C’est un message populaire. mrpolo 7 743 Posté(e) juin 28, 2015 C’est un message populaire. Partager Posté(e) juin 28, 2015 LE PLUS. Qui est la génération H ? Avocats, profs, infographistes, pères de famille... Ils ont tous un point commun : ils fument du cannabis. Alexandre Grondeau, universitaire et écrivain s'est intéressé à ces consommateurs, souvent considérés comme des délinquants. Dans son livre "Génération H, têtes chercheuses d'existence", il explique que les fumeurs de joints sont souvent bien intégrés dans la société. Des plans de cannabis dans la région de Toulouse, en mai 2013 (F.SCHEIBER/SIPA). Depuis 30 ans, la consommation de cannabis et d’herbe explose en France. Longtemps importée depuis les Pays-Bas, la marijuana est désormais produite sur le sol métropolitain par des citoyens qui en ont assez de galérer, de se mettre en danger ou de financer des organisations mafieuses pour trouver des produits de qualité. Le phénomène est massif et en constante augmentation. Une preuve parmi tant d’autres ? Depuis dix ans, la démultiplication du nombre de magasins de ventes de produits et d’ustensiles permettant la culture hydroponique est à mettre en parallèle avec les dizaines (centaines ?) de milliers d’auto-producteurs / consommateurs estimés dans le pays. Il est vrai que le jardinage est le passe-temps préféré des Français, mais aujourd’hui, si la France pinard existe toujours, fière de ses valeurs et de ses traditions, elle a été rejointe par la France pétard sans que nos dirigeants ne prennent la mesure d’un phénomène socio-culturel irréversible. La culture hasch s’est développée dans toutes les franges de la société pour concerner aujourd’hui plusieurs millions de personnes. La génération H est insérée dans la société Il y a deux ans, je racontais dans le premier tome de la trilogie romanesque "Génération H", le road trip d’une bande de jeunes Français adeptes de tous les plaisirs cannabiques et fêtards invétérés. Le deuxième tome, "Têtes chercheuses d’existence", vient raconter le quotidien de cette France d’en bas qui fume dans un pays où la prohibition reste la règle. Il serait facile de cantonner comme le font beaucoup de médias le fumeur de joint à un jeune avec les cheveux longs, un air ahuri et des yeux rouges, incapable de se sociabiliser et totalement passif. C’est pourtant loin d’être la réalité. La génération H est multiple et variée et les hommes et les femmes dont je me suis inspirés dans mes romans sont aujourd’hui, pour la plupart, totalement insérés dans la société. Ils sont comme vous et moi, avec leur qualité et leur défaut, leurs paradoxes, leurs réussites, leurs déceptions aussi, des opinions politiques différentes, divergentes souvent, mais ils ont tous un point commun : ils fument des joints et sont de ce fait considérés comme des hors-la-loi, des délinquants qui doivent être arrêtés par la police et condamnés par la justice française. Voici le portrait succinct de cette partie de la population que nos dirigeants ne veulent pas reconnaître : la génération H. Avocats, profs, pères de familles... Sarah est avocate d’affaires, elle travaille dans un grand cabinet international à Paris et gère des dossiers où les enjeux dépassent souvent les dizaines de millions d’euros. Elle est célibataire mais possède une vie sociale dense. Elle fume un ou deux joints en rentrant le soir pour couper le stress de sa journée et arriver à s’endormir plutôt que de prendre les somnifères prescrits par son médecin. Alexis est infographiste. Il a arrêté de consommer du cannabis, depuis dix ans, mais il traîne toujours avec la même bande de potes, bringueurs invétérés le week-end. Il a beaucoup fumé, étant adolescent, puis il a stabilisé sa consommation de manière occasionnelle pendant ses études, pour enfin arrêter complètement quand il a senti que fumer limitait sa motivation. Il est aujourd’hui bien dans sa vie et ne regrette pas d’avoir eu une jeunesse enfumée. Eric approche des quarante ans. Il est conseil en assurance, travaille plus de cinquante heures par semaine et gagne l’équivalent de sept ou huit smic par mois. Il est père de deux enfants et fume un joint d’herbe le soir pour se détendre. Sa femme, elle, ne fume ni cannabis, ni cigarettes, mais elle aime bien se moquer des yeux rouges de son mari. François est professeur dans un lycée technique. Il enseigne depuis plus de quinze ans l’histoire à des élèves qui apprécient sa franchise et sa pédagogie et dont aucun ne soupçonne la passion pour le cannabis. Il est bien évalué par sa hiérarchie, parfaitement intégré à ses collègues et il espère un jour devenir directeur d’établissement. Vers une politique plus compréhensive des usagers Lamia a trente-quatre ans et n’a pas d’enfants. Elle est gravement malade et ne travaille plus depuis de longs mois. Ses traitements médicaux sont lourds et lui coupent l’appétit. Elle vapote du cannabis plusieurs fois par jour afin de soulager certaines douleurs et retrouver l’envie de manger. Antoine a trente-six ans. Il est chef d’agence et emploie une petite dizaine de salariés. Pacsé à sa compagne, il fume quotidiennement depuis plus de vingt ans. Son agence est en difficulté et Antoine subit de plein fouet la crise de son secteur d’activités du fait de ses responsabilités. Son usage du cannabis est plus relaxant que récréatif. Laura est vendeuse, célibattante. Elle consomme occasionnellement du cannabis ou de