Hellvice 1 395 Posté(e) juin 17, 2013 Partager Posté(e) juin 17, 2013 Vendredi 7 juin 2013, le Pr Michel Reynaud (hôpital Paul Brousse) a rendu à Mme Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT (Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie), le rapport collectif sur la question des addictions qu’il a présidé et coordonné : « les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages ». La Fédération Addiction, par le biais de ses administrateurs et adhérents, a contribué à l’élaboration de ce document. - See more at: https://www.federatio...h.4STMrSDW.dpuf Principaux axes du rapport Les experts estiment que la consommation de drogues est « inhérente à la condition humaine » et qu’il serait « illusoire de vouloir [la] faire disparaître ». L’enjeu d’une « politique de réduction pragmatique des dommages » liés aux drogues est donc central. Une meilleure cohérence de la législation entre drogues licites et illicites est préconisée, la tendance à se focaliser sur la pénalisation du cannabis cachant notamment la sous-évaluation des dommages de l’alcool chez les jeunes. La hausse de la fiscalité sur le tabac et l’alcool et un meilleur contrôle du marketing sont des pistes d’intervention privilégiées. En termes de prévention, le rapport propose des actions ciblées envers les jeunes, les femmes et les populations précaires. Enfin, le Pr Reynaud propose des Etats généraux des addictions pour aboutir à l’élaboration d’une loi d’orientation et appelle le président François Hollande à faire de cette lutte une priorité. Le prochain plan gouvernemental de lutte contre la drogue, les addictions et les dépendances avec ou sans substance de la MILDT sortira en juillet et s’inspirera notamment de ce rapport. L’une des priorités en sera les jeunes. - See more at: https://www.federatio...h.4STMrSDW.dpuf Source & suite : https://www.federationaddiction.fr/le-pr-michel-reynaud-rend-son-rapport-a-la-mildt/ 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Roooh 139 Posté(e) juin 17, 2013 Partager Posté(e) juin 17, 2013 Salut, J'ai retenu une phrase dans cet article " [...] il serait illusoire de vouloir [la] faire disparaître " Bien évidemment, énormément de personnes pensent qu'on peut les faire disparaître. Mais LoL les amis ! Justement, une dépénalisation avec une meilleure information serait déjà un pas vers l'avenir. Là je parle pour le Cannabis bien sur. Toutes les autres drogues, là par contre j'ai pas le même discours. Au moins que ce soit controlé ! comme nos chers CSC qui l'ont dit 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites
Freeman23 597 Posté(e) juin 17, 2013 Partager Posté(e) juin 17, 2013 Yop, J'ai lu vite fait une partie du rapport, voilà un homme qui a une juste vision du problème sur les drogues, enfin l'addiction surtout. Bravo pour ce rapport en espérant que le gouvernement le lise. je cite : "Pour être efficace, la politique de lutte contre les dommages des addictions ne doitplus se faire à partir des représentations de la réalité, mais être construite à partir dela réalité." C'est tellement vrai. Bien connaitre les consommations et l’importance des dommages (Fiche 1) ♦ La consommation de tabac augmente depuis 2005. La proportion de consommateurs de tabac a augmenté entre 2005 et 2010 parmi la population française âgée de 18 à 75 ans, ce qui constitue la première hausse marquée depuis la loi Évin en 1991. Cette évolution semble surtout liée à l’accroissement de l’usage chez les femmes, notamment celles âgées de 45 à 64 ans. ♦ Moins d’alcool quotidien, plus d’alcoolisation ponctuelle importante. La consommation moyenne d'alcool par habitant a régulièrement baissé depuis 50 ans en passant de 26 l/an en 1961 à 12 l/an en 2011 mais la France reste un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde. Si la consommation quotidienne est en baisse, les comportements d’alcoolisation ponctuelle importante (cinq à six verres en une seule occasion) se sont développés depuis 2005 chez les adolescents de 17 ans et les jeunes adultes. L’augmentation a été particulièrement forte chez les jeunes femmes de 18 à 25 ans. • Buveurs à risque ponctuel : 28 %, soit environ 12 millions de personnes • Buveurs à risque chronique : 9 %, soit environ 4 millions de personnes sont en hausse • Buveurs à risques de dépendance : environ 500.000 personnes. ♦ Stabilisation des usages de cannabis à des niveaux élevés La proportion de consommateurs de cannabis dans l’année parmi la population âgée de 18 à 64 ans est restée stable au cours des années 2000. La France n’en demeure pas moins en 2011 l’un des pays ayant la plus forte proportion de consommateurs de cannabis en population adulte au sein des pays de l’Union Européenne, comme en population adolescente parmi les 36 pays ayant participé à la même enquête sur les consommations des jeunes lycéens en 2011. ♦ Forte progression de la