Pierre-Yves Dermagne envisage des "cannabis social clubs" en Belgique


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Pierre-Yves Dermagne envisage des "cannabis social clubs" en Belgique

 
 
 
 
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Pierre-Yves Dermagne, vice-Premier et ministre de l'Économie, souhaite que la production et la vente de cannabis soient autorisées et sous contrôle. ©siska vandecasteele
31 août 2023 12:10
 

Le vice-Premier PS Pierre-Yves Dermagne estime qu'il faut dépénaliser le cannabis. Le dossier est chaud. Le MR se montre réticent et la droite flamande bloque.

Interrogé dans De Morgen et L'Avenir, le vice-Premier PS Pierre-Yves Dermagne estime qu'il faut en finir avec la prohibition du cannabis et que l'État doit en encadrer la vente. "Il ne s'agit pas de promouvoir le cannabis", insiste-t-il. "Mais il faut être réaliste: le cannabis est omniprésent et socialement accepté."

Pour le socialiste, "une légalisation (...) nous permettrait de mieux encadrer les consommateurs, d'interdire la vente aux mineurs, de reprendre une source importante de revenus au milieu criminel - y compris aux terroristes - et de permettre à la police de se concentrer sur des problèmes plus importants. "

 

L'État belge y gagnerait 660 millions d’euros de recettes, sous forme d’accises, assure le vice-Premier PS. Une étude du Groupe du Vendredi, réalisée en 2019, montrait que, sur base des données de l'époque et selon le type de dépénalisation adoptée, les gains pouvaient aller jusqu'à 144,6 millions d'euros par an.

Pourquoi pas?

Un des principaux arguments s'opposant à la légalisation du cannabis dans notre société porte sur ses effets sur la santé. Cette drogue a des impacts sur le système cognitif, avec des troubles de l'attention, de la mémoire ou encore de l'intelligence, et d'autant plus si elle est consommée dès un jeune âge. Est aussi souvent pointé le risque que l'herbe ne soit qu'une étape avant la consommation de drogue dure.

"On n'est pas absolument opposé, mais il faut rester prudent. Ce n'est pas une priorité."

 
 
Le MR

Cette nocivité pour la santé est avancée par le MR pour freiner une dépénalisation. "Cela vient à contretemps", a aussi argumenté, sur Bel RTL, le président des libéraux francophones, Georges-Louis Bouchez. "On ne comprend pas cette banalisation que fait le PS, c'est un signe de laxisme. On n'est pas absolument opposé, mais il faut rester prudent. Ce n'est pas une priorité ", pointe le porte-parole du MR.

Plutôt oui au sud

Au-delà des sorties médiatiques des uns et des autres, le débat sur la dépénalisation reprendra en Belgique dans quelques mois, lors de la publication d'un rapport d'information issu du Sénat, basé notamment sur l'audition de nombreux experts.

 

Pour Pierre-Yves Dermagne, "il faut pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente" de cannabis.

 
 

Sauf le MR qui affiche aujourd'hui ses réticences, les autres partis francophones sont favorables. Mais l'ampleur et la manière de légaliser diffère selon les couleurs. Ainsi, pour Pierre-Yves Dermagne, "il faut pouvoir organiser et contrôler la production, mais aussi la vente" de cannabis. Ecolo propose aussi d'"autoriser, réglementer et contrôler l’ensemble de la filière de production et de distribution, ainsi que la consommation de cannabis, avec des règles claires et strictes" explique la coprésidente Rajae Maouane.

DéFI envisage la suppression de la pénalisation de la possession et de certaines formes de production et distribution de cannabis, qui seraient remplacées par des canaux juridiquement réglementés. Les Engagés prônent, eux, "une dépénalisation de la consommation de toutes les drogues". Le PTB insiste pour que production et vente soient encadrées par l’État.

Le modèle allemand

Pierre-Yves Dermagne n'adhère pas à la méthode néerlandaise pour la mise en œuvre d'une légalisation de la drogue douce."C'est un peu hypocrite, car la vente est légale, mais la culture ne l'est pas", explique-t-il. Il s'inspirerait plutôt du modèle allemand, où les consommateurs adhèrent à un "cannabis social club", une association qui cultive collectivement du cannabis et le vend à ses membres.

 

Au nord du pays, les avis sont nettement moins favorables. Le CD&V, la N-VA et le Vlaams Belang s'opposent à la dépénalisation de drogues à usage récréatif. Fortes réticences aussi au sein de l'Open Vld. Mais Vooruit est favorable et Groen aussi.

 

https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/economie/pierre-yves-dermagne-envisage-des-cannabis-social-clubs-en-belgique/10489674?_sp_ses=df56eaf7-fd8b-44ae-bc7a-0dcbe059339a

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