mrpolo 7 743 Posté(e) octobre 14, 2020 Partager Posté(e) octobre 14, 2020 Le produit est vendu comme un "soin" à appliquer sur le pénis pour retarder l'éjaculation et faire durer le plaisir. Le tout à base de CBD. Comment résister ? J'avais déjà entendu parler de l'utilisation du CBD (un cannabinoïde présent dans le cannabis) dans les tisanes pour se détendre ou les joints légaux pour un tout autre effet, mais jamais comme allié de rapports sexuels plus longs. Pourtant, il semblerait que le marché des soins relatifs au coït se soit emparé de ses vertus tranquillisantes, à des fins jouissives. Et notamment par le biais d'un petit flacon discret intitulé "Intimate CBD Delay Spray" ("Spray retardant intime au CBD", en français) qui, à en croire sa notice et le marketing, serait quasi magique. En même temps, la promesse est alléchante. Le produit s'applique sur le pénis de son partenaire pour qu'il puisse faire l'amour en éjaculant moins rapidement. Quelques vaporisations et quinze minutes d'attente suffiraient à ce que nos ébats s'éternisent. Ou du moins, durent assez longtemps pour satisfaire les deux parties équitablement. Intrigant. En ce temps frais et pluvieux d'automne, qui appelle davantage à rester au lit qu'à se balader pendant des heures, l'occasion était toute trouvée pour s'atteler à quelques recherches sérieuses. Et filer sous la couette en plein après-midi afin de procéder à l'expérience inédite et répondre à la question que tout le monde - au bas mot - se pose : est-ce que ça marche vraiment ? C'est frais et ça sent bon Nous voilà donc un samedi vers 15 heures, allongé·e·s dans des draps propres de la veille qui dégagent une odeur chimique mais agréable d'assouplissant à la "lavande provençale". On est lessivé·e·s par une semaine chargée et on hésite à zapper le test pour une sieste. Une petite avant de retourner s'occuper du bébé qui dort pour l'instant paisiblement. C'est ce qui se passe ces derniers temps : la fatigue l'emporte un peu sur le désir. Et on met de côté notre intimité. C'est normal quand on vient d'avoir un enfant, il paraît. Mais au bout de quasi un an, ça plombe le moral. Alors, pour casser la routine et tenter de redonner un peu de corps à notre vie sexuelle, on décide de laisser sa chance au produit. "J'ai lu quelque part que faire l'amour redonnait de l'énergie", me lance mon mec. Ça suffit à me convaincre d'enlever mon legging troué et ma culotte préférée (une Snoopy en coton de mon adolescence), et de glisser la main dans son caleçon, fille facile (et glamour) que je suis. Deux minutes plus tard et autant de pelles roulées comme des ados, on se rappelle de notre mission : le spray. Il l'attrape tant bien que mal sur la table de chevet et tente de lire les quelques lignes de mode d'emploi inscrites en police 2 sur un autocollant au dos de la petite bouteille. Après déchiffrage, on apprend qu'il faut vaporiser une à trois fois sur le pénis, et attendre un quart d'heure que le liquide pénètre pour qu'il me pénètre. Je "pschitte". Ça sent bon et c'est frais, un peu comme un chewing-gum à l'eucalyptus. Je masse la zone (pas sûre que ce soit conseillé mais toutes les excuses sont bonnes), et on laisse "reposer". Pour l'instant, la texture est légèrement collante. Que faire en attendant ? S'occuper de la personne dans le lit qui ne s'est pas enduit les organes d'herbe liquide. Attention au timing Quinze minutes, ça peut être très court ou très long. Très court quand on sait les combler, très long quand on se regarde dans le blanc des yeux en attendant la fin du chrono. Dans notre cas, on a voulu combler. C'est justement le moment d'explorer d'autres facettes du sexe qui ne soient pas phallocentrées. Comprendre caresses, cunnilingus, masturbation et autres jeux qui n'impliquent pas uniquement le pénis. Dans une relation hétéro, ça change. Pendant ces 900 secondes, donc, le but était de me faire du bien à moi pour que lui aussi, continue d'être excité. On a tenté le truc du glaçon dont on entendait parler depuis un bon moment, et que la réputation précédait. On avait lu, entre autres, qu'au contact du corps chaud, le froid de l'eau gelée procurerait un contraste envoûtant, et mettrait les sens en éveil. Théorie prometteuse. Pratique nuancée. Car voilà : pour que "contraste envoûtant" il y ait, encore faudrait-il que ma peau soit brûlante, et surtout que je ne me les caille pas dans un appartement sans chauffage ni double vitrage par 10 degrés à l'extérieur. Sauf que si. Plutôt que mon pied, j'ai d'abord eu l'impression de prendre une douche froide. Et croyez-moi, ça n'a rien de très excitant... ... Jusqu'à que ce que ledit glaçon - et la bouche du garçon - se dirigent de concert vers mon clitoris. Là, c'est une autre histoire, nettement plus raccord avec les dizaines de recommandations repérées en ligne dans divers magazines. Les sensations sont décuplées, le plaisir aussi. Quand les quinze minutes sonnent, on est à point : on pourrait jouir en moins d'une minute. Conditions idéales pour se rendre compte de l'efficacité du spray. Trente minutes intenses Étonnamment (ou non), les positions s'enchaînent et nos ébats durent réellement plus longtemps que d'habitude. On fait des pauses parfois, puis on reprend. Levrette deux fois, cow-girl inversée moins décisive qu'à l'accoutumée, et apothéose en face-à-face, assis·e·s au bord du lit, pour ne citer que ces positions. Je ne parle pas de trois heures non plus, hein - qui a vraiment envie de ça - mais d'assez de temps pour avoir besoin de reprendre nos esprits, en sueur, à la fin. Soit à peu près la demi heure de sieste qu'on envisageait de s'accorder un peu plus tôt. Niveau texture, pas vraiment de différence au toucher avec la peau "naturelle". Peut-être un léger film que l'on sent seulement en passant le doigt. Rien de bien gênant, donc. Verdict : une réussite, qui n'est peut-être pas uniquement attribuable au produit, cependant. Mais sûrement aussi à l'état d'esprit avec lequel on a abordé ce moment privilégié dans un quotidien un peu harassant. On voulait y aller par étape, prendre le temps de se parcourir, retrouver une connexion qui nous avait manquée. C'est chose faite. On se sourit la tête posée sur l'oreiller, le silence règne à la maison. On ferme les yeux quelques secondes, satisfait·e·s et surtout heureux·se·s de pouvoir enfin recharger nos batteries. Et là aussi, c'est le pied. Par Pauline Machado Source: terrafemina.com 3 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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