Cannabis : Ce Stupéfiant Stade Vélodrome


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Cannabis : ce stupéfiant stade Vélodrome
 

Alors que l'interdiction de fumer du tabac dans les stades dépend du club, la consommation de résine de cannabis et de marijuana est toujours plus en vogue dans l'arène marseillaise. Zoom sur un phénomène de société

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Depuis le début des années 90, fumer un joint au Vélodrome est monnaie courante. Photo illustration nicolas vallauri

Fumer du tabac dans un stade n'est pas interdit. Sauf si l'exploitant du stade ou le club en décident autrement, comme au Parc des Princes avec le PSG ou au Stade Pierre-Mauroy avec le Losc . Et, aussi, si les supporters décident une action commune pour appliquer cette interdiction, comme à Barcelone, où les socios blaugranas ont obtenu que l'on ne fume plus au Camp Nou.
 
Dans les autres équipements sportifs de L1 et de L2, la clope, prohibée dans les espaces clos, est donc autorisée en tribunes. Il est même courant de voir des présidents de club, comme Vincent Labrune et Gervais Martel, tirer sur leur blonde au bord de la pelouse avant le match. Sauf à Rennes, où il est interdit de fumer sur le rectangle vert. À Paris, la signalétique est omniprésente, et le nouveau slogan sans équivoque : "La pelouse est sacrée, l'herbe est interdite".
 
À l'inverse de Saint-Étienne où, malgré les panneaux d'interdiction de fumer installés en prévision de l'Euro-2016, les odeurs de tabac et d'herbe (verte, forcément) se font sentir. Mais si le tabac est en vente libre, l'usage de marijuana et/ou de résine de cannabis est interdit par la loi, laquelle est dotée d'un arsenal législatif important. Ce phénomène de société qui touche toutes les strates de la population se retrouve dans la quasi-majorité des enceintes sportives dédiées au football, en France et en Europe ; une société dont les stades ne sont finalement que le miroir, fut-il grossissant dans une ville paupérisée. Pour une drogue dont la consommation est la plus répandue en Europe.
 
À Marseille, dans l'air du stade Vélodrome, le taux de nicotine se bat donc aussi en duel avec le THC (tétrahydrocannabinol, le principe actif du cannabis). Une réalité décuplée avec l'OM, qu'on ne retrouve pas, ou à la marge, lors des matches des Bleus ou du RCT.

L'état-major de l'OM "dubitatif"

 

Si le dossier du naming du Vel' est toujours au point mort, les supporters olympiens ne manquent pas d'imagination à ce sujet. Entre autres suggestions fumeuses, "Cannabis Land" ou "Vélodrome - OCB" (eu égard à la marque de feuilles à rouler) reviennent avec insistance. Une réputation loin d'être usurpée par l'arène marseillaise, dont le leadership tricolore en la matière est avéré. Les mauvaises langues ironisent même (à tort) sur le nouveau toit et son effet aquarium.
 
Historiquement, les virages marseillais, au-delà de leur ferveur, sont devenus, au fil des ans, le temple de la fumette. Une habitude qui se rapporte à la contre-culture et à l'art de la transgression, symbolisés par un tropisme assumé et affiché pour la Jamaïque ou l'Argentine et leurs figures contestataires, Bob Marley et Che Guevara. Comme en déplacement, dans les parcages visiteurs, où l'air peut être irrespirable pour ceux qui ne fument pas. Dans cette partie du stade, les trafics de stupéfiants ont existé jusqu'au milieu des années 2000, en relation avec certains capos qui indiquaient au micro au vendeur où se trouvaient les acheteurs.
 
Depuis le début du XXIe siècle, les bédos (synonyme de joint) ont pris leurs aises. Preuve de cette démocratisation, il n'est pas rare, selon des indiscrétions d'hôtesses, de voir des VIP s'enfumer sur les balcons des loges.
 
Une situation globale qui indispose toutefois certains fans, dont plusieurs nous ont contactés à la rédaction. Parmi eux, Eddy, la quarantaine, supporter olympien depuis des lustres.
 
