mrpolo 7 743 Posté(e) septembre 30, 2018 Partager Posté(e) septembre 30, 2018 L'an dernier, au pays, les producteurs de cannabis médicinal ont détruit près de 400 tonnes de déchets organiques, soit l'équivalent de 40 camions poubelles. Avec la légalisation de la marijuana et la croissance exponentielle de la production, le poids de ces déchets va décupler. Mais où vont-ils se retrouver? Un texte de Tiphanie Roquette Dans la production de marijuana, les cocottes sont le produit recherché. Le reste de la plante n'est que déchet. Photo : Radio-Canada/Tiphanie Roquette À Boaz Pharmaceuticals, un producteur installé à Calgary, la salle de destruction n’est pas celle qui attire les regards. Ce n’est pas de là que viendront les profits. La pièce est encore vide, puisque le producteur n’a pas encore commencé sa récolte, mais, selon le maître cultivateur de l’entreprise, Bill Vasilakakos, une fois que Boaz Pharmaceuticals aura atteint sa vitesse de croisière, « ça va s'accumuler [...]. Cette pièce va être pas mal pleine chaque semaine. » Bill Vasilakakos s'est pris de passion pour les particularités du cannabis. Photo : Radio-Canada/Tiphanie Roquette Du cannabis et de la litière pour chats Seule la cocotte du plant est utile aux producteurs, qui jettent tout ce qui est feuilles, tiges et boules de racines une fois la cocotte récoltée. Ils doivent également détruire toute production qui ne répondrait pas aux normes de Santé Canada. D’ici 2020, ces déchets pourraient atteindre 6000 tonnes, selon l’entreprise de gestion des déchets Micron Waste Technologies, citant un rapport de GMP Securities. À lire aussi : Légalisation du cannabis : ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas La vente du cannabis au Canada, en cartes Boaz Pharmaceuticals s’est préparée. Une déchiqueteuse à feuilles occupe un coin de la pièce, des boîtes noires et rouges s’entassent dans un autre coin, ainsi que quelques sacs de litière pour chats. Pour l’amateur, la vue de ces sacs est incongrue, mais il s’agit d’une pratique courante de l’industrie, préconisée par Santé Canada. Traditionnellement, Santé Canada recommande de mélanger les résidus de cannabis avec de la litière pour chat. Photo : Radio-Canada/Tiphanie Roquette La loi exige en effet que les déchets du cannabis soient « modifiés ou dénaturés au point d’en rendre la consommation et la multiplication impossibles ou improbables ». L’objectif est de s’assurer que personne ne pourra extraire le composant THC à partir des déchets. « On peut notamment le déchiqueter et le mélanger avec d’autres types de matières inorganiques avant de le composter, ou l’éliminer en recourant aux services d’enlèvement des ordures, ou en l’incinérant », précise Santé Canada. Après avoir déchiqueté le cannabis, Boaz Pharmaceuticals le mélange à de l’eau et à de la litière pour chats et l’envoie au compostage. « Nous pourrions l’utiliser pour le compost [ici], mais pour le moment, ça pose des problèmes, vu que c'est une substance contrôlée », regrette M. Vasilakakos. Il espère que la réglementation sera assouplie après la légalisation. Compostage dangereux? Envoyer ces déchets de cannabis à des entreprises de compostage municipales au milieu des autres déchets organiques n’est pas plus rassurant, affirme Alfred Wong, le président de Micron Waste Technologies. Dans la production de marijuana, les cocottes sont le produit recherché. Le reste de la plante n'est que déchet. Photo : Radio-Canada/Tiphanie Roquette Après s’être spécialisée dans l'élimination de déchets alimentaires, son entreprise, établie à Vancouver s’est intéressée aux déchets du cannabis. « Au début, on y pensait comme à n’importe quel résidu agricole [...] mais il y a des implications pour la santé publique et l’environnement », soutient M. Wong. Le cannabis contient en effet une centaine de composés pharmaceutiques actifs. M. Wong déplore que peu d’études se soient intéressées à la décomposition de ces composés et à leurs effets sur le sol et l’eau. Que va-t-il se passer si nous attendons 5 à 10 ans avant de voir les répercussions sur l’écosystème? Ce sera peut-être trop tard. Il n’est pas le seul à s’être posé la question. Le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts a tenu au printemps des consultations sur le compostage des résidus de cannabis. Plusieurs experts ont défendu la sécurité du compostage du cannabis. Le directeur du centre de recherche sur les systèmes d'environnement contrôlé à l'Université de Guelph, Michael Dixon, a assuré que la réglementation entourant le traitement des déchets du cannabis