Pour la fin du cannabis hors-la-loi


Messages recommandés

Pour la fin du cannabis hors-la-loi

Libération mercredi 27 mai 2009 page 37 rubrique 'Rebonds'

 

Par Anne Coppel - sociologue

 

 

Après plus d'une décennie de guerre totale aux drogues aux Etats-Unis, le coût de ce combat est évalué à 40 milliards de dollars par an et ce coût est d'autant plus lourd que les incarcérations massives ne limitent ni la consommation ni le trafic. Il faut changer la politique des drogues en commençant par le plus simple : dépénaliser l'usage de cannabis. 13 Etats l'ont déjà fait et 37 autres s'y préparent. Le problème du trafic reste entier : la violence, les meurtres, la corruption engendrés par la guerre à la drogue font du Mexique un pays dévasté, et ces menaces pèsent désormais sur le sud des Etats-Unis. La guerre à la drogue est un échec, Peter Reuter, professeur de criminologie aux Etats-Unis en a fait récemment la démonstration dans un rapport rendu à la Commission européenne. Un changement radical de cette politique n'est pas possible dans l'immédiat et le rapport Reuter n'aboutit pas à des recommandations précises. Du moins peut-on éviter de s'engager trop avant dans l'escalade.

 

Loin de tirer les leçons de cet échec, la France s'applique à le reproduire : interpellations massives des consommateurs, sanctions systématiques, comparutions immédiates, peines plancher. Nous nous engageons chaque jour davantage dans une sale guerre qui se mène en silence. Le discours officiel est celui, consensuel, de la santé publique, et l'on dit volontiers que l'usage serait dépénalisé de fait, mais en 2008, il y a eu 172 964 interpellations pour drogue dont 85% pour cannabis, avec une augmentation de 64,6% depuis 2002. Avec les sans-papiers, les usagers de drogue contribuent pour 40% à la progression du taux d'élucidation des crimes et délits dont se targue le gouvernement mais le cadre législatif qui autorise cette dérive n'a pas été remis en cause. On déplore la surpopulation des prisons, mais personne ne cherche à savoir qui sont les prisonniers. Nous préférons croire qu'il n'y aurait pas d'incarcération pour usage. Pourtant, en 2003 déjà, environ la moitié des 10 000 personnes incarcérées pour drogue l'étaient pour usage et détention, transport ou acquisition.

 

La réduction des risques liés à l'usage de drogue, avec distribution de seringues et traitements de substitution, privilégie la santé plutôt que la répression. Officiellement, cette voie, ouverte depuis 1994, n'a pas été remise en cause, compte tenu de ses résultats (baisse de 80% des overdoses, baisse spectaculaire des nouveaux cas de sida), mais, dans les faits, cette voie s'est progressivement refermée. La logique guerrière l'a emporté : avec le cadre législatif le plus sévère, la France est le pays d'Europe occidentale qui, depuis une dizaine d'années, a connu la plus forte progression de la consommation de cannabis.

 

De tels résultats auraient dû nous interroger : comment les Pays-Bas procèdent-ils pour qu'environ un jeune de 17 ans sur quatre expérimente l'usage de cannabis alors que la proportion est d'un jeune sur deux en France ? Peu importe pour le gouvernement qui prétend que si la répression n'est pas efficace, c'est qu'elle n'est pas appliquée. Appliquer la loi, c'est ce qu'imposent désormais les peines plancher : un an de prison pour usage "simple", sans détenir de produit, dix ans pour usage et détention quelles que soient les quantités, et même vingt ans pour la production y compris pour l'autoproduction. Quelle que soit la volonté des magistrats d'appliquer la loi, ils se heurtent à un obstacle majeur : il n'y a pas aujourd'hui suffisamment de place en prison. Ce n'est pas rassurant pour autant ; ceux qui sont sanctionnés paient le prix fort. On se doute qu'il s'agit essentiellement de jeunes des quartiers populaires, et surtout des plus bronzés d'entre eux mais on ne sait pas combien commencent leur vie avec un casier judiciaire. Ce que l'on sait, c'est que ce handicap est difficilement surmontable. A ce titre, on ne peut que se féliciter que la grande majorité des 2,4 millions de personnes interpellées pour drogue depuis 1970 aient échappé à toute sanction. Avec les peines plancher, l'enfermement dans des carrières délinquantes devient de plus en plus probable. On sait aussi que la peur de la sanction ne limite ni la consommation ni le trafic.