consommation de cocaïne, développement d’un marché sur Internet où de nouvelles drogues de synthèse sont régulièrement rendues disponibles, complètent ce tableau inquiétant. Les dommages sanitaires ♦ Les dommages liés au tabac Environ 70 000 décès par an, soit plus d'un décès sur neuf, peuvent être attribués au tabagisme, essentiellement du fait de cancers des bronches et des poumons, des cancers des voies aérodigestives supérieures, des maladies cardio-vasculaires et des maladies respiratoires. Cette mortalité touche encore principalement des hommes, mais la mortalité des femmes progresse, avec un décalage temporel également constaté pour les consommations. ♦ Les dommages liés à l’alcool Les consommations aigues d’alcool, souvent massives, particulièrement importantes chez les jeunes, « le binge-drinking », constituent l’élément récent, encore mal évalué du point de vue sanitaire. Ce sera vraisemblablement un nouveau problème majeur, à venir, de santé publique dont nous n’avons pas encore pris toute la dimension. REDUIRE LES DOMMAGES DES ADDICTIONS : LES ELEMENTS INDISPENSABLES A CONNAITRE POUR AGIR EFFICACEMENT Pour résumer, il faut faire comprendre que l’alcool, produit qui procure le plus de plaisir et de bien être, est simultanément le produit le plus dangereux. L’alcool est à la fois : - la cause directe de maladies (dépendance…) et de délinquance (routière, ivresses publiques…), - mais aussi le facteur déclenchant de nombreuses autres maladies (cirrhoses, cancers, troubles neuropsychopathologiques, suicides…) et d’une très importante délinquance (violences, violences familiales, sexuelles…). La mortalité attribuable à l’alcool était de 49 000 morts en 2009 chez les adultes en France, ce qui correspond à 13 % de la mortalité annuelle. La mortalité pouvait se décliner de cette façon en 2009 en France chez les plus de 15 ans : 15 000 morts par cancers, 12 000 par maladie cardiovasculaire, 8 000 par pathologie digestive, 8 000 par cause externes (accidents, suicides, chutes, homicides), et 3 000 par pathologie mentale et comportementale. L'alcool représente la 1ère cause de mortalité prématurée, la 2ème cause de mortalité évitable après le tabac et la 3ème cause de mortalité. ♦ Les dommages liés au cannabis Entre 175 et 190 décès annuels seraient imputables à une conduite sous l’emprise du cannabis (7 à 8 fois moins que pour l’alcool, par exemple). Une consommation chronique peut conduire à un désintérêt pour les activités quotidiennes, des difficultés de concentration et de mémorisation (« syndrome amotivationnel ») et un déclin des capacités d’apprentissage, particulièrement dommageables à l’adolescence. Dans certains cas, l’usage régulier de cette substance peut favoriser l’apparition de troubles psychiatriques, notamment la survenue de schizophrénies chez les personnes présentant une vulnérabilité psychotique. L’implication du cannabis dans les cancers pulmonaires et des voies aérodigestives supérieures, et certaines pathologies vasculaires, est également avérée. Les dommages à autrui et les dommages à la société La consommation de ces produits psychoactifs est une des principales causes de souffrances sociales, de violence et de délinquance en France. Ces produits sont également la cause de la majorité des dommages causés à autrui, des violences, de la délinquance et de la criminalité mais les dommages à la société liés en particulier à la consommation d’alcool sont peu documentés. ♦ Les dommages sociaux liés à l’alcool • L’alcool est directement impliqué dans un certain nombre d’infractions et de condamnations mentionnant explicitement cette substance. En 2011, les chiffres sont les suivants : 74 994 infractions d’ivresses publiques et manifestes 386 828 contrôles à alcoolémies positives 290 294 infractions de sécurité routière liées à l’alcool 150 556 condamnations pour conduite en état alcoolique 1 828 condamnations pour blessures involontaires par conducteur en état alcoolique 187 condamnations pour homicide involontaire par conducteur en état alcoolique Les condamnations pour délits routiers liés à l’alcool représentent 25 % de l’ensemble des condamnations prononcées en France en 2011. • Mais de très nombreux autres délits sont commis par des personnes sous emprise de l’alcool et peuvent être ainsi considérés comme indirectement liés à l’alcool. C’est le cas notamment pour les délits impliquant des violences : 40 % des violences familiales et/ou conjugales soit environ 400.000 personnes chaque année ; chez les femmes la moitié des violences familiales ou conjugales sont en lien avec l’alcool 25 % des faits de maltraitance à enfants 30 % des viols et agressions sexuelles soit environ 50.000 personnes chaque année 30% des faits de violences générales soit environ 200.000 personnes chaque année. ♦ Les dommages sociaux liés aux drogues illicites Ces substances sont tout d’abord à l’origