L’Ar­gen­tine distri­bue gratui­te­ment du canna­bis médi­cal


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L’Ar­gen­tine distri­bue gratui­te­ment du canna­bis médi­cal

par  Sarah Ben Bouzid  | 22 novembre 2020

 
 
 

L’Ar­gen­tine a léga­lisé le canna­bis médi­ci­nal en 2017, mais unique­ment pour les patients souf­frant d’épi­lep­sie sévère. Cepen­dant,  un update à la loi publié le 12 novembre permet de pres­crire du canna­bis pour n’im­porte quelle patho­lo­gie, de permettre aux citoyens de culti­ver de la weed chez eux et enfin, d’en four­nir gratui­te­ment aux patients ne dispo­sant pas d’as­su­rance mala­die, explique Vice.

Les parti­sans argen­tins de la léga­li­sa­tion du canna­bis ont accueilli la nouvelle avec enthou­siasme. « Cette nouvelle étape dans le proces­sus de léga­li­sa­tion commence à répa­rer l’injus­tice de la stig­ma­ti­sa­tion d’une plante qui a apporté une qualité de vie à beau­coup de gens », a déclaré Vale­ria Salech, prési­dente de l’ONG Mamá Cultiva Argen­tina.

Ainsi, les personnes ayant une ordon­nance de canna­bis seront auto­ri­sées à culti­ver leurs propres plantes chez elles, ou à les obte­nir auprès d’un ami ou d’un membre de leur famille, à condi­tion que le culti­va­teur soit inscrit dans un registre gouver­ne­men­tal. Elles pour­ront égale­ment l’ob­te­nir par l’in­ter­mé­diaire du système natio­nal de santé. Mais il y a aussi l’obli­ga­tion de « mettre en œuvre des mesures visant à four­nir gratui­te­ment, au nom de l’État, des produits déri­vés de la plante de canna­bis aux patients qui ont une pres­crip­tion médi­cale mais ne béné­fi­cient que d’une couver­ture mala­die ».

La péna­li­sa­tion de la consom­ma­tion de drogue est une zone grise légale en Argen­tine. En 2009, la Cour suprême a statué qu’il était incons­ti­tu­tion­nel de péna­li­ser les adultes pour posses­sion de drogues pour leur consom­ma­tion person­nelle. Mais cette déci­sion n’a jamais été trans­po­sée dans la loi, et la police conti­nue d’ar­rê­ter et de pour­suivre les consom­ma­teurs de drogue, en parti­cu­lier dans les commu­nau­tés défa­vo­ri­sées. « Très souvent, la police ne tient pas compte de la déci­sion de la Cour suprême », déplore Victo­ria Darrai­dou, membre du Centro de Estu­dios Legales y Sociales (CELS).

Le gouver­ne­ment argen­tin recon­naît que l’ap­proche de la guerre contre la drogue ne fonc­tionne pas et péna­lise plutôt les consom­ma­teurs que les trafiquants. Le président Alberto Fernán­dez avait déclaré avant son élec­tion que « la guerre contre la drogue avait échoué » et que « la solu­tion n’était certai­ne­ment pas de persé­cu­ter les gens parce qu’ils fument un joint ». Il vient de faire un nouveau pas en avant.

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