes vieillissent. Ils ont des enfants, bientôt des adolescents qui "tombent" à leur tour. Le scénario pessimiste nie toute volonté chez le consommateur... Est-ce la raison pour laquelle le professeur Nahas opère une distinction entre le cannabis utilisé par les intellectuels et le cannabis consommé par de pauvres types, incapables de "se satisfaire d'une occupation routinière et ennuyeuse". Aujourd'hui, les derniers arguments avancés mettent en cause plutôt l'ignorance, traitent de quelques risques sociaux, ou se contentent de parler des effets désastreux de la prohibition en désignant le produit comme seule et unique cause. C'est là qu'intervient la thèse de la drogue engendrant la délinquance, ce qui, pour le cannabis, se limite à la commercialisation clandestine.
 

4.3. HARRY J. ANSLINGER et la prohibition aux USA
 
 

Harry Jacob Anslinger, né le 20 mai 1892, mort le 14 novembre 1975, était un politicien et journaliste des États-Unis, essentiellement connu comme le « McCarthy de la drogue ». Il fut dans un premier temps commissaire auxiliaire de la prohibition, avant d’être nommé premier commissaire du bureau fédéral du département du trésor aux narcotiques (FBN), le 12 août 1930. Il occupa ces fonctions durant 32 ans, record de durée en la matière. Il fut ensuite pendant deux ans représentant des États-Unis à la Commission des narcotiques des Nations unies.
 
L’héritage d’Anslinger en matière de lutte contre la marijuana, reposant sur des décennies de désinformation, est aujourd’hui remis en cause. Certains affirment que Harry J. Anslinger était seulement une marionnette au service d’un courant politique porteur.
Les responsabilités détenues par Harry J. Anslinger sont désormais en grande partie sous la juridiction du U.S. Office of National Drug Control Policy. Compte tenu de son rôle majeur dans l’évolution de la politique fédérale de la drogue aux États-Unis, on peut s’étonner qu’il n’apparaisse ni sur le site Web de la Drug Enforcement Administration, ni sur celui de l’Office of national drug control policy.
Anslinger est mort à l’âge de 83 ans d’un arrêt du cœur à Hollidaysburg en Pennsylvanie.
 
4.3.1. Jeunesse
Anslinger a relaté avoir été à l’âge de 12 ans témoin d’un événement qui devait changer le cours de sa vie : il aurait entendu les hurlements d’un morphinomane, à peine atténués par le retour d’un garçon de son âge, rentrant de la pharmacie pour réapprovisionner le toxicomane. Cet épisode lui fit prendre conscience de la puissance de la drogue et de la facilité pour les enfants à s’en procurer.
 
Anslinger commença à acquérir de la notoriété tôt dans sa carrière. Âgé de 23 ans, enquêteur pour le chemin de fer de Pennsylvanie, il réussit à prouver le caractère frauduleux de la réclamation d’un veuf dans un accident de chemin de fer. Cela épargna à sa compagnie le débours de 50 000 $ de l’époque (équivalent 921 126 $ de 2005) et lui valut sa promotion comme capitaine de la police du chemin de fer.
De 1917 à 1928, Anslinger collabora auprès de différentes organisations militaires et policières. Ses attributions l’amenèrent à beaucoup voyager, d’Allemagne au Venezuela en passant par leJapon. Sa mission était de mettre un terme au trafic international de stupéfiants, et il a largement influencé non seulement les politiques intérieure et extérieure des États-Unis en matière de drogue, mais aussi celles d’autres pays, en particulier là où ces questions n’avaient pas été débattues.
 
En 1929, Anslinger revint de sa tournée professionnelle internationale en tant que commissaire auxiliaire au bureau de la prohibition des États-Unis. À cette époque, la corruption et le scandale éclaboussaient les agences de prohibition et de narcotiques.
Fervent partisan de la prohibition de l'alcool, Anslinger demande que chaque achat d'une bouteille de bière fasse l'objet d'une demande préalable au ministère des Finances. Sa chance, il la trouva en la personne du nouveau ministre des Finances, Andrew Melton, l'oncle de sa femme, très lié à Du Pont de Nemours,l'inventeur du Nylon qui voulait éradiquer le chanvre trop concurrentiel au profit de ses fibres synthétiques.
 
Les bouleversements et les réorganisations qui suivirent furent l’occasion pour Anslinger, réputé honnête et incorruptible, de monter en grade et d’acquérir une stature politique. Il sera donc nommé à la tête du Bureau des narcotiques, lequel dépend du ministère des Finances.
 
4.3.2. Anslinger au pouvoir
En 1930, Anslinger fut nommé au FBN (bureau fédéral des narcotiques) nouvellement créé en tant que premier commissaire. Le FBN, tout comme le bureau de la prohibition, dépendait directement du département de trésor des États-Unis, et avait pour mission de faire appliquer les lois fédérales sur les stupéfiants. À ce moment-là le commerce de l’alcool et des drogues était considéré comme un manque à gagner car le caractère illégal des substances concernées les soustrayait à l’imposition. Anslinger a été nommé à ce poste par le secrétaire du Trésor, Andrew W. Mellon, et a reçu un budget de 100 000 $ (1 080 470 $ de 2005).
 
Durant les années 1920 naît un groupe de pression réunissant des parlementaires, les journalistes jaunes, et des citoyens intéressés par la question pour pousser Washington à adopter une législation fédérale contre la marijuana. Un article du Montana Standard paru le 27 janvier 1929 relate l’avancement des débats pour amender la loi sur les narcotiques :
« Il y avait de l’amusement au sein du Comité de santé de la Chambre [des représentants] durant la semaine où la proposition de loi sur la marijuana a été présentée. La marijuana est l’opium mexicain, une plante consommée par les Mexicains et cultivée pour la vente par les Indiens. « Quand un quelconque péon dans son champ de betteraves prend un peu de cette substance », a expliqué Dr. Fred Fulsher de Mineral County, « il pense qu’il vient d’être élu président du Mexique, et commence aussitôt à exécuter tous ses ennemis politiques » Tout le monde a ri et la proposition de loi a été approuvée. »
 
Les États du Sud souhaitaient également une loi fédérale contre la marijuana pour persécuter à bon compte les Mexicains qui saturaient le marché du travail avec leur main-d’œuvre à bas prix pendant la dépression. Anslinger a fini par donner suite à ces pressions croissantes. Bien qu’Anslinger fut effectivement un conservateur convaincu que la marijuana constituait une menace pour l’avenir de la civilisation américaine, son biographe affirme qu’il était surtout un bureaucrate astucieux, tirant parti de la répression contre la marijuana pour s’élever aux plus hautes responsabilités.
 
Le secrétaire Mellon, commanditaire et patron d’Anslinger pendant deux ans, était le principal appui financier de la compagnie pétrochimique Dupont de Nemours (à travers la Mellon Financial Corporation). Or la firme, fabricant de produits chimiques utilisés dans la production de pâte à papier à partir de la cellulose du bois et sur le point de breveter le nylon (1939), était justement menacée par la concurrence de la fibre de chanvre. La mécanisation de la récolte du chanvre venait en effet d’enregistrer des progrès spectaculaires avec la mise au point des premières moissonneuses-décortiqueuses-défibreuses, qui faisaient la une du populaire magazine Popular Mechannics, lequel titrait en février 1938 « Une récolte d’un milliard de dollars », prédisant un bel avenir industriel au chanvre.
 
Certains, comme Jack Herer, estiment que la campagne de presse sensationnelle contre la marijuana a été mise au point par Dupont et William Randolph Hearst (magnat de la presse écrite possédant des intérêts dans la papeterie) pour défendre leurs intérêts industriels face à la concurrence du chanvre.
 
En effet, Anslinger lui-même n’a pas considéré la marijuana comme une menace sérieuse pour la société américaine jusqu’en 1934, quatrième année de son mandat, où la campagne visant à alarmer le public des dangers du cannabis est brusquement devenue sa principale priorité.
Utilisant les mass media comme tribune (avec l’appui du puissant William Randolph Hearst), Anslinger a pu donner au mouvement en faveur de la prohibition de la marijuana un caractère national. Écrits pour l’American Magazine, les meilleurs exemples sont archivés dans son dossier de presse, le Gore File, véritable collection de coupures tirées de la presse à sensation, relatant des délits et crimes odieux, pour la plupart commis sans motifs, et imputés à la consommation de marijuana :
« Une famille entière a été assassinée par un jeune forcené en Floride. Quand les policiers sont arrivés sur les lieux, ils ont trouvé le jeune titubant dans une boucherie humaine. Il avait tué à la hache son père, sa mère, ses deux frères, et une sœur. Il semblait être dans un état second… Il n’a aucun souvenir d’avoir commis ce crime multiple. Les agents le tenaient jusqu’alors pour un jeune homme raisonnable et plutôt tranquille ; il est désormais dans un état de folie pitoyable. Ils ont cherché pourquoi. Le garçon a déclaré qu’il avait l’habitude de fumer quelque chose que ses jeunes amis appelaient des muggles, une appellation enfantine de la marijuana. »
 
Cette campagne de presse s’est également fortement appuyée sur les thèmes racistes populaires de l’époque :
« Des étudiants de couleurs à l’université du Minn. festoient avec les étudiantes (blanches), fument [de la marijuana] et attirent leur sympathie avec des histoires de persécution raciale. Résultat, grossesse au bout du compte »
« Deux Négros ont enlevé une fille de 14 ans et l’ont gardée pendant deux jours sous l’influence de la marijuana. Une fois rétablie, elle s’avère souffrir de la syphilis. »
 
Les mêmes faits divers sont publiés régulièrement, plusieurs années de suite, dans les mêmes journaux.
Les moyens cinématographiques sont également mis à contribution. Plusieurs films de propagande voient le jour en 1936, parmi lesquels le célèbre Reefer madness, de Louis J. Gasnier(initialement Tell your children), Wild Weed, de Sam Newfield, ou Assassin of youth, d’Elmer Clifton, auquel collabore Anslinger. Les mêmes ingrédients sont employés : messages simplistes et exagérations, mettant en scène le fort potentiel addictif de l’herbe (les protagonistes sont accrochés dès le premier joint), des hallucinations puissantes, le déclenchement du passage à l’acte (viol et meurtre)…
 
Cette campagne médiatique de diabolisation de la marijuana débouche en 1937 sur le vote du Marihuana Tax Act, une loi fédérale qui impose tous les acteurs de la filière chanvre, et dissuade, de fait, aussi bien l’usage industriel que l’usage thérapeutique.
 
Il aura fallu sept ans d'une campagne acharnée, une campagne empreinte de racisme, de xénophobie et fondée sur d'énormes mensonges, telle cette affirmation citée par Jean Basile et Georges Khal : " On peut cultiver assez de marijuana dans un bac à fleurs pour rendre toute la population des Etats-Unis complètement folle ".
 
Il aura fallu sept ans pour que le Bureau fédéral présente devant le Congrès le Marijuana Tax Act. Harry Anslinger ramena sur le tapis la légende du haschisch et des Assassins (voir appendice A), affirmant que la marijuana engendrait le crime et que, consommée régulièrement, elle conduirait à la dégénérescence, alors qu'aucun médecin, aucun chercheur, aucun représentant de la communauté noire, qui formait le gros des fumeurs, ne furent invités. Fort de ce premier succès, Harry Anslinger entame une campagne contre le jazz, qui, lui aussi, " provoque la déchéance des races ".
 
4.3.3. Belle constance dans l'argumentation
De 1948 à 1950, Anslinger changea son fusil d'épaule : au lieu de jouer sur la peur de la violence, il s'appuya sur celle qu'inspiraient les "rouges". C'était l'époque du maccartisme. L'opinion américaine découvrait avec horreur que la marijuana était une drogue plus dangereuse encore qu'elle ne l'avait imaginé.
 
En 1948, devant un Congrès d'un anticommunisme forcené, puis dans les colonnes des journaux, Anslinger prétendit que la marijuana mettait ceux qui en consommaient dans un état si paisible et si pacifiste qu'il ne restait plus aux communistes qu'à les cueillir. Bien entendu, les soldats américains étaient les premiers concernés... Qu'adviendrait-il de l'Amérique si, sous l'influence de la marijuana, les G.I. refusaient de se battre pour leur pays ?
 
La virevolte avait été plutôt subite. Manifestement, Anslinger n'était pas gêné par les contradictions. On notera avec intérêt, mais sans étonnement, qu'à partir de 1948 la presse offrit une tribune de premier ordre à Anslinger et à ses plus fervents supporters ( les congressistes des Etats du Sud et son meilleur ami, le sénateur Joseph McCarthy ).
 
En 1951, Anslinger devient président de l'US Drug Commission, il triomphe en 1961 en inscrivant le cannabis dans la Convention unique, qui réglemente au niveau mondial les drogues.
 
4.3.4. Le Rapport La Guardia
La seule voix autoritaire qui s'oppose à la campagne médiatique d'Anslinger contre le cannabis était celle du maire de New York Fiorello La Guardia, qui en 1938 a nommé une commission d'enquête, et en 1944 contestée avec dureté la campagne d'Anslinger avec le célèbre La Guardia Committee.
 
4.3.5. Fin de carrière, vieillesse
Plus tard dans sa carrière, Anslinger est mis sur la sellette pour insubordination, suite à son refus de renoncer à une tentative de blocage des publications du professeur Alfred Lindsmith de l’université de l’Indiana. Lindsmith a écrit, entre autres travaux, The Addict and the Law (le toxicomane et la loi), paru en 1961. Il s’agit d’un livre critiquant la guerre à la drogue et en particulier le rôle d’Anslinger. Cette polémique est parfois considérée comme ayant signé la fin de la carrière d’Anslinger comme commissaire aux narcotiques au bureau du département du trésor.
 
En fait, Anslinger fut étonné d’être reconduit dans ses fonctions par le président John F. Kennedy en février 1961, puisque la volonté du nouveau président était de renforcer le gouvernement avec de jeunes fonctionnaires. De toute façon, en 1962 Anslinger aurait 70 ans, l’âge obligatoire de la retraite dans sa position. Il a donné sa démission au président Kennedy le 20 mai 1962. Puisque Kennedy n’avait pas de successeur disponible, Anslinger est resté en poste avec un traitement de 18 500 $ (114 241 $ de 2005) encore quelques mois. Il a été remplacé par Henry Giordano. Puis il fut pendant deux ans le représentant des États-Unis à la Commission des narcotiques des Nations unies, après quoi il a pris sa retraite.
 
Il est ironique qu’en dépit de sa position violemment hostile aux traitements antidouleurs addictifs, il ait lui-même utilisé de la morphine à la fin de sa vie. Anslinger est décédé le 14 novembre 1975. Il avait 83 ans.
 
4.3.6. Portrait
Ci-dessous, un excellent portrait de Anslinger par le site Mauvaise Herbe :
 
Harry J. Anslinger est l’un des hommes qui a eu le plus d’influence sur la prohibition de la marijuana aux USA et dans le monde au 20e siècle. Portrait…
 
Peu connu hors des Etats-Unis, Harry J. Anslinger a pourtant eu un impact direct sur la vie de millions de consommateurs de marijuana à travers le monde, via les lois et traités internationaux sur le cannabis.
 

Harry J. Anslinger.
L’homme que l’on nomme « le Mc Carthy de la drogue » est né en 1892 en Pennsylvanie. A l’âge de 12 ans, il a affirmé avoir été témoin d’un événement qui allait le marquer profondément : un héroïnomane en manque qui criait dans la rue, et que seule l’intervention d’un enfant qui était allé acheter de la morphine dans une pharmacie avait pu calmer. Cet événement l’aurait fait prendre conscience des dangers de la drogue et de la facilité pour les jeunes de s’en procurer…
Anslinger a commencé sa carrière au service du chemin de fer de Pennsylvanie. De 1917 à 1928, il travailla dans différentes organisations militaires et policières ayant pour mission de mettre un terme au trafic international de stupéfiants.
 
Il fut nommé Commissaire du Bureau Fédéral du Département du Trésor aux Narcotiques (FBN) en 1930, suite à une affaire de corruption généralisée dans le Bureau. Sa réputation d’incorruptible faisait de lui l’homme idéal pour incarner le changement dans cette administration.
 
Une Campagne De Lobbying Anti-Marijuana
 
A la tête d’un budget important, Harry Anslinger lance une grande campagne de lutte contre les drogues. Cette campagne vise plus particulièrement la marijuana qu’Anslinger accuse de tous les maux, comme le montre l’une de ses citations :
La marijuana est la drogue qui a causé le plus de violences dans l’histoire de l’humanité.
Cette véritable croisade contre la marijuana débute à l’époque où s’achève la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis (en 1933). Elle va utiliser les mass-media de l’époque, principalement des journaux, livres et films.
 

Saisie
A cette époque, l’usage de la marijuana était peu répandu dans la société américaine. Importée par les travailleurs mexicains des Etats du Sud, elle était principalement consommée par les Noirs et les Hispaniques, et était considérée (certainement à raison) comme la drogue des musiciens de jazz. Ceux-ci contribueront à la faire découvrir aux classes moyennes blanches.
 
Une campagne de lobbying avait débuté dans les années 1920, menée par un groupe de pression réunissant des parlementaires, journalistes, et des citoyens,et visant à pousser Washington à adopter une législation fédérale contre la marijuana.
 
Ainsi, c’est en 1926 que la presse relate la première histoire de dealer vendant de l’herbe aux enfants à la sortie des écoles. A cette époque également, la marijuana est liée par les médias à une vague de crimes dans le Sud du pays.
 
L’action d’Harry Anslinger s’inscrit dans ce mouvement de lobbying. L’homme ne recule pas devant les moyens pour arriver à ses fins : il transmet aux journaux de nombreuses histoires crapuleuses mêlant (au choix) des Noirs, de la marijuana, des actes de débauche et des viols. De nombreux films de propagande contre la marijuana sont réalisés, dont le célèbre Reefer Madness (1936), et d’autres auxquels participera Anslinger.
 
Ce mouvement de pression débouche en 1937 sur le vote au Congrès du Marijuana Tax Act, qui visait officiellement à taxer la marijuana. Dans les faits, cette loi transfère également au Bureau des Narcotiques d’Anslinger le contrôle de cette marchandise. Or, ce bureau ne délivre que très peu d’autorisations, ce qui aboutit de fait à la prohibition au niveau fédéral.
 
Après Les Usa, L’onu
 

Saisie
Anslinger continuera sa carrière auprès de l’Organisation des Nations Unies, dès la fin des années 1930. Après la guerre, Harry va s’assurer que la nouvelle commission des stupéfiants de l’ONU soit sous le contrôle des représentants des forces de l’ordre et non des médecins. Ceci aura un fort effet sur les politiques anti-drogues de l’ONU, qui privilégieront pendant longtemps la réduction de l’offre mondiale de drogues au détriment de la réduction des risques.
 
C’est également lui qui va suggérer (et obtenir) le regroupement de l’ensemble des traités internationaux qui régissent le commerce de drogues en un seul. Ceci débouchera sur la Convention Unique sur les Stupéfiants de 1961, qui vise à limiter la production et le commerce de substances interdites en établissant une liste de ces substances, qualifiées de stupéfiants.
 
Une fois cette Convention adoptée, et à la demande de la délégation américaine, le cannabis fut ajouté à la liste des produits stupéfiants en 1961, et soumis au régime le plus rigoureux (comme l’héroïne). Cette convention est aujourd’hui signée par 183 pays, qui s’engagent notamment à ne pas prendre de décision allant à son encontre. Harry Anslinger, devenu représentant des Etats-Unis à la commission des stupéfiants de l’ONU, fera ratifier la Convention par les USA en 1967.
 
L’homme, Les Critiques…
 
Outre son action contre la marijuana, Anslinger s’est fait connaître grâce à ses méthodes : « la fin justifie les moyens ».
 
En effet, Harry n’hésitera pas à fournir aux médias des informations dans lesquels les effets de la marijuana et sa dangerosité sont largement exagérés. L’herbe sera par exemple accusée de démotiver les troupes, de rendre les soldats pacifistes, de provoquer la « dégénérescence des races » et de mener au lavage de cerveau communiste. Certaines de ses citations semblent trahir un racisme à fleur de peau :
Les joints font croire aux « bronzés » qu’ils sont aussi bons que les hommes blancs.
 
http://www.youtube.com/watch?v=ZJMeTR227h8
4.4. Retour du cannabis et critiques de la prohibition
 
Dans les années 1950, Henri Michaux fit l’expérience des voyages intérieurs et il apparut, en France comme à l’étranger comme l’un des premiers penseurs des drogues et du psychédélisme (terme qu’il utilise dès 1955).
 
Dès le début des années 1960, cet intérêt psychédélique se développa également aux Etats-Unis. A cette époque, la psilocybine et le LSD font l’objet de recherches expérimentales à Harvard comme à Cambridge.
 
Dans les années 1960 et 1970, la consommation de cannabis devient un phénomène de masse qui concerne presque exclusivement les adolescents et les jeunes adultes. Cependant l’utilisation du cannabis se distingue des autres drogues (héroïne, cocaïne, amphétamines..) par son association avec le mouvement culturel hippie.
 
La route vers l’orient, la musique pop, consacreront le cannabis comme « drogue douce ». La consommation est alors synonyme de fraternité et de liberté, mais surtout de lutte contre les valeurs établies et la société de consommation. En France, l’époque est marquée de manière symbolique par la publication en 1976 dans le journal Libération de « l’appel du 18 joint », signé par nombre de personnalités du monde de la culture et de la politique qui reconnurent avoir consommé du cannabis.
 

4.5. Le mouvement Rastafari jamaïcain
 
A la même époque, le mouvement rasta, né en Jamaïque, s’étend dans les îles anglophones des caraïbes puis dans le monde entier. Les rastafariens ou rastas se considèrent comme une tribu perdue d’Israël, vendue comme esclave. Ils prêchent le retour en Afrique comme étant la rédemption du peuple noir. Pour les Rastas, le cannabis est un sacrement et ils l’utilisent pour rendre grâce à Jah (dieu). Partout dans l’île, le thé de ganja est prescrit pour soigner les rhumatismes, l’insomnie et l’impuissance. De ce mouvement est née une musique propre aux rastas qui chantent l’amour, la paix, l’harmonie et la lutte contre l’oppresseur : le reggae.
 
Pendant les années 1980, ce mouvement revendique également la légalisation du cannabis.
 

4.6. Le renouveau du cannabis thérapeutique et critique moderne de la prohibition
 
C’est également dans les années 1970 que la valeur thérapeutique du cannabis fut redécouverte. Certains jeunes cancéreux l’utilisent pour soulager les violentes nausées causées par la chimiothérapie, d’autres découvrent son intérêt dans le traitement du glaucome, les douleurs chroniques et la sclérose en plaque.
 
Entre 1976 et 1991, malgré l’interdiction pesant sur l’expérimentation du cannabis naturel, dix états américains obtiennent la permission de mettre en place des programmes de recherche. Dans le sillage de l’épidémie de SIDA, les demandes de nouveaux patients affluent. En 1991, le gouvernement fédéral décide de fermer ces programmes à tout nouveau candidat en prétextant les difficultés à faire coexister ces expérimentations et la politique de lutte contre la drogue.
 
En France, la loi interdit tout usage, qu’il soit récréatif ou thérapeutique. Les rapports officiels sur l’intérêt de l’utilisation thérapeutique du cannabis se multiplient sans que les recommandations ne soient suivies d’effets législatifs. Tandis que nos voisins européens dépénalisent tour à tour l’usage de cannabis, les législateurs français continuent de refuser toute expérimentation.
 
Plus récemment encore, 300 économistes, dont trois lauréat du prix Nobel, ont signé une pétition pour encourager la légalisation du cannabis aux USA. Ci-dessous, un article sur le sujet :
 
Des centaines d’économistes estiment que la prohibition du cannabis est extrêmement coûteuse, tandis que sa légalisation rapporterait des milliards de dollars.
 
Plus de 300 économistes, dont trois lauréat du prix Nobel, ont récemment signé une pétition pour encourager le président, le congrès, les gouverneurs des Etats ainsi que leurs assemblées législatives à prendre sérieusement en considération la légalisation du cannabis aux USA. Cette pétition attire l’attention sur un article de Jeffrey Miron, un économiste d’Harvard, dont les conclusions mettent en lumière les économies conséquentes que pourrait réaliser le gouvernement si il se décidait à réguler et taxer le cannabis, au lieu de dépenser inutilement des milliards de dollars pour renforcer sa politique de prohibition.
 
Miron estime que la légalisation du cannabis économiserait 7,7 milliards de dollars par an consacrés par le gouvernement pour la répression, et générerait en plus 2,4 milliards de dollars annuellement pour le cas où la taxe serait équivalente aux produits de consommation courante, et près de 6 milliards de dollars si la cannabis était taxé comme le tabac ou l’alcool.
 
Les économistes signataires de cette pétition relèvent que les implications budgétaires de la prohibition du cannabis représentent un facteur parmi d’autres à prendre en considération, mais que l’essentiel de leurs recherches constituent désormais un pilier essentiel du débat national sur la décriminalisation.
 
Les avantages de la légalisation du cannabis (marijuana) s’étendent bien au-delà de l’opportunité de mordre dans le déficit des USA. La criminalisation du cannabis est un des nombreux aspects de la "guerre à la drogue" qui a lamentablement échouée. Même en tentant de l’associer aux plus dures, drogues "dangereuses" de cette croisade inepte, le fait est que le cannabis est en grande partie l’objet de cette bataille. Le gouvernement fédéral a même classé le cannabis au tableau 1 des substance (la catégorie des substances les plus sérieuses), en le plaçant dans une catégorie plus dangereuse que la cocaïne. Chaque année, plus de 800 000 personnes sont arrêtées pour possession et usage chaque année, et 46% de toutes les poursuites liées aux drogues le sont pour du cannabis. En dépit de son coût exorbitant et de la perte de temps pour les forces de l’ordre et la justice, toutes ces interpellations d’usagers du cannabis n’ont pas fait diminuer sa consommation.
 
La prohibition du cannabis n’a pas seulement entraîné une augmentation des arrestations, cela reflète aussi le fossé raciste grandissant de la guerre aux drogues. Même si les études indiquent que la consommation du cannabis est plus répandue chez les WASP, les blacks et les latinos constituent la plus grosse proportion des 800 000 personnes arrêtées chaque année. De ces constatations, on observe qu’il devient difficile pour eux de trouver ou conserver un emploi, de récupérer leurs droits de vote, voire tout simplement pour louer un appartement et se loger à bon prix. Ces faits dont les conséquences paraissent si difficiles à ébranler -aussi mauvaises soient-elles- et sont subies par une catégorie de la population usagère du cannabis qui rend cette politique anti-cannabis inéquitable, mal avisée et intolérable.
 
Notre politique à l’égard du cannabis a prouvé qu’elle était inefficace, discriminatoire et coûteuse. Nos tribunaux, nos cellules ainsi que nos prisons sont engorgés avec des simples délinquants n’ayant pas commis de violence. Mais malgré cela, le gouvernement persiste à maintenir la pénalisation du cannabis alors qu’elle est inutilement dépensière et raciste. Avons nous bien retenu la leçon de la prohibition de l’alcool en voyant aujourd’hui les mêmes conséquences se répéter pour le cannabis ? Face à ce rapport du Pr Miron, soutenu par des centaines d’économistes, espérons qu’il fera changer pas seulement la politique concernant le cannabis, mais changera nos politiques désastreuses.
 
Traduction express : FARId pour Cannabis Sans Frontières
 
Source: Hundreds of Economists : Marijuana Prohibition Costs Billions, Legalization Would Earn Billions. Posted by Ezekiel Edwards, Criminal Law Reform Project & Rebecca McCray, Criminal Law Reform Project at 4:29pm
 
Pour lire l’article original de l’American Civil Liberties Union
 
Fernando Henrique Cardoso. L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et les anciens présidents de Colombie César Gaviria et du Mexique Ernesto Zedillo font aussi partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues, tout comme les écrivains mexicain Carlos Fuentes et péruvien Mario Vargas Llosa.
 
Le rapport recommande de "mettre fin à la criminalisation, la marginalisation et la stigmatisation des personnes consommant des drogues mais qui ne causent pas de dommage aux autres", en donnant la priorité à une approche "plus humaine" selon laquelle les personnes dépendantes sont considérées comme des patients et non comme des criminels. "Les initiatives de décriminalisation n'aboutissent pas à une augmentation significative de la consommation de drogues", rappelle le rapport, citant les exemple du Portugal, des Pays-Bas et d'une province australienne.
 
Le rapport préconise également "d'encourager l'expérimentation des gouvernements avec des modèles de régulation légale des drogues [en particulier le cannabis] afin de réduire le pouvoir de la criminalité organisée et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens".
 
Nouvelles Orientations
 
Le président colombien, Juan Manuel Santos, s'est dit jeudi ouvert à l'analyse d'une "nouvelle orientation" de la lutte contre la drogue. Juan Manuel Santos a souligné que, pour son pays, cette lutte était une question de "sécurité nationale, le narcotrafic restant la source de financement de la violence" en Colombie, où les guérillas et les bandes composées d'ex-paramilitaires vivent en partie de ce trafic. L'actrice Judi Dench, le milliardaire Richard Branson et le chanteur Sting sont parmi les signataires d'une lettre adressée jeudi au premier ministre britannique, David Cameron, appelant à la dépénalisation des drogues. La lettre, également signée par trois anciens chefs de la police, demande au premier ministre de réexaminer l'efficacité des actuelles lois antidrogue dans la lutte contre les abus et les addictions.
 
Les Etats-Unis comptent présenter cet été un programme global de lutte antidrogue à destination de l'Amérique latine, qui réunira les principaux plans d'aide actuellement en vigueur pour la région, a déclaré jeudi un haut responsable du gouvernement américain. "Nous espérons achever ce plan antidrogue cet été", a assuré devant une commission du Sénat Gil Kerlikowske, directeur de l'agence américaine chargée de la politique nationale antidrogue (Office of National DrugControl Policy). Ce plan rassemblera l'Initiative de Merida pour le Mexique et le Plan Colombie, mais aussi d'autres programmes destinés aux pays d'Amérique centrale et des Caraïbes.
 
Selon des données de l'ONU, la consommation d'opiacés à augmenté de 35,5 % entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27 % et celle de cannabis de 8,5 %.
 
Source : Le Monde
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5. Histoire de la prohibition en France et état des lieux (source : CIRC)
 
5.1. Le Péril Jeune
 
Nous sommes à Woodstock en 1969, une bourgade de l’Amérique profonde. Qui mieux que Jimmy Hendrix interprétant au petit matin sa version de l’hymne américain incarne le mieux la révolte d’une partie de la jeunesse contre la guerre du Vietnam ? Une jeunesse qui découvre la marijuana, goûte au LSD et rêve de réconcilier l’individu avec la politique.
 
En Europe, c’est à l’île de Wight que la jeunesse contestataire, les adeptes du Flower Power, se donnent rendez-vous. Plus de 250 000 personnes se déplacent pour entendre Bob Dylan chanter Times, they are a changin’. Un an plus tard, près de 600 000 spectateurs se presseront pour écouter Jimi Hendrix, les Who, Miles Davis, Donovan, Joan Baez…
 
 
 
 
 

1969, c’est aussi l’année où sort sur les écrans Easy Rider de Dennis Hopper. Ce film qui montre une Amérique intolérante et raciste en mettant sur une moto deux hippies, devient une référence pour ceux qui sont en rupture avec la société de consommation et veulent en finir avec le vieux monde. La scène où Dennis Hopper et Jack Nicholson prennent de l’acide dans un cimetière est dans toutes les mémoires.
 
La jeunesse radicale, celle qui voudrait donner un sens aux utopies esquissées en mai 1968, est divisée. D’un côté, il y a ceux qui croient à la révolution du peuple par le peuple, se déguisent en ouvrier pour l’enseigner et lancent un appel à l’insurrection par l’intermédiaire de la Cause du peuple dont Jean-Paul Sartre sera un éphémère responsable après l’arrestation de son rédacteur…Et de l’autre, ceux qui redoutent la discipline martiale des groupuscules gauchistes et doutent de leur efficacité sur le terrain de la guérilla. Ceux qui découvrent en tirant sur un joint d’Africaine ou d’Afghan de nouveaux continents et lisent Do It plutôt que Le Capital.
 
Cette fracture se concrétise en 1970 lors du festival de Biot-Valbonne, le grand festival de l’été. Les Mao débarquent drapeaux rouges en tête. Scandant « le pop au peuple », ils s’affrontent avec le service d’ordre et les apprentis hippies. Les premiers reprochent à la marijuana de démobiliser les troupes et les seconds affirment que « la subversion culturelle sape les valeurs bourgeoises bien plus efficacement que les meetings à la Mutu ».
 
Un groupe VLR (Vive La Révolution) et son journal Tout fait le joint entre les gauchistes et les marginaux. Mais le magazine qui deviendra le flambeau de la Contre culture, c’est évidemment Actuel. Jean-François Bizot, jeune homme de bonne famille revient stupéfié des Etats-Unis où il a découvert l’herbe, l’acide et la presse underground. Le numéro Un d’Actuel sort en octobre 1970. Son titre ? « Les communautés contre la famille. »
C’est l’année où les jeunes fuient en masse les villes pour tenter de vivre en autarcie à la campagne sous l’œil goguenard des autochtones. 1970, c’est aussi l’année de la création du MLF.
 

Depuis les événements (comme on dit pudiquement) qui ont secoué le pays en 1968, les jeunes font peur. Quand ils n’apprennent pas à fabriquer des cocktails Molotov, ils apprennent à rouler des joints. Pour rassurer sa « majorité silencieuse », le gouvernement décide de les mater. Il enfante de la loi anti-casseur pour calmer les ardeurs gauchistes. Et pour calmer les drogués, il invente une loi « visant à transformer les dispositions juridiques en matière de trafic et d’usage de stupéfiants ».
 
La première loi, accompagnée de l’interdiction de la Gauche prolétarienne, a fait grand bruit tandis que la seconde est passée inaperçue. À l’époque, on confondait joyeusement toutes les drogues. Les passants s’écartaient lorsqu’ils croisaient des « chevelus », immédiatement soupçonnés d’être des drogués. La presse s’en donnait à cœur joie comme en témoignent ces extraits d’un article paru en 1970 dans le journal Ici Paris : « J’ai vu des garçons et des filles rongés par la crasse et les parasites se traîner dans la boue et la pourriture… Quand l’un d’eux a envie d’une femme, il la prend telle une bête, au milieu des autres… Des mégots de cigarettes au haschich ramassés à terre qu’ils se disputent comme des bêtes ».
 
Pierre Mazeaud, député UDR, lance le débat à l’Assemblée nationale. Il révèle à ses collègues que « des hippies s’adonnent dangereusement à la drogue et à l’anarchie sexuelle », que le drogué « s’il peut paraître inoffensif » devient lorsqu’il est en groupe « armé pour la contestation ».
 
La loi est finalement votée à l’unanimité parlementaire le 31 décembre 1970 à 23 heures. Particularité de cette loi, en mettant dans le même sac toutes les drogues, elle facilite le passage de l’une à l’autre et créé la classe des « toxicomanes ». Autre singularité, elle réconcilie les partis politiques dans un vaste mouvement de répression dirigé contre la jeunesse contestataire et rapidement le drogué « dans l’imaginaire de la peur sociale » remplace l’enragé.
 
En 1969, 836 personnes ont été interpellées à cause du cannabis, un chiffre qui depuis n’a cessé d’augmenter pour atteindre des sommets que les auteurs de cette loi n’imaginaient pas sans doute…
 

5.2. Les amateurs de cannabis se rebellent
 
En 1971, Jacques Chaban-Delmas envoie à la presse une « charte de l’information sur la drogue » où il conseille aux journalistes de « casser les associations valorisantes drogue-plaisir, drogue-révolte, drogue-communauté et les remplacer par les contraintes souffrance, asservissement, isolement ».
 
Le plaisir entre en politique. Les femmes luttent pour le droit à l’avortement et les homosexuels créent le Fhar(Front homosexuel d’armée révolutionnaire).
En déclarant qu’il trouve peu convaincants les propos du docteur Nahas (le docteur Folamour du cannabis), le professeur Olievenstein représente l’avant-garde.
En Italie, Marco Panella, le leader charismatique du Parti radical, est appréhendé pour avoir fumé lors d’une réunion pour la dépénalisation.
 
« Le drogué de 1972 est traité en France comme l’hérétique du Moyen-âge », note Actuel dans le numéro qu’il consacre aux drogues.
 
Les jeunes voyagent. Ils font la route, fument le Chillum en Afghanistan et moissonnent au Cachemire. Ils ramènent dans leur sac à dos des variétés de haschich étonnantes et détonantes. Les plus audacieux goûtent au LSD, pyramides roses et buvards. Dès l’automne venu, les mêmes s’en vont cueillir des psylos dans les prairies à vaches.
 
En 1975, Actuel se saborde. Tirant à 90 000 exemplaires, se passant d’un sac à dos à l’autre, il resserrait autour de ses petites annonces les liens entre les paumés, les clochards célestes, les zonards, les bâtisseurs d’utopies, les voyageurs…
Au même moment, les Sex Pistols donnaient leur premier concert à Londres.
 
Dans les années 70, un pays : la Hollande, et une ville : Amsterdam, séduisent les amateurs de cannabis. Bien avant la loi de 1976 qui réserve un régime de prohibition douce au cannabis, le Paradiso ou le Melkweg, des hauts lieux de la Contre-culture amsteldamoise, tolèrent un dealer maison. En 1975, à La-Haye, un jeune homme accusé d’avoir vendu du cannabis dans une maison de jeunes, explique au tribunal que son activité empêche ses clients de traîner dans la rue où leur seront immanquablement proposées ce qu’il est alors convenu d’appeler des drogues dures. Les journaux reprennent l’information, le grand public s’émeut, des pourparlers s’engagent entre les maires, les officiers de justice, les ministères concernés, et tenant compte des conclusions du rapport Bahn (1972), lequel considère le cannabis comme une drogue socialement acceptable, le gouvernement hollandais invente le concept du coffee-shop.
 
Concernant le cannabis, la France se distingue déjà de ses voisins européens par un discours musclé et une pratique répressive. Les fumeurs sont présentés soit comme de futures loques humaines, le haschich ouvrant grand la porte de l’héroïne, soit comme les victimes de dealers mal intentionnés. Quant à la presse, qu’elle soit de droite ou de gauche, elle participe activement à la désinformation autour d’une plante qui connaît un franc succès, incite à la paresse, un pêché vraiment capital dans une société capitaliste.
 
Devant tant de sottise accumulée, quelques jeunes journalistes travaillant à Libé et à feu Actuel décident de lancer l’Appel du 18 joint, un clin d’œil osé, mais bien dans l’esprit cannabique de l’Appel lancé de Londres par De Gaulle.
 
Un texte est rédigé. Il rappelle que chacun de nous utilise des drogues, que les rapports officiels relativisent les dangers du cannabis, que la France « continue d'entretenir la confusion entre drogues dures et drogues douces, gros trafiquants, petits intermédiaires et simples usagers », que les médias sont coupables de « mener des campagnes d'intoxication fondées sur des mensonges ineptes » et que la répression massive touche avant tout « la jeunesse ouvrière et les immigrés ».
Jugeant qu’il faut mettre fin à cette situation absurde, le texte demande « la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, sa possession, sa culture (autoproduction) ou son introduction sur le territoire français en quantités de consommation courante ».
 
Pour donner plus de poids à l’Appel, ses instigateurs affirment « qu’ils ont déjà fumé et sont éventuellement disposés à réitérer sans pour autant se considérer comme des délinquants ».
Texte en main, ils démarchent des personnalités et des stars du show-biz, lesquelles se défilent les unes après les autres. Ce qu’ils ne pouvaient deviner, c’est que parmi les courageux signataires de « l’ Appel du 18 joint » 1976 se dissimulaient un futur ministre, Bernard Kouchner, et un le futur président de la ligue des Droits de l’homme, Henri Leclerc.
 
Le 18 juin, François Chatelet, philosophe enseignant à la faculté de Vincennes, repaire de gauchistes et laboratoire d’idées neuves, dépose un plant de cannabis au pied de la statue de Lamarck dans le jardin des Plantes avant de lire le texte de l’Appel. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes se retrouvent aux Buttes Chaumont pour fumer des pétards et faire la fête au son des guitares.
 
Les médias n’ont pas relayé l’information et ceux qui sont à l’initiative de l’Appel n’ont jamais été invités à s’exprimer. Le seul qu’on entend, c’est le docteur Olievenstein qui s’avoue révulsé.
 
Suite à « ‘l’Appel du 18 joint », Libération a reçu 1 200 lettres et recueilli plus de 2 500 signatures.
 
