mrpolo 7 743 Posté(e) avril 5, 2017 Partager Posté(e) avril 5, 2017 En 2015, une équipe de chercheurs de Bristol a réalisé une méta-analyse sur l’usage médical de cannabinoïdes, en étudiant 79 essais ayant englobé 6 500 participants. Leur travail suggère que le cannabis entraîne une amélioration variable selon les symptômes, mais qu’aucun des tests cliniques ne parvient à démontrer les bienfaits du cannabis avec le degré de certitude exigé d’un médicament conventionnel. «Légalisation du cannabis : l’Europe est-elle condamnée à l’impasse ?»: Une journée de débats a eu lieu le 10 octobre 2016 au Sénat à l’initiative d’Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne, vice-présidente de la commission des lois, directrice d’études à l’EPHE (Sorbonne) et auteure de la première proposition de loi «Légalisation contrôlée du cannabis», de Didier Jayle, professeur titulaire de la chaire d’addictologie du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), et d’Henri Bergeron, professeur, chaire santé à Sciences Po, et en partenariat avec la Fédération Addiction. Les auteurs constatent ainsi que l’efficacité du cannabis pour traiter des douleurs neuropathiques chroniques et les spasmes provoqués par la sclérose en plaques présente un niveau de preuve «moyen». Il passe à «faible» pour l’amélioration des nausées et des vomissements provoqués par la chimiothérapie, le gain de poids des personnes séropositives, l’insomnie ou le syndrome de Gilles de la Tourette. Quant à l’anxiété et à la dépression, aucune amélioration n’a été constatée. Les essais étudiés, hétérogènes dans leur respect des protocoles des essais cliniques, enrôlant peu de personnes, utilisant des produits différents et pris sous des formes variables (inhalation, ingestion, fumée, vaporisée, en spray ou en injection intramusculaire) peinent à démontrer l’efficacité des cannabinoïdes. Les chercheurs plaident pour de nouvelles études plus larges et plus robustes pour confirmer ses effets – notamment sur le gain de poids pour les patients séropositifs, la dépression, les problèmes de sommeil, la psychose, le glaucome ou le syndrome de Gilles de la Tourette – des essais qui devraient respecter l’énoncé Consolidated Standards of Reporting Trials (CONSORT). En France, l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine «UFCM iCare» a été créée pour promouvoir les informations relatives à l’usage du chanvre et de ses dérivés actifs en médecine. Elle organise depuis cinq ans des colloques, afin de permettre un échange de connaissances entre médecins et consommateurs et d’éclairer le débat à l’aide de comparaisons internationales. Ainsi, la France, qui ne délivre le Marinol® que sous la forme d’une autorisation temporaire d’utilisation ( ATU ) et n’a toujours pas commercialisé le Sativex®, est entourée de 20 pays européens qui proposent des préparations médicales à base de cannabis... THC et cannabidiol THCLe THC ou delta-9 tétrahydrocannabinol est le principal agent pharmacologique du chanvre, le plus abondant dans la plante du cannabis, qui provoque la sensation d’euphorie. Sa structure chimique est connue depuis les années 1960. La concentration en THC du cannabis est variable et les nouvelles formes de culture ont permis d’augmenter ce taux, qui aurait triplé en France entre 2000 et 2014 selon l’Inpes (de 6,5 à 20,7 %). Plus le taux est élevé, plus les effets psychoactifs sont importants. CannabidiolC’est un des cannabinoïdes (composés de la feuille et de la fleur de cannabis) le plus étudié après le THC. Avec moins d’effets psychoactifs, le cannabidiol (CBD) s’est révélé intéressant pour le traitement des nausées, de l’anorexie, du glaucome, des contractures musculaires, de la sclérose en plaques ou de l’épilepsie, notamment le syndrome de Dravet, une forme d’épilepsie grave de l’enfant. MédicamentsTHC et CBD sont utilisés dans le Sativex® et le Marinol®. Le Sativex® a reçu une autorisation de mise sur le marché ( AMM ) en France en 2014, mais n’est toujours pas commercialisé, la Haute Autorité de santé (HAS) ayant jugé son service médical rendu faible. Le Marinol® est autorisé sous la posologie de 2,5 mg, uniquement en pharmacie hospitalière et dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) pour les indications de nausées associées à la chimiothérapie, stimulation de l’appétit (pour les troubles alimentaires tels que l’anorexie), glaucome (en baissant la pression intraoculaire) et troubles du comportement, de l’humeur et de l’anorexie chez les malades atteints d’Alzheimer. Bibliographie JAMA. 2015; 313 (24): 2456-2473. doi: 10.1001/jama.2015.6358 Source: vih.org Lien à poster Partager sur d’autres sites
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