mrpolo 7 743 Posté(e) juin 19, 2016 Partager Posté(e) juin 19, 2016 Insatisfait du règlement sur le pot médical, le Québec a créé un registre pour faire avancer la science Depuis que les boomers se sont mis à fumer des joints dans les années 1960, très peu de recherches ont été réalisées pour savoir si le cannabis pouvait traiter des problèmes de santé. Le Québec tente aujourd’hui de changer la donne. Au Québec, les médecins sont plutôt réticents à prescrire du cannabis. La raison, selon Yves Robert secrétaire du Collège des médecins du Québec, est que cette drogue n’est pas un traitement reconnu par Santé Canada comme n’importe quel autre médicament. Photo Le Journal de Montréal, Chantal Poirier On peut voir 60 g de cannabis séché et l’équivalent de 10 g en huile de cannabis qui ont été achetés grâce aux deux ordonnances médicales de notre journaliste. Cela représente un peu plus de la moitié de la quantité à laquelle elle peut avoir accès. Coût total: 530,95 $. Elle a aussi eu droit, gratuitement, à un livre de recettes pour cuisiner avec du pot, à une égreneuse et à un petit contenant pour ranger le cannabis égrené. «On n’a pas de données scientifiques qui permettent d’identifier des dosages, les effets secondaires, les effets bénéfiques, les interactions avec les autres médicaments», dit-il. Et les médecins ne peuvent pas compter sur les compagnies pharmaceutiques pour faire les recherches. «Le cannabis étant un produit naturel, il ne peut pas y avoir de brevet dessus. Point final. Il n’y a donc aucun intérêt commercial pour l’industrie pharmaceutique», explique le Dr Robert. Mais comme les tribunaux ont statué que les Canadiens doivent avoir accès à une source légale de marijuana médicale, Québec a décidé de profiter de la situation pour apprendre. Registre unique Le Collège a approché Mark Ware, du centre de recherche de l’Université McGill, qui est aussi l’un des directeurs du Consortium canadien d’investigation des cannabinoïdes (CCIC), pour créer un registre. Depuis mai 2015, les médecins qui prescrivent du pot au Québec sont inscrits sur ce registre, tout comme leurs patients. Ces derniers sont suivis et doivent remplir des questionnaires sur les effets du cannabis sur leur santé. Bientôt, 160 médecins participeront au projet, mais pour l’instant, ils sont 23 à prescrire du cannabis dans la province. Le Collège, le CCIC et trois producteurs autorisés de cannabis de l’Ontario (Bedrocan, Tweed et Mettrum) financent le registre. Les États-Unis intéressés «Il semble qu’on ait été les premiers au monde à avoir eu cette idée, dit Dr Robert au sujet du registre. Plusieurs pays, comme la République tchèque, Israël ou l’Espagne, veulent maintenant appliquer un modèle similaire.» Le Dr Ware ajoute que les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis ont manifesté un intérêt pour le registre. Une demande de subvention auprès des NIH a d’ailleurs été déposée au cours des dernières semaines pour financer le registre. «Le Québec pourrait servir de laboratoire pour accumuler les données et favoriser la recherche sur le cannabis», dit le Dr Robert, qui craint que l’intérêt pour la recherche diminue si le cannabis récréatif est légalisé. Au Colorado Le Colorado a été le premier État américain, en 2014, à légaliser le cannabis à des fins récréatives. Un adulte peut s’en acheter, mais il est interdit de le consommer dans l’espace public. L’industrie du cannabis représente 1 milliard $ de chiffre d’affaires, selon Bloomberg, et elle a rapporté 135 millions $ à l’État en 2015. Certains débordements ont toutefois été constatés. Les autorités policières rapportent un grand nombre de cas de personnes conduisant sous l’effet du cannabis. Les États voisins saisissent aussi de plus en plus de pot venant du Colorado. Plus difficile d’en obtenir au Québec photo d’archives Marc Boris Saint-Maurice, fondateur du Centre compassion, juge honteux que les malades doivent attendre jusqu’à 5 mois pour obtenir du cannabis médical. Marc-Boris Saint-Maurice est fondateur du Centre compassion, qui a ouvert ses portes en 1999, à Montréal. Il a toujours travaillé en marge de la loi, ce qui lui a valu d’être arrêté en 2010. Malgré tout, son dispensaire est toléré. Nous avons demandé à ce militant pour la légalisation du pot ce qu’il pense de notre démarche et du cannabis médical dans le système actuel. Est-ce facile de se faire prescrire du cannabis médical ? C’est un peu un secret de polichinelle. Oui, on peut en avoir. Il s’agit de trouver le moyen. Est-ce normal de se faire prescrire du cannabis simplement pour du stress et de l’insomnie ? Consommer du pot peut être utile pour le stress et l’anxiété. De la même façon qu’un médecin peut te dire de prendre deux semaines de vacances. Est-ce que ce sont des vacances médicalement nécessaires ou ça te fait juste du bien? Où trace-t-on une ligne entre le thérapeutique et le récréatif? Des vacances, c’est récréatif, mais quand ça fait deux ans qu’on n’en a pas pris, ça devient thérapeutique. Tout ce flou, cette ambiguïté n’existerait pas si tu pouvais aller t’en acheter au coin de la rue, légalement. Il y a une hypocrisie avec cette demi-mesure du cannabis médical. Est-ce mieux encadré au Québec avec le registre ? Le registre [voir autre texte], c’est un moyen pour décourager les gens qui veulent utiliser le système pour avoir du cannabis. Mais ça ne marchera pas. Peu de médecins veulent en prescrire et beaucoup de gens en veulent. Pour certains, payer 400 $ pour aller au privé, ça reste beaucoup moins cher qu’un dossier criminel. Mais c’est injuste pour ceux qui n’ont pas d’argent. Au Québec, ils doivent attendre 4 ou 5 mois avant de voir un médecin dans le public, c’est long... t’as le temps de mourir 4-5 fois. C’est honteux. Est-ce que les gens qui se font prescrire du pot pour du stress nuisent à la cause des gens très malades ? Je ne pense pas que les gens qui veulent passer entre les mailles du système nuisent à la cause. Le système, qui force les gens à passer au travers de toutes ces étapes, nuit aux gens malades. Toi, t’as réussi, t’as payé. Mais la personne qui est en fauteuil roulant, qui ne peut sortir de son lit parce qu’elle est trop malade et qui n’a pas d’argent, elle, elle souffre. Et pour elle, ce n’est pas assez accessible. Mais que des gens y aient accès, ça ne me préoccupe pas. T’aurais pu aller au square Berri et t’en aurais eu pareil. Idéalement, ça devrait être légal. Et pour les gens malades, l’État devrait payer leur consommation. Est-ce plus facile d’en obtenir dans les autres provinces ? Le Québec est une des provinces où c’est le plus dur d’en obtenir, c’est garanti. On se pense bien ouverts, mais non. En Colombie-Britannique et en Ontario, il y a plus de médecins et de producteurs. On est en retard au Québec. Il y a un courant de pensée conservateur discret, mais bien présent dans les tribunaux, chez les médecins. Les gens vont souvent consulter un médecin dans une autre province, car c’est plus rapide. Les médecins québécois sont réticents, ils ne sont pas à l’aise, ils ne connaissent pas bien le cannabis et ne semblent pas vouloir en savoir plus. Est-ce plus facile d’obtenir une prescription par Skype ? Le médecin peut prescrire davantage, parce que le peu de médecins qui sont prêts à le faire ont une forte demande. Mais avant de critiquer les consultations Skype pour le pot, il faut savoir qu’il existe aussi ce type de consultations en dermatologie, par exemple. On le fait pour certaines spécialisations ou dans certaines régions, car il y a des pénuries. On ne peut pas dire que ce n’est pas acceptable pour le pot, mais pour les autres oui. Soit on l’accepte, soit on ne l’accepte pas. Source: journaldemontreal.com Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité kannamiel Posté(e) juin 19, 2016 Partager Posté(e) juin 19, 2016 plop j'aime le quebec Lien à poster Partager sur d’autres sites
Glass-Blower 7 016 Posté(e) juin 19, 2016 Partager Posté(e) juin 19, 2016 Plop ! Est-ce normal de se faire prescrire du cannabis simplement pour du stress et de l’insomnie ? Consommer du pot peut être utile pour le stress et l’anxiété. De la même façon qu’un médecin peut te dire de prendre deux semaines de vacances. Est-ce que ce sont des vacances médicalement nécessaires ou ça te fait juste du bien? Où trace-t-on une ligne entre le thérapeutique et le récréatif? Des vacances, c’est récréatif, mais quand ça fait deux ans qu’on n’en a pas pris, ça devient thérapeutique. Tout ce flou, cette ambiguïté n’existerait pas si tu pouvais aller t’en acheter au coin de la rue, légalement. Il y a une hypocrisie avec cette demi-mesure du cannabis médical. @+! bon grow ! Lien à poster Partager sur d’autres sites
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