Canada - Plaidoyer contre les produits promotionnels du cannabis


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À quelques jours du dépôt du projet de loi légalisant la consommation de cannabis, l'Association pour la santé publique du Québec recommande à Ottawa d'interdire toute forme de marketing entourant la marijuana, incluant la vente de casquettes, de t-shirts et d'autre matériel promotionnel par les producteurs de marijuana.

 

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L'Association pour la santé publique du Québec recommande à Ottawa d'interdire toute forme de marketing entourant la marijuana, notamment la vente de casquettes et de t-shirts.

PHOTO HAVEN DALEY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

 

LA CIGARETTE COMME EXEMPLE

 

L'Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), un organisme indépendant qui regroupe 165 personnes impliquées dans la promotion de la santé, affirme que sa «pire crainte» est de voir apparaître des emballages tape-à-l'oeil et des produits promotionnels qui banaliseraient la consommation de marijuana chez les jeunes.

 

La société Tweed, le plus important producteur de cannabis médical du pays, vend déjà des t-shirts et des tuques stylisés sur son site web, souligne l'organisme. «Ça nous inquiète. On a vu par le passé ce qui s'est produit avec les compagnies de cigarettes. Si on laisse la porte ouverte à ce genre de promotion, ce sera très difficile de revenir en arrière. Il vaut mieux commencer de façon stricte», estime Émilie Dansereau, chargée de projet à l'ASPQ.

 

L'organisme souhaite l'imposition d'emballages neutres, sans logo ou marque distinctive, qui préciseraient la teneur en THC du produit avec une mise en garde sur les risques liés à sa consommation.

 

PAS PLUS DANGEREUX QUE L'ALCOOL

 

En se basant sur des dizaines de mémoires et études scientifiques déposés à Ottawa ces derniers mois, l'ASPQ arrive à la conclusion que consommer du cannabis ne comporte pas plus de risques pour la santé que consommer de l'alcool.

 

«Selon l'OMS, il est plus risqué de consommer de l'alcool ou d'être en surpoids que de consommer du cannabis, lorsque l'on analyse le nombre d'années perdues dues à la mort et à l'invalidité», affirme l'organisme dans un énoncé de position obtenu par La Presse. Les données provenant des États américains où la consommation récréative a été légalisée tendent à démontrer que la consommation chez les jeunes est restée stable depuis la légalisation.

 

«Au Colorado, une légère augmentation a été observée au début de la légalisation. Par la suite, la consommation de cannabis chez les jeunes a diminué», écrit l'ASPQ.

 

18 ANS COMME ÂGE MINIMUM

 

Même si plusieurs études démontrent que le cerveau des jeunes se développe jusqu'à l'âge de 25 ans et que les risques de psychose sont plus élevés chez les jeunes consommateurs, l'ASPQ plaide pour que l'âge légal pour acheter du cannabis «corresponde avec celui pour l'alcool et le tabac».

 

«Les deuxièmes plus grands consommateurs de cannabis après les 18-25 ans, ce sont les jeunes de 15 à 17 ans. Le mieux qu'on puisse faire, c'est de leur donner un accès à une substance qui est strictement contrôlée. Autrement, ils vont se le procurer sur le marché noir, ce qui n'est pas mieux», explique Mme Dansereau.

 

CAMPAGNE DE PRÉVENTION NÉCESSAIRE

 

La Fondation et la Maison Jean-Lapointe, qui administrent un centre de traitement de l'alcoolisme et de la toxicomanie, se sont officiellement prononcées pour le projet de légalisation du cannabis hier, mais à condition qu'un programme de prévention financé de façon récurrente à même les revenus fiscaux de la vente de marijuana y soit greffé.

 

«Toutes les recherches démontrent que la prévention doit se faire auprès des jeunes lors de la transition entre l'école primaire et le secondaire», insiste Anne Elizabeth Lapointe, directrice générale de la Maison Jean-Lapointe. L'Association pour la santé publique abonde dans le même sens.

 

«Une telle campagne devrait expliquer aux jeunes quel est l'impact de la consommation de cannabis et des psychotropes sur leur cerveau, et leur faire comprendre qu'il serait mieux pour eux d'éviter d'en consommer avant l'âge de 25 ans», dit Mme Dansereau.

 

Source: lapresse.ca



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