mrpolo 7 743 Posté(e) janvier 23, 2017 Partager Posté(e) janvier 23, 2017 Alors que l’Allemagne vient de légaliser le cannabis à usage médical, le Pr Michel Reynaud, président du fonds Actions Addictions, fait le point sur les connaissances dans ce domaine. En France, un seul médicament à base de cannabis est disponible mais de manière très contrôlée. Cannabis / 1tomm - Fotolia Les députés allemands ont légalisé jeudi 19 janvier, à l’unanimité, l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques pour des patients atteints de maladies « graves » et en l’absence de « thérapie alternative » efficace. Les patients allemands pourront se procurer dans les pharmacies et sur ordonnance de l’extrait de cannabis ou des fleurs séchées. Certains pourront aussi commander à l’étranger des dérivés synthétiques du cannabis, comme le dronabinol. Le texte, qui prévoit la prise en charge des frais par les caisses d’assurance maladie, entrera en vigueur en mars. L’Allemagne rejoint ainsi les rangs des pays européens qui ont légalisé des produits à base de cannabis : l’Autriche, la Grande-Bretagne, la République tchèque, la Finlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, l’Espagne, la Croatie et la Macédoine. En France, un seul produit à base de cannabis est aujourd’hui accessible aux patients. Mais il reste difficile à obtenir, comme l’explique le Pr Michel Reynaud, psychiatre et président du fonds Actions Addiction (1) : « L’intérêt du cannabis utilisé à des fins thérapeutiques est aujourd’hui prouvé scientifiquement dans certaines situations. C’est ce que montre un très récent rapport de l’Académie américaine des sciences, qui fait le point sur les effets du cannabis à la fois « récréatif » et médical. Au total, les auteurs ont passé en revue plus de 10 700 articles. Lire aussi : Primaire PS, la légalisation du cannabis au centre du débat En France, il n’existe qu’un seul médicament réellement disponible Le rapport conclut qu’il existe des certitudes ou des preuves substantielles sur l’efficacité du cannabis thérapeutique pour traiter les douleurs chroniques de l’adulte, ainsi que les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie anti-cancer. Il existe aussi des preuves substantielles que le cannabis améliore les symptômes rapportés par les patients ayant des spasmes musculaires liés à la sclérose en plaque. Selon ce rapport, les preuves sont en revanche plus limitées sur l’efficacité du cannabis pour améliorer l’appétit chez les patients porteurs du virus VIH ou pour mieux gérer les troubles anxieux ou le stress post-traumatique. Enfin, pour les auteurs, il n’est pas possible de conclure sur l’efficacité de ces médicaments sur le cancer. En France, il n’existe qu’un seul médicament réellement disponible. Il s’agit du Marinol, qui est utilisé pour traiter des douleurs neuropathiques centrales. Mais sa prescription se fait de manière très contrôlée, sous la forme d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). Il faut que le médecin fasse une demande spéciale, pour chacun de ses patients, à l’Agence nationale des produits de santé (ANSM). Cette procédure est contraignante et le nombre de patients traités reste au final assez faible. Aucun accord n’a été trouvé sur le prix auquel il pourra être remboursé Sinon, les médias ont beaucoup parlé d’un autre médicament, le Sativex. En janvier 2014, il a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) de la part de l’Agence des produits de santé. Ce médicament, qui se présente sous la forme d’un spray buccal, contient deux cannabinoïdes : le THC et le cannabidiol (CBD). Il a été autorisé pour le traitement de certaines contractures invalidantes chez des patients atteints de sclérose en plaque. Mais il n’est toujours pas disponible car aucun accord n’a été trouvé sur le prix auquel il pourra être remboursé. La Haute Autorité de santé (HAS) a jugé le service médical rendu du produit trop « faible ». Cela a conduit les pouvoirs publics à refuser le prix jugé trop élevé que souhaitait obtenir le laboratoire (Almirall). Pour l’instant, on en est là, on attend que les deux parties se mettent d’accord. » Recueilli par Pierre Bienvault Source: la-croix.com 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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