Indi-Punky 18 360 Posté(e) septembre 6, 2014 Partager Posté(e) septembre 6, 2014 La Californie est aux prises avec une sécheresse qui est sans doute la plus grave qu’elle ait jamais connue. Tout porte à croire que 2014 sera la troisième année la plus sèche jamais enregistrée, après une année 2013 qui a battu tous les records de sécheresse. Alors que l’été approche et que les pluies cessent, les chances de voir les réservoirs naturels se reconstituer sont plus minces que jamais – une situation qui pourrait s’avérer catastrophique pour les communautés agricoles de l’État. La sécheresse a des conséquences graves sur l’agriculture californienne Une brume de pollution dans la Vallée Centrale californienne – l’activité humaine est à l’origine de l’augmentation de la pollution et des incendies de forêt dans la région, exacerbant les conditions de sécheresse La Californie est le premier État américain en termes de population, et l’une des régions agricoles les plus importantes au monde, avec une activité concentrée dans la Vallée Centrale de 450 miles de long sur 60 miles de large (env. 724 x 96 km). Bon nombre d’agriculteurs californiens dépendent de l’irrigation, assurant leur approvisionnement auprès de divers projets fédéraux et nationaux qui pompent l’eau dans le delta du Sacramento (aussi appelé le delta San Joaquin-Sacramento), comme le State Water Project (Projet hydrique de l’État de Californie) et le projet fédéral Central Valley Project (projet fédéral de la Vallée Centrale). Selon une étude récente de l’Université de Californie, les conditions de sécheresse persistante devraient coûter environ 1,7 milliard de $ à la Californie en 2014 ; les agriculteurs ont déjà été forcés de mettre en jachère près de 500 000 acres de terres. Le 17 janvier 2014, le gouverneur de Californie Jerry Brown a déclaré l’état d’urgence, ordonnant aux autorités de l’État de se préparer à la sécheresse par tous les moyens possibles et exhortant les Californiens à réduire leur consommation d’eau d’environ 20 %. Actuellement, 100 % du territoire de la Californie est soumis à des conditions météorologiques anormalement sèches en raison de conditions de sécheresse extrêmes. Attributions et restrictions d’utilisation de l’eau En janvier dernier, quelques jours après l’annonce du gouverneur Brown, le Projet hydrique de l’État de Californie a réduit l’approvisionnement de douzaines d’agences de distribution d’eau desservant près de 25 millions de personnes et plus d’un million d’acres de terres agricoles. Cette action ne ciblait pas spécifiquement les producteurs de cannabis, mais certains prétendent pourtant que les cultures de cannabis ont été la raison principale de cette décision. L’intégralité du territoire californien connaît désormais des conditions de sécheresse anormales Le U.S. Bureau of Reclamation, l’organisme de contrôle responsable des attributions fédérales d’eau, a déclaré en février dernier que l’aggravation des conditions de sécheresse allait conduire immanquablement à une réduction sans précédent des approvisionnements en eau de la majorité des circonscriptions agricoles de la Vallée Centrale cette année. À l’exception d’une poignée d’entre elles, les prévisions d’allocations en eau pour ces circonscriptions pour 2014 ont été réduites à néant, bien qu’au moment où nous publions ces lignes il semble que ces restrictions n’aient pas encore été mises en œuvre. Pour les producteurs de cannabis, l’accès aux ressources fédérales en eau est en outre menacé par une nouvelle politique – les autorités locales chargées de l’irrigation assurant les approvisionnements fédéraux en eau d’irrigation dans le Colorado et l’État de Washington ont été informées par l’U.S. Bureau of Reclamation qu’en vertu du droit fédéral, l’eau distribuée par les instances fédérales ne saurait être utilisée à des fins illégales, et que les approvisionnements en eau seraient refusés aux exploitations de culture de cannabis connues. Bien que ces alertes soient pour le moment limitées à ces deux États, cela ne présage rien de bon pour l’attribution des ressources en eau partout ailleurs à l’avenir. À la demande du Bureau of Reclamation, le département américain de la Justice examine actuellement la question et rendra sa décision dans un avenir proche. Quelles seront les conséquences pour le secteur agricole ? Selon le rapport précité, quelque 14 000 emplois permanents et saisonniers pourraient être supprimés en conséquence