L’année suivante, les journalistes de Libération s’empoignent sur la signification politique d’une journée commémorative. De toute façon, le 18 juin 1977 comme le jour précédent et le jour suivant, il pleut sur les Buttes Chaumont.
 
« L’appel du 18 joint » est le premier acte de rébellion des fumeurs contre un pouvoir autiste. Pour se faire entendre des politiques, ceux qui l’ont lancé ont choisi l’humour, une forme d’action qui perdurera comme nous le constaterons.
L’Appel n’a pas résisté longtemps aux embrouilles idéologiques, mais il a créé des liens, des connivences, des complicités. Il a ouvert la voie du militantisme cannabique, un sport qui se développe alors que le mouvement qui les a portés se meurt et que les hippies de tout poil se rasent.
 

5.3. Quand les hippies deviennent des babas
 
La France découvre que ses enfants se droguent. Les affaires se multiplient. Les ados cuisinés par les gendarmes craquent. Les filières, le plus souvent une bande de potes qui bientôt ne le seront plus du tout, sont démantelées.
 
C’est justement un procès qui va redonner au mouvement désordonné constitué dans la foulée de l’Appel du 18 joint, un nouvel élan. En mars 1977 à Lons-le-Saunier, sous préfecture du Jura 49 personnes plus ou moins insérées, s’entassent dans la salle du tribunal. Vingt-huit prévenus sont menottés, certains sont en prison depuis plus de six mois.
Avant ce procès retentissant, bien peu de gens connaissaient Lons-le-Saunier. Qu’on s’y drogue est un choc pour tous les parents qui pensaient que l’épidémie — comme disait le docteur Nahas, était circonscrite aux grandes métropoles.
Le procès débute au lendemain d’une forte progression de la gauche aux élections municipales. La presse s’en empare et commence un match de ping-pong entre le Figaro, symbole de la droite, et Libération dans le rôle du vilain petit canard.
Le premier en fait sa manchette « Hasch en stock » et promet de révéler à ses lecteurs « comment se déroule le trafic de stupéfiant ». Le second craint qu’avec tout ce battage, la justice ne soit pas objective.
Contre les 49 inculpés, le procureur requiert en tout 110 ans de prison.
 
La France des fumeurs s’émeut. Ils en ont marre qu’on les considère comme des toxicos, marre des gros mensonges véhiculés par la presse. Le 17 mai, à quelques jours de la sentence, lors d’une grande fête organisée par le Loustal, maison d’exp<b></b>ression libre autogérée sise à Montpellier, quelques individus distribuent des tracts où ils demandent le retrait du cannabis du tableau des stupéfiants et invitent les passants à débattre autour d’une table sur laquelle ils ont posé deux pieds de chanvre.
Ce jour-là, ils ajoutent 367 signatures à la pétition qui circule en faveur des inculpés de Lons-le-Saunier. A quelques jours du verdict, la pétition : « nous fumons du haschich et sommes solidaires des inculpés », recueillera 2000 signatures qui seront remises au procureur.
 
Finalement, le tribunal tenant compte « du contexte social des inculpés et de la situation politique actuelle » prononce des peines beaucoup plus douces que celles demandées par le procureur.
Vexé, le Parquet fera appel à l’encontre de 16 inculpés. Trois d’entre eux verront leurs peines aggravées.
 
Pour fêter l’année 1977, Libération s’inspirant d’une station de radio néerlandaise, dresse une fois par semaine un récapitulatif des prix des différentes variétés de cannabis disponibles sur le marché et distille quelques conseils pratiques.
Sept mois plus tard, marquant la fin des années hippies et le début des années punk, la bourse du hash est remplacée par White Flash, la chronique d’Alan Pacadis… « Merde, love and peace, c’est fini, si tant est que cela a été un jour ».
 
Ca flippe dans les chaumières. Valéry Giscard d’Estaing recommande la nomination d’un « Monsieur Drogue » (on en verra défiler une bonne douzaine en dix ans !) chargé de trouver des solutions concrètes pour en finir avec la toxicomanie.
 
En 1978 sort le premier rapport français sur la question des drogues. Il a été confié à Monique Pelletier et il balaie allégrement les idées reçues mettant à mal la plus tenace d’entre elles, la théorie de l’escalade.
L’acte de fumer n’est certes pas banal, mais il serait souhaitable, écrit notamment Monique Pelletier, « de fixer clairement en accord avec les spécialistes concernés un seuil quantitatif au-dessous duquel tout porteur serait, sauf preuve du contraire, assimilé à un usager et non à un trafiquant, et de recommander que, au-dessous de ce seuil, le détenteur ne soit plus déféré au parquet. »
Vingt-huit ans plus tard, l’usage en privé est toujours passible d’un an de prison et de 3750 euros d’amende.
 
Nous voilà en 1979 !
 
1979, c’est l’année où Sid Vicious meurt d’une overdose, l’année où Jacques Mesrine est abattu.
En octobre, le magazine La Gueule Ouverte décide de s’attaquer à « l’intolérable hypocrisie » du gouvernement et se lance dans la bataille pour la « dépénalisation de la culture et de la consommation du cannabis » avec un texte intitulé : « Pour le plaisir ».
En 1979, chaque fois qu’on découvre quelques grammes de hasch dans les poches d’un ado, les journaux en font leur gros titre.
Il en va ainsi d’une affaire qui éclate au collège de Liverdun, une petite ville de Meurthe et Moselle. Tandis quel’Est Républicain titre : « Drogue, scandale au collège de Liverdun », le Figaro en rajoute : « Drogue : les parents ont raison d’avoir peur » et Ici-Paris s’insurge : « Scandaleux ! La drogue au programme ».
Libération, le journal des gauchistes, s’oppose à l’Humanité, l’organe du parti communiste. Tandis que le premier se félicite de l’acquittement d’un planteur de cannabis par le tribunal de Toulouse, le second, quelques jours plus tard, titre : « Une scandaleuse provocation, l’apologie de la drogue aux portes du lycée ».
 
1979 sera une bonne année pour la brigade des stups qui saisit plus de six tonnes de beuh.
 
Nous sommes en 1980.
 
Entre Libé et l’Huma s’engage une partie de ping-pong… Et Libération de prévoir : « Les sorcières des années 80, ce seront les drogués ».
Le docteur Olievenstein se demande si la répression « n’est pas un prétexte pour faire faire un pas de plus à la fascisation du pays ».
 
La Gueule Ouverte est toujours le magazine des partisans de la dépénalisation… A sa tête, Jean-Luc Bennahmias !
Un peu partout en France, à Montpellier, à Rennes ou à Saint-Etienne, sont créés les CALUMED, les Comités d’action pour la libération de l’usage de marijuana et de ses dérivés.
Jean-Pierre Chevènement regrette que les cannabinophiles deviennent le « prétexte à un quadrillage policier de la jeunesse ».
Le PSU soutient le mouvement pour la dépénalisation.
Quelques représentants du CALUMED participent à la première conférence sur la légalisation du cannabis organisée à Amsterdam par la « International Cannabis Alliance for Reform », fusion d’une association britannique, du Norml américain et du parti radical italien.
Le premier mai, on fume des joints dans la manif parisienne, et à Montpellier une banderole en faveur de la dépénalisation du cannabis est déployée.
Le 10 et 11 mai se déroulent à Paris les « Assises pour la dépénalisation du cannabis ». Il n’y a pas foule. On écoute Jean Fabre, le représentant du Parti radical italien et un représentant de Legalize Cannabis Campaign. Les représentants des CALUMED en région, ils sont désormais une quinzaine, se plaignent. Ils n’ont pas été consultés et aucune réunion nationale de concertation n’a eu lieu.
Noah regrette déjà d’avoir déclaré dans Rock and Folk son penchant pour le chanvre qui se fume.
Riche en événements cannabiques, l’année 1980 se termine, après trois ans d’instruction, par un procès, celui du journal Libération accusé d’avoir présenté le cannabis sous un jour favorable en publiant des recettes, des fiches pratiques et des articles sur Thomas Szasz, auteur du fameux « La Persécution rituelle des drogués, boucs émissaires de notre temps ».
 

5.4. La Grande Désillusion
 
Les élections présidentielles approchent.
 
C’est au dernier moment, paraît-t-il, que le parti socialiste glisse dans son programme, au chapitre consacré à la famille, quelques lignes où il se prononce timidement pour une dépénalisation de l’usage.
Les membres du mouvement informel, mais bien réel qui avait atteint son apogée avec l’organisation des Assises pour la dépénalisation à Paris, accueillent avec soulagement l’arrivée du socialisme… Et le soir du 7 mai, alors que dans les beaux quartiers, les riches bouclent leurs valises pleines de billets, les joints tournent place de la Bastille. On allait enfin en finir avec la petite bourgeoisie et ses idées étriquées.
 
Le lendemain où le socialisme arrive en France, Bob Marley s’en va.
 
Christophe Gourmand, activiste montpelliérain, est convoqué devant le tribunal. Une association de parents d’élèves a porté plainte suite à la distribution par des mineurs d’un tract du Calumed à la sortie du Lycée Joffre, le plus huppé de la ville.
Les membres du collectif « Volem fumar al païs » se défilent et refusent de lui apporter un soutien concret. Dégoûté, Christophe prend ses distances. En quelque mois, le Calumed perd de sa superbe, s’étiole et meurt.
 
« DROGUES, LE BOOM MONDIAL », telle est la Une de Libé ces 30 et 31 janvier 1982.
Quelques semaines plus tôt, le même journal relatait l’arrivée « d’un mystérieux cancer chez les homosexuels américains ».
 
Un Monsieur Drogue, François Colcombet, ex-président du Syndicat de la magistrature, est nommé en 1982. Il est contre la dépénalisation. « Mieux vaut ne pas dépénaliser, quitte à ne pas réprimer, même si je suis peut-être un vieux pompon à cet égard », déclare-t-il. De toute façon, c’est impossible, la France a signé des accords internationaux… Une litanie dans la bouche des responsables de tout poil.
 
Le docteur Claude Olievenstein est le chouchou des médias. Le débat drogue douce drogue dure ? Ça ne l’intéresse pas. Et de nous expliquer que nous ne sommes pas tous égaux devant les drogues. Tout dépend « du produit, de la personnalité de l’usager et du moment socioculturel ». Il n’a pas vraiment tort. Et il découle de cette trilogie qu’il est possible d’avoir un usage dur d’une drogue douce, et inversement, un usage doux d’une drogue dure.
 
Juste après une allocution de François Mitterrand, la première chaîne propose un reportage « Hasch à la ferme » où deux cultivateurs portant des masques de Mickey nous font visiter leur potager.
Quelques mois plus tard, nos cultivateurs se dévoilent et fondent le collectif « Fumée douce ».
 
La répression bat son plein. Le hash devient rare et les ados découvrent le charme de la colle à rustines.
 
Fin 1981, les mystérieuses éditions Sinsemilla lancent un magazine : Viper. Dessinateurs en herbe ou confirmés, journalistes amateurs ou professionnels, ayant pour tout salaire les joints qu’ils partagent, les premiers numéros de Viper sont conçus dans la cuisine de Gérard Santi, son rédacteur en chef.
Au fil des ans, le magazine grandit et devient adulte. La revue Drogues financée par l’Etat, le reconnaît d’utilité publique. En 1984, Gérard Santi travaille dans un vrai bureau, ses collaborateurs sont plus exigeants que par le passé, nombreux sont ceux qui défilent et proposent des articles ou des dessins, même les publicitaires le courtisent.
Trop c’est trop ! Gérard Santi dit Stop. Il ne veut pas que Viper devienne un magazine comme les autres.
 
Le boom des drogues annoncé en 1982 se confirme en 1983 si l’on se réfère au rapport de l’Onu. Le Liban est montré du doigt…Son haschich rapporté dans les Rangers par les soldats de la Finul, fait le bonheur des drogués Français. Une France bien obligée de constater qu’on trouve de plus en plus d’héroïne. Quant au cannabis, il est devenu d’une totale banalité d’en fumer.
Le nombre d’interpellations d’usagers de cannabis double en un an passant de 6000 à 12000. Idem pour l’héroïne.
 
Le 17 juillet 1983 l’usage et la consommation des drogues pour usage personnel ne sont plus un délit en Espagne.
 
En 1984, les experts de l’Onu (la voix des Etats-Unis farouches partisans de la guerre à la drogue) adresseront des remontrances non seulement à la Hollande, mais aussi à l’Espagne… Dans l’élan, ils décerneront une médaille au Mexique pour ses efforts, le Mexique qui défend avec les Etats-Unis (quel paradoxe !) sa place de premier producteur mondial de marijuana.
Le docteur Olievenstein commentant la politique des drogues en France, nous prévient : « Nous paierons le prix de la politisation des problèmes de la drogue et d’une idéologie sécuritaire distillée à des fins électorales. Tout le monde en paiera le prix à gauche comme à droite ».
Le score du Front National, 11 % de voix lors des élections européennes, crée un choc et donne raison au docteur Olievenstein., En tête des préoccupations françaises avec le chômage, la Drogue est un argument électoral de poids. Elle symbolise l’insécurité. Les cités sont peuplées de dealers étrangers qui vendent de la mort à nos gosses. La stigmatisation des drogues comme des drogués a attisé un sentiment d’insécurité que tous les partis politiques ont utilisé avec pour seul objectif, ramasser des voix.
 
D’après l’Onu, mais c’est chaque fois la même ritournelle, l’année 1985 est pire que la précédente. L’occident est un réservoir inépuisable de consommateurs alimenté par des pays qui ne demandent qu’à produire des drogues, des marchandises idéales pour les fomenteurs de coups d’Etat.
Le saviez-vous ? Au pays de la guerre à la drogue, la marijuana est la deuxième production agricole après le maïs et les experts s’inquiètent de l’augmentation de la culture en intérieur.
 
En projet, une nouvelle loi qui permettra la comparution immédiate des usagers revendeurs. Les effectifs de l’Octris (Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants) sont renforcés. La loi sur les « petits dealers » sera finalement votée le 20 novembre 1985. Une peine entre deux et six ans de prison est prévue.
 
C’est souvent lors de son service militaire que l’appelé est initié au plaisir de la fumette.
 
Un nouveau Monsieur Drogue, Jean-Claude Karsenty est nommé à la place de Franck Perriez, lequel avait succédé à François Colcombet. À quoi sert un « Monsieur Drogue » ? À répéter inlassablement qu’il n’y a plus d’usagers en prison, que nous avons signé les Conventions internationales et qu’il n’est donc pas possible de dépénaliser l’usage.
Ce n’est pas l’avis de Francis Caballero pour qui il suffirait d’ajouter un mot pour changer le sens à cette Convention.
 

5.5. Les Années de Plomb
 
Le 19 juin 1986, la moto conduite par Michel Colucci percute de plein fouet un camion.
« Les Frères Pétards » a failli ne jamais sortir. Le gouvernement oblige réalisateur et producteur à mettre un bandeau annonçant la nature du film. Comme dit Géné, célèbre journaliste à propos d’Albin Chalandon, Garde des Sceaux, « il n’a pas inventé le fil à couper le hash ».
Après la campagne de pub « La drogue, c’est de la merde », un échec retentissant, une nouvelle campagne : « La drogue, parlons en avant qu’elle ne lui parle » est lancée par le gouvernement.
Un soir de décembre, Malik Oussekine est tué par les voltigeurs de la police rue Monsieur-le-Prince.
 
Nous voilà en 1987. Le recours aux soins forcés préconisés par Albin Chalandon est abandonné. Pour compenser, de nouvelles mesures contre les trafiquants vont être prises.
En 1987 débute l’affaire Apap.
Lors de l’audience de rentrée du tribunal de Valence, Georges Apap prononce un discours où il s’en prend à la prohibition, un discours qui lui vaut les foudres du Garde des Sceaux qui le mute d’office à Bobigny.
Le 9 octobre, il est jugé par ses pairs qui lui reprochent de critiquer l’action du gouvernement alors que sa fonction exige de la défendre.
Finalement, jugeant entre autre que sa vision d’un monde où les drogues seraient légalisées est utopiste, Georges Apap sera relaxé.
Dans son rapport annuel, le professeur Olievenstein s’indigne : « Rarement les professionnels ont été traités par les mileux officiels avec une telle arrogance, un tel mépris et une telle agressivité ».
En décembre est créée la Coordination radicale antiprohibitionniste. Au même moment, sous l’impulsion de Milton Friedman, économiste américain et libertarien, naît la Drug Policy Foundation.
 
En 1988, The Economist lance un Appel : « Regulate it ! »
Howard Marks, citoyen britannique surnommé le Marco Polo de la drogue, est arrêté à Palma de Majorque… Des années plus tard, il publiera un récit de ses aventures dans un livre : « Mister Nice ».
 
Le temps passe vite, et nous voilà en 1989, année où est fondée la Ligue internationale antiprohibitionniste… Georges Apap est le seul Français à en faire partie.
C’est en 1989 que paraît un livre stupéfiant « Le Droit de la drogue »… Et un journaliste de Libération d’écrire : « Francis Caballero a pourtant commis là, avec l’onction quasi biblique de la maison Dalloz un véritable brûlot ».
Il faudra deux ans au Conseil économique et social pour pondre un rapport désolant. Un petit extrait ? A propos de la Drogue, cette sous-culture, Eveline Sullerot, la rapportrice, préconise d’en finir « ne serait-ce que pour arrêter à temps les rumeurs et les campagnes lancées par les trafiquants, la dernière étant celle qui laisse entendre que la légalisation des produits illicites arrêterait à la fois trafic et toxicomanie, alors qu’elle répandrait le mal dans des proportions irréparables ».
Michel Charasse, ministre en bretelles, déclare dans une interview au Point : « Les trafiquants de drogue doivent savoir que je suis leur pire ennemi. Ils pourrissent les gamins. Jusqu’à mon pays, l’Auvergne, où pourtant il ne pousse pas de cannabis ! En tant que maire, j’ai perquisitionné à l’école et fait ouvrir les cartables. Nous avons trouvé du cannabis qu’un jeune soldat du coin a ramené du Liban ».
En 1989, le mur de Berlin tombe.
 
Nous voici en 1990.
Georgina Dufoix prend la présidence de la DGLDT. Le professeur Nahas, le docteur Folamour du cannabis, est pressenti par la nouvelle madame Drogue qui déclare dans le magazine Match : « L’abus de drogue détériore les fonctions du cerveau cent fois plus rapidement que l’alcool et deux cent fois plus que le tabac ».
En Ariège, la répression bat son plein. Pour protester contre la chasse aux « Pélus », quelques courageux créent l’association ALI (Association pour les libertés individuelles) qui se voit interdire l’accès à une salle de la mairie de Saint Girons où ils comptaient organiser un débat sur le Droit du cannabis de l’antiquité à nos jours avec Francis Caballero en Guest Star. La raison invoquée par Roger Fouroux, le maire ? Il ne voudrait pas que ses concitoyens pensent qu’en mettant une salle communale à disposition « ils cautionnent les propositions de dépénalisation qui seront avancées à l’occasion de cette réunion ».
Libération sort un numéro spécial intitulé « Drogue, la guerre mondiale » qui démontre qu’elle est perdue.
« Manif pour la légalisation samedi 23 juin 1990 » peut-on lire sur des affiches artisanales. Ils ne sont qu’une dizaine, jeunes pour la plupart, et le jour dit, ils déploient une banderole sur laquelle est griffonné : « Légalisez le canabis » avec un seul « N ».
Rendez-vous est pris pour la semaine suivante. Le bouche à oreille a fonctionné, les journalistes et les CRS sont sur le coup. Les manifestants aux cris de « Libérez Marie-Jeanne Enfermez Jean-Marie » et « Des Coffee-shops à Paris » traversent le Pont Saint-Michel. Contrôles musclés et gardes à vue sont au programme.
Pendant les vacances estivales, les membres de « Défonce libre » et « Fume » (Fondation Unitaire des Marginaux Eclatés) complotent. Initiateurs de l’événement, ils sont rejoints par le futur président d’une association en cours de création, le MLC (Mouvement de Légalisation du Cannabis) de Francis Caballero.
Qu’importe la visite des Renseignements Généraux chez Carolien Tuijthof considérée comme l’instigatrice de la contestation, tous se retrouvent le 23 septembre.
Comme dans les années 70, les manifestants expriment leur différence en scandant : « Vous c’est le pastis ! Moi c’est le haschich ! ». Tous les samedis, jusqu’au 17 novembre, malgré la répression, les partisans de la légalisation du cannabis se retrouvent pour une manifestation improvisée.
En ce 17 novembre, rendez-vous est pris à Saint-Germain, mais à peine sortis du métro, voir dans les couloirs, les flics en civil se ruent sur tout ce qui ressemble à un contestataire. La place est quadrillée de CRS et la manifestation est dispersée avant même de se former.
 
Ce sera la dernière du genre, mais des liens se sont tissés, les protagonistes de cette aventure se retrouveront en mars 1991, après la publication de Fumée clandestine et créeront le CIRC.
 
… Mais c’est une autre histoire.
 

5.6. Etat des lieux aujourd’hui
 
Pour commencer, en France, la loi interdit « toute présentation sous un jour favorable » des substances stupéfiantes. Les organes de "communication" officiels de l'État français mènent la vie dure à la Marijuana, à travers des campagnes de propagande niant toutes les avancées scientifiques récentes et stigmatisant systématiquement les usagers. Un organisme public, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) donne très largement (site Internet, brochures, etc.) des avis sur les drogues dures, plaçant le cannabis au milieu d'entre-elles, le comparant à des drogues telles que la cocaïne ou encore le LSD, loin des réalités scientifiques.
 
La spécificité de la loi française conduit à un discours officiel qui peut paraître assez déroutant pour la plupart des autres ressortissants européens, cependant, outre le débat, la loi française interdit strictement la production, la détention, la vente, l'achat et l’usage du Cannabis, avec sanctions à la clef.
 
Le trafic, c'est-à-dire la détention, le transport, l'offre, la cession ou l'acquisition de stupéfiant, est puni d'une peine de prison d'une durée maximale de dix ans ou d'une amende pouvant atteindre 75 000 euros (Art. 222-37 du Code pénal).
Le simple usage n'est normalement puni que d'une peine maximale d'un an d’emprisonnement ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 750 euros (Art. 3421-1 du Code de la santé publique).
 
Cependant, il est à noter que le simple consommateur est souvent, et abusivement, assimilé à un trafiquant (10 grammes d'herbe suffisent à être considéré comme trafiquant), et donc se trouve passible des mêmes peines. En effet, consommer du cannabis implique nécessairement d'en détenir, et donc d'en acheter ou bien d'en produire, ce qui laisse toute liberté au juge d'incriminer l'usager sur le fondement du Code de la santé publique (usage) ou du Code pénal (détention/trafic/production).
 
Quant à la production, même pour usage personnel, celle-ci est passible d'une peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle ou d'une amende pouvant aller jusqu'à 75 000 euros (Art. 222-35 du Code pénal).
L''opportunité des poursuites pénales appartenant au procureur et l'appréciation de la peine au juge, la peine est livrée au bon vouloir de deux magistrats, et varie énormément selon les départements.
 

5.7.Une brève histoire de la prohibition.
 
C'est la loi n°70-1320 du 31 décembre 1970, publiée au J.O. du 2 janvier 1971, qui est actuellement en vigueur en France. Elle classe toutes les drogues au même niveau (à l'exception de l'alcool et du tabac) et instaure une double série de mesures, sanitaires, d'une part, répressives, d'autre part. Elle est considérée comme une des plus répressives d'Europe.
Mais Rome ne s'est pas faite en un jour, et la prohibition non plus. Voici un aperçu du chemin législatif louvoyant qui mena à la loi de 1970 :
 
Le 11 octobre 1908, le décret portant règlement d'administration publique pour "la vente, l'achat et l'emploi d'opium ou de ses extraits" constitue le premier véritable acte interventionniste du régime républicain. Destiné à compléter et à préciser les différents textes d'application de la loi du 19 juillet 1845 relative au commerce des substances vénéneuses, il permet de poursuivre les individus soupçonnés de détention ou de préparation d'opiacés, de réprimer le fait d'en favoriser l'usage et la détention prohibée. Mais trop imprécis, ce texte n'apporta pas les résultats espérés.
 
De fait, alors que la France devient l'un des principaux pôles du commerce international en stupéfiants, le Parlement français adopte en 1916 à l'unanimité la grande loi sur les stupéfiants réprimant "l'importation, le commerce, la détention et l'usage de substances vénéneuses, et notamment la morphine, l'opium et la cocaïne".
 
La loi du 13 juillet 1922 et le décret-loi du 29 juillet 1939 relatif à la famille, vinrent renforcer l'arsenal législatif et réglementaire faisant de la législation française anti-drogue, une des plus draconiennes d'Europe.
 
Sous la pression du monde médical, la loi du 24 décembre 1953 va intégrer pour la première fois un volet sanitaire dans la législation anti-drogue, en considérant l'usager de drogue comme un malade et le trafiquant comme un délinquant professionnel qu'il faut réprimer extrêmement sévèrement. Un nouveau tournant sera pris en 1970 par le vote de la loi du 31 décembre qui constitue le socle de la politique française en matière de drogue.
 
Jusqu'à la fin des années soixante, l'opinion publique ne s'intéresse quasiment pas au sujet. C'est pourtant à cette période que des nouvelles tendances se dessinent quant à l'usage de drogues. Les révoltes de mai 68, mouvements de contestation culturelle érigés contre l'ordre établi, se voient associés à l'usage de drogue. Parallèlement, les français découvrent que le pays a servi de plaque tournante dans de vastes opérations de trafic (époque de la French Connection). Tout cela contribue à ce que l'usage de drogues soit perçu comme un danger social : Apparaît le "problème de la drogue" (sic).
 
Extrait du Rapport Henrion :
 
"Votée dans une période très marquée par les mouvements étudiants dont certaines drogues avaient été l'emblème, surtout aux États-Unis, la loi du 31 décembre 1970 était, dans l'esprit du législateur, une pièce maîtresse dans l'effort d'endiguement qu'appelait une vague de contestation portée par ce que certains ont appelé "la dissolution" des mœurs".
 
Le texte de loi était censé être le fruit d'un compromis entre le ministère de la justice, favorable à la répression de l'usage, et le ministère de la Santé, demandant une surveillance sanitaire systématique.
Cependant le texte adopté finalement, en laissant l'obligation de soins à l'appréciation du magistrat, ne poursuivra pas cet objectif de santé publique, misant sur le côté répressif ; et de fait un très petit nombre des usagers seront signalés à l'autorité sanitaire. A partir de 1985, la drogue devenant un véritable enjeu international, la loi subira plusieurs modifications législatives visant toutes à améliorer la répression contre le trafic de stupéfiants.
 
Extrait du site de la MILDT : Philosophie de la loi de 1970
 
La loi de 1970 considère l'usager de drogues comme un individu à la fois malade et délinquant. Délinquant puisqu'elle incrimine spécifiquement l'usage solitaire et prévoit une peine d'emprisonnement ferme. Malade puisqu'elle prévoit une exemption de poursuites pénales pour les toxicomanes usagers " simples " qui acceptent de se soumettre à une cure de désintoxication.
 
La loi de 1970 est une loi qui, en rupture avec les lois antérieures, vise les personnes plus que les produits. Elle confirme un principe de prohibition (elle interdit tout usage de stupéfiant, même privé) et d'abstinence, à laquelle les toxicomanes doivent être contraints, au besoin, par le biais de l'injonction thérapeutique. Son principe contribue à renforcer les attitudes discriminatoires entre des usagers dépendants de produits illicites et des usagers dépendants de drogues licites (alcool notamment). Surtout, la loi exige des médecins qu'ils agissent contre la volonté d'individus qui ne nuisent pourtant qu'à eux-mêmes.
 
De fait, la loi de 1970 est appliquée à des usagers de drogues, et, dans la majorité des cas, à des usagers de cannabis. Cette loi ne prévoit rien lorsque l'usage est associé au trafic. La circulaire du 17 septembre 1984 fut la première à distinguer usager-simple et usager-trafiquant, cette dernière catégorie étant reprise par la loi du 31 décembre 1987 pour l'écarter de l'alternative sanitaire.
Issu du Lexique de la MILDT
 
Depuis la loi de 2007 sur la récidive (dite « loi Dati »), des peines planchers sont applicables aux récidivistes. En pratique, l'achat de 2 grammes de cannabis pour sa consommation personnelle par une personne considérée par la loi comme récidiviste conduit ainsi à une peine plancher de quatre ans d'emprisonnement ferme.
 
 
 
 
6. Histoire du Cannabis au Canada  
 
6.1. 1609 : Le cannabis arrive au Canada
 
Il y a une certaine controverse à savoir si le chanvre est natif des Amériques ou s'il a été introduit par des Européens immigrants au Nouveau Monde. Quoi que Jacques Cartier ait mentionné dans son journal qu'il a vu du chanvre qui poussait au Canada, la question est de savoir s'il voulait dire du cannabis ou simplement des plantes à longues tiges fibreuses.
 
Il est connu que le cannabis a été parmi les premières récoltes semées par les Européens en sol canadien. Elles étaient récoltées par Louis Hébert, un apothicaire parisien renommé qui avait été attiré au Canada par son bon ami et explorateur Samuel de Champlain. Hébert émigra en Nouvelle-France en 1609 avec son épouse et ses enfants, amenant sa vaste connaissance des herbes et médicaments avec lui dans le Nouveau Monde.
 
 
6.2. 17e et 18e siècles : Le Cannabis dans le Nouveau Monde
 
À la fin des années 1500, le chanvre était devenu une denrée rare en Europe. La Hollande avait obtenu un monopole sur l'importation de chanvre bon marché des Indes Orientales, et des blocus navals coupaient l'approvisionnement de chanvre russe qui pouvait être obtenu facilement à l'apogée de l'empire Romain.
 
Depuis que de grandes quantités de chanvre étaient nécessaires pour toutes les puissances navales européennes pour l'armement de leurs vaisseaux de guerre et flottes navale et marchande, les monarques Européens regardaient le Nouveau Monde comme une source alternative de cannabis. Ainsi, à l'aube du 17e siècle, l'Espagne semait du chanvre au Chili, la Nouvelle-Angleterre cultivait du chanvre pour l'Angleterre, et les Entrepôts Royaux Français promettaient d'acheter tout le chanvre que les fermiers canadiens pourraient faire pousser.
 
Durant cette période, des subventions étaient souvent offertes pour la culture du chanvre, plusieurs taxes pouvaient être payées en plans de chanvre, et des pénalités sévères étaient souvent imposées aux fermiers s'ils ne produisaient pas une quantité suffisante de cannabis. Plusieurs villes et régions modernes ont racines dans ces cultures, incluant Hampshire, Hempsteads et Hamptons.
 
La difficulté à cette période n'était pas de faire pousser le chanvre, mais plutôt de le préparer pour le marché. La machinerie sophistiquée pour le broyage du chanvre n'a pas été inventée avant les années 1920. Avant ce temps le chanvre nécessitait une moisson laborieuse, requérant un procédé appelé "rouissage" pour le préparer à être utilisé. Les longues fibres externes des plants de cannabis nécessitaient d'être séparées de leur pulpe interne, ce qui était accompli en trempant les plans dans l'eau jusqu'à ce que les filaments internes se décomposent suffisamment pour que les fibres soient facilement retirées.
 
 
6.3. 1800-1900 : Commerce de Drogues et Guerre à la Drogue
 
L'importance des plans de chanvre diminue quelque part dans le 19e siècle. Bien que les arbres n'aient remplacé le chanvre à titre de source principale de papier qu'à la fin des années 1800, l'avènement de l'énergie à vapeur réduit le besoin pour les toiles à voiles en chanvre pour la marine, et l'invention de la machine à égrener le coton permit aux fibres de coton d'être retirées avec beaucoup moins de travail que le chanvre.
 
Le 19e siècle vu aussi la naissance du premier commerce international de substances altérant l'esprit. Le commerce mondial de drogue prit de la vitesse pendant le 19e siècle. Le moteur de ce commerce était l'Angleterre, dont la suprématie navale lui permettait un commerce étendu pour le thé, l'alcool, le tabac et l'opium tout autour du monde.
 
L'opium était populaire chez les Chinois, mais banni par les souverains de Chine. En ces temps le gouvernement Chinois acceptait seulement l'or en paiement pour l'énorme quantité de thé que les Britanniques consommaient fanatiquement, et les dynasties de la Chine se succédaient dans le monopole mondial de la production de thé. Les paiements d'or à la Chine ont mis le trésor Britannique en faillite dans les années 1820, alors afin de rembourser cet or, l'opium était vendu aux consommateurs Chinois par l'entremise de divers intermédiaires Chinois (les "hongs"). Les Chinois perdirent leur monopole lorsque des plants de thé furent sortis clandestinement de la Chine dans les années 1850 et que des plantations de thé furent établies en Inde et au Ceylan (Sri Lanka).
 
 
La propagation de l'usage de l'opium parmi la population chinoise sonna l'alarme parmi les dirigeants du gouvernement Chinois, qui décida finalement de bannir tout commerce d'opium avec les autres nations. Cette action ferma un immense marché pour les commerçants d'opium Britanniques, et en 1839, l'Angleterre déclara la guerre à la Chine pour maintenir son droit de vendre de l'opium aux Chinois. Lorsque les Britanniques gagnèrent la "Guerre de l'Opium" ils créèrent ce que les Chinois appelèrent le "Traité Inégal", qui établissait que la Chine avait à payer le coût total de la guerre et concédait aux Britanniques l'île marchande d'avant-poste Hong Kong jusqu'à l'année 1997.
 
 
 
6.4. 1870-1907 : Or, Exploitation, Racisme
 
En 1871, de l'or était découvert le long de la rivière Fraser en Colombie-Britannique. Environ 2000 Chinois vinrent des mines épuisées de Californie pour travailler dans les nouvelles mines le long de la rivière Fraser. En 1881 la compagnie Onderdonk Construction se voyait accorder la permission par le gouvernement Canadien de transporter 17 000 travailleurs Chinois de la région chinoise du sud de Kwangtung pour travailler sur le chemin de fer en Colombie-Britannique. La compagnie Onderdonk Construction faisait la promotion d'un scénario "devenez riche rapidement" pour attirer les travailleurs, leur promettant un retour rapide à leur patrie, et plus riches que dans leurs rêves les plus fous.
 
 
L'impitoyable exploitation de ces hommes qui allaient subséquemment faire face à de brutales troupes de travail est un des moments les plus sombres de l'histoire Canadienne. Plus de 4 000 travailleurs chinois périrent en construisant le grand chemin de fer national. Quand la voie ferrée fut complétée et que les mines d'or furent épuisées, Vancouver se retrouva avec des milliers de Chinois appauvris vivant dans des tentes et des bidonvilles. Ces hommes étaient disposés à faire n'importe quel travail disponible, souvent à un salaire autour de quatre dollars par mois. Exclue de la plupart des rapports sociaux, et méprisant l'alcool, la population Chinoise vivait dans le Chinatown une existence semblable à celle des ghettos. Comme l'Amérique du Nord était considérée essentiellement Britannique par les Chinois, ils ne voyaient pas de raison de ne pas amener au Canada l'opium qui leur était vendue par les Britanniques. L'usage d'opium devint un moyen commun pour la population Chinoise d'alléger la douleur de leur pauvre état.
 
 
Les mouvements de travail organisés de la Colombie-Britannique avaient peur des baisses de salaires et d'un marché du travail inondé, et en vinrent rapidement à voir les Chinois "coolies" comme leurs ennemis. Ils firent pression sur le gouvernement pour restreindre l'immigration ultérieure et le gouvernement fédéral Canadien répondit en instituant une taxe par tête pour les immigrants Chinois de cinquante dollars, une taxe qui augmenta constamment pour atteindre cinq cent dollars par tête en 1904. La haine de la population Chinoise de Vancouver résultats en émeutes de travailleurs en 1907.
 
 
6.5. 1907-1923 : Prohibition, Législation, Propagande
 
 
L'ancien député ministre du travail William Lyon MacKenzie King a été nommé pour enquêter et régler les réclamations pour dommages Chinoises. Pendant son enquête, MacKenzie King a découvert l'usage d'opium parmi la population Chinoise, et trouve une solution unique à la crise de travail. MacKenzie King a décidé que le seul moyen d'éliminer l'agitation civile était d'éliminer les Chinois. En sa qualité de citoyen civil, il soumet un rapport intitulé "La Nécessité de la Suppression du Trafic d'Opium au Canada". Ce rapport était largement fondé sur les histoires des journaux à sensation décrivant la déchéance de jeunes blanches causée par l'usage d'opium.
 
Le rapport de MacKenzie King mène à la création de l'Opium Narcotic Act de 1908, qui prohibe l'importation, la fabrication et la vente d'opiacés pour usage non médical. L'Opium Narcotic Act de 1908 a fourni les bases pour toutes les autres législations Canadiennes en rapport avec l'usage des drogues illicites à ce jour, en dépit du fait qu'elle ait été créée uniquement pour éliminer un élément indésirable de la communauté ouvrière, et ce sans aucune considération médicale, sociale ou aucune recherche scientifique pour soutenir sa nécessité ou sagesse. En fait, il est fort peu probable que MacKenzie King ait eu l'intention d'appliquer l'Acte à un quelconque segment de la population blanche.
 
Les difficultés à faire appliquer l'Acte et le développement de réseaux de contrebande illicites poussent l'établissement d'une commission royale d'enquête sur la contrebande de l'opium Chinois. Les recommandations de la commission résultent en l'Opium and Drug Act de 1911. Cet acte étend la liste des drogues prohibées, faisant de l'usage simple et de la possession des offenses, et élargissent les pouvoirs policiers de recherche et de saisie.
 
En 1920, un an avant que MacKenzie King ne devienne Premier Ministre du Canada, la section Opium et Drogues est établie par le département de la santé, et est mis en charge du renforcement de la législation des narcotiques. La Gendarmerie Royale du Canada travaille très étroitement avec la section Drogue, et leurs services sont récompensés par des lois plus indulgentes envers leur droit de rechercher et saisir la propriété des utilisateurs de drogue suspects.
 
Jusqu'aux années 1920, des extraits de cannabis sont utilisés dans des médicaments brevetés pour traiter une vingtaine de malaises différents; de son vivant, la reine Victoria elle-même était une avide avocate de la médecine cannabique, et nourrissait même les oiseaux chanteurs et oiseaux rares des sanctuaires royaux de graines de chanvre.
 
 
 
Pendant cette période, 3 états des États-Unis rendaient le cannabis illégal, tous sans aucun support d'étude scientifique. Ces lois sont mises en place pour harceler et déporter les groupes minoritaires qui favorisent différentes drogues, contrairement à la population Européenne. Ces lois sans fondement et racistes trouve leur chemin jusqu'au Canada, assistées par le Maclean's Magazine, qui publie au début des années 1920 une série d'articles sur le trafic illégal de la drogue au Canada.
 
 
Ces articles étaient écrits par Mme Emily Murphy sous le nom de plume de "Janey Canuck", et ont été plus tard compilés en un livre intitulé "The Black Candle". Mme Emily Murphy fut la première femme juge magistrate policière, et était aussi une leader du Irish Orange Order, un groupe religieux qui voulait (NDLT : et veut encore!..) une population blanche pure au Canada.
 
Les articles que Mme Emily Murphy a écrit sont très biaisés et sensationnalistes. Dans un chapitre, un chef de police du comté de Los Angeles est cité disant que :
 
 
… les personnes faisant usage de ce narcotique fument les feuilles séchées de la plante, qui ont comme effets de les rendre complètement fous. Les dépendants perdent tout sens moral ou responsabilité. Les dépendants de cette drogue, lorsque sous son influence, sont immunisés à la douleur. Sous cette influence ils deviennent de délirants maniaques et sont capables de tuer ou d'infliger toute forme de violence aux autres personnes, en utilisant la plupart des méthodes sauvages de cruauté sans, comme cité plus haut, aucun sens moral ou responsabilité.
 
Lorsque "The Black Candle" est publié en 1922, son seul but est de provoquer l'opinion publique et faire pression sur le gouvernement pour créer des lois sur la drogue plus strictes. La GRC utilise ce livre pour renforcer son pouvoir en rendant le cannabis illégal sous le nom "marijuana" dans le Opium and Narcotic Drug Act de 1923.
 
 
6.6 1938-1961 : Études ignorées, Peines Augmentées
 
En 1938, le maire de New York, Fiorello La Guardia, mandate la Grande Association Médicale de New York d'étudier les effets et usages de la marijuana. Leur rapport est publié en 1944, et reste une des études les plus étendues sur la santé et les effets sociaux de la consommation de marijuana. Entre autre faits, le rapport La Guardia rapporte que :
 
Le comportement du fumeur est d'un caractère amical et sociable, et l'agressivité et la belligérance ne sont pas vues communément.
 
