C’est un message populaire. Hellvice 1 395 Posté(e) octobre 10, 2013 C’est un message populaire. Partager Posté(e) octobre 10, 2013 La réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York fin septembre a été l’occasion pour les dirigeants d'Amérique latine de critiquer la prohibition des drogues et d’appeler à la réforme de cette politique en proposant de nouvelles alternatives. « Ici, dans ce même endroit, il y a 52 ans, la convention qui a donné naissance à la guerre contre la drogue a été approuvé. Aujourd'hui, nous devons reconnaître que la guerre n'a pas été gagnée » a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos aux dirigeants mondiaux réunis, se référant à la Convention unique sur les stupéfiants de 1961. « Et je dis cela en tant que président du pays qui a subi le plus de morts, le plus de sang et le plus de sacrifices dans cette guerre, et le pays qui a également obtenu le plus de résultats dans la lutte contre ce fléau et les mafias qui le sous-tendent. » Ces remarques font écho à celles qu'il avait faites lors du Sommet des Amériques qui avait commandé à l'Organisation des États américains une étude sur les nouvelles approches de lutte contre les drogues illicites qui a depuis été publiée. Le président Santos a déclaré que l'ONU devrait les prendre sérieusement en considération avant qu'une session extraordinaire de l'Assemblée Générale contre la drogue ne soit fixée en 2016. Le président costaricain a déclaré quant à lui que son pays « se joint à l'appel d'autres États de la région, comme le Mexique et le Guatemala, pour réévaluer internationalement les politiques en quête de réponses plus efficaces sur le trafic de drogue, dans une perspective de santé, un cadre de respect des droits humains, et une perspective de réduction des risques». Le président du Guatemala, Otto Perez Molina, ancien général élu sur une ligne de combat contre le crime organisé avant d’appeler lors de la session précédente de l'ONU à la légalisation du marché des drogues illicites, a cette année déclaré devant l'Assemblée générale : « Depuis le début de mon gouvernement, nous avons clairement affirmé que la guerre contre la drogue n'a pas donné les résultats souhaités…. Nous ne pouvons pas continuer de faire la même chose et espérer des résultats différents. Au lieu de cela, les dirigeants mondiaux doivent chercher de nouvelles approches en matière de consommation de drogue axée sur la santé publique et la prévention et visant à réduire la violence et à respecter les droits de l'homme ». Il a salué les électeurs du Colorado et de Washington pour leur « décision visionnaire » de légaliser la marijuana et a félicité le président Obama pour avoir «respecter la voix des citoyens du Colorado et de Washington, pour permettre à ces expériences innovantes de fournir des résultats. » Il a enfin rendu hommage au président uruguayen José Mujica qui a proposé une législation sur la légalisation de la marijuana « au lieu de suivre la route de la prohibition vouée à l'échec. » Ce projet de loi a été adopté par la Chambre uruguayenne et devrait passer au Sénat le mois prochain. Le président du Mexique a annulé son apparition à l'ONU pour faire face aux conséquences des ouragans qui ont secoué son pays, mais son ministre des Affaires étrangères a fait écho aux discours des autres dirigeants latino-américains. L’appel à la réforme lancé par les présidents de l'Amérique latine, dont les pays ont souffert des plus graves conséquences de la guerre contre la drogue, est donc de plus en plus fort. La session extraordinaire de 2016 pourrait être l’occasion d’un grand débat sur ces questions.... Mais alors que l'Assemblée générale a approuvé sa tenue, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et l'Organe international de contrôle des stupéfiants, organismes onusiens créés pour mettre en œuvre la prohibition, y sont opposés. Ces déclarations de président en exercice, font echo à des études sorties en même temps. Une étude publiée mardidans la revue British Medical Journal Open montre que le marché n'a jamais été aussi florissant, les drogues sont de plus en plus bon marché, accessibles et de qualité, et cela même si en Europe, les saisies d'héroïne ont augmenté de 380% entre 1990 et 2009. En France, la récente analyse de l’OFDT montre une stabilité qui va dans le même sens. Des travaux font aussi la comparaison avec la prohibition de l'alcool pour montrer que ce commerce des drogues est tellement profitable que les organisations criminelles trouvent toujours le moyen de répondre à la demande. Les saisies n'ont dès lors qu'un effet temporaire et localisé. Rejoignant les appels des responsables sud – américains, des chercheurs regrettent que les stratégies nationales ou internationales aient insisté sur la répression et l'aspect judiciaire et criminel au détriment de la prévention et des soins. Un des exemples frappant est la façon de mesurer les progrès en matière de lutte contre la drogue en fonction des seules saisies, alors que ce qui devrait être mesurer est la chute des overdoses mortelles, la baisse du nombre de maladies transmises comme le promeut la réduction des risques, mais aussi la diminution des dommages sociaux et autres troubles à l’ordre public. Il est inquiétant de voir comment la France reste à l’écart de ce débat, alors que tant de voies s’élèvent pour réclamer ce changement. C'est un des plus grand reproche que l'on peut faire au nouveau plan gouvernemental de lutte contre les addictions : avoir écarté ce débat sur une autre régulation des addictions. Source : https://drogues.blog....ue-des-drogues/ 13 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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