directe de la sécheresse. Plus d’un demi-million d’acres de terres agricoles – jusqu’à 410 000 rien que dans la vallée de San Joaquin – pourraient être mis en jachère cette saison, car les fermiers ne disposent que de moins des deux tiers de leur attribution habituelle en eau en début de saison. Plus de jachère signifie moins de récoltes, et moins de revenus pour les agriculteurs, qui n’ont donc plus ni les moyens ni le besoin d’embaucher leur quota habituel d’employés. L’impact sur le secteur agricole s’aggrave d’année en année. Selon l’étude, les conditions de sécheresse tout au long de l’année 2009 ont entraîné la mise en jachère de 270 000 acres de terres cultivables et la perte d’environ 7 500 emplois. Depuis lors, la surface de jachère ainsi que les pertes d’emploi ont presque doublé. Les agriculteurs producteurs de cannabis montrés du doigt pour les restrictions d’eau Un rapport de la Chaîne Météo impute directement aux producteurs de cannabis de la région la responsabilité des restrictions d’eau en Californie et de la décision du Projet hydrique de l’État de réduire l’approvisionnement en eau de ses clients. Le rapport précise que les plants de cannabis consomment jusqu’à six gallons (22,71 litres) d’eau par jour, et que des exploitations illégales ont même été impliquées dans des vols d’eau aux agriculteurs des environs. Bien que le rapport pointe en premier lieu les exploitations illégales, il y est clairement indiqué que les « plants assoiffés, qu’ils soient cultivés légalement ou non, » contribuent directement à aggraver la sécheresse. Les plants de cannabis consomment effectivement individuellement une quantité importante d’eau chaque jour, en particulier les plants d’extérieur de grande taille que les cultivateurs californiens affectionnent. Pourtant, d’autres cultures bien plus gourmandes en eau sont produites dans la Vallée Centrale et dans d’autres régions agricoles. Le riz, le coton et les amandes sont tous cultivés en abondance dans la Vallée Centrale, et consomment plus d’eau par acre et par saison que le cannabis, et aucune de ces cultures ne peut prétendre à figurer dans la même catégorie que le cannabis en termes de rentabilité. Un acre de cannabis peut générer un revenu brut avoisinant les 7,4 millions de $ par an ; les amandes, pourtant l’une des cultures les plus rentables pour la Californie , rapportent au maximum autour de 40 000 $ par acre. Le revenu brut du riz est estimé à seulement 6 000 $ par acre. Le 22 avril 2014, le comité de superviseurs du comté de Sacramento a voté à l’unanimité l’interdiction de la culture de cannabis en extérieur, et adopté de nouvelles réglementations régissant de manière distincte la culture d’intérieur et la culture d’extérieur. La responsable Roberta MacGlashan a déclaré que cette initiative visait en premier lieu à apporter une réponse aux multiples plaintes formulées par les résidents concernant les nuisances. Cependant, elle a également précisé que les cultures de cannabis avaient différents impacts néfastes sur l’environnement, notamment une consommation excessive d’eau en période de sécheresse. Quelles sont les causes de la sécheresse ? Plus d’un demi-million d’acres de terres agricoles cultivables a été mis en jachère à cause du manque d’eau pour les irriguer Les variations naturelles des conditions climatiques ne peuvent expliquer à elles seules la sécheresse extrême qui sévit en Californie, ni les températures anormalement basses qui ont régné l’hiver dernier dans le Midwest et sur la côte Est. Selon une récente étude financée par la NASA, une « crête » de pression anormalement élevée s’est développée dans l’Ouest, parallèlement à une zone d’équilibre de pression extrêmement basse dans l’Est. Ce « dipôle » de pression ainsi créé entre les deux régions a déjà été observé dans le passé, et l’on pense qu’il fait partie d’un ensemble complexe d’« oscillations » climatiques qui surviennent naturellement suivant des cycles de 5 à 20 ans, dont font partie les phénomènes climatiques El Niño et La Niña. Selon le rapport, ce dipôle récurrent et la sécheresse qui a suivi en Californie sont le fruit d’une variation naturelle cyclique du climat liée indirectement au phénomène climatique El Niño. Mais cette variation s’est renforcée à mesure de l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Selon les modèles informatiques intégrant les gaz à effet de serre anthropiques, le dipôle est censé gagner en intensité ; seuls les modèles faisant abstraction du facteur anthropique prévoient sa diminution, ce qui amène les chercheurs à conclure que l’activité humaine est responsable de l’intensification de la sécheresse en Californie. Cette variation climatique naturelle, intensifiée par l’activité humaine, a abouti à une réduction massive du couvert neigeux dans la Sierra Nevada et les chaînes montagneuses voisines ; ceci a eu à son tour pour conséquence un appauvrissement du débit des principaux fleuves qui s’est traduit par une baisse des niveaux des réservoirs naturels dans tout l’État. Les pluies tardives de la fin de l’hiver ont apporté un soulagement temporaire dans certaines régions, mais insuffisant pour reconstituer les nappes qui s’assèchent rapidement. La viabilité à long terme est cruciale La Vallée de Sacramento, où la sécheresse sévit depuis au moins trois ans Le sud-ouest des États-Unis est essentiellement désertique. La majeure partie de la région est fortement tributaire du détournement des principaux cours d’eau, tels que les fleuves Sacramento, San Joaquin et Colorado – près de 90 % du débit du Colorado est en effet détourné pour satisfaire les besoins en eau de l’agriculture, de l’industrie et des ménages. En outre, près de 80 % de tous les cours d’eau détournés en Californie sont utilisés par le secteur agricole. Maintenant que le niveau des eaux charriées par ces vastes systèmes fluviaux décroît, c’est l’avenir du secteur agricole de la région dans son ensemble qui est menacé. Les climatologues prédisent déjà que la Californie pourrait être plongée dans une « méga-sécheresse » qui pourrait durer des siècles, rendant finalement toute activité agricole – et peut être même tout habitat humain à grande échelle – encore moins viable. Que peuvent faire les producteurs de cannabis pour limiter l’impact de la sécheresse ? Il existe plusieurs pistes possibles pour limiter la dépendance envers les approvisionnements en eau fédéraux et nationaux. La majeure partie de l’eau californienne est contenue dans des terres privées. Il existe divers fournisseurs privés à petite échelle, et bon nombre de fermes peuvent également pomper leur eau dans des puits situés sur leur propriété. On estime que le pompage de l’eau de puits pourrait représenter un coût supplémentaire de 450 millions de $ pour les agriculteurs cette année. Le lac Emily à Brooktrails dans le comté de Mendocino – à cette période de l’année, le niveau du lac devrait être à son maximum En plus de pomper l’eau dans des puits d’eau souterraine, bon nombre de fermiers investissent dans des systèmes de collecte des eaux de pluie à bas coût, qui peuvent, s’ils sont judicieusement mis en œuvre, réduire de façon significative leur dépendance envers les systèmes d’irrigation. Pour de meilleurs résultats, il est conseillé aux agriculteurs de collecter l’eau pendant les mois de pluies abondantes et de la stocker pour l’utiliser pendant les saisons sèches. Plusieurs autres moyens s’offrent aux producteurs de cannabis pour réduire leur impact environnemental, notamment la mise en œuvre de techniques d’agriculture biologique et de recyclage de l’eau pour limiter le risque de déversements dangereux dans la nappe phréatique. Des organisations responsables en faveur du cannabis, telles que l’entreprise collective Tea House Collective et l’ Emerald Growers Association, œuvrent actuellement pour l’adoption de normes sectorielles visant à favoriser l’émergence d’une production de cannabis respectueuse de l’environnement en Californie. Leur site Internet fournit quantité d’informations pertinentes et de conseils aux producteurs de cannabis pour limiter leur impact environnemental. Que réserve le futur pour le secteur agricole californien ? Cette marque, apposée en 2001 lors d’une précédente pénurie d’eau, est tout aussi pertinente aujourd’hui, voire plus Malgré le déclin environnemental qui prévaut en Californie, la population de l’État devrait augmenter de 37 % d’ici 2050 – ce qui signifie que 13,8 millions d’individus supplémentaires auront besoin d’un logement, d’alimentation et d’eau qui devront provenir de ressources déjà en baisse. Étant donné que l’agriculture ne représente que 3 % du produit intérieur brut de la Californie, les arguments en faveur de sa pérennisation sont plus difficiles à tenir que jamais. Mais en tant que pourvoyeur de la majeure partie des produits consommés aux États-Unis (et par conséquent d’une part non négligeable