Courrier international du 30 avril - drogues et si on renonçait à la prohibition ?


Messages recommandés

Hello à Tous,

 

Fidèle abonné depuis des années à ce journal (excellent) hebdomadaire regroupant une multitude d'articles de journaux du monde entier, je decouvre aujourd'hui en Une

 

"Drogues et si on renonçait à la prohibition ?"

 

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à l'interieur un dossier complet de 11 pages traitant de la vision de la chose... On y parle notamment cartel mexicain, cocaïne, trafic africain, le cas afghan et bien sur de la légalisation de notre herbe favorite avec le cas californien brûlant d'actualité...

 

J'encourage tout les curieux à se rendre dans leur kiosque à journaux.

 

Bonne lecture à tous & Enjoy ==

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Yep

 

 

Corium....merçi pour l'info ;-)

 

Je suis un lecteur de courrier international même si il m'arrive de louper des numéro....parfois intéressant en plus....

 

Eh bien grâce a toi ce ne sera pas le cas pour ce numéro ;')

 

merçi

edit: je me permet de mettre le lien de courrier international

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Très bon article! Très bien écrit, très bien documenté.

J'avais déjà lu auparavant certains des articles références.

En tout cas, c'est une très bonne nouvelle que des journaux réputés plaident enfin pour la bonne cause surtout Courrier International, qui est respecté par beaucoup de lecteurs.

De quoi convaincre et persuader bon nombre de gens peu (ou pas) intéressés par cette hypocrisie de la part des autorités et des Etats.

 

Sur ce, bonne continuation à tous!

 

Ni un paso atras!!!!

 

Peace.

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  • 2 semaines après ...

Hello,

 

Etant donné que le numéro n'est désormais plus accessible en kiosque je me permets de placer ici quelques articles... (Modo flagellez moi si jamais je viole les règles...)

 

Sources: Courrier International n°965 30.05.2009

 

Drogues : Et si on renonçait à la prohibition ?

 

Légaliser : la moins mauvaise des solutions

Dans un éditorial qui a fait grand bruit, le très libéral hebdomadaire britannique The Economist réaffirme sa position en faveur d’un commerce réglementé.

 

30.04.2009 | The Economist

 

En mars dernier, la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND) organisait une conférence à Vienne pour tirer le bilan des actions menées au cours de la dernière décennie. Quelques jours avant, The Economist publiait cette une choc. “Comment faire cesser les guerres des drogues”, sans point d’interrogation, car l’hebdomadaire britannique estime dans l’éditorial publié ci-dessus que seule la légalisation permettra de mettre un terme à la criminalité née du commerce illicite des stupéfiants. La CND, de son côté, a reconnu l’échec de sa stratégie purement répressive et a décidé de réorienter la lutte contre les drogues vers le traitement et la réinsertion des toxicomanes.

 

Il y a un siècle, un groupe de diplomates se réunissaient à Shanghai pour la première tentative internationale d’interdiction du commerce d’une drogue. Le 26 février 1909, ils convenaient de créer la Commission internationale de l’opium – quelques décennies plus tôt, le Royaume-Uni avait livré une guerre à la Chine pour défendre son droit à faire commerce de cette substance. De nombreux autres traités prohibant l’usage de psychotropes suivront. En 1998, l’Assemblée générale des Nations unies engage les pays membres de l’ONU à aboutir à un “monde sans drogues” et à “éliminer ou réduire significativement” la production d’opium, de cocaïne et de cannabis d’ici à 2008.

 

C’est le genre de promesse qu’adorent faire les dirigeants politiques. Et pourtant, il s’agit d’un engagement extrêmement déraisonnable parce qu’il est impossible à tenir. De fait, la guerre contre les drogues est une catastrophe, puisqu’elle a créé des Etats défaillants dans le monde en développement sans parvenir à enrayer la consommation dans les pays riches. Cette lutte vieille de cent ans est à tous égards illibérale, meurtrière et vaine. C’est pourquoi The Economist persiste à penser que la moins mauvaise des solutions est de légaliser les drogues. “Moins mauvaise” ne signifie pas “bonne”. La légalisation, bien que clairement bénéfique pour les pays producteurs, comporterait des risques pour les pays consommateurs. De nombreux usagers vulnérables en pâtiraient. Mais, de notre point de vue, ils seraient plus nombreux à y gagner.

 

Aujourd’hui, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ne parle plus d’un monde sans drogues. Il se félicite de la “stabilisation” du marché des stupéfiants, c’est-à-dire qu’un peu plus de 200 millions de personnes, soit près de 5 % de la population adulte mondiale, consomment toujours des drogues – en gros la même proportion qu’il y a dix ans.

