Boogerman 6 290 Posté(e) juin 28, 2020 Partager Posté(e) juin 28, 2020 https://www.clicanoo.re/Societe/Article/2020/06/26/Tabac-alcool-cannabis-medicaments-jeux-de-hasard-quoi-les-Reunionnais Tabac, alcool, cannabis, médicaments, jeux de hasard… à quoi les Réunionnais sont-ils accros ? Photo d'illustration LYL Tabac À La Réunion, la population adulte présente des niveaux d’usage de tabac inférieurs aux moyennes métropolitaines. En revanche, les adolescents ne se distinguent pas de leurs homologues de métropole. La mortalité liée aux cancers des voies pulmonaires y est bien moins élevée à la Réunion. une situation « atypique » selon l’Observatoire. 26% des adultes (18-75 ans) déclarent consommer du tabac quotidiennement, trois points de moins qu’en métropole. Cependant, à La Réunion21% des adolescents de 17 ans sont des fumeurs quotidiens. Un chiffre qui tranche avec les autres départements ultramarins où les adolescents fumeurs sont moins nombreux : 15% en Martinique, 11% en Guadeloupe et 6% en Guyane. Parmi les pistes d’explications évoquée par l’Observatoire, « cette prévalence tabagique distinctive de La Réunion pourrait s’expliquer par une plus forte accessibilité du tabac : La Réunion se distingue par un nombre très élevé de points de vente (un débit de tabac pour 450 habitants contre 1 pour 3 500 habitants en métropole). De plus, la vente aux mineurs est moins régulée que sur le territoire hexagonal.» L’étude indique aussi que les Réunionnais fument leur première cigarette de plus en plus jeune. Les niveaux élevés de consommation tabagique à La Réunion se traduisent par une forte mortalité : première cause de mortalité évitable dans la région, le tabac cause 560 décès par an (pour une population de près de 860 000 habitants). Parmi les Outre-mer, La Réunion figure au premier rang de la mortalité féminine et masculine par cancer du poumon (dont le tabagisme est le principal facteur de risque). Par ailleurs, il ne faut pas oublier le contexte, les Outre-mer bénéficient d’un régime dérogatoire sur le tabac. « La loi du 27 décembre 2008 a certes établi le principe d’une licence pour les débits de tabac, mais son entrée en vigueur, initialement prévue en 2011, n’a jamais été effective faute de décret d’application. De même, la loi de finances de 2009 avait prévu la mise en place d’un dispositif d’encadrement de la vente du tabac (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) mais les DOM ne figurent pas dans les textes réglementant le contrôle du tabac. » LIRE AUSSI : Le prix de certaines marques de tabac augmente le 1er juillet... mais pas à La Réunion Alcool Concernant l’alcool, quels que soient la population (adulte ou adolescente) et l’indicateur (expérimentation, usage récent ou régulier, alcoolisation ponctuelle importante) considérés, La Réunion présente des niveaux nettement en dessous de ceux observés en métropole. En termes de conséquences des usages, La Réunion affiche un niveau de mortalité prématurée liée à l’alcool (alcoolisme et cirrhose) légèrement plus élevé qu’au niveau national, un taux d’interpellation pour ivresses sur la voie publique supérieur et des accidents corporels ou mortels dus à l’alcool également plus répandus qu’en métropole. La principale inquiétude concerne les jeunes. Concernant l’usage de l’alcool chez les jeunes, les ultramarins sont à contresens de la métropole. Les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API) - ou binge-drinking en anglais - augmentent fortement parmi les jeunes ultramarins. À La Réunion, la hausse est continue depuis dix ans, et atteint en 2017 un pic chez les adolescents (32 % des jeunes ont eu un comportement d’alcoolisation ponctuelle importante au cours du dernier mois). Par ailleurs les conséquences de la consommation d’alcool à La Réunion sont plus marquées qu’en métropole : « selon l’ORS de La Réunion, 230 décès par an seraient directement causés par l’alcool (Ricquebourg, 2018) : le taux de mortalité est deux fois supérieur à celui constaté en France hexagonale. La plupart des actes de violence (80 %) impliquent un usage d’alcool. » Là encore, le contexte a son importance, l’observatoire rappelle « pour des raisons historiques, un régime de fiscalité d’exception, dit de l’« octroi de mer »25, a été instauré pour l’alcool dès le XVIIe siècle, dans un souci de préservation de la filière « canne à sucre-rhum » des DOM et pour compenser les contraintes spécifiques de ces territoires. […] Ainsi, La Réunion enregistre le prix de l’alcool pur le plus bas de France, alors que les produits alimentaires coûtent en moyenne 20 à 30 % de plus qu’en métropole, ce qui soulève des interrogations en