Invité cheezo Posté(e) août 11, 2013 Partager Posté(e) août 11, 2013 L'échec des politiques menées jusqu'à présent pour endiguer le fléau des cartels de drogue pousse de plus en plus de pays à s'interroger sur une autre voie, celle de la légalisation du cannabis. Mis en lumière par la volonté de plusieurs élus politiques, le débat sur la légalisation du cannabis s'étend. Dernier pays en date à s'y intéresser de près, le Mexique. Le maire de la capitale, Miguel Angel Mancera, a convaincu l'Assemblée de la ville de discuter du problème la semaine prochaine. L'ébauche d'un projet de loi locale pourrait être esquissée à la rentrée en cas d'adhésion d'une majorité d'élus de Mexico. En dépit de très nombreuses critiques, y compris au sein de son parti, le maire tient bon. Derrière lui, un soutien de poids: Vincente Fox, l'ancien président conservateur du Mexique, véritable défenseur de la légalisation. Une position loin d'être isolée. L'an dernier, le président du Guatemala, Otto Perez, avait lancé un appel à la dépénalisation des drogues comme "alternative" pour lutter contre les violences qui déferlent sur l'Amérique centrale. Un appel entendu par certains de ses homologues, comme l'audacieux président uruguayen. L'Amérique latine, le Maroc aussi José Mujica, qui dirige l'Uruguay depuis 2009, est le chef d'Etat qui est allé le plus loin. Sous son impulsion, la Chambre des députés a approuvé fin juillet un projet de loi qui, s'il est ratifié par le Sénat, ferait de ce petit pays sud-américain le premier au monde où l'Etat contrôlerait la production et la vente de cannabis dans des pharmacies autorisées. "Je reconnais qu'il peut y avoir des risques. Mais la voie que l'on a prise jusqu'à présent n'a pas permis de régler le problème", alors que la guerre menée par le gouvernement mexicain contre les narcotrafiquants a fait plus de 70.000 morts depuis fin 2006, argue le président. Dans sa démarche, il a reçu le soutien de la Commission mondiale sur la politique des drogues, qui compte dans ses rangs les ex-présidents brésilien Fernando Henrique Cardozo, colombien Cesar Gaviria et mexicain Ernesto Zedillo. L'Amérique latine n'est pas la seule à s'intéresser au sujet. Au Maroc, le Parlement pourrait prochainement examiner un projet de loi sur la dépénalisation de la culture du cannabis à des fins médicinales et industrielles, selon Jeune Afrique. Le pays est le principal producteur et exportateur de résine dans le monde. Des arguments sécuritaires et fiscaux Argument majeur avancé par ces élus: l'échec des politiques menées jusqu'à présent. "Depuis les années 70, les ressources publiques allouées à la lutte contre la drogue ont été un pur gaspillage social, puisque le nombre d'usagers n'a fait qu'augmenter. Ce constat a été reconnu officiellement lors du dernier sommet de l'ONU sur le sujet. Depuis, on sent un véritable revirement", estime Christian Ben Lakhdar, économiste spécialiste des drogues, interrogé par BFMTV.com. Au Maroc, les députés qui portent le projet de loi avancent en outre l'aspect économique. Les ventes de cannabis avoisinent actuellement 10 milliards de dollars par an dans ce pays, soit 10% du PIB national. "Contrôler ce marché est évidemment rentable pour les finances publiques, y compris lorsqu'il s'agit seulement de dépénaliser le cannabis, puisque l'Etat gaspille alors moins de ressources policières et judiciaires à traquer les usagers", calcule Christian Ben Lakhdar. C'est le principal argument qui avait convaincu les élus californiens, dont l'état était en quasi-faillite, de dépénaliser en 2010 l'usage thérapeutique de cette drogue. Mais ces arguments fiscaux et sécuritaires peinent encore à convaincre. A Mexico par exemple, le ministre du gouvernement local de la Santé s'est montré favorable à "l'analyse" de toutes les options de lutte contre la drogue, tout en rejetant la légalisation, jugée "pas indispensable", rapporte El Pais. Son homologue au Tourisme, lui, a écarté d'emblée l'idée. "Je sens que cela pourrait être trop néfaste pour la santé de nos concitoyens, et nous devons veiller à nos futures générations." Un risque que ne nient pas non plus les partisans de la légalisation: à l'heure actuelle, les études scientifiques s'accordent toutes sur la relative nocivité de cette drogue. source:https://www.bfmtv.com/societe/legalisation-cannabis-plus-plus-politiques-y-pensent-578250.html Lien à poster Partager sur d’autres sites
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