Comment Trump va gérer le mouvement grandissant pour une légalisation du cannabis ?


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Avec la Californie, le Nevada, le Massachusetts et le Maine, qui ont voté la légalisation, près de 20 % des Américains ont légalement le droit de posséder et consommer du cannabis.


 

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L’ombre de Donald Trump et du Parti républicain, qui contrôleront tous les leviers du pouvoir aux Etats-Unis au moins pour les deux prochaines années, a quelque peu occulté un autre vainqueur de ce scrutin (qui était, lui, prédit par les sondages) : la légalisation du cannabis.

 

La Californie, Etat le plus peuplé des Etats-Unis, a légalisé l’usage récréatif du cannabis par référendum. Désormais, tout citoyen âgé de plus de 21 ans pourra posséder, transporter et vendre jusqu’à 28 grammes de cannabis. L’Etat pourra commencer à délivrer des licences de ventes le 1er janvier 2018. Le cannabis sera taxé à hauteur de 15 %.

 

En plus de la Californie, qui devient de fait « le plus grand marché pour le cannabis aux Etats-Unis », le Nevada, le Massachusetts et le Maine ont également voté la légalisation. L’Arizona a rejeté une mesure similaire. Désormais, huit Etats (avec le Colorado, l’Oregon, l’Etat de Washington et l’Alaska) et la capitale fédérale, Washington, autorisent l’usage récréatif du cannabis.

 

Soit à peu près 20 % de la population américaine et notamment un bloc d’Etats frontaliers qui couvrent toute la Côte ouest.

Ethan Nadelmann, de l’ONG Drug Policy Alliance, voit dans ces résultats « une victoire monumentale du mouvement pour une réforme sur le cannabis ».

 

« Avec la Californie comme leader, la fin de la prohibition du cannabis au niveau national, et même international, approche rapidement. »

 

Ajoutons à cela la légalisation de l’usage médical du cannabis en Floride, dans le Dakota du Nord et dans l’Arkansas – ce qui veut dire que, avec les 25 Etats autorisant déjà cet usage, plus de la moitié du pays est désormais concerné – et une image claire se dessine : la tolérance pour le cannabis aux Etats-Unis n’a jamais été aussi importante et le potentiel d’une légalisation au niveau national jamais aussi proche.

 

Un sondage au niveau national effectué en octobre montre que 60 % des Américains sont en faveur de la légalisation, le chiffre le plus élevé depuis le début de ce type de sondage par Gallup il y a 47 ans.

 

La prohibition « plus tenable »

 

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Reste à savoir quelle sera l’attitude d’un gouvernement fédéral contrôlé par les républicains. Avant de quitter la Maison Blanche, Barack Obama avait abordé la légalisation du cannabis, une question qu’il avait soigneusement évité de trancher pendant son deuxième mandat. Il avait jugé qu’en cas de victoire du « oui » au référendum de Californie, la prohibition à l’échelle fédérale ne serait « plus tenable ».

 

La légalisation progressive, Etat par Etat, pousserait donc le gouvernement fédéral à se prononcer sur la question comme il y a été poussé sur d’autres, comme par exemple le mariage homosexuel, adopté à l’échelle fédérale en 2015, plusieurs années après l’adoption des « Etats pionniers ».

 

Sous Obama, les autorités fédérales ont évité de trop s’immiscer dans les affaires des Etats qui inventaient la mise en place d’un commerce de cannabis au sein de leurs frontières. Elles ont tout de même maintenu des règles drastiques dès que l’enjeu dépassait ces dites frontières, comme d’interdire la vente de cannabis d’un Etat à l’autre, même quand il était légal dans les deux.

 

Possible coup d’arrêt

 

Mais une administration plus conservatrice et « sceptique sur une réforme du cannabis pourra facilement revenir sur cette approche », prévient le Washington Post. Tout dépend de ce que décidera Donald Trump et ceux qu’il nommera à des postes de responsabilité.

La position du nouveau président américain sur la question est floue.

 

En 1990, il se disait favorable à la légalisation de toutes les drogues, une position proto-libertarienne qu’il a complètement atténuée en devenant candidat. Pendant la campagne, il a dit que la légalisation du cannabis devrait être « un dossier géré par les Etats » tout en se disant favorable à son usage médical. Tout cela, bien sûr, ne l’engage en rien et comme le résume Ethan Nadelmann :

 

« La politique de Donald Trump en la matière pourrait être tout et son contraire. »

 

Si un président Trump refuserait de se mêler des affaires des Etats qui ont légalisé le cannabis – et qui s’en félicitent, comme le Colorado, qui a engrangé 70 millions de dollars de taxe en 2015 – son administration pourrait leur mettre des bâtons dans les roues et empêcher qu’un véritable mouvement national n’aboutisse. Là encore, la personnalité des membres de son gouvernement sera importante.

 

S’il nomme l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, au poste d’attorney general (l’équivalent du ministre de la justice), cela représenterait un coup d’arrêt drastique. Giuliani, connu pour avoir « nettoyé » New York dans les années 1990, a notamment introduit la pratique policière du « stop and frisk » (littéralement « stopper et fouiller »), qui consiste en des vérifications inopinées, en l’absence de tout délit constaté.

 

A noter que son vice-président, Mike Pense, a fait passer « certaines des lois les plus drastiques pour possession de cannabis » lorsqu’il était gouverneur de l’Indiana. « La possession d’un joint était passible jusqu’à un an de prison », rappelle l’ONG Marijuana Policy Project.

 

Par Luc Vinogradoff

Source: lemonde.fr
 

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Salut à tous !

 

"monde de merde"

 

Le fameux candidat anti system ... Si si je vous jure je lis ça partout depuis 2 jours. Trump est l'incarnation du capitalisme. Vous inquiétez pas pour la canna. Le pognon monstre que cela represente, ca m'étonnerai qu'il s'assoit dessus. Je suppose qu'il a a des amis à qui ça déplairai énormement si le processus devait etre stoppé ou meme ralenti. 

 

Vous inquiétez pas, ça ira même je pense plus vite que prévu. Pour le reste circulez il n'y a rien a voir. Les américains pourront fumer leur pétard penard et regardez le monde bruler.

 

Peace

Modifié par Punkindrublic
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Bisouar :)

C'est avant tout un homme d'affaires alors je pense pas qu'il bloque les choses, il a besoin de croissance et l'industrie du canna marche fort, très fort même...

 

Wait and see !

Hello je pense la même chose, c'est un pragmatique qui a l'ambition de redresser l'economie americaine. Faut pas se laisser "terroriser" par le discours de ses adversaires, qu'ils soient politiques ou journalistes, la diabolisation des candidats anti-systeme fait partie du jeu... Des qu'un candidat remet en cause les regles etablies par l'oligarchie mondialisée, il se fait traiter de populiste, fasciste et on nous le presente comme un "danger"....

 

La difference entre Trump et Clinton c'est que lui n'a pas besoin de se laisser dicter sa politique par les lobbies, il ne se traine pas de casserole, il n'est pas corruptible puisque deja milliardaire et ne s'est pas enrichi grace à la politique, il gouvernera pour ceux qui l'ont elu et non pas pour ceux qui le font bouffer.

 

Bref, le pays qui a elu hollande president est vraiment mal placé pour faire la leçon aux americains...

 

Peace ;)

Modifié par R-Hash
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