 

La vente aux mineurs resterait interdite

 

Ce n’est pourtant pas faute d’efforts. Les Etats-Unis dépensent à eux seuls environ 40 milliards de dollars par an pour tenter d’éliminer l’offre de stupéfiants. Les autorités américaines arrêtent chaque année 1,5 million de personnes pour infraction à la législation sur les stupéfiants et en envoient 500 000 en prison. Dans un pays émergent comme le Mexique, le sang coule à un rythme ahurissant. Début mars, le chef d’un Etat rongé par le narcotrafic, la Guinée-Bissau, a été assassiné.

 

La prohibition elle-même nuit à la lutte contre les drogues. Le prix d’une substance illicite est déterminé plus par le coût de distribution que par celui de production. Prenons la cocaïne : entre le champ de coca et le consommateur, son prix est multiplié par plus de 100. Même si la fumigation des cultures multiplie par 4 le prix local des feuilles de coca, l’impact de ces mesures reste minime sur le prix de vente au détail, qui dépend essentiellement du risque que comporte le fait d’introduire de la cocaïne en Europe ou aux Etats-Unis.

 

Les responsables de la lutte antidrogue affirment aujourd’hui qu’ils saisissent près de la moitié de la production mondiale de cocaïne. Le prix de vente au détail semble avoir augmenté et la pureté du produit s’être détériorée aux Etats-Unis l’an dernier. Mais il n’est pas évident que la demande baisse quand les prix augmentent. En revanche, tout indique que les trafiquants s’adaptent rapidement à la désorganisation du marché. Ainsi, l’opium s’est déplacé de Turquie et de Thaïlande en Birmanie et dans le sud de l’Afghanistan, où il mine le combat des Occidentaux contre les talibans.

 

Loin d’enrayer la criminalité, la prohibition a permis au banditisme de prospérer à une échelle inédite. En Occident, elle fait de citoyens pour le reste respectueux de la loi des criminels. Elle rend également les produits plus dangereux : les toxicomanes achètent de la cocaïne et de l’héroïne très coupées ; beaucoup utilisent des seringues usagées pour se piquer, contribuant ainsi à la transmission du VIH ; les malheureux accros au crack ou aux métamphétamines se placent en dehors de la loi et n’ont plus que leur dealer pour les “soigner”. Mais ce sont les pays émergents qui paient le prix le plus fort : même une démocratie relativement avancée comme le Mexique se retrouve aujourd’hui engagée dans une lutte à mort contre le crime o rganisé.

 

L’échec de la guerre contre les drogues conduit certains de ses plus vaillants généraux, en particulier en Europe et en Amérique latine, à préconiser un recentrage des efforts sur la santé publique et la “réduction des risques” (par exemple par des programmes d’échange de seringues). Cette approche mettrait davantage l’accent sur la sensibilisation du public et sur le traitement des toxicomanes, et moins sur le harcèlement des cultivateurs et la répression des consommateurs de drogues “douces”. Une telle politique serait un pas dans la bonne direction, mais elle a peu de chances d’obtenir des financements suffisants et n’éliminerait en rien le crime organisé.

 

La légalisation, en revanche, ferait non seulement fuir les criminels, mais ferait aussi des drogues – qui sont aujourd’hui un problème de criminalité – une question de santé publique, ce qui est la bonne optique. Les Etats taxeraient et réglementeraient le commerce des stupéfiants et utiliseraient les recettes fiscales tirées de la vente de ces produits (et les milliards économisés sur la répression) pour sensibiliser le public aux risques de la consommation de drogues et traiter les toxicomanies. La vente aux mineurs resterait interdite. Les différents produits seraient soumis à différents niveaux de taxation et de réglementation. Bien sûr, ce système serait difficile à mettre en œuvre et nécessiterait un suivi constant et des arbitrages difficiles à évaluer. Les prix, taxes comprises, devraient être fixés à un niveau qui dissuade la consommation sans encourager le développement d’un marché noir. Faire accepter un tel système, même imparfait, serait relativement facile dans les pays producteurs. Ce serait plus compliqué dans les pays consommateurs, où l’addiction est le principal enjeu politique. Beaucoup de parents américains seraient prêts à admettre que la légalisation puisse être la bonne solution pour les populations d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique ; mais ils craindraient d’abord pour leurs enfants.

