Légalisation du cannabis : pourquoi ça coince en France?


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Mercredi, une proposition de loi pour légaliser le cannabis recevait le soutien de plusieurs députés de différents bords politiques. Jeudi, L’Obs relayait un appel de 70 personnalités sur le même sujet. Si le débat revient constamment, la France reste invariablement campée sur ses positions. Pour quelles raisons?

La légalisation du cannabis fait débat en France.

La légalisation du cannabis fait débat en France. (Sipa)
 

 

 

Mercredi, le Comité scientifique spécialisé temporaire, dans son avis public, recommandait d’autoriser l’usage thérapeutique du cannabis pour soulager certaines douleurs. Ce jeudi matin, le conseil d’analyse économique enfonce le clou en conseillant à l’exécutif de légaliser cette drogue douce et de réinvestir les profits dans la prévention. La réponse ne se fait pas attendre : "Le gouvernement reste clairement opposé à la légalisation du cannabis", confirme une source de Matignon à BFMTV. Sur la matinale de LCI, Elisabeth Borne, ministre des transports, réaffirme : "La position du gouvernement est très claire : il n’y aura pas de légalisation du cannabis, une réflexion est en cours sur l’usage thérapeutique."

Voici toutes les raisons pour lesquelles ça coince.

 

L'opinion publique est partagée

Selon une enquête réalisée fin 2018 auprès d’un public adulte par l’observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT), 54% des sondés déclarent être opposés à la légalisation du cannabis. En juin 2018, une autre enquête de l’Ifop réalisée pour ECHO Citoyen et Terra Nova, dévoile que seuls 44% des sondés sont favorables à son autorisation sous certaines conditions.

Et si 51% des Français seraient favorables à une régulation et un encadrement du cannabis par l’Etat, ils sont 53% à penser que cela favoriserait les addictions. 43% estiment même que cette régulation pourrait contribuer à la perte de valeurs morales.

 

On craint que le nombre de consommateurs augmente

Les Français sont déjà sur la première marche du podium, puisque ce sont les plus gros consommateurs en Europe. "On a très peur que si le cannabis est légalisé, ce soit une incitation à consommer", confiait Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, en janvier 2017 au magazine Le Bonbon. Selon l’analyse comparée des expériences de régularisation du cannabis menée par l’OFDT en 2017, les résultats sont partagés.

 

Dans les Etats de Washington et du Colorado, aucune hausse de consommation n’est observée chez les mineurs. A la différence de l’Uruguay où tous les indicateurs annoncent une hausse de la consommation généralisée.

Rien à voir avec les résultats des Pays-Bas qui ont opté pour une tolérance des drogues douces dès 1976. La consommation des adultes, une des plus basse d’Europe, s’est depuis stabilisée et celle des jeunes scolarisés est même en recul selon les constatations de l’observatoire des drogues néerlandais en 2007.

 

Le cannabis est dangereux pour la santé, surtout des plus jeunes

On le sait depuis longtemps, fumer est dangereux pour la santé, que ce soit du cannabis ou du tabac. La fumée contient comme des produits néfastes et, pour certains, cancérigènes. Elle peut compliquer des maladies respiratoires et même favoriser leur apparition. Surtout, en augmentant la fréquence cardiaque, fumer favorise la haute pression artérielle et la survenue d'infarctus. En tant que psychotique, le cannabis augmente le risque de psychose, avec des hallucinations, des idées paranoïdes. Il peut aussi provoquer chez des consommateurs réguliers, des symptômes dépressifs, de l’agitation, de l’irritation…

 

Selon l’OFDT, l’adolescence est la principale période d’initiation au cannabis. "Les premiers usages interviennent dès le collège et tendent à s’installer et à se diversifier au fil des années", note le rapport "Drogues et addictions – données essentielles" de 2019. Avec des conséquences plus néfastes que chez l’adulte.

"Les processus de maturation cérébrale (qui se poursuivent jusqu’à environ 25 ans) entraînent une vulnérabilité exacerbée de l’adolescent vis-à-vis de la neurotoxicité des substances psychoactives en général. Une zone du cerveau, le cortex préfrontal, qui permet la prise de décision, l’adaptation du comportement à la situation, est plus particulièrement concernée par cette maturation à l’adolescence", explique les chercheurs de l’INSERM dans leur expertise collective, "Conduite addictive chez les adolescents", menée en 2014.