L'étude rapporte également qu'il n'y a pas de relation entre les crimes violents et la marijuana. Les recommandations de ce rapport ont été ignorées.
 
En 1954 une nouvelle offense est créée au Canada, soit la possession de biens en but de faire le trafic. La sentence pour ce crime a été doublée dès l'année suivante, augmentant la peine maximale d'emprisonnement à quatorze ans au lieu de sept.
 
À la fin des années 1950, une fédération des agences d'assistance sociale, supportée par l'Association Médicale de la Colombie-Britannique, fait pression auprès du gouvernement fédéral pour qu'il ait une vue plus réaliste de la nécessité des rudes lois anti-drogues au Canada. Ils poussent pour que les lois soient réécrites au moins pour faire une distinction entre les drogues dites "douces" et "dures". L'Association Médicale Nationale ne supporta pas cette recommandation, et elle fut ignorée.
 
La Convention Particulière sur les Drogues Narcotiques prend effet en 1961. Alors que cet acte élimine le transport comme un reste des jours anti-chinois, il augmente également la peine minimum pour culture à sept ans, et celle pour importation et exportation à 14 ans. Ceci fait des lois sur la marijuana la seconde sentence minimum dans les lois criminelles Canadiennes, surpassée seulement par celles des peines capitales et non capitales pour meurtre.
 
 
6.7. 1961-1980 : Mouvement contre la Prohibition
 
Les années soixante ont vu l'utilisation de la marijuana parmi la jeunesse canadienne s'étendre comme jamais auparavant. Le gouvernement Canadien semble aussi adoucir la prohibition de la marijuana. Le ministre de la santé et services sociaux est cité disant :
 
Les gouvernements, tant Canadiens qu'Américains, en utilisant la tactique de la peur, ont été coupables d'abus sans discernement, qui ont été efficaces seulement pour réduire notre propre crédibilité.
 
Au début des années 1970, les Associations Médicales Canadiennes et Américaines conviennent que la marijuana n'est pas un narcotique. La commission LeDain fut désignée au Canada pour entreprendre une complète et factuelle étude de la marijuana et ses effets. Les résultats de cette recherche furent présentés au gouvernement quatre ans et quatre millions de dollars plus tard.
 
Comme l'étude La Guardia de New York en 1944, la commission LeDain reconnaît que l'utilisation de marijuana n'est liée en aucune façon aux crimes violents. Elle conclue aussi que les lois prohibitionnistes servent seulement à créer une sous-culture avec peu de respect pour les lois et les forces de la loi, de même qu’à détourner les capacités des forces de lois, engorger le système judiciaire, et fournir une base de fonds au crime organisé. Les recommandations de la commission LeDain varient de la légalisation pure à de petites amendes pour l'usage de marijuana.
 
En 1971 il y eu un "smoke-in" au Gastown de Vancouver. L'événement était appelé "Grasstown" et attira quelques activistes, hippies et visiteurs curieux. Bien que tout ait bien débuté, avec des chansons et un joint de vingt pieds qui était passé à la ronde, le chef de police de l'époque ne pouvait tolérer cette flagrante violation de la loi, et l'événement fut pris d'assaut par la Police Montée suivie de l'escouade anti-émeute. Le résultat final fut que plusieurs blessures furent infligées aux participants, ainsi qu'à d'innocents passants et marchands locaux qui ne s'étaient pas identifiés assez rapidement.
 
 
À la fin des années 1970 il sembla y avoir un consensus au parlement concernant le besoin de la légalisation de la marijuana. Plusieurs politiciens de ce temps, incluant Joe Clark, Pierre Trudeau et Jean Chrétien statuèrent publiquement qu'ils ordonneraient une forme de décriminalisation dès que possible. Malheureusement, l'élection de Ronald Reagan comme président des États-Unis en 1980 a ruiné les chances que cet événement se produise. Avec Nancy Reagan à sa tête, la Guerre à la Drogue commença sérieusement de nouveau.
 
 
6.8. 1980-1992 : Douze ans de Guerre à la Drogue Américaine
 
 
Les douze années de l'administration Reagan/Bush ont vu le budget de la US Drug Enforcement Agency atteindre des sommets inégalés, la création de sentences mandataires minimum pour possession de drogue et l'introduction de troupes Américaines en Amérique du Sud et au Panama, où la guerre à la drogue était amenée en terre étrangère. Le gouvernement Canadien stoppa les plans de légalisation de la marijuana par déférence pour la position Américaine, ne voulant créer aucun conflit avec notre grand voisin du sud. Ce modèle a toujours cours à ce jour.
 
Cet essai n'est presque pas assez long pour tenir une comptabilité complète des atrocités du gouvernement Américain commises au nom de la "Guerre à Certaines Drogues". Des programmes comme l'épandage de Paraquat et d'autres poisons au dessus des plantations extérieures de cannabis de la Jamaïque et du Mexique résultent en la contamination des sources d'eau locales et en dommages biologiques aux enfants, ce qui continue encore à ce jour. Des programmes comme ceux engagés à travers l'Amérique du Sud, où les troupes Américaines brûlent des villages et assassinent des fermiers indigènes dans leurs efforts pour couper l'approvisionnement en drogue.
 
Il a été clairement démontré que l'administration Bush/Reagan a trafiqué de grosses quantités de cocaïne pour pouvoir contourner le besoin d'obtenir du financement du congrès. George Bush était aussi un directeur de Eli-Lilly, une compagnie pharmaceutique majeure, et demeura un actionnaire majeur tout au long de sa carrière politique. Les Etats-Unis surpassent toutes les autres nations du monde en ce qui concerne l'emprisonnement de sa propre population, un autre fait qui continue à ce jour. L'Afrique du Sud et l'ancienne Union Soviétique étaient lointaines deuxième et troisième à cette époque.
 
Toutes ces activités eurent du succès pour supprimer le commerce du cannabis, mais le résultat fut seulement une augmentation dans la popularité de la cocaïne, étant plus petite et plus facile à cacher et distribuer.
 
En 1988, tandis que les consommateurs de cannabis tournoyaient dans cette guerre américaine à certaines drogues, le parlement Canadien passa ce qui s'avérerait être la loi la plus sévère censurant le cannabis au monde. Préconiser la légalisation du cannabis, promouvoir la consommation de marijuana pour des raisons médicales, préconiser l'usage de chanvre pour ses fibres, montrer comment la marijuana est cultivée, publier des journaux, magazines ou des vidéos parlant positivement de la marijuana (ou de n'importe quelle "herbe, drogue ou substance" prohibée par le gouvernement) peut provoquer une poursuite criminelle avec des amendes de 100 000$ pour la première offense, et de 300 000$ pour une seconde offense, accompagnée de six mois à un an d'emprisonnement.
 
 
6.9. 1992-Présent
 
En avril 1992, NORML Canada (National Organization of Reform of Marijuana Laws) a été accusé sous la section 462.2 du code criminel pour avoir distribué des brochures pro légalisation à des étudiants d'une école secondaire en Ontario. Après avoir fait une descente dans la maison de Umberto Iorfida (ainsi que dans le bureau de NORML Canada), la police saisi de "l'information promouvant la légalisation et l'usage de cannabis" ainsi que des listes d'adresses de contribuants. On laissa tomber toutes les charges contre NORML Canada deux mois plus tard. Umberto a expédié un grief à la Court de Justice de l'Ontario demandant une solution constitutionnelle à la suppression de sa liberté d'expression.
 
En octobre 1994, la Court de Justice d'Ontario déclara qu'elle agréait avec la plainte d'Umberto à l'effet que la section 462.2 étouffait la dissidence et l'expression. La prohibition sur la littérature a été renversée. La couronne en a appelé de la décision, et les avocats Alan Young et Edward Morgan prévoient aller à la Court Suprême du Canada pour protéger la liberté de paroles. En avril 1993, les résidents de Vancouver tiennent le premier smoke-in dans cette ville depuis 1971. Plus de 3000 personnes se rassemblent à la Vancouver Art Gallery et marchent jusqu'à l'Hôtel de Ville pour protester contre la mauvaise foi de l'Acte Canadien du Contrôle Narcotique. Les organisations Grassroots s'étendent à toute l'Amérique du Nord, demandant que les lois sur la drogue soient changées.
 
Les gens deviennent conscients des coûts réels engagés par ce qu'ils appellent la guerre à la drogue. L'assèchement économique, les contestations sociales et l'oppression gouvernementale résultants de cette situation sont devenus apparents lorsque le gouvernement a pris des mesures extrêmes pour diminuer l'usage du cannabis, de mêmes que d'autres herbes et intoxicants. Le gouvernement conservateur a introduit en 1992 un projet de loi qui aurait doublé les pénalités pour possession de marijuana et élargi l'éventail des substances prohibées. Le projet de loi ne passa pas dû à la défaite des conservateurs en 1993.
 
 
Le nouveau gouvernement libéral a présenté le projet de loi C-7 (maintenant passé), qui est similaire au projet des conservateurs. Il double les pénalités pour les premières offenses de possession de marijuana, définit n'importe quelle substance qui altère l'esprit comme une substance contrôlée sous cet acte, et augmente le pouvoir arbitraire de la police en matière de recherche et saisie, entre autre choses.
 
Le projet de loi C-7 a effectivement amené la guerre à la drogue Américaine au Canada, et subordonna les droits civils Canadiens aux conventions internationales conduites par les Américains. L'autre chose que le projet de loi C-7 était supposé faire était de légaliser la variété industrielle basse en THC de la plante. La ministre de la santé, Diane Marlow, a statué qu'elle allait délivrer des licences pour la production de culture de chanvre une fois que le projet de loi C-7 serait approuvé (250 licences émises en 1998 au Canada).
 
 
6.10. Le Futur
 
 
Le mouvement pour mettre fin à la prohibition du cannabis a fait des gains significatifs ces derniers mois. Un grand nombre de magasins "de chanvre" ont ouvert leurs portes à travers le Canada, certains d'entre eux vendant des pipes et des bongs (en violation directe de la section 462.2 du Code Criminel), à côté de textiles de chanvre et de produits tirés d'huile de chanvre. Une grande quantité d'informations à propos des nombreux effets bénéfiques du cannabis a été produite et distribuée à un nombre grandissant de Canadiens. Le coroner en chef de la Colombie-Britannique a récemment examiné la situation entourant le grand nombre de morts reliées à la drogue dans sa province, et ses recommandations incluaient la légalisation du cannabis et la décriminalisation des " drogues dures ". Les membres du parlement des quatre partis majeurs ont parlé contre le système actuel de prohibition criminelle.
 
(Originellement trouvé sur le site web de HempBC sans auteur mentionné, janvier 1999.
Source : Hemp BC www.hempbc.com
Traduction : Évolution Québec)
 
7. Histoire du Cannabis au Maroc (d'après l'UNODC)  
Les historiens s’accordent pour établir l’existence de cultures de cannabis dans la région de Kétama, dans le Rif central, au XVe siècle. Ces cultures remonteraient à l’arrivée des immigrants arabes dans la région, à partir du VIIe siècle.
A la fin du XIXe siècle, le voyageur français Moulieras qui visitait la région, signalait que le cannabis était produit, quoique à un niveau limité, dans la tribu des Beni Khaled. Le sultan Moulay Hassan (1873 – 1894) avait donné l’autorisation de cultiver le cannabis à cinq douars de Kétama et Beni Khaled dans le pays Senhaja. Le cannabis du nord du Maroc était produit pour l’autoconsommation, quoiqu’une part de la production fût aussi destinée à la vente dans d’autres régions du pays. Au XXesiècle, à partir de 1912, le royaume fut séparé en deux zones, l’une placée sous administration française, l’autre sous tutelle espagnole. Dans le cadre du protectorat espagnol sur le nord du pays, l’Espagne permit à certaines tribus de continuer à cultiver le cannabis.
 
Durant les cinq ans pendant lesquels Abdelkrim maintint dans le Rif un État indépendant (1921-1926), la production de cannabis diminua notablement sous l’influence de ce chef berbère qui considérait que la consommation de cannabis était contraire aux préceptes du Coran. Après la défaite du chef rebelle, les autorités espagnoles consentirent, pour amadouer les tribus de l’intérieur d’Al Hoceima, à la culture du cannabis autour du noyau initial de Kétama.
 
En 1906, la conférence d’Algerisas avait concédé le monopole des achats et ventes du tabac et du cannabis dans le pays à la Régie Marocaine des Kifs et Tabacs, une compagnie multinationale à capitaux français. Cette compagnie avait son siège à Tanger où étaient transformés le cannabis et le tabac, le kif (mélange de tabac et de cannabis) étant aussi fabriqué dans une usine de Casablanca. Ces préparations étaient destinées à être consommées de manière traditionnelle sur le marché intérieur. En 1926, les Français décidèrent de permettre la culture du cannabis dans une zone au Nord de Fès. Cette expérience, qui ne dura que trois ans, entrait dans le cadre de la politique du Général Lyautey visant à isoler l’expérience révolutionnaire d’Abdelkrim. Elle cherchait en effet à contenter les tribus qui, voisines des régions en rébellion, avaient récemment accepté la soumission à l’administration française.
 
La Régie contrôlait les terres allouées à la culture du tabac et du cannabis en signant des contrats avec les paysans. Ces contrats garantissaient les prix, les qualités, les méthodes de transformation, les quantités, etc. Mais le cannabis cultivé dans les régions montagneuses du Rif, se trouvant en zone espagnole, échappait au contrôle de la Régie.
La prohibition de la production de cannabis au Maroc sous protectorat français remonte au dahir du 22 décembre 1932. La France, qui avait interdit la production et le trafic sur son territoire métropolitain en 1916, décida de faire appliquer sa législation et ses engagements internationaux en la matière à ses colonies. Le dahir de 1932 interdit donc la culture du cannabis, à l’exception de celui cultivé, sous le contrôle de la Régie, dans le Haouz (plaine de la région de Marrakech) et le Gharb (plaine de la région de Kenitra). Finalement, le dahir du 24 avril 1954 étendit l’interdiction de la culture et de la consommation du cannabis à tout le Maroc sous protectorat français.
 
Après l’indépendance du Maroc, en 1956, cette prohibition fut étendue à tout le territoire national, zone ex-espagnole comprise. Cette décision fut très mal accueillie par les milliers de petits cultivateurs qui avaient jusqu’alors bénéficié de la tolérance espagnole à l’égard de la culture du cannabis. Le gouvernement marocain décida donc d’autoriser la culture dans un périmètre restreint, situé exclusivement autour du village d’Azilal, au pied du Mont Tiddighine (Province de Al Hoceima). En outre, il décida d’acheter toute la récolte aux paysans pour procéder à son incinération. Cette mesure dut cependant être abandonnée après trois ans, en raison des difficultés financières de la jeune administration marocaine.
 
En 1958, un certain nombre de facteurs, tels que l’extension à la zone nord du régime forestier du reste du pays, le fort taux de chômage de la région, ou encore la hausse des prix consécutive à l’unification des monnaies, provoquèrent ce que l’on appela la “révolte des montagnes”, matée par l’armée au printemps 1959. Ces évènements amenèrent le gouvernement marocain à tolérer la culture de cannabis comme faisant partie d’une économie informelle permettant aux habitants du Rif de survivre. C’est ainsi que malgré l’extension du dahir de 1954, la culture du cannabis fut tolérée chez certaines tribus du Rif. Les limites des superficies existantes furent cependant maintenues et on essaya d’éviter que le commerce de cannabis ne se fasse de façon trop voyante. Au cours des dix années suivantes, la situation dans les régions productrices ne changea pratiquement pas.
 
L’extension subséquente des superficies de culture, la transformation du cannabis en produits dérivés (surtout haschisch et huile), l’accroissement des quantités produites et la recherche de marchés extérieurs apparaissent comme le résultat de la rencontre de deux facteurs principaux. Le premier est le développement de la demande européenne de cannabis à partir des années soixante-dix, et le second les difficultés socio-économiques rencontrées par l’économie marocaine en général et la région Nord en particulier.
 
A la fin des années 70, la culture de cannabis occupait encore une surface probablement inférieure à 10 000 hectares. Mais la demande du marché européen commençait à faire sentir ses effets et les paysans se mirent à augmenter progressivement les surfaces cultivées. La transformation en haschisch, produit destiné au marché extérieur, commença à prendre une importance croissante, le cannabis (herbe) restant destiné au marché local et à l’autoconsommation.
 
Les années 60 furent caractérisées dans plusieurs régions du Maroc par un exode rural massif, conséquence de la ruine de l’agriculture de subsistance ou de la mécanisation dans certaines zones agricoles du pays. Ces années-là, des milliers de Rifains abandonnèrent le Nord du Maroc à destination de l’Europe, pour travailler dans les mines belges, le bâtiment aux Pays-Bas ou les usines automobiles françaises. Mais, à l’époque de la crise économique de la fin des années 70 et des programmes d’ajustement structurel du milieu des années 80, cet exutoire de l’émigration avait en grande partie disparu en raison des politiques d’émigration restrictives mises en place en Europe. Pour les paysans du Nord du Maroc, possédant peu de terres, ne recevant pas d’aides de l’ État, n’ayant pas accès au crédit et utilisant des techniques agricoles rudimentaires, la concurrence avec l’agriculture modernisée et les importations de produits alimentaires externes était un combat inégal. La culture du cannabis devint alors de plus en plus attrayante, d’autant plus que la demande de cannabis des marchés européens ne cessait d’augmenter. Les réseaux de commercialisation marocains se consolidèrent avec l’aide de trafiquants européens et prirent la place des fournisseurs de haschisch d’autres régions du monde (Liban, Afghanistan, qui étaient alors en guerre).
 
Cette époque fut marquée par une augmentation rapide des surfaces cultivées en cannabis. Du noyau initial du pays Senhaja (Kétama et environs), le cannabis s’étendit au pays Ghomara (Bni Smih, Bni R’zine, Bni Mansour, etc.) aux Jebalas (Bni Ahmed) et vers Al Hoceima à l’Est (Bni Boufrah, Bni Mesdouj).
 
Le début des années 2000 semble être marqué par une nouvelle expansion de la culture du cannabis qui gagne maintenant les terres fertiles situées en dehors des zones de culture traditionnelles. Cette extension du cannabis enferme peu à peu une région entière dans une situation dangereuse de monoculture. La monoculture du cannabis a ainsi fait perdre à la ville de Chefchaouen et ses environs leur autosuffisance agricole et alimentaire. Les terres possédées par nombre de familles dans les régions de Ghomaras et d’Akhmas, auparavant consacrées à de nombreuses variétés de plantations et d’élevages, sont aujourd’hui essentiellement utilisées pour la culture du cannabis.
 
8. Vidéos
 
La vraie histoire du cannabis (partie 1 & 2) :
 
https://www.youtube.com/watch?v=dk-3aLKspRU
https://www.youtube.com/watch?v=sdmk9Tfs6IA&feature=relmfu
 
 
Histoire de la prohibition (en huit parties) :
 
https://www.dailymotion.com/video/x5xle8_cannabis-prohibition-usa-part1_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xljm_cannabis-prohibition-usa-part2_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xlmp_cannabis-prohibition-usa-part3_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xlwk_cannabis-prohibition-usa-part4_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xlzw_cannabis-prohibition-usa-part5_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xm34_cannabis-prohibition-usa-part6_news

https://www.dailymotion.com/video/x5xm5q_cannabis-prohibition-usa-part7_news

https://w * w * w.dailymotion.com/video/x5xmbb_cannabis-prohibition-usa-part8_news
   
9. Conclusion
 
Nous voici à la fin de notre parcours, il reste deux appendices ci-dessous pour en apprendre encore un peu plus. Fort de cette histoire plurimillénaire, le cannabis a su résister à ses détracteurs depuis un siècle et revient partiellement sous la forme de chanvre textile sélectionné pour n’être pas psychotrope.
 
Difficile de prévoir ce qu’il adviendra dans le futur de la plante pour laquelle nous partageons une passion commune, espérons en tout cas plus de compréhension, plus de communication, plus de liberté individuelle.
 
Merci de votre lecture.

 
Appendice A : La Légende des Assassins
 
Cet ordre est doté d'un corps d'élite constitué d'hommes entièrement dévoués à sa cause et prêts à mourir pour elle. Marco Polo, mentionne « certain breuvaige à boire, par le moyen duquel ilz estoient incontinent troublez de leur esperit, & venoient à dormir profondement », pour le conditionnement des fedayins. Plusieurs auteurs du XIXe et du XXe siècle se sont inspirés de ce récit dans leurs œuvres, reprenant ou contestant l'hypothèse linguistique qui ferait dériver le terme assassin de l'arabe « haschischiyoun » ou « haschaschin » (mangeurs d'herbe), et signerait l'usage du chanvre indien par cette secte ismaëlienne.
 
A.1. Origine
À l'origine, ceux qu'on appelle les nizâriens ne sont que les adeptes de l'ismaélisme en Perse, c'est-à-dire une communauté chiite minoritaire dans une région sous la tutelle de vizirs sunnites. Sous la direction de leur chef charismatique Hassan-i Sabbâh, parfois surnommé « le Vieux de la Montagne », les ismaéliens prennent le contrôle du fort d'Alamût en 1090 et étendent leur influence en Iran ainsi qu'en Syrie.
Hasan ibn Sabbâh était à la fois un homme politique et religieux. Selon Christian Jambet, « il créa un réseau de forteresses, permettant de contrôler le territoire alentour.
 
Selon Isabelle Baudron, les relations entre les Templiers et les ismaéliens d'Alamût sont. L'auteur rapporte la visite duVieux de la Montagne, à Acre. Il est alors reçu par le roi Louis IX. Au-delà de cette rencontre, il y a un échange de cadeaux entre les deux souverains, rendu possible par un frère prêcheur breton qui parlait l'arabe. Plusieurs fois, les nizâriens ont rendu visite aux croisés à Acre et notamment aux Hospitaliers. Le Vieux de la Montagne avait demandé l'aide de Saint Louis contre les Mongols qui envahissaient la Perse (et qui finirent par prendre Alamût) (voir le récit haut en couleur de la rencontre entre les émissaires d'Alamût et Saint Louis).
 
A.2. Étymologie de « assassin »
Existe-t-il un lien étymologique entre les termes « haschisch » et « assassin » ? Sur ce sujet, les avis divergent. Dans le Trésor de la langue française informatisé, on peut lire la thèse qui a largement prévalu en Occident depuis les Croisades jusqu'à nos jours : le terme assassin provient de l'italien assassino, assessino, lui-même emprunté à l'arabe hashishiyyin, nom donné aux Ismaëliens de Syrie par leurs ennemis, et désignant les consommateurs de haschich.
 
Cette étymologie et la légende qui l'accompagne ont nourri l'imagination de nombreux auteurs, parmi lesquels on peut citer l'écrivain slovène Vladimir Bartol (Alamut), le scénariste et dessinateur de bandes dessinées italien Hugo Pratt (La Maison dorée de Samarkand). Depuis les attentats du 11 septembre 2001, enfin, certains voudraient établir des parallèles, sinon une filiation, entre les méthodes (présumées) de la secte des assassins et celles d'Al-Qâ`ida.
 
Cette grille de lecture est toutefois remise en cause à plusieurs niveaux :
D'abord, lors du voyage de Marco Polo, Alamût n'est plus qu'une ruine, ce qui affaiblit considérablement la portée de son témoignage : contrairement à ce qu'il prétend, il n'a pas été le témoin oculaire direct des faits qu'il relate. Son témoignage ne mentionne d'ailleurs pas explicitement le haschisch dans le conditionnement des fedayins15, mais « certain breuvaige à boire, par le moyen duquel ilz eſtoient incontinent troublez de leur eſperit, & venoient à dormir profondement ».
  Ensuite, sur le plan pharmacologique, le haschisch ne paraît pas à première vue la substance tirée du règne végétal la plus indiquée pour conditionner des hommes à l'assassinat politique, ni à faciliter son exécution (timing, coordination psychomotrice indispensable pour l'approche de la cible). Rappelons qu'à cette époque la pharmacopée arabe fait appel de manière courante à l'opium et à des solanacées qui seront qualifiées au xixe siècle d'héroïques (jusquiame, belladone). Le psychiatre libanais Antoine Boustany analyse les rapports des haschischins du xiie siècle et des terroristes des Temps modernes avec la drogue : « À mon avis, accusation et rumeur sont dénuées de fondement et ne sont pas conformes à la réalité chez ce corps d'élite. Les présenter comme de vulgaires drogués ou des malades agissant sous l'effet de substances toxiques relève de l'aberration, d'une méconnaissance des faits et à la limite du dénigrement. [...] Mais dire qu'ils sont mus par une « drogue » sans seringue, divine ou idéologique, rend mieux compte de la réalité et paraît plus satisfaisant pour l'esprit. »
  L'orientaliste français Henry Corbin penche pour une construction mentale fantasmatique, et parle de « roman noir qui a obscurci longtemps le nom de l’Ismaélisme en absence de textes authentiques. Les responsables sont sans doute, en premier lieu, l’imagination des Croisés et celle de Marco Polo. Mais au xixe siècle encore, un homme de lettres et orientaliste autrichien, von Hammer-Purgstall, projetant… son obsession des « sociétés secrètes », les soupçonna de tous les crimes qu’en Europe les uns attribuèrent aux Francs-Maçons, les autres aux Jésuites; il en résulta cette Geschichte der Assassinen de 1818, qui passa longtemps pour sérieuse. À son tour, Silvestre de Sacy, dans son Exposé de la religion des Druzesde 1838, soutient avec passion son explication étymologique du mot « Assassins » par le Hashshâshîn (ceux qui font usage du hashîsh). […] Le plus étrange est que des Orientalistes se soient faits ainsi, en compagnie d'auteurs avides de sensationnel, les complices, jusqu'à nos jours, de cette rumeur anti-ismaélienne qui aurait pour origine le califat abbasside de Baghdad. Wladimir Ivanow et la Ismaili Society de Karachi (anciennement à Bombay), démentent cette étymologie ». Bernard Lewis, dans son livre traduit et préfacé en 1984 par Maxime Rodinson, fait cette même critique en excluant la possibilité que le mot « assassin » vienne de l'arabe Hashshâshîn mais il ne propose pas de solution alternative.
  Amin Maalouf donne, dans son roman Samarcande (mettant en scène, entre autres, Hassan ibn al-Sabbah), une étymologie différente. Le mot proviendrait de asâs, qui signifie « base », « fondement » : « D'après les textes qui nous sont parvenus d'Alamout, Hassan aimait appeler ses adeptes Assassiyoun, « ceux qui sont fidèles au Assas », au « Fondement » de la foi (Assas veut également dire « Gardien » en arabe), et c'est ce mot, mal compris des voyageurs étrangers, qui a semblé avoir des relents de haschich. »  
Le mot Assassins apparaît en Europe au moment de la rencontre entre les Croisés et le monde musulman, au Moyen-Orient.
En 1175, un rapport d'un envoyé de l'empereur Frédéric Barberousse en Égypte et Syrie note : « Sachez, qu'aux confins de Damas, d'Antioche et d'Alep, il existe dans les montagnes une certaine race de Sarrasins qui, dans leur dialecte, s'appellent Heyssessini, et en romain, segnors de montana. Cette race d'hommes vit sans lois ; ils mangent de porc contre les lois des Sarrasins et disposent de toutes les femmes, sans distinction, y compris leurs mère et sœurs. Ils vivent dans les montagnes et sont presque inexpugnables car ils s'abritent dans des châteaux bien fortifiés.[...] Ils ont un maître qui frappe d'une immense terreur tous les princes sarrasins proches ou éloignés, ainsi que les seigneurs chrétiens voisins, car il a coutume de les tuer d'étonnante manière.[...] De leur prime jeunesse jusqu'à l'âge d'homme, on apprend à ces jeunes gens à obéir à tous les ordres et à toutes les paroles du seigneur de leur terre qui leur donnera alors les joies du paradis parce qu'il a pouvoir sur tous les dieux vivants. On leur apprend également qu'il n'y a pas de salut pour eux s'ils résistent à sa volonté. [...] Alors, comme il leur a été appris et sans émettre ni objection ni doute, ils se jettent à ses pieds et répondent avec ferveur qu'ils lui obéiront en toutes choses qu'il donnera. Le prince donne alors à chacun un poignard d'or et les envoie tuer quelque prince de son choix. »
Ce récit se faisait probablement l'écho de ceux des musulmans sunnites opposés à la secte, encore inconnue pour les chrétiens.
 
Quelques années plus tard, c'est l'évêque Guillaume de Tyr qui écrira sur eux : « Le lien de soumission et d'obéissance qui unit ces gens à leur chef est si fort qu'il n'y a pas de tâche si ardue, difficile ou dangereuse que l'un d'entre eux n'accepte d'entreprendre avec le plus grand zèle à peine leur chef l'a-t-il ordonné. S'il existe, par exemple, un prince que ce peuple hait ou dont il se défie, le chef donne un poignard à un ou plusieurs de ses affidés. Et quiconque a reçu l'ordre d'une mission l'exécute sur-le-champ, sans considérer les conséquences de son acte ou la possibilité d'y échapper. Empressé d'accomplir sa tâche, il peine et s'acharne aussi longtemps qu'il faut jusqu'à ce que la chance lui donne l'occasion d'exécuter les ordres de son chef. Nos gens comme les Sarrasins les appellents Assissini ; l'origine de ce nom nous est inconnue. »
 
En 1192, après les meurtres de princes et d'officiers musulmans, tombe sous leurs coups de poignard le premier chrétien, Conrad de Montferrat, roi du royaume latin de Jérusalem. Ce meurtre va marquer les esprits des croisés et faire passer le surnom donné à la secte dans le langage courant.
Il faudra les recherches historiographiques, à partir du XIXe siècle, pour sortir le Vieux de la Montagne et ses partisans des récits moyenâgeux et comprendre l'histoire de cette branche de la religion musulmane.
 
A.3. Soyons lucide ?
Ci-dessous, un peu d’histoire relatée sur Soyons Lucide, concernant ce vieux de la montagne et ses fidèles :
 
 
Le Vieux de la Montagne (Chayr al-Jabal [peut se traduire « Vieux de la montagne » mais aussi le « Sage de la Montagne » ou encore le « Chef de la Montagne » selon le sens qu’on donne au mot « chayr »]) est l’appellation commune que les Templiers donnaient à leur ennemi juré, le grand-maître de la secte des Assassins, Hassan Sabbah (Sayyidna Hasan Bin Sabbah) (1034-1124). C’était un homme de grand savoir, grand savant, qui connaissait parfaitement les plantes et leurs vertus curatives, sédatives ou stimulantes. Il cultivait toutes sortes d’herbes et soignait ses fidèles quand ils étaient malades, sachant leur prescrire des potions pour leur rafraîchir le tempérament. Être sensé de raison et de savoir ou fou, aimable ou exécrable, préférant les mots vrais aux mots plaisants, aimant et méprisant les honneurs, ” le paradis et l’enfer sont en toi” ainsi dit le grand savant Omar Khayyam (1047-1122) à son propos.
 
Ses hommes étaient connus sous l’appellation péjorative de Haschischins ou Haschischioun, parce qu’ils auraient consommé beaucoup de haschisch avant de se lancer dans des commandos-suicide. Leur célébrité est telle qu’ils sont à l’origine du mot “assassins”. En réalité, aucune recherche sérieuse n’a permis d’attester le recours à des drogues afin de fanatiser les hommes. Selon les textes provenant d’Alamout, Hassan lui-même aimait appeler ses adeptes “Assassiyoun”, ceux qui sont fidèles au Assas, au ” fondement” de la foi. Le terme pourrait aussi simplement provenir du nom d’Hassan, (Hassanjins, les djins de Hassan)
 
 
La secte est issue d’une branche de l’Islam chiite. Ses membres se déclarèrent partisans du neveu de Mahomet, lequel, étant descendant du Prophète par les femmes n’était pas reconnu par l’ensemble des musulmans. Selon les témoignages du voyageur vénitien Marco Polo (1323) et de nombreux historiens persans, les Haschischins vivaient dans la forteresse d’Alamut, à 1800 mètres d’altitude, dans le Mazenderan, au sud de la mer Caspienne, dans l’Iran actuel. Confinés dans leurs montagnes et ne disposant pas des moyens d’entreprendre des guerres conventionnelles, ils imaginèrent d’envoyer des commandos de six hommes (les fidawis) chargés de poignarder des chefs ennemis, le plus souvent tandis qu’ils se livraient à leurs dévotions dans des mosquées.
 
Ceux désignés pour commettre les meurtres étaient anesthésiés avec du haschisch, introduit dans leur nourriture sous forme de pâte mélée à de la confiture de rose. Le Vieux de la Montagne leur parlait longuement et les hommes s’endormaient car le haschisch est une drogue soporifique et non pas excitante. Assoupis, ils étaient transportés dans un jardin secret, au fond de la forteresse d’Alamut. A leur réveil, ils s’y retrouvaient environnés de jeunes esclaves, filles et garçons, empressés à réaliser tous leurs désirs sexuels. Ils étaient arrivés en guenilles. Ils se découvraient en robe de soie verte rehaussée de fils d’or et, tout autour, c’était le Paradis: vaisselle de vermeil, vins suaves à profusion, roses aux délicats parfums, haschisch à volonté. Drogue, sexe, alcool, luxe et volupté. Ils étaient convaincus d’être dans les jardins d’Allah, d’autant plus que ce lieu était une oasis particulièrement rare en une région aride et montagneuse.
 
 
Ils étaient ensuite de nouveau anesthésiés à la pâte de haschisch, puis ramenés au point de départ dans leurs anciennes défroques. Le Vieux de la Montagne leur déclarait alors que, grâce à ses pouvoirs, ils avaient eu la chance de goûter furtivement au Paradis d’Allah. A eux d’y retourner définitivement en mourant en guerriers ! Le sourire aux lèvres, les fidawis partaient alors docilement assassiner vizirs et sultans. Arrêtés, ils marchaient au supplice, le visage extasié. II n’y avait que les prêtres haschischins de haut échelon (sixième degré) à connaître le secret des faux jardins d’Allah.
Aucune ville, aucune province, aucune route, ne sont épargnées. Devenu maître de la rue, Hassan impose sa loi, mais ayant une grande connaissance des inimitiés régnant dans les palais, les diwans et les cours, il devient aussi maître dans l’art d’amplifier les haines entre puissants, entre héritiers… Jouant leurs jeux pervers, il leur offre alors ses services selon ses propres desseins, pour faire exécuter, poignarder, assassiner dans l’ombre. Qu’il soit un brave homme croisé au coin d’une rue, un pauvre individu vêtu de guenilles, l’exécuteur va très vite, l’éclair d’une lame, en un seul mouvement, un poignard perce le corps. Puis il se laisse prendre, torturer, égorger ou jeter dans un feu… là est la grande puissance de l’Ordre. D’innombrables messagers de la mort, Assassins d’Alamout connaîtront un tel sort, ne cherchant jamais à fuir. Assassinats politiques de dirigeants chrétiens ou perses, musulmans shiites ou sunnites…
 
Prêt et formé à répondre à la torture, l’Assassin récitait alors une suite de noms appris par coeur, dénoncés comme faisant partie de la confrérie, mais ciblés en fait par Hassan parmi des ennemis de la Secte. Aussitôt on recherchait les soi-disant complices. De cette façon, les juges du pouvoir local exécutaient les volontés de Hassan sans même le savoir.
La secte s’occupa d’abord de ses propres intérêts en promouvant le message d’Hasan i-Sabbah. Puis les Vieux de la Montagne constatèrent que leurs sbires fanatisés pouvaient rapporter gros. Ils louèrent leurs services au plus offrant. Les assassins se précipitaient pour se porter volontaires quand leur chef demandait: “Lequel d’entre vous me débarrassera de tel ou tel ?”Ainsi périt, entre autres, la poêtesse Açma, fille de Marwan. qui avait osé médire de ses alliés médinois, lesquels firent aussitôt appel aux bras mercenaires des haschischins.
 
La forteresse d’Alamut fut conquise en 1253 par le grand khan mongol Hulagu, général du grand khan chinois Mongkha. Les assassins eurent beau réclamer l’appui des sultans qu’ils avaient aidés. ceux-ci se gardèrent bien d’intervenir, trop contents de se débarrasser de ces dangereux trublions. Les haschischins massacrés purent vérifier qu’ils n’avaient connu qu’un ersatz de Paradis. Un monde sacré artificiel, fabriqué par les hommes pour les illusionner.
Quand Djélaleddin envoya un ambassadeur à Hassan pour qu’il eût à lui rendre hommage, celui-ci dit à un de ses fidèles : “Tue-toi” ; à un autre “Jette-toi par la fenêtre”, et ils obéirent sans réplique. Ils sont soixante-dix mille, ajouta-t-il, également prêts à obéir à mon premier signe.
 
Henri de Champagne, passant sur le territoire des Ismaélites alla visiter leur souverain, qui l’accueillit avec honneur. Sur chacune des tours dont le château était couronné se tenaient deux blancs en sentinelle ; le Sire fit signe à deux d’entre eux, et ils tombèrent brisés au pied du comte épouvanté, à qui le Vieux de la Montagne disait froidement : “Pour peu que vous le désiriez, à un autre signe de moi vous allez les voir tous à terre”. Lorsque son hôte prit congé de lui, il lui entendit prononcer ces mots : “Si vous avez quelque ennemi, faites le moi savoir, et il ne vous tourmentera plus”.
Finissons par les mots d’Hassan :
 
 
Il ne suffit pas de tuer nos ennemis, nous ne sommes pas des meurtriers mais des exécuteurs, nous devons agir en public, pour l’exemple. Nous tuons un homme, nous en terrorisons cent mille. Cependant, il ne suffit pas d’exécuter et de terroriser, il faut aussi savoir mourir, car si en tuant nous décourageons nos ennemis d’entreprendre quoi que ce soit contre nous, en mourant de la façon la plus courageuse, nous forçons l’admiration de la foule. Et de cette foule, des hommes sortiront pour se joindre à nous. Mourir, est plus important que tuer. Nous tuons pour nous défendre, nous mourrons pour convertir ; pour conquérir. Conquérir est un but, se défendre n’est qu’un moyen. Vous n’êtes pas faits pour ce monde, mais pour l’autre.
Hassan Sabbah 
 
 
Appendice B : Le club des Haschischins
 


 

Hôtel de Lauzun ayant abrité le club et qui sert aujourd'hui à la ville de Paris pour des réceptions.  
Le club des Hashischins est un groupement voué particulièrement à l’étude et à l’expérience de drogues (principalement le haschisch) fondé par le docteur Jacques-Joseph Moreau, créé en 1844 et actif jusqu’en 1849. Les séances mensuelles ont lieu chez le peintre Fernand Boissard à l'Hôtel de Lauzun (appelé aussi Hôtel de Pimodan) sur l’île Saint-Louis, une petite île située sur la Seine dans Paris, dans un appartement loué au peintre par le baron Jérôme Pichon. De nombreux scientifiques, hommes de lettres et artistes français de cette époque ont fait des passages dans le club des Hashischins lors de ces séances.
 
B.1. Contexte de la création du club
 
Plusieurs drogues comme le haschich et l’opium sont de plus en plus connues en Europe à partir du début du xixe siècle. À cette époque, la consommation de ces drogues devient particulièrement répandue dans les milieux scientifiques et littéraires à des fins scientifiques ou récréatives : il s'agit plus d'une curiosité esthétique ou pseudo-scientifique que d'un fumoir. En 1821 paraissent Les Confessions d’un mangeur d’opium anglais de Thomas de Quincey, traduites en français en 1828 par un auteur anonyme ADM, qui s’avère être Alfred de Musset. Plusieurs scientifiques s’intéressent alors à ce produit qu’est l’opium faisant son apparition en Europe. Pendant cette période, le docteur Moreau, spécialisé dans l’aliénation, étudie les effets du haschich en consommant régulièrement. Moreau étudie ce produit au gré de ses voyages entre 1837 et 1840 en Égypte, en Syrie, et en Asie Mineure. De retour en France, il continue à l’expérimenter sur lui-même et publie, en 1845, un ouvrage intitulé Du haschich et de l’aliénation mentale dans lequel il établit une équivalence entre rêve, délire et hallucination haschichines. Cet ouvrage est le premier réalisé par un scientifique au sujet d’une drogue.
Le docteur Moreau initie Théophile Gautier pendant cette même période à la consommation du haschich. Gautier raconte d’ailleurs ses premières expériences dans un feuilleton daté de juillet 1843 intitulé « Le Haschich », il y décrit les effets de cette drogue en trois phases : l’hyperesthésie des sensations, en particulier auditives, la dilatation du temps, et enfin l’apparition de figures grotesques1.
 