 

Cette crainte se fonde en grande partie sur l’idée que davantage de gens consommeraient des drogues si leur vente était libéralisée. Cette idée n’est pas forcément exacte. Il n’y a pas de corrélation entre la sévérité de la législation sur les drogues et la prévalence de la consommation : les personnes vivant dans des pays où la réglementation est très stricte (les Etats-Unis notamment) ne consomment pas moins de drogues, mais plus.

 

Embarrassés, les responsables de la lutte antidrogue imputent cela à des différences culturelles présumées. Or, même si l’on compare des pays relativement semblables, la sévérité de la réglementation influe peu sur le nombre d’usagers : la prévalence de la consommation est exactement la même dans la très stricte Suède que dans la plus libérale Norvège. La légalisation pourrait induire à la fois une baisse de l’offre (les dealers poussent à la consommation) et de la demande (une partie du plaisir lié au danger disparaîtrait). Ce n’est pas une certitude. Mais il est difficile d’argumenter que les ventes d’un produit rendu moins cher, plus sûr et plus largement disponible chuteraient. Tout partisan de la légalisation devrait donc avoir l’honnêteté d’admettre que la consommation de drogues risque d’augmenter.

 

Il faut admettre que la consommation risque d’augmenter

 

Cela étant, deux raisons principales plaident en faveur de l’abandon de la prohibition. La première relève d’un principe libéral. Même si certaines drogues sont extrêmement dangereuses pour certaines personnes, la plupart ne sont pas particulièrement nocives (le tabac est plus addictif que presque toutes les autres). La plupart des consommateurs de substances illicites, y compris la cocaïne et même l’héroïne, n’en prennent qu’occasionnellement. Ils le font parce qu’ils en tirent du plaisir, et ce n’est pas le rôle de l’Etat de les en empêcher.

 

Et l’addiction ? L’argument précédent répond partiellement à cette question, car c’est principalement l’usager qui en subit les effets. Mais l’addiction peut infliger des souffrances aux familles et surtout aux enfants des toxicomanes, ce qui engendre des coûts sociaux plus importants. C’est pour cette raison que la prévention et le traitement de la toxicomanie devraient être la priorité de la politique des drogues. D’où le second argument : la légalisation fournit la possibilité de traiter correctement l’addiction.

 

En les informant des risques sanitaires des différentes drogues et en fixant leur prix en conséquence, les Etats peuvent orienter les consommateurs vers les moins nocives. La prohibition n’a pas empêché la prolifération des drogues de synthèse conçues dans des laboratoires. La légalisation pourrait encourager des laboratoires ­pharmaceutiques réguliers à améliorer la qualité des produits existants. Les recettes fiscales et l’argent économisé sur la répression permettraient aux gouvernements d’assurer un traitement aux toxicomanes, ce qui rendrait la légalisation plus acceptable aux yeux de l’opinion. Les succès des pays développés en matière de lutte contre le tabac, un produit lui aussi taxé et réglementé, donnent des raisons d’espérer.

 

The Economist s’est prononcé pour la première fois en faveur de la légalisation il y a vingt ans. Au vu de la situation actuelle, la prohibition semble encore plus néfaste, en particulier pour les populations défavorisées et vulnérables. La légalisation ne détournerait pas entièrement les mafias des drogues – comme pour l’alcool et le tabac, il y aura toujours des moyens pour éviter les taxes et contourner les lois. Elle ne guérirait pas non plus automatiquement des Etats défaillants comme l’Afghanistan. Notre solution n’est pas parfaite. Mais un siècle d’échec patent plaide pour qu’on la teste.

 

Changement de climat aux Etats-Unis

 

30.04.2009 | Nathan Comp | In These Times

 

Si la législation fédérale sur la marijuana reste extrêmement sévère, de nombreux Etats en ont décriminalisé l’usage personnel et légalisé l’usage médical.

 

 

Etats-Unis

Mexique

Violences à la frontière américano-mexicaine, récession, critiques internationales, changement d’attitude de l’opinion publique : tous ces facteurs se conjuguent pour saper des décennies d’efforts déployés par les Etats-Unis pour éradiquer les drogues et leur usage. Résultat, le mouvement américain pour la légalisation du cannabis a plus que jamais le vent en poupe. Exclue jusqu’à présent par les parlementaires, par les responsables policiers et par les citoyens, la réforme de la législation a de plus en plus de partisans même si le gouvernement fédéral semble déterminé, pour le moment du moins, à maintenir le statu quo. En 1969, seuls 12 % des Américains se disaient favorables à une légalisation de la marijuana. Ils étaient trois fois plus nombreux en 2005, selon une enquête Gallup, et ils sont actuellement 44 % à être de cet avis, d’après un autre sondage.