 

Le marché des spiritueux pourrait être menacé

Ce n’est pas pour rien que les géants de l’alcool s’intéressent de près au marché du cannabis et qu’en août 2018, Constellation Brands (bières Corona, vodka Svedka) a investi 4 milliards de dollars dans une entreprise canadienne spécialisée dans cette drogue douce, comme le dévoilait le magazine Sciences et Avenir.

Des chercheurs de l’université du Connecticut et de Géorgie ont constaté une baisse de 12,4% de la vente d’alcool dans les comtés américains ayant autorisé le cannabis thérapeutique. Si les professionnels du secteur, aux Etats-Unis, démentent cette tendance, estimant qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions, le risque continue de planer au-dessus du marché des spiritueux.

 

On manque de connaissances sur le cannabis thérapeutique

Selon l’enquête Ifop réalisée pour ECHO Citoyen et Terra Nova, 82% des Français sont favorables à un usage médical encadré du cannabis. Le gouvernement a annoncé y réfléchir mais des freins restent encore à lever. En décembre dernier, le professeur Axel Kahn, président du comité éthique et cancer, sollicité par une malade sur l’usage du cannabis thérapeutique, déclarait à Libération que "la littérature scientifique sur les effets thérapeutiques du cannabis restait insuffisamment concluante, notamment en raison de défauts méthodologiques des études jusqu’à présent réalisées."

 

"Il existe des médicaments à base de cannabis, c’est du cannabis médical sous forme de gélules, ces médicaments sont autorisés mais ils sont en négociation de prix. Lorsque le prix sera fixé, des personnes vont avoir accès à ces médicaments", déclarait en juillet dernier Agnès Buzyn au micro de RMC.

 

 A l’heure actuelle, il n’existe que deux médicaments autorisés en France : Le Marinol et le Sativex. Le premier, destiné au traitement de douleurs neurologiques, est accessible seulement à partir d’une autorisation temporaire d’utilisation nominative et seulement en pharmacie hospitalière. Le second, utilisé pour le traitement de la sclérose en plaques, a reçu l’autorisation de mise sur le marché, mais n’est toujours pas disponible en pharmacie. 

 

Par Elise Forestier

Source: lejdd.fr

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Salut. 

 

Pourquoi ça coince en France??? 

 

Ben... livraisons surveillées, corruption et politique du chiffre...tout simplement...et c'est le con-tribuable qui payent tous ça !!

 

53% craignant que ça favorise les addictions et 43% des gens qui sont contre la légalisation de peur de l'effondrement des "valeurs morales" ????

 

Ça à pas l'air de les déranger que:

-l'alcool soit disponible pour tous en grande surface (41 000 mort en 2018 soit 2000 de plus que l'année précédente), si on l'interdisait, ça serai du joli.

-des médecins qui prescrivent des opiacés et anxiolytiques à tour de bras en échange de ptites vacances aux Maldives...(au moins 5 OD par semaine grâce au fentanyl en France ).

Quand au manque de connaissance scientifique, elles existent...mais à l'étranger (la science, c'est comme le nuage de Tchernobyl, ça s'arrête à nos frontières, c'est bien connu !!).

En France, pour qu'une étude soit reconnue, il faut qu'elle soit commandée par l'état ou des lobbys industriels (zieutez le dernier cash investigation, remplacez le mot "tomate" par "cannabis"...vous aurez votre réponse).

 

Quand à l'argument fallacieux des défenseurs de la prohibition :

 

"les trafiquants vous se rabattre sur des substances bien plus dangereuses..."

 

ben c'est déjà le cas (les Bénéfs sont plus importants avec la coke) les dealers ne vendant pas que du shit...Mais ça, ils ne peuvent pas le savoir, ils n'arrêtent que des consommateurs (politique du chiffre oblige !!).

 

Désolé si je suis hors charte en parlant du black market.

 

Cordialement...

 

 

 

Et n'oublions pas que c'est le dosage qui fait le poison...

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Salut.

 

Pourquoi ça coince en France ?

 

Parce qu'actuellement le marché du cannabis en France représente un gâteau tellement gros que je conclue que le gouvernement tire déjà des avantages quotidien dessus. 

Il n'y a donc pas d'utilité à rendre disponible aux autres ce qui avantages un groupe de personnes.

 

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