Pour Dominique Sistach, sociologue : "Le cannabis fait bouillir la marmite"


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Dominique Sistach, sociologue et maître de conférences à Perpignan (P.-O.), décrypte l'ampleur du phénomène en Languedoc-Roussillon.

 

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Les jeunes sont-ils les principaux consommateurs de cannabis ?

 

Rien ne prouve que les jeunes sont les plus gros consommateurs. En Languedoc-Roussillon, ce que l'on sait, c'est que fumer de la marijuana touche un public très très large. Et de façon intergénérationnelle. C'est un phénomène de société sans précédent. Globalement, on fume de 14 à 45 ans, c'est-à-dire que désormais, les enfants et leurs parents sont concernés. C'est un phénomène incroyable. On assiste à une massification considérable de la consommation. Il n'y a pas de sociologie établie. On trouve de tout: des fonctionnaires, des artisans, beaucoup de salariés du bâtiment, etc. On sait que les 20-30 ans sont les plus assidus. On consomme dans tous les milieux.

 

D'où provient le cannabis ?

 

De plus en plus, il est produit localement sous toutes ses formes, herbe, résine... et vient de moins en moins du Maroc. Dans notre région, il y a énormément de producteurs. C'est sidérant. Dans l'Aude et les Corbières, c'est très marqué. Ce n'est plus un ou deux pots dans un placard avec des lampes mais c'est une production individuelle de 15 kg à 20 kg. On n'est plus dans l'autoconsommation. C'est une activité de gens très bien insérés qui gagnent 1 000 € ou 1 500 €/mois et qui se font - en liquide - de 200 € à 500 € nets mensuels grâce au cannabis. De l'argent, qui plus est, en liquide et net d'impôt. La plus grande partie de ces producteurs utilisent les recettes de cette production comme un complément de salaire. Avant, l'autoproduction mettait du beurre dans les épinards. Maintenant, le cannabis fait bouillir la marmite ! Il permet d'acheter de la nourriture. Ce cash règle aussi tout un ensemble de faux frais. Certains m'ont dit qu'ils forçaient un peu sur la production avant Noël pour payer les cadeaux aux enfants. C'est un changement radical. Sans précédent.

 

Comment le cannabis est appréhendé en Europe ?

 

Espagne et Hollande sont les plus “libéraux”. Les autres pays privilégient l'interdiction de production au nom de l'ordre public. La consommation médicalisée, elle, progresse partout. En Espagne, se développe le phénomène des socios qui, indirectement, a cassé le
marché des stupéfiants. Moyennant un abonnement de 10 € ou 20 € par an, on peut acheter, consommer sur place ou chez soi. Impensable en France où les réticences, très ancrées, sont matérialisées par la fameuse loi de 1970. L'interdit français est mystérieux.

 

 

Source: https://www.midilibre.fr/2014/06/02/pour-dominique-sistach-sociologue-le-cannabis-fait-bouillir-la-marmite,1000400.php

 

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Yo,

 

 

En Espagne, se développe le phénomène des socios qui, indirectement, a cassé le
marché des stupéfiants.

Ou comment faire la guerre au marché noir sans victimes, c'est tellement évident comme argument que ça me désespère de voir qu'il n'est pas entendus par nos dirigeants figés dans leur idées du siècle dernier :angry: .

 

Manquerai juste un peu plus de sources d'approvisionnement légales, genre pharmacie+coffeeshop+csc+autoprod+bureau de tabac avec juste l'âge à justifier lors des achats et ciao le tcherno :yeah: . Perso je vois pas comment le marché noir pourrais survivre à ça...

 

Je lance un appel au dons pour faire greffer des couilles à nos dirigeants sur devenezunbonhomme@greffedeballz.fr :lol:

 

Bye!

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