 

En février, un élu de l’Assemblée législative de Californie a déposé une proposition de loi visant à légaliser et à taxer la marijuana dans cet Etat. Des projets de réforme sont en discussion dans au moins trente-sept autres Etats américains. Et, en novembre 2008, le Massachusetts est devenu le treizième Etat à décriminaliser la possession de marijuana par des adultes et le Michigan, le treizième à légaliser le cannabis à usage médical. Aujourd’hui, plus d’un tiers des Américains vivent dans un Etat ou dans une ville qui autorise la marijuana à usage thérapeutique ou qui en a décriminalisé l’usage personnel. “La légalisation est incontestablement à l’horizon politique”, se réjouit Allen St. Pierre, directeur exécutif de l’Organisation nationale pour la réforme de la législation sur la marijuana (NORML). Les arguments invoqués pour en finir avec la prohibition n’ont pas changé depuis les années 1970 : la marijuana est moins nocive que l’alcool, son interdiction entraîne de la violence et des dépenses exorbitantes en matière de sécurité, laisse inexploité un gisement de recettes fiscales de plusieurs milliards de dollars et porte atteinte aux libertés individuelles. Mais ces arguments ont pris beaucoup plus de poids depuis que la violence liée au trafic de drogues du côté mexicain de la frontière fait craindre que les troubles ne s’étendent du côté américain. Un haut fonctionnaire du ministère de la Sécurité intérieure a affirmé en mars dernier devant une commission de la Chambre des représentants que les cartels représentaient aujourd’hui la plus grande menace criminelle aux Etats-Unis.

 

La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a récemment reconnu que l’appétit “insatiable” des Américains pour les drogues avait contribué à alimenter les violences liées au trafic. De fait, les cartels mexicains tirent 62 % de leurs profits – et une grande partie de leur pouvoir – des ventes de marijuana aux Etats-Unis, qui se montent à 9 milliards de dollars [4,5 milliards d’euros] par an, selon l’Office national de contrôle des drogues (ONDCP). Mais l’herbe mexicaine ne représente qu’une petite partie de la consommation annuelle de cannabis des Américains. Ils dépensent chaque année pas moins de 39 milliards de dollars [30 milliards d’euros] en marijuana cultivée localement et 7 à 10 milliards de dollars [5 à 8 milliards d’euros] supplémentaires en cannabis introduit illicitement du Canada. Selon le site DrugScience.org, qui milite pour la réforme de la législation, le cannabis constitue la première culture commerciale des Etats-Unis et rapporte plus que le maïs et le blé réunis. Le sentiment croissant que la politique américaine de lutte contre la marijuana est plus néfaste que la plante elle-même pousse certains Etats étranglés financièrement à remettre en cause le bien-fondé des peines d’emprisonnement pour des consommateurs qui enfreignent la loi sans violence et à envisager de taxer le cannabis à usage médical, même si la législation fédérale l’interdit. Plusieurs villes californiennes ont déjà sauté le pas et l’Assemblée législative de l’Oregon pourrait bientôt décider d’en faire autant. Au Nouveau-Mexique, le ministère de la Santé publique supervise la culture et la distribution de marijuana à usage thérapeutique, sans se soucier du fait que ses fonctionnaires enfreignent les lois fédérales.

 

Au Congrès, la réforme de la législation sur le cannabis n’a guère gagné de soutiens, mais les représentants ­Barney Frank (démocrate, Massachusetts) et Ron Paul (républicain, Texas) ont néanmoins déposé en 2008 une proposition de loi conjointe visant à protéger les usagers de marijuana thérapeutique et à décriminaliser la possession de petites quantités de cannabis. Barack Obama a pour sa part écarté les arguments économiques en faveur de la levée de la prohibition lors d’une séance de questions-réponses sur le site de la Maison-Blanche le 26 mars dernier. Mais de plus en plus d’éléments confirment leur validité. En 2005, Jeffrey Miron, économiste à l’université Harvard, avait publié un rapport montrant que la légalisation permettrait à l’Etat d’économiser 7,7 milliards de dollars par an sur la répression et de collecter 6,2 milliards de dollars en recettes fiscales. A la suite de ce rapport, plus de 500 économistes de renom avaient adressé une lettre ouverte à l’administration fédérale et à celle des différents Etats pour soutenir la légalisation et la taxation.

