Suisse - Pour ou contre la légalisation du cannabis?


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Pour ou contre la légalisation du cannabis?

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Image: Dessin Herrmann

 

 

Légalisons enfin le cannabis!

Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate suisse, candidat au Conseil national

 

Nous vivons une fuite en avant dans le tout sécuritaire. La volonté de surveiller assidûment chaque habitant n’est plus une simple option politique, mais une réalité. L’heure est venue de tirer un bilan, de se poser les questions qui dérangent et notamment à propos de la politique menée dans le domaine des stupéfiants.

 

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Le 6 août, le Parti pirate suisse (PPS) a lancé une pétition demandant aux Chambres fédérales la légalisation du cannabis et de ses dérivés. Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate suisse, candidat au Conseil national défend le projet. (Image: DR)

 

Le cannabis n’est pas seulement un enjeu de santé publique, il est aujourd’hui au cœur d’une problématique géopolitique complexe, dont les impacts sur notre société ne doivent plus être occultés, en se berçant de l’illusions – largement démenties par les faits – qu’une politique prohibitionniste réglera les manifestations symptomatiques de l’usage de cette drogue. Avec un chiffre d’affaires de presque un demi-milliard de francs, le marché noir du cannabis en Suisse n’a rien à envier à ceux des alcools. Par comparaison, les brasseurs ont, quant à eux, réalisé tout juste 1 milliard de chiffre d’affaires en 2013.

 

Une grande part du bénéfice de ce commerce illégal sort du pays, et par diverses filières, se retrouve dans les poches d’organisations criminelles, mafieuses voire terroristes, permettant à ces dernières de financer des conflits meurtriers, qui arrachent des populations entières à leurs terres et les jettent sur les routes de l’exil.

 

La Suisse est confrontée aux problématiques de la sécurité urbaine, des flux migratoires, de la toxico-dépendance, mais la seule réponse envisagée jusqu’ici est un durcissement de la démarche sécuritaire, dont les échecs sont pourtant patents. Voulons-nous financer le terrorisme? Voulons-nous contribuer à augmenter les flux migratoires? Voulons-nous laisser nos adolescents exposés à des produits nocifs? Voulons-nous continuer à brader nos droits fondamentaux pour des politiques sécuritaires inefficaces?

 

Voulons-nous laisser nos adolescents exposés à des produits nocifs?"

 

Non? Alors il faut traiter le mal à la racine! Légalisons le cannabis, de façon à ce que l’État puisse pleinement jouer son rôle régulateur, et que les organismes de santé publique ne soient plus contraints de mener des actions de prévention dans une semi-clandestinité pour atteindre les consommateurs. Prendre en main le marché du cannabis, c’est éliminer une grande partie du deal de rue et permettre la réaffectation d’une partie conséquente des effectifs de police vers des missions réellement efficaces. C’est aussi permettre la mise en place d’une protection efficace de notre jeunesse, et non plus la laisser dans une zone grise, où elle est livrée à elle-même et confrontée à des acteurs mafieux.

La politique ce n’est pas appliquer des dogmes, ni réciter des mantras. C’est regarder les problèmes dans leur globalité et les aborder frontalement.

 

Une pétition au message affligeant

Céline Amaudruz, conseillère nationale, présidente UDC Genève

 

Nous avons tous des projets d’avenir sur le plan personnel, familial ou professionnel. Il est bien triste de constater que certains ont fait de la libéralisation d’une drogue leur projet d’avenir. Peut-être, faute du recul nécessaire, n’ont-ils pas à l’esprit les ravages causés par la consommation de drogues? A moins que ce funeste projet ait émergé entre deux joints? A en croire les partisans de la légalisation du cannabis, la consommation de cette substance psychotrope serait entrée dans les mœurs. On tente de nous persuader que l’on fumerait un joint comme l’on s’offrirait une friandise.

 

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Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC et présidente du parti à Genève. (Image: Sieber Archives)

 

Pour minimiser les conséquences résultant de la consommation de cette drogue, des distinctions sont opérées entre les drogues «dures» et les autres drogues qualifiées arbitrairement de «drogues douces». Une distinction inacceptable pour de nombreux professionnels de la santé. Un article paru dans la "Revue médicale suisse" du 2 avril 2014 estimait que le cannabis ne doit plus être considéré comme une drogue douce, tout en relevant que la consommation de cannabis entraîne des troubles de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives. Le mythe d’une drogue «sans dangers, sans conséquences» s’estompe de jour en jour.

 

"Le risque que des adultes cèdent du cannabis légal à des adolescents n’est pas à négliger"

 

Légaliser le cannabis à des fins récréatives enverrait un mauvais signal, notamment aux jeunes, et renforcerait la perception erronée selon laquelle la substance ne serait pas une drogue, puisqu’elle serait légalement vendue aux adultes. Le risque que des adultes cèdent du cannabis légal à des adolescents n’est pas à négliger, à un âge où le cerveau de ces derniers est en pleine évolution. Par ailleurs, des études ont démontré l’effet porte d’entrée du cannabis vers d’autres drogues comme les opiacés notamment.

 

Aujourd’hui, le suivi des personnes toxico-dépendantes se fait sans que cela implique de légaliser l’usage du cannabis. La maîtrise de la criminalité passe par la réintroduction des contrôles frontaliers et l’expulsion des criminels étrangers, pas par la légalisation d’une substance addictive. Une légalisation engendrerait plus de problèmes qu’elle en résoudrait. Le Colorado a légalisé la vente de marijuana. Sa police et ses hôpitaux doivent désormais composer avec un afflux d’empoisonnements, y compris chez les enfants. Il y a une hausse des délits liés à la consommation du cannabis, de même qu’une hausse des conducteurs de véhicules arrêtés sous influence de la drogue. Les Pays-Bas, avec leur expérience des dégâts sociaux du cannabis et suite aux problèmes générés par les coffee-shops, ont décidé en 2011 d’en réduire drastiquement le nombre.

On ne peut que déplorer le message affligeant envoyé par cette pétition.

 

Source: tdg.ch



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