mrpolo 7 743 Posté(e) février 18, 2017 Partager Posté(e) février 18, 2017 Alors que plusieurs candidats à l’élection présidentielle se sont prononcés en faveur de la légalisation du cannabis, la question plus large de la politique à mener en matière de conduites addictives – qu’il s’agisse d’usage d’alcool, de tabac, de drogues qualifiées de "dures" ou encore d’addictions sans produit – reste encore largement absente ou traitée superficiellement. Pourtant, l’enjeu en termes de santé publique ne peut plus être ignoré. La politique à mener en matière de conduites addictives reste encore largement absente ou traitée superficiellement. / sakura/Fotolia Un coût annuel de 249 milliards pour la société La consommation de drogues, licites et illicites, est à l’origine, chaque année en France, de près de 130 000 décès prématurés (79 000 liés au tabac, 49 000 à l’alcool et 1 600 aux drogues illicites). Le tabac, avec 13 millions de fumeurs quotidiens dont 30 % des adolescents, est ainsi la première cause de mortalité évitable, l’alcool étant la seconde. Si la consommation moyenne d’alcool baisse depuis 50 ans, on observe une augmentation préoccupante des ivresses alcooliques chez les jeunes (au moins 3 par an pour 30 % des 18-25 ans). À lire : Primaire PS, la légalisation du cannabis au centre du débat Cette hécatombe a un coût pour la société estimé à près de 249 milliards d’euros par an – dont 122 milliards pour le tabac et 118 milliards pour l’alcool – répartis entre la prise en charge des soins, le coût de la prévention et de la répression, la perte de production pour les entreprises et les administrations (arrêts maladies, accidents du travail) ou encore la valeur des vies humaines perdues (1). Le paradoxe de la politique actuelle Trop souvent, on entend dire que les drogues légales rapporteraient plus qu’elles ne coûtent. Une simple analyse des chiffres montre que c’est faux. Chaque année, le tabac et l’alcool rapportent 13,6 milliards d’euros de taxes à l’État (respectivement 10,4 et 3,2 milliards d’euros). Or L’État doit, dans le même temps, débourser plus de 33 milliards d’euros pour couvrir le coût des soins engendrés par des maladies liées au tabac et à l’alcool (respectivement 25,9 et 7,7 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente ainsi que 37 % du coût des soins tandis que les taxes sur le tabac n’en couvrent que 40 % (2). Déni de réalité face au coût social des drogues licites, aveuglement idéologique sur le sujet des drogues illicites, c’est tout le paradoxe de la politique actuelle. On compte aujourd’hui 1,4 million de consommateurs réguliers de cannabis et un niveau d’usage chez les 16 ans largement supérieur à 15 %, le plus élevé d’Europe. Et pourtant, la France est l’un des pays qui a la politique la plus répressive en la matière. Symptomatique d’une politique du chiffre, la répression touche d’abord les simples consommateurs (120 000 interpellations pour usage simple contre 15 000 interpellations pour usage-vente ou trafic en 2010 – derniers chiffres connus), pour un coût estimé à plus de 300 millions d’euros. À cela, s’ajoute la question préoccupante de la qualité des produits en circulation sans contrôle sur leur composition, avec une concentration croissante en THC et l’ajout d’adjuvants divers, augmentant d’autant les risques pour la santé. Aborder d’une manière cohérente l’ensemble des conduites addictivesIl est temps d’admettre qu’il n’y a pas de société sans drogue et que la politique actuelle est un échec.Finissons-en avec les représentations et les partis pris idéologiques qui ne font que nier le problème et retarder l’adoption de mesures de prévention et de réduction des dommages réellement efficaces ! Osons aborder d’une manière cohérente l’ensemble des conduites addictives, qu’il s’agisse de l’alcool, du tabac, des jeux de hasard et d’argent ou encore du cannabis ! Afin de peser dans ce débat, l’ANPAA a développé 5 propositions à l’occasion de l’élection présidentielle. Basées sur des constats simples et des données chiffrées objectives, ces propositions invitent à la mise en œuvre d’une politique au bénéfice tant de la santé publique que de la sécurité publique et de la réduction des coûts pour l’ensemble de la collectivité : 1 – Adopter un programme interministériel ambitieux sous l’égide du ministère de la Santé avec, notamment, la mise en œuvre d’un plan national de réduction du risque alcool, la poursuite du programme national de réduction du tabagisme ainsi que le développement de l’offre en matière de réduction des risques et des dommages auprès des usagers de drogues ; 2 – Organiser un débat public sur la légalisation du cannabis fondé sur une appréhension objective