termes de santé publique. » L’observatoire ajoute : « par ailleurs, la publicité en faveur de l’alcool dans les Outre-mer relève d’une loi moins restrictive que dans le territoire hexagonal : elle autorise par exemple la publicité sur de multiples supports (en bord de route, etc.), qui contribue à normaliser la consommation d’alcool. » Cannabis Concernant le cannabis, le niveau d’expérimentation s’avère moins élevé qu’en métropole parmi les adultes mais, à contrario, plus haut parmi les adolescents. S’agissant des usages actuels ou réguliers, La Réunion ne se distingue pas de la métropole. Le nombre d’interpellations pour infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), concernant principalement le cannabis, y demeure à un niveau inférieur à celui observé sur le plan national. Comme en métropole, le cannabis se place en tête des consommations illicites, avec des niveaux d’expérimentation très variables, compris entre 21 % (Guadeloupe) et 35 % (La Réunion) au sein de la population âgée de 15 à 75 ans, loin devant les autres drogues illicites (moins de 2 % de la population) De plus, l’Observatoire précise « les jeunes générations ultramarines sont parfois plus nombreuses qu’en métropole à expérimenter le cannabis, comme à La Réunion où, pour la première fois en 2017, la proportion d’expérimentateurs de zamal à 17 ans a dépassé et surclassé la moyenne métropolitaine (47 % vs 39 %). C’est le niveau de diffusion le plus important en France à l’adolescence et il connaît une progression continue. » Médicaments détournés de leur usage, une spécificité réunionnaise L’usage détourné de médicaments, notamment l’Artane, le Rivotril, le Rohypnol et d’autres benzodiazépines, constitue un marqueur des consommations de produits psychoactifs à La Réunion. Ils sont en général associés à l’alcool et au zamal, parfois aussi à la cocaïne. « Ce phénomène, qui ne se retrouve ni en métropole ni dans d’autres DROM, est une préoccupation de santé publique depuis les années 1980 » rappelle l’observatoire. La Réunion compte 3,2 % d’expérimentateurs de médicaments détournés de leur usage en population générale (15-75 ans). L’Artane est le produit le plus fréquemment déclaré par les consommateurs de médicaments détournés de leur usage (2,9 %), devant le Rivotril (1,6 %) et le Rohypnol (0,6 %). Parmi les consommateurs de médicaments détournés de leur usage, 91 % d’entre eux ont expérimenté l’Artane. « L’Artane fait l’objet d’un important trafic à La Réunion (11 000 cachets saisis en 2017), vendu entre 5 et 10 euros le « grain » (comprimé de 5 mg) et entre 100 et 120 euros sous forme de plaquette de 20 comprimés » précise l’Observatoire. Jeux d’argent et de hasard : une problématique affirmée en Outre-mer En termes d’addictions sans substance, tous les Outre-mer ont un haut niveau de dépenses dans les jeux d’argent et de hasard (JAH), nettement plus élevé qu’en métropole. Trois départements ultramarins se situent bien au-dessus de la moyenne métropolitaine (770 euros par an) pour l’ensemble des activités de jeux, en particulier les machines à sous et les paris hippiques : La Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, qui dépassent de 25 % la mise moyenne métropolitaine. « Cette prévalence importante des JAH s’explique par l’accessibilité des points de vente de la Française des jeux dans les DOM, redoublée par la possibilité de jouer dans les épiceries de village et les stations-service (en sus des bureaux de tabac et diffuseurs de presse) » explique l’Observatoire. Les données les plus précises sont rapportées à La Réunion. Elles montrent la disponibilité importante des jeux de tirage, de grattage et de loterie : La Réunion compte un point de vente pour plus de 2 900 habitants, contre un pour 2 100 habitants sur l’ensemble du territoire national. À La Réunion, comme dans les autres régions d’outre-mer, ce sont les jeux de tirage qui regroupent la majorité des mises, contrairement à ce qui est observé en métropole (les jeux de grattage étant plus prisés). En matière de courses hippiques, La Réunion se distingue par un maillage grandissant des points de vente (200 points de pari pour les courses de chevaux, soit un pour 4 300 habitants vs un pour 5 100 au niveau national) et des mises moyennes plus élevées sur l’île : la mise hebdomadaire moyenne par habitant dépasse de 65 % la moyenne nationale. Là encore, les habitudes de jeux diffèrent de la métropole : à La Réunion, le pari le plus joué est le quinté+ avec 44 % de parts de marché (offrant des perspectives de gains élevés), tandis qu’au niveau national, ce pari se situe au deuxième rang (après le simple/couplé/trio qui est majoritaire). L'étude intégrale de l'observatoire français des drogues et des toxicomanies à retrouver ICI 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Tabac À La Réunion, la population adulte présente des niveaux d’usage de tabac inférieurs aux moyennes métropolitaines. En revanche, les adolescents ne se distinguent pas de leurs homologues de métropole. La mortalité liée aux cancers des voies pulmonaires y est bien moins élevée à la Réunion. une situation « atypique » selon l’Observatoire. 