Poursuites même en l’absence d’interdiction sur le cannabis – LEAP


Messages recommandés

Poursuites même en l’absence d’interdiction sur le cannabis – LEAP

La Law Enforcement Against Prohibition est arrivée en Europe

 

Bonne nouvelle de Berlin : la LEAP (Law Enforcement Against Prohibition), l’organisation composée de policiers et d’agents de la force publique, vient tout juste de s’établir en Allemagne. L’organisation à but non lucratif qui connaît un véritable succès aux États-Unis n’avait jusqu’à présent qu’une seule division en Europe, au Royaume-Uni.

 

LEAP-Germany-Sensi-Seeds-blog.jpg
La Law Enforcement Against Prohibition est arrivée en Europe
 

Le 10 septembre 2015, l’ancien chef de police de Münster, Hubert Wimber, a été élu président de la division allemande de l’organisation LEAP. Wimber est entouré de cinq membres fondateurs hautement distingués : Frank Tempel, membre du Parlement fédéral allemand et porte-parole de gauche des politiques en matière de drogues ; Andreas Müller, célèbre juge de la cour juvénile ; Annie Machon, directrice de la LEAP en Europe et ancienne fonctionnaire du MI5 ; et Wolfgang Neskovic, ancien juge de la Cour suprême fédérale. Wimber a toujours promu la libéralisation de l’interdiction qui pèse sur le cannabis, et il y a à peine un an, juste avant de prendre sa retraite, Ralf Jäger (SPD) lui avait interdit de participer à la rencontre inaugurale de la LEAP.

L’exemple des États-Unis
En 2002, Jack A. Cole a établi la LEAP à Medfort dans le Massachussetts. Après un lent départ, il y a treize ans, l’ancien agent d’infiltration est maintenant entouré d’un bon nombre de confrères militants. Il reste néanmoins beaucoup d’efforts à déployer pour parvenir à mettre en lumière les conséquences néfastes qu’ont les politiques actuelles en matière de drogues sur le public, les politiciens et les médias.

 

Parallèlement à cette mission, la LEAP s’attache à ré-établir le respect des citoyens envers le travail des policiers ; en effet, ceux-ci sont souvent perçus d’un mauvais œil puisqu’ils sont tenus d’appliquer les lois antidrogues. La LEAP tentera d’atténuer les nombreuses conséquences néfastes qu’entraîne la guerre contre les drogues, notamment, le nombre grandissant de policiers impliqués dans des crimes liés aux drogues. Par-dessus tout, les membres de la LEAP veulent démontrer à leurs propres collègues que le taux élevé de délinquance n’est pas tributaire des substances consommées, mais plutôt des interdictions qui pèsent sur les drogues.

 

Bien que la LEAP ne soit pas encore solidement installée en Europe, la plupart des anciens agents de la force publique des États-Unis exercent maintenant une grande influence dans les discussions actuelles concernant la réglementation du cannabis. La LEAP compte un total de 15 000 membres, la plupart résidant aux États-Unis. Toutefois, les membres des deux divisions européennes viennent renforcer la délégation de bons flics des divisions costaricaines et brésiliennes, ainsi que celles de 190 autres pays. La LEAP s’assure d’envoyer des conférenciers lors d’évènements politiques portant sur les drogues dans 35 États américains et 16 pays. L’organisation est ouverte à tous, mais les fonctions de conférenciers et de gestionnaires sont réservées aux agents de la force publique, actifs ou retraités, tels les policiers, les agents des douanes, de contrôle frontalier et de prison, les représentants du ministère public et les juges. À ce jour, environ 5000 membres de la LEAP exercent, ou ont déjà exercé, de telles fonctions. Plus d’un de ces professionnels s’est porté, à un certain moment dans sa carrière, à la défense du parti opposé, et tous peuvent parfaitement comprendre l’expérience qu’a vécue le directeur général de la LEAP, le général à la retraite Neill (Stanford) Franklin. Franklin a été très actif dans la guerre contre les drogues à l’époque où il était jeune politicien et agent d’infiltration dans les opérations antidrogues. Lorsque son collègue est bon ami, le caporal Ed Toatley, a été abattu durant une opération d’infiltration à Washington DC en 2000, il a clairement émis ses opinions, et a joint la LEAP.

Conflit d’intérêts
En Allemagne, la plupart des militants qui font partie de la LEAP ne sont plus en service actif, mais aux États-Unis, quelques membres exercent toujours leurs fonctions de policiers. Conformément à la loi en matière d’emploi dans le secteur public, leur affiliation à la LEAP est souvent considérée comme une source de problème. À ce jour, l’épée de Damoclès est toujours suspendue au-dessus de la tête de tous ces officiers qui osent exprimer – ouvertement ou discrètement à leur collège avant de prendre leur retraite – leur soutien pour la relégalisation du cannabis ou la libéralisation du marché des drogues. Le fameux cas de l’agent de contrôle frontalier californien, Bryan Gonzalez, illustre peut-être le mieux le type de représailles qui attends celui qui ose prendre position en faveur de la LEAP. L’agent n’a fait qu’exprimer ses doutes quant à la pertinence d’interdire le cannabis et mentionné la LEAP pour que ses collègues aillent le dénoncer à leur supérieur. Lors des procédures de l’audience disciplinaire, il a été démontré que les points de vue de Gonzalez étaient contraires aux intérêts de sa profession, et sur ce, il a été licencié de la fonction publique. En 2011, une poursuite intentée par la LEAP et l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a finalement été rejetée. Qu’à cela ne tienne, à partir de ce moment, la LEAP a connu une croissance prolifique aux États-Unis et à l’étranger, et au cours des quatre dernières années, elle a joué un rôle clé dans les campagnes de légalisation du cannabis dans les États du Colorado, de l’Oregon, de l’Alaska, de Washington et à Washington DC.

 

À la suite de la suspension de son client Bryan Gonzalez en 2011, le directeur juridique de l’Union américaine pour les libertés civiles de l’Arizona, Daniel Pochoda, a déclaré que :

 

Et sa déclaration s’avère juste. Il ne reste plus qu’à espérer que la LEAP s’ancrera rapidement, et solidement en Europe.
 
"De plus en plus de membres des organismes d’application de la loi dénoncent l’inefficacité des lois antidrogues, et en dépit du fait qu’ils reçoivent leur rémunération du gouvernement, ils exercent le droit qu’ils ont de partager leurs impressions et de s’engager dans cet important débat ". 
 
Source: sensiseeds.com



This post has been promoted to an article
  • Like 5
Lien à poster
Partager sur d’autres sites