mrpolo 7 743 Posté(e) décembre 28, 2017 Partager Posté(e) décembre 28, 2017 Est-ce un hasard si, tandis que l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT) publie son rapport annuel toujours plus accablant pour ce qui est de la politique française des drogues, l’Office centrale de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) annonce, elle, des saisies records de cannabis en ce mois de décembre ? Pas moins de 11 tonnes de résine auraient ainsi été interceptées par la vénérable institution policière elle-même impliquée dans l’une des plus rocambolesque affaire de corruption connue à ce jour. S’agirait-il là d’une nouvelle manœuvre visant à occulter les minables résultats d’un dispositif répressif n’ayant jamais atteint ses objectifs sauf s’il s’agissait de dynamiser le crime organisé. Jamais celui-ci n’a autant prospéré, appuyé désormais par tout un panel de milliers de petites mains employant les outils que la technologie numérique met désormais leur disposition, leur permettant d’assurer la fourniture des millions d’usagers que compte notre pays. En à peine 10 ans, nous sommes passés du vulgaire deal de rue au « four » ces véritables centres commerciaux des drogues où peut venir s’approvisionner tout un chacun. Des lieux bien connus d’une police impuissante, extrêmement bien organisés aussi et dont les « gérants » semblent n’attendre qu’une réforme de la loi pour mener leur activité en toute légalité. Un simple coup de fil permet dorénavant de commander les substances de votre choix, en toute quiétude, livrées à domicile en scooter. La banalisation de ce négoce est telle que la plupart des revendeurs propose cartes de fidélité et autres « petits cadeaux » aux client(e)s les plus régulier(e)s. Un commerce s’apparentant à un service, délivré par une multitudes de « start-up » dédiées à cette filière. La vente sur Internet à travers le « Dark Web » demeure, elle, anecdotique. Dénoncée dans les médias, elle ne sert que d’outil de propagande pour stigmatiser ce qui reste de libre sur le réseau numérique mondial. Ces saisies records ne peuvent nous faire oublier le formidable échec de la prohibition que certain(e)s persistent cependant à soutenir. Il en est ainsi du gouvernement de notre sémillant Président qui, plutôt que de suivre la voie du téméraire Premier Ministre Canadien, M. Justin Trudeau, a décidé de confier au très sécuritaire Ministre de l’Intérieur, un domaine dévolu normalement à celui de la Santé. Joli coup de pression opéré par les services judiciaires, policiers et militaires à l’occasion d’une autre imposture, la prétendue « mission d’information parlementaire relative à l’application d’une procédure d’amende forfaitaire au délit d’usage illicite de stupéfiants » pour laquelle les associations d’usagers et autres acteurs de la réduction des risques, ont été écoutés sans pour autant être entendus courant septembre. Nulle raison de se réjouir donc. La France demeurera encore pour quelques temps, le pays le plus répressif en matière de stupéfiants. Une situation de pure schizophrénie entre des pratiques de consommation parfaitement intégrées dans les mœurs des Français(es), une explosion et une diversification croissantes de l’offre, un soucis sincère mais cependant limité de réduire les risques liés à l’usage, une obligation d’obéir aux directives européennes visant notamment à autoriser les médicaments à base de cannabis (Sativex© cependant toujours indisponible, autre scandale d’État)… et l’intense lobbying sécuritaire de tout une corporation décidément engagée à ce que surtout rien ne change. Cette mainmise des forces de l’ordre est d’autant plus préoccupante que celles-ci ne devrait avoir d’autre rôle que d’appliquer le Droit et non d’en débattre. Leur témoignage est précieux certes, mais à bien y réfléchir, il n’a d’intérêt que pour souligner le naufrage du système répressif en place, son incapacité à juguler l’offre et la demande de stupéfiants. Leur avis est en cela purement anecdotique et ne devrait par conséquent pas interférer dans un débat n’intéressant que la santé et les libertés publiques. Il n’en est pourtant rien, ce que l’ensemble des organisations antiprohibitionnistes déplorent. En attendant, ce sont toujours les mêmes qui trinqueront, les jeunes que l’État prétend protéger tout en encourageant leur stigmatisation à coup de contrôles policiers incessants menant parfois à de retentissantes bavures. Des jeunes des quartiers populaires le plus souvent, principalement issus des « minorités visibles ». Pas un mot sur les millions de cannabinophiles intégrés, de tous âges et de toutes catégories socio-professionnelles. Cette multitude d’individus invisibles aux yeux des autorités mais qui constituent cependant la principale substance du peuple de l’herbe. Viendra bien un jour où les Droits et les libertés individuelles prévaudront sur une approche morale anachronique complètement dépassée. Mais malgré cette évidence, il faudra faire preuve d’un courage politique à toute épreuve tant le terrain est minée depuis près d’un siècle de « guerre à la drogue ». Un déminage que seul un débat serein, exempt de passion et d’irrationalité, peut apporter. Mais encore faudrait-il que les croisé(e)s de ce dogme, bien que dépourvus d’argumentation raisonnable, ne viennent le polluer avec leurs habituels messages anxiogènes. À suivre donc… Par KShoo Source: blogs.mediapart.fr 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites
PatateChaude 115 Posté(e) décembre 28, 2017 Partager Posté(e) décembre 28, 2017 Salut, C'est vraiment désolant comme constat... Les meurs évoluent très lentement mais on peut tout de même constater des toutes petites avancées en politique. Dans quelques années les arguments de politiciens (qui font penser à ceux d'un enfant dont la fierté est blessée) ne tiendrons plus face à la réalité. ++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
babylonhaze 25 Posté(e) décembre 28, 2017 Partager Posté(e) décembre 28, 2017 (modifié) yep cela est quand meme incroyable que les plus hautes tetes de l octris aient été virés cette année pour corruption , faute grave et taffic de stupefiants en importation et en bande organisée ( super pour notre police d ' élite ) ; et que quelques mois aprés ; les chiffres montent en fleches .... que faut il en penser ? non? ...... tant que ca .....? si si .... apparemment !!! bonnes fetes messieurs !!! big love, bless http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/08/25/l-ex-patron-des-stups-mis-en-examen-pour-trafic-de-drogue_5176322_1653578.html Modifié décembre 28, 2017 par babylonhaze 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Old-Boy 161 Posté(e) décembre 29, 2017 Partager Posté(e) décembre 29, 2017 plop ça vaut rien un commissaire,deux ou trois mille euros semaine ils en mange tous bon biz Lien à poster Partager sur d’autres sites
Demourok 4 072 Posté(e) décembre 29, 2017 Partager Posté(e) décembre 29, 2017 Salut Et si c'était que la police . Comme pour les saisies de drogue en plus , pour chaque scandale c'est surement 10 qui passe a travers. Ils se moquent de nous .Faites ce que j'dis mais pas ce que j'fais. Voila ce que c'est un système contrôler et corrompu par le pognon a tous les niveaux . Seulement après c'est plus dur de juguler un trafic qui génère tellement de pognon que ca permet d'arroser jusque dans les hautes sphères. Le trafic ne sera jamais stopper , douce utopie. N'importe quel abruti a bien compris cela. Et même en légalisant , y'aura toujours un marché noir en parallèle. Mais le problème c'est pas le cannabis , c'est le pognon que ca dégage et les gens accroc au pognon. A++ 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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