était trop stricte et reflétait encore les années d'illégalité du produit. Le cannabis n’est qu’une plante parmi tant d’autres. Ce n’est qu’une plante. Les témoignages n’ont cependant pas convaincu le sénateur Ghislain Maltais. Ce dernier a émis ses doutes lors d'un débat sur le projet de loi C-45, le 7 juin. « Personne n’a pu nous rassurer à ce sujet. Cette question me taraude, parce que cela pourrait toucher des millions de Canadiens dans les villes comme Montréal, Toronto, Winnipeg, Calgary, Halifax, Vancouver ou Saint-Jean », affirmait-il alors. Une mine de produits dérivés Les déchets n’ont cependant pas à être un problème. Ils peuvent aussi être une ressource, selon Brittny Anderson, la cofondatrice de l’entreprise Cannabis Conservancy, qui se spécialise dans les pratiques durables de l'industrie de la marijuana. Micron Waste Technologies a ainsi inventé un procédé pour extraire l’eau des déchets du cannabis et la réutiliser dans la production des plants. Le procédé fait l'objet de tests à Aurora Cannabis. Autre exemple : le producteur albertain Atlas Growers s'intéresse à la possibilité de générer de l'électricité. Brittny Anderson cite également des exemples de tissus produits à partir de fibres de cannabis, de papier ou de boissons au jus de cannabis. À l’image du chanvre, son cousin, le cannabis pourrait être utilisé dans son intégralité. Toutefois, pour susciter de telles innovations, constate Mme Anderson, il faudra un coup de pouce des pouvoirs publics. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. L'organisation Cannabis Conservancy pense que le gouvernement fédéral aurait dû instituer plus de pratiques durables dans l'industrie du cannabis. Photo : La Presse canadienne/Chris Young La Britanno-Colombienne raconte s’être rendue à Ottawa pour parler de durabilité dans l’industrie du cannabis, mais elle s’est retrouvée bien seule à tenir ce discours. À l’heure où l’on parle de l’élimination des déchets plastiques, souligne-t-elle, Santé Canada recommande des emballages à usage unique pour la vente des produits de la marijuana. Le gouvernement a donné un aperçu des emballages des produits du cannabis lorsque la légalisation sera mise en œuvre. Photo : Santé Canada « Avec la légalisation, les efforts se sont concentrés sur la protection du public et l’élimination du marché noir, et tous les règlements vont dans ce sens », raconte Mme Anderson. On ne paye aucune attention au caractère durable dans le développement de l’industrie, ce qui est une énorme occasion manquée. Source: ici.radio-canada.ca 4 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Jongio Posté(e) septembre 30, 2018 Partager Posté(e) septembre 30, 2018 bijour ,bijour Je suis un total noob mais y a un post d'un membre en parma il a mis des vers de terre avec son reste de racine et sa à l'air de prendre son nouveau run dessus (sans engrais) ,pour le tronc y a pas moyen de récupérer la fibre pour en faire du textile comme le chanvre ? Après il resterai que les feuilles et encore je suis sur qu'il peut y a avoir une utilisation pour ^^ . Du coup il resterai quasi rien en déchets . Après je suis pas totalement niai non plus je me doute bien que tant que le gouvernement mettra son véto car c'est de la "drogue" faudra aller dans leurs sens . Mais bon plus on en apprend sur cette plante plus y a de chose a faire avec et avec ses déchets je pense que c'est aussi le cas ,non ? @ pluche Lien à poster Partager sur d’autres sites
karmik 2 940 Posté(e) septembre 30, 2018 Partager Posté(e) septembre 30, 2018 hello, pourtant pas trop compliqué, compost des feuilles et retraitement des tiges en fibres pour textile... ah mais c'est pas des productions bio XD Dans les déchetteries en france le particulier apporte n'importe quelle verdure, c'est composté direct, engrais ou désherbant dessus meme combat! ? ++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Marcotte 14 Posté(e) septembre 30, 2018 Partager Posté(e) septembre 30, 2018 Salut, Il y a 2 heures, mrpolo a dit : Ils doivent également détruire toute production qui ne répondrait pas aux normes de Santé Canada. C'est donc pour une histoire de norme. Autrement, il n'y a pas de déchet dans la plante de cannabis. Ça ne m'étonnerai pas que cette situation change. Après, le sujet du titre est très intéressant, le contenu de l'article l'est beaucoup moins. L'industrie du cannabis pollue beaucoup, mais ce n'est pas avec des résidus non fumables qu'elle nuit à l'environnement. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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