des données ; 3 – Réduire la consommation d’alcool chez les jeunes en instaurant un prix minimum de l’alcool ; 4 – Assurer l’information des consommateurs sur les boissons alcoolisées (composition et apport calorique, teneur en sulfites et en résidus de pesticides, pictogramme femmes enceintes plus visible) ; 5 – Renforcer la prévention et l’éducation à la santé à tous les âges, dans tous les contextes et sur tous les territoires, et lutter ainsi contre les inégalités d’accès à la prévention. Ces propositions ont été envoyées à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle. Nous voulons croire qu’ils saisiront l’urgence et qu’ils se montreront prêts à apporter des réponses à la hauteur des enjeux. Par Dr. Alain Rigaud, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie* et Dr. Bernard Basset, vice-Président de l’ANPAA. (*) L’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie est un acteur majeur du secteur français de l’addictologie avec plus de 90 établissements et équipes de prévention, de soins et d’accompagnement sur l’ensemble du territoire national. Notre domaine d’action couvre l’ensemble des produits, activités et conduites addictives : usage, usage détourné et mésusage d’alcool, tabac, drogues illicites et médicaments psychotropes, pratiques de jeu excessif et autres addictions sans produit. (1) Le coût social des drogues en France, de Pierre Kopp, OFDT 2015. (2) Idem. Source: la-croix.com Ce message a été promu en article 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Shaana 355 Posté(e) février 18, 2017 Partager Posté(e) février 18, 2017 Plop, C'est scandaleux et ça fait mal aux tripes de voir toute cette hypocrisie à propos des substances interdites .... bien souvent si connues et de bonne qualité, bien moins destructrices que l'alcool et le tabac .... des plus addictif set destructeurs .... mais un marché tellement juteux .... et que ne coûte pas cette merde en sécurité sociale et produits pharmaceutiques ..... On vit dans une société pourrie ..... La vipes ^^ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ayahuaska 3 501 Posté(e) février 19, 2017 Partager Posté(e) février 19, 2017 Yep, Vu les chiffres, la bonne morale répressive de nos élites devrait interdire le tabac et l'alcool pour des raisons économiques et sanitaires Jusque là, personne au pouvoir n'a eu les couilles (veuillez m'excusez cette trivialité de circonstance) de le faire ou même de tenter un simulacre d'amorce... 3 – Réduire la consommation d’alcool chez les jeunes en instaurant un prix minimum de l’alcool ; 4 – Assurer l’information des consommateurs sur les boissons alcoolisées (composition et apport calorique, teneur en sulfites et en résidus de pesticides, pictogramme femmes enceintes plus visible) ; 5 – Renforcer la prévention et l’éducation à la santé à tous les âges, dans tous les contextes et sur tous les territoires, et lutter ainsi contre les inégalités d’accès à la prévention. En montant les prix, on ne peut que favoriser de la contrebande. Faire de l'alcool est encore plus simple que de la weed et légal dans un certain cadre (kit brassage de bière, vin, liqueur de fruit). Je ne vous parle même pas de la distillation faite à l'arrache... Pictogrammes et compagnie ont leurs limites. Trop d'info tue l'info et une fois alcoolisés bon nombres de gens n'en tiennent plus compte. Prévention et éducation,voilà la clé du succès à mon avis. ++ 8 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Heka 5 682 Posté(e) février 19, 2017 Partager Posté(e) février 19, 2017 (modifié) Bonjour a tous ! ce qui me dérange, c'est que les chiffres ont leurs fait dire ce qu'on veux ... ces études sur le rapport cout/gain pour la collectivité sont tronqué puisque non exhaustive. les réels couts a décharge pour ces produits ne sont jamais prix en compte. les recettes annexe de ces produits sur les chiffres d'affaire des marchés qui tourne autours ... tout ces gens mord prématurément a cause de ces produits (soit disant, puisque ces produits sont aussi souvent l'arbre qui cache la forêt) économiseront a la collectivité le versement d'une retraite, la prise en charge de toute les pathologie du au viellisement, ext... ces couts génère toute une économie qu'il convient de ne pas négligé qui fait vivre un paquet de gens (sans parler de l'industrie pharma qui se gave) et crée aussi de fait de la recette fiscal ... ces études orienté non qu'un seul but, justifier le raquette fiscal exerce sur ces produits, la réalité c'est que personne ne souhaite que nous arrêtions de les consommé ... @+ Modifié février 19, 2017 par Heka 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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