Dunkerque : « Je préfère cultiver plutôt qu’acheter mon cannabis »


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Cette semaine, deux importantes saisies de drogues ont marqué l’actualité. Un autre phénomène se développe, la culture personnelle. Baptiste a fait ce choix risqué.

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Pas vraiment facile d’aborder le sujet. Baptiste, un jeune Dunkerquois d’une vingtaine d’années, sait ce qu’il risque. Mais il estime que son activité secrète ne fait de mal à personne. Depuis un peu moins d’un an, il a choisi de cultiver lui-même son cannabis.

 

Consommateur depuis plusieurs années, c’est à la suite d’une déconvenue avec un de ses fournisseurs qu’il s’est lancé dans sa propre production. « Je ne suis pas un gros consommateur. Un soir, alors que j’allais chercher un peu de cannabis chez un type que je ne connaissais pas, je me suis fait racketter. »

 

Forcément, pas question d’aller porter plainte auprès des autorités… Le jeune Dunkerquois pense alors à cultiver lui-même sa plante. « Je ne consomme qu’une fois par semaine en général. Alors c’est amplement suffisant. »

 

Après une séance de documentation sur Internet, quelques conseils avisés de connaisseurs et l’étudiant franchit le cap. « J’ai acheté des graines et tout ce qu’il faut dans le commerce pour faire pousser, raconte-il. J’étais très surpris de voir à quel point on pouvait se fournir facilement en matériel. Il y a une quantité de magasins spécialisés chez qui on trouve des conseils et le matériel adéquat. » Ces magasins, appelés « growshop » ont fleuri un peu partout ces dernières années.

 

« Je ne suis pas un danger »

 

Après quelques semaines d’attente, il a pu récolter les fruits de son activité illégale. Baptiste tient à préciser : « Je ne suis pas un dealer. Je produis et consomme pour moi et personne d’autre. C’est déjà très stressant de faire ça, alors je ne vais pas risquer d’être pris comme le membre d’un réseau. » Son secret, il le garde d’ailleurs pour un cercle d’amis très fermé. Impossible de savoir quelles quantités il produit, ni où sa production est implantée. « D’ailleurs, ce n’est pas une production, c’est juste un plan », ajoute-t-il, comme pour se dédouaner. Le jeune homme sait que ce passe-temps est risqué, en tout cas pour lui.

 

« Je ne suis pas un danger pour autant. Je n’ai aucune envie de me lancer dans la vente ou quoi que ce soit. »

 

L’étudiant en commerce souhaite rester dans le profit légal. Et quant aux effets sur sa santé ? « Je sais que ce n’est pas bon, au moins autant que la cigarette c’est sûr, et pourtant elle est légale. » Sans permis de conduire, il ajoute : « Je ne suis pas comme ces gars qui consomment et qui se jettent sur les routes encore sous effet. Je trouve ça inconscient. »

 

Le discours tient plus du militantisme que de l’addict à la drogue d’ailleurs. Et en cette période d’élection présidentielle, Baptiste garde un œil sur l’actualité. « Certains candidats parlent de légalisation du cannabis. Je pense que ce serait une bonne chose. Aux Pays-Bas par exemple, ça fonctionne depuis longtemps. » L’argument est lancé, pas sûr qu’il trouve beaucoup de soutien car il l’avoue lui-même : « Ça reste très mal vu, même auprès de mes amis. »

 

Lucas Gellé

 

Source: lepharedunkerquois.fr

 

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