Comment va se dérouler l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France ?

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SANTE L’expérimentation devrait démarrer en France au cours du premier semestre 2020

• Entérinée fin octobre par l’Assemblée nationale, l’expérimentation du cannabis à usage médical débutera début 2020.
• Elle inclura 3.000 patients souffrant de maladies graves, et dont les symptômes peuvent être soulagés par le cannabis thérapeutique.
• Reste à savoir comment seront choisis les patients, comment sera encadrée l’expérimentation, et qui fournira la matière première.

Pour l'heure, on ignore encore qui fournira le cannabis thérapeutique qui sera prescrit dans le cadre de l'expérimentation française prévue début 2020. — PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

 

Ce n’est plus qu’une question de semaines. Début 2020, quelque 3.000 patients devraient participer à l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France. Un essai de deux ans auquel l’Assemblée nationale a donné son feu vert fin octobre. L’expérimentation, réservée au seul usage médical, avait déjà reçu l’aval de l’Agence du médicament, et devrait « débuter au cours du premier semestre 2020 », indiquait à l’automne Christelle Dubos, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Santé.

Comment l’expérimentation sera-t-elle menée ? Qui fournira le cannabis utilisé ? Dans quelles conditions sera-t-il distribué aux patients et comment ces derniers seront-ils recrutés ? 20 Minutes fait le point.

 

Quels patients pourront participer ?

 

Environ 3.000 patients doivent être recrutés dans le cadre de cette expérimentation. Des patients souffrant de maladies graves, dont les pathologies sont soignées avec du cannabis dans les pays autorisant son usage médical. Ainsi, l’essai inclura des patients souffrant de certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie ou encore de sclérose en plaques, pour lesquelles les dérivés du cannabis peuvent présenter un apport thérapeutique supplémentaire.

Abdel, patient souffrant d’épilepsie, se réjouit que cet essai voie le jour en France et se verrait bien y participer. « Il était temps que le feu vert soit donné et que la France sorte de son positionnement d’un autre temps, commente le jeune homme. De nombreux patients trouvent un soulagement grâce au cannabis thérapeutique. Et dans le même temps, plusieurs formes d’épilepsies sont pharmaco-résistantes : les traitements ne permettent pas totalement d’éviter les crises. Alors, si le cannabis thérapeutique peut aider, c’est une bonne chose ».

 

Comment sera encadrée la distribution du cannabis thérapeutique et sera-t-il produit en France ?

 

Une première prescription devra être délivrée par un médecin spécialiste, neurologue ou encore médecin de la douleur, au sein des centres hospitaliers et centres de référence qui seront choisis pour participer à l’expérimentation. Les patients devront d’abord se fournir en pharmacie hospitalière, puis pourront renouveler leurs traitements en pharmacie de ville. « Il n’y aura évidemment pas de distribution de joints dans les pharmacies », a assuré Olivier Véran, député LREM qui a porté la mesure et rapporteur du budget 2020 de la Sécurité sociale. Les produits testés seront fournis « sous forme de tisane, d’huile, de fleurs séchées en vaporisateur », a précisé le parlementaire.

Après le vote de l’Assemblée, InVivo, l’un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l’ANSM pour se positionner sur le marché. Problème : côté logistique et législation, « cela pose la question de la filière d’approvisionnement, la France n’autorisant pas la production de cannabis », soulignait le communiste Pierre Dharréville lors de l’adoption de l’amendement entérinant l’expérimentation française. « A ce jour, la législation française interdit la culture de plants de cannabis sur son sol, confirme à 20 Minutes Me Eveline Van Keymeulen, avocate spécialiste de la question au sein du cabinet Allen & Overy. N’est autorisée que la culture du chanvre – utilisé dans l’industrie vestimentaire ou dans la construction – à condition que les plantes aient une concentration en THC inférieure à 0,2 % ».

 

Qui fournira le cannabis prescrit dans le cadre de cette expérimentation ?

 

Pour l’heure, « les critères de l’appel d’offres pour la fourniture du cannabis utilisé pour cette expérimentation ne semblent pas avoir été totalement définis, glisse le cabinet d’avocats Allen & Overy. Mais des critères précis sur les conditions de production, de certification et de distribution seront exigés par l’Agence du médicament ». Car en France, « nous n’avons pas de filière de production, confirme Olivier Véran. Probablement que l’ANSM fera appel aux produits qui existent déjà à l’étranger ».

