C’est un message populaire. Indi-Punky 18 316 Posté(e) mai 1 C’est un message populaire. Partager Posté(e) mai 1 La drogue douce, que près de 25 États du pays ont légalisée, restera toutefois illégale à l’échelle fédérale. High Times, site consacré aux drogues, y voit une “décision historique” après cinquante ans au cours desquels le cannabis a été “faussement classé comme une substance sans valeur médicale”. L’agence Associated Press a révélé mardi que l’administration Biden comptait reclasser la drogue douce et la sortir de la liste des substances les plus dangereuses. Politico évoque de son côté un “changement sismique” mené par la Maison Blanche, se démarquant de “décennies de politiques dures”. Le cannabis passerait en catégorie 3, comme le paracétamol. Jusqu’ici, explique le site, il était rangé dans la catégorie 1, celle de l’héroïne et autres substances avec une “haute propension pour l’abus”. La décision “reflète aussi les efforts de l’administration Biden” pour rapprocher la position du gouvernement de celle du public alors que “de plus en plus d’Américains sont en faveur de la légalisation de la drogue”, observe le New York Times. D’après un sondage Gallup, 70 % des Américains soutenaient cette légalisation en novembre 2023. Ils n’étaient que 51 % en 2014. Comme le souligne le Wall Street Journal, “Beaucoup de démocrates et plusieurs républicains ont adopté une vision plus tolérante de la consommation”. Vingt-quatre États ont légalisé la possession pour les adultes et en tout, 38 des 50 États de l’Union autorisent à divers degrés la consommation de marijuana à usage médical. “C’est la première fois que la DEA (l’agence de lutte antidrogue) abandonne sa position de “terre plate” vis-à-vis du cannabis et qu’elle admet que la substance possède une utilité thérapeutique légitime”, s’est félicité NORML, l’organisation nationale pour la réforme des lois sur la marijuana, citée par High Times. Matt Darin, le PDG de Curaleaf, une chaîne de dispensaires, confie au site que cette décision “est l’un des développements les plus monumentaux depuis des années et qu’il s’agit d’une étape cruciale pour défaire tout le mal causé par une guerre contre la drogue discriminatoire et vouée à l’échec”. Au sein même de la DEA, ce choix ne fait pas l’unanimité, signale le Wall Street Journal. Andy Harris, élu républicain du Maryland, a fustigé sur Twitter un acte “anti-science et dangereux pour la santé publique” si l’administration Biden va au bout de son idée. L’ex-conseiller à la Maison Blanche sur les politiques de lutte contre la drogue Kevin Sabet estime lui qu’“une drogue ne devient pas un médicament parce qu’elle est populaire”, dans des propos repris par le Washington Post. Trois gagnants potentiels “Reclasser la marijuana ne résoudra pas le conflit entre les États et l’État fédéral”, remarque CNN. À l’échelle fédérale, la drogue reste en effet illégale, ce qui oblige de nombreux dispensaires à opérer uniquement avec de l’argent liquide. Les banques refusent de prendre le risque d’être associées à du blanchiment d’argent. Dans le même temps, les autorités ne font déjà plus de la répression une priorité, selon le Wall Street Journal. “Les officiels disent qu’ils ne considèrent les poursuites judiciaires contre les crimes liés à la marijuana comme le meilleur usage de leurs ressources limitées”, détaille le journal. L’annonce du jour fait toutefois trois gagnants potentiels : Joe Biden, l’industrie du cannabis et la recherche scientifique. Politico observe que la levée des restrictions sur la marijuana pourrait “booster politiquement” le président, “en particulier chez les jeunes électeurs”. Deux tiers des 18-25 ans auraient exprimé leur soutien à ce type de mesures. L’ironie, c’est que “Biden a passé des décennies au Capitole à militer pour des peines lourdes concernant la drogue”, rappelle le site. Depuis la fin des années 2010, le chef de l’État a évolué, jugeant illogique de mettre au même niveau l’héroïne et le cannabis. Signe que la journée a été bonne pour l’industrie du cannabis : l’action en hausse de plusieurs entreprises du secteur à Wall Street dans la foulée des informations de l’Associated Press. Le titre Curaleaf est par exemple grimpé de 19 %, son plus haut en près d’un an, constate CNBC. L’industrie “prospère” aux États-Unis depuis 2014, indique CNN. Elle représentait 35 milliards de dollars de vente en 2023. Mais elle connaît aussi des difficultés alors que le marché noir n’a pas disparu, nuance le Washington Post. En 2022, elle a généré 3,77 milliards de taxes, moins qu’en 2021. La nouvelle classification du cannabis peut laisser espérer aux dispensaires des déductions d’impôts inaccessibles jusqu’ici, avec l’espoir d’une baisse des prix pour le consommateur. La recherche scientifique pourrait quant à elle être facilitée parce qu’il est logiquement plus sensible d’étudier des produits en catégorie 1, comme l’héroïne, que ceux de la catégorie 3. Le Post affirme que les scientifiques pourraient s’intéresser avec plus de précision aux bienfaits et aux maux causés par la substance. Il faudra encore du temps, insiste CNN. La décision de l’administration va désormais être suivie par un long processus “qui inclut une période de commentaires publics et qui pourrait prendre des mois avant d’arriver à terme”. Source: https://www.courrierinternational.com/article/drogues-decision-historique-aux-usa-le-cannabis-bientot-sorti-de-la-liste-des-drogues-les-plus-dangereuses 11 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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