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Depuis le 28 juin, les conducteurs roumains qui refusent le dépistage des stupéfiants perdent leur permis. Sauf que les tests, avec 38 % de faux positifs, ne sont pas fiables… C’est le tollé.

Contrôle de police sur une route de Roumanie, en 2020.
Contrôle de police sur une route de Roumanie, en 2020. | ARCHIVES AFP

 

Ouest-France de notre correspondant à Bucarest, Benjamin RIBOUT. Publié le 07/07/2024 à 14h46
 

La Roumanie affiche le pire bilan de l’Union européenne en matière de mortalité sur les routes, avec 86 tués par million d’habitants (contre 50/million pour la France). L’an dernier, la mort deux jeunes vacanciers avait suscité une profonde émotion : ils avaient été fauchés par un conducteur drogué de 19 ans, contrôlé peu avant mais pas testé aux stupéfiants.

Dès lors, quoi de plus normal que de renforcer la répression, notamment contre les conducteurs qui roulent sous l’emprise de drogue ? Depuis le 28 juin, une ordonnance du gouvernement impose que les conducteurs verront leur permis suspendu, s’ils refusent de se soumettre aux contrôles des forces de l’ordre et de leurs appareils DrugTest. À l’image ce qui se pratique en France.

Altéré par les antibiotiques

En Roumanie, la mesure provoque pourtant un tollé. Pour une bonne raison ! Un récent rapport du Conseil supérieur de la médecine légale a révélé que 38 % des tests étaient des « faux positifs », dont le résultat était altéré par de nombreuses substances courantes : antibiotiques, antiviraux, antiallergiques…

Jusqu’au 28 juin, de plus en plus de conducteurs roumains refusaient donc le DrugTest et exigeaient une prise de sang, conservant leur permis dans l’attente des résultats. Ce ne sera plus possible. Et pire ! Pour ceux qui misent sur le résultat sanguin négatif pour récupérer leur permis, il faudra attendre parfois jusqu’à un an. La faute au manque de labos et de personnels agréés…

L’ordonnance du 28 juin suscite un tollé. Une pétition en ligne exigeant son annulation a recueilli 100 000 signatures en 48 heures. Pourquoi ne pas remplacer les tests pas fiables ?, interrogent nombre de Roumains qui se rappellent le scandale des tests Covid défectueux, acquis pendant la pandémie.

Pour l’instant, le gouvernement ne veut rien savoir. Pour lui, si une personne refuse un dépistage, même défectueux, c’est qu’elle a quelque chose à cacher.

 

(Sic) de l'Auteur.

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