 

Il faut rompre ce cercle infernal. Pourquoi pas alors ne renoncer à la prohibition ? La question commence à se poser en Amérique du Nord comme en Amérique du Sud. Au nord, c'est la légalisation du cannabis qui est en débat, au sud, c'est la légalisation de la culture de la coca (1).

 

Ces mesures, difficiles à mettre en oeuvre, ne pourraient résoudre qu'une part des problèmes mais c'est aller dans le bon sens. Le changement de la politique des drogues ne peut se faire que pas à pas, dans une démarche de réduction des risques. De nouveaux modes de gestion des drogues doivent être expérimentés en fonction des problèmes précis qui se posent sur le terrain. Le développement de ces expérimentations sera fonction des résultats obtenus.

 

Les bons résultats sont ceux qui concourent à la pacification avec moins de morts et moins de prisonniers. C'est déjà le cas de la prévention, des traitements et de la réduction des risques qui doivent être développés largement. C'est aussi le cas de la dépénalisation de l'usage que la plupart de nos voisins en Europe ont déjà adoptée sans conséquences néfastes. Soustraits à la clandestinité, les consommateurs ont un meilleur accès aux soins et à la prévention. Cette mesure serait cohérente avec une politique de santé qui a déjà su faire appel à la responsabilité, comme l'accès aux seringues stériles. La reconnaissance du droit de l'usager limiterait enfin les interpellations systématiques. Ce n'est pas tout, mais ce n'est pas rien.

 

(1) Voir 'Courrier International' n°965, dossier "Et si on renonçait à la prohibition ?" (voir articles plus bas)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Drogues - Et si on renonçait à la prohibition ?

Pourquoi la lutte contre le trafic est un échec

 

Courrier International n°965 du 30 avril au 6 mai 2009

 

 

Comment faire cesser les guerres des drogues

 

The Economist - 5 mars 2009

https://www.economist.com/opinion/displaystory.cfm?story_id=13237193

 

DrugsFinal.jpg

Illustration by Noma Bar

 

 

Légaliser : la moins mauvaise des solutions

 

Il y a un siècle, un groupe de diplomates se réunissaient à Shanghaï pour la première tentative internationale d'interdiction du commerce d'une drogue. Le 26 février 1909, ils convenaient de créer la Commission internationale de l'opium - quelques décennies plus tôt, le Royaume-Uni avait livré une guerre à la Chine pour défendre son droit à faire commerce de cette substance. De nombreux autres traités prohibant l'usage de psychotropes suivront. En 1998, l'Assemblée générale des Nations unies engage les pays membres de l'ONU à aboutir à un "monde sans drogues" et à "éliminer ou réduire significativement" la production d'opium, de cocaïne et de cannabis d'ici à 2008.

 

C'est le genre de promesse qu'adorent faire les dirigeants politiques. Et pourtant, il s'agit d'un engagement extrêmement déraisonnable parce qu'il est impossible à tenir. De fait, la guerre contre les drogues est une catastrophe, puisqu'elle a créé des Etats défaillants dans le monde en développement sans parvenir à enrayer la consommation dans les pays riches. Cette lutte vieille de cent ans est à tous égards illibérale, meurtrière et vaine. C'est pourquoi 'The Economist' persiste à penser que la moins mauvaise des solutions est de légaliser les drogues. "Moins mauvaise" ne signifie pas "bonne". La légalisation, bien que clairement bénéfique pour les pays producteurs, comporterait des risques pour les pays consommateurs. De nombreux usagers vulnérables en pâtiraient. Mais, de notre point de vue, ils seraient plus nombreux à y gagner.

 

Aujourd'hui, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ne parle plus d'un monde sans drogues. Il se félicite de la "stabilisation" du marché des stupéfiants, c'est-à-dire qu'un peu plus de 200 millions de personnes, soit près de 5% de la population adulte mondiale, consomment toujours des drogues - en gros la même proportion qu'il y a dix ans.

 

Ce n'est pourtant pas faute d'efforts. Les Etats-Unis dépensent à eux seuls environ 400 milliards de dollars par an pour tenter d'éliminer l'offre de stupéfiants. Les autorités américaines arrêtent chaque année 1,5 million de personnes pour infraction à la législation sur les stupéfiants et en envoient 500 000 en prison. Dans un pays émergent comme le Mexique, le sang coule à un rythme ahurissant. Début mars, le chef d'un Etat rongé par le narcotrafic, la Guinée-Bissau, a été assassiné.

 

La prohibition elle-même nuit à la lutte contre les drogues. Le prix d'une substance illicite est déterminé plus par le coût de distribution que par celui de production. Prenons la cocaïne : entre le champ de coca et le consommateur, son prix est multiplié par plus de 100. Même si la fumigation des cultures multiplie par 4 le prix local des feuilles de coca, l'impact de ces mesures reste minime sur le prix de vente au détail, qui dépend essentiellement du risque que comporte le fait d'introduire de la cocaïne en Europe ou aux Etats-Unis.

 

Les responsables de la lutte antidrogue affirment aujourd'hui qu'ils saisissent près de la moitié de la production mondiale de cocaïne. Le prix de vente au détail semble avoir augmenté et la pureté du produit s'être détériorée aux Etats-Unis l'an dernier. Mais il n'est pas évident que la demande baisse quand les prix augmentent. En revanche, tout indique que les trafiquants s'adaptent rapidement à la désorganisation du marché. Ainsi, l'opium s'est déplacé de Turquie et de Thaïlande en Birmanie et dans le sud de l'Afghanistan, où il mine le combat des Occidentaux contre les talibans.

 

Loin d'enrayer la criminalité, la prohibition a permis au banditisme de prospérer à une échelle inédite. En Occident, elle fait de citoyens pour le reste respectueux de la loi des criminels. Elle rend également les produits plus dangereux : les toxicomanes achètent de la cocaïne et de l'héroïne très coupées ; beaucoup utilisent des seringues usagées pour se piquer, contribuant ainsi à la transmission du VIH ; les malheureux accros au crack ou aux métamphétamines se placent en dehors de la loi et n'ont plus que leur dealer pour les "soigner". Mais ce sont les pays émergents qui paient le prix le plus fort : même une démocratie relativement avancée comme le Mexique se retrouve aujourd'hui engagée dans une lutte à mort contre le crime organisé.

 

L'échec de la guerre contre les drogues conduit certains de ses plus vaillants généraux, en particulier en Europe et en Amérique latine, à préconiser un recentrage des efforts sur la santé publique et la "réduction des risques" (par exemple par des programmes d'échange de seringues). Cette approche mettrait davantage l'accent sur la sensibilisation du public et sur le traitement des toxicomanes, et moins sur le harcèlement des cultivateurs et la repression des consommateurs de drogues "douces". Une telle politique serait un pas dans la bonne direction, mais elle a peu de chances d'obtenir les financements suffisants et n'éliminerait en rien le crime organisé.

 

La légalisation, en revanche, ferait non seulement fuir les criminels, mais ferait aussi des drogues - qui sont aujourd'hui un problème de criminalité - une question de santé publique, ce qui est la bonne optique. Les Etats taxeraient et réglementeraient le commerce des stupéfiants et utiliseraient les recettes fiscales tirées de la vente de ces produits (et les milliards économisés sur la répression) pour sensibiliser le public aux risques de la consommation de drogues et traiter les toxicomanies. La vente aux mineurs resterait interdite. Les différents produits seraient soumis à différents niveaux de taxation et de réglementation. Bien sûr, ce système serait difficile à mettre en oeuvre et nécessiterait un suivi constant et des arbitrages difficiles à évaluer. Les prix, taxes comprises, devraient être fixés à un niveau qui dissuade la consommation sans encourager le développement d'un marché noir.

 

Faire accepter un tel système, même imparfait, serait relativement facile dans les pays producteurs. Ce serait plus compliqué dans les pays consommateurs, où l'addiction est le principal enjeu politique. Beaucoup de parents américains seraient prêts à admettre que la légalisation puisse être la bonne solution pour les populations d'Amérique latine, d'Asie et d'Afrique; mais ils craindraient d'abord pour leurs enfants.

 

Cette crainte se fonde en grande partie sur l'idée que davantage de gens consommeraient des drogues si leur vente était libéralisée. Cette idée n'est pas forcément exacte. Il n'y a pas de corrélation entre la sévérité de la législation sur les drogues et la prévalence de la consommation : les personnes vivant dans des pays où la réglementation est très stricte (les Etats-Unis notamment) ne consomment pas moins de drogues, mais plus.

 

Embarassés, les responsables de la lutte antidrogue imputent cela à des différences culturelles présumées. Or, même si l'on compare des pays relativement semblables, la sévérité de la réglementation influe peu sur le nombre d'usagers : la prévalence de la consommation est exactement la même dans la très stricte Suède que dans la plus libérale Norvège. La légalisation pourrait induire à la fois une baisse de l'offre (les dealers poussent à la consommation) et de la demande (une partie du plaisir lié au danger disparaîtrait). Ce n'est pas une certitude. Mais il est difficile d'argumenter que les ventes d'un produit rendu moins cher, plus sûr et plus largement disponible chuteraient. Tout partisan de la légalisation devrait donc avoir l'honnêteté d'admettre que la consommation de drogues risque d'augmenter.

 

Cela étant, deux raisons principales plaident en faveur de l'abandon de la prohibition. La première relève d'un principe libéral. Même si certaines drogues sont extrêmement dangereuses pour certaines personnes, la plupart ne sont pas particulièrement nocives (le tabac est plus addictif que presque toutes les autres). La plupart des consommateurs de substances illicites, y compris la cocaïne et même l'héroïne, n'en prennent qu'occasionnellement. Ils le font parce qu'ils en tirent du plaisir, et ce n'est pas le rôle de l'Etat de les en empêcher.

 

Et l'addiction ? L'argument précédent répond partiellement à cette question, car c'est principalement l'usager qui en subit les effets. Mais l'addiction peut infliger des souffrances aux familles et surtout aux enfants des toxicomanes, ce qui engendre des coûts sociaux plus importants. C'est pour cette raison que la prévention et le traitement de la toxicomanie devaient être la priorité de la politique des drogues. D'où le second argument : la légalisation fournit la possibilité de traiter correctement l'addiction.

 

En les informant des risques sanitaires des différentes drogues et en fixant leur prix en conséquence, les Etats peuvent orienter les consommateurs vers les moins nocives. La prohibition n'a pas empêché la prolifération des drogues de synthèse conçues dans des laboratoires. La légalistation pourrait encourager des laboratoires pharmaceutiques réguliers à améliorer la qualité des produits existants. Les recettes fiscales et l'argent économisé sur la répression permettraient aux gouvernements d'assurer un traitement aux toxicomanes, ce qui rendrait la légalisation plus acceptable aux yeux de l'opinion. Les succès des pays développés en matière de lutte contre le tabac, un produit lui aussi taxé et réglementé, donnent des raisons d'espérer.

 

'The Economist' s'est prononcé pour la première fois en faveur de la légalisation il y a vingt ans. Au vu de la situation actuelle, la prohibition semble encore plus néfaste, en particulier pour les population défavorisées et vulnérables. La légalisation ne détournerait pas entièrement les mafias des drogues - comme pour l'alcool et le tabac, il y aura toujours des moyens pour éviter les taxes et contourner les lois. Elle ne guérirait pas non plus automatiquement des Etats défaillants comme l'Afghanistan. Notre solution n'est pas parfaite. Mais un siècle d'échec patent plaide pour qu'on la teste.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité LoloCB

A mon avis, va sûrement falloir attendre qu'une génération passe de l'autre côté car tant qu'ils tiendront les rennes, c'est même pas la peine d'y croire.

 

Et puis après faudra bien faire gaffe à la relève, les pt'its jeuns fans de Sarko et Ségo.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité Umbrella.Corp

Aoui c bien beau de poser des article dans debattre et tout et tout.

 

Mais les gars au lieu de rester le cul planter devant vos pc,manifestez votre mecontement,signez les petition qui circule,aidez cannabis sans frontiere pour les election du 7 juin 2009.

 

Moi jl'ai fait,jai été poser des affiches dans ma ville,meme si il n' y a pas de liste dans mon departement pour que les choses avance pour que les gens sachent que cette liste existe et qu'ils veulent legaliser.

 

Alors manifestez,lors de l'appel du 18 juin et tout autre manifestation et pour ceux qui habite la region Ile de france,votez CANNABIS SANS FRONTIERE.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Drogues - Et si on renonçait à la prohibition ?

