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  • 2 semaines après ...

Yepahh

Le fabuleux label makasound n'est plus ...triste époque pour le reggae.

L'arrêt de Natty dread, makasound qui met la clef sous la porte ....arfffff

 

 

l'interview des fondateurs du label:

 

Reggae : Makasound, le mot de la fin

18/02/2011

 

Le plus audacieux des labels français de reggae nous a appris la semaine dernière qu'il devait fermer ses portes. Ses deux fondateurs reviennent ici sur une belle aventure, qui s'achève trop tôt.

 

 

 

 

 

Vous venez de déposer le bilan de votre label, Makasound. Quelles sont les étapes qui vous ont amenées là?

 

 

Makasound : Nous avons lutté contre la dégradation de nos ventes depuis un moment. Depuis plusieurs années, nous révisions nos objectifs à la baisse pour chacune de nos sorties. Jusqu’à atteindre des prévisions de vente parfois honteuses, ou plutôt non viables économiquement.

 

 

Nous avons cherché à diversifier notre activité (et nos plaisirs) en nous lançant dans la production de concerts et de tournées. Malgré de beaux concerts, et des succès, médiatiques notamment, l’économie du live ne nous a pas permis de limiter la chute des revenus du disque (ou de la musique enregistrée dans son ensemble). Elle ne permet pas de "produire" des albums.

 

 

Par ailleurs, nous n’avons pas eu de "gros" succès disque cette année, et avons au contraire dû décaler des projets de disques pour des raisons indépendantes de notre volonté. Ce qui nous a pénalisé.

 

 

Ajoutez à cela des retours impressionnants (jamais vus) cette année, et des ventes désormais quasi nulles pour l’ensemble de notre catalogue (hors nouveautés) en magasin. Nous n’avons pas pu soutenir les efforts à faire pour continuer. Il faut toujours re-miser, re-parier sur de nouveaux projets pour avancer. Déjà adossés à un emprunt, nous n’avons pas pu emprunter à nouveau.

 

 

 

Quels ont été vos meilleures ventes? Les productions les plus déficitaires?

 

 

Makasound : Les meilleures ventes ont été Victor Demé (produit par Chapa Blues, licencié à Makasound), Java et les albums de Winston McAnuff ("Paris Rockin", "A Drop"). La collection Inna de Yard a bien marché aussi, surtout les premiers volumes.

 

 

Les plus déficitaires, c’est toujours délicat d’en parler. Nous n’avons jamais perdu des fortunes sur des artistes car nous n’avons jamais eu de quoi "miser" des fortunes. Mais, effectivement, les albums de Sig, Curumin, Adama Yalomba, entre autres, ont été un peu déficitaires.

 

Vous avez tenté de trouver des partenaires, qu'est ce qui a fait échouer ces démarches?

 

 

Makasound : Le temps. Nous nous y sommes mis trop tard. Sinon, on ne peut pas dire que les investisseurs courent les rues dans notre domaine, c’est l’autre raison. Encore un fois, le "catalogue" aujourd’hui "ne vaut rien", car il est très difficile de prédire les exploitations à venir de la musique. Peut-être allons-nous vers une économie uniquement sur la nouveauté … ?

 

 

 

 

Où en était votre développement à l'international?

 

 

Makasound : Nos disques sont distribués dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Benelux, Canada, USA pour certains, Japon, ...) et en digital partout. Nous avons des partenaires dans de nombreux pays et étions toujours en contact avec de nouveaux. Mais la situation est malheureusement très difficile partout. Au Royaume-Uni, au Japon, en Allemagne, les disquaires ferment et le modèle digital n’a pas vraiment fait ses preuves.

 

 

 

 

Vous n’avez pas travaillé avec les artistes jamaïcains issus de la scène dancehall. Quel regard portez-vous sur la scène musicale reggae contemporaine ?

 

 

Makasound : Nous trouvons difficilement notre compte dans les productions actuelles en Jamaïque. L’orientation est clairement vers le hip hop et le R&B, avec des sons lourdingues et des paroles assez faibles. Ce n’est en tout cas pas notre goût premier, même s’il y a des artistes avec un vrai talent en dancehall. Le propos de gangsters du genre « Je suis le plus méchant, avec les plus grosses meufs et les plus gros flingues » est souvent l’apologie de la connerie.

 

 

Je pense que c’est étonnamment hors de Jamaïque qu’on trouve les projets les plus intéressants, en terme de sons et de rencontres musicales (donc de création) entre reggae et rock, dub, électro, hip-hop, etc. Le reggae est écouté et joué partout dans le monde et il a d’innombrables ramifications et développements très intéressants.

 

 

 

 

Qu’avez-vous essayé de montrer ?

