Communiqué de presse du CIRC


Invité cheezo

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Invité cheezo
 
 

Le récent débat parlementaire au sujet de l’ouverture de salles de consommation à moindre risque donne la mesure de la schizophrénie gouvernementale en matière de politique des drogues. Elle nous en apprend tout autant sur le remarquable aveuglement des députés campés, le plus souvent, sur des positions purement idéologiques.

 

Or l’idéologie n’a pas sa place en la matière. La question des drogues en France, comme partout ailleurs, doit relever du bon sens, du pragmatisme et non d’une politique dogmatique dont chacun peut à présent constater l’échec et la funeste dynamique qu’elle a entrainés en favorisant le développement des réseaux criminels et en précarisant la vie des consommateurs de substances illicites.

 

Malgré ce constat désormais dénoncé par des personnalités aussi diverses que d’anciens hauts responsables gouvernementaux – ex-ministres et présidents de pays profondément touchés par les conséquences de cette politique –, des philosophes, scientifiques, humanistes et chefs d’entreprises réunis au sein de la Global Commission on Drugs Policy, on n’en finit pas de s’étonner à l’écoute des propos tenus dans l’Hémicycle.


 

N’hésitant pas à présenter les expériences menées à l’étranger comme des échecs alors qu’au contraire elles perdurent et se multiplient, à relayer toujours et encore les affabulations dogmatiques des Académies de médecine et de pharmacie, nos députés ne font que démontrer leur formidable incapacité à appréhender la réalité.


 

La réalité, c’est qu’en matière de drogues la question de l’usage problématique ne concerne qu’un très faible pourcentage des consommateurs. Plus de 80 % d’entre eux sont raisonnables et demeurent invisibles aux yeux des autorités. Ce taux est bien plus important chez les amateurs de la plus populaire des drogues illicites, le chanvre/cannabis.


 

Les autorités ont beau s’acharner à présenter cette plante sous la problématique sanitaire, la question du cannabis n’a en vérité jamais été autre chose qu’un problème culturel, l’Occident ayant toujours eu du mal à accepter les us et coutumes des civilisations qu’elle s’appliquait par ailleurs à asservir.


 

La schizophrénie consiste donc d’un côté à proposer l’ouverture de lieux où les injecteurs marginalisés pourraient trouver aide et assistance et, de l’autre, à refuser toute régulation de la filière récréative et thérapeutique du chanvre, comme cela se déroule outre-Atlantique, en enterrant le débat avant qu’il n’ait eu lieu.

 

Cette position ne pourra être tenue bien longtemps. Comment justifier en effet la criminalisation d’un tiers de la population, 40 % des Français(es) ayant déjà tâté du cannabis, selon les derniers chiffres publiés par l’OFDT et l’INPES ? Comment justifier celle d’une jeunesse qu’on prétend par ailleurs protéger.


 

Les parents que nous rencontrons ont bien raison de se déclarer inquiets non pas par la cannabinophilie de leurs enfants, mais par les risques que la Loi leur fait courir en les obligeant à fréquenter des réseaux douteux pour s’approvisionner et en les exposant à d’incessants harcèlements de la part de la police.


 

La question est donc bien de savoir ce que le système prohibitionniste protège actuellement. Les citoyen(ne)s, jeunes ou moins jeunes qu’il persiste à stigmatiser ou les activités des réseaux criminels qu’il dynamise ?

 

 

Fédération des CIRCs

 

 

 



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