mrpolo 7 743 Posté(e) novembre 3, 2017 Partager Posté(e) novembre 3, 2017 Au Danemark, l’importation de cannabis à usage médical est interdite. Manu Sareen, qui a pu constater lui-même ses bienfaits thérapeutiques, a porté plainte contre l’Etat pour violation de la législation européenne. Manu Sareen, qui souffrait de stress, a été soigné avec de l’huile de cannabidiol, l’une des molécules présentes dans le cannabis. JENSEN / SIPA C’était lors d’un conseil des ministres, en 2014. Manu Sareen, 47 ans, alors membre de Gauche radicale, chargé de quatre portefeuilles – l’enfance, l’intégration, l’égalité des chances et les affaires sociales – se met à transpirer à grosses gouttes. Un fonctionnaire lui prend le pouls : il est très élevé, à 150 battements par minute. Son médecin lui prescrit aussitôt une batterie de somnifères. Il ne les prendra jamais : « Ça m’aurait foutu en l’air, je n’avais pas envie de devenir un zombie. »Il a révélé en début d’année qu’il avait alors commencé, sur les conseils d’un ami, à prendre de l’huile de cannabidiol, l’une des molécules présentes dans le cannabis. « Au bout de quelques jours, je dormais comme un bébé et tous les symptômes liés au stress avaient disparu. » Il regrette de ne pas en avoir parlé publiquement, alors qu’il était encore au gouvernement. « Il y aurait eu un débat public, dont nous avons vraiment besoin aujourd’hui. » « J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. » L’ancien ministre, désormais auteur de livres pour enfants, est devenu le chef de file pour la légalisation du cannabis médical au Danemark. Vendredi 27 octobre, il a annoncé avoir porté plainte contre l’Etat danois, accusé de violer la législation européenne sur la libre circulation des marchandises, en interdisant et criminalisant l’importation du cannabis médical provenant d’autres Etats membres. Car si, depuis 2011, les médecins danois peuvent prescrire des médicaments à base de cannabis synthétique aux patients atteints notamment de sclérose en plaques, ils sont encore peu nombreux à le faire. Les malades, raconte Manu Sareen, n’ont souvent pas d’autres choix que passer commande par la poste ou trouver un dealeur : « J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient vu la police débarquer chez elles pour exiger qu’elles paient une amende de 3 000 couronnes [400 euros]. Elles en étaient toutes retournées. » A partir du 1er janvier 2018, 1 500 patients danois participeront à un essai clinique de traitement à base de cannabis. Un pas vers la dépénalisation ? HENNING BAGGER / SCANPIX / AFP A partir du 1er janvier 2018 et pendant quatre ans, 1 500 patients vont être sélectionnés pour participer à un essai clinique. S’il est concluant, il pourrait déboucher en 2024 sur un projet de loi autorisant l’usage du cannabis médical. Un délai trop long pour Manu Sareen et l’association de patients qu’il préside. Ils ont donc lancé une campagne de crowdfunding, Legalize Nature, pour financer leur action, qu’ils sont prêts à mener jusqu’à la Cour de justice de l’Union européenne. Le directeur de l’Agence du médicament danoise, Thomas Senderovitz, doute des fondements juridiques de la plainte et souligne aussi l’importance de mener des tests avant de légiférer. Au Danemark, la question est d’autant plus controversée que le pays est fréquemment sujet à des poussées de violence. En cause, une guerre entre des gangs qui se disputent le contrôle du marché de la drogue à Copenhague. Pour certains partis politiques, la légalisation du cannabis permettrait de réduire la criminalité. Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale) Source: M le magazine du Monde Ce message a été promu en article 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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