"Je n'en peux plus !" , grogne cet habitué du Vélodrome qui transmet la passion à son fils de 10 ans et qui ne supporte plus les effluves cannabiques dans les travées de l'enceinte du boulevard Michelet. "Je ne vais pas dans les virages car on sait comment cela se passe, précise-t-il. Je paie donc mes billets bien plus chers et, même en Ganay ou en Jean-Bouin, je me retrouve avec des gens qui fument du shit à côté. C'est insupportable, et je ne veux pas que mon gamin soit au milieu de tout ça. On veut juste voir du foot ! Je me suis plaint à l'OM, mais le club m'a répondu que ce n'était pas de son ressort."
 
Et pourtant, c'est le cas, l'OM étant organisateur du match et responsable de ses supporters. "S'il y a 500 stadiers, ce n'est pas pour rien", assure un ponte de la police. Le club olympien, qui récupère l'enceinte le samedi matin et la rend le lundi soir pour un match programmé le dimanche à 21h, est considéré "chez lui". Si le président Labrune a botté en touche, le club nous a fait parvenir par courriel un laïus récapitulatif, précisant au passage que "le bien-être de (ses) supporters est une préoccupation majeure". Le directeur général Philippe Perez, lui, dit être "très dubitatif" sur cette gêne. "C'est n'importe quoi ! Je n'en ai jamais entendu parler. Que les parents prennent contact avec moi (via le standard au 04 91 76 56 09, ndlr) et je mesurerai la véracité de ce qu'ils disent."
 
Jean-Pierre, la cinquantaine, était pourtant à deux doigts d'en venir aux mains, contre Saint-Étienne. "J'ai fait remarquer au jeune homme assis devant moi, un rang en dessous, que cela me dérangeait, mais il a continué en me disant qu'il faisait ce qu'il voulait !", peste ce fan. "Il y a des risques passifs, éclaire Nathalie Labrune, addictologue (sans aucun lien de parenté avec VLB) à l'hôpital Sainte-Marguerite, à Marseille. Mais si les études montrent l'effet du cannabisme passif sur les gens dans une pièce non aérée, dans un stade, ce sont surtout les produits de la combustion qui sont dangereux, comme pour le tabac."

"Négatif de l'associer avec le sport"

 

Quid des autorités, qui ont d'autres chats à fouetter ? "Notre mission est autocentrée sur les problèmes liés à l'ordre public, aussi bien les affrontements entre supporters, que l'usage de pétards (ceux qui font boum, ndlr), de fumigènes ou de banderoles. Cela ne figure pas au rang de nos priorités, confesse Jean-Paul Bonnetain, ex-préfet de police des Bouches-du-Rhône. Je reconnais que ce sujet n'est pas traité. Je n'en suis pas fier, je l'avoue. Mais cela ne veut pas dire qu'il y a des consignes pour épargner ceux qui fument. Ces pratiques sont condamnables." Une source policière souffle : "On a du mal à attraper ceux qui allument des fumigènes, vous imaginez pour les joints ?Mais le phénomène est facile à enrayer en interdisant la cigarette."
 
Au-delà des questions liées à la santé publique ou aux infractions à la législation sur les stupéfiants (ILS), demeure l'interrogation du modèle. "On peut se poser des questions sur l'effet sur les enfants, notamment", reprend ainsi Nathalie Labrune. Et de conclure : "Surtout sur l'exemple qu'on leur donne. Pour les enfants, fumer du cannabis peut devenir une norme. On sait que la permissivité entraîne la consommation du produit par la suite. Au niveau pédagogique, ce n'est pas positif d'associer la consommation de cannabis au sport et il devrait y avoir une tolérance zéro pour les jeunes. Mais c'est un sujet délicat qui suscite des débats passionnés. Sans toutefois dramatiser, cette banalisation est inquiétante."

LA RÉPONSE DE L'OM

 

"Le bien-être de nos supporters est une préoccupation majeure pour l'Olympique de Marseille. Sur le plan de la loi, l'article R 3511-1 du Code de la Santé Publique (ancienne Loi Evin) pose une interdiction de fumer dans les lieux accueillant du public s'ils sont "fermés" et "couverts".
 