 

 

Makasound : Nous n’avons jamais été dans une démonstration théorique, on est allé vers ce qu’on avait envie de partager et de mettre en avant : les talents de certains artistes. Nous avons voulu montrer une image « rassurante » du reggae, amener une partie du public vers cette musique que nous trouvons justement accessible et intéressante musicalement pour un très grand nombre. Il suffit de choisir et de présenter bien les choses, les artistes, leurs propos, leurs histoires, etc.

 

 

Nous avons également voulu montrer qu’il existait une multitude d’artistes et de disques extraordinaires derrière les grands noms comme Marley ou Burning Spear. Le reggae est bien plus large et mérite qu’on fasse découvrir d’autres pépites.

 

 

Par ailleurs, nous avons essayé de montrer que mettre de l’énergie au service d’artistes pas forcément "vendeurs" était un pari excitant pour tout le monde ... et que, justement, cette énergie avait de la valeur.

 

 

 

 

 

Depuis quelques années vous travaillez aussi avec des artistes africains, (Victor Démé, Lek Sen..). Est-ce que, selon vous, le continent africain abrite encore de nombreux talents à qui on n’a pas donné l’occasion de s’exprimer ?

 

 

Makasound : C’est une évidence absolue. Il existe beaucoup plus d’artistes talentueux que de producteurs pour les mettre en avant !

 

 

 

 

 

Dans le marché des musiques du monde il y a actuellement un engouement pour les compilations de groupes plus ou moins obscurs des années 60 et 70. Avec vos contacts en Jamaïque ou en Afrique de l'Ouest, avez vous envisagé de tenter ce genre d'opération, souvent très rentables ?

 

 

Makasound : Je doute de l’aspect "très rentable" de ce genre de projets. Nous l’avons fait au début avec les compilations "A place called Jamaica" et par ailleurs nous avons passé du temps à faire découvrir de "vieux groupes oubliés" sur notre catalogue de réédition, comme Black Roots, Knowledge, Merger ou autres Mighty Threes. C’est justement ce travail de réédition qui nous semble très compromis économiquement aujourd’hui. Les seuils minimum de vente deviennent presque impossibles à réaliser, sauf en étant entièrement bénévoles, donc mécènes.

 

Comment avez vous abordé le virage numérique de la musique?

 

 

Makasound : En douceur et comme tout le monde. Tout notre catalogue est en ligne sur les plateformes. Nous avons eu de nombreuses mises en avant sur I-Tunes, la Fnac ou même Deezer. Encore une fois, techniquement ça fonctionne, et de mieux en mieux. Economiquement, non.

 

 

 

 

Dans votre lettre ouverte publiée par Libération, vous accusez les sites de streaming de tuer les petits producteurs. Comment les responsabiliser?

 

 

Makasound : On aurait dû les contraindre tout d’abord avec des négociations plus dures ou plus profitables aux producteurs. Après tout, quel droit avaient-ils de diffuser des œuvres qui ne leur appartiennent pas ? Ils se sont fait de la publicité et ont généré du trafic avec une musique qu’ils ne produisent pas, et en se plaçant comme une alternative aux sites pirates. La profession s’est dit : "Mieux vaut eux que rien". Et, en plus, les maisons de disques se sont divisées, comme toujours, en signant chacune de son côté.

 

 

 

En attendant, ce n’est toujours pas un modèle pour produire la musique. Ils sont maintenant rentrés dans une logique de responsabilisation justement, de respectabilité. Ce sont clairement les grands gagnants de cette mutation, mais ils l’ont été avec de vilaines techniques. En passant en force, en faisant monter leur valorisation financière, et en régularisant ensuite. Evidemment, un adossement à un gros fournisseur internet ou à opérateur de téléphonie mobile facilite tout.

 

 

 

On revient au fondamental : la musique a souffert de la rapacité des fournisseurs d’accès, qui pèsent beaucoup plus que les producteurs de musique, et qui n’ont jamais voulu négocier quoi que ce soit. L’Etat penche bien sûr de leur côté (les intérêts étant bien plus gros). On disait, il y a 10 ans, qu’ils deviendraient les producteurs et remplaceraient les maisons de disques. 10 ans après, il n’en est rien, mais ils ont effectivement étranglé les maisons de disques.

 

 

 

 

 

Avez-vous pensé, comme vient de le faire Jarring Effects, à demander le soutien financier de ceux qui vous suivent ?

 

 

Makasound : On y a pensé, mais on ne l’a pas fait. On pensait que c’était trop tard ... et qu’on ne récolterait pas suffisamment pour continuer.

 

 

 

 

Est-il trop tard ?

 

 

Makasound : Pour notre structure actuelle oui. Pour faire autre chose et différemment, non.

 

 

 

 

Certaines de vos productions étaient sur le point de voir le jour, vont elles émerger et comment?

 

 

Makasound : Certaines ne vont pas sortir, d’autres à travers d’autres structures. C’est encore tôt pour préciser.

 

 

 

 

Vous détenez un catalogue fort et original que va-t-il devenir ?

