Et si le salut du tourisme tunisien passait par la légalisation de la « zatla » ?


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A l’instar des Pays-Bas, du Maroc, ou encore de Zanzibar, il y’a vraiment une place à prendre pour la Tunisie, afin de devenir une des toutes premières destinations du « tourisme cannabique » au monde.

 

Coffeeshop-Amsterdam.jpg

 

Constat…

 

Au lieu de dépenser des milliards dans des actions de promotion qui mettent en avant les paysages « uniques » de la Tunisie, que tout le monde connaît, ne peut-on pas penser à cibler de nouvelles populations de touristes sur d’autres créneaux que ceux éculés du type mer-désert et carrefour de civilisation qui sont ressassés depuis plus de trente ans ?

 

Les touristes « traditionnels » de la Tunisie, qu’ils soient français, allemands, britanniques ou autres vivent dans la crainte d’un terrorisme aveugle qui frappe même les capitales européennes et ont des appréhensions à aller boire un verre dans un bar de « proximité » à Londres, Berlin ou Paris ce n’est pas pour venir en Tunisie en terre musulmane « hostile ».

 

Soyons clairs : ces touristes-là ne reviendront pas. A nous de penser comment en faire venir d’autres, en ciblant des gens différents.
Dans ces nouvelles cibles, il en est une et pas des moindres, les consommateurs de Hasch.

 

Alternative…

 

Dans un rapport publié en 2011, la commission mondiale pour la politique des drogues, reconnaissait l’échec des politiques menées au niveau mondial pour réduire les méfaits causés par les drogues aux personnes et aux sociétés.

Cette même commission recommandait même dans ce rapport de :

 

 

Mettre un terme à la criminalisation, à la marginalisation et à la stigmatisation des consommateurs de drogues qui ne causent pas de préjudice à autrui. Rejeter les idées préconçues sur le trafic, la consommation et la dépendance au lieu de les renforcer.

Encourager l’expérimentation par les gouvernements de modèles de régulation légale des drogues, de manière à réduire le pouvoir du crime organisé et à protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens. Si cette recommandation s’applique particulièrement au cannabis(…)

 

 

 

Les précurseurs…

Depuis quelques années certains pays ont franchi le pas pour tenter de nouvelles politiques : les Pays-Bas d’abord avec leurs fameux coffee shops, l’Espagne avec ses Cannabis clubs, l’Uruguay qui en 2013 devient le premier pays au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation de cannabis afin d’en contrôler le marché de A à Z et plus récemment certains états américains qui s’y sont mis, comme le Colorado, gagnent tellement d’argent qu’ils ne savent plus quoi en faire.

 

Par ailleurs, des études ont prouvé que ces différents modèles de régulation n’ont pas fait augmenter le nombre de consommateurs tandis qu’ils ont permis de retirer ce commerce des mains des organisations criminelles et des contrebandiers tout en mettant en place un système légal où le cannabis peut être taxé et réglementé pour le bien de l’Etat et de la population. C’est un peu la même logique qui a conduit récemment en Tunisie nos dirigeants à détaxer les alcools forts et les liqueurs afin de mettre un terme au marché noir et surtout de pouvoir en retirer quelques bénéfices.

 

Concrètement…

 

Sur le site CannabisText.org, Nol Van Schaik, dans un article passionné et passionnant et en faisant la synthèse des systèmes néerlandais et espagnol avance même l’idée de la création d’une agence du cannabis. Imaginons وكالة ٱلزتلة.

 

Cette agence constituerait l’outil principal du marché du cannabis en en fixant les prix et la qualité tout en permettant une production contrôlée, avec des tests et des contrôles de manière à protéger les consommateurs, tout en bannissant le commerce illicite de rue et en permettant de nouvelles recettes fiscales pour l’Etat.

 

Nol Van Schaik, dans son article explique aussi toutes les étapes de la mise en place d’une agence de ce type en énumérant les avantages que cette nouvelle structure permettrait :

  • Création du « tourisme cannabique » : un tourisme centré sur la disponibilité du cannabis légal pourrait générer une source importante de revenus et qui pourrait stimuler l’apparition d’entreprises dans la gastronomie, le divertissement et le tourisme. Par exemple, 1,5 million des 7 millions de touristes visitant Amsterdam viennent pour les coffee shops et apportent avec eux beaucoup d’argent à dépenser, d’après le maire d’Amsterdam Eberhart Van Der Laan.
  • Une attention médiatique : le Colorado, depuis qu’il a légalisé le cannabis et qu’il en taxe le commerce à hauteur de 30% n’arrête plus d’attirer investisseurs, touristes et médias.
  • Création d’emplois et formation: entre la culture du cannabis, sa distribution et sa commercialisation c’est tout de suite plusieurs milliers d’emploi de créés. On pourrait en plus former à ces nouveaux métiers ces milliers de jeunes qui croupissent en prison pour avoir fumé un joint et dont les vies ont été brisées. Imaginez ces jeunes sortant de prison et prioritaires pour ouvrir des coffee shops et cultiver de la zatla, sur les terres domaniales.
  • Protection sanitaire renforcée : des espaces réglementés permettraient d’éduquer et de sensibiliser les gens à une consommation responsable de cannabis tout en évitant les risques d’une surconsommation.
  Quelques chiffres…

 

Il y’a dans le monde environ 200 millions de fumeurs de cannabis et tout au plus une dizaine de pays qui représentent des destinations cannabiques. A l’instar des Pays-Bas, du Maroc, ou encore de Zanzibar, il y’a vraiment une place à prendre pour la Tunisie, afin de devenir une des toutes premières destinations du « tourisme cannabique » au monde.

 

Cannabis-carte-monde.png

 

En plus, cette population de touristes n’est pas une population saisonnière. Les fumeurs de joints veulent du cannabis toute l’année, ce sont des gens susceptibles de venir parce qu’ils savent que le cannabis est librement accessible dans des points de vente réglementés. Ce qui pourrait engendrer des entrées touristiques s’étalant sur toute l’année. Et à ce moment-là, on pourra vendre des trips combinés aux noms vraiment évocateurs du type « Zatla-desert » ou « Jouino on the beach ».

 

En Tunisie, il n’y’a pas si longtemps on achetait du « takrouri » chez l’épicier du coin, il suffirait de se rappeler de cette culture et surtout d’être conscient que pour s’en sortir dans un monde où la donne a radicalement changé il faut avoir la capacité non seulement de s’adapter mais surtout d’oser.

 

Par FIRASFROMTEXAS

Source: nawaat.org

 



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