 

Faire comprendre que Le cannabis est moins nocif que l’alcool

 

Les grands médias appellent eux aussi de plus en plus souvent à changer la législation sur les stupéfiants. Le site de la chaîne CNN et l’hebdomadaire Time, entre autres, ont publié récemment des tribunes favorables à la fin de la prohibition ou, du moins, à un débat “honnête” sur la légalisation.

 

Les Américains nourrissent des sentiments ambivalents à l’égard d’une éventuelle réforme. “La plupart des gens trouvent les lois actuelles trop sévères, mais beaucoup d’entre eux ne veulent pas non plus de la légalisation”, note Mason Tvert, cofondateur en 2005 de SAFER Colorado, une association qui promeut la marijuana comme un produit moins nocif que l’alcool. Les arguments économiques sont inopérants, dit-il, parce qu’on pourrait en dire autant de drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne. Mais Tvert convient que l’image du cannabis évolue dans le bon sens. Lorsque le champion olympique de natation Michael Phelps a été surpris, en février dernier, en train de fumer du cannabis avec une pipe à eau, beaucoup ont pensé que cela vaudrait au jeune homme de 23 ans de perdre plusieurs de ses sponsors. Mais seul Kellogg’s l’a laissé tomber. Plus surprenant encore, cette décision semble avoir davantage nui à la marque de céréales de petit déjeuner qu’à Phelps, comme l’ont montré les sondages.

 

Pour les candidats à de hautes fonctions politiques, le fait d’avoir fumé un jour du cannabis ne sonne plus le glas de leur carrière comme par le passé. En 1992, lorsqu’on avait demandé à Bill Clinton s’il avait déjà fumé de l’herbe, il avait répondu qu’il n’inhalait pas la fumée. En revanche, les électeurs n’ont pas eu l’air de se soucier du fait qu’Obama avoue avoir consommé de la marijuana et de la cocaïne dans sa vie.

 

L’opinion publique étant de plus en plus favorable et les Etats de plus en plus en porte-à-faux avec la législation fédérale, combien de temps encore Washington pourra-t-il rester sourd aux appels au changement ? Allen St. Pierre, de l’association NORML, est convaincu qu’une réforme est imminente au niveau fédéral. “Il devient de plus en plus difficile d’affirmer qu’on va droit à la catastrophe quand on voit que tout se passe bien dans l’Etat voisin qui a réformé sa législation depuis longtemps.”

 

 

La vente réglementée : une bonne affaire pour l’Etat

30.04.2009

 

 

Royaume-Uni

 

Légaliser les drogues serait une bonne opération comptable pour l’Etat britannique, puisque cela pourrait lui faire économiser jusqu’à 14 milliards de livres [plus de 15 milliards d’euros] par an. C’est ce qui ressort d’une étude publiée début avril par Transform, une ONG qui milite pour un changement de politique des drogues (www.tdpf.org.uk).

 

Transform s’est livrée à une analyse coût/efficacité des politiques publiques en matière de stupéfiants, ce que le gouvernement s’est jusqu’à présent refusé à faire. Elle a pris en compte tous les coûts induits par la prohibition (enquêtes policières, procédures judiciaires, incarcérations). “Notre rapport, en se fondant sur les analyses du ministère de l’Intérieur lui-même, montre que le Royaume-Uni gaspille environ 4 milliards de livres [plus de 4 milliards d’euros] chaque année dans une guerre contre les drogues qui atteint des résultats qui sont l’inverse des objectifs recherchés tout en maximisant les méfaits des drogues, et que les coûts liés à la délinquance ainsi générés s’élèvent à 9 milliards”, assure dans le quotidien londonien The Guardian le directeur de l’ONG, Danny Kushlick.

 

Dans leur étude, intitulée “Rapports coût/efficacité comparés de la prohibition et du commerce réglementé des drogues”, les auteurs imaginent quatre scénarios – baisse de la consommation de moitié, stagnation, hausse de moitié, hausse de 100 % – et évaluent les retombées économiques de chacun. L’Etat économiserait dans le meilleur des cas 13,9 milliards de livres et dans le pire 4,6 milliards de livres. Car les coûts de la prévention et du traitement des toxicomanes resteraient inférieurs à ceux engendrés par la répression et la délinquance liée au trafic.

 

Voila, bonne lecture.

 

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salut a tous !!!!

 

 

j' avais lu l' article complet dans le dit journal et je dois bien reconnaitre que ça redonne un peu de courage pour tous les cannabiculteur en quete de libertee a cru quand a la legislation du cannabis .......

 

a plus tout le monde et tres bonne continuation !!!!

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