 

 

Makasound : C’est une bonne question.

 

 

 

 

Comment envisagez-vous votre avenir de producteurs ?

 

 

Makasound : Nous réfléchissons à des collaborations avec certaines structures. Rien n’est fait.

 

https://www.youtube.com/watch?v=jnIXpA3TdSc&feature=related

 

 

Et l’avenir de la profession ?

 

 

Makasound : Il y aura toujours des producteurs, contrairement à ce que disent certains "cerveaux" bien malins de l’économie Internet, qui annoncent que la musique ne circulera plus que de l’artiste au public directement (via leurs plateformes). C’est dur à dire aujourd’hui.

 

 

 

On espère qu’il y aura de la place pour une diversité musicale surtout. Que la production sera possible, pas uniquement pour des projets rentables tout de suite. Sinon, des catalogues entiers vont disparaître. Peut-être y aura-t-il une réaction du public, avec des projets de mécénat participatif sérieux, pour que des créations puissent se faire. Mais on en est loin, et la tendance est plutôt "Chacun pour soi, on prend ce qu’on peut le plus vite possible". Il faut souhaiter que ces révolutions technologiques engendrent aussi une révolution des mentalités et une envie de faire les choses différemment.

 

 

 

 

Le modèle de MyMajor Company est intéressant s’il est fait avec sincérité, honnêteté et en défendant certaines valeurs musicales autres que le rêve du showbiz et de l’argent.

 

 

 

 

Selon vous, ce qui arrive à la production discographique aujourd’hui, va-t-il arriver aux autres champs culturels (livre, cinéma, …) demain ?

 

 

Makasound : L’information subit déjà depuis plusieurs années des baisses de sa diffusion très importantes, dues à Internet et aussi à une attaque du "gratuit". Justement, déjà se dessinent des modèles intéressants payants, où le public va chercher une information qu’il juge meilleure et pour laquelle il est prêt à payer. C’est à mon avis encore fragile, mais c’est vraiment intéressant.

 

 

Je n’ai pas d’avis personnel sur le livre numérique, que je connais mal.

 

 

Pour le cinéma, les intérêts étant plus gros que la musique, je crois que les réponses sont mieux étudiées par les acteurs. L’Etat est beaucoup plus présent aussi.

 

 

 

 

Dans cette crise culturelle, justement, quel doit selon vous être le rôle de l’Etat ?

 

 

Makasound : Le rôle de l’Etat, s’il le peut, est de défendre les moyens d’une production culturelle riche, diverse et créatrice d’emploi. Je suis convaincu que c’est aussi une histoire d’envie et de vision politique personnelle de nos plus hauts dirigeants. La richesse culturelle de la France, son rapport aux arts et à la création doit évidemment être défendu. Maintenant, si on considère déjà que l’Enseignement coûte trop cher à l’Etat, alors on peut imaginer le pire pour la Culture … Nous ne sommes pas très rassurés mais restons optimistes !! Et, enfin, nous n’avons bénéficié d’aide de l’Etat que très tard dans notre développement, donc nous pensons aussi qu’on n’a pas besoin d’attendre une main tendue pour faire les choses.

 

 

Pour être précis sur les producteurs de musique du monde, il faut impérativement que le mécanisme du Crédit d’Impôts soit applicables aux entreprises françaises produisant des artistes étrangers. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui et c’est un scandale. A moins de renier notre richesse multiculturelle…

 

 

 

 

Propos recueillis par Benjamin MiNiMuM

 

 

R.I.P makasound

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Salut à tous et à toutes!

Un petit délire taper sur ce clip!! (attention la consommation de carotes est interdite, pas ce que nous avons dans nos placard ;) )

https://www.youtube.com/watch?v=4jWXq435hCg

 

ET un pur son d'un groupe stéphanois qui débarque dans toute la france!! JAH GAIA! Avec ce petit son pour nous qui voulont changer les mentalités sur cette plante!! :bigspliff:

 

Allez les cannawedeurs!! bonne soirée! peace

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Sa voix est éternelle. Son peuple l'a surnommé l'archange du reggae...

 

:PGarnett Silk:plus:

 

Je suis si triste chaque jour que cette homme ne soit plus...il est souvent consideré à raison je pense comme le meilleur chanteur de reggae de tous les temps de part son message et sa voix miraculeuse...après Marley

remember garnet!!!!!!!!!!!!en boucle

https://www.youtube.com/watch?v=C7q5RIX5Xg0&feature=related

182 vues!!! faites péterrrrrrrr ça!!! grosse tunee

https://www.youtube.com/watch?v=ATv85fQfZho&feature=watch_response

Un psaume envoutant, tuerie....

https://www.youtube.com/watch?v=wCATYjxZTAg&feature=related ....

Y'en a un paquet d'autres.....

Enjoy ++

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  • 1 mois après ...