B.2. Historique
 
Le docteur Moreau crée le club des Hashischins en 1844. Théophile Gautier est un des premiers poètes à participer aux séances d’expérience des drogues, il écrira plus tard un ouvrage, se nommant Le Club des hachichins, consacré à cette organisation. Il est précédé de la publication d’un article sur ce sujet en février 1846 dans la Revue des Deux Mondes expliquant le contenu et le contexte des expériences menées au club des haschichins.
 
L’introduction du livre décrit la première visite de Théophile Gautier au club:
« Un soir de décembre, obéissant à une convocation mystérieuse, rédigée en termes énigmatiques compris des affiliés, inintelligibles pour d’autres, j’arrivai dans un quartier lointain, espèce d’oasis de solitude au milieu de Paris, que le fleuve, en l’entourant de ses deux bras, semble défendre contre les empiètements de la civilisation, car c’était dans une vieille maison de L’îLe Saint-Louis, l’hôtel Pimodan, bâti par Lauzun, que le club bizarre dont je faisais partie depuis peu tenait ses séances mensuelles, où j’allais assister pour la première fois. »
 
Théophile Gautier invite à ces séances des amis et fait peu à peu étendre le cercle du club des Hashischins. C’est notamment en ce lieu qu’il rencontre pour la première fois Charles Baudelaire, ce dernier étant venu un jour en simple observateur. Débute alors une grande amitié entre ces deux poètes, Théophile Gautier écrira d’ailleurs la préface des Fleurs du mal, le chef d’œuvre de Charles Baudelaire. Cependant Théophile Gautier ne participera pas souvent aux séances, disant que « Après une dizaine d’expériences, nous renonçâmes pour toujours à cette drogue enivrante, non qu’elle nous eût fait mal physiquement, mais le vrai littérateur n’a besoin que de ses rêves naturels, et il n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque. »
 
Baudelaire revient de temps en temps dans l’hôtel Pimodan, il racontera plus tard certaines de ses expériences dans cet hôtel dans Les paradis artificiels, une étude sur les effets du haschich et de l’opium3. Il habite même pendant un certain temps de 1843 à 1845 l’appartement situé au-dessus de celui du club des Hashischins (le louant pour 350 francs, il y trouvera l'inspiration du poème Invitation au voyage4), cependant, tout comme Théophile Gautier, Charles Baudelaire ne restera pas très longtemps dans le club, il est lui aussi assez peu satisfait par les effets du « dawamesk ». Il décrira d’ailleurs d’une manière particulièrement précise les mauvais effets de cette drogue dans Les paradis artificiels.
D’autres personnalités viennent de temps à autres dans le club comme les peintres Honoré Daumier et Eugène Delacroix ou les écrivains Gérard de Nerval, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas etHonoré de Balzac.
 
B.3. Les séances Fantasias
 
Les séances de consommations de dawamesk étaient surnommées par les membres du club les fantasias. Sous le contrôle bienveillant de l'aliéniste le docteur Moreau pour éviter toute tentative de défenestration, les membres organisaient régulièrement des expériences nouvelles afin d’étudier les effets du haschich sur le corps et l’esprit.
 
B.4. Le dawamesk
 
La drogue consommée par les membres du club est le plus souvent du dawamesk, une sorte de pâte ou confiture verdâtre faite à partir de résine de marijuana mélangée à un corps gras, à du miel et à des pistaches. L’ingestion du haschich était à l’époque très courante. Il faut préciser que les effets sont beaucoup plus intenses lorsque le haschich est consommé par ingestion que lorsqu’il est fumé.
 
B.5. Membres
 
Membres fondateurs Théophile Gautier Jacques-Joseph Moreau  
[*]Membres principaux
Eugène Delacroix Charles Baudelaire Gérard de Nerval Alexandre Dumas  
 
Sources :
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chanvre - - Cet article est sous CC-BY-SA
https://www.asud.org/produits/article-113-cannabis-histoire.html
https://krapomystique.unblog.fr/2009/03/28/cannabis-histoire-de-la-prohibition-aux-usa-documentaire-planete-nova/
https://forum.doctissimo.fr/sante/cannabis/vraies-raisons-prohibition-sujet_145949_1.htm
https://www.lamainverte.org/index.php?section=histoire&submenu=prohib
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_chanvre - - Cet article est sous CC-BY-SA
 
: historique de la prohibition par Jack Herer.
https://cannabis.free.fr/analyses/origines_prohibition.html
https://www.chanvre-info.ch/info/fr/Histoire-du-chanvre-et-de-la.html
 
: La vraie histoire du cannabis 1.
 
: La vraie histoire du cannabis 2.
https://www.knabis.com/histoire-cannabis.php
https://www.cannaweed.com/topic/154388-des-centaines-d%E2%80%99economistes-estiment-la-prohibition-du-cannabis-extremement-couteuse-sa-legalisation-rapporterait-des-milliards/
https://psydoc-fr.broca.inserm.fr/toxicomanies/toxicomanie/produits/cannabis/historique.htm
https://www.mauvaise-herbe.fr/histoire/harry-anslinger/
https://www.soyons-lucides.fr/la-secte-des-assassins-et-le-vieux-de-la-montagne/
https://www.cannaweed.com/actualites/_/news/un-rapport-pointe-lechec-de-la-guerre-cont-r2673
Histoire au Maroc:
https://laniel.free.fr/INDEXES/GraphicsIndex/KIF_IN_MOROCCO/Histoire_CannabisMaroc.htm
Histoire au Canada:
https://www.evolutionquebec.com/site/cannabi/histcana.html
 
Auteur : dawi
Correcteur :
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Histoire des Variétés
Par dawi,
A travers ce guide, nous allons essayer de parcourir l’histoire des variétés les plus célèbres de cannabis. Un remerciement tout particulier à LeMarcel qui avait fait connaitre ces textes sur Cannaweed et qui a produit les arbres des variétés.
 
Pour plus de commodité, vous pouvez naviguer entre les pages du guide.
 
Bonne lecture à tous.
 
Plan du Guide
1. Origine des Variétés par RC Clarke (page 2) 2. Histoire de la Haze (page 3) 3. Histoire de la Skunk#1 (page 4) 4. Histoire de la Northern Lights (page 5) 5. Histoire de la White Widow (page 6) 6. Histoire de la Blueberry (page 7) 7. Histoire du G13 (page 8) 8. Histoire de la NYCD (page 9) 9. Histoire de l’AK47 (page 10) 10. Arbres généalogiques des principales familles cannabiques (page 11)
 
 
 
 
  10.1. Sensi Seeds   10.2. Mr Nice   10.3. Subcool/TGA Seeds   10.4. Spice of Life   10.5. Bros Grimm   10.6. Soma Seeds   10.7. Dinafem   10.8. Reggae Seeds Sources (page 12)  
1. Origine des Variétés par RC. Clarke
 

Source : Article anglais sur Cannabis Culture, ci-dessous en spoiler.
 
 
 
 
Les variétés de Marijuana originaires d’Inde ont été cultivées dans les Caraïbes et dans les pays des régions côtières du Mexique au Brésil depuis 1834, quand les Anglais ont amené des esclaves Indiens dans leurs colonies des Caraïbes. La Marijuana n’est pas devenue illégale en Amérique avant 1937, et l’importation commerciale à grande échelle de haschisch et de marijuana en Europe et en Amérique du Nord n’a commencé qu’au début des années 1960.
 
La culture de la Marijuana débuta en Amérique du Nord durant les années 1960. Tout d’abord, des graines retrouvées dans des cargaisons illicites de marijuana furent simplement plantées par des fumeurs curieux. La marijuana Sinsemilla (« sans graines » en espagnol) était alors pratiquement inconnue. Au niveau national, quasiment toute la marijuana qui n’avait pas de graine était de la marijuana qui n’était pas cultivée jusqu’à sa maturité, alors que la marijuana mature était pleine de graines. Les variétés tropicales de Colombie et de Thaïlande cultivées en Amérique du Nord parvenaient rarement à maturité avant d’être tuées par les gelées.
Toutefois, certaines variétés tropicales survivaient régulièrement jusqu’a leur maturité sur les côtes de la Floride, en Californie du Sud, et à Hawaii, où le climat est chaud et où la durée de culture peut être longue. Alternativement, les variétés subtropicales du Mexique et de la Jamaïque parvenaient souvent à maturité en extérieur au Sud des Etats-Unis, sur les deux tiers du territoire. Toutes ces premières introductions étaient appelées “sativas”, un nom courant qui vient de l’appellation botanique Cannabis Sativa.
 
Au début des années 1970, une poignée de cultivateurs commença à produire de la sinsemilla. Les plantes sans graines sont créées en supprimant les plantes mâles des champs, en ne laissant que les plantes femelles non fécondées jusqu’à leur maturité. Au lieu de créer des graines dès les premières fleurs réceptives, les plantes femelles continuent de produire de copieuses fleurs additionnelles, couvertes par des centaines de milliers de glandes de résine.
Autour du milieu des années 1970, la sinsemilla était devenue la technique principale de production domestique de marijuana.
 
 
 
 
 
 
 

En 1976, un livre de poche appelé “Sinsemilla Marijuana Flowers”, écrit par Jim Richardson et Arik Woods, révolutionna la culture de la marijuana en Amérique du Nord. Non seulement les auteurs ont décrit précisément et sensiblement la technique de la Sinsemilla avec des textes excellents et de somptueuses photographies couleur, en réalisant la première tentative de description des périodes exactes de la maturation florale pour une puissance optimale et une récolte goûteuse. Mais plus important, cette publication, il y a juste 30 ans, suggérait aux cultivateurs que si la marijuana peut être cultivée sans graines, cela entraîne que des fleurs femelles sélectionnées peuvent être intentionnellement fécondées avec un pollen sélectionné, pour produire quelques graines dont le parentage sera connu. Cette réalisation, à tour de rôle, donnera naissance au développement du breeding conscient de la marijuana, et de la myriade de variétés décrites dans cet article.
 
Au départ, les cultivateurs de marijuana travaillaient avec toutes les variétés qu’ils pouvaient se procurer, à la recherche de plantes puissantes qui pourraient parvenir systématiquement à maturité avant d’être tuées par les gelées. Comme la plupart de la marijuana importée était pleine de graines, de nombreuses landraces (des variétés traditionnelles cultivées par des peuples indigènes) étaient disponibles au cultivateur. Des variétés à floraison courte du Nord du Mexique se sont avérées être les favorites car elles parvenaient systématiquement à maturité dans les latitudes plus au Nord. Les variétés sativa d’Amérique du Nord à floraison courte du début et du milieu des années 1970 (telles que la Polly et l’Eden Gold) résultaient de croisements hybrides entre des landraces du Mexique ou de Jamaïque, et des landraces plus puissantes, mais à floraison plus longue, du Panama, de Colombie, et de Thaïlande. (Dans tous les croisements hybrides, le parent femelle est listé avant le X, symbole du croisement, et le parent mâle est listé après le X. Si l’identité sexuelle des parents est inconnue, le symbole / est utilisé à la place du X). Les variétés landraces traditionnelles ont offert aux cultivateurs modernes un puissant départ, car elles ont été sélectionnées et privilégiées pour leur puissance durant des centaines d’années.
 
La plupart des variétés des années 1970 étaient adaptées à la culture en extérieur, mais d’autres étaient spécialement développées pour les serres ou l’intérieur, pour la culture sous lampes artificielles, où la saison peut être prolongée pour permettre aux variétés à floraison longue de se terminer. Une fois que les variétés ont été sélectionnées pour arriver parfaitement à maturité dans des conditions données, les pionniers des breeders de marijuana ont sélectionné les plantes sur une puissance élevée (taux élevé de THC avec taux bas de CBD), ainsi que sur des considérations esthétiques de goût, d’arôme, et de couleur. (Le THC est le principal composant psychoactif retrouvé dans le Cannabis. Le CBD, Cannabidiol, n’est pas psychoactif, mais peut altérer les effets du THC). Des adjectifs modifiants, tels que « minthy » (mentholée), « floral » (fleurie), « fruity » (fruitée), « sweet » (douce), « purple » (violette), « golden » (dorée) ou « red » (rouge), étaient souvent attachés à certaines variétés, et c’est ainsi qu’est née la passion des cultivateurs pour la diversité des variétés de marijuana.
La sélection continue sur les hybrides originaux a donné pour résultats certaines des sativas légendaires des années 1970, telles que l’Original Haze, la Purple Haze, la Polly, l’Eden Gold, la Three Way, la Maui Wowie, la Kona Gold, la Matanuska Thunderfuck, et la Big Sur Holly Weed, qui étaient quasiment toujours cultivées en extérieur ou en serres. De 1975 jusqu’à la fin de la décade, les breeders de marijuana ont connu beaucoup de succès en continuant de développer les variétés de sativa pour les experts. Des fleurs plus douces et plus belles ont amené beaucoup de fierté aux cultivateurs et même de meilleurs profits. Les variétés violettes ont acquis leur popularité, largement suivie par l’extraordinaire Purple Haze de Californie centrale.
 

Durban Poison  

En 1980, la culture commerciale de marijuana était devenue beaucoup plus courante. Des cultivateurs professionnels ont développé des variétés sativa qui possédaient à la fois un haut rendement et une floraison courte, et l’attention de la police sur les cultures commerciales augmenta, particulièrement dans l’Ouest des Etats-Unis. De petits avions étaient régulièrement utilisés pour rechercher les grandes plantations de marijuana localisées dans des terrains isolés, et de nombreux petits cultivateurs furent dénoncés à la police par des voisins fouineurs et alarmistes. Les autorités ont bientôt compris que la marijuana parvient à maturité en automne, donc une variété qui pourrait être récoltée et séchée dans des hangars début Octobre, éviterait certains problèmes que pourrait rencontrer une variété qui parviendrait à maturité fin Novembre. Face aux problèmes de stockage résultants de nombreuses prises, les autorités se contentaient souvent de compter les plantes saisies et de bruler immédiatement la majeure partie de la culture sans la peser. Les poursuites se basaient sur le nombre de plantes. Juste un peu de marijuana séchée était sauvée pour être analysé en laboratoire en tant que preuve pour le tribunal. Simultanément à l’augmentation de la production de sinsemilla, existait une augmentation des récoltes saisies. Plus un cultivateur pouvait utiliser des plantes petites et fleurissant vite, meilleures étaient ses chances d’éviter d’être détecté par des représentants de la loi ou par des voleurs.
 
Quand le cannabis reçoit beaucoup d’eau, de soleil, et de nutriments, il produit des plantes gigantesques, qui peuvent parfois donner jusqu'à plus de 2 kg de fleurs séchées par plante.
Plus les plantes sont nourries et arrosées, plus elles deviennent grandes et buissonnantes, mêmes si elles ont été lourdement taillées. Plus la plante est grosse, plus il est facile de la repérer depuis les airs ou derrière une clôture. Cette situation créa une volonté pour les cultivateurs d’avoir des plantes avec une stature courte et large, et un rendement de fleurs élevé. Avant 1975, quasiment toute la sinsemilla était cultivée à partir de variétés sativa.
Correctement cultivées, des variétés colombiennes, mexicaines, ou thaïlandaises, donnaient en moyenne des plantes de plus de 2,50 mètres quand elles étaient taillées ou palissées, et pouvaient facilement atteindre 4 à 5 mètres quand elles étaient cultivées sans restriction en plein soleil. Alors que les breeders de marijuana continuaient de croiser leurs variétés sativa aux tailles les plus basses, aux floraisons les plus rapides, et aux rendements les plus élevés, les unes avec les autres, ils attendaient quelque chose de nouveau. Leur salut se manifesta en une nouvelle et exotique variété étrangère de marijuana appelée « indica ».
 

Skunk #1  

L'introduction de l'indica.
 
La plupart des variétés modernes de sinsemilla en Europe et en Amérique du Nord sont un mélange entre les variétés de marijuana du Sud de l’Asie, appelées Sativa, qui se sont propagées à travers toute l’Asie du Sud et du Sud Est, en Afrique, et en Amérique du Nord et du Sud, et qui ont été croisées (depuis les années 1970) avec des variétés à haschich d’Asie centrale et du Moyen Orient, couramment appelées « indica », un nom basé sur l’appellation botanique Cannabis Indica. Les variétés indica les plus connues proviennent d’Afghanistan et du Pakistan. Les plantes indica sont caractérisées par une structure basse et buissonnante, avec des feuilles vertes sombres, qui les rendent un peu plus difficiles à voir de loin. Elles parviennent à maturité généralement assez tôt, de fin Aout à fin Septembre, restent souvent entre 1 et 2 mètres à maturité, et produisent des feuilles et des fleurs recouvertes d’abondante résine. Au moins plusieurs douzaines d’introductions de graines indica originaires d’Afghanistan ou du Pakistan furent réalisées en Amérique du Nord du milieu à la fin des années 1970. L’Afghani #1, la Mazar-i-sharif, et l’Hindu Kush étaient trois des premières introductions d’indica, et sont encore disponibles aujourd’hui. Depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979, beaucoup plus d’indica ont fait leur chemin directement vers les compagnies de graines hollandaises, en passant par le Pakistan voisin. L’indica a ajouté des traits de grande valeur commerciale aux variétés domestiques de marijuana existantes, mais il fut considéré comme étant trop rustique par de nombreux fumeurs, car il était à l’origine utilisé pour la production de haschich en masse, plutôt que pour l’excellente sinsemilla.
Les breeders de marijuana avaient encore besoin des sativas traditionnelles pour créer des hybrides avec des effets à la fois puissants et cérébraux.
 
Les breeders de marijuana ont volontairement croisé des variétés indica à floraison courte avec de bonnes variétés sativa, mais à floraison plus longue, pour produire des hybrides à floraison courte. Bientôt la majorité des cultivateurs commencèrent à essayer quelques hybrides indica/sativa. Au début des années 1980, la vaste majorité de sinsemilla produite commercialement en Amérique du Nord, contenait probablement une partie indica dans sa composition génétique, et il était devenu difficile de trouver les pures variétés sativa qui étaient si populaires seulement quelques années plus tôt. Il ne reste maintenant que très peu de pures sativa cultivées en Amérique du Nord et en Europe, car elles arrivent à maturité tard en extérieur et demandent du temps supplémentaire en intérieur, ce qui se traduit par une augmentation des coûts et des risques. La plupart des hybrides indica/sativa étaient très vigoureux, parvenaient à maturité rapidement, avaient un bon rendement, étaient très puissants, et étaient faciles à dissimuler grâce à leur stature plus courte. La Skunk#1 (Sativa Colombienne/Indica Afghan X Sativa mexicaine Acapulco Gold) est un bon exemple d’un hybride exprimant principalement des caractères sativa, et la Northern Lights (Indica Afghan / Sativa Thaïlandaise) est un bon exemple d’hybride exprimant principalement des caractères indica.
 
 
 
 
 
 

Citrol  

Les hybrides indica se sont propagés comme un feu de forêt. Bien que l’influence de l’indica ait d’une manière générale augmenté sans interruption tout au long du milieu des années 1980 (en raison de son introduction tardive dans de nombreuses régions), sa popularité parmi les régions pionnières commença à décliner. Comme le pollen du cannabis est très volatil et que la sinsemilla est souvent cultivée dans des jardins clôturés, une pollinisation accidentelle se traduit souvent par de nombreuses graines. Les graines accidentelles sont de loin beaucoup plus courantes que les graines produites intentionnellement, et sont généralement distribuées rapidement et largement dans la sinsemilla au détail. Alors que des graines produites intentionnellement sont généralement transmises uniquement d’un breeder sérieux à un autre, ou achetées à des compagnies de graines, et leur distribution est donc beaucoup plus limitée. Des graines produites accidentellement contenant des proportions variables de gènes indica ont été cultivées, et croisées aléatoirement entre elles, encore et encore. De tels croisements aléatoires produisent des hybrides tellement complexes que des caractères favorables sont très rarement reproductibles systématiquement. Les individus d’une même progéniture ne se ressemblent pas entre eux, leur genpool ayant été formé de fragments de génétiques transmis par leurs différents ancêtres, et rassemblés aléatoirement. Au cours des quelques années suivantes, les différents genpools mélangés, ont manifesté l’apparition de nombreuses caractéristiques indésirables, autant que de caractéristiques désirables.
 
En l’absence de sélection soignée et de breeding consciencieux, la marijuana devient rapidement faible, et au fur et à mesure des sélections naturelles, les variétés perdent leur vigueur, leur goût, et leur puissance. Une recombinaison accidentelle des hybrides complexes fait ressortir certains des caractères indica les moins désirables, qui avaient été supprimés auparavant. Une puissance diminuée ; un effet lent, plat, triste ; et un arôme âcre, puant (« Skunky »), un goût difficile qui est rapidement devenu associé à plusieurs hybrides indica/sativa. Aussi, les denses grappes de fleurs indica, fortement compactées, tendent à piéger la moisissure, et favoriser la pourriture grise (Botrytis cinerea), contre laquelle les variétés indica ont une faible résistance naturelle. Cela résulte souvent en pertes significatives de récolte, ce qui était rarement un problème quand seules les variétés pures sativa étaient cultivées. Les hybrides indica/sativa sont encore ce que la majorité des consommateurs de marijuana achète aujourd’hui. Mais pour l’expert en sinsemilla, l’indica ne s’est pas révélée être aussi bonne que prévu. Bien que les consommateurs et cultivateurs commerciaux de la fin des années 1970 aient adopté l’indica avec enthousiasme, des breeders sérieux des années 1980 commencèrent à considérer l’indica avec plus de scepticisme.
 

K2  

Cependant, le cultivateur commercial moyen ou le cultivateur à domicile peuvent exprimer un avis assez différent. La croissance robuste, la maturation rapide, et la tolérance au froid des Indica permirent à la sinsemilla d’être cultivée en extérieur dans le Nord des Etats-Unis, depuis Washington jusqu’au Maine et à travers tout le Sud du Canada. Cela révolutionna le marché de la marijuana en créant la possibilité de cultiver soi-même une herbe puissante pour ceux vivant sous les latitudes nordiques, tout en élargissant l’étendue et l’intensité de la culture de sinsemilla. La production s’est dispersée depuis les épicentres des USA (côte Ouest, Hawaii, et les montagnes Ozark) jusqu'à au moins 20 grands états producteurs. De la sinsemilla est maintenant cultivée en extérieur dans chacun des 50 états américains, à travers tout le sud du Canada, et dans quasiment toute l’Europe. Les hybrides indica/sativa ont aussi prouvé être bien adaptés à la culture en intérieur. Les variétés compactes indica/sativa fleurissent rapidement, permettant 3 à 4 récoltes par an, et produisent une moyenne de 100 grammes de fleurs séchées sur des plantes de seulement 1 mètre. Les variétés sativa sont trop étirées (« stretchy ») et hautes, prennent trop de temps pour arriver à maturité, et le haut des plantes, près des ampoules, fait de l’ombre aux branches du bas, les empêchant de produire beaucoup de fleurs.
 
L’introduction de l’indica a également eu un effet plus subtil, et qui durera peut être plus longtemps, sur le breeding de la sinsemilla. La coloration violette était devenue un signe de qualité et de puissance pour les variétés à floraison longue telles que la Purple Haze. La demande des consommateurs pour de la sinsemilla violette exotique aboutit une variété qui fut de courte durée, la « Purple Craze », au début des années 1980. Les cultivateurs avaient découvert que les variétés indica tourneront souvent au violet si elles sont laissées en extérieur sous le gel. Pendant un an ou deux, de nombreux cultivateurs furent capables de gagner plus d’argent en vendant des fleurs violettes, mais de variétés indica à floraison courte, qui quand elles sont laissées dans des champs sous le gel, perdent beaucoup de leur puissance. Cela termina brusquement la Purple Craze, et les breeders de marijuana des années 1980 réalisèrent que de nombreux caractères ne sont désirables que pour certaines variétés et dans certaines conditions. Le breeder consciencieux devra donc être extrêmement sélectif lorsqu’il expérimentera de nouvelles introductions.
 
 

K2  

Le tournant de la marée indica
 
Dans leur recherche de stock de génétiques de qualité supérieure, des breeders experts de la sinsemilla sont retournés travailler avec certaines variétés originales pures sativas. En les croisant avec les variétés hybrides indica/sativa actuelles stabilisées, ces breeders peuvent améliorer les saveurs de l’hybride, et augmenter sa puissance.
Les breeders sont en constante recherche de nouvelles sources de graines exotiques. Les pures variétés indica jamais hybridées sont encore du matériel de breeding de très grande valeur, et de nouvelles introductions indica sont occasionnellement reçues depuis l’Afghanistan ou le Pakistan. Des variétés sativa d’Afrique du Sud ont récemment gagné la faveur des cultivateurs d’extérieur, car elles fleurissent rapidement mais sans souffrir de la plupart des défauts esthétiques de l’indica. Les pures variétés sud africaines, situées très loin au Sud de l’équateur, parviennent souvent à maturité en Août, mais sont plus petites en structure, d’une puissance modérée, et ont un rendement relativement élevé. Les croisements entre les indicas et les variétés hybrides indica/sativa classiques comme la Skunk#1 sont généralement vigoureux, fleurissent rapidement et peuvent exprimer des caractères désirables sativa et indica de puissance élevée, de parfum délicieux, et de rendement important.
 
Avant 1980, quelques breeders avaient également travaillé avec des variétés sativa de chanvre d’Europe Centrale, la plupart des cultivateurs modernes appellent ces variétés “Ruderalis”. Ces variétés de chanvre commencent à être récoltables en Juillet ou début Août, ce qui accélère la maturation des variétés de marijuana hybrides de Ruderalis en extérieur.
Malheureusement, ces variétés sont presque totalement dépourvues de THC, et sont riches en CBD. La puissance manque dans la progéniture hybride, et de subséquentes sélections sont nécessaires pour rétablir de hauts niveaux de psychoactivité. Cependant, le principal problème avec ces variétés de chanvre Ruderalis et leurs hybrides est qu’elles ne sont pas déterminées. Une seule plante continuera de produire de nouvelles fleurs jusqu’à la récolte, au lieu que toutes les fleurs parviennent à maturité avant la récolte ; donc leur plein potentiel ne sera jamais atteint. Les hybrides de Ruderalis auront probablement prouvé leur bonne valeur uniquement aux cultivateurs d’extérieur des régions proches des latitudes polaires où peu d’autres choses peuvent être cultivées.
 
 
 
 
 
 

Big Bud  

Les breeders nord américains ont également utilisé d’autres importations exotiques pour donner des saveurs particulières à la fumée ou augmenter la puissance des hybrides. Des variétés landraces du Brésil, d’Inde, d’Indonésie, du Kashmir, de Corée, du Népal, d’Afrique, et d’autres vastes endroits, furent occasionnellement utilisées dans ce but. Comme les cargaisons de marijuana ne provenaient pas souvent de ces régions, généralement les graines étaient collectées en faible nombre et restaient relativement rares par rapport aux graines des principales régions productrices de marijuana telles que la Colombie, le Mexique, la Jamaïque, et la Thaïlande. A présent, il est devenu pratiquement impossible de collecter des graines de nouvelles et puissantes variétés importées. Elles peuvent rarement être collectées car il ne reste que très peu d’endroits où des fermiers indigènes conservent des landraces traditionnelles de haute puissance. En gros, nous sommes coincés avec ce que l’on a en circulation, que l’on l’aime ou pas, et les breeders doivent utiliser le meilleur de ce qu’ils possèdent.
 
Quelques branches fortes de l’arbre généalogique de la marijuana nord-américaine furent transplantées en Hollande et les descendants de ces variétés continuèrent à prospérer et à évoluer, menant à l’extraordinaire diversité de variétés de marijuana cultivées en Amérique du Nord et en Europe de nos jours. Avec l’essor des ventes de graines de marijuana aux Pays Bas, les compagnies de graines hollandaises ont proposé un exemple facilement documenté du breeding de sinsemilla, qui s'est poursuivi simultanément en Amérique du Nord. Les compagnies de graines hollandaises ont décrit la plupart de l’héritage génétique de leurs variétés dans leurs premiers catalogues. Les informations suivantes proviennent directement de catalogues de graines publiés, et sont complétées avec des commentaires personnels de breeders et de propriétaires de compagnies de graines.
 

G13  

Les compagnies de graines hollandaises
 
Au début des années 1980, de nombreuses compagnies de graines apparurent aux Pays Bas, où la culture du Cannabis pour la production de graines, et la vente de ces graines,étaient tolérées. La pression politique sur les cultivateurs de marijuana d’Amérique du Nord a provoqué une poussée de l’évolution du breeding de la sinsemilla aux Pays Bas où le climat politique était beaucoup moins dangereux. Pour les cultivateurs d’Europe et d’Amérique du Nord, cela mena à la disponibilité permanente de graines de marijuana exotique de haute qualité.
 
Quasiment toutes les variétés hollandaises contiennent en partie une ou plusieurs des briques génétiques fondatrices amenées d’Amérique du Nord. Des variétés telles que l’Original Haze, l’Hindu Kush, l’Afghani #1, et la Skunk#1, étaient déjà bien répandues en Californie avant que leurs graines ne soient amenées en Hollande au début des années 1980. Comme ces souches étaient des variétés relativement stables sous forme de graines, les breeders avaient de meilleures chances de sélectionner une plante mâle favorable comme source de pollen pour le breeding. Des souches telles que la Northern Lights, la Big Bud, la Hashplant, et le G13 arrivèrent aux Pays Bas depuis la cote Nord Ouest du Pacifique, sous le forme de boutures femelles racinées. Il n’y a jamais eu de mâle de ces variétés, et par conséquent, les graines commerciales furent toutes créées par des croisements avec un mâle d’une variété différente telle que la Skunk#1, ou plus rarement en masculinisant un clone femelle pour produire du pollen pour s’autopolliniser.
 
 
 
 
 
 

Durban Poison  

Lorsque les experts nord américains en sinsemilla commentent que « toutes les variétés hollandaises semblent être les mêmes », cela n’est pas surprenant, vu que les variétés Hollandaises partagent beaucoup de leur héritage génétique. Sur les 150 variétés proposées à la vente par les compagnies de graines Hollandaises en 2000, 80% d’entre elles contenaient des génétiques qui sont arrivées en Hollande avant 1985. La plupart des compagnies de graines ont continué à mélanger le jeu de cartes fortement entassé des génétiques d’Amérique du Nord, et depuis les années 1980 très peu de compagnies ont introduit quelque chose de nouveau. La perpétuation de la monotonie a été ponctuée, très rarement, par de nouvelles introductions en provenance d’Amérique du Nord ou des pays de culture traditionnelle de la marijuana. La plupart des compagnies de graines ont simplement recombiné les souches fondatrices à partir desquelles les breeders sélectionnent des clones pour représenter leurs compagnies de graines dans les compétitions. On récolte ce que l’on sème !
 
Mais où serions-nous aujourd’hui sans les briques fondatrices de nos variétés communes ?
De nombreuses variétés ont été essayées à travers les années, et la persistance du genpool fondateur original à ce jour, est un gage de sa désirabilité. Si des variétés plus puissantes, avec de meilleurs goûts, et un meilleur rendement, avaient été introduites, les cultivateurs les auraient certainement privilégiées aujourd’hui. En fait, les compagnies de graines introduisent généralement une nouvelle variété, en croisant simplement une nouvelle introduction avec une variété hollandaise bien établie, créée elle-même à partir des variétés fondatrices initiales, et en donnant à la plante qui en résulte un nouveau nom. Comme seule une poignée des variétés d’Amérique du Nord furent utilisées pour créer les variétés de sinsemilla « hollandaises », elles sont généralement puissantes et lucratives commercialement, mais souvent ennuyeuses !
 

Sensi Seeds Hashplant, grown in Maui jungle  

Les blocs fondateurs génétiques utilisés dans la plupart des souches de sinsemilla hollandaises sont décrits ci-dessous avec la compagnie de graines, le nom de la variété, la date d’introduction, l’origine, et les héritages génétiques.
 
Parmi les premières variétés hollandaises, la Holland’s Hope et la Amstel Gold, furent introduites au début des années 1980 et sont encore disponibles de nos jours. Bien que ces souches à dominance indica ne soient pas très puissantes, elles fleurissent beaucoup plus rapidement que la plupart des variétés, car elles ont été sélectionnées pour être cultivées en extérieur aux Pays Bas. Ces deux variétés furent créées à partir de sélections sur des plantes landraces afghanes, importées pour le haschich.
 
Les huit variétés suivantes furent amenées en Hollande depuis la Californie en tant que variétés de graines identifiées, et furent commercialisées par la compagnie de graines Cultivator’s Choice entre 1980 et 1983. Elles étaient relativement uniformes et représentent maintenant plus des deux tiers des variétés proposées par les compagnies de graines hollandaises. La plupart des variétés de Cultivator’s Choice ont été fidèlement entretenues et sont maintenant proposées par la compagnie de graines The Flying Dutchman.
La Skunk#1 donna un grand coup de départ à la culture hollandaise de haute qualité à domicile. Encore aujourd’hui, près de la moitié des variétés vendues par les compagnies de graines hollandaises possèdent de la Skunk#1 dans leurs origines. La Skunk#1 fut introduite pour la première fois en Hollande à la fin des années 1970, et révolutionna immédiatement la culture hollandaise de la marijuana. Les hollandais, qui à la base préfèrent fumer du haschich, ont essayé de cultiver de la marijuana à la fois en extérieur et en serre pendant les années 1970. La plupart du temps, leurs efforts rencontrèrent très peu de succès populaire, et la Nederwiet, littéralement “herbe faible”, était considérée comme une blague par les cultivateurs sérieux. La Skunk#1 a tout changé. Sous les serres hollandaises, la Skunk#1 fleurissait uniformément et produisait systématiquement des rendements élevés de têtes puissantes, même lorsque les récoltes étaient issues de graines. La Skunk#1 était à l’origine une combinaison hybride à trois voies entre un hybride Colombien/Afghan et une plante d’Acapulco Gold importée du Mexique. Cette combinaison fut travaillée en Californie durant plusieurs générations jusqu’à donner la combinaison stable connue en tant que Skunk#1. Bien que l’indica représente un quart de l’héritage génétique de la Skunk#1 et contribue à sa structure buissonnante et à ses têtes compactes, la Skunk#1 est principalement un hybride sativa à l’odeur douce plutôt qu’une indica à l’odeur âcre, donc le nom « Skunk » (Putois) est en fait assez trompeur. Malgré son uniformité générale, il y a de nombreuses formes différentes de têtes dans la Skunk#1, variant des têtes rouges et velues avec des petits calices à des têtes aux larges calices avec de copieuses glandes de résines. L’Original Haze est une variété à floraison longue originaire de Californie centrale, qui était quasiment toujours cultivée sous serre, lui permettant d’arriver à maturité en Décembre ou Janvier. L’Original Haze était toujours une variété pour les experts, et même dans les années 1970 elle était vendue autour de 200$ l’once (28g). L’Original Haze est un hybride stabilisé pur sativa, créé en croisant toutes les meilleures femelles avec un mâle d’une différente sativa importée chaque année. Cela commença avec des hybrides Colombien/Mexicain cultivés à partir de graines pour la première récolte, ensuite une plante mâle d’Inde du Sud a été utilisée la seconde année, et enfin une plante mâle Thaïlandaise a été utilisée la troisième année. Selon l’année où les graines de Haze furent collectées, les plantes avaient une dominance soit colombienne, soit d’Inde du Sud, soit Thaïlandaises. Les saveurs de l’Original Haze varient depuis les notes citronnées thaïlandaises, à travers toutes les possibilités de la gamme des sativa, jusqu’aux profondes notes épicées des saveurs de la colombienne violette, plus courantes parmi les variétés Haze hollandaises. Bien que la Haze fût disponible aux Pays Bas depuis le début des années 80, elle ne gagna sa popularité qu’au milieu des années 1990. Une augmentation du niveau d’exigence parmi les experts en sinsemilla mena à une augmentation des prix pour des hybrides de Haze exotiques et plein de saveurs (mais à floraison plus longue et coûtant plus cher à produire), face à la pléthore redondante de têtes hollandaises de type Skunk/Northern Lights.
L’Original Haze représente actuellement autour de 15% des variétés disponibles en Hollande, et sa fréquence ne cesse d’augmenter.
 
 
 
 
 
 
 
Aussie Haze monster A la fois l’Afghani#1 et l’Hindu Kush, sont des pures landraces indica originaires d’Afghanistan. Initialement sélectionnées pour la densité des têtes et la résine abondante, ce sont des variétés stables utilisées à l’origine pour la production de haschisch en Afghanistan. La Early California est un hybride indica/sativa à floraison très rapide introduit au début des années 1980 depuis la Californie. Elle est relativement pure et stable. La California Orange est un autre hybride indica/sativa californien, bien connu pour sa couleur et son goût typiquement orange. La Hawaiian Indica est un puissant hybride indica/sativa qui a été utilisé dans plusieurs hybrides hollandais. Ses caractéristiques principales sont de très gros calices et une abondante production de résine. La Early Girl est une variété commerciale californienne bien connue datant de la fin des années 1970. Elle est généralement feuillue et de puissance modérée, mais fleurit systématiquement rapidement. Elle fut intégrée dans un certain nombre des premiers hybrides hollandais.
Les 5 variétés suivantes furent amenées aux Pays Bas depuis la cote Nord Ouest du Pacifique en tant que boutures femelles et furent présentées par The Sinsemilla Seed Company au début des années 1980. The Sensimilla Seed Company est maintenant connu en tant que Sensi Seed Bank et continue à proposer de nombreux hybrides créés à partir de ces variétés originales d’Amérique du Nord. Comme il n’existait pas de mâles de ces clones femelles, elles furent toujours croisées avec une autre variété afin de faire des graines.
La Northern Lights était bien établie en tant que graines de variété d’intérieur sur la côte Nord Ouest du Pacifique en 1978, et est arrivé en Hollande sous la forme de 4 boutures sœurs.
Les lignées de Northern Lights ont finalement incorporé des génétiques Skunk#1 et des variétés Haze autour de 1980. La Northern Lights était surtout utilisée comme partenaire de croisement pour fournir l’aspect résineux duveteux souvent associé aux variétés puissantes.
Cependant, la Northern Lights tend également à avoir de très petites têtes de résine, à la fois en comparaison à la longueur des tiges des glandes, mais aussi par rapport aux autres variétés de sinsemilla. La Northern Lights se retrouve dans au moins 10% des variétés hollandaises. La Big Bud était établie sur la côte Nord Ouest du Pacifique, en tant que clone commercial d’intérieur, et fut amenée en Hollande au milieu des années 1980. C’est un hybride indica/sativa à dominance indica, avec des têtes très grosses, mais parfois feuillues. La Hashplant est un hybride Libanais/Thaïlandais. Elle fut à l’origine proposée par The Super Sativa Seed Club (SSSC), mais The Sinsemilla Seed Company récupéra le clone d’Amérique du Nord. C’est une variété hybride très fortement indica. Le G13 est un clone prétendument sorti d’une ferme gouvernementale de marijuana dans le Mississippi, aux USA. C’est également une très puissante, et pratiquement pure, variété indica. Des graines de chanvre Ruderalis furent collectées sur les bords de la route en Hongrie par la SSSC, et furent utilisées pour essayer de développer des variétés à floraison rapide. Bien que des hybrides avec la Skunk#1, et d’autres variétés d’Amérique du Nord, commencent à fleurir rapidement, ils expriment aussi leurs origines de chanvre, en n’arrêtant jamais de fleurir, leur maturation est donc irrégulière.  

Aussie Haze monster  

Le jeu des noms
 
Retracer l’histoire des variétés utilisées par les six premières compagnies de graines hollandaises existantes est relativement facile. Les catalogues de graines indiquaient au client quelles landraces ou quelles variétés d’Amérique du Nord ont été utilisées pour créer les graines, et le même genpool fondateur était souvent partagé par plusieurs compagnies de graines. Avec l’apparition de plus de dix nouvelles compagnies de graines au début des années 1990, la situation est devenue plus complexe. Les catalogues de graines ont souvent changé les noms des variétés utilisées dans leur breeding ou omettent complètement d’indiquer l’ascendance génétique. La compétition entre les compagnies de graines s’échauffa, fortement alimentée par la Cannabis Cup annuelle du magasine High Times. Les nouvelles compagnies s’associèrent avec certaines des compagnies originales et croisèrent souvent les variétés traditionnelles avec leurs propres souches, introduisant de nouvelles variétés qui furent rapidement récupérées par les compagnies rivales. Plusieurs compagnies de graines apparurent pendant seulement un an ou deux, et de nombreuses autres commencèrent à revendre les graines produites par les compagnies principales. Il est facile d’acheter des graines à une autre compagnie de graines et de changer le nom de la variété, la faisant ainsi apparaître comme étant une nouvelle et différente variété. Certaines compagnies ont fait l’erreur de vendre des graines résultants d’un croisement entre deux plantes hybrides (polyhybride), ce qui se traduira par une grande variabilité, avec peu, voir aucune, chance que la progéniture ne ressemble ni à l’un ni à l’autre des parents. Le plus courant et le plus efficace moyen pour une compagnie de graines de créer une nouvelle variété était simplement de croiser une bonne plante femelle d’une variété existante avec un mâle Skunk#1.
D’une manière générale, les années 1990 furent caractérisées plutôt par un rebrassage du genpool des variétés originales, plutôt que par l’introduction de landraces ou de variétés d’Amérique du Nord.
 
