Cannabis : une manne pour l’industrie agroalimentaire ?


Messages recommandés

Une fois légalisée, l’industrie du cannabis devrait générer de juteux revenus pour l’État, mais elle fait aussi saliver l’industrie agroalimentaire.

 

1a59a232-1312-4145-af12-cd0ed37fa232_JDX

Photo d'archives, REUTERS

 

Selon une étude publiée par Deloitte, les produits dérivés de la marijuana représenteraient un marché annuel de plus de 14 milliards $, soit près de deux fois plus que les ventes de cannabis à l’état pur, évaluées à quelque 8 milliards $ au Canada. C’est plus que les ventes combinées de vin, de bière et de spiritueux sur l’ensemble du territoire, dit Sylvain Charlebois, doyen de la Faculté en management et professeur en distribution et politiques agroalimentaires à l’Université Dalhousie.

 

«C’est énorme, dit-il. Il est fort possible que 5 % à 7 % des produits alimentaires vendus au Canada d’ici dix ans puissent contenir du cannabis», incluant le prêt-à-manger, les biscuits, les desserts, etc.

 

Farfelu comme pronostic? «On peut voir ça comme farfelu, dit M. Charlebois. Mais d’ici dix ans, notre société aura une relation différente avec le cannabis. Il deviendra un ingrédient alimentaire.»

 

Le nouveau gluten

 

Depuis plusieurs mois, transformateurs et distributeurs alimentaires mettent le paquet afin de créer de nouveaux produits avec la marijuana comme ingrédient. Rexall et Shoppers Drug Mart, qui appartient à Loblaw, ont déjà déposé leur demande à Santé Canada au début de 2016 en vue d’obtenir un permis de distribution. «Il est tout à fait possible de voir un jour des produits Life, Quo ou même Sanis, trois marques privées qui appartiennent à Shoppers, contenir du cannabis», dit Sylvain Charlebois. Et il est tout à fait possible que Loblaw, Metro ou IGA produisent des aliments en contenant.

 

«Cet engouement peut paraître surprenant, mais dans l’agroalimentaire, il y a un besoin d’augmenter les revenus», dit Sylvain Charlebois. Il est très difficile de le faire et les marges sont minces. «La population vieillit. L’industrie est désespérée. On est à la recherche du prochain sans gluten.»

 

Les produits sans gluten ont représenté, pendant un certain temps, une manne miraculeuse dans l’industrie, dit Sylvain Charlebois. Ils génèrent des recettes de 5 milliards $ annuellement au pays, alors qu’à peine 1 % des Canadiens sont réellement intolérants au gluten. «Mais depuis 2015, la mode du sans gluten s’essouffle après plusieurs années de croissance sans précédent. L’industrie cherche autre chose.»

 

Source: journaldemontreal.com



Ce message a été promu en article
  • Like 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites