Indi-Punky 18 364 Posté(e) mars 30, 2015 Partager Posté(e) mars 30, 2015 En 2013, un rapport des Nations Unies estimaient que le commerce de la cocaïne à travers l'Afrique de l'Ouest valait au moins 1,25 milliards de dollars par an. C'est plus que les budgets combinés des gouvernements de plusieurs pays de la région, qui est devenu un point de transbordement importants entre les producteurs et les consommateurs d'Amérique latine aux États-Unis et en Europe. Ces flux de trésorerie menace de corroder les institutions de l'Etat et de saper le progrès économique et la pratique démocratique dans une partie du monde qui peine à sortir de plusieurs décennies de conflits violents et d'instabilité. Les institutions politiques et sécuritaires de la région ont du mal à répondre à ces menaces et ne sont pas toujours bien équipés pour installer des mesures préventives adéquates. La stratégie de la «guerre contre la drogue", qui met fortement l'accent sur la suppression des envois de drogues, n'a pas permis à l'Afrique de l'Ouest ou même à d'autres régions du monde de se réunir et surmonter la menace de la drogue. L'expérience a montré que la force seule ne peut pas réduire l'offre de drogue ou la criminalité et la corruption qu'elle induit. Les gouvernements qui se concentrent sur les usagers de drogues et les petits revendeurs créent souvent un fardeau insoutenable sur leurs systèmes de justice pénale, tout en ignorant les problèmes de santé et sociaux qui sont apparus avec des niveaux croissants de trafic, la consommation et la production, qui se poursuit sans relâche. En 2013, la situation était devenue si alarmante que j'ai décidé de convoquer la Commission d'Afrique occidentale contre la drogue (WACD), présidé par l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, avec l'adhésion d'éminents Africains de l'Ouest tirés de divers secteurs sociaux. La Commission a conclu que les politiques actuelles ne sont pas seulement inefficaces, mais en fait préjudiciable aux efforts déployés pour contenir les menaces que posent les drogues. Il a également signalé que les drogues ne sont plus seulement en transit dans la région, mais de plus en plus disponible et consommés par les populations locales. Par exemple, la consommation de cocaïne, sous une forme ou une autre, est à la hausse, en particulier chez les jeunes. Les usagers de drogues ont besoin d'aide, pas d'une punition. C'est pourquoi nous avons recommandé de traiter la consommation de drogue principalement comme une question de santé publique et de se concentrer sur des mesures punitives à l'égard des trafiquants de haut vol et leurs complices, qui sont pour la plupart restés inattaquable. L'éducation, le traitement, et la décriminalisation serviront bien plus nos sociétés que le refus persistant de voir que les drogues ont un impact néfastes sur la santé et le bien-être de notre peuple. En premier lieu ce sont les gouvernements ouest-africains et leurs peuples qui ont à faire face à cette crise. Mais l'Europe et les États-Unis, qui sont le principal marché pour les drogues qui transitent par notre région, doivent également partager le fardeau. La crise de l'Ébola, par exemple, a montré que le soutien de l'infrastructure de santé de l'Afrique de l'Ouest est dans l'intérêt de tout le monde. Comme je l'ai entretenu dans le passé, les drogues peuvent détruire beaucoup de gens, mais les mauvaises politiques gouvernementales en ont détruit beaucoup plus. Ne répétons pas cette erreur. Nous ne pouvons pas attendre sur le gouvernement pour résoudre tous les problèmes. La société civile doit également être étroitement impliqué ainsi que la communauté internationale, qui ne peut laisser l'Afrique occidentale s'attaquer seule à cette menace. Elle doit aussi jouer son rôle. Institutions de l'État, la société civile, et les organisations régionales doivent tous travailler ensemble pour le maintien de la paix et la stabilité dans la région. Source: https://www.vice.com/read/kofi-annan-the-war-on-drugs-has-failed-in-west-africa-and-around-the-world 8 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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