Malheureusement, certains des premiers breeders hollandais ont fait de très mauvaises sélections sur les graines initiales qui leur avaient été offertes. L’erreur la plus courante de mauvaise sélection était de choisir les plantes possédant le plus de pistils rouges, au lieu de celles avec les plus gros calices. Les pistils rouges sont un signe que les fleurs femelles sont présentes, mais ils ne sont pas eux-mêmes psychoactifs. Une prédominance de pistils rouges est un signe de nombreuses, mais toutes petites fleurs, avec une toute petite surface disponible pour que les glandes de résine se développent.
Deuxièmement, la sélection des plantes avec des têtes denses, ayant un bel aspect pour la vente au détail, a mené à la prolifération de calices entassés qui restent fermes quand ils sont pressés, mais qui une fois encore manquent de surface suffisante pour développer de copieuses glandes de résine.
La troisième erreur fréquente lors des sélections fut de choisir les plantes à l’aspect duveteux avec des glandes de résine formées de longues tiges brillantes, mais avec de petites têtes, alors que les cannabinoïdes psychoactifs se trouvent principalement dans les têtes de ces glandes.
Ces trois caractères indésirables réapparaissent régulièrement dans les variétés hollandaises modernes, et devraient être évitées.
 
Parfois les croisements ont été présentés en tant que nouvelles variétés, avec beaucoup de battage (« hype ») à propos de quelque chose de nouveau et d’exotique, avant d’être testés par les cultivateurs. Ces soi-disant « variétés » disparaissaient généralement vite car les cultivateurs leur donnaient de mauvais avis. La plupart des variétés qui restent populaires sont celles qui sont cultivées depuis de nombreuses années, et qui sont encore disponibles aujourd’hui.
 
Heureusement, certaines des plus récentes introductions d’Amérique du Nord sont nettement différentes des variétés hollandaises disponibles auparavant. La compagnie de graines TH Seeds, autrefois connue sous le nom C.I.A ou K.G.B, a introduit plusieurs variétés d’Amérique du Nord au milieu des années 1990. La plus intéressante d’entre elles est la S.A.G.E., qui est une variété à base de Haze, originaire des montagnes costales de Big Sur, en Californie. S.A.G.E signifie « Equilibre Génétique Sativa Afghan », une appellation qui aurait pu convenir aussi bien à plusieurs autres hybrides indica/sativa stabilisés.
La Bubblegum est une variété bien connue originaire de l’Indiana qui arriva à Amsterdam via la Nouvelle Angleterre au début des années 1990.
La Akorn, la Heavy Duty Fruity, la Mendocino Madness, et la Stinky Pinky, sont toutes des hybrides indica/sativa qui ont été introduits en Europe sous la forme de clones femelles.
 
Plus récemment, une série de variétés d’extérieur bien connue en provenance du Nord Ouest de la cote Pacifique a été introduit par les compagnies de graines Dutch Passion et Sagarmatha. Ils proviennent d’un seul breeder (DJ Short) et sont appelées Flo, Blueberry, et Blue Velvet.
 
L’accession aux landraces du Brésil a apparemment pesé lourdement dans plusieurs des sélections de la compagnie de graines KC Brains, ainsi que dans la White Widow du breeder Shantibaba. Une autre version de l’histoire raconte que la famille Widow serait arrivée sous forme de graines en Hollande depuis le Sud Est des USA.
Souvent, un acheteur de graines ne peut pas déterminer la lignée génétique d’une variété car celle-ci est gardée secrète ou est inconnue. Au moment de la récolte, le plus important sera de savoir si la variété était appropriée au cultivateur et à ses conditions de culture, plutôt que de connaître sa lignée génétique supposée ou d’avoir un nom qui donne envie.
Beaucoup de ces excellentes nouvelles variétés détiennent de belles promesses pour l’avenir car les breeders continuent de les travailler pour la culture en intérieur, sous lampe artificielle.
 
Auteur : Robert Connell Clarke
 
2. Histoire de la Haze
 
 
 
 
 
 

Old timer Haze  

Les racines de la Haze et Sam the Skunkman
 
La Haze (« Brume » en Français) possède une histoire assez floue, c’est le moins que l’on puisse dire. La version communément acceptée est qu’elle trouve ses origines dans le travail des frères Haze en Californie Centrale (Corralitos) près de Santa Cruz, entre 1970 et 1975. Les frères ont cultivé en extérieur beaucoup des meilleures sativa à partir de graines importées par leur voisin Sam The Skunkman depuis la Colombie, le Mexique, la Thaïlande et le Sud de l’Inde. Les frères ont d’abord cultivé en extérieur les graines de Colombie et du Mexique, et ont croisé les meilleures plantes. L’année suivante ils ont cultivé ces hybrides ainsi que des graines d’Inde du Sud, ont sélectionné le meilleur male indien et ont utilisé son pollen pour le croiser avec les hybrides Mexicain/Colombiens. Les graines du polyhybride à 3 voies qui en résulte furent cultivées l’année suivante avec des graines Thaï, et cette fois encore un male Thaï fut sélectionné.
Robert Connell Clarke raconte les origines de la Haze dans son article « Origins of the Specie’s » publié dans le #60 du magazine Cannabis Culture (partie 1 de ce guide, NdR):
 
« L’Original Haze est une variété à maturation tardive en provenance de Californie centrale où elle était dans la plupart des cas cultivée sous serre, ce qui permettait de retarder la récolte à décembre ou janvier. L’Original Haze a toujours été une variété pour connaisseurs, même dans les années 1970, elle était vendue à plus de 200$ l’once (28 grammes). L’Original Haze est un hybride pure sativa, stabilisé, et qui est apparu suite au croisement de toutes les meilleures femelles avec un mâle issu des nouvelles variétés sativa importées chaque année. Cela a commencé par une hybridation Colombienne/Mexicaine à partir des graines de la première récolte, le pollen d’un mâle d’Inde du Sud a été appliqué la seconde année, et celui d’un mâle thaïlandais la troisième année. En fonction de l’année de récolte des graines de Haze, elle peut ressembler aussi bien à une Colombienne, une Indienne ou une Thaï. Le goût de l’Original Haze varie de celui d’une Thaï citronnée, en passant par la gamme des meilleurs sativa, jusqu'à la saveur épicée d’une Colombian Purple, plus courante dans les variétés de Haze que l’on retrouve en Hollande. »
 
Les variétés exactes utilisées par les frères Haze ne sont pas connues, mais la colombienne était réputée pour être soit de l’ Highland Gold ou d’autres « Wacky Weed », et la sud-indienne provient de l'état du Kerala. Les Mexicaines et Colombiennes sélectionnées étaient celles qui arrivaient à une maturation suffisante sous la latitude de Santa Cruz (36.9°N). Les frères Haze étaient des cultivateurs de sensimilla, et vendaient les différents phénotypes sous les noms de Purple Haze, Silver Blue Haze ou Lime Green Haze. Selon Sam the Skunkman, la Purple Haze pouvait valoir jusqu’à 500$ l’once. Sam décrivit la Haze cultivée en Californie dans un post sur Icmag :
« Fruitée, douce et acide, Salsepareille, Cola, Chocolat, le goût et l’odeur sont très hashy et très résineux. Pour être honnête la Purple Haze (Haze violette) était peut être la plus forte mais pas celle avec l’effet le plus clair et le plus énergisant. Je préférais la Lime Green (Verte citronnée) avec peut être un peu d’ascendance Thaïlandaise. Je me souviens d’une Purple Haze médicinale sombre avec vraiment un goût de Salsepareille, surprenant ! J’avais aussi un phénotype Kerala qui avait exactement le même goût que les pastilles de menthe Vics, c’était véritablement du Camphre, puissant comme l’enfer mais sans la clarté que j’apprécie…
Par ailleurs, certaines Purple Haze avaient besoin de froid pour devenir violettes, alors que d’autres n’en avaient pas besoin et étaient violettes même si il n’avait jamais fait froid. La Purple Haze était de la pure Original Haze, et la couleur violette n’était pas dominante, donc facile à perdre.
J’appréciais également la Silver Blue, et la Lime Green Haze plus que la Purple Haze, car elles étaient plus motivantes, claires, et énergisantes dans leurs effets. Mais la Purple était surement la Haze la plus puissante et se vendait aux prix les plus élevés. Elle était également très belle. »
 
Les frères Haze étaient des cultivateurs, non des breeders, et n’ont jamais travaillé leurs hybrides dans l’optique d’une nouvelle lignée de graines, ceci est arrivé bien après quand l’un de leur voisin et collaborateur de Santa Cruz, Sam the Skunkman, travailla sur leurs graines et produit la lignée Haze telle que nous la connaissons actuellement. Sam nous en explique un peu plus dans un post d’Icmag, daté de juin 2008 :
 
« L’Original Haze était suffisamment stable en tant que F1, mais d’ici à l’arrivée des générations F5 et supérieure, elle eut le temps de dériver en plusieurs lignées parentes les unes des autres. J’ai passé plus de temps à essayer de sauver l’Original Haze que de la travailler. J’ai collecté autant de graines que je pouvais au début des années 70’s, les ai cultivées et polonisées librement, et j’ai effectué un minimum de sélection afin de m’assurer de sauver le plus de gènes possible. C’était dans les années 70 & 80, mais maintenant j ‘utilise des boutures depuis les 20 dernières années. Mon Original Haze n’est pas connue pour être travaillée, c’est pour ça que je la conseille pour le breeding. »
 
Les génétiques Haze ont été connues mondialement dans les années 1980. Sam the Skunkman a continué de travailler les gènes de la Haze des frères et les a importés en Hollande pour les introduire dans le commerce des graines. Dans la page 4 de son catalogue de graines « Cultivator’s Choice » écrit à la main à la fin de l’année 1985, et publié après son arrivée en Hollande, Sam annonce la Haze en 10e variété de son catalogue de 10 variétés :
 
"Original Haze Pure Sativa, (Selfed)
Entièrement sativa mais un hybride instable. 10% des plantes sont spectaculaires, 75% sont bonnes, 10% sont faibles. Un goût doux véritablement supérieur. High incroyablement clair et énergisant. Hauteur 2-3m. Rendement : 100-300g. Récolte : Décembre (floraison de 3 mois pour une récolte de qualité). N’atteindra pas sa maturité en extérieur en Hollande ou en Californie du Nord.
La Haze est la variété favorite de Cultivator’s Choice"
 
A ce moment, Sam ne proposait aucun hybride de Haze, et comme la Haze ne se cultive pas très bien sous les lampes d’intérieur, c’était inévitable que des hybrides soient bientôt créés afin de permettre aux cultivateurs d’intérieurs de goûter une partie des génétiques Haze.
Sfaholland, un cultivateur ayant travaillé pour Positronics à Amsterdam, décrit comment il a reçu la pure Haze de la part de cultivateurs hollandais, dans un post sur le forum hanfburg.de en 2005 :
« Bien sûr l’histoire disait que c’était la plante la plus puissante, alors nous avons commencé à la cultiver et des boutures furent disponibles, nous avions à ce moment de nombreux exemples de plantes en croissance alors nous avons décidé de montrer la plante en floraison. Les clients furent très déçus et dirent « c’est tout ? ». En fait, quand vous êtes habitués à récolter 20 grammes par plantes en 8 semaines, alors récolter 2, peut être 3 grammes par plante en 14/16 semaines de floraison est un peu maigre. C’est ce que c’est…. Proche de rien.
Les boutures se sont difficilement vendues, 200 je crois et c’était tout. Nous l’avons alors de nouveau remplacée par une plante en 8 semaines. Il n’y eut qu’un seul cultivateur qui produisit des buds de Haze pour Positronics, car il en avait la patience et les capacités, et que c’était à usage médical. »
 
Neville et l’hybridation de la Haze
 
En même temps que Sam importait une partie des meilleures génétiques américaines en Hollande, un jeune homme Hollandais/Australien nommé Neville Schoenmakers ratissait d’énormes piles de dollars en cash grâce à sa compagnie « The Seed Bank ». Neville avait placé une petite annonce dans le journal High Times en 1984 et immédiatement les enveloppes remplies de dollars commencèrent à arriver.
 
Selon l’article de Steven Hager « Inside Cannabis Castle » publié dans High Times en Mars 1987 :
 
"Durant les dernières années, sa compagnie a envoyé pour 500,000$ de graines à 15,000 cultivateurs américains. Si vous avez fumé de l’herbe de qualité ces dernières années, il y a des chances que les buds furent cultivés avec le stock de graines de Neville "
 
Neville a collecté autant de graines qu’il pouvait depuis une myriade de sources et les a cultivées à la recherche de plantes utiles à des croisements.
 
Il a obtenu des graines de Haze et à partir de ces graines il a sélectionné 3 plantes qu’il a appelées A, B et C. A et C étaient des mâles, et B était une femelle.
 
La polémique autour de la Haze commence à ce point et tourne autour de l’origine des graines de Haze utilisées par Neville pour sélectionner ces 3 plantes. Sam the Skunkman dit que Neville a obtenu ses graines de Haze par lui-même lorsque Sam est arrivé en Hollande, et de l’autre coté Neville dit avoir obtenu les graines d’un ami à New York qui avait une vieille collection de graines, dont des graines de Haze en provenance des frères Haze autour de 1969.
 
Sam posta ceci sur Icmag le 25 février 2008 :
 
"C’est absurde que Neville dise avoir reçu des graines d’Original Haze de 1969 des frères Haze.

1) Neville à voyagé pour la première fois aux USA au plus tôt en 86 ou 87, le principal frère Haze, R., était parti, il s’était retiré au Mexique en 82, et n’est pas revenu pendant 10 ans. C’était celui qui avait créé l’Original Haze. Le second frère Haze, J., a quitté la culture de Haze autour de 1980 et a uniquement cultivé de la Skunk #1 après cela, jusqu'à ce qu’il se reconvertisse au christianisme, et qu’il quitte alors la culture. De toute façon il m’a récemment dit qu’il n’a jamais rencontré Neville et qu’il n’a certainement pas vendu de graines de Haze, ni à Neville ni à personne d’autre.

2) Les frères Haze se sont disputés à la fin des années 70 et ont arrêté de se parler l’un l’autre, c’est certain qu’ils n’ont vendu de graines en tant que frères Haze à personne, c’est aussi ridicule qu’impossible.
Soyons honnêtes, Neville a obtenu les graines par moi, mais il m’avait promis qu’il ne fabriquerait jamais de pure Haze pour en vendre les gaines, je lui ai alors dit qu’il pouvait créer des hybrides de Haze mais avec des variétés qui ne soient pas les miennes.
Il n’a pas tenu parole et à commencé à vendre des graines de Haze pure et des hybrides avec mes variétés, et j’ai arrêté de travailler avec lui.

Peut être a-t-il menti pour éviter les problèmes de ne pas avoir tenu parole ? Je ne peux pas dire, mais je sais que Neville n’a pas rencontré les frères Haze et n’a pas obtenu de graines d’Original Haze par eux. Les deux frères Haze faisaient partie de mes amis proches et furent des voisins proches durant des années, ils vivaient à quelques centaines de mètres de chez moi jusqu'à leur départ au Mexique."
 
Donc Sam dit être la source des graines de Neville’s Haze, Neville dit que non. Seuls Sam et Neville connaissent la vérité, donc laissons ici la polémique et concentrons-nous sur la génétique Haze-elle-même!
Sam lui-même créa également un certain nombre d’hybrides de Haze avec entre autres la Haze X Skunk #1 et la Haze X Kerelan South Indian Sativa, ces deux hybrides sont devenus très réputés et sont vendus par la compagnie The Flying Dutchmen en tant que « Fuma con Diablos » et « Haze Mist ».
 
Neville avait donc sélectionné 3 plantes d’Original Haze qu’il avait appelées A, B et C. A et C étaient mâles, B était femelle. La femelle Haze B n’était pas très impressionnante visuellement et n’avait pas un high agréable quand on la fumait, donc elle fut écartée, sauf pour former la variété « El Niño » lorsque croisée avec un mâle White Widow de Shantibaba. Le mâle Haze A avait une odeur et un gout épicé alors que le mâle Haze C avait une odeur et un gout plus sombre et plus terreux, de type Chocolate Thaï. Il est connu que le mâle A est un phéno à dominance Colombienne, et que le mâle C est un phéno à dominance Thaï.
 
Dans le catalogue 1988 de The Seed Bank, Neville écrivait :
« La Haze est une sativa tardive en provenance d’Amérique, largement considérée par les experts comme la meilleure herbe au monde. Très populaire dans les années 70, elle faillit disparaître ces dernières années, car les cultivateurs recherchaient des variétés plus faciles à cultiver. Nous avons réussi à sauver quelques graines de la dernière récolte plantées aux USA et nous les avons utilisées pour produire quelques hybrides remarquables. La Haze à un High extrêmement psychédélique. Son parfum est complexe et profond, avec une odeur fleurie, par dessus une base forte, musquée et terreuse, avec des tonalités animales. Utilisée pour l’hybridation, elle rajoute une fascinante profondeur et complexité, autant au gout qu’au High. Bien qu’elle ne soit pas à mettre entre toutes les mains, les connaisseurs blasés la trouverons souvent irrésistible.»
 
Le premier hybride de Haze fut la Haze x NL #1, disponible dans le catalogue 1988 de The Seed Bank, seulement une année, et ses parents sont inconnus. La NL#1 était/est un pur croisement d’Afghan, et le mâle et la femelle étaient/sont disponibles, peut être que Neville a croisé une NL#1 mâle avec son unique femelle Haze B.
 
Neville créa un certain nombre de croisements en utilisant ses 2 mâles Haze : il croisa le mâle Haze A avec sa Nothern Lights #5, des clones femelles de Hashplant, et une femelle Skunk #1 (#17 à partir de graines). Il croisa aussi le mâle Haze C avec son clone femelle de G13, une Hawaiienne sativa femelle, et une Durban sativa femelle. Les hybrides avec l’hawaiienne et la Durban ont gagné tous les deux des Cannabis Cup dans la catégorie pure sativa, ce qui est une belle preuve du pedigree de breeding du mâle Haze C, et l’hybride G13 X Haze C apparut au catalogue de The Seed Bank en 1989, mais apparemment ces génétiques ne se combinaient pas très bien et les graines ne furent en vente que durant un an.
Les hybrides avec la Hashplant et la Skunk #1 ne furent jamais proposés à la vente, mais le croisement entre la NL5 et le mâle Haze A donna quelque chose de spécial, et sa description originale par Neville dans le catalogue Seed Bank de 1989 m’a toujours fait sourire :
 
"Haze X NL#5
1989 - En raison d’une demande énorme de la part de la clientèle, nous avons passé des années à rechercher un superbe hybride Sativa/Indica adapté à la culture en intérieur mais qui possède toujours les qualités uniques du high sativa. L’hybride NL#5 X Haze est le résultat de cette recherche. Note d’attention : des effets nuisibles sont connus pour atteindre les fumeurs inexpérimentés, particulièrement en association avec l’alcool. Les effets secondaires peuvent inclure nausées, vomissements, évanouissements et pertes de contrôle. Un comportement introspectif extrême est considéré comme courant."
 
Le catalogue de la Sensi Seed Bank de 1995 indique :
 
" Cet hybride est le pinacle de l’accomplissement dans le breeding actuel du cannabis. Le résultat : une plante extrêmement puissante, avec un grand high sativa. Aux festivals de récoltes au début des années 90, cette variété était déjà loin devant ses compétiteurs. Même aujourd’hui, elle n’a pas été surpassée. Le rendement important compense la période de floraison un peu longue. La vigueur de l’hybride lui donne une croissance abondante, de lourdes formations de buds, et une résine abondante ! Un vrai champion ! "
 
La lignée de la NL#5 x Haze A allait devenir la source des futurs hybrides de Haze créés par Neville et Shantibaba : Super Silver Haze, Neville's Haze et Mango Haze. Comme elle joue un rôle important dans l'histoire de la Haze, attardons nous quelques temps sur la Northern Lights #5 (NL#5). Dans son article 'Inside Cannabis Castle' dans le magazine High Times de mars 1987, Steven Hager nous explique pourquoi Neville l'a choisi pour ses croisements :
 
"Une Indica dans les règles de l'art. En provenance de la cote nord-ouest du pacifique, elle est le résultat de plusieurs années de croisement indoor - 3 à 4 récoltes par an pour un total d'une trentaine à quarantaine de générations pour les 10 dernières années. La photo du catalogue de Neville est une bouture de ma préférée, C1 #5 f1. Malheureusement, aucune graine de cette variété n'est disponible, seulement des boutures. Si quelqu'un pouvait produire quelque chose de plus résineux, je serais curieux de le voir. Elle n'a pas beaucoup de gout. Le but gardé à l'esprit par le Breeder : une forte concentration de résine. Il a assurément réussi. La plante est une Indica au stone agréable, en totale opposition à celui de l'Afghan. Bien qu'il existe des variétés bien plus gouteuse, je peux fumer celle-ci toute la journée."
 
En 2008, Shantibaba décrivait ainsi la bouture de NL5 sur le site mrnice.nl :
"Les origines de la NL#5 que nous utilisions pour les croisements proviennent d'un Afghan travaillé en Amérique dans les années 80 et en Hollande... Une des plantes qui a produit une multitude d'hybrides. Il n'y a pas d'origine Thaï dans notre version, elle est presque 100% Indica, fleurit en 45-55 jours et est exceptionnellement résineuse".
 
Un clone exceptionnellement résineux qui représente les règles de l'art de la culture indoor. Les gènes Indica sont le choix évident pour un croisement avec une pure Sativa telle que la Haze. L'énorme succès engendré par la NL5 x Haze et ses dérivés montre à quel point le choix de Neville était pertinent.
 
La Cannabis Cup
 
Pendant qu’il était en Hollande pour rencontrer Neville et écrire l’article “Inside Cannabis Castle”, l’éditeur d’High Times Steven Hager rencontra également Sam the Skunkman, c’est alors que lui vint l’idée d’une Cannabis Cup après avoir entendu Sam parler des festivals de moisson qui se déroulaient dans les années 1970 en Californie.
 
Tenue en Novembre 1988, la première High Times Cannabis Cup était une affaire sans cérémonie avec seulement quatre compagnies – Neville’s the Seed Bank, Ben Dronker’s Sensi Seed Club, Super Sativa Seed Club (SSSC) and Cultivator’s Choice (Sam the Skunkman). Sam gagna avec la Skunk #1 mais décida qu’il n’était pas en accord avec l’idée des compétitions et se retira. Sam vendit alors ses génétiques à Neville, Ben Dronkers et Eddy Rekedder (qui plus tard fonda The Flying Dutchmen Seed Company et The Cannabis College) ce qui assurera que les génétiques qu’il avait apportées avec lui depuis les USA deviennent des blocs constitutifs des hybrides modernes.
 
Les mêmes quatre compagnies se disputèrent la seconde Cannabis Cup l’année suivante et la Neville’s Seed Bank remporta toutes les récompenses en utilisant les génétiques achetées à Sam. La Haze X South African Sativa gagna la Pure Sativa Cup et l’Early Pearl x Skunk No.1 x Northern Lights No.5 x Haze gagna la Mostly Sativa Cup. L’année suivante Neville répéta le même exploit, la Haze x Hawaiian gagna la Pure Sativa Cup et la Nothern Lights #5 x Haze la Mostly Sativa Cup. La Nothern Lights #5 gagna la Pure Indica Cup.
 
L’opération "Green Merchant"
 
L’article de High Times, particulièrement la photo de Neville comptant de larges sommes de dollars US, n’apporta pas que de la bonne publicité. Elle apporta aussi une attention non désirée sous la forme d’un resserrement de la DEA sur l’industrie hydroponique, les principaux magasins et les cultivateurs de cannabis. L’opération « Green Marchant » débuta le 26 Octobre 1989, la DEA en conjonction avec des douzaines d’autres organismes chargés de faire appliquer la loi, ont fait incursion dans les magasins hydroponiques de 46 états, ont arrêté 119 personnes, et réquisitionné plusieurs magasins de culture d’intérieur et des milliers de plantes de cannabis. Ray Boy décrivit le carnage dans un article publié dans le numéro 56 du magasine Cannabis Culture :
 
"Les propriétaires de magasins et les employés regardaient avec horreur les policiers armes au poing qui fouillaient leurs boutiques. Dans la plupart des cas, pas de charges ne furent retenues, mais les frais judiciaires ont provoqué des pertes de millions de dollars pour les magasins et les particuliers. Un magazine centré sur la culture du cannabis, Sensimilla Tips, tomba en faillite, et High Times passa des années à combler la perte de ses publicitaires les plus lucratifs.

En 1991, les agents de la DEA commencèrent à assigner en justice les gérants de magasins hydroponiques, recherchant des adresses de clients et d’autres informations privées. Les agents ont fait intrusion, questionné, et intimidé des centaines de personnes et d’organisations, incluant des scientifiques et les équipements de recherche horticoles de la NASA.
A la fin de l’année 1991, l’opération « Green Marchant » à causé l’arrestation de 1262 personnes, le démantèlement de 977 cultures d’intérieur, et la saisie de 17,5 millions de dollars US. Des douzaines de personnes furent condamnées à des peines de 4 à 15 ans de prison, beaucoup avec durée incompressible qui n’autorise pas de réduction de peine. "
 
Le 24 Juin 1990, Neville fut arrêté par les autorités australiennes à la demande du gouvernement américain lorsqu’il rendait visite à sa famille à Perth. 44 actes d’accusation furent placés contre lui à New Orléans, l’accusant d’avoir vendu des graines de marijuana à des agents secrets et à des cultivateurs d’intérieur dans la région de New Orléans en 1989.
Neville fut détenu en Australie, accusé de rien sur place mais attendant les résultats de l’audition d’extradition. Peter Gorman expliqua ce qui s’est déroulé dans le N°59 du magasine Cannabis Culture :
 
"Schoenmakers fut attrapé lors d’une visite chez lui en Australie, mais heureusement un juge avec beaucoup de pouvoir (que la DEA combattait férocement) était marié à une femme avec un grand cœur. La femme aimait apparemment fumer un peu d’herbe avant le sexe, et suggéra à son mari que s’il garde Schoenmakers en prison pour être extradé aux USA, sa vie sexuelle en pâtirait. Le juge vit la lumière, le libéra sous caution, et lui rendit son passeport et lui donna 24h d’avance avant de prévenir les autorités américaines, qui furent furieuses en découvrant que Shoenmakers avait disparu."
 
Donc avec l’aide d’une femme de juge un peu coquine, Neville s’enfuit et revint en Hollande où il peut vivre sans peur d’extradition vers les USA, car sa compagnie de graines à été complètement agréée par le gouvernement hollandais, qu’il n’a enfreint aucune loi hollandaise et qu’il a gardé son passeport hollandais.
 
Neville vendit le Cannabis Castle et ses plantes de reproduction à Ben Dronkers, qui possédait le concurrent Sensi Seed Club, la nouvelle compagnie s’appela alors Sensi Seed Bank. Neville continua à travailler comme breeder à la Sensi Seed Bank et la Nothern Lights #5 X Haze remporta des prix pour Sensi aux Cannabis Cup de 1990, 1993 et 1996.
 
La fin de The Seed Bank, naissance de Sensi Seeds
 
Sensi Seeds a aussi commercialisé un hybride de Haze appelé Silver Haze qui est un croisement de Silver Pearl et de Haze. Voici la description de la Silver Haze par Sensi :
 
« Bien que le high cérébral des Sativa est préféré par beaucoup, les cultivateurs d’intérieur ne sont pas très friands de ce type de plante ; les Sativa deviennent vraiment grandes, prennent longtemps pour fleurir, et leur rendement n’est pas énorme. Nous avons passé des années de recherche pour obtenir un superbe hybride indica/sativa adapté à la culture en intérieur. En croisant la Haze, la plus puissante Sativa au monde, avec un Indica non-dominant nous avons réussi à réduire la taille et le temps de floraison de la plante à un niveau acceptable tout en conservant les qualités Sativa uniques du high. »
 
La Silver Pearl fut créée en croisant le clone femelle Nothern Lights #5 avec un mâle Early Pearl X Skunk #1. Early Pearl est un croisement d’Early Girl et de Pollyana, deux variétés californiennes apportées en Hollande par Sam en 1984. Early Girl est un hybride F2 indica X sativa créé pour l’extérieur en Californie du Nord et la Pollyana est dérivée d’une variété mexicaine. Neville créa l’Early Pearl en 1987 en utilisant des plantes cultivées à partir des graines achetées à Sam. Neville stabilisa plus tard la lignée sur 3 générations, ce qui donna comme résultat l’Early Pearl améliorée qui apparut dans le catalogue de 1988 de The Seed Bank. La Silver Pearl fut également créée par Neville, le mâle était une plante de sa ligne de graines Early Pearl X Skunk #1 qui était également listée sur le catalogue de 1988 et qui été décrite comme possédant des buds plus gros que chacun des parents grâce à la vigueur hybride ; la mère était le clone femelle Nothern Lights #5. La Silver Pearl remporta une Cannabis Cup dans la catégorie Seed Company en 1993.
 
Après que Neville ait quitté Sensi Seeds, plus de variétés basées sur la Haze sont apparues. La Jack Herrer apparut lors de la Cannabis Cup de 1994 ; voici la description originale de la Jack Herrer par Sensi :
 
“La Jack Herrer est un hybride multiple, le résultat de plusieurs années de croisements sélectionnés, combinant 3 des variétés de marijuana les plus fortes connues par l’homme.
Bien que nous subissions régulièrement la pression de cultivateurs obsédés de connaître les détails de son pedigree, j’ai peur que cela ne soit comme avec le Coca Cola et que cette variété de Sensi ne conserve son secret. Cette variété produit tant de résine que mêmes les branches sont couvertes de glandes. Cette variété fut présentée lors de la High Times Cannabis Cup en honneur de Jack Herrer, l’un des plus grands activistes américains pour le cannabis et l’auteur de « The Emperor Wear No Clothes ». Selon High Times Magazine : « Les têtes sont lourdes de cristaux et de résine ; le high est immédiat et cérébral. Une variété excellente »
 
Alors que Sensi dit que la lignée exacte est un secret bien gardé, il est connu que la Jack Herrer est un hybride 3-voies entre la Skunk #1, la Nothern Lights #5 et la Haze. La lignée précise est probablement [(NL#5 X Skunk #1) X NL#5] X Haze, ce qui suggère que Sensi a commencé par sélectionner un mâle de leur ligne de graines NL#5 X Skunk #1 (= Shiva Skunk) et l’ont rétro croisé (backcrossing) avec le clone femelle NL#5.
Comme Sensi avait acheté les plantes reproductives de Neville, ils avaient à la fois le mâle Haze A et le mâle Haze C, donc ils ont à priori choisi une femelle NL#5 X (NL#5 x Skunk#1), et l’ont croisée avec l’un des mâles Haze pour créer la Jack Herrer, cela donnerait pour la Jack une composition de 50% Haze, 37,5% NL#5 et 12,5% Skunk#1, ce qui est très proche de la composition génétique des Super Silver Haze et Mango Haze (50% Haze, 25% NL#5 et 25% Skunk#1)
 
La Jack Herrer est un hybride instable et donc les plantes cultivées à partir de graines tendent à être variées. Cependant, la qualité des phénotypes de la ligne est généralement excellente et beaucoup de personnes ont sélectionné des pieds mère à conserver longtemps. Sensi a écrit une nouvelle description de leurs variétés pour leur catalogue 2008, longue de plusieurs paragraphes, voici un extrait de celle de la Jack Herrer, qui nous donne une bonne description de la variation des phénotypes :
 
« Les plantes issues de graines montrent une variation favorable, due aux origines complexes de la Jack Herrer et du juste équilibre entre Sativa et Indica. Les traits améliorés des deux cotés de la famille sont fortement évidents et s’expriment en différentes combinaisons, ce qui permet au cultivateur de choisir un pied mère selon ses circonstances et ses goûts.

Trois parmi les quatre phénotypes principaux de la Jack sont lourdement du coté Sativa, tandis que le quatrième à un modèle de culture qui penche plutôt vers l’Indica – floraison rapide et des buds denses, expansifs, de forme ronde adaptée à la culture commerciale. Les phénotypes Sativa de la Jack peuvent également produire un bon rendement quand ils sont cultivés habilement, même si c’est rare pour ces récoltes d’être vendues commercialement.
La plupart des cultivateurs qui ont observé les calices succulents et de taille énorme lors du murissement, seront hésitants à vendre de tels buds, et la meilleure Jack Herrer circule souvent dans son cercle privé d’amis – un exemple de ces choses que l’argent ne peut acheter. »
 
Ils disent que l’imitation est sincèrement une forme de flatterie, et si c’est le cas, le nombre de lignes de graines dérivées de la Jack Herrer, disponibles dans un certain nombre de boutiques, est un fort témoignage du succès de l’originale de Sensi. Nirvana et Black Label ont produit des copies simples, le breeder hollandais Sannie propose une version F5 plus travaillée qu’il appelle Sannie’s Jack. Soma a utilisé les gènes de la Jack Herrer pour ses lignes de graines de Reclining Bubbha, Somango, Kahuna et Amnethyst Bud.
Female Seeds, World of Seeds et Sweet Seeds ont produit des hybrides féminisés contenant des gènes de Jack Herrer.
 
Sensi Seeds eux-mêmes vendent deux lignes de graines dérivées de la Jack Herrer – la Jack Flash et la Mother’s Finest. La Jack Flash est probablement un croisement entre une Super Skunk et un phéno à dominance Haze de la Jack Herrer, ou peut être qu’un mâle SuperSkunk X Haze fut utilisé pour croiser une femelle Jack Herrer. La description de la Jack Flash par Sensi nous donne une bonne description de la variété mais ne précise pas clairement sa lignée exacte :
 
“Le sublime genpool de la Jack Herrer a été raffinée, avec les traits désirés largement renforcés par un retro croisement. Après de multiples générations, notre mère favorite Jack Herrer a été croisée avec un mélange précis de SuperSkunk et de Haze, tout en subissant de rigoureuses sélections et de nombreux tests à chaque étape.

La Jack Flash est le résultat triomphant de ce programme – stabilisée avec la structure et la vigueur de ses ancêtres Afghani/Skunk sans sacrifier le somptueux high Haze de la Jack Herrer. En isolant cette balance particulière entre les traits, les quatre phénotypes communs de la Jack Herrer se réduisent à deux formes récurrentes dans la Jack Flash, représentant les cotés contrastés de son héritage. La forme Indica est assez compacte pour du SOG, avec un développement des buds rapide et distinct. Les calices grossissent jusqu’à une taille outrageante, s’empilant les uns sur les autres pour former des cordes saturées de résine qui se construisent comme des couronnes autour des buds. »
 
La Mother’s Finest n’est pas un hybride de Jack Herrer, il s’agit plutôt d’un travail de sélection sur le coté Haze de sa lignée, comme c’est expliqué dans la description de Sensi Seeds :
 
“ Un autre hybride incroyable qui puise ses racines dans le programme de croisement de la Jack Herrer, cette sativa de prochaine génération est l’une des créations les plus récentes de Sensi. Dès sa sortie, la Mother’s Finest connut un succès immédiat, remportant juste quelques mois plus tard la première place de la catégorie Sativa de la Cannabis Cup 2002. La Mother’s Finest est plus un rejeton Hazy de la ligne Jack Herrer qu’un descendant de la Jack Herrer. Néanmoins, tout comme la Jack Flash, la Mother’s Finest est un compromis entre les multiple facettes du genpool de la Jack Herrer. »
 
Les années Greenhouse – Super Silver Haze, Mango Haze et Neville’s Haze
 
Bien qu’ils proclament actuellement être une compagnie de graines depuis 1985, l’histoire du Roskam’s Greenhouse d’Arjan commence le 10 aout 1992 lorsqu’il ouvre son premier coffeeshop Greenhouse Tolstraat dans le vieux Sud d’Amsterdam. Une seconde boutique appelée Greenhouse Namaste ouvrit dans le Waterlooplein le 21 Avril 1995 et à cette époque Arjan compléta son équipe avec le breeder Australien Shantibaba (Scott Blakey). Ils lancèrent Greenhouse Seeds à temps pour la Cannabis Cup de 1995, les variétés étaient créées par Shantibaba et incluaient de célèbres noms comme la White Widow, la White Rhino, la Great White Shark et El Niño. Greenhouse remporta de nombreuses coupes avec ces variétés de Shantibaba, dominant la High Times Cannabis Cup comme Neville durant les premières années de l’événement. Un troisième coffeeshop appelé Greenhouse Centrum ouvrit le 1er Juin 1997 sur l’Oudezjids Voorburgwal dans le Quartier Rouge d’ Amsterdam, et après s’être retiré du breeding à plein temps, Neville devint copropriétaire de cette boutique avec Arjan. Un extrait d’un article trouvé sur le site de Greenhouse Seeds :
 
« Le programme de breeding de la Greenhouse Seeds Company est de développer de nouvelles variétés en utilisant de nouvelles méthodes de culture incluant de nouveaux substrats, des contrôles de climat, et de nouvelles formules d’engrais pour les plantes. Le programme de breeding fut un succès. Le premier coffeeshop Greenhouse, Tolstraat, ouvrit peu de temps après et la popularité des graines des variétés grandit car plus de personnes purent gouter les nouvelles variétés offertes en boutique. La Master Kush et la Cytral furent un gros succès et Greenhouse fut fier de les présenter à la 1ere High Times Cannabis Cup. Un second coffeeshop Greenhouse, Waterlooplein, ouvrit en 1995.L’allure artistique de la boutique lui permit de remporter cette année la Cannabis Cup du plus beau coffeeshop. Comme la compagnie Greenhouse Seeds continuait de grossir ils ont cherché un partenaire et la collaboration avec un ancien breeder de Sensi Seeds aboutit à une troisième boutique Greenhouse en 1997 ».
 
Neville et Shantibaba commencèrent à travailler ensemble et chacun choisit une femelle dans un large champ de plus de 1000 plantes NL5 x Haze A.
La femelle que Neville choisit devint la moitié femelle de la Super Silver Haze (SSH), alors que le choix de Shanti devint la mère de la Mango Haze. Shantibaba expliqua cette sélection dans deux posts sur le forum mrnice.nl en Avril 2007 :
 
"La SSH est l’une de ces graines F1 qui vous garantit de trouver quelque chose de génial dans chaque paquet. Bien sûr c’est un petit échantillon mais vous ne devriez pas avoir de problème. Considérez cela, pour trouver la mère de la SSH cela demanda à Neville plus de 1000 graines cultivées en extérieur plusieurs années. Puis faire le test de la descendance, qui est en fin de compte le seul vrai test du croisement, nous a pris de nombreux essais afin d’être certain que la sélection soit parfaite. Cette variété a beaucoup d’années de travail de breeding derrière elle et ce n’est pas pour rien si elle est tant appréciée par tant de personnes partout dans le monde.

La raison pour laquelle je préfère la Mango Haze et Neville préfère la SSH est une différence entre nos goûts personnels. La majorité des personnes à qui nous avions donné les 2 variétés à goûter, ont d’abord préféré la SSH et dès lors elle fut connue et son histoire fut écrite. Mais mon choix est la Mango Haze et pour beaucoup d’entre vous qui savent s’y prendre pour trouver une mère géniale, conservez-la bien car je crois que vous ne trouverez jamais de meilleur exemple d’une plante à l’odeur aussi douce, et à l’effet autant cérébral ".
 
La SSH fut créée en croisant la NL#5 x Haze A sélectionnée par Neville à un mâle Skunk X Haze C. Elle entra en compétition dans la catégorie Hydro de la Cannabis Cup de 1997 et remporta le 1er prix. Les graines de SSH furent disponibles durant la Cup de 1998 et la SSH remporta encore la catégorie Hydro et gagna également la 1ere place du concours général, alors que El Niño, un autre hybride de Haze créé par Shantibaba, remporta la seconde place du classement général.
 