Et les laboratoires étrangers sont prêts. Précurseurs depuis 2002, les producteurs canadiens – Canopy Growth, Tilray, Aurora, Aphria – figurent parmi les poids lourds du secteur, et certains se positionnent déjà. « Nous disposons des certifications GMP (Good Manufacturing Practices), d’un cahier des charges très strict et d’un site de production de cannabis thérapeutique situé au Portugal prêt à fournir la France pour cette expérimentation », explique à 20 Minutes Sascha Mielcarek, directeur Europe de Tilray, l’un des leaders de ce marché.

De son côté, le collectif Alternative pour le cannabis à visée thérapeutique (ACT), ravi de cette expérimentation, espère à terme une « production française d’un médicament au prix juste, de qualité et certifié bio ».

 

Quelles sont les propriétés du cannabis médical ?

 

Autorisé dans dix-sept pays de l’Union européenne, le cannabis médical a, en fonction des symptômes à soulager et selon les produits délivrés, une concentration plus ou moins élevée en THC ou en CBD, deux des plus puissants cannabinoïdes de la plante. Parmi les effets bénéfiques connus, le cannabis médical a des propriétés antiémétiques (il soulage notamment les nausées et vomissements provoqués par la chimiothérapie), analgésiques, anti-inflammatoires ou encore des propriétés antiépileptiques. Il a également des vertus myorelaxantes (il détend les muscles) et stimule l’appétit. D’ailleurs, « l’objectif de l’expérimentation n’est pas d’établir l’efficacité du cannabis sur des pathologies identifiées, il est surtout de tester un système de prescription et de délivrance », estime le collectif ACT, qui rassemble plusieurs associations de patients.

Pour Olivier Véran, cette mesure pourrait à terme concerner « plusieurs centaines de milliers de nos compatriotes à bout de nerfs, à bout de souffle, à bout de forces… car rongés à petit feu par des maux quotidiens que les traitements actuels ne permettent pas de soulager ». Egalement neurologue, Olivier Véran a décidé d’étudier les effets thérapeutiques du cannabis après que plusieurs de ses patients lui ont confié l’avoir testé avec succès en automédication.

 

Anissa Boumediene

 

Source: 20minutes.fr

[PtitOursonVert 24]

Salut,

 

toute évolution de la situation est intéressante, maintenant reste à voir comment ça va se dérouler..

 

en tout cas, en France, ce qui est sur, comme sans d’autres pays malheureusement, c’est qu’on aime laisser les gens souffrir / mourrir avec du tabac ou de l’alcool « légaux », alors que ça tue des milliers de personnes chaque année, et en même temps on crée des polémiques obstacles, avec des arguments souvent tirés par les cheveux, contre le canna..

 

Perso je suis fumeur, je bois un peu, je fume du canna, et ben le seul des trois qui peut pas me tuer, et au vu de ma santé, me faire du bien , c’est le cannabis et c’est évidement le seul illégal...

N’en faisons pas l’apologie, c’est sur il faut éviter aux plus jeunes de fumer, consommer, mais en même temps, une personne adulte devrait avoir le droit d’accéder à une plante infiniment moins dangereuse que d’autres, sans qu’on le mette en prison ou qu’on le montre du doigt.

 

On voit des fumeurs de tabac ou ecig partout, des gens bourrés ou pire.. Des jeunes dans la rue à fumer du canna n’importe comment et n’importe quoi.....Je pense que ce serait profitable à beaucoup d’arrêter l’hypocrisie...

 

croisons les doigts pour qu’on ait un jour le droit de cultiver chez nous pour notre conso ce serait déjà formidable.

 

À bon entendeur  

[vrtrzm 103]

Salut,

Merci pour l'article, plutôt intéressant, enfin vu la position de la France là-dessus je ne vais pas avoir trop d'illusions, mais sait-on jamais, c'est un début

En tout cas en tant qu’épileptique mon neurologue lui-même m'a conseillé de continuer le CBD (en même temps, le sevrage favorise les crises :s) qui est bien plus que le THC la molécule qui aide ici, même si je considère le THC comme utile aussi, car il aide à dormir et détend ce qui joue beaucoup.