Pourquoi la lutte contre le trafic est un échec

 

Courrier International n°965 du 30 avril au 6 mai 2009

 

 

Changement de climat aux Etats-Unis

 

In These Times - 12 avril 2009

https://www.inthesetimes.com/article/4370/an_end_to_the_war_on_weed/

 

comp.jpg

 

 

Violence à la frontière américano-mexicaine, récession, critiques internationales, changemenent d'attitude de l'opinion publique : tous ces facteurs se conjuguent pour saper des décennies d'efforts déployés par les Etats-Unis pour éradiquer les drogues et leur usage. Résultat, le mouvement américain pour la légalisation du cannabis a plus que jamais le vent en poupe. Exclue jusqu'à présent par les parlementaires, par les responsables policiers et par les citoyens, la réforme de la législation a de plus en plus de partisans même si le gouvernement fédéral semble déterminé, pour le moment du moins, à maintenir le statu quo.

 

En 1969, seul 12% des Américains se disaient favorables à une légalisation de la marijuana. Ils étaient trois fois plus nombreux en 2005, selon une enquête Gallup, et ils sont actuellement 44% à être de cet avis, d'après un autre sondage.

 

En février, un élu de l'Assemblée législative de Californie a déposé une proposition de loi visant à légaliser et à taxer la marijuana dans cet Etat. Des projets de réforme sont en discussion dans au moins trente-sept autres Etats américains. Et, en novembre 2008, le Massachusetts est devenu le treizième Etat à décriminaliser la possession de marijuana par des adultes et le Michigan, treizième à légaliser le cannabis à usage médical. Aujourd'hui, plus d'un tiers des Américains vivent dans un Etat ou dans une ville qui autorise la marijuana à usage thérapeutique ou qui en a décriminalisé l'usage personnel. "La légalisation est incontestablement à l'horizon politique", se réjouit Allen St. Pierre, directeur exécutif de l'Organisation nationale pour la réforme de la législation sur la marijuana (NORML).

 

Les arguments invoqués pour en finir avec la prohibition n'ont pas changé depuis les années 1970: la marijuana est moins nocive que l'alcool, son interdiction entraîne de la violence et des dépenses exorbitantes en matière de sécurité, laisse inexploité un gisement de recettes fiscales de plusieurs milliards de dollars et porte atteinte aux libertés individuelles. Mais ces arguments ont pris beaucoup plus de poids depuis que la violence liée au trafic de drogues du côté mexicain de la frontière fait craindre que les troubles ne s'étendent du côté américain. Un haut fonctionnaire du ministère de la Sécurité intérieure a affirmé en mars dernier devant une commission de la Chambre des représentants que le cartels représentaient aujourd'hui la plus grande menace criminelle aux Etats-Unis.

 

La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a récemment reconnu que l'appétit "insatiable" des Américains pour les drogues avait contribué à alimenter les violences liées au trafic. De fait, les cartels mexicains tirent 62% de leurs profits - et une grande partie de leur pouvoir - des ventes de marijuana aux Etats-Unis, qui se montent à 9 milliards de dollars par an, selon l'Office national de contrôle des drogues (ONDCP). Mais l'herbe mexicaine ne représente qu'une petite partie de la consommation annuelle de cannabis des Américains. Ils dépensent chaque année pas moins de 39 milliards de dollars en marijuana cultivée localement et 7 à 10 milliards de dollars supplémentaires en cannabis introduit illicitement du Canada. Selon le site DrugScience.org, qui milite pour la réforme de la légalisation, le cannabis constitue la première culture commerciale des Etats-Unis et rapporte plus que le maïs et le blés réunis. Le sentiment croissant que la politique américaine de lutte contre la marijuana est plus néfaste que la plante elle-même pousse certains Etats étranglés financièrement à remettre en cause le bien-fondé des peines d'emprisonnement pour des consommateurs qui enfreignent la loi sans violence et à envisager de taxer le cannabis à usage médical, même si la législation fédérale l'interdit. Plusieurs villes californiennes ont déjà sauté le pas et l'Assemblée législative de l'Oregon pourrait bientôt décider d'en faire autant. Au Nouveau-Mexique, le ministère de la Santé publique supervise la culture et la distribution de marijuana à usage thérapeutique, sans se soucier du fait que ses fonctionnaires enfreignent les lois fédérales.