Shantibaba expliqua ce qui s’était passé dans « l ’Histoire of Mr Nice » qu’il écrivit sur le site mrnice.nl :
 
"En 1998, quand Neville était copropriétaire du coffeeshop Greenhouse dans le quartier rouge, et que j’étais copropriétaire et que je travaillais à la Greenhouse Seed Co (depuis son établissement en 1994)… Nous décidâmes de vraiment essayer de donner le meilleur de nous-mêmes cette année à la High Times Cannabis Cup (HTCC). Jusqu’alors, Neville et moi, individuellement, avions gagné chaque prix de récompense pour le breeding du cannabis. Au nom de Greenhouse, nous avons bombardé la HTCC 1998, remportant tous les prix sauf celui récompensant les vêtements. Nous avons fini premier et second au classement général. "
 
La SSH remporta encore la première place de la Cannabis Cup 1999 pour compléter un remarquable enchainement de victoires.
 
Voici la description de la SSH par Shantibaba sur le site mrnice.nl :
 
"Une championne parmi les championnes depuis qu’elle a gagné comme par magie les Cannabis Cup de 1997, 1998, et 1999 ; composée des variétés les plus commerciales connues pour le monde civilisé : Skunk, NL et Haze. De tels accomplissements lui confèrent un pedigree assurément majestueux. Elle a été travaillée à l’excellence pour ceux qui souhaitent posséder le meilleur du meilleur, qui ont alors le souffre coupé par la réalité. Cet hybride complexe tranche parmi les hybrides de Haze, il est conçu pour étonner le cultivateur tout comme le consommateur."
 
La Neville's Haze
 
Shantibaba et Neville décidèrent de créer un nouvel hybride avec plus de dominance Haze et croisèrent le male Haze C à une femelle NL5 X Haze A sélectionnée, le résultat fut vendue par GHS en tant que Neville’s Haze, et remporta la coupe en 1998, l’année de sa sortie.
La Neville’s Haze est l’hybride avec le plus de dominance Haze pouvant être cultivé en intérieur sous lampes artificielles, et possédant à la fois les males A et C dans sa lignée génétique, il contient des phénotypes qui expriment à la fois les cotés Colombiens et Thaïlandais des génétiques Haze. Voici la description originale dans le catalogue de GHS :
 
Pedigree: Haze Presque pure avec juste une pointe d’indica (Nothern Lights)
Récompenses : Jamais présentée en compétition
Puissance : La variété la plus puissante du marché. N’est pas recommandée pour les fumeurs inexpérimentés – trop trippante – trop profonde.
Période de floraison : Intérieur : Doit être commencée sous 12 heures de lumière. Les plus rapides finiront en 14 semaines (25%). Celles qui prennent beaucoup plus de temps sont généralement jetées car ce n’est pas réalisable. Extérieur : Doit être cultivée sous les tropiques + commencée juste avant le début de l’automne. Le rendement est étonnamment bon. La longue période de floraison est généralement récompensée par un très grand rendement, à la fois en intérieur et en extérieur. Cette variété n’est pas pour le fumeur ou cultivateur novice.
Spécifications : Floraison = +14 semaines ~ Prix : 175$ (10 graines)
 
Voici la description de la Neville’s Haze par Shantibaba sur le site mrnice.nl :
« Un hommage au père de toutes les compagnies de graines modernes, Neville Schoenmakers. Il y a quelque chose de très spécial à propos de cette 3/4 sativa que ceux qui connaissent reconnaitront dès qu’ils sentiront le produit final. Il peut être difficile de savoir sur quoi se baser pour sélectionner la meilleure plante, mais les plantes qui mettent plus de 16 semaines ne seront pas vraiment intéressantes pour le cultivateur d’intérieur. Une astuce pour ceux qui ont trouvé une plante à floraison très longue, qu’ils voudraient conserver… les clones finissent généralement 2 à 3 semaines plus vite que la plante mère issue de graines, et donneront donc au cultivateur la possibilité de terminer quelque chose qui normalement a besoin des tropiques pour pousser. Toute la saveur est complètement sativa alors si vous êtes un amateur d’indica, cette plante ne sera pas pour vous ! Elle fut créée en combinant une pure Haze avec une NL5/Haze, ce qui donna probablement l’une des variétés les plus influentes de notre époque, certainement pour la saveur, l’arome et l’effet. Elle est excellente si vous êtes dans la zone équatoriale pour la cultiver en extérieur, mais la culture en intérieur sera recommandée pour les autres régions. Toutes les compagnies de graines sont redevables à Neville pour son travail et les origines des variétés modernes.
Comme l’homme lui-même…. La légende grandit ! »
 
Shantibaba mit fin à son engagement avec Greenhouse Seeds après la Cannabis Cup de 1998 et peu de temps après, Neville partit également. Shantibaba explique ce qui s’est passé dans l’ « Histoire de Mr Nice », article publié sur le site mrnice.nl :
 
"Je n’aimais pas particulièrement cet événement j’ai donc décidé de me retirer cette année. Par coïncidence la relation avec mon partenaire hollandais (Arjan) s’est détériorée, et les égos s’enflammèrent. Finalement, je vendis mes parts de la Greenhouse Seeds Company, et en tant que commerçant seul, je développai la Mr Nice Seedbank (MNS), qui a toujours été et qui restera une compagnie hollandaise. Peu après, Neville vendit également sa part de Greenhouse. La Mr Nice Seedbank n’a jamais confié de plantes à des non-cultivateurs, incluant nos ex partenaires hollandais. "
 
Shantibaba prit ses plantes de reproduction et sa collection de graines et se déplaça en Suisse pour continuer son travail de breeding comme il l’explique :
 
"En 1999, les lois hollandaises ont changé et ne permettent plus la production de graines. Néanmoins, vendre des graines importées d’un autre pays est toujours légal. Nous voulions accomplir nos projets sans enfreindre de lois dans aucun pays. En conséquence, MNS a déplacé ses opérations de culture en Suisse, où les lois permettent de cultiver du cannabis pour la production de graines. Beaucoup de compagnies hollandaises perdent des plantes, des chambres de mères, et des récoltes de graines, mais en Suisse, la production de graines MNS est florissante. "
 
Après que Shantibaba et Neville se soient retirés de Greenhouse Seeds, le détail des génétiques Haze qui continuent d’être offertes par Arjan devient difficile à discerner, certainement que les plantes utilisées pour créer les hybrides Haze ont changé car Shanti et Neville les ont emmenées avec eux en partant. Cependant, cela n’a pas empêché Greenhouse de continuer à vendre les mêmes hybrides de Haze qu’ils avaient avant. Je n’ai aucune idée si les variétés sont reproduites en cherchant de nouveaux parents dans le stock de graines original, ou si les génétiques sont d’une autre source, seuls Arjan et quelques personnes choisies à Greenhouse Seeds connaissent la variété, et spéculer est injustifié.
 
Arjan conserve le copyright sur les noms White Widow, White Rhino, Great White Shark et les autres donc il a légalement le droit de vendre des graines sous ces noms ; cependant il n’y a aucune loi à propos de l’authenticité des génétiques donc même si le nom reste le même, les génétiques peuvent changer. Une bonne explication fut donnée par Shantibaba dans un post de 2007 :
 
"Les graines de Cannabis ne sont pas reconnues comme authentiques à part pour plusieurs variétés de chanvre textile que les Français ont brevetées il y a plusieurs années. Donc chaque compagnie qui vend des graines des Cannabis ne peut pas breveter ses génétiques et ne pourra jamais. La meilleure chose qu’ils puissent faire est d’essayer de mettre un copyright sur un nom incluant le nom de la compagnie. C’est la vérité et donc vous voyez des compagnies comme GHS qui utilise le nom des variétés des autres alors qu’ils utilisent des graines F1 pour fabriquer leurs versions féminisées… et ce ne sont pas les seuls, beaucoup d’autres compagnies font ça.

Depuis 1998 j’ai du répondre à plusieurs milliers de plaintes contre les graines qu’Arjan vend avec GHS. Il ne l’admettra jamais mais il a perdu ou tué la plupart des plantes de reproduction qui lui restaient, donc il a simplement acheté des graines d’Ingemar (qui sont imprévisibles au possible) ou essayé d’éviter le vrai breeding en utilisant des hormones pour féminiser les graines. Il y a 2 raisons pour lesquelles il féminise les graines, d’une part il vend beaucoup aux débutants ou aux personnes qui ne souhaitent avoir que des femelles, et d’autre part car il n’a aucune idée de quel mâle utiliser pour le breeding… Ni même s'il possède des mâles, donc une alternative est d’utiliser des hormones pour faire des graines avec une seule femelle…. Un travail que n’importe qui peut faire. Le seul problème maintenant viendra quand les personnes cultiveront ses variétés. Et juste un petit conseil pour celui qui veut vraiment savoir, « le bruit le plus fort vient d’un baril vide »…. et Dieu sait combien de variétés il va créer sous son propre nom… c’est de l’égo ou de l’insécurité… je vous laisse choisir ".
 
Depuis le nouveau millénaire, Greenhouse à commercialisé de nouvelles variétés Haze comme les Arjan’s Haze 1, 2,3, Arjan’s Ultra Haze 1, 2,3, et Strawberry Haze. Les détails concrets sur ces variétés et leur lignée génétique ne sont pas disponibles donc on ne sait pas si elles contiennent certaines génétiques Haze de Neville ou même si ce sont des hybrides de Haze. Sans se soucier de l’authenticité ou de la qualité de ses génétiques, Arjan assure que le nom Haze reste une valeur sure dans le monde des Graines de cannabis.
La Arjan’s Ultra Haze #1 fut créée en croisant une plante de Neville’s Haze avec une Sativa du Laos et fut présentée lors de la Cannabis Cup 2006, tout ceux qui ont pu la fumer furent impressionnés et très surpris lorsqu’elle remporta la 1ere place.
A l’origine lors de sa commercialisation, la lignée génétique de l’Arjan Haze #1 était donnée comme étant Neville’s Haze X Super Silver Haze X « Secret Haze », et la Arjan Haze #2 comme étant Neville’s Haze X Super Silver Haze X Laotian Sativa. On ne sait pas si ce sont ces génétiques qui sont vendues actuellement, ni si les graines furent créées par Greenhouse eux-mêmes ou achetées à une source extérieure.
 
La lignée génétique de la Arjan’s Strawberry Haze est donnée comme étant un croisement [swiss Sativa X (Nothern Lights #5 X Haze)], ce qui suggère que la variété fut achetée sous forme de graines à un cultivateur Suisse, car l’hybride Haze X Erdpurt était très populaire parmi les cultivateurs extérieurs durant le rapide boom de la cannabiculture en Suisse au début des années 2000. L’Erdpurt est une variété traditionnelle Suisse au gout de fraise, qui est très résistante mais pauvre en puissance et en production de résine. La Arjan’s Strawberry Haze rencontra de franches réactions négatives lors de sa sortie en 2006, elle fut décrite par un fumeur de Haze vétéran comme n’ayant « aucun gout, aucun THC, du vrai foin ».
 
En attendant, Shantibaba (en tant que Mr Nice Seedbank) continue de proposer la Neville’s Haze, la Super Silver Haze, la Mango Haze et El Niño (renommée en La Niña car GHS a le copyright sur le nom El Niño) chez Mr Nice Seeds, en utilisant les mêmes parents que ceux utilisés lorsqu’il travaillait à GHS entre 1995 et 1998.
 
Soma et le G13Haze
 
En 2001 une nouvelle source de génétiques Haze inattendue fit son entrée en scène, mais cette fois encore, au lieu d’être complètement nouvelle elle provenait du travail d’hybridation de l’Original Haze par Neville plus de dix ans plus tôt. Un breeder Américain expatrié appelé Soma ressuscita certaines génétiques de Neville après avoir reçu 10 vieilles graines d’Ed Rosenthal. Soma raconte cette histoire en page 78 de son livre « Organic Marijuana Soma Style » :
 
“En 2001 j’ai essayé de faire germer de très vieilles graines de G13Haze qui était l’une des fameuses génétiques de Neville. Elles furent produites en 1988. J’avais 10 de ces graines de 13 ans. Une seule germa et ce fut un mâle, Cela ne me laissait qu’un seul choix – afin d’utiliser cette génétique, je devais croiser le mâle à certaines de mes variétés existantes et sélectionner certains phénotypes femelles. Comme ces croisements de G13/Haze circulent partout dans le monde, beaucoup de cultivateurs sont totalement satisfaits de ce que ces graines ont donné. Le male G13/Haze à apporté une lourde influence sativa à toutes les variétés que j’ai pu croiser avec."
 
Neville créa le croisement G13 x Haze en 1988 en utilisant le mâle Haze C et le clone femelle G13. Neville décrit ainsi le clone G13 dans le catalogue de The Seed Bank de 1988 :
 
"Le G13 est un clone indica exceptionnel réputé « libéré » du programme de recherche du gouvernement dans le Mississippi, et maintenant nous l’avons. Largement cultivé en tant que plante d’intérieur commerciale aux USA, le G13 a prouvé être l’une des meilleures plantes reproductrices de notre collection. Les hybrides de G13 fleurissent rapidement en intérieur, ont une forte création de résine, une puissance excellente, et une extrême vigueur hybride ".
 
Les graines de G13 x Haze furent proposées à la vente dans le catalogue de 1989 de The Seed Bank mais seulement pour 1 an, apparemment les deux génétiques ne se combinaient pas très bien. Neville n’a jamais utilisé de G13 x Haze dans aucun travail important et à la place choisit de travailler avec le croisement NL5 x Haze.
Le mâle G13Haze trouvé par Soma penche fortement du coté Haze de la génétique, donc je suppose que Soma s’est dit qu’il possède simplement une version du mâle Haze C mais avec un peu d’influence G13. Neville et Shantibaba ont prouvé que le mâle Haze C est une superbe plante reproductrice donc Soma s’est surement dit qu’il possède maintenant pour travailler un mâle reproducteur similaire. Soma écrit ceci dans son article sur l’hybridation :
 
"Dans mes nouveaux croisements entre le mâle G13/Haze (je voulais ajouter plus de génétiques sativa dans le mélange) et les femelles Buddha’s Sister, Somango, Somativa, White Willow, Lavender, Citralah, White Light, New York City Diesel, Rockbud, Reclining Buddha et Free Tibet, je découvre parmi les plus belles plantes jamais rencontrées ".
 
D’autres vendeurs de graines ont utilisé plus tard le mâle G13Haze de Soma dans leurs propres hybrides. DNA Genetics ont créé de nombreuses variétés en utilisant ce mâle comme par exemple la Connie Chung, la Sour Cream, la Super Cannalope, la Chocolope, la C13 Haze et la Martian Mean Green. Barney’s Farm a aussi vendu des graines vendues par un breeder hollandais utilisant ce mâle G13/Haze, en 2005 ils ont gagné la Cannabis Cup de la meilleure sativa avec un croisement C5 X G13/Haze, connu sous le nom Willy Nelson.
Le même breeder a aussi le croisé le mâle G13/Haze à l’Amnésia Haze de Soma et aux clones A5 Haze et C5 Haze, ces hybrides furent disponibles sous forme de graines dans de nombreux magasins d’Amsterdam. Barney’s Farm vend actuellement une ligne appelée G13Haze mais sa lignée exacte est inconnue, elle est décrit par Barney comme étant une G13 X Hawaiian Sativa, mais le clone G13 est mort depuis plus de 10 ans, alors c’est probablement plutôt un hybride utilisant le pollen du mâle G13/Haze.
 
Le grand cultivateur de Haze « OJD » fait ce commentaire sur le mâle G13 Haze dans un post sur thcfarmer.com en Décembre 2008 :
 
"J’ai cultivé et j’ai fumé beaucoup (ou plus) de variétés croisées au mâle G13Haze par beaucoup de compagnies – DNA, Soma et d’autres et je dois dire que si vous cherchez à apporter des saveurs et des qualités Haze à un croisement ce clone est ce que vous désirez, il ajoute vraiment une dimension Haze à tout ce qui est croisé avec, cette Haze folle rend le croisement encore meilleur ".
 
« A » de DNA Genetics écrit ceci à propos du mâle G13Haze dans un post sur thcfarmer.com en Novembre 2008 :
 
« Nous travaillons avec ce mâle depuis 4-5 ans maintenant, et nous obtenons toujours de beaux résultats avec lui ».
 
Etant donné que le mâle G13Haze est la seule plante connue pour être cultivée à partir d’une graine originale créée par Neville en 1988, il est très représentatif de cet hybride. Aussi, comme c’est un phénotype à dominance Haze avec peu d’influence G13 sur la descendance, on peut considérer qu’il a les mêmes propriétés reproductives que son père le mâle Original Haze C. Le mâle Haze C a prouvé être une plante reproductrice géniale, utilisée dans plusieurs croisements par Neville et Shantibaba avec beaucoup de succès ; il est donc suivi logiquement par le mâle G13Haze, semblable à son père il doit donc avoir le même potentiel reproducteur. Le grand succès rencontré par Soma et DNA Genetics ces dernières années avec leurs hybrides utilisant le mâle G13Haze renforce donc la réputation de son père le mâle Haze C et son influence dans le genpool du cannabis commercial.
 
L’Amnesia Haze de Soma
 
Soma propose également une ligne de graines appelée Amnesia Haze, il déclare l’avoir créée en croisant une sativa femelle du Laos au mâle Afghan/Hawaiian de Shantibaba, cependant la description de la variété ne donne aucun indice sur la lignée génétique :
 
"L’Amnesia Haze est l’une des plus fines Haze que Soma Seeds peut vous proposer. L’odeur et le gout sont inoubliables, jusqu'à ce que vous la fumez et oubliez tout ! "
 
L’Amnesia Haze fut disponible en 2003 en même temps que les croisements de G13 Haze et fut présentée à la Cannabis Cup 2004 où elle remporta la 1ere place du classement général. Soma ne fait aucune mention du processus de croisement qu’il utilisa pour créer l’Amnesia Haze dans son livre « Organic Marijuana Soma Style ». Dans la description de la variété Super Silver Haze du site mrnice.nl Shantibaba écrit :
 
“Une gagnante de multiples prix incluant les Cannabis Cup 97,98 et 99, également connue sous d’autres noms dans différents pays comme Amnesia Haze, the Bomb, etc.…”
 
Shantibaba pense clairement que l’Amnesia Haze et la SSH sont liées, peut être que Soma a croisé une mère SSH au mâle G13Haze pour créer l’Amnesia Haze ? Certaines personnes spéculent que Soma a utilisé l’un des anciens clones de Haze (A5 ou C5) et l’a croisée avec le mâle G13Haze, cela est possible car l’Amnesia est apparue en même temps que les croisements de G13Haze.
 
La compagnie hollandaise d’engrais Hy-Pro a également sorti une version de l’Amnesia Haze. Peu d’informations sont disponibles, mais c’est peut être Amnesia Haze X G13 Haze mâle.
 
Les clones survivants des hybrides d’original Haze de Neville
 
Un certain nombre de clones survivent encore depuis le travail original de Neville et sont largement cultivés en Hollande. Les plus connus parmi ceux ci ceux sont les clones A5 et C5. L’A5 est une plante avec un gout de mangue, et la mère de la Mexican Haze et de l’Ocean Twelve Haze.
La C5 est un phéno sélectionné parmi les +1000 plantes de NL5 x Haze A mâle que Neville avait lancé au début des années 90 et dans lequel il a avec Shantibaba sélectionné les mères des lignées de graines de SSH, de Neville’s Haze et de Mango Haze.
 
La A5Haze est très courante dans les coffeeshops du sud de la Hollande comme le Toermalijn de Tilburg, le Checkpoint de Terneuzen, le Pax à Breda ou le Willie Wortels de Haarlem.
 
La Mexican Haze est un croisement A5 x Mexican Sativa mâle, il y a deux phénotypes conservés sous forme de clone ; le mâle Mexicain Sativa n’existe plus. Le Dampkring d’Amsterdam possède la Mexican Haze sur son menu. No Mercy Supply utilisa le Mexican Haze dans un certain nombre de leurs hybrides, la plus grande proportion étant dans le croisement F1 Mexican Haze X Victorie.
 
Un autre hybride de Haze de Neville a refait surface également récemment. Hashplant X Haze fut d’abord cultivée en Espagne et est également connue dans certains cercles sous le nom HP13 ou Hollywood Haze. Shantibaba à distribué une grande quantité de graines de Hashplant X Haze en 2005 et un clone fut tiré de ces graines.
« A » de DNA Genetics explique cette histoire dans un post sur thcfarmer.com en décembre 2008 :
 
"Nous avons obtenu il y a 4 ans en Espagne un clone supposé HP13 et quand nous avons cultivé ce clone il nous a pris 12 semaines, a stretché comme une sativa et sentait la Haze. Quand nous l’avons finalement terminé nous savions que c’était de la Hashplant X Haze et après avoir parlé avec Shantibaba cela s’est confirmé, et nous savons aussi qu’il a distribué des graines de HP13 en Espagne…
11-12 semaines de floraison et un rendement vraiment important. Produit l’un des meilleurs bubble hash que j’ai jamais vu. "
 
La Haze à toujours la rage dans le nouveau millénaire
 
Si l’on regarde le TOP 3 des variétés des récentes Cannabis Cup, on voit que le nom Haze est très en avant. En 2006 Greenhouse remporta la première place avec la Arjan’s Ultra Haze #1, Barney’s fut second avec la G13 x Haze et le Grey Area obtint la 3e place avec la DNA’s Martian Mean Green. Ultra Haze #1 est un croisement entre Neville’s Haze et une sativa du Laos, la Martian Mean Green est un croisement Sharksbreath X G13 Haze, donc le gagnant est 50% Neville’s Haze, le second est 50% Haze C mâle, et la 3e place est 25% Haze C mâle.
 
Lors de la Cannabis Cup 2007 le Barney’s remporta la première place du concours général avec la G13 x Haze et le Greenhouse 3e avec la Super Silver Haze, les gènes Haze dans chacune des variétés provenant du mâle Haze C. La seconde place fut gagnée par DNA avec la Chocolope qui est un croisement d’OG Choc Thaï X Cannalope Haze donc qui contient probablement une faible portion de gènes du mâle Haze A ou C.
 
En 2008 la coupe fut encore gagnée par un hybride de Haze, cette fois ci la Super Lemon Haze du Greenhouse. Barney’s termine second avec la Utopia Haze. L’Utopia Haze est simplement une C5 renommée, donc sa lignée génétique est NL5 X Haze A mâle.
 
Tout le monde à qui j’ai pu parler de la Super Lemon Haze pense qu’il s’agit en fait de Super Silver Haze. La Chocolope fut encore troisième donc pour la 3e année consécutive, toutes les variétés du Top 3 sont basées à un certain degré sur les 2 mâles Haze sélectionnés par Neville à partir de graines 20 ans plus tôt.
 
Alors, pourquoi ce sont les mêmes génétiques qui ont gagné les premières Cannabis Cups il y a 20 ans, qui gagnent encore aujourd’hui ?
 
Pourquoi les compagnies de graines basées en Hollande continuent de proposer des génétiques issues d’un petit nombre de plantes que Neville à sélectionné il y a 20 ans ?
 
Il y a 2 raisons majeures :
 
1) Trouver des plantes de qualité pour le breeding est un travail difficile, vous avez besoin de cultiver beaucoup de graines en extérieur et cela va couter beaucoup d’argent, sans oublier beaucoup de compétences et de connaissances quand vient le temps de la sélection. De larges profits peuvent être réalisés en vendant des graines qui sont composées uniquement de vieilles génétiques, car la majorité des clients est largement ignorante de la vraie nature des produits qu’ils achètent.
 
2) L’interdiction hollandaise de produire des graines en 1998 a rendu la production de Graines de cannabis underground, plus personne n’est capable de cultiver de larges champs de milliers de plantes nécessaires pour trouver des plantes de qualité pour le breeding. Au lieu de cela, les breeders utilisent encore les mêmes clones de production et les mêmes mâles sélectionnés qu’ils possédaient avant l’interdiction.
 
Un post écrit par Shantibaba sur le forum de Mr Nice en Septembre 2007 donne un bon aperçu des difficultés pour trouver de nouvelles plantes de breeding à partir de graines :
 
"Si je choisis de travailler avec une landrace d’un pays particulier, comme le Laos par exemple…Il n’y a peut être rien d’intéressant à conserver au commencement, ce qui m’est réellement arrivé. Alors tant que le temps et l’espace le permettent, vous lancez un autre batch en espérant que les choses changeront, ce qui arrive parfois. Dans les années 90 j’ai travaillé et passé beaucoup de temps sur des graines du Laos… Mais je n’ai jamais rien trouvé de spécial ou de valable alors j’ai conservé le travail sous formes de graines et j’ai éliminé les plantes de ma chambre de culture et de ma collection.

La règle générale dans le breeding est de tester la descendance et de regarder comment elle évolue… La plupart des personnes sont contentes de faire un batch de graines, mais le plus dur du travail est dans le processus de sélection…"
 
Actuellement obtenir des nouvelles génétiques landrace n’est pas facile non plus, Shantibaba écrit comment il récupéra la variété d’Inde du Sud qu’il a utilisée pour créer la White Widow :
 
"L’hybride d’Inde du Sud provenait de Kovalum Beach, mais est actuellement cultivé dans les montagnes de Kerala. Il avait l’un des effets les plus cassants de tous les temps pour moi, alors je partis en safari et dans les montagnes pour le trouver. Après quelques jours à rouler sur ma vieille moto Enfield dans cette région j’ai eu la chance de me poser dans un café pour boire et fumer un joint. Un homme d’âge moyen, les yeux vitreux vint vers moi et partagea mon joint. Nous avions assez gaspillé et bu assez de thé et il m’invita dans son village et dans sa ferme. Il s’est avéré que ce type était le cultivateur de cette variété, et qu’il avait reconnu son odeur… Parfois vous êtes chanceux !
Je suis donc resté plusieurs jours et me suis livré à de nombreux tests avec lui. Il ne savait pas vraiment grand chose mais sélectionnait en fonction de la production de résine.
Considérez cette variété comme haute et tropicale, elle pousse comme une sativa mais finit beaucoup plus tôt. Il m’a dit que les graines ont toujours été présentes dans le village mais que c’était un peu différent selon le village où tu vas les chercher. Ce n’était pas une variété à gros rendement mais elle était uniquement parfumée et incroyablement jolie et pleine de résine en fin de cycle.

Je me suis battu durement durant des années pour essayer que le gouvernement voit que nous voulions tous joindre nos forces de travail et payer des impôts comme tout un chacun, mais les puissances gouvernementales sont inconsistantes et changent en fonction du vent. Lorsque MNS s’installa complètement en Suisse et avait environ 200 employés qui travaillaient, payaient des impôts etc. Ils prirent l’argent et semblèrent être contents, mais c’est alors qu’il y eut un changement de procureur (un nouveau chrétien), qui décida de faire de son combat toute la production de chanvre. Du jour au lendemain, après 3 ans, tous devinrent chômeurs et certains furent emprisonnés. Maintenant les drogues chimiques sont abondantes et l’héroïne est de nouveau présente en quantité… donc ce que je devrais vous dire, c’est de suivre vos rêves, mais d’être prudent…"
 
Nous sommes donc maintenant en 2009, et les variétés de cannabis disponibles dans les meilleures compagnies sont a peu près les mêmes que celles qui étaient disponibles il y a 20 ans, le genpool cannabique est devenu extrêmement réduit, et basé sur une petite poignée de plantes. Ceci est une situation extrêmement mauvaise pour un certain nombre de raisons, la diversité génétique se perd, on obtient une qualité générique avec la plupart des lignées de graines car elles sont génétiquement similaires.
 
Tristement, les clients achètent en choisissant un nom donné à une ligne de graines plutôt qu’en choisissant la génétique de cette lignée, et c’est exploité par de nombreuses compagnies. Shantibaba explique la situation dans un post sur internet en 2007 :
 
« Au final c’est la popularité du nom qui fait naitre le rêve chez le cultivateur potentiel et non pas la réalité des génétiques, voyons les choses en face ! Regardez la White Widow par exemple, que j’ai introduite en tant que lignée de graines en 1995… Depuis ce moment chaque homme et même leur chien proposent tous quelque chose qu’ils appellent White Widow… J’ai changé le célèbre nom quand j’ai vendu mes parts de la vieille compagnie et conservé les génétiques originales… C’est un peu étrange pour un commerçant mais considérez que ce n’est pas mon but principal, ce ne fut vraiment pas trop difficile de la renommer en Black Widow. Je vois que chacun continue d’utiliser ma description des plantes parents de ce croisement alors qu’il est évident qu’ils n’ont jamais possédé aucun d’entre eux… La plupart ont juste créé un F2 ou féminisé une femelle F1 sélectionnée. Vous pouvez donc apprécier qu’il n’y a pas ou très peu d’éthique dans le monde de la graine de cannabis, et qu’il n’y en aura probablement jamais.
Je veux dire, pourquoi quelqu’un commencerait demain à essayer de vendre des graines sous un nom que personne ne connaît alors que tout ce qu’ils ont à faire est d’avoir un prix pas trop élevé avec un nom qui marche bien ? »
 
Sam the Skunkman fut très saillant sur ce point en Février 2008 sur icmag.com et je pense que c’est approprié de laisser l’homme qui a introduit les gènes Haze dans l’industrie de la graine de cannabis d’avoir le dernier mot sur ce sujet :
 
« Si j’avais reçu un dollar pour chaque Skunk #1, ou hybride qui a été copié et vendu je pourrai acheter les élections américaines et réaliser plein de changements pour rendre le monde meilleur.

Je n’ai rien reçu du tout de la part d’aucun breeder pour qu’ils copient mon travail ou l’utilisent pour faire leurs propres hybrides. Ils ont même volé les noms de mes variétés. C’est ainsi que ça se passe.

Peut être est-ce de ma faute, pour avoir créé de véritables variétés stabilisées plutôt que des hybrides ? Je pensais pourtant que c’était la meilleure chose à faire…

Je suis content qu’ils fournissent le monde en graines, mais j’espère que certains « breeders » dépenseront plus de temps et d’énergie pour collecter des génétiques dans les zones de cultures traditionnelles de Cannabis, afin d’enrichir son genpool, et les utiliser pour créer des IBL ou des hybrides qui ne soient pas juste un remaniement des variétés et des génétiques qui circulent depuis 25 ans. Je souhaiterais également que le prix des graines soit moins élevé.
 
Sam a déclaré plusieurs fois au long des années que la Haze donne d’excellents hybrides, qu’elle améliore tout ce qu’elle touche. Peut être qu’il l’a dit à Neville quand il le rencontra pour la première fois en 1985, ce qui lui a donné l’idée de créer une série d’hybrides de Haze.
Sam et Neville ont alors ouvert le jeu et depuis, de nombreux autres se sont lancés dans des croisements avec des génétiques Haze, et si Sam avait reçu un dollar pour chaque graine d’hybride de Haze vendue, ce serait vraiment un homme très riche.
La plus importante raison derrière le succès continu des génétiques Haze est qu’elle fut créée en une très rare occasion. Alors que les pures sativa peuvent être cultivées en intérieur et en serre depuis 40 ans, personne à part Sam et Neville ne furent capables de travailler à si grande échelle en extérieur. Peut être qu’il n’y aura pas d’autre occasion avant l’arrivée de la légalisation, en attendant, personne n’est en position de répéter le processus qui a aboutit à la création des génétiques Haze.
 
Réponse de Dubi au sujet de la relation entre l’Original Haze et la OldTimer Haze, traduction de Ricco.
 
L'Original Haze provient des sélections faites dans les années 80 par Sam Skunkman qui travaillait dans des serres hollandaises car à cette époque il était encore légal de faire de grandes sélections.
L'Original Haze est une lignée excellente et très vigoureuse. Elle a été créée en stabilisant le phénotype vert, mais à notre avis elle a perdu la diversité génétique de l'hybride original. On ne trouve pas de phénos colorés qui pourtant sont aussi d'un grand intérêt.

De nombreux breeders hollandais nous ont expliqué à plusieurs occasions comment se sont perdues presque toutes les lignées Haze originelles. Actuellement, peu de banques conservent encore quelques clones issus de sélections faites il y a 20 ans par Neville ou Sam Skunkman. Mais il n'y a plus de population de graines viables. La Original Haze serait donc l'unique lignée de Haze pure en Hollande puisque la majorité des Hazes nommées pures qui sont vendues aujourd'hui dans ce pays sont des hybrides.

Oldtimer est un cultivateur indoor qui possédait 3 lignes de Haze pure dans les années 90 provenant des dernières reproductions effectuées en Californie à la fin des seventies.

Mais les hazes sont des plantes qui aiment le climat tropical. C'est ainsi qu'après avoir reproduit les 3 lignées, il garda des graines dans son frigo et en envoya beaucoup d'autres à des cultivateurs de toute la planète avec l'intention que ceux-ci développent ces lignées de Haze dans des climats plus bénéfiques.

Les années passèrent et le nouveau millénaire arriva mais non seulement les graines restées dans son frigo vieillirent mais en plus personne ne se préoccupa de les reproduire sous d'autres latitudes. Certains cultivateurs en firent des cross, mais en réalité à cause de leurs floraisons vraiment très longues, très peu eurent intérêt à travailler avec elles.

Pacific, une cultivatrice, reçut des graines de Oldtimer mais sans les cultiver. A son tour celle-ci envoya des graines à Wolfman, un cultivateur portugais expérimenté. Il reproduisit une nouvelle génération et la sauva pour quelques années encore. Espérons que quelqu'un d'autre ait conservé les 2 autres lignes quelque part sur terre.

Au bout de 2/3 ans de cette ultime reproduction, les graines de Wolfman vieillirent. Cela le décida à contacter Oldtimer et à chercher de l'aide dans la communauté internet (le cannabisworld.com de l'époque) pour les reproduire.
Il n'y avait que 100 graines, 20 furent envoyées à Shantibaba, 30 autres furent réparties entre plusieurs cultivateurs et les 50 restantes furent envoyées en Espagne pour les partager entre Cannabiogen et ACE Seeds.

Les 50 graines furent mises à germer et distribuées entre plusieurs d'entre nous. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais que ce soit Kaiki, Estai, Ali, Ximet, rbubble ou moi, nous avons tous contribué au processus de conservation de cette variété.

Travailler avec ce type de plantes n'est jamais facile. Elles commencent à fleurir vers septembre, voire octobre, avec une flo de 20/25 semaines qui peut souvent finir en Janvier. C'est pourquoi étudier, sélectionner et reproduire une Haze pure demande beaucoup de temps, d'espace et d'efforts.

Pendant les 2/3 années que dura le processus de sélection et de reproduction initiale, nous avons eu le plaisir de connaître cette variété mythique dans toutes ses essences et diversités.

Actuellement on ne connait de la Haze que le concept encensé par les hybrides de Haze hollandais. La majorité d'entre eux ont été créés par le même mâle Haze, sélectionné par Neville il y a longtemps. Ce mâle est excellent et il a contribué à ce que ces hybrides possèdent des arômes épicés uniques qui ont fait école.

En Hollande, la Haze a servi de base pour certains des meilleurs hybrides sativa/indica de ces 20 dernières années (comme la Kali Mist, la Jack Herrer ou la Super Silver Haze par ex.). Malheureusement les hollandais étant avant tout des cultivateurs d'intérieur recherchant constamment à raccourcir les floraisons et à augmenter la production, ils ont croisé la Haze avec pratiquement tout.
Aujourd'hui on peut trouver des dizaines d'hybrides de Haze disponibles sur le marché, mais aucune n'offre de la génétique de Haze tropicale comme l'a été originellement cette variété.

La Haze est à l'origine un hybride de 4 grandes anciennes sativas tropicales (Mexicaine, Colombienne Red, Indienne de Kerala et Thaï) qui n'était pas encore stabilisé à la fin des années 70. On pouvait observer des Hazes pourpres (ou Purple Haze) surtout si cultivées à basse température. Ou bien des vertes qui montraient un phénotype très influencé par la génétique du Sud-Est asiatique.
La Haze tropicale originale grâce à sa grande diversité génétique possède des arômes différents: fruits des bois, fruit tropicaux très mûrs, bois ancien, encens et épices.

Nous avons voulu récupérer cette variété dans toute sa diversité qu'elle avait à l'origine afin de la faire connaître et que les cultivateurs puissent travailler avec elle, la préserver pure ou la croiser comme bon leur semble.

C'est pour cela que les premières reproductions on été faites en "pollinisation ouverte" de femelles, mais à chaque pollinisation nous n'utilisions qu'un seul mâle. De cette façon nous préservions l'information génétique de chaque femelle tout en connaissant l'influence qu'apportait chaque mâle. Nous avons en outre ouvert beaucoup de lignées avec la volonté que pratiquement toutes préservent un maximum d'information génétique de l'hybride Haze original.
Cela a été une partie de notre travail effectué en 2007. Dans le futur nous nous concentrerons probablement sur des critères plus ciblés et moins en "pollinisation ouverte".

Personnellement, je travaille avec la femelle verte n° 19 et aussi sur la pourpre encens/épicée n° 23 pour ses arômes et effets. Kaiki quant à lui a travaillé dernièrement avec la femelle n°1 pour sa puissance.

Le travail réalisé avec l'Oldtimer Haze a été le plus intense jusqu'à cette date et c'est aussi notre projet de breeding qui a englobé le plus de monde dans son développement.

La Haze de Oldtimer sera distribuée par ACE Seeds après un accord avec Oldtimer et Cannabiogen. Chaque lignée sera étiquetée et numérotée suivant la femelle et le mâle utilisé. Il sera ainsi possible d'avoir accès à une plus grande diversité génétique et choisir celle qui vous intéresse le plus.
 
 
 
 
 
 

Male Haze C de Neville  
 
3. Histoire de la Skunk#1
 
Source : Jesse sur le forum Mr Nice. L’article original en anglais dans le spoiler ci-dessous.
 
 
 
 
La Skunk #1 (« Skunk » = « Putois ») est peut être la variété de cannabis la plus célèbre et la plus largement cultivée à travers le monde. Présentée comme une lignée pure (IBL) homogène qui a subi une sélection approfondie afin de produire une plante au rendement de qualité et à la culture assez prévisible, la Skunk #1 n’est rien de moins qu’une légende. De nombreuses variétés, incluant le clone UK Cheese, sont originaires de la Skunk #1 – il semblerait qu’un cut de Skunk #1 de Sensi Seeds de 1988 soit la source du cut UK Cheese. Il n’y a aucun doute que la Skunk #1 ait joué un rôle majeur dans le breeding professionnel et amateur des variétés de cannabis à travers le monde entier, littéralement. Décrite comme étant l’unique variété dont Sacred Seeds ne modifiait pas le prix lors des commandes en gros, l’histoire du breeding de la Skunk #1 commença d’après certains entre le milieu et la fin des années 1960.
 
Le pedigree de la Skunk#1 selon Sam the Skunkman serait (Afghani X Columbian Gold) X Acapulco Gold. Avec un choix initial du mâle qui sera utilisé dans le processus de breeding de la Skunk #1 venant d’une sélection sur 10 000 individus mâles, parmi un total de 20 000 plantes issues de graines. D’après les propres mots de Sam, « Je me suis concentré sur la ramification des branches, les odeurs, la puissance, le type d’effets, le rendement, le ratio fleurs/feuilles, et quelques autres critères. Je possède toujours les meilleurs mâles. »
D’après Sam des centaines de mâles furent finalement sélectionnés et clonés, pour être testés plus tard sur sa meilleure femelle Skunk #1 pour déterminer le meilleur mâle selon ses choix de breeding personnels. Cela aboutit aux premières versions de la Skunk #1 que Sam affirme avoir travaillé et amélioré durant pas moins de 10 ans avant que ces lignées n’arrivent en Hollande.
Aux cotés de la Skunk #1, Sam apporta aussi la Skunk #2, une variété qu’il admit lui-même avoir peu utilisée, mais qui était très « Road Kill Skunk » («putois mort sur la route », référence aux animaux tués que l’on retrouve sur le bord la route, NdT).
Bien que Sam the Skunkman s’attribue tout le mérite du breeding de la Skunk #1, il y a une école de pensée qui attribue la paternité du breeding de cette variété célèbre à travers le monde à quelques individus, plutôt qu’un seul.
 