26% des adultes (18-75 ans) déclarent consommer du tabac quotidiennement, trois points de moins qu’en métropole. Cependant, à La Réunion21% des adolescents de 17 ans sont des fumeurs quotidiens. Un chiffre qui tranche avec les autres départements ultramarins où les adolescents fumeurs sont moins nombreux : 15% en Martinique, 11% en Guadeloupe et 6% en Guyane. Parmi les pistes d’explications évoquée par l’Observatoire, « cette prévalence tabagique distinctive de La Réunion pourrait s’expliquer par une plus forte accessibilité du tabac : La Réunion se distingue par un nombre très élevé de points de vente (un débit de tabac pour 450 habitants contre 1 pour 3 500 habitants en métropole). De plus, la vente aux mineurs est moins régulée que sur le territoire hexagonal.» L’étude indique aussi que les Réunionnais fument leur première cigarette de plus en plus jeune. Les niveaux élevés de consommation tabagique à La Réunion se traduisent par une forte mortalité : première cause de mortalité évitable dans la région, le tabac cause 560 décès par an (pour une population de près de 860 000 habitants). Parmi les Outre-mer, La Réunion figure au premier rang de la mortalité féminine et masculine par cancer du poumon (dont le tabagisme est le principal facteur de risque). Par ailleurs, il ne faut pas oublier le contexte, les Outre-mer bénéficient d’un régime dérogatoire sur le tabac. « La loi du 27 décembre 2008 a certes établi le principe d’une licence pour les débits de tabac, mais son entrée en vigueur, initialement prévue en 2011, n’a jamais été effective faute de décret d’application. De même, la loi de finances de 2009 avait prévu la mise en place d’un dispositif d’encadrement de la vente du tabac (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion) mais les DOM ne figurent pas dans les textes réglementant le contrôle du tabac. » LIRE AUSSI : Le prix de certaines marques de tabac augmente le 1er juillet... mais pas à La Réunion Alcool Concernant l’alcool, quels que soient la population (adulte ou adolescente) et l’indicateur (expérimentation, usage récent ou régulier, alcoolisation ponctuelle importante) considérés, La Réunion présente des niveaux nettement en dessous de ceux observés en métropole. En termes de conséquences des usages, La Réunion affiche un niveau de mortalité prématurée liée à l’alcool (alcoolisme et cirrhose) légèrement plus élevé qu’au niveau national, un taux d’interpellation pour ivresses sur la voie publique supérieur et des accidents corporels ou mortels dus à l’alcool également plus répandus qu’en métropole. La principale inquiétude concerne les jeunes. Concernant l’usage de l’alcool chez les jeunes, les ultramarins sont à contresens de la métropole. Les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (API) - ou binge-drinking en anglais - augmentent fortement parmi les jeunes ultramarins. À La Réunion, la hausse est continue depuis dix ans, et atteint en 2017 un pic chez les adolescents (32 % des jeunes ont eu un comportement d’alcoolisation ponctuelle importante au cours du dernier mois). Par ailleurs les conséquences de la consommation d’alcool à La Réunion sont plus marquées qu’en métropole : « selon l’ORS de La Réunion, 230 décès par an seraient directement causés par l’alcool (Ricquebourg, 2018) : le taux de mortalité est deux fois supérieur à celui constaté en France hexagonale. La plupart des actes de violence (80 %) impliquent un usage d’alcool. » Là encore, le contexte a son importance, l’observatoire rappelle « pour des raisons historiques, un régime de fiscalité d’exception, dit de l’« octroi de mer »25, a été instauré pour l’alcool dès le XVIIe siècle, dans un souci de préservation de la filière « canne à sucre-rhum » des DOM et pour compenser les contraintes spécifiques de ces territoires. […] Ainsi, La Réunion enregistre le prix de l’alcool pur le plus bas de France, alors que les produits alimentaires coûtent en moyenne 20 à 30 % de plus qu’en métropole, ce qui soulève des interrogations en termes de santé publique. » L’observatoire ajoute : « par ailleurs, la publicité en faveur de l’alcool dans les Outre-mer relève d’une loi moins restrictive