Pot anti-douleur: efficace et sans danger


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La consommation de cannabis médicinal pour traiter la douleur chronique est sans danger pour la santé à court terme et pourrait même être plus efficace que les traitements conventionnels, d’après une vaste étude pilotée à Montréal sur près de 450 patients dispersés à travers le Canada.

 

«Nous avons remarqué que les consommateurs de cannabis toléraient nettement mieux la douleur, présentaient moins de détresse à l’égard des symptômes et disaient avoir une meilleure humeur et une meilleure qualité de vie par rapport au groupe témoin (qui ne prenait pas de cannabis)», explique une des coauteures de l’étude, la Dre Aline Boulanger, directrice du Centre d’expertise de la douleur chronique au CHUM.

Première mondiale, cette découverte promet de faire des vagues d’un bout à l’autre de la planète scientifique et de servir de base à une foule de travaux à venir.

 

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«C’est la première étude d’envergure sur l’innocuité à long terme de la consommation de cannabis chez les patients souffrant de douleur chronique», explique l’auteur principal, le Dr Mark Ware, spécialiste de la douleur à l’Hôpital général de Montréal du CUSM.

Jamais autant de patients n’avaient en effet fait l'objet ensemble d'une même étude pendant une année complète pour analyser les effets du cannabis sur la douleur. Pour y parvenir, le Dr Ware s’est allié à une dizaine de scientifiques répartis à travers le pays.

 

Fonctions cognitives

 

Et, contrairement aux idées reçues, l’équipe n’a «trouvé aucune preuve d’effets indésirables sur les fonctions cognitives et pulmonaires ou dans les analyses sanguines des consommateurs de cannabis», indique la Dre Boulanger. Au contraire, «nous avons observé que les fonctions cognitives s’amélioraient avec le temps» chez les patients consommateurs de cannabis, se réjouit le Dr Ware.

 

En entretien au Journal, le médecin indique que son étude se concentre sur un groupe bien particulier de patients qui consomment, sous contrôle thérapeutique, 2,5 grammes de cannabis par jour strictement dosé à 12,5 % de THC. Ce mode de consommation est fort différent de la consommation récréative qui a, elle, des effets néfastes documentés.

La Dre Boulanger ajoute que l’étude, n’ayant duré qu’un an, ne permet pas d’évaluer les potentiels effets négatifs à plus long terme de la consommation de cannabinoïdes.

 

Effets secondaires

 

La consommation de cette substance n’est cependant pas complètement exempte d’effets secondaires à court terme, précise le Dr Ware. Son équipe a en fait noté que les patients qui consomment du pot médicinal rapportaient plus d’effets secondaires mineurs (maux de tête, nausées, étourdissements, somnolence), mais moins d’effets secondaires graves menant à l’hospitalisation.

 

«Pour la première fois, nous avons décrit et fait une liste exhaustive des effets secondaires, explique le Dr Ware. Nous donnons ainsi aux patients et à leurs médecins des données claires qui leur permettront de faire le meilleur choix de traitement, d’évaluer au mieux les risques et les bénéfices.»

 

Plus de 40 000 Canadiens consomment légalement de la marijuana pour soulager des symptômes associés à la sclérose en plaques, au VIH, au cancer, ou à l'épilepsie, selon Santé Canada. L’efficacité du produit a été démontrée pour le traitement de douleurs neuropathiques et musculosquelettiques.

 

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