Invité cheezo Posté(e) septembre 3, 2015 Partager Posté(e) septembre 3, 2015 San Francisco, Etats-Unis -- Publiées dans le JAMA Psychiatry, deux études suggèrent une répercussion de la consommation de cannabis sur la structure du cerveau chez les adolescents et les jeunes adultes. S'il est difficile d'établir un lien de causalité, il apparait plus évident chez les garçons à haut risque de schizophrénie. Alors que les Etats-Unis se sont engagés dans une libéralisation de l'usage du cannabis à des fins thérapeutiques, mais aussi récréatives, les travaux se succèdent pour déterminer ses effets sur le long terme. Ces deux publications apportent de nouvelles données sur les répercussions du cannabis sur le développement du cerveau. Une étude en imagerie dans des fratries Dans la première, David Pagliaccio et ses collègues du National Institute of Mental Health (Bethesda, Etats-Unis) ont voulu explorer une éventuelle corrélation entre le volume des structures cérébrales et l'usage de marijuana. Pour cela, ils ont inclus 241 frères et sœurs, âgés de 22 à 35 ans, afin de prendre en compte les facteurs génétiques. Parmi les participants à l'étude, 262 ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours de leur vie. L'analyse s'est appuyée sur une imagerie cérébrale, ainsi que sur les données obtenues après un questionnaire et une évaluation des facultés cognitives. En comparant le cerveau des consommateurs à celui de leur frère ou sœur jamais exposé au cannabis, les chercheurs ont observé que l'amygdale gauche (impliquée notamment dans la reconnaissance des stimuli sensoriels) et le striatum ventral (lié au mouvement volontaire et à la motivation), présentaient un volume significativement plus faible chez les consommateurs. Ces deux structures cérébrales avaient ainsi une taille inférieure respectivement de 2,3% et 3,5%. Les auteurs précisent, toutefois, que les volumes observés restent dans les normes. En croisant les données provenant des couples de fratrie n'ayant jamais touché au cannabis, il est apparu que la taille plus faible de l'amygdale était également associée à des facteurs génétiques. Pour ce qui est du striatum, la relation était moins évidente. « Il n'y a aucune preuve de cause à effet d'une exposition au cannabis sur le volume de l'amygdale », dont le faible volume pourrait être attribué à d'autres facteurs, soulignent les auteurs. Pour ce qui est des autres structures, « d'autres travaux devront être conduits pour caractériser l'implication du cannabis ». Cortex cérébral aminci entre 14 et 18 ans Dans la seconde étude, l'équipe de Thomas Paus de l'Institut de recherche Rothman, à Toronto (Canada), a cherché à savoir si l'utilisation du cannabis influe sur la maturation du cortex cérébral chez les adolescents présentant une prédisposition génétique à la schizophrénie. De précédentes études ont déjà souligné un risque accru de schizophrénie chez les individus de sexe masculin, en cas de consommation de cannabis pendant l'adolescence. Au total, 1 574 participants, âgés de 15 à 21 ans, ont été inclus. L'étude a porté sur leur consommation de marijuana et s'est basée sur une imagerie cérébrale, ainsi qu'une analyse génétique pour établir le score polygénique de risque pour la schizophrénie. Les résultats montrent une répercussion significative d'une consommation de cannabis sur l'épaisseur du cortex cérébral chez les garçons présentant un score polygénique élevé. Le cortex était sensiblement aminci entre 14 et 18 ans. En revanche, aucun effet n'a été observé chez les filles, quel que soit leur niveau de risque, ou chez les garçons présentant un risque plus faible de schizophrénie. Haut risque de schizophrénie: les garçons « plus sensibles » « Nos résultats suggèrent que la consommation de cannabis pourrait agir sur le développement du cortex cérébral chez les adolescents de sexe masculin à haut risque de schizophrénie », notent les auteurs. « Bien que le lien de causalité ne puisse pas être clairement établie, les différences d'épaisseur du cortex apparaissant dans les zones à forte densité de récepteur aux cannabinoïdes 1, suggèrent une implication du cannabis », a affirmé, Thomas Paus, auprès de l'édition internationale de Medscape. Selon lui, « les garçons à haut risque pourraient être plus sensibles aux effets indésirables d'une consommation de cannabis ». Dans un éditorial accompagnant les publications, David Gold du National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism (Rockville, Etats-Unis) considère ces résultats comme préoccupants pour cette population à risque et appelle à la prudence. Compte tenu des résultats de ces deux études, « il serait erroné de conclure que la consommation de cannabis est sure ou sans danger pour ceux qui ont le bon profil génétique, en particulier lorsqu'on est une femme ». Vincent Richeux, avec Megan Brooks https://www.medscape.fr/voirarticle/3601734 This post has been promoted to an article Lien à poster Partager sur d’autres sites