Par conséquent, l'interdiction de consommer des produits du tabac s'applique clairement au sein des salons et autres espaces VIP du Stade. Cette interdiction est strictement respectée, puisque, depuis plusieurs saisons, aucune plainte de spectateurs ne nous a été remontée sur ce sujet. (...)
 
Quoi qu'il en soit, nos stadiers veillent à préserver autant que faire se peut, le plaisir de nos spectateurs à assister à un match de l'OM. Ainsi, si un spectateur indique à nos stewards être indisposée par la fumée de son voisin, ce dernier sera prié d'éteindre sa cigarette ou de se déplacer.
 
Enfin, la consommation de produits stupéfiants est évidemment prohibée au sein du stade. Les palpations effectuées par les stadiers à l'entrée des travées visent notamment à déceler ce type de produits illicites et des Officiers de Police Judiciaire sont positionnés à proximité pour intervenir, fouiller et saisir ces produits le cas échéant.
 
Si les stadiers sont effectivement présents pour assurer la sécurité des spectateurs, il est en effet de la seule responsabilité des Officiers de Police Judiciaire, de lutter contre ce fléau."

Statu quo, dépénalisation ou légalisation ?

 

Selon un rapport établi en décembre dernier par le think thank Terranova, intitulé "Comment réguler le marché du cannabis pour sortir de l'impasse", 8% de personnes dans la population française consomment plus ou moins régulièrement de la résine de cannabis ou de la marijuana. Et plus de 20% des 15-24 ans, ce qui place la France dans le trio de tête des pays d'Europe avec le Danemark et l'Espagne. Si la cannabiculture se développe dans l'illégalité, le débat sur la dépénalisation ou la légalisation reste plus ou moins tabou en France. Alors que, jusqu'à présent, aucune étude ne prouve que les dérivés du cannabis tuent davantage que la cigarette ou l'alcool, pourtant en vente libre.
 
Le Sénat a examiné mercredi 4 février la proposition de loi de la sénatrice EELV du Val-de-Marne, Esther Benbassa, autorisant l'usage contrôlé du cannabis. Un débat devant seulement une quarantaine de sénateurs, interrompu au bout de deux heures. Le texte sera voté le 2 avril. En Europe, les Pays-Bas (1976) -qui ont légalisé et réglementé la vente-, l'Espagne (1992) ou le Portugal (2001) ont acté la dépénalisation de l'usage, comme la République Tchèque (2010). En 2013, l'Uruguay est devenu le premier pays à légaliser l'usage, la vente et la production. Aux États-Unis, 23 États l'ont autorisé à des fins médicales, comme au Canada ou en Australie, alors que le Colorado, le Washington et l'Alaska l'ont légalisé.

Au PSG, tolérance zéro à tous les niveaux

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La répression prévaut au Parc des Princes.

 

Si l'OM a (toujours) le monopole du cœur en termes d'engouement populaire, le PSG a sans conteste celui de la répression. Mais ce virage répressif, pris depuis la mise en place du Plan Leproux, consécutif au décès d'un fan parisien, Yann Lorence, le 17 mars 2010, est amplifié depuis l'arrivée des Qataris à Paris, il y a quatre ans.
 
La cigarette, les joints, la vapoteuse électronique, et tout autre engin fumant ou pétaradant sont donc strictement prohibés au Parc des Princes. Où, comme à Lille, il faut fumer sur les escaliers menant aux tribunes depuis deux saisons.
 
Pris par la patrouille des caméras de surveillance, les contrevenants reçoivent dans leur boîte à lettres une missive dès la première incartade constatée. Signée de la main du responsable de la sécurité du club, Jean-Philippe D'Hallivillée. "Le Paris Saint-Germain est en droit de résilier votre abonnement et de ne plus vous délivrer aucun abonnement, aucune place de billetterie, aucune prestation de relations publiques ni aucun titre donnant accès à ses matches pendant une durée déterminée librement par le PSG selon leur gravité. Néanmoins, comptant sur vous pour que vous adoptiez dorénavant un comportement exemplaire à l'occasion de toute activité en relation avec le PSG dont les matches, il a été décidé, dans un premier temps, de vous adresser le présent avertissement", dit, notamment, la lettre dont l'objet est "avertissement avant résiliation de votre abonnement".
 