Une autre version des évènements entourant la fameuse Skunk #1 est que son breeder original était un homme connu sous le nom de « Jingles » et que son pedigree original instable était composé de Columbian Gold X Afghani. Elle demeurait une variété sélectionnée dans un cercle privé durant un moment avant de finalement se répandre dans les environs de Bay Area, en Californie.
A l’origine il semble qu’un petit groupe de cette région (connu sous le nom Sacred Seeds) ait été intéressé par cette variété et se soit consacré à stabiliser la variété connue sous le nom « Skunk ». Après un moment, on raconte que cette organisation s’est agrandie, avec la formation de quelques groupes distincts avec le même but en tête. On ne devenait membre qu’après avoir été recommandé par un autre membre du « cercle interne », avec obligation pour tous les cultivateurs de travailler sur les premières versions de la Skunk #1. On raconte que l’Acapulco Gold a été ajoutée au pedigree original de la Skunk afin de réduire le ratio feuilles/fleurs et de diminuer le temps de floraison des gènes dominants de la Columbian Gold. Bien que Sam the Skunkman nie qu’il y ait eu un « collectif » impliqué dans le breeding de la Skunk #1, il est intéressant de noter que les deux histoires partagent des similitudes, la plus importante étant le pedigree de la Skunk #1 : ((Afghani X Columbian Gold) X Acapulco Gold).
La célèbre Maple Leaf Indica proposée par Sensi Seeds est dite provenir d’un homme connu en tant que « Maple Leaf Wilson », également supposé avoir appartenu au collectif Sacred Seeds.
 
Selon certains, le “collectif” Sacred Seeds était une entreprise sérieuse, qui se serait révélée inestimable au début des années 1980, lorsque le groupe fut finalement détruit par la mise en application des lois officielles. Sam the Skunkman aurait été arrêté (encore un point de désaccord avec la version de Sam the Skunkman), mais seulement pour une courte période. On raconte que Sacred Seeds avaient engagé leurs avocats longtemps avant l’interruption de leurs travaux et que Sam Skunkman est sorti de prison après seulement quelques heures.
La légende raconte maintenant que Sam alla rapidement surveiller l’entrepôt où ils réalisaient leurs cultures pour découvrir que les officiers de police l’avaient laissé sans surveillance avec uniquement de l’adhésif utilisé sur les scènes de crime pour sécuriser les lieux. Plus choquant encore, il est dit qu’une importante quantité de graines avait simplement été jetée dans une benne proche avec un certain nombre de plantes. On raconte que les membres de Sacred Seeds les ont récupérées et secourues, se regroupant rapidement pour nettoyer la zone de tout équipement de valeur et de toute preuve, une partie sera même revendue plus tard afin de financer les frais de défense de Sam the Skunkman. Le fait que l’entrepôt ait été vidé de ses preuves en grande partie, voire totalement, a participé à la faible sentence de moins d’un an d’emprisonnement supposée de Sam the Skunkman. Après sa libération il semble que Sam ait rassemblé un grand nombre des variétés récupérées dans les bennes, et ait déménagé en Hollande où il lança la compagnie de graines Cultivator’s Choice.
Parmi les variétés de Skunk sauvées dans les bennes, il y avait également la Skunk 18.2 (Skunk #1 X Afghani bx-1), une variété supposément développée par Sacred Seeds pour être résistante aux maladies et aux insectes.
A un moment du projet de Sacred Seeds de stabilisation de la Skunk de « Jingles », il semble qu’un grand nombre des variétés Afghanes disponibles à cette époque furent atteintes par le botrytis cinerea, autrement connue sous le nom de pourriture grise (une maladie qui touche d’habitude les grappes de raisins en particulier). Ce développement aurait initié la recherche de lignes indica Afghanes qui soient résistantes aux maladies et aux insectes.
 
Sam raconte avoir apporté la Skunk 18.2 aux coté d’autres génétiques Skunk #1 récupérées dans les bennes jusqu’en Hollande (plus de 250 000 graines d’après Sam lui-même). Avec ces variétés débuta la première vague de nouvelles variétés venant des USA destinées à changer le paysage de la scène du breeding hollandais pour toujours. La compagnie de graines Cultivator’s Choice vécut quelques années et le stock fut finalement vendu à Neville Shcoenmaker, le « Roi du Cannabis » original et le père des compagnies de graines hollandaises. Il est présumé que Neville travaillait avec la même plante mère Skunk #1 P1 que Sam the Skunkman de Cultivator’s Choice mais qu’il utilisait un mâle différent. Cette version particulière des événements est suspecte, mais illustre un autre coté de l’histoire de la Skunk #1, et offre un aperçu des traditions orales des cultivateurs de marijuana, une chose qui est trop souvent tout ce qui nous reste pour travailler quand on fait des recherches sur ces variétés, à cause de la nature illicite et illégale de la culture de marijuana.
 
Quelque part entre le moment où Sam introduisit les variétés Skunk#1 en Hollande et leur acquisition finale par Neville à la The Seed Bank, le débat sur la véritable identité de la Skunk #1 s’éleva entre le camp « Sweet Skunk » (incluant sans aucun doute Sam the Skunkman) et le camp « Road Kill Skunk ».
D’après Sam the Skunkman, la Skunk #1 originale sortie en 1976 était principalement « Road Kill Skunk », mais le breeding ultérieur de cette variété fut destiné à adoucir le goût et l’arôme, ainsi que l’effet plus puissant, plus assommant (« couchlock »), généralement associé à la « Road Kill Skunk » afin d’obtenir un effet plus agréable et relaxant, un effet qui vous permette de continuer à fonctionner relativement bien dans le monde sans vous rendre complètement comateux.
Par contraste, on dit que les phénotypes « Road Kill Skunk » de la Skunk #1 ont arome et une odeur si forts et infectes que la paranoïa d’avoir sa culture découverte peut littéralement vous tourmenter jour et nuit.
Comme pour l’Original Haze (une variété que Sam décrit comme étant un croisement Columbian X Mexican, avec les génétiques d’Inde du Sud et de Thaïlande ajoutées ensuite. D’après certains il s’agit de la même génétique colombienne utilisée pour la Skunk #1), la formule définitive exacte de la Skunk #1 peut dépendre de l’année où la variété Skunk #1 en question fut développée. Selon Sam, « de nouvelles femelles et de nouveaux mâles furent utilisés chaque année pour fabriquer les graines de Skunk #1 et bien que plutôt homogène, il peut y avoir des changements selon la sélection utilisée pour créer la prochaine génération de graines ».
Plus tard l’histoire de la Skunk #1 croisa The Seed Bank de Neville, on raconte que la Skunk #1 a subi un changement pour créer une nouvelle variété de Skunk. Que ce soit le cas ou non, je me porte personnellement garant de l’existence d’une variété connue en tant que « New Skunk » qui fut travaillée à la fois par Neville et Sam the Skunkman. Sam a en plusieurs occasions nié avoir jamais travaillé avec Neville sur des projets communs, ce qui a paradoxalement donné du crédit à la création d’une nouvelle lignée de Skunk.
Comme une coïncidence, on raconte que cela est arrivé autour de la fin des années 1980, à une époque ou de nombreux fumeurs relatent leur expérience de la variété exclusive « Road Kill Skunk ».
 
Aujourd’hui, la version douce de la Skunk#1 est connue en tant que “The Pure” et est proposée par la compagnie de graines hollandaise The Flying Dutchmen. Un exemple de la lignée Afghan/Skunk peut également être trouvé chez Mr Nice Seeds. Connue sous le nom « hash », la lignée de cette variété est décrite comme étant « Skunk X Skunk, d’ origine Afghani à dominance Indica».
C’est une information importante car la Skunk est l’un des mots les plus galvaudés dans l’industrie du Cannabis. Les lignées afghanes sont connues pour leur odeur, et ce n’est pas hors de propos que de nombreuses variétés contenant des génétiques afghanes soient évoquées en tant que « Skunk », uniquement sur la simple observation de leur arôme. Cela sans tenir compte des véritables connexions avec le cultivar connu sous le nom « Skunk #1 ».
Les autres variétés de Mr Nice Seeds qui sont dites provenir des travaux originaux de Neville incluent la variété (Afghan / Skunk) X (Afghan / Haze) ainsi que le mâle (Afghan/Skunk) qui sera utilisé pour hybrider à la fois la Neville’s Haze et la Mango Haze dans un proche avenir, ainsi qu’une lignée différente de Skunk qui pourrait être réintroduite en 2009.
Aux cotés de la variété hash, Mr Nice propose également plusieurs hybrides de Skunk#1, incluant la MasterKush X Skunk #1, la (G13 x Skunk #1) X Skunk#1, la (G13 x Skunk#1) X Black Widow, ainsi que la Critical Mass, une variété à lourd rendement dont la lignée génétique est (Afghani X Skunk #1 X Skunk #1), qui est une version retravaillée de la célèbre variété Big Bud de la côte Pacifique Nord Ouest des USA.
 
Comme avec la plupart des bonnes histoires concernant les diverses variétés de cannabis, il existe plusieurs versions de et l’histoire variera immanquablement selon celui qui la raconte. Il doit être noté que selon Sam the Skunkman, la plupart des variétés actuellement proposées sur le marché en tant que Skunk #1 ne furent pas crées par lui-même, mais sont des variétés créées par d’autres à partir de ses propres lignées. Malgré ce que vous pouvez lire sur internet, Sam a aussi déclaré qu’il n’a vendu aucune génétique à personne depuis plus de 10 ans, et ne peut se porter personnellement garant de l’authenticité de tout ce que vous pourrez obtenir se nommant Skunk #1, bien que les génétiques originales semblent être toujours saines et sauves en possession de Sam, à la fois sous forme de clones et de graines.
Finalement il semble que Sam the Skunkman se prépare à sortir sa propre vague de graines dans le futur et les seules variétés de Skunk qu’il est prêt à garantir sont en sa possession.
 
Ce que nous savons pour sûr est que la Skunk #1 est sans aucun doute l’une des variétés de cannabis les plus réussies de tous les temps à avoir fait surface, et qui remporta la première place de la toute première High Times Cannabis Cup annuelle de 1988.
Littéralement cultivée dans tous les jardins à travers le monde, elle est devenue l’une des, si ce n’est pas la variété de cannabis la plus prolifique utilisée dans l’hybridation du cannabis de qualité dans le monde d’aujourd’hui.
Décrite par The Flying Dutchmen comme étant un « point de référence pour l’uniformité et la fiable performance », des variétés légendaires telles que la Shiva Skunk (Northern Lights #5 X Skunk #1), la G13, l’Early Girl ou la Haze sont juste quelques noms qui ont été confié au soin de la Skunk #1, pas seulement pour son homogénéité supposée, mais grâce aux améliorations qui peuvent être apportées à travers l’hybridation de votre mâle favori ou de votre femelle favorite avec cette lignée connue en tant que Skunk #1.
Pour ceux qui recherchent une Skunk à dominance Afghani, certaine de vous rappeler à la mémoire un lointain passé oublié, la variété « hash » de Mr Nice Seeds sera parmi les toutes premières que vous devriez examiner afin de retrouver l’ « odeur fétide » des lignées Skunk.
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
4. Histoire de la Northern Lights
 
Source : Jesse sur le forum Mr Nice. L’article original en anglais dans le spoiler ci-dessous.
 
 
 
 
Décrite comme « le nec plus ultra de l’indica en intérieur », la Northern Lights (« Aurore Boréale ») devint célèbre après avoir voyagé depuis la côte Nord Ouest du Pacifique jusqu’aux Pays Bas, où elle arriva grâce à Neville Schoenmakers, propriétaire de The Seed Bank, la première compagnie de graines de cannabis en Hollande, et le « King of Cannabis » original. D’après Jorge Cervantes, chroniqueur au long court du magasine « High Times », la Northern Lights fut créée à l’origine par un homme surnommé « L’Indien », sur une ile près de Seattle, dans l’Etat de Washington aux USA. Dans la version des événements détaillant l’histoire de la Northern Lights proposée par Jorge, il y avait un total de onze graines détenues par « L’Indien » qui étaient étiquetées de « Northern Lights #1 » à « Northern Lights #11 ».
 
Parmi les onze plantes de Northern Lights, la Northern Lights #5 était réputée pour être la meilleure du groupe, les Northern Lights #8 et #1 étaient connues pour être également d’une qualité supérieure à la moyenne. Variété prête en 70 jours indoor et en Octobre outdoor dans l’hémisphère Nord, la description de la Northern Lights par Cervantes spécifie qu’il s’agit à l’origine d’une Afghane Indica qui fut croisée avec une Sativa Thaïlandaise. Décrite comme étant très stable, avec un goût de pin et un pourcentage de THC de plus de 15%, cette description correspond bien aux rapports sur la Northern Lights partout dans le monde. Avec un ratio fleurs/feuilles très favorable, elle est décrite comme prenant des teintes violettes sur les feuilles en fin de floraison.
 
D’après Sam The Skunkman, la Northern Lights tient ses origines des environs de Seattle, dans l’Etat de Washington (avec des origines clairement non californiennes). Elle est arrivée aux Pays Bas sous la forme de clones en 1985. Disponible exclusivement via Neville à « The Seed Bank », elle fut rapidement hybridée avec de nombreuses variétés exceptionnelles de leur propre catalogue et vendue aux clients à travers le monde.
 
La Northern Lights est décrite comme étant la variété la plus résineuse connue à cette époque, et l’on peut compter au moins 70 variétés de cannabis qui avaient été hybridées avec la Northern Lights ou des dérivés de Northern Lights au milieu des années 90. Les hybrides de Northern Lights ont rapidement dominé les « High Times Cannabis Cup » (HTCC), remportant la première place dans les 2nde, 6e et 7e compétitions HTCC annuelles. Le clone original de Northern Lights #5 remporta la 3e compétition HTCC.
Le catalogue de 1987 de The Seed Bank listait de nombreuses variétés à base de Northern Lights, incluant :
Big Bud X (Big Bud X Northern Lights #1) HashPlant X Northern Lights #1 G13 X Northern Lights #2 (hybride F1) Northern Lights #1 Haze X Northern Lights #1 (hybride F1) (HashPlant X Northern Lights #1) X Swazi Northern Lights #5 X Skunk #1 (hybride F1) ainsi qu’ une superbe photographie du clone original de Northern Lights #5 par le gourou de la ganja Ed Rosenthal.
La variété Northern Lights #1 est décrite comme « Une lignée pure d’Afghani, avec des caractéristiques extrêmement indica. Les plantes sont petites, trapues, avec des feuilles parcheminées, extrêmement larges, d’un vert sombre. Les tiges sont très robustes, et la variété est facile à cloner ». En intérieur, le rendement est approximativement de 1000 grammes pour 100 jours. En extérieur, 1 Kg n’est pas inimaginable. Cette variété est décrite comme prête approximativement en 55 jours, en atteignant en intérieur une hauteur de 125 cm, et de 150 à 200 cm en extérieur en fin de saison.
 

La description précise que la Northern Lights #1 est « très vigoureuse et résistante au froid », ainsi que « résineuse, puissante, et douce, et non pas désagréable et âcre comme certaines variétés Afghanes ». Les tout premiers hybrides de Big Bud furent également commercialisés dans le catalogue de 1987 de The Seed Bank. Une variété aux trois quart Big Bud, la (Northern Lights #1) X Big Bud) X Big Bud, devait créer de « super plantes » qui augmenteraient à la fois le rendement et la qualité globale de la lignée Big Bud originale.
 
Il est intéressant de noter l’allusion à d’ultérieurs hybrides de Big Bud, incluant la Big Bud X Northern Lights #2 (Hindu Kush), ainsi que l’hybride à 4 voies (Big Bud X Northern Lights #1) X (Skunk #1 X Early Girl).
 
L’hybride F1 (G13 X Northern Lights #2) fut décrit comme une variété « vraiment pétillante, produisant une excellente récolte de lourdes têtes douces. La douceur relevée de la Northern Lights #2 ressort vraiment de ce cross, ajoutant une touche fruitée Thaïlandaise à l’arome corsé de l’Indica. » L’hybride F1 HashPlant X Northern Lights #1 fut développé en utilisant « les meilleurs mâles Northern Lights #1 », ce qui attribuerait à cette variété des caractéristiques particulières uniques. Décrite comme produisant parmi les plus forts effets narcotiques de toutes les variétés de cannabis connues à cette époque, cette variété se termine remarquablement vite en approximativement 45 jours.
 
L’hybride F1 Haze X Northern Lights #1 fut décrit comme étant «le plus fiable hybride de Haze jusqu’à présent, et c’est notre variété favorite à fumer. Elle stretche un peu et est un peu difficile à cultiver, mais elle en vaut la peine ». La Haze est décrite comme étant une Sativa provenant des USA, qui était très populaire et commune dans les années 1970. The Seed Bank dit avoir « réussi à sauver quelques graines viables de la dernière culture récoltée en Amérique, et les avoir utilisées pour produire des hybrides remarquables. »
 
La (Hashplant X Northern Light #1) X Swazi est un hybride à trois voies dans lequel « la douce saveur de pin de la Swazi » fut combiné avec la puissance et le haut rendement de la variété Hashplant X Northern Lights #1 ». Cette variété est décrite comme poussant assez haut, jusqu'à approximativement 200 à 250 cm en extérieur, avec un rendement proche de 1 Kg lors de la récolte.
 
La variété Northern Lights #5 X Skunk #1 est bien sur une variété fabuleuse dans son genre, une gagnante de la High Times Cannabis Cup décrite comme étant la plante à recommander au dessus de toutes les autres. Cette variété possède « un haut ratio fleurs/feuilles, avec très peu de manucure requise. » Cette variété se termine en 55 jours de floraison, avec un rendement possible estimé de 750g à 1500g en extérieur. En 1989, les variétés de Neville trouvèrent succès dans les 5 catégories, performance asseyant sa réelle supériorité.
 
Le catalogue de 1990 de The Seed Bank est un trésor d’informations pour les passionnés de la Northern Lights :
La Northern Lights #1 F3 est décrite comme « l’une des variétés les plus pures, les plus puissantes, les plus extrêmement Indica au monde ». Variété annoncée à 40- 45 jours de floraison avec de très larges feuilles d’un vert sombre, et d’une apparence extrêmement résineuse, la Northern Lights #1 F3 est indispensable tant pour le breeder amateur que pour le cultivateur lambda. La Northern Lights #2 F3 est une variété à dominance Hindu Kush décrite comme étant « merveilleusement puissante mais pas dévastatrice », avec un goût relevé et une douceur enivrante. La Northern Lights #2 est bien sur également connue en tant que « Oasis », une variété actuellement vendue par la compagnie de graines Dutch Passion. Cette variété consisterait à l’origine en une union de la Northern Lights #1 et de l’ Hindu Kush. Cette description semble correspondre avec la description de The Seed Bank de leur Northern Lights #2 F3 en 1990. Décrite comme étant « étonnamment vigoureuse » malgré son statut IBL, variété de 40 à 45 jours de floraison, ils ne plaisantaient pas quand ils disaient que c’est une variété absolument indispensable pour le connaisseur ou pour le collectionneur. La Northern Lights 5 x 2 était un hybride entre le désormais célèbre clone Northern Lights #5 et la Northern Lights #2 (Northern Lights #1 X Hindu Kush). Décrite comme étant une variété prête en approximativement 50 jours, avec un « goût de baies de genièvre » et une bonne production de résine. La Hashplant X Northern Lights #1 était annoncée comme l’une des plus puissantes variétés jamais rencontrées. La Hashplant venait de la cote Nord Ouest du Pacifique aux USA (comme la Northern Lights). Cette variété se termine autour de 45 jours de floraison. On raconte que terminer un joint de cette variété fut un défi même pour les fumeurs hollandais les plus expérimentés. La G13 X Northern Lights #2 fut également proposée dans le catalogue de Graines de cannabis de 1990 de The Seed Bank et fut décrite comme ayant le gout relevé et la douceur de la variété Northern Lights #2, avec un rendement typiquement plus élevé pour un potentiel commercial. La puissance était dite superbe tout comme la production de résine avec une période de floraison autour de 50-55 jours. Peut être que parmi tous les hybrides de Northern Lights, le plus célèbre est l’hybride de renommée mondiale Northern Lights #5 X Haze. Ce fut probablement la première variété avec une mise en garde attachée à la description du breeder « les effets secondaires peuvent inclure des nausées, des vertiges, des évanouissements, des diarrhées et des accidents urinaires ».
Pour les mauvais blagueurs qui voulaient humilier leurs amis ou pour les « hardcore stoners » dont la tolérance avait atteint des proportions épiques, on ne parla rapidement plus que de la Northern Lights #5 X Haze, et celle-ci remporta les Cannabis Cups et les éloges de tous les coins du globe.
On raconte que la Haze utilisée pour la Northern Lights #5 X Haze fut en fait sauvée de la dernière culture de Haze faite aux USA, et d’après Sam The Skunkman elle provient du voisinage de Santa Cruz en Californie pour être exact. La génétique exacte de la Haze est sujette à débats. Sam The Skunkman affirme que la Haze originale était un croisement Mexicaine X Colombienne, avec des génétiques Indiennes et Thaïlandaises ajoutées plus tard, alors que l’équipe Mr Nice Seeds, qui possède les plus anciens exemples de Haze au monde, dit qu’il s’agit à l’origine d’un croisement Colombienne X Thaïlandaise, remontant à 1969. Même sous les conditions climatiques idéales de Californie, on raconte que la Haze devait être cultivée en serre pour terminer sa floraison – et que dans certains cas elle ne se terminait même jamais vraiment.
La Northern Lights X Haze est décrite comme étant une variété d’au moins 75 jours de floraison, mais certains phénotypes ont une période de floraison de 9 à 10 semaines. La Northern Lights #5 x Skunk #1, aussi connue sous le nom de Shiva Skunk, est connue pour avoir été l’un des hybrides d’intérieur les plus fiables du catalogue de The Seed Bank de Neville. Revendue en tant que variété qui « se cultive en claquant des doigts » et l’une des premières variétés que le cultivateur novice devait envisager, on racontait que les ciseaux n’étaient pas nécessaires pour la récolte de cette variété qui avait une période de floraison autour de 55 jours. Une variété plus obscure de Northern Lights citée dans le catalogue de 1990 de The Seed Bank fut la (Hashplant X Northern Lights #1) X Swazi, décrite comme une variété d’intérieur et d’extérieur, qui était à l’origine prévue pour être une variété d’extérieur uniquement.
Cet hybride multiple est décrit comme donnant des fleurs douces et épaisses, avec une récolte autour de mi-Septembre.
La lignée génétique de la Northern Lights #5 est en fait un croisement Northern Lights #1 X Northern Lights #1. Des efforts sont déjà en cours pour redonner vie à cette Reine parmi les Reines par Shantibaba de Mr Nice Seeds, à partir du stock de graines de 1988 d’où provenait le clone Northern Lights #5. D’après le dernier rapport, un taux de germination d’approximativement 70% fut obtenu (55 graines sur 80) après seulement 2 jours. Contrairement à ce qu’annonçaient des reports publiés auparavant, il n’y a pas de génétique Thaïlandaise dans les lignées de Northern Lights de Mr Nice, qui sont les lignées exactes que Neville vendait du milieu à la fin des années 80 dans son catalogue de The Seed Bank.
 

L’existence d’une Northern Lights #9 x 5 a été supposée durant plusieurs années, et serait finalement apparue sur le marché lors de l’acquisition finale de The Seed Bank par Ben Dronkers de Sensi Seeds.
La compagnie de graines Sagarmatha « a conçu une version supérieure de la légendaire Northern Lights » avec leur version de la Northern Lights #9, qui est un rétrocroisement entre la « Northern Lights X » et l’ancienne variété « Slyder » de Sagarmatha.
 
Peu après avoir dominé la High Times Cannabis Cup en 1989, on raconte que Neville est retourné visiter sa famille à Perth, en Australie en 1990, lorsqu’il fut arrêté par les autorités après avoir fait une apparition sur la liste des américains les plus recherchés. Au même moment l’opération « Green Marchant » battait son plein, avec un intérêt particulier contre le magazine High Times lui-même. On raconte que l’éditeur en chef de High Times, Steven Hagar, fut assigné à comparaitre pour témoigner au procès de Neville, mais heureusement cela ne se réalisa jamais. Après avoir été incarcéré dans une prison de l’Ouest Australien, Neville s’est défendu avec succès contre son extradition aux USA avec pour base de défense sa double nationalité Hollandaise et Australienne. D’une façon assez intéressante, il est également supposé que Neville s’est échappé de prison et a disparu, pour finalement retourner en Hollande et rester dans la clandestinité avant de resurgir au 21e siècle en tant que breeder et consultant avec Mr Nice Seeds, aux cotés du légendaire trafiquant de hash Howard Marks, et de l’honorable Shantibaba. Avec probablement la meilleure association d’esprits cannabiques jamais rassemblés, Mr Nice Seeds propose surement à l’heure actuelle la meilleure sélection de génétiques cannabiques au monde. Avec beaucoup des lignées originales de The Seed Bank, et plusieurs autres lignées de descendance divine et royale couronnées récemment, comme la mondialement renommée White Widow (maintenant connue sous le nom Black Widow), ainsi que la Great White Shark ou Peace Maker (désormais appelée Shark Shock) et la Medicine Man (plus connue sous le nom de White Rhino).
 
Ce qui revient toujours dans l’histoire orale de la Northern Lights, c’est qu’elle tient ses origines de la région Nord Ouest de la cote Pacifique des USA, probablement dans la région de Seattle, dans l’Etat de Washington. Elle fit ensuite son chemin vers Neville Schoenmakers et sa The Seed Bank aux Pays Bas, où elle fut rapidement croisée avec plusieurs hybrides et vendue à travers le monde entier. A partir de là la réputation de cette variété se diffusa globalement, avec peu de question sur la validité de ces étapes de son histoire.
 
Les meilleurs choix proposés sur le marché aujourd’hui sont la variété Northern Lights de Sensi Seeds, et la variété Oasis (Northern Lights #2) de Dutch Passion.
Avec l’annonce de la lignée de Northern Lights #5 qui a refait surface dans le planning de Shantibaba chez Mr Nice Seeds et la sortie de la MNS Northern Lights #5 X Haze début 2009, l’espoir a été insufflé dans les cœurs de milliers de passionnés de la Northern Lights à travers le monde. Peu avant l’incarcération de Neville à Perth en Australie, il fut publié que, « après 8 générations de sélection nous sommes maintenant capables de reproduire notre Northern Lights #5 sous forme de graines. C’est une avancée que les cultivateurs d’intérieur et d’extérieur ont attendu depuis très longtemps. La session actuelle en extérieur sera dévouée à produire en masse des graines de Northern Lights #5 pour la saison 1991. En tant que breeder, je la considère comme étant ma meilleure réussite jusqu’à présent. Cherchez cette variété, car elle va changer le monde »
Ce sont ces variétés de Northern Lights qui furent commercialisées il y a si longtemps et qui sont devenues célèbres à travers le monde entier, littéralement, ce sont donc ces variétés dont Shantibaba a l’accès exclusif, avec la Northern Lights #5 étant toujours en possession de l’équipe Mr Nice Seeds et de futures sorties de Northern Lights prévues pour l’avenir.
 
C’est pourquoi mes amis, il y a un réel espoir dans le monde pour tous les passionnés de Northern Lights. Parmi les variétés de cannabis les plus utilisées dans les hybrides modernes actuels, il n’est pas étonnant que la Northern Lights reste l’une des variétés de cannabis les plus intrigantes des temps modernes.
 
 
 
5. Histoire de la White Widow
 
Source : Jesse sur le forum Mr Nice. L’article original en anglais dans le spoiler ci-dessous.
 
 
 
 
Latrodectus Mactans, une araignée aussi connue sous le nom de Veuve Noire du Sud, était la taxinomie originale utilisée pour décrire les trois variétés d’araignées communément appelées Veuves Noires avant le début des années 1970. Fait inconnu pour beaucoup, il existe trois espèces d’araignées dites Veuve Noire en Amérique du Nord. Avec Lactrodectus Mactans, il existe aussi Latrodectus Variolus (Veuve Noire du Nord), et Latrodectus Hesperus (Veuve Noire de l’Ouest), considérées comme étant les trois espèces d’araignées Veuves Noires nord-américaines, bien sur à ne pas confondre avec la fausse araignée Veuve Noire.
C’est également le cas de la célèbre variété de cannabis White Widow (“Veuve Blanche”), une souche de marijuana dont l’ascendance consiste en l’union d’un hybride d’Inde du Sud et d’une Sativa brésilienne. Son introduction sur le marché en 1994 marqua la fin d’une ère dans la sphère du breeding hollandais et le début d’une dynastie. Désormais appelée Black Widow, la White Widow originale changera pour toujours la face du breeding hollandais et s’inscrira fermement parmi les plus importantes souches de cannabis développées au 20e siècle.
 
La White Widow fut créée à l’origine par Shantibaba, le fondateur original, propriétaire et principal breeder de The Green House Seed Company (GHSC). La variété White Widow se catapulta immédiatement en position de rock star dès son introduction au public en 1994. Dans l’année qui suivit sa mise sur le marché, la White Widow prit la première place de la High Times Cannabis Cup de 1995 et une vague de copies de la White Widow arrivera sur le marché peu de temps après.
En 1996, les compagnies de graines Nirvana et Dutch Passion ont acheté un unique paquet de graines de White Widow à Shantibaba lui-même chez Green House, et dans l’année qui suivit, ils ont commercialisé leurs propres versions de la White Widow.
 
Cela ne fut pas long avant qu’il soit difficile de trouver en Hollande des graines de nouvelles variétés de cannabis qui ne soient pas des hybrides de la White Widow originale sortie en 1994, car celle ci a littéralement envahit la scène hollandaise du breeding du cannabis qui était à la traine avant la sortie de la White Widow.
Depuis des années en Hollande des variétés telles que la Northern Lights, la Skunk, l’Afghani et la Haze étaient la base du breeding hollandais. Avec l’introduction de la White Widow vint une vigueur renouvelée pour le breeding haut standard de variétés de cannabis aux qualités commerciales et médicinales.
Et ce, avec succès mes amis, ces breeders ont fait preuve de cupidité et de mépris envers leur prochain. Une vague de variétés White Widow fut disponible pour le public à la fin des années 1990, toutes étaient soit des hybrides d’une White Widow sélectionnée à partir d’un pack de graines commercial de White Widow F1 de GHSC, soit des rétrocroisements sur la White Widow originale, soit dans certains cas des lignes complètement falsifiées. N’ayant aucune vraie relation avec la White Widow originale que ce soit par hybridation ou rétrocroisement. Imposteurs !
 
Pour ajouter des complications à l’histoire de la White Widow, des personnages sans scrupules tel que Ingemar, un ancien employé de la Green House Seed Company, auto- proclamé breeder, des personnages donc apparurent clamant être les véritables breeders de la White Widow, en proposant leur propre version de cette souche de cannabis maintenant légendaire.
Et si ce tourbillon de désinformation n’était pas suffisant, en plus d’Ingemar, un autre gars qui s’appelle lui-même « Ecotronics » se proclama comme étant le véritable breeder de la White Widow et ressassait que tout le monde se faisait de l’argent avec sa lignée.
De même que rien n’est jamais aussi noir ou blanc que cela peut paraitre de l’extérieur, c’est ce genre de succès et en fait, de confusion, qui mena au changement ultime du nom original de White Widow, au maintenant proverbial Black Widow.
 
Pour ceux d’entre vous qui seraient en possession de génétiques apparentées à la White Widow d’Ingemar mais qui pourraient trouver cet article décevant, je vais essayer de m'expliquer.
A une époque dans le passé, l’homme connu sous le nom d’Ingemar travaillait pour la GHSC. S’il se trouve que vous croyez la version d’Ingemar sur l’ascendance de la White Widow, vous aurez l’impression de parler de lignées de White Widow clairement différentes de la White Widow de Mr Nice Seeds, aka la Black Widow. D’après Ingemar, qui porte maintenant fièrement le titre de « Père de la White Widow », l’ascendance de cette lignée White Widow est un secret, elle fut en fait créée à partir de deux graines trouvées dans du hash fait à la main, qui ont été par la suite cultivées et croisées en IBL durant au moins 6 ans. Ingemar déclare avoir eu accès à cette époque à des hectares de terre qu’il a utilisés pour sélectionner les meilleures plantes parmi plusieurs milliers d’individus.
Encore une fois, les critères exacts utilisés par Ingemar pour sélectionner les meilleures plantes sont gardés secrets, mais il dit avoir pris en compte les retours de nombreux utilisateurs médicaux durant les années qui ont joué un rôle dans la sélection de cette lignée particulière de White Widow. D’après Ingemar, la Green House Seed Company utilise aujourd’hui ses lignées de White Widow avec la permission d’utiliser le nom White Widow donnée exclusivement à Arjan.
Ironique coup du sort, la Green House Seed Company prend tout le mérite du breeding et du succès de la White Widow, sans mentionner ni Ingemar ni le véritable breeder la White Widow, Shantibaba, qui est bien sur à l’heure actuelle l’unique personne à avoir accès aux lignées de mères et de pères originales qui ont donné naissance à cette maintenant mythique variété de cannabis.
 
Comme mentionné plus tôt, le pedigree de la Black Widow de Mr Nice est le résultat de l’union entre un hybride indica du Sud de l’Inde et une Sativa brésilienne (Manga Rosa). L’hybride d’Inde du Sud fut trouvé à Kovalum Beach, mais il était en fait cultivé dans les terrains montagneux environnant du
Kerala. Shantibaba a déclaré dans le passé que les qualités particulières de cet hybride d’Inde du Sud étaient suffisantes pour qu’il arrange un « safari » sur sa moto Enfield dans les montagnes de Kerala pour le trouver. Au bout de quelques jours, Shantibaba se retrouva « assis dans un café à boire du thé en fumant un joint », lorsqu’un homme d’âge mûr et au regard terne s’approcha de lui et l’aida à finir son joint. Après être devenu sévèrement stone et avoir fini leurs thés, Shantibaba raccompagna l’homme à sa ferme et découvrit alors qu’il était le cultivateur de la variété qui l’avait mené à explorer les montagnes. Après plusieurs jours à gouter de nombreux échantillons de marijuana, des plantes ayant été cultivées, sélectionnées et croisées entre elles durant des années en se basant sur le critère de production de résine, une sélection fut faite de ce qui sera connu comme étant la moitié du pedigree légendaire de la Black Widow. L’homme qui avait aidé Shantibaba à finir son joint et qui lui avait en fin de compte fournit les graines de ce qui sera connu plut tard comme l’Hybride d’Inde du Sud, lui raconta que ces graines avaient toujours été cultivées dans son village, mais que des variations existaient parmi les lignées selon le village visité pour les récupérer. On dit que ces plantes finissaient de fleurir plutôt rapidement, mais avec une esthétique d’apparence très sativesque.
 
Aux cotés de la Black Widow, plusieurs hybrides de cette dame mortelle ont été acclamés en leurs propres noms, notamment la White Rhino (maintenant connue sous le nom Médicine Man) et la Great White Shark (aussi connue sous les noms Peacemaker et Shark Shock). Ces deux variétés ont remporté une multitude de récompenses et de coupes. Le pedigree de la Medicine Man est un croisement Black Widow X Afghani et celui de la Shark Shock est Black Widow X Skunk #1. Ce sont ces lignées championnes originales qui ont bâti les réputations qui les précèdent. Ces deux lignées trouvent leurs ascendances ultimes dans la White Widow originale créée par Shantibaba à la GHSC. Il travaille désormais chez Mr Nice Seeds (MNS) aux cotés du légendaire contrebandier de hash Howard Marks et du véritable « Roi du Cannabis », Neville Schoenmaker.
 
Il doit être signalé que de nombreux hybrides de White Widow sont disponibles au public chez Mr Nice Seeds, mais toutes les variétés avec « Widow » dans leur description proviennent soit d’un cultivar mâle ou femelle sélectionné, toujours de la même première génération qui avait subit des tests approfondis. Les hybrides tels que la Medicine Man, La Niña (Original Haze X Black Widow), la G13xWidow (G13/Skunk #1 X Black Widow) et la Shark Shock sont toutes les variétés proposées par MNS qui ont le père Black Widow pour base d’assemblage. La formule exacte de ce mâle tient du mystère pour tous à part quelques privilégiés, cependant un travail de breeding considérable a été fait sur la lignée originale de White Widow (Black Widow), et ce mâle contient à la fois de l’hybride indica/sativa d’Inde du Sud et de la Sativa brésilienne.
D’une façon très générale, avec un paquet de graines de Black Widow on peut s’attendre à ce que les femelles produisent environ 350 à 400g par mètre carré. Bien sur cela dépend du phénotype, mais un cultivateur expérimenté pourra probablement faire mieux avec un peu de temps passé à travailler sur cette lignée. En extérieur, attendez-vous à ce que les plantes finissent leur floraison vers la Mi Octobre. Entre les trois hybrides principaux, Black Widow, Medicine Man et Shark Shock, la Medicine Man est présentée comme étant la variété la plus rapide, se terminant entre Mi Septembre et Octobre, la Shark Shock devrait se terminer autour de début Octobre, à quelques jours près bien sur. Parmi tous les hybrides, Shantibaba décrit la Shark Shock comme étant la meilleure réussite du breeding des années 90. On ne peut pas se tromper avec un hybride des sélections Widow ; néanmoins la Black Widow est clairement parfaite pour le breeder amateur. Si certains se retrouvent à Amsterdam avec un peu de temps à consacrer aux essais de chacune des variétés, d’après Shantibaba le coffeeshop Katsu sur Sarphatti Park, ainsi qu’un gentleman connu en tant que Mr Haze (le fournisseur officiel de MNS pour de nombreux coffeeshops hollandais), et quelques autres proposent sur leur carte la Black Widow de Mr Nice Seeds.
 
Voilà, tout a été dit, au final Mr Nice Seeds détient toujours les lignées parentales originales qui ont produit les variétés White qui ont gagné toute leur réputation du milieu à la fin des années 90. Les récompenses et les coupes sont certifiées, et existent en tant que preuves irréfutables des véritables origines de la lignée White Widow. Ces variétés des lignées White ne sont pas vraiment rares, mais sont d’une qualité rarement atteinte de façon régulière qui a conquis le cœur et l’esprit de millions de passionnés de cannabis à travers le monde.
Malheureusement, il est trop facile d’être mené dans une mauvaise direction quand on est à la quête de la véritable White Widow. Maintenant le tableau devrait vous apparaître beaucoup plus clairement.
Pourtant, la recherche vient juste de commencer. La sélection est la clé du succès avec n’importe quelle variété, mais avec de l’attention vous aussi pourrez trouver une plante mère qui produira de l’herbe presque trop toxique pour être consommée régulièrement. Ecoutez ma mise en garde : c’est l’une des plus puissantes variétés de cannabis connue de l’humanité. Maniez là avec précaution, car ces lignées sont connues pour pousser même le fumeur le plus expérimenté à demander grâce.
 
6. Histoire de la Blueberry
 
Source : Seedman – Les origines de la Blueberry
 
La variété Blueberry est sans aucun doute un des hybrides de cannabis parmi les plus colorés et les plus raffinés actuellement, disponible sous forme de graines. L'histoire de la variété nous ramène à la Côte Ouest des Etats-Unis, aux alentours des années 70. A cette période, le cultivateur DJ Short travaillait sur une multitude de variétés originales de Sativa exotiques, provenant de Colombie, du Panama, du Mexique, de Thaïlande,... A l'époque, il cultivait jusqu'à 100 plantes différentes à la fois, d'intérieur comme d'extérieur, constamment attentif aux particularités intéressantes de chacune. Inutile de préciser qu'il en a testé un grand nombre avant de trouver ce qu'il cherchait. Selon ses propres termes, une plante cultivée sur cent seulement comportait les caractéristiques qu'il souhaitait. Ensuite, il était confronté à une autre difficulté, celle de travailler avec des plantes naturellement sujettes à l'hermaphrodisme, car la plupart des Sativa pures le sont à un certain degré. Ses efforts ont finalement porté leurs fruits, donnant naissance à une des variétés les plus appréciées au monde aujourd'hui.
 
Ses recherches intensives l'ont conduit à découvrir deux Sativa très spéciales. Selon le maître cultivateur lui-même, la première plante, la “Juicy Fruit”, une femelle originaire de la chaîne de montagnes Highland Thai, était une championne toute catégorie extrêmement puissante. Elle possédait un punch tropical très sucré et un high intense qui durait de longues heures. La deuxième plante était une Purple Thai provenant d'Ohio, dans l'Oregon. Cette plante résultait d'un croisement entre une Highland Oaxaca Gold exceptionnelle et une Chocolate Thai, elle aussi particulière. L'hybride était d'une couleur très sombre et révélait son pourpre royal profond dès la plus petite exposition au froid. Sa production était aussi savoureuse que puissante, à l'instar de celle de la femelle Juicy Fruit. Bien que les deux plantes aient été égales en puissance, la Purple Thai est devenue la favorite de DJ Short. Elle était plus agréable émotionnellement que la Juicy Fruit Thai, car cette dernière était si puissante qu'à fortes doses elle pouvait provoquer une sensation de terreur chez le fumeur. Ces deux "Thaï Sticks" Sativa à l'ancienne ont constitué le pedigree femelle de toutes les variétés de DJ Short.
 