2G Joint 154 Posté(e) septembre 3, 2015 Partager Posté(e) septembre 3, 2015 Salut cheezo ! Ho meeeeeeeeeeeeeeeeeeeeen peut-être que j'ai perdu 3% de mon amygdale gauche ! le bad En tout cas c'est super d'avoir partager ça je suis fortement intéressé par tout types d'études au sujet du cannabis et de sa consommation mais étant un gros flemmard je suis moins fan de la recherche de ces dites études ^^ Donc à toi divin fromage aploush :3 Lien à poster Partager sur d’autres sites
ZenLim 204 Posté(e) septembre 3, 2015 Partager Posté(e) septembre 3, 2015 Salut et merci pour le compte rendu Lien à poster Partager sur d’autres sites
taff-taff 1 040 Posté(e) septembre 3, 2015 Partager Posté(e) septembre 3, 2015 Salut, Etude intéressante, merci Cheeze. Ajoutée à un excellent :smiley vapo: de Haze elle m'inspire quelques reflexions. Ce que j'aime dans les articles américains, c'est la variabilité de l'exigence scientifique et le besoin systématique de sensationnel. Je m'explique : L'auteur commence par nous expliquer qu'il observe une variation du volume de l'amygdale. Etude qu'il décrit dans le détail en en chiffrant les % et tout le cadre, avant de conclure que les sujets même jugés "significatifs" restent dans les normes et sans pouvoir établir de cause à effet (Il reste visiblement à établir si le biais observé est significatif et surtout à faire l'étude à rebours pour savoir si un pourcentage significativement supérieur à la moyenne de sujet avec de "petites" amygdales consomment du canna.) Bref, le premier paragraphe n'établit rien, mais jargonne joliment. Le deuxième, sur l'amincissement du cortex, établit lui clairement que les filles ne sont pas touchées (Je ne me permettrai pas de blague qui serait immanquablement taxée de sexisme). Mais pour les garçons, cette fois-ci, il n'est plus question de % d'écart à la moyenne, ni de quantifier la variation observée en moyenne par rapport à la variabilité habituelle. Enfin l'auteur aborde le sujet de la schizophrénie liée au cannabis. Et pour conserver le coté sensationnel, l'auteur omet de préciser la part de la population (ou a minima de la population étudiée) qui présente un "score élevé de risque polygénique à la schizophrénie". Il se garde aussi de le croiser avec le niveau de consommation. Peut-être parce que ce serait dommage de conclure que la cannaschizophrénie, (qui existe et il ne manque pas de le rappeler) ne concerne qu'une part infime de la population totale, et tout aussi infime de la population des consommateurs réguliers de canna. Paradoxalement, les sujets qui deviennent psychotiques après consommation ne sont que rarement des consommateurs réguliers, à cause des mauvais trips qu'ils se tapent. Et ceux qui ne veulent pas comprendre finissent en asile psychiatrique ou dans les faits divers (Et là encore, une quantification serait intéressante) Peut-être qu'il serait tout aussi logique de conclure qu'une faible épaisseur corticale induit un risque accru de consommation de canna. Ou même qu'une faible épaisseur corticale favorise le plaisir reçu lors de la conso, ce qui permettrait de conclure après examen "Vous devriez vous mettre au bédo, votre cortex est très peu épais" Pour reprendre d'autres avis éclairés par un bon sens sanitaire, je pense qu'il vaudrait mieux communiquer sur l'augmentation des risques de cancers ou de problèmes cardio-vasculaires liés à la conso par combustion, ou le lien entre consommation de tabac et de canna, ou même les risques sociaux (désocialisation, échec scolaire, etc...) plutôt que de gloser sur des schizophrénies rares sans quantifier quoi que ce soit. Mais c'est surement le sujet de la prochaine étude sociologique américaine "Pourquoi et comment a été occupé l'espace médiatique scientifique autour du cannabis pendant la phase de dépénalisation de la Marijeanne aux USA". Je conclurai en avançant qu'à mon humble avis pour les inscrits à Cannaweed, du point de vue de la santé publique, un vaporisateur vaut mieux qu'un abonnement pour suivi psychiatrique. Mais l'un n'empêche pas l'autre La bise 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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