des produits consommés dans le monde), son déclin en Californie serait désastreux pour les marchés de l’alimentaire. Le gouverneur Brown a déclaré récemment que l’appareil d’État de Californie ferait « tout ce qui doit être fait pour viabiliser l’agriculture et pour utiliser notre eau le plus précautionneusement possible ». Pour mettre plus d’eau à la disposition de l’agriculture, certaines mesures de protection environnementale pour des espèces de poissons menacées ont déjà été levées, et d’autres mesures d’assouplissement ont déjà été évoquées. Pour dire les choses clairement, l’administration de l’État est prête à risquer la santé de l’environnement pour pouvoir maintenir des programmes agricoles le plus longtemps possible. Le destin à long terme des exploitations de cannabis en Californie est toutefois loin d’être certain. À ce stade crucial, les producteurs de cannabis doivent veiller à ce que leurs cultures soient les plus viables possibles, et à pouvoir afficher sereinement un bilan de santé environnemental positif. Mais même avec tous les efforts de producteurs consciencieux, l’heure est peut-être venue de cesser toute exploitation et de migrer vers des habitats plus viables. Source: https://sensiseeds.com/fr/blog/la-secheresse-en-californie-est-desormais-totale/ Je vous mets quelques photos avant après, illustrant bien la situation Us 2011: 2014: 2011: 2014: 2011: 2014: Source photos: https://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20140827.OBS7277/grand-format-secheresse-aux-usa-18-alarmantes-photos-avant-apres.html 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité FantomaX Posté(e) septembre 6, 2014 Partager Posté(e) septembre 6, 2014 Salut, C'est un sujet que l'on prend bien trop à la légère, même en France les problèmes sont bien là. A force de se moquer de l’environnement et ne penser qu'au seul profit, la sur exploitation, sur activité, sur population, sur consommation de masse... Le monde que l'on nous a transmis été déjà bien pourrave sur bien des aspects et sa ne s'améliore pas... @+ 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Jim 4 777 Posté(e) septembre 6, 2014 Partager Posté(e) septembre 6, 2014 Plop, J'avais déjà vu ces photos et c'est assez fou et choquant je trouve. Comme quoi la culture intensives peut aussi tuer la planète pourtant à l'heure du jours des technique pour économiser l'eau en agriculture existe mais ils sont trop peu à les appliquer même en France. On exploite la nature de la mauvaise façon alors quel peut nous donnée autant et même plus qu'en l'exploitant ainsi ce sont de bien triste images et un bilan bien triste aussi... En espérant qu'en voyant ça le monde réagisse. ++ 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
judkana 389 Posté(e) septembre 7, 2014 Partager Posté(e) septembre 7, 2014 Ola Malheuresement aussi choquant que ces images puissent paraitre, je doute qu elles fassent reagir qui que ce soit , ormis un" dommage! "Ou " c triste".... Si les gens, en general, se souciaient un tant soit peu de la planete, on verrai un peu plus de prius ou autres et un peu moins de gros diesel...et ce n est qu un exemple parmi tant d autre.... Et pourtant des images d ours polaire derivant sur un pauv bout d iceberg , ou de banquise s effondrant lamentablement, ca fais un bail qu on en voit.c plus facile de se dire que c est la vie et que l on y peut rien...peut etre qu un jour on en parlera dans les ecoles, les colleges, car c pas un adulte qu on pourra "formater" a etre moins con ou moins egoiste. Sur ce constat un poil pessimiste , bonne soiree a tous. Lien à poster Partager sur d’autres sites
judkana 389 Posté(e) septembre 7, 2014 Partager Posté(e) septembre 7, 2014 Oups En me relisant je trouve que ca fait un peu "tout le monde est comme ca", mais heureusement que non, ya quand meme un paquet de gens pour qui la planete compte, mais en fait le probleme c est que leurs effort sont plombes par une autre grande majorite qui s en fout.... Dans un registre tout autre mais qui finalement donne quand meme la temperature, je vois que j me prends regulierement la tete avec des mecs au taf quand ils se mette a jeter toutes leur merdes par la fenetre des vehicules , ca les gene pas de jeter canettes , plastiques,..... Visiblement ya tout a reprendre avec certains et le pire c est qu ils sont nombreux.... 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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