 
 

Le mâle utilisé par DJ Short était un Indica afghan que des cultivateurs californiens lui avaient fait découvrir en 1979. Alors que la plante Indica était une sorte de nouveauté à cette époque où les Sativa dominaient les chambres de culture, DJ Short a vite été certain que cette plante allait y garder une place. Les cultivateurs pouvaient faire pousser plus d'herbe et elle était mature plus vite qu'auparavant, en combinant les gènes Indica avec les Sativa de la vieille école. D'une certaine façon, cette innovation a également signifié la fin de l'ère de domination des Sativa, conduisant à la disparition de nombreuses lignées Sativa pures. Celles-ci ont été soit hybridées, soit tout à fait perdues. Les plantes Indica étaient très semblables entre elles, petites et symétriques, avec d'épaisses tiges velues et de grandes feuilles. Elles étaient d'un vert sombre avec des nœuds compacts, serrés et des grappes de fleurs très denses diffusant un arôme de terre skunky. La nouveauté a vite passé de mode car, si les plantes Indica étaient naturellement puissantes, il leur manquait la sophistication et la complexité des Sativa pures. L'Indica a cependant contribué à la diversité génétique des plantes de cannabis modernes et a donné aux cultivateurs un meilleur contrôle sur leurs plantations.
 
 

Possédant de tels spécimens à son répertoire, DJ Short a appliqué ses connaissances de la culture et a créé de nouvelles lignées florales à l'aide de ses trois découvertes. Il a assez rapidement établi ses deux variétés les plus connues, la Blueberry et la Flo. Il avait obtenu la Flo dans les premières lignées tirées du croisement de la Purple Thai d'Oregon et du mâle Indica. En poursuivant le travail avec son matériau de base, Dj Short a créé la Blueberry en croisant les premières lignées avec les hybrides Juicy Fruit/afghan. Ainsi, les deux mères Sativa sont présentes dans la Blueberry tandis qu'il n'y a que la Purple Thai dans la Flo. DJ Short a lui-même expliqué que certaines caractéristiques étaient plus facilement accessibles à travers la Purple Thai, alors que d'autres ne pouvaient être obtenues que par des croisements complémentaires avec l'hybride de la Juicy Fruit. Il a cultivé la Blueberry Originale en permettant aux gènes Indica de s'exprimer, mais il a aussi utilisé une plante à dominante plus Sativa, une combinaison améliorée plus tard, pour obtenir ce que nous connaissons aujourd'hui comme la Blueberry Sativa.
 
 

Durant les années '80 et au début des années '90, DJ Short a continué à perfectionner ses variétés déjà extrêmement raffinées. Vers 1993, il a voyagé en Europe pour travailler avec la Compagnie Sagarmatha Seed. En 1995, il a livré un stock de graines à Sagarmatha, à des fins de vente et aussi de culture. Il était peu impliqué dans le processus de sélection, mais il était sous contrat avec cette compagnie pour produire la Blueberry, la Flo et la Blue Velvet, une cousine de la Blueberry qui exprimait de façon équivalente ses deux parents, Indica et Sativa. La Blue Velvet n'est plus disponible aujourd'hui, mais Sagarmatha vend toujours des variétés de DJ Short sous les noms de Blueberry Bud et Flow, de même que certains hybrides plus récents. La relation de DJ Short avec Sagarmatha a été brève et il a poursuivi son chemin en travaillant pour Dutch Passion, une autre compagnie.
 
Il a ainsi fourni des graines à Dutch Passion, mais pour une raison quelconque, il a de nouveau été tenu à l'écart du processus de sélection. En plus de ses anciennes variétés établies, il en a également créé plusieurs nouvelles, dont la Blue Heaven, la Blue Moonshine et la Purple Passion. Actuellement épuisée, la Blue Heaven était une variété violette très stable avec des qualités médicinales remarquables. La Purple Passion était un hybride Indica/Sativa qui affichait une belle couleur bleue aux nuances violettes, avec des têtes variant du bleu lavande à l'aubergine durant la floraison. Les magnifiques couleurs de toutes les créations de DJ Short sont devenues sa marque de fabrique, nous rappelant aussi l'origine exotique des toutes ses variétés. Actuellement, Dutch Passion propose toujours certaines des meilleures créations de DJ Short, telles que la Blueberry, l'Original Flo et la Blue Moonshine, qui est une plante merveilleusement puissante et résineuse, une cousine principalement Indica de la Blueberry.
 
 

Au cours de la période où DJ Short travaillait avec Dutch Passion, il rencontra un cultivateur suisse du nom de Steve, qui était également le propriétaire de la banque de graines Spice of Life. Durant les années suivantes, de 1999 à 2001, DJ Short commença à collaborer avec Breeder Steve, sélectionnant les plantes à partir d'une large réserve génétique pour créer de nouvelles variétés, telles que la Moonshine Rocket Fuel, la Rosebud et la Blue Satellite. La Moonshine Rocket Fuel était un hybride très puissant, rassemblant le meilleur de la Blue Moonshine et de la Blue Velvet. Tout à fait différente, la Rosebud était une plante vraiment exceptionnelle, principalement cultivée pour sa fabuleuse valeur esthétique, mais également pour son incroyable parfum de fleur. Les têtes de ce phénotype unique de la Flo produisaient réellement une forme de rose avec leurs feuilles qui passaient du rouge brillant au jaune. Il y avait fort peu de boutons récoltables sur cette plante, de sorte qu'elle ne devint jamais un succès commercial, même si elle était extrêmement exotique et d'une beauté à couper le souffle. La Flodica était tout aussi exotique, une expression rare et pure Indica de la Flo, trouvée par hasard dans la lignée florale primitive. Aussi fascinantes que ces plantes aient pu être, la variété la plus connue de ces deux maîtres cultivateurs aux mains habiles était et reste la Blue Satellite.
 
C'est ici que la Blueberry Sativa entre en jeu. Elle a été développée entre le début et la fin des années '80 et était cultivée pure par DJ Short, jusqu'à ce qu'il partage quelques graines avec Breeder Steve, de la banque de graines Spice of Life. Ils sélectionnèrent de nombreux pères et mères dans le but de les cultiver et les utilisèrent finalement pour créer les variétés de Blue Satellite, en combinant le mâle Shishkeberry de Breeder Steve et la mère Blueberry Sativa dans la première version de la plante, puis l'Indica Sweet Tooth dans les versions finales. Breeder Steve a également croisé des plantes de Blueberry que DJ Short lui avait données avec certaines de ses propres variétés, y compris ses fameuses Sweet Pink Grapefruit et Sweet Skunk. Il a créé de nombreuses nouvelles variétés qu'il propose toujours actuellement sous forme de graines. Tous les projets communs à ces deux cultivateurs ont donné des plantes merveilleuses qui témoignent de leur savoir-faire.
 
 

Plus récemment, DJ Short a travaillé avec d'autres cultivateurs très qualifiés comme Red, de Legend Seeds, et Chimera. Ils ont combiné différentes lignées de la Blueberry à des variétés déjà bien établies. Beaucoup de ces plantes ont le même père Blueberry Sativa, connu sous le nom de B130. Le mâle B130 était un père exceptionnel, un Purple Thai à dominante Sativa très typé qui a fini par disparaître, faisant de certaines des créations de DJ Short et de Red des éditions limitées. Beaucoup d'entre elles combinent des génétiques de la Blueberry extrêmement épurées, ces variétés allant de la Neville’s Haze à la Sweet Skunk, en passant par la Cali-O Orange Bud originale, vieille de 20 ans. Tous ces hybrides méritent plus qu'un simple regard.
 
Les créations communes de Spice of Life, Legend Seeds et Chimera sont bien trop nombreuses pour être citées ici, mais certaines de leurs nouvelles variétés réclament une attention spéciale, comme la Legends Ultimate Indica, la True Blueberry de DJ Short et la F-13. La True Blueberry est une version retravaillée à partir des gènes de la Blueberry ancienne tandis que la F-13 est un summum de l'expression de la Blueberry Sativa et de la Flo. En d'autres mots, elle est le Saint Graal de toutes les créations de DJ Short et aussi, à titre personnel, sa favorite. Choisir entre l'Original et la True Blueberry peut être difficile, d'autant que selon le maître lui-même, toutes deux sont de même puissance et également sujettes à des variations de couleurs. La True Blueberry est considérée comme l'hybride majeur de l'expression de la Blueberry, sélectionnée pour sa qualité supérieure à partir d'une vaste réserve de gènes. Si l'Original Blueberry est principalement Indica, ce nouvel hybride contient le meilleur des deux mondes et est à la fois Indica et Sativa dans son expression. Bien qu'elle soit apparentée, la True Blueberry a été sélectionnée dans un stock génétique différent de celui de l'Original Blueberry classique et est légèrement plus productive. L'Original Blueberry peut être appelée "Indica étendue", parce qu'elle a tendance à étendre ses nœuds, mais ses têtes sont très compactes, avec une structure de calices floraux plus grands. Quant à la True Blueberry, sa floraison tient plus de la Sativa, sur une plante d'allure Indica. L'arôme de l'Original Blueberry évoque le bonbon sucré, avec une odeur de fruit, tandis que la True Blueberry a un goût plus subtil avec des nuances d'anis. Quoi qu'il en soit, les deux plantes sont toutes deux exceptionnelles tant par le goût que par le parfum, grâce aux gènes exotiques utilisés pour les créer. Le high de la "True Blue" est aussi légèrement plus racé et cérébral que l'effet de stone physique et narcotique - mais pas de type massue - de la version originale. Il y a évidemment toute une gamme de plantes qui se situent entre ces deux variétés, pourtant une chose est certaine, toutes pourront avoir une longue vie de stockage et bonifieront avec le temps, comme les vins fins. La première version de la True Blueberry est aussi une fille du mâle B130 maintenant disparu et peut de ce fait être considérée comme une édition limitée de cette fameuse plante.
 
 

Certaines des créations les plus récentes de DJ Short sont la Grape Krush, la Vanilluna (Vanilla Moon) et la Cocoa Kush. Cette dernière a la structure de la Kush ainsi que d'autres particularités connues de ses amateurs. La Vanilluna et la Cocoa Kush ont la même mère Blueberry Sativa que la Blue Satellite et leur père est l'Original Blueberry "Indica étendue". La différence entre elles est que la Vanilluna ressemble à la Blue Heaven, tandis que la Cocoa Kush révèle des caractéristiques de la Chocolate Thai, de la lignée florale initiale.
 
 

Comme vous l'avez probablement compris à présent, tout le travail effectué par DJ Short sur la lignée florale primitive, ainsi que sur les variétés Blueberry et Flo, couvre plusieurs décennies et indique une remarquable expertise en matière de culture sélective. Garder la trace des lignages de chacune de ces variétés devient rapidement difficile, voire impossible, puisque la composition de la parenté et des génétiques de certaines variétés ont changé au cours des années. Il est cependant évident que toutes les variétés sont de grande qualité et, d'une façon ou d'une autre, étroitement liées les unes aux autres. Certaines plantes sont sœurs tandis que d'autres sont de lointaines cousines. Le mieux est peut-être de toutes les considérer comme des représentantes de leur lignée parentale initiale. Certaines penchent vers la Purple Thai tandis que d'autres ressemblent davantage à la Juicy Fruit Thai ou que d'autres encore expriment leur héritage Indica, parfois sous une forme pure, parfois influencée par les Sativa. Etant donné que différents phénotypes peuvent être découverts dans chaque variété, il faudrait le temps d'une vie pour cultiver toutes les plantes qui dorment dans les graines magiques créées par DJ Short et les personnes qui ont travaillé avec lui. Longue de 40 ans, son expérience de la culture parle d'elle-même.
 
Si vous voulez pousser plus loin vos connaissances de la Blueberry, le topic des fous de Blueberry sur ICmag est ici, avec notamment ce post digne des plus grands enquêteurs.
 
 
 
 
7. Histoire du G13
 
Source : Jesse sur le forum Mr Nice. L’article original en anglais dans le spoiler ci-dessous. Traduction par dawi.
 
 
 
 
Qu’est-ce que le yéti et la marijuana peuvent bien avoir en commun? Chaque année il y a des centaines de personnes rapportant avoir vu l’horrible yéti aux USA. De l’Alaska à la Floride, de la Californie du Nord à l’Ohio. C’est à peu près la même chose avec l’impalpable et tout aussi légendaire G13. Variété censément libérée d’un centre de recherche gouvernemental de l’Université du Mississipi par un assistant inconnu, les nouvelles de la « libération » des clones du jardin de l’Oncle Sam se répandirent rapidement dans le milieu de culture underground. Selon la légende, les clones se seraient également rapidement répandus dans le milieu avant d’atteindre finalement les Pays-Bas, où son destin sera définitivement scellé en tant que variété des plus recherchées et des plus légendaires de tous les temps. The Seed Bank fut la première compagnie hollandaise de graines livrant tout autour du globe sous la direction d’un australien charismatique, Neville Schoenmaker, qui utilisa le seul cut femelle disponible et en fit une variété dont l’histoire deviendrait au final un véritable mythe.
 
Sujet de débat pendant des années, et jusqu’à ce jour un sujet de discorde entre les cultivateurs concernés par son origine véritable, le G13 est devenue une des quelques variétés de cannabis passant dans le domaine commun et dans le folklore sociétal, notamment dans le film « American Beauty » avec Kevin Spacey, où son prix dans la rue peut atteindre les 2000 dollars. Un prix que l’acteur Wes Bentley justifie : « Ce matos est le top du top. Ca s’appelle G13. Il a été génétiquement fabriqué par le gouvernement US. C’est extrêmement puissant, mais avec une montée très moelleuse. Aucune paranoïa. » Un prix complètement outrageant pour une si petite quantité de cannabis, peu importe la qualité. Néanmoins cela illustre le type de réputation que cette variété s’est taillée depuis sa commercialisation par Neville au milieu des années 80. Cette variété n’aurait jamais été la succes story qu’elle fut sans les hybrides ultérieurs du clone femelle dit G13, hybrides qui furent proposés via les catalogues magasin aux growers du monde entier.
 
Ce sont ces hybrides proposés par Neville et acquis par – littéralement – des milliers de cultivateurs ayant accès aux catalogues de The Seed Bank qui vont fixer l’héritage et la légende du G13, une variété de cannabis dite parmi les plus fortes jamais vues. Pour honorer la puissance absolue du cut, comme il n’y avait qu’un clone femelle sans contrepartie male pour breeder un pur G13, des hybridations avec d’autres variétés furent nécessaires afin de transmettre les attributs incroyables du G13. Il n’existe plus de G13 dans sa forme originelle, le plant mère est mort depuis longtemps désormais, alors qu’il était entre les mains des successeurs de The Seed Bank, Sensi Seeds. Ainsi, dans la recherche du G13, on se rend rapidement compte en faisant quelques recherches que les seules variétés sur le marché qui ont hérité de l’excellent G13 et qui peuvent être absolument authentifiées sont les hybrides originaux proposés par Neville à la The Seed Bank en Hollande il y a environ 20 ans.
Parmi ces hybrides on trouve la G13xSkunk#1, G13xNorthern Lights, G13xHaze, G13xHashplant, G13xOrtega, G13 x White Widow et G13 (skunk) x White Widow ainsi qu’une bonne quantité d’hybrides obscurs qui ne furent jamais proposés sur le marché ou alors sans marketing à la différence des variétés précitées. Ces variétés sont bien sur toutes des hybridations contrôlées et légitimes qui peuvent être sans aucun doute possible reliées au cut original. C’est alors que ca peut se compliquer et être confus et frustrant pour le consommateur moyen, car savoir où se procurer ces hybrides légitimes peut être un cauchemar. La plupart des consommateurs veulent avoir la meilleure qualité pour leur argent durement gagné, et généralement une réplique ou un pauvre croisement de G13 ne conviendra pas. Et quand on voit le nombre incroyable de breeders qui proposent des variétés apparemment apparentées au G13, vous risquez de vous heurter à un mur alors que vous essayer d’estimer quelle(s) variété(s) acheter. Et c’est une sage décision de vouloir la vérité mes amis, car tous les hybrides de G13 ne sont pas égaux et certains sont même clairement des fraudes.
 
Quand je me suis initialement intéressé au mythe G13, le point naturel pour trouver quelques sources où obtenir les génétiques fut de rechercher où les génétiques originales allèrent et où elles peuvent être trouvées aujourd’hui. Sur mon chemin, j’ai croisé quelques génétiques privées dites G13 mais sans qu’aucune preuve crédible n’existe ou ne soit proposée pour authentifier leurs affirmations et l’origine de leurs « G13 ». Le plus notable de ces cuts est le cut Airborne G13 qui ressemble beaucoup aux photographies du cross G13 x Northern Lights, ce qui bien sur n’est en aucun cas une once de preuve pour dire avec certitude qu’il s’agit d’un des hybrides originaux de Neville proposés dans les années 80. Mais c’est un peu tout ce qui nous reste, comme pour les variétés sur le marché aujourd’hui. La seule preuve réelle étant la parole du breeder ou l’existence d’une photographie pour étayer leurs affirmations.
D’autres cuts privés supposément à base de G13 existent, comme le So Cal G13, le LG13 (Lousiana) et le PG13 (Pacific). Il est intéressant de constater que la personne connue sous le nom de Pacific ne possède pas moins de trois versions du G13, mais aucune qui soit liée au cut G13 original et dont certaines ont été obtenues à partir de stocks de marijuana confisquée par le gouvernement (DEA) à des cultivateurs privés et à des utilisateurs médicaux. Donc le pedigree de certaines de ces variétés de Pacific G13 peut être n’importe quoi depuis la Durban Poison jusqu'à l’Hindu Kush, et tout le reste entre les deux. Il y a des douzaines de variétés dites G13 ou dérivées du G13, mais aucune qui ne puisse apporter aucune sorte de validation ou de support pour étayer ces assertions. Au final, toute variété G13 authentifiée doit pouvoir être reliée à Neville et ses hybrides proposés il y a 20 ans par The Seed Bank, car c’est là que tout a commencé, mes amis.
 
Alors, où peut-on acheter des hybrides légitimes de G13 aujourd’hui ? Il y a de nombreux breeders légitimes qui proposent quelque chose que l’on peut relier au cut original de G13. Le plus notable étant Mr Nice Seedbank, qui est représentée par le contrebandier de hash Howard Marks et régie par le breeder légendaire Shanti Baba et Neville Schoenmaker lui-même (propriétaire précédent de the Seed Bank). Donc ce n’est pas bien compliqué si vous voulez obtenir quelques lignes authentiques remontant au cut original de G13, il suffit de commencer là où la légende a commencé, c'est-à-dire avec Neville à la Mr Nice Seedbank. Mr Nice Seeds (MNS) offre actuellement un IBL sur trois générations de G13xSkunk où le critère de chaque backcross était la dominance G13. A partir de là, le mâle skunk a été utilisé pour créer une variété G13(Skunk#1) x Skunk#1 facilement disponible au public ainsi qu’une G13 (Skunk) x Black Widow (White Widow) qui semble être une variété extrêmement prometteuse.
D’autres compagnies offrent des variétés légitimement reliées au cut authentique, par exemple Sensi Seeds, avec un hybride G13 x Hashplant surprenamment nommé à partir du sus-cité Howard Marks. Connue sous le nom de Mr. Nice, la G13 x Hashplant de Sensi Seeds est un hybride légitime de G13 qui peut être affilié au cut original car Ben Dronkers, le propriétaire de Sensi Seeds, acquit ses stocks directement de Neville. Comme Sensi Seeds, Soma Seeds propose une G13 x Haze. Un hybride male G13 x Haze à dominante Haze se trouvait dans un lot de graines apparemment donné à Soma par le célèbre auteur Ed Rosenthal, qui avait eu les graines originales directement de Neville. Soma a ensuite utilisé ce male à dominance Haze, mais également lié au G13 original, pour hybrider de nombreuses autres variétés de son catalogue et ainsi établir l’authenticité de son stock G13, peu importe la distance avec l’original.
 
Comme pour toutes les bonnes histoires de marijuana de cet acabit, il existe plusieurs versions de l’histoire originale. Certaines font d’excellentes histoires de feu de camp, mais aucune ne semble avoir de fondation solide autre que l’attrait populaire. C’est le cas de Sandy Wienstien, qui semble être le membre fondateur de Sacred Seeds ( fait qui est un point de discorde avec Sam the Skunkman). Sandy a à son crédit le breeding de l’Early Girl et on dit qu’il a découvert le G13 en même temps que le clone de Durban Poison Bay Area. L’histoire raconte que le groupe en charge du breeding de la Skunk#1 perdit certaines de leurs variétés afghanes à cause de problèmes de pourriture grise, et à cette époque des seventies les génétiques cannabiques afghanes n’étaient pas aussi répandues qu’elles le sont aujourd’hui. Par chance, Mr Wienstien aurait eu un ami dans la région d’Alabama (Mississipi) étudiant en première année de botanique. Cette étudiant aurait eu la chance de travailler avec le Dr. Carlton Turner à l’Université du Mississipi et envoya quelques variétés afghanes prometteuses depuis l’Université à Mr. Wienstien. Parmi ces variétés Afghanica était le célèbre G13.
 
Un autre courant de l’histoire, peut-être même étrangement lié au précédent, raconte l’histoire de Michael Hallman, un personnage qui aurait collecté une très grande quantité de variétés cannabiques de qualité dans les sixties et les seventies. L’histoire raconte que le FBI et la CIA firent des expériences d’hybridations avec la collection de génétiques de marijuana de Mr Hallman et qu’ils développèrent une des variétés de marijuana les plus puissantes de tous les temps. Avec un pourcentage de THC annoncé au-dessus de 28%, cette variété aurait plus que doublé la puissance des variétés conventionnelles de marijuana de l’époque. C’est ce clone, prétendument développé par le gouvernement, qui fut libéré de la serre numéro 13 il y a bien longtemps et qui est responsable aujourd’hui de la légende urbaine désormais connue sous le nom G13 (serre se dit green house, Green house 13 -> G13, NdT). Cette partie de l’histoire est des plus récentes et à mon sens est un bon exemple de l’évolution et de l’expansion continue des légendes urbaines au fil des années.
Ce que nous savons, c’est que le gouvernement cultivait de la marijuana dans ses installations de recherche pas plus tard que dans les années 70. Selon Zimmer et Morgan, le Potency Monitoring Project (PMP), le projet de suivi de la puissance, mené à l’Université du Mississipi en 1973 montra que l’échantillon moyen de cannabis testé avait une puissance de 1.62% THC avec de nombreuses variétés au-dessus de 4% THC. Le plus haut échantillon étant à 9.5% THC. Deux ans plus tard, une étude réalisée par PharmChem semble avoir enregistré une variété à 14% THC. Donc l’hypothèse qu’il y ait eu des variétés de cannabis à l’Université du Mississipi semble très plausible, bien que la présence du G13 parmi elles n’est pas clair. A l’époque du PMP, le Dr. Carlton Turner était en charge du programme et aujourd’hui l’Université du Mississipi continue ses recherches sur le cannabis sous la direction du Dr. Mahmoud El Sohly.
 
Au final ce qui est important pour vous en tant que cultivateurs et consommateurs est de savoir où trouver les hybrides de G13 les plus légitimes si vous êtes intéressés par cette variété. Il y a une longue liste de compagnies qui proposent quelque chose nommé G13, mais le meilleur pari est de suivre les compagnies qui peuvent légitimement revendiquer avoir un lien historique avec la variété. Parmi ces compagnies. Mr. Nice Seeds semble être vraiment votre meilleure option pour obtenir un hybride vraiment lié au cut original. Avec le cut original proposé par Neville à The Seed Bank et le fait que Neville peut être vu aujourd’hui travaillant avec Shantibaba à mr Nice Seeds, c’est un pari sur que ce que vous recevrez est un hybride légitime de cette variété mythique et légendaire. La G13 (skunk) x Skunk#1 et la G13 x Widow chez Mr Nice Seeds ont toutes deux gagné le respect des nombreux cultivateurs autour du monde et qui sait ? Peut-être êtes-vous le prochain ?
 
8. Histoire de la NYCD (par Soma)
 
Le texte – assez lacunaire – suivant est extrait du livre de Soma et traduit par J@h_Hemp.
 
En 1997, un ami m’a fait un cadeau en me ramenant quelques graines. Il a dit qu'elles venaient de la meilleure des mauvaises herbes jamais fumées. Il avait obtenu l'herbe dans la ville de New York et a dit qu'elle était appelée Sour Diesel.
 
J'ai fait germer les graines et elles étaient toutes des femelles. J'ai sélectionné des plantes-mères et j’ai fait fleurir leurs clones, j'en ai trouvé certaines que j'ai adorées et je pense que d’autres était faibles et fades. J'ai gardé les meilleures et je les ai croisées avec mes males Afghani-Hawaiian.
 
J'ai pris l'échantillonnage de graines germées pour sélectionner les mères. Une fois que j'avais trouvé les bonnes femelles et les bons mâles qui avaient les meilleures caractéristiques génétiques, j'ai croisé leurs graines à nouveau. Une fois la souche stabilisée, la New York City Diesel était née. Depuis 1999, elle a remporté plusieurs prix dans tous les concours de cannabis auxquels elle a participé.
 
La NYC Diesel est un mélange de Sativa Mexicaine et d'Afghane. Elle a un goût de pamplemousse rouge mûr. Tous ceux qui la fument l'aiment, je pensais plutôt à l'origine que ce serait un grand mâle. J'ai planté plusieurs graines de Diesel et j'ai obtenu trois mâles, chacun montrant quelques différences en culture. J'avais lu qu'il était possible de parvenir à une plus grande profondeur génétique de l'élevage en utilisant plusieurs plantes males du même pool génétique.
 
Avec cette nouvelle information, j'ai effectué un petit test génétique. J'ai mis quinze variétés de plantes femelles dans ma chambre de culture pour les croiser avec deux des mâles de la NYC Diesel. L'un des mâles avait les nœuds plus rapprochés et des feuilles plus larges, les autres avaient plus d'espace entre les nœuds et des feuilles minces. Je mets ces deux derniers dans ma chambre de culture avec les femelles, le pollen a volé, les deux mâles ont pollinisé toutes les plantes. J'ai aimé les résultats. Avec tous ces croisements de NYC Diesel, j'ai eu une plus grande variété pour faire mon choix.
 
Au moment de décider que faire de cet élevage, un autre facteur que j’ai considéré est ce que les gens demandent. Par exemple, beaucoup de producteurs d'extérieur sont à la recherche d'une souche à floraison rapide. Pour certains producteurs, la précocité des souches peut être souhaitable, même si elles sont souvent au détriment des effets. Les usagers thérapeutiques recherchent certains effets spécifiques caractéristiques d'une souche.
 
9. Histoire de l’AK47
 
Le texte suivant est écrit par Jesse et traduit par DrStrangelove. L’article original est disponible dans le spoiler ci-dessous.
 
 
 
 
"Chaque designer semble avoir ses propres voies, ses réussites et ses échecs. Mais une chose est sûre: avant de créer quelque chose de nouveau, il est vital d'avoir une bonne idée de ce qui existe déjà dans le domaine. J'ai moi même fait beaucoup d'expériences qui confirment cela." Mikhail Kalsnikov.
 
Dans la grande étendue de l'industrie du cannabis, il y a une poignée d'étoiles qui brillent plus que les autres. Parmi ces étoiles on trouve Serious Seeds, une des banques de semences les plus respectées et digne de confiance de Hollande. Le breeder principal est un homme connu sous le nom de Simon, un ancien professeur de biologie en collège et désormais breeder de cannabis vénéré, responsable de certaines des variétés les plus respectées sur le marché aujourd'hui. Parmi ces variétés, la légendaire AK-47 est une des plus respectées. C'est l'une des souches qui est réellement à la hauteur de son nom, et ne laisse guère de doute quant à la qualité du travail effectué par Serious Seeds en Hollande.
 
La première fois que j'ai eu la chance de fumer de l'AK-47,j’ai vite compris pourquoi ce nom a été choisi. Peu de temps après avoir quitté la maison d'un ami assez aimable pour partager certaines des plus fortes variétés d'herbes que j'aie jamais vues, j'étais arrêté à un feu rouge en attendant que le feu change de couleur pour que je puisse reprendre la route. Mais ce voyage a été différent de tout autre déplacement ordinaire en ville, j'étais nettement préoccupé par la voiture à côté de moi qui me semblait trop près. En plus de cela, la voiture derrière moi était aussi trop proche à mon goût et la paranoïa d’avoir un accident est devenue la seule chose dans mon esprit à ce moment. La vérité, c'est que les voitures à côté et derrière moi n'étaient pas trop proches, c’est l'AK-47qui était la variable x dans l'équation de la peur et de ce fait le respect que j'ai eu pour l'AK-47 a été cimenté à jamais. Dans un secteur avec peu de règles, rien n'empêche un entrepreneur en semences cannabique d'utiliser des génétiques issues d'une source réputée et de mettre une étiquette qui conduit les autres à croire que c’est la vôtre. C'est pour cette raison que le pedigree exact de l'AK-47 est un secret bien gardé, connu seulement de quelques privilégiés chez Serious Seeds. Une description approximative du phéno présenté à la High Times Cannabis Cup lui donne une parentée colombienne, mexicaine, thaï et afghane. Un pedigree assez commun pour un grand nombre des meilleurs lignées mondiales de cannabis aujourd'hui, avec par exemple de légendaires souches telles que la Haze et la Skunk # 1 qui les partagent. Mais avant d'aller partir recueillir vos propres Colombiennes, mexicaines, thaïs et afghanes pour tenter de reproduire l'AK-47, veuillez noter que dans tous les pays d'origine mentionnés ci-dessus, une multitude de lignes distinctes existent, rendant pratiquement impossible la reproduction exacte de la lignée sans avoir accès à des informations parmi les mieux gardées de l'industrie. Mais c'est néanmoins une noble idée.
 
Au fil des années, de nombreux utilisateurs récréatifs et médicaux ont reconnu les qualités absolument brutales des phénotypes que cette lignée est capable de produire. C’est pourquoi de nombreux producteurs et fumeurs ont lancé des rumeurs comme quoi le pédigrée de l’AK-47 a changé. Ces critiques ont du mérite jusqu’à un certain point, car il faut également savoir que toute lignée est un produit en évolution constante ; ce produit est donc soumis à un re-examen fréquent dans un but permanent d’amélioration. Donc en substance, l'AK-47 est la même ligne génétique et l’a toujours été, toutefois différentes lignées parentales du pool génétique originel sont utilisées en alternance afin de préserver la fraicheur génétique de cette souche renommée. Actuellement, l’ AK-47 disponible est décrite comme une variété à dominante indica, mais cela pourrait changer dans le cas d’une prise de décision des breeders de Serious Seeds de revenir à la lignée originelle et de travailler avec des plantes différentes. Avec la lignée proposée actuellement, chaque nouvelle génération d’AK47 a été sélectionnée selon les critères que Simon de chez Serious Seeds considérait comme souhaitables. À la suite de ce processus, bien que l’AK-47 puisse être décrite comme un hybride 50% Sativa et 50% Indica, cette formule équilibrée a permis de concourir dans les deux catégories que sont la meilleure Sativa et la meilleure Indica dans les différents festivals et coupes qui se tiennent chaque année dans le monde entier.
 
Il y a une poignée de variétés qui ont eu tellement de succès dans le monde horticole cannabique qu’elles sont devenues elles-mêmes des bases de l'industrie, et de nombreux breeders préférent améliorer leur propre pool génétique avec le travail effectué par d'autres breeders. Ces souches sont les piliers de l'industrie, elles ont construit une base solide et ont défini un nouveau niveau de qualité plus élevé. Bien souvent, des breeders vont chercher le chemin le plus court au succès, en espérant éviter le sale boulot afin d’aller directement au but, en marchant sur le dos des autres et en profitant des résultats auxquels ces derniers sont difficilement parvenus. La Serious Seeds AK-47 est une des souches qui a su se distinguer du reste du peloton car elle n’a pas d’équivalent. Il y a eu différentes incarnations de l’ AK-47, mais qui toutes sont issues du stock d'origine. Par la suite, le travail de sélection et de croisement fait par les professionnels a conduit à une multitude de récompenses qui parlent d’elles-mêmes en termes de réalisation et de qualité. La Serious Seeds AK-47, ainsi que les autres variétés de qualité conçues par Simon, doivent être prise en considération au moment de choisir une variété à faire pousser. La finalité est de savoir si le produit fini se fume bien, et je peux vous promettre rien de moins qu'une étonnante défonce si le phénotype est sélectionné correctement.
 
10. Arbre généalogique des principales familles cannabiques
 
Les arbres généalogiques suivants ont été mis en place par LeMarcel, un grand merci à lui pour son travail et son soutien. Cliquez sur les images pour en profiter pleinement.
 
10.1. Sensi Seeds :
 
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10.2. Mr Nice Seeds :
 
 
 
 
 
 
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10.3.Subcool/TGA Seeds :
 
 
 
 
 
 
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10.4.Spice of Life - Breeder Steve :
 
 
 
 
 
 
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10.5. Bros Grimm - Mr Soul & Mr Sly
 
 
 
 
 
 
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10.6. Soma Seeds:
 
 
 
 
 
 
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10.7. Dinafem:
 
 
 
 
 
 
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10.8. Reggae Seeds:
 
 
 
 
 
 
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Sources :
On en parle sur le forum. Les origines de la Blueberry sur seedsman : https://www.seedsman....s-of-blueberry/
Remerciements :
Remerciement tout particulier à LeMarcel qui a fait connaitre ces articles sur le forum et a établi les arbres généalogiques des variétés. Merci à Jesse également pour tous ces articles que nous proposons ici traduit.
Auteur: dawi
Correcteur: Dad-
Mots-clés: génétique, variétés, origine, histoire, Haze, Skunk#1, Northern Lights, White Widow, Blueberry, G13, NYCD, AK47, Shantibaba, Mr Nice, Soma, Howard Marks, Sensi Seeds, Subcool/TGA Seeds, Spice of Life, Bros Grimm, Soma Seeds, Dinafem, Reggae Seeds
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AutoFlo, féminisé ou régulière : Choisir utile
Par Freeman23,
Yop,
 
Il ne s'agit en aucun cas de parler de tel ou tel breeder, mais bien de se concentrer sur la bonne utilisation de chaque type de graines car nous voyons trop de JDC indoor avec des auto-floraisons ou des féminisées dans de grands espaces, etc.
 
I - Les Autoflos :
 
Les Auto-floraisons (auto-fleurissante) sont issues de cross avec du cannabis rudéralis, variété présente dans le continent Asiatique (Russie) qui se caractérise par une petite taille et un taux de THC bas, ce trait leur donne la capacité de fleurir sans changement de photo-période mais en fonction du temps depuis la germination (20-30 jours).
Il faut rappeler que le Cannabis contient 3 familles : indica, sativa et rudéralis, donc les auto-flo sont un croisement inter-espèces. Comme pour un cross d'un cheval et d'un âne, on ne peut pas dire qu'une mule soit cheval bien qu'on puisse la monter (sans jeux de mots). De plus il est impossible de maintenir des PM, comme les mulets qui sont stériles.
 
Par contre elle représente un avantage énorme en culture extérieure, car on ne peut pas contrôler le soleil comme son programmateur notamment :
Pour toutes les régions froides, ou on a difficilement 3 mois de soleil, malgré le fait d'avoir des journées longues. Pour la discrétion sur un balcon dans un jardin. Pour obtenir une récolte précoce en région méditerranéenne par exemple, on pourrait avoir une récolte en juillet voire avant. En espace de croissance (de Manzana) bien que le problème de la température de couleur de la lampe de croissance est en général inadapté à la floraison.
Pourquoi pas en indoor ?
 
En Indoor, on a le pouvoir sur les éléments ( vous êtes à la fois Ra, Eole et Chac), ce qui permet de gérer le passage en floraison en fonction de la croissance de la plante et de l'espace disponible.
 
Si vous foirez les 10 premiers jours avec une autofloraison ce n'est pas rattrapable, alors que pour les autres types de graine il suffit de patienter quelques jours de plus avec 18 heures de lumière. Au final, la capacité auto-fleurissante est plus une restriction qu'un avantage en indoor.
 
C'est plus facile pour apprendre...
On peut apprendre à gérer son climat mieux avec des auto floraisons qu'avec des régulières ?!? L'arrosage des auto-floraisons est il différent de celui de graines régulières ?!? Y a t-il plus d'insectes en autoflo qu'en régulière ?!? (quoi que dans ce cas seul un botaniste pourrait répondre.)
Les seules différences réelles entre les modes de culture autoflo et régulières sont la durée d'éclairement et la différenciation des sexe, 2 notions pas bien difficiles à acquérir. Sachant aussi que le risque d'hermaphrodisme existe dans tous les cas.
 
C'est plus rapide ? économique ?
 
Encore une fois, c'est une idée répandue qui est pourtant fausse (en indoor bien sur). La plupart des autoflo fleurissent en un total de 90-100 jours depuis la germination, si vous prenez une variété précoce, une skunk par exemple, et que vous la fassiez germer en 12h/12h, elle fera apparaître ses premiers pistils en 15 jours environ soit une récolte en 65-70 jours.
 
La différence de consommation électrique est aussi très importante, entre 20h de lumière par jour et 12h suivant l'éclairage utilisé la facture peut être plus salés.
 
Skunk 12/12 depuis germination, soit 70 jours à 12h = 840h.
Autoflo 20/4 depuis germination, soit 90 jours à 20h = 1800h.
 
Et même en faisant 3 semaines de croissance avec une skunk
21 jours à 18h et 70 à 12h soit 1218 heures.
 
Donc plus de 50% de consommation supplémentaire, suivant votre éclairage cela peut faire une jolie différence pour votre porte-feuille.
 
II - Les féminisées
 
Pour résumer ce que sont les féminisées, je dirai que c'est le croisement d'une femelle avec des adds-on et une femme. Les techniques pour obtenir ses graines sont diverses mais souvent nécessitent l'ajout d'une hormone qui vient altérer une femelle (qui donc devient le mâle).
J'avais lu quelque part un bon sujet sur les techniques de féminisation, si je le retrouve je l'ajouterai.
 
L'hermaphrodisme, si cette notion n'était apparue que depuis l'existence des féminisées, on pourrait dire que c'est leur faute. Mais le cannabis est ainsi fait, il possède un génome sexuel complexe, ce n'est pas une simple paire de chromosomes qui définit le sexe de la plante. De plus, à la base, c'est un phénomène naturel qu'une plante puisse changer de sexe à volonté. (c'est un raccourci un peu rapide de ma part voir le message de phyldafghan en dessous)
 
Chez les féminisées, il semble que ce phénomène soit plus fréquent, mais je pense que cela dépend réellement de la qualité du breeder à faire de bonne sélection, et une féminisation de qualité.
Pour les plants mères, il semblent aussi plus difficile de conserver un bonsaï pendant plusieurs années, sans que celui-ci finisse par s'altérer, mais encore une fois ça peut aussi bien arriver en régulière.
 
Pour qu'elle utilisation ?
 
Pour moi, les féminisées sont adaptées aussi bien en indoor qu'en outdoor.
 
En outdoor cela permet d'éviter d'avoir à supprimer des plants sur un spot et de devoir évacuer la matière plusieurs fois pendant une culture.
 
En indoor, l'emploi de féminisée peut se justifier si :
Vous avez un espace restreint (bien que qu'en régulière il suffit d'en mettre 2 fois plus au départ) Vous ne voulez pas gaspiller du terreau en rempotage pour des mâles (un peu tiré par les cheveux mais valable) Pour une culture en SCROG, si vous ne partez pas de boutures Si vous n'avez pas d'espace PM
III - Les régulières
 
Ce sont des graines obtenues naturellement par pollinisation, donc 50% mâles et 50% femelles et ceci aléatoirement comme mère nature le décide. Mais comme l'à précisé FranckyVincent, la sélection d'un couple mâle/femelle particulier peut faire tendre ce pourcentage dans un sens ou dans l'autre, en fonction des chromosomes présents dans ces individus.
 
L'hermaphrodisme peut tout aussi bien être présent sur certaines plantes, mais globalement plus rare chez les bons breeders.
 
Par contre il s'avère qu'après une bonne sélection on peut plus facilement conserver un plant mère (PM) pendant de nombreuses années, avec un entretien adapté.
 
Elles sont adaptées pour toutes les cultures et devraient être le choix le plus logique si aucune contrainte ne vous en empêche.
 
A plus et bon grow à tous,
 
On en parle sur le forum: ICI
edit: également disponible: topic "les graines féminisées: pourquoi, pour qui?
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