 

Au Congrès, la réforme de la législation sur le cannabis n'a guère gagné de soutiens, mais les représentants Barney Frank (démocrate, Massachusetts) et Ron Paul (républicain, Texas) ont néamoins déposé en 2008 une proposition de loi conjointement visant à protéger les usagers de marijuana thérapeutique et à décriminaliser la possession de petites quantités de cannabis. Barack Obama a pour sa part écarté les arguments économiques en faveur de la levée de la prohibition lors d'une séance de questions-réponses sur le site de la Maison-Blanche le 26 mars dernier. Mais de plus en plus d'éléments confirment leur validité. En 2005, Jeffrey Miron, économiste à l'université Harvard, avait publié un rapport montrant que la légalisation permettrait à l'Etat d'économiser 7,7 milliards de dollars par an sur la répression et de collecter 6,2 milliards de dollars en recettes fiscales. A la suite de ce rapport, plus de 500 économistes de renom avaient adressé une lettre ouverte à l'administration fédérale et à celle des différents Etats pour soutenir la légalisation et la taxation.

 

Les grands médias appellent eux aussi de plus en plus souvent à changer la législation sur les stupéfiants. Le site de la chaîne CNN et l'hebdomadaire 'Time', entre autres, ont publié récemment des tribunes favorables à la fin de la prohibition ou, du moins, à un débat "honnête" sur la légalisation.

 

Les Américains nourrissent des sentiments ambivalents à l'égard d'une éventuelle réforme. "La plupart des gens trouvent les lois actuelles trop sévères, mais beaucoup d'entre eux ne veulent pas non plus de la légalisation", note Mason Tvert, cofondateur en 2005 de SAFER Colorado, une association qui promeut la marijuana comme un produit moins nocif que l'alcool. Les arguments économiques sont inopérants, dit-il, parce qu'on pourrait en dire autant de drogues dures comme la cocaïne ou l'héroïne. Mais Tvert convient que l'image du cannabis évolue dans le bon sens. Lorsque le champion olympique de natation Michael Phelps a été surpris, en février dernier, en train de fumer du cannabis avec une pipe à eau, beaucoup ont pensé que cela vaudrait au jeune homme de 23 ans de perdre plusieurs de ses sponsors. Mais seul Kellogg's l'a laissé tomber. Plus surprenant encore, cette décision semble avoir davantage nui à la marque de céréales de petit déjeuner qu'à Phelps, comme l'ont montré les sondages.

 

Pour les candidats à de hautes fonctions politiques, le fait d'avoir fumé un jour du cannabis ne sonne plus le glas de leur carrière comme par le passé. En 1992, lorsqu'on avait demandé à Bill Clinton s'il avait déjà fumé de l'herbe, il avait répondu qu'il n'inhalait pas la fumée. En revanche, les électeurs n'ont pas eu l'air de se soucier du fait qu'Obama avoue avoir consommé de la marijuana et de la cocaïne dans sa vie.

 

L'opinion publique étant de plus en plus favorable et les Etats de plus en plus en porte-à-faux avec la législation fédérale, combien de temps encore Washington pourra-t-il rester sourd aux appels au changement ? Allen St. Pierre, de l'association NORML, est convaincu qu'une réforme est imminente au niveau fédéral. "Il devient de plus en plus difficile d'affirmer qu'on va droit à la catastrophe quand on voit que tout se passe bien dans l'Etat voisin qui a réformé sa législation depuis longtemps."

 

Nathan Comp

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour en finir avec la guerre à la drogue

 

Il reste une semaine pour que le sujet des drogues en général et le cannabis en particulier soit de la campagne des européennes. Mardi 2 juin associé au CIRC, à ASUD, à ACTUP, Anne Coppel, candidate sur la liste Europe Ecologie, vous invite à un débat : "pour en finir avec la guerre à la drogue". Rendez-vous 19h, Ecole des Quatre Fils, 10bis rue des Quatre Fils, 75 003 Paris.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

il faut donner un max de voix a europe ecologie.

cannabis sans frontière n'aura que peut de voix vu leur campagne enfin bref c'est mon avis.

mais mieu vaut voté pour europe ecologie qui est pour la depenalisation du cannabis et qui plus est mene une meilleur campagne et est plus connu.

 

maintenant a vous de voir.