Et quand on vaporise l'aspect santé n'est même plus à débattre !

Peace

[Heka 5 616]

bonjour !

 

assurément une bonne nouvelle pour tout ceux qui vont trouver un soulagement.

 

par contre cette main mise qu'est en train de prendre big phama sur le canna m’inquiète réellement ...

 

@+

[PtitOursonVert 24]

Salut, 

 

il y a une heure, Heka a dit:

par contre cette main mise qu'est en train de prendre big phama sur le canna m’inquiète réellement .

Authoriser la culture perso, ca permettrait d’éviter ça, mais bon tant qu’il y a de l’argent à se faire ...

 

a+

[Demourok 4 072]

Salut 

 

Toute façon c'est joué d'avance , bien sur que big pharma va se gaver . Tout est bon pour faire du fric , l'art ou bien la politique ou le cannabis thérapeutique ^^

 

Reste a savoir comment big pharma va nous faire cracher ? Par la sécu si c'est remboursé ou directement dans les poches des plus aisés qui pourront se le permettre si c'est pas remboursé.

Légalisation de riches ou pour tous ? That is the question...

 

++

 

Modifié janvier 3, 2020 par Demourok

[OUADADADANG BANG 65]

Salut a tous !

 

Ouai je suis d'accord les industries vont ce gaver à mort et je pense que c'est l'assuré qui va payer de sa poche tant que ces traitements serons pas reconnu prioritaire. 

 

A voir comment la clique médical vas gérer le truc et après dans la durée je pense que ça va être pris en charge ou non par la sécu. Tout dépendra du patient et de son médecin.

 

Ça sera a la gueule du client. 

Tant que l'industrie pharmaceutique sera dans l'équation, Y'as je pense très peux de chance pour que les patients puisse opté pour un mode de consommation qui leur convient...

 

A+

[Heka 5 616]

plop

 

le souci est que big pharma dispose de moyens autrement plus puissant que les états pour "maquer" le truc,

ils ont été jusque ici, un puissant bras armé du lobby prohibitionniste ...

n'oubliez pas n'ont plus que pour eux, des gens en bonne santé ne sont pas des bon clients ...

je ne serais pas surpris qu'on en viennent un jour, a regretté le temps de la prohibition au final ...

a quoi rime des "expérimentations" qui ont déjà été mener dans grand nombre d'endroits sur une plus vaste population ? on veut réinventé la roue ?

 

@+

 

Modifié janvier 4, 2020 par Heka

[Invité Pucca]

36 minutes ago, Heka said:

des gens en bonne santé ne sont pas des bon clients ...

Peekoboo, 

 

D'ou l'intérêt de prescrire des médicaments a base de molecules chimiques a la liste d'effet secondaire interminable. 

 

D'un côté, big pharma a enorme a y gagner, mais de l'autre côté, cancerologues, medecins etc etc

ont trop a y perdre....

Ca risquerait peut etre de faire augmenter le chômage cette histoire lol

 

Ce n'est pas encore gagné, comme le dit Demourok, a voir si ça sera pour les riches ou pour tous. 

 

Pluche

Modifié janvier 4, 2020 par Pucca

[Ex-UFCM-I Care 9 189]

Hey

 

PoPoPoPoPoooooooo ..... Je comprend votre inquiétude et je la partage mais .... Bah oui il y a toujours un mais, un petit grain de sable pour gripper les rouages bien huilés ....

 

Pour l'expérimentation on vient de recaler une entreprise américaine made in Big Pharma et ses produits pourris ....

 

Les producteurs de weed et d'huiles pour un usage thérapeutique devront répondre à un cahier des charges qui les contraindra à avoir des normes de qualités "pharmaceutique".

(Le cahier des charge je le connais, je travaille dessus avec le CST actuel à l'ANSM. Big pharma ne pourra pas se mettre en concurrence avec les produits des producteurs vu le temps nécessaire au développement des médicaments, en tout cas pas tout de suite ce qui laisse aux producteurs le temps de s'accaparer le marché ....)

 

Les labos de big pharma ne vont pas investir massivement pour de la recherche et essais clinique, ils vont déjà perdre assez de fric comme ça, je pense qu'ils vont plutôt devenir actionnaires des producteurs de weed thérapeutique (mais bon rien n'est écrit donc n’étant pas madame Irma je peux me tromper ....)