que dans le territoire hexagonal : elle autorise par exemple la publicité sur de multiples supports (en bord de route, etc.), qui contribue à normaliser la consommation d’alcool. » Cannabis Concernant le cannabis, le niveau d’expérimentation s’avère moins élevé qu’en métropole parmi les adultes mais, à contrario, plus haut parmi les adolescents. S’agissant des usages actuels ou réguliers, La Réunion ne se distingue pas de la métropole. Le nombre d’interpellations pour infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), concernant principalement le cannabis, y demeure à un niveau inférieur à celui observé sur le plan national. Comme en métropole, le cannabis se place en tête des consommations illicites, avec des niveaux d’expérimentation très variables, compris entre 21 % (Guadeloupe) et 35 % (La Réunion) au sein de la population âgée de 15 à 75 ans, loin devant les autres drogues illicites (moins de 2 % de la population) De plus, l’Observatoire précise « les jeunes générations ultramarines sont parfois plus nombreuses qu’en métropole à expérimenter le cannabis, comme à La Réunion où, pour la première fois en 2017, la proportion d’expérimentateurs de zamal à 17 ans a dépassé et surclassé la moyenne métropolitaine (47 % vs 39 %). C’est le niveau de diffusion le plus important en France à l’adolescence et il connaît une progression continue. » Médicaments détournés de leur usage, une spécificité réunionnaise L’usage détourné de médicaments, notamment l’Artane, le Rivotril, le Rohypnol et d’autres benzodiazépines, constitue un marqueur des consommations de produits psychoactifs à La Réunion. Ils sont en général associés à l’alcool et au zamal, parfois aussi à la cocaïne. « Ce phénomène, qui ne se retrouve ni en métropole ni dans d’autres DROM, est une préoccupation de santé publique depuis les années 1980 » rappelle l’observatoire. La Réunion compte 3,2 % d’expérimentateurs de médicaments détournés de leur usage en population générale (15-75 ans). L’Artane est le produit le plus fréquemment déclaré par les consommateurs de médicaments détournés de leur usage (2,9 %), devant le Rivotril (1,6 %) et le Rohypnol (0,6 %). Parmi les consommateurs de médicaments détournés de leur usage, 91 % d’entre eux ont expérimenté l’Artane. « L’Artane fait l’objet d’un important trafic à La Réunion (11 000 cachets saisis en 2017), vendu entre 5 et 10 euros le « grain » (comprimé de 5 mg) et entre 100 et 120 euros sous forme de plaquette de 20 comprimés » précise l’Observatoire. Jeux d’argent et de hasard : une problématique affirmée en Outre-mer En termes d’addictions sans substance, tous les Outre-mer ont un haut niveau de dépenses dans les jeux d’argent et de hasard (JAH), nettement plus élevé qu’en métropole. Trois départements ultramarins se situent bien au-dessus de la moyenne métropolitaine (770 euros par an) pour l’ensemble des activités de jeux, en particulier les machines à sous et les paris hippiques : La Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, qui dépassent de 25 % la mise moyenne métropolitaine. « Cette prévalence importante des JAH s’explique par l’accessibilité des points de vente de la Française des jeux dans les DOM, redoublée par la possibilité de jouer dans les épiceries de village et les stations-service (en sus des bureaux de tabac et diffuseurs de presse) » explique l’Observatoire. Les données les plus précises sont rapportées à La Réunion. Elles montrent la disponibilité importante des jeux de tirage, de grattage et de loterie : La Réunion compte un point de vente pour plus de 2 900 habitants, contre un pour 2 100 habitants sur l’ensemble du territoire national. À La Réunion, comme dans les autres régions d’outre-mer, ce sont les jeux de tirage qui regroupent la majorité des mises, contrairement à ce qui est observé en métropole (les jeux de grattage étant plus prisés). En matière de courses hippiques, La Réunion se distingue par un maillage grandissant des points de vente (200 points de pari pour les courses de chevaux, soit un pour 4 300 habitants vs un pour 5 100 au niveau national) et des mises moyennes plus élevées sur l’île : la mise hebdomadaire moyenne par habitant dépasse de 65 % la moyenne nationale. Là encore, les habitudes de jeux diffèrent de la métropole : à La Réunion, le pari le plus joué est le quinté+ avec 44 % de parts de marché (offrant des perspectives de gains élevés), tandis qu’au niveau national, ce pari se situe au deuxième rang (après le simple/couplé/trio qui est majoritaire). L'étude intégrale de l'observatoire français des drogues et des toxicomanies à retrouver ICI
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