Le Cannabis Pour Renflouer Les Caisses De L’Etat. T’En Veux ?


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Le cannabis pour renflouer les caisses de l’Etat. T’en veux ?

Le magazine VoxPop (ArteTV) posait la question, dimanche 29 mars, de la légalisation du cannabis en France. Les Français seraient contre, mais la question revient le 2 avril sur les bancs feutrés du Sénat parce que le cannabis, ça pourrait rapporter gros. Focus.

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« Un monde sans drogue peut-il exister ? », c’est ce qu'a demandé le maire Europe écologie les verts de Sevran, Stéphane Gatignon, au présentateur de Vox Pop. Mais l’élu avait la réponse : « Je crois que non. Partant de là, regardons les choses en face ! La politique de répression mise en place dans notre pays est un échec et elle coûte très cher à l’Etat. Rien qu’en policiers, comptez 500 à 700 millions d’euros par an ! ». Avec près de 130 000 interpellations annuelles pour stup’ sur le territoire, la France serait-elle embrumée dans le trafic de cannabis ? Qui ne connaît pas quelqu'un qui ajoute deux ou trois boulettes concentrées en THC dans sa cigarette ? Un rapport de Terra Nova (Fondation indépendante) estime à 550 000 le nombre de fumeurs quotidiens en France, la France deuxième pays européen consommateur de cannabis (après le Danemark), la France où la prévalence chez les 15-34 ans est supérieure à celle de nos voisins Hollandais (17,5 contre 13,7 en 2014). La machine répressive semble avoir atteint ses limites, alors que faire ? On a vu à Vannes, un commerçant excédé par le regroupement quotidien de quelques jeunes du quartier s’adonnant à leur petit trafic entre amis juste à côté de son supermarché, afficher un panneau-promotion « vente de drogue  prix discount » pour faire réagir les autorités. Et si dépénaliser ou légaliser le cannabis était la solution ? Comme tout sujet, il y a les pour et il y a les contre.
 
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A Vannes, un commerçant interpellent les autorités sur le trafic qui sévit derrière son magasin.
 
2 milliards par an
 
Ceux qui sont contre (et a priori, ils représenteraient la majorité des Français) expliquent que le cannabis est une drogue, dangereuse pour la santé, et que de ce simple fait, sa vente doit être interdite et sa consommation pénalisée. Ceux-là pensent donc que la dépénalisation et pire encore, la légalisation (voir définitions en bas de page) serait un « très mauvais signal pour la jeunesse », comme l’indique un sénateur UMP au micro de Vox Pop. Un raisonnement juste (quoique le cannabis présente des vertus thérapeutiques avérées) mais qui ne règle pas la situation. Ce camp-ci prône donc une politique répressive avec une application stricte de la réglementation en vigueur, à savoir celle de 1970 contre la toxicomanie, qui prévoit jusqu’à 1 an de prison et 3750 euros d’amende pour qui consomme cette substance.
 
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Ceux qui sont pour ont fait le bilan de la politique menée en France en la matière, et notent que trafics et mafias vont crescendo et qu’entre police et justice, le budget que l’Etat y consacre chaque année se consume à vitesse grand V. Ils s’interrogent sur la possible mise en place d’une autre politique, un peu à l’image de ce que font nos voisins. Etats-Unis, Uruguay, Danemark, Portugal, Grande-Bretagne… tous ont agi autrement.
 
Dépénalisation simple, légalisation encadrée, et dans certains cas, on constate même une baisse de la consommation.
 
Moins de consommateurs 
 
Selon la sénatrice EELV du Val-de-Marne, Esther Benbassa, à l’origine de la proposition de loi qui revient à l’étude au Sénat le 2 avril : « La dépénalisation du cannabis, telle que nous la proposons, pourrait rapporter à l’Etat entre 1,7 et 2 milliards d’euros par an ». Que propose le groupe EELV? : il entend autoriser l’usage et encadrer de manière très rigoureuse la vente au détail. Une proposition de loi extrêmement bien argumentée, qui montre la position de la France par rapport à ses voisins européens, qui analyse les chiffres de la consommation de cannabis des pays qui sont passés par la dépénalisation, faisant une rapide allusion à l’échec de la prohibition de l’alcool aux Etats-Unis. Une proposition de loi qui explique qu'un encadrement strict de l’Etat induirait une réelle politique de prévention, notamment chez les jeunes, bref, une proposition de loi à faire tourner.
 
Définitions :
 
La légalisation signifie que l’usage de drogue est autorisé tout comme sa production et sa commercialisation.
 
La dépénalisation supprime les sanctions pénales (amende et emprisonnement) associées au comportement d’usage sans nécessairement supprimer l’interdit et prévoit éventuellement d’autres formes de sanctions (amendes administratives par exemple).
 
Source: bakchich.info

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