Récemment, le club parisien a même annulé l'abonnement d'un fan, Yoann Seddik, expulsé lors de PSG-Monaco, car il avait osé chanter : "Abonnements trop chers, supporters en colère". Un autre monde.
 
Source: laprovence.com

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salut,

pour le psg, cela se saurait si le quatar était un pays cool; 

après avoir bannis les fauteurs (suivant leurs critères bien sûr) ils vont certainement interdire l'accès du stade aux femmes.

sinon je trouve normal d'éviter de gêner les gens qui ne consomment pas de cannabis ou tabac cela s'appelle le savoir vivre, mais de là à faire une dictature des antis il y a peut être un juste milieu non?

à+

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Yop

 

Encore un exemple de l'absurdité de la prohibition, ça donne lieu à des débats assez débiles ....

 

Ceci dit là on évoquerait plus le civisme individuel qu'autre chose, l'exemple avec la personne qui est indisposée par une cloppe ou un joint au match de l'OM avec son fils montre bien que même si c'était autorisé, les gens sont quand même des sauvages (et pas difficile d'imaginer la population que représente majoritairement les fans de foot ... si c'est capable de se casser la gueule ils peuvent très bien t'envoyer chier si ça te dérange).

 

S'ils se respectaient entre eux la question ne se poserait pas au vélodrome (et le tabagisme passif franchement c'est vraiment pas malin avec un gosse à côté ... )

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Salut

Coup de gueule...

Outre le fait que cet article parle des "fumeurs dealers" dans les stades français..... :siff:

 

Ce qui a le plus attiré mon attention,c'est ça...

 

 


 

Le Sénat a examiné mercredi 4 février la proposition de loi de la sénatrice EELV du Val-de-Marne, Esther Benbassa, autorisant l'usage contrôlé du cannabis. Un débat devant seulement une quarantaine de sénateurs, interrompu au bout de deux heures. Le texte sera voté le 2 avril. En Europe, les Pays-Bas (1976) -qui ont légalisé et réglementé la vente-, l'Espagne (1992) ou le Portugal (2001) ont acté la dépénalisation de l'usage, comme la République Tchèque (2010). En 2013, l'Uruguay est devenu le premier pays à légaliser l'usage, la vente et la production. Aux États-Unis, 23 États l'ont autorisé à des fins médicales, comme au Canada ou en Australie, alors que le Colorado, le Washington et l'Alaska l'ont légalisé.

 

 

Le texte de Mme Benbassa sera donc voté après demain,et ça je ne le savais pas...

Plus d'1 an après la proposition de loi(28 janvier 2014)...Ils se décident enfin a voter...Quel scandale... :angry:  :angry:  :angry:

Tout ça pour qu'une bande de vieux croulant refusent en masse...Je suis révolté...

Big up a Mme Benbassa pour son courage...

Merci pour l'info kyu

On verra donc l'étendu des dégats jeudi...

A plus tard

manlei

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Salut

Coup de gueule...

Outre le fait que cet article parle des "fumeurs dealers" dans les stades français..... :siff:

 

Ce qui a le plus attiré mon attention,c'est ça...

 

Le texte de Mme Benbassa sera donc voté après demain,et ça je ne le savais pas...

Plus d'1 an après la proposition de loi(28 janvier 2014)...Ils se décident enfin a voter...Quel scandale... :angry:  :angry:  :angry:

Tout ça pour qu'une bande de vieux croulant refusent en masse...Je suis révolté...

Big up a Mme Benbassa pour son courage...

Merci pour l'info kyu

On verra donc l'étendu des dégats jeudi...

A plus tard

manlei

Salut tout l'monde !

Juste pour dire qu'on sais tous comment va finir ce vote... Aux chiottes !

 

Tristement, Fullmetal.

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Salut

Avec tout ce qui a été fait de travers,

Pourquoi, un jour, Ca ne pourrait pas rentrer dans l ordre?

 

Il faut garder espoir!

Hauts les cœurs

 

 

 

 

(Edit il y a 15 ans au parc des princes c était la même..)

 

Plop

Modifié par dnBhaze
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