l’herbe à des fêtes entre amis, quand les joints tournent. Elle n’achète pas de produits pour fumer seule mais se cotise plutôt avec ses copines lorsqu’une belle soirée se profile. Tous ces prénoms sont des prénoms d’emprunts puisqu’aujourd’hui, être un fumeur de pétard est interdit par la loi. Et c’est le problème que posent tous ces citoyens intégrés dans la société. Doit-on encore continuer à les considérer comme des criminels, quand des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada, les Pays-Bas ont tous constaté l’échec des politiques prohibitionnistes et les ont remplacées par des politiques plus compréhensives des usagers ? Vous imaginez facilement le point de vue de la génération H de France. Par Alexandre Grondeau Maître de Conférences à l'Université Aix-Marseille Alexandre Grondeau est l'auteur de "Génération H, têtes chercheuses d'existence" (éd. La Lune sur le toit). Source: leplus.nouvelobs.com Édité par Anaïs Chabalier This post has been promoted to an article 16 Lien à poster Partager sur d’autres sites
manlei 601 Posté(e) juin 28, 2015 Partager Posté(e) juin 28, 2015 Yep Superbe article... Merci pour le partage mrpolo... Eh oui,nous ne sommes pas tous des bandits de grand chemin... Je paye mes impôts,j'ai un job,je me lève tous les matins pour gagner ma croûte et participer a la vie de la société française... J'ai même toujours les 12 points de mon permis (je ne conduit jamais sous emprise) Mais voilà,je consomme du cannabis (pour décompresser) et suis auto-producteur...Cela fait il de moi un criminel?Ou plutôt un marginal... Encore merci A plus tard manlei 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites
kyu 2 978 Posté(e) juin 29, 2015 Partager Posté(e) juin 29, 2015 Plop Je confirme article vraiment pas mal Merci pour l'info Mrpolo ++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Inears 541 Posté(e) juin 29, 2015 Partager Posté(e) juin 29, 2015 Yop MrPolo Merci du partage à très vite Lien à poster Partager sur d’autres sites
le gecko 86 Posté(e) juin 29, 2015 Partager Posté(e) juin 29, 2015 Bonjour, Merci pour cet excellent article dans lequel je me reconnais complètement. Bonne journée Lien à poster Partager sur d’autres sites
rastaproctor 108 Posté(e) juin 29, 2015 Partager Posté(e) juin 29, 2015 Bonjour, Superbe article. Quand l'etat comprendra-t'il qu'il a tout interet de légaliser le canabis. Au lieu de gaspiller des millions a faire la chasse au consomateurs de cannabis qui sont bien inserés dans la société, il pourrait s'en mettre pleins poche avec les taxes (il n'y a qu'a regarder l'exemple de l'oregon au US). Bon après ils risquent de se facher un peu avec leur potes grand patrons de laboratoire pharmaceutique car ces derniers risque de voir leur vente d'anti-dépresseurs chuter. Régulierement nos politique sortent l'argument du canabis comme tremplin vers les drogues dures, Mais c'est la pénalisation du produit qui en fait un eventuel tremplin vers des drogue plus forte. Car les dealers de cannabis sont suceptibles de fournir d'autres produits. Un réseau légal de distribution du cannabis eviterait à certaine personnes plus "fragiles/influencables" de se voir proposer de vrai drogues destructrices lorsqu'ils iraient acheter quelques gramme de cannabis. Quand on lit que 42% des 18-64 ans ont deja consommé du cannabis, on se rend compte que la loi actuelle n'est vraiment pas en adéquation avec les faits. Donc à un moment il va falloir faire quelques chose: soit on contruit des prisons pour y mettre environ 25% de la population francaise soit on revoit la loi. Quand nos politiques cesseront'ils d'etre hypocrite et assumeront'ils leur responsabilité en faisant face à la réalité ? je sais que je preche des convaincus. Mais il fallait que ca sorte. @plus Lien à poster Partager sur d’autres sites
JuuU420 538 Posté(e) juin 29, 2015 Partager Posté(e) juin 29, 2015 Hey, Merci Mrpolo du partage encore une fois, premier sur l'info ^^ Rastaproctor : On est pas tous convaincu du bienfait de la légalisation Autorisé ouai, gérance de l'état la dessus mouais bof ... a+ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Tomzik 169 Posté(e) juin 30, 2015 Partager Posté(e) juin 30, 2015 Salut, Evidemment, on trouvera toujours des médecins, avocats, ingénieurs ou tout ce qu'on veut qui consomment du cannabis. C'est une évidence statistique. Il y en a aussi qui tournent au tabac, à la coke, à l'alcool, aux amphéts, et à peu près à toutes les drogues qu'on peut imaginer et qui se portent pas forcément mal. Je pense que n'importe qui de pas trop con sait qu'on peut avoir une vie normale tout en fumant des joints. La question est de savoir si c'est pour autant une bonne chose ? est-ce que parce que mon médecin est un fumeur alcoolique fait que subitement on n'a plus de problème avec l'alcool et le tabac ? Je suis d'accord avec la conclusion, mais pas avec les arguments. C'est pas avec quelques exemples que l'on tire une conclusion. C'est la même chose dans l'autre sens avec les émissions de M6 où ils nous montrent tous les cas sociaux de France qui fument des joints. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
jerrhum 107 Posté(e) juin 30, 2015 Partager Posté(e) juin 30, 2015 Hello! Bon article, j'ai lu les trois livres d' A.Grondeau vous pouvez y aller c'est façile et ça nous parle! Lien à poster Partager sur d’autres sites
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