Pourquoi Le Cannabis Donne-T-Il Parfois Envie De Dormir ?


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Pourquoi le cannabis donne-t-il parfois envie de dormir ?

 

Bon nombre de consommateurs réguliers éprouvent, à un moment donné, des sensations de somnolence et de léthargie après avoir consommé du cannabis. Cet effet varie selon les personnes, et un individu peut ressentir un effet différent en fonction de son humeur, de son état de fatigue ou même de l’heure de la journée. La variété de cannabis joue également un rôle important.

L’effet du cannabis sur le sommeil

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Les consommateurs de cannabis indiquent que la consommation de cannabis engendre un sommeil plus paisible (© Flood).
 
Le mécanisme via lequel le cannabis influence le sommeil chez l’homme est extrêmement complexe et encore partiellement inexpliqué, bien que plusieurs études sur le sujet aient été publiées. Depuis des siècles, peut-être même des millénaires, des gens utilisent le cannabis comme aide au sommeil, indiquant qu’ils s’endorment plus rapidement et se sentent plus reposés au réveil. Toutefois, tous ceux qui utilisent le cannabis de cette manière savent qu’un effet de « gueule de bois » est possible, rendant le réveil plus difficile et entraînant une sensation de somnolence et un manque de vivacité un certain temps après l’éveil.
 
Chez l’homme, le sommeil est constitué d’une succession de cycles composés chacun de quatre phases. La première phase est un état intermédiaire entre le sommeil et l’éveil pendant lequel le dormeur peut être facilement réveillé ; la deuxième phase est un sommeil léger dont il est plus difficile de se réveiller ; la troisième phase est appelée sommeil lent profond et la quatrième phase est appelée sommeil paradoxal. La phase 3, le sommeil lent profond, était auparavant composée des phases 3 et 4, mais on considère aujourd’hui qu’il s’agit d’une phase discrète distincte.

Cannabis, sommeil lent profond et sommeil paradoxal

Des études sur le sommeil ont révélé que l’administration de THC entraîne une réduction de la durée et de l’intensité du sommeil paradoxal, tout en augmentant la durée du sommeil lent profond. Une étude de 1975 sur l’effet du THC sur le sommeil a montré que l’administration de THC à un dosage de 210 mg par jour pendant deux semaines réduisait considérablement les mouvements oculaires produits pendant le sommeil paradoxal, tout en réduisant légèrement la durée de la phase de sommeil paradoxal. L’étude a également montré que l’administration de THC augmentait légèrement la durée de la phase de sommeil lent profond, mais que cet effet n’était pas significatif d’un point de vue statistique.
L’étude a aussi analysé l’effet sur le sommeil pendant le sevrage du cannabis et a montré une augmentation de la durée du sommeil paradoxal et de l’intensité des mouvements oculaires. Le sommeil lent profond a également considérablement diminué la première nuit suivant le sevrage uniquement.

L’effet du THC et du CBD sur le sommeil

Une étude plus récente menée en 2004 a examiné l’effet de différents dosages de THC sur le sommeil, ainsi que l’effet du THC en association avec le CBD. Huit volontaires ont reçu un placebo, 15 mg de THC, 5 mg de THC avec 5 mg de CBD ou 15 mg de THC avec 15 mg de CBD par l’intermédiaire d’un spray oromuqueux. Les participants ont été surveillés à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG). Cette étude a révélé que l’administration de la dose de 15 mg de THC sans CBD n’avait aucun effet perceptible sur le sommeil nocturne, mais le lendemain matin, les sujets ont signalé une augmentation de la léthargie et de la somnolence, des changements d’humeur et des troubles de la mémoire.

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Le THC sans CBD peut entraîner une sensation de « gueule de bois » le lendemain matin (© aerodesign.pl).

 

L’administration combinée de 5 mg de THC et de CBD a entraîné une baisse du sommeil de phase 3 et la dose combinée de 15 mg a provoqué des sensations accrues d’éveil et de vivacité. Cela indique que le THC a bien un effet sédatif qui est neutralisé par le CBD : les participants qui ont reçu la dose de 15 mg de THC/CBD ont effectivement ressenti une activité accrue pendant leur sommeil et n’ont pas éprouvé les effets sédatifs du THC le lendemain matin.

 

Bien que cette étude n’ait pas révélé une augmentation du sommeil lent profond et une réduction du sommeil paradoxal après l’administration de THC seul (comme dans l’étude de 1975), d’autres études ont confirmé que c’était pourtant bien le cas. En outre, le THC semble contribuer à la somnolence initiale et accélère le processus d’endormissement, bien que le fonctionnement exact de ce mécanisme ne soit pas clairement identifié.

Comment ce phénomène se produit-il ?

Des interactions complexes entre les neurotransmetteurs du cerveau déterminent le processus d’endormissement et la progression des phases d’un cycle de sommeil. Le principal neurotransmetteur inhibiteur, l’acide gamma-aminobutyrique (GABA), est intrinsèquement impliqué dans les processus du sommeil et il a été démontré que l’activation des récepteurs GABA pouvait favoriser le sommeil. C’est pourquoi un grand nombre de somnifères actuels ciblent ces récepteurs.

 

Il a été établi que le système endocannabinoïde est intrinsèquement lié au système de signalisation GABA et il a été démontré que l’endocannabinoïde 2-arachidonoyl glycérol (2-AG) active directement les récepteurs GABA. Il est possible que le cannabis exerce son effet initial sur la somnolence par le biais de ce mécanisme.

Consommation de cannabis et rêve

Le sommeil paradoxal est la phase du sommeil dans laquelle se produisent les rêves. On appelle cette phase le sommeil paradoxal car elle implique un niveau élevé d’activité neuronale, presque comparable aux niveaux d’éveil, ainsi qu’un niveau extrêmement réduit d’activité physique. En fait, la majorité des muscles sont paralysés pendant le sommeil paradoxal, dans un phénomène supposé associé à l’immobilité tonique qui se manifeste chez de nombreuses espèces de proie en présence de certains prédateurs. Chez les animaux, cette immobilité tonique peut entraîner une atonie apparente qui éloigne les prédateurs qui ne s’intéressent pas aux charognes ; chez l’homme, cette paralysie pendant le sommeil semble jouer un rôle similaire en nous empêchant de nous mettre dans des situations potentiellement dangereuses à la suite d’un rêve intense ou d’apparence réelle (somnambulisme).

 

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Lorsque le sommeil paradoxal est réduit, les rêves deviennent moins fréquents et peuvent même disparaître (© RelaxingMusic).

 

Les consommateurs de cannabis du monde entier rapportent qu’une consommation régulière de cannabis entraîne une réduction, voire une disparition totale des rêves et que l’arrêt de la consommation de cannabis provoque une réapparition très intense des rêves. Il semble que la réduction du sommeil paradoxal causée par le THC explique ce phénomène. Veiller à ce que la variété de cannabis choisie contienne des niveaux comparables de CBD et de THC peut contribuer à neutraliser ce phénomène.
 
source: sensiseeds.com

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Bonsoir,

 

Article intéressant je trouve. Pour ma part je pensais que l'absence de souvenir de rêve provenait du fait qu'on ne s'en souvenait pas. Là avec la durée réduite du sommeil paradoxal les données deviennent différente. Si on suit cette théorie, on ne se souvient pas de nos rêves parce-qu'on n'en fait pas.

 

@++

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