Débat de société au tribunal correctionnel


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Les affaires de stupéfiants s’invitent régulièrement à la barre du tribunal correctionnel. Si régulièrement qu’on y prête, le plus souvent, peu d’attention. Certains dossiers, néanmoins, suscitent plus de passion que d’autres. Aussi anecdotiques soient-ils.

 

Le cas s’est illustré hier matin, avec la comparution d’un jeune de 25 ans, poursuivi pour détention de cannabis. En juillet, la police avait découvert vingt et un plants de cannabis à son domicile de la Vallée-du-Tir (nouvelle-calédonie). Une culture destinée à sa « consommation personnelle », a affirmé le détenu à la barre.

Costume en velours, chaussures bien cirées, ce jeune patenté spécialisé dans la sculpture sur bois a tenté de faire bonne figure pour éviter la prison. Condamné pour vol en réunion, il y a quatre ans, les chances pour qu’il rejoigne le Camp-Est à l’issue de l’audience étaient plus que probables.

 

Or, pour se justifier, le prévenu n’a rien trouvé d’autre que d’offrir une leçon de botanique aux magistrats, expliquant qu’« entre décembre et février, c’est bien connu, le cannabis, y’en a pas », que « la plante (à cette saison) produit des feuilles, mais des fleurs, non ». Conclusion : pour palier le manque, mieux vaut anticiper, grâce à une petite culture à domicile.

 

 

Dubitatif, le président du tribunal a laissé le prévenu poursuivre son exposé, avant de couper net : « vous en parlez, je trouve, de façon assez détachée (..). Avez-vous vu la campagne de la Province sud sur le cannabis (1) ? »

- C’est bien pour les jeunes. Malheureusement, arrivé à un certain âge..., souffle le prévenu avant de se reprendre. Je suis patenté, je travaille, je ne fume jamais la semaine.

- Doit-on entendre que vous avez pris la décision d’arrêter ?

- Non, je dis plutôt que je me mets dans la démarche d’arrêter. Je ne peux pas vous mentir.

 

Face à cet excès de franchise, Me Deswarte a volé au secours de son client dans une plaidoirie proche du débat de société. « 80 % des 15-18 ans ont déjà consommé du cannabis. Nous serions à Rotterdam, Bilbao ou Barcelone, il n’y aurait pas d’infraction. » Et pour mieux étoffer son propos sur le décalage entre le droit et l’évolution des mœurs, l’avocat de la défense a rappelé le temps où « des gens (étaient) condamné au pénal pour adultère » ou « pour divagation parce qu’ils avaient moins de 5 francs en poche ». Un texte applicable « jusqu’en 1994 », a-t-il précisé.

Sans vouloir « défendre la consommation de cannabis », l’avocat a tenu à rappeler un principe de réalité. Celui d’une société où la consommation d’alcool est pointée du doigt, seulement quand elle est excessive. Tandis que celle du cannabis, même occasionnelle, est tout bonnement punie par la loi.

 

Moins sévère que le substitut du procureur, Richard Dutot, qui avait requis deux mois de prison avec sursis, le tribunal a condamné le consommateur à trente jours amende de 1 000 francs chacun.

 

(1) La campagne émane, en réalité, du gouvernement.

 

 

Source : .info.lnc

 

 

Peace

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Enfin un magistat et un avocat qui savent de quoi ils parlent ! L'évolution des moeurs !

 

Très bonne défense, bon tribunal...(alala, si j'avais pu avoir un avocat et un tribunal comme çà...non, là je rêve^^).

 

++

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le tribunal a condamné le consommateur à trente jours amende de 1 000 francs chacun.

 

heu...pour 20 plants...clair que c'est mieux que le sursis, mais ça fait quand même 30'000 francs !! Je trouve un peu cher payé.

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