 

Par contre mais pas uniquement pour le thérapeutique je suis d'accord avec Heka on regrettera la prohibition ....

(et la pas besoin d’être Mme Irma ... il suffit de regarder l'histoire .... combien de variété de chanvre autorisées ??? si on sort de la prohibition ils autoriseront des variétés mais pas toutes et donc sur les dizaines de milliers de variétés combien seront légales ??? .... après se sera comme avec l'alcool et la chasse aux alambics, ils feront la chasse aux auto-producteurs .... Oui bon je me suis Irma-idendifié .....)

 

allez @+

 

 

Modifié janvier 4, 2020 par UFCM-I Care

[Heka 5 616]

plop!

"ANSM" donc c'est déjà big pharma qui défini les règles du jeu ... (dans notre cher république bananière corrompu jusqu'au yeux)

@+

[Ex-UFCM-I Care 9 189]

Hey

 

Sympa, merci ....

Tu sais si les associations de patients, les membres indépendants et moi même qui composons le CST actuel de l'ANSM étions corrompu, je serais surement pas en train de défendre des intérêts contraires à ceux de big pharma et je toucherais un max de blé ..... Ce qui n'est pas le cas, je suis bénévole et le peu d'argent qui m'est donné est retiré de ma pension d'invalidité je ne "gagne" que des billets de train gratuit pour me rendre à des réunions et peut être de me dire qu'on limite les dégâts en donnant un avis différent et donc qu'on participe à un changement de paradigme concernant les médicaments par destination (ce qui est le cas actuellement du cannabis puisqu'il contient plus d'une molécule active) ....

C'est trop simple de dire ANSM = Big Pharma = corruption .... considérer les producteurs de cannabis qui vont fournir le cannabis comme étant partie prenante de big pharma est une erreur et penser qu'ils sont corrupteurs jusqu'à preuve du contraire est faux (si c'était le cas je serais le premier à leur rentrer dedans et c'est justement l'objet d'une note de l'UFCM-I Care que nous avons fais parvenir à la direction de l'ANSM et à la DGS pour éviter toutes collusions ...). après évidement il est question d'argent et de part de marché mais c'est un autre débat ....

 

@+

 

Modifié janvier 4, 2020 par UFCM-I Care

[PtitOursonVert 24]

Salut,
 

Il y a 2 heures, UFCM-I Care a dit:

Tu sais si les associations de patients, les membres indépendants et moi même qui composons le CST actuel de l'ANSM étions corrompu, je serais surement pas en train de défendre des intérêts contraires à ceux de big pharma et je toucherais un max de blé ..... Ce qui n'est pas le cas, je suis bénévole et le peu d'argent qui m'est donné est retiré de ma pension d'invalidité je ne "gagne" que des billets de train gratuit pour me rendre à des réunions

 

Perso, ce ne sont pas les associations, ni des membres indépendants qui posent problèmes, mais comme tu l’as si bien dit :

 

Il y a 2 heures, UFCM-I Care a dit:

après évidement il est question d'argent et de part de marché mais c'est un autre débat ....

Le problème, comme toujours , ce sont les questions d’argent. Et encore, l’argent au pire, dans notre société c’est « normal » qu’il y en ai et que certains cherchent à en gagner, mais, comme ils l’ont (les tètes pensantes, sans faire de complotisme) déjà prouver, le facteur « humain » passera toujours après le facteur « argent » ou « pouvoir ». 
 

Alors, merci de ton combat, et merci aux associations, mais tant que le système sera pourri, ça n’augurera rien de bon in fine...

 

Et l’ ANSM, ils autorisent déjà des des trucs pas très cool, alors wait and see ...

 

À+

[Ayahuaska 3 501]

Bonsoir,

 

 

 Car en France, « nous n’avons pas de filière de production, confirme Olivier Véran.

Si ce n'est que ça le problème, on peut revoir la charte et autoriser les appels d'offre sur CW.

Il y a un paquet de cannaweedeurs qui ne demanderaient qu'à devenir agriculteurs et produire du canna médical.

 

Pour être plus sérieux, même si cela semble être une avancée, je reste dubitatif et attend de voir comment cela va se passer.

 

++