 

mais pourquoi donner des voix a cannabis sans frontière qui seron nul car peut sufisante alors que beaucoups plus de gens voteron "EUROPE ECOLOGIE" voila

 

rappel que chaqu'un est libre de sa pensser surtout pour des election.

 

a vous de bien réfléchire et de faire le choix que vous pensser etre le mieu

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
  • 2 semaines après ...
Invité Umbrella.Corp

salut

 

Alors ICE CREAM,maintenant que Europe ecologie est passé vois tu une depenalisation???

 

Ben nn c 'est des mito comme tous le sautres politicard,dc arrête t simagré et dit le que tu fait partie de europe ecologie..

 

ALLER ON TA RETROUVER DANIEL CON BANDIT

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Umbrella.Corp, merci d'arrêter de troller comme un porc, surtout avec ton orthographe pitoyable, ça fait mal aux yeux.

 

Je sais pas ce que t'essayes de prouver mais merci d'arrêter tout de suite de poster à tors et à travers et d'aggresser les gens.

 

Ici on discute calmement, on débat en toute intelligence ou on prend la porte.

 

Le minimum de respect est de commencer par soigner ton orthographe.

 

Dernier avertissement.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité Umbrella.Corp

Re

 

Je respecte les règles du forum, mais il semble que tu ne respecte pas les miens en m'interdisant de m'exprimer,j'ai le droit de dire se que je pense à moins que tu veuille m'obliger à avoir une pensée collectif??

 

Troller comme un porc???que veu dire se terme?Je sens une insulte par se therme..!!!!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites
Invité Umbrella.Corp

Re

 

Ok,pour l'orthographe,il est vrai que je m'applique pas sauf sur mes topics.

 

Il est vrai que je suis peut être agressif avec les autres(ceux qui soutienne par exemple ecolo machin chose et disent de ne pas voter cannabis sans frontières),car ces gens induisent en erreurs les autres ,en disant que Europe écologie va dépénaliser alors que Europe ecologie est le meilleurs amis de Sarkoko le prohibitionniste.A savoir que Home est sortie la veille des élection Européenne et que comme par hasard le lendemain les gens votent Europe machin chose,qui contrôle les médias,l'UMP bien sûr.

Le fait que Europe Ecologie soit passer écarte l'opposition du pouvoir,après c'est que de la politique.

Mais il est à savoir que jamais Europe Écologie dépénalisera,pourquoi,car sa fait longtemps qu'ils sont au conseil Européen donc si ils avaient voulu dépénaliser ils l'auraient fait depuis longtemps.

La seul chance que nous avons eu,c'était avec CANNABIS SANS FRONTIÈRE..

 

Bien sûr chacun pense ce qu'ils veut.

 

Bonne weed à tous...

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

yop!

 

Il est vrai que je suis peut être agressif avec les autres(ceux qui soutienne par exemple ecolo machin chose et disent de ne pas voter cannabis sans frontières),

 

ils ne votent peut etre pas cannabis sans frontiere parceque ce n'est pas forcément le plus important quand il s'agit d'elections europeennes!

 

je pense qu'il y a quand meme des choses bien plus importantes que de penser uniquement au cannabis et à sa dépénalisation!!!

 

En gros votez pour un parti qui n'a aucune chance d'etre élu, et pendant ce temps, alors que la conjoncture bat son plein, laisser les partis libéraux remporter les elections européennes.

 

C'est vrai, voter comme ca, c'est faire avancer la chose!

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Entièrement d'accord avec toto, et c'est quoi cette façon d'agresser les autres parce qu'ils ne votent pas CSF ?!

 

Entre ça et tes discours sur le CIRC (le fond ça te regarde, aussi minable soient les conneries que tu ponds, mais rien que la forme est purement à chier)... donc osef

 

 

Don't feed the troll... et c'est moi qui dis ça :smile:

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Salut tout le monde

 

.... Et quand on parle d'election europeenne, on parle pas de victoire, on parle de siege obtenu(s). Et cannabis Sans Frontiere ne cherchait pas a "gagné" les elections, mais à se faire entendre.

 

4000 voix cette année, juste en ile de france, donc, pas de siege, mais un parti qui est fondé et dont on enttendra parler (certe, pas sur TF1...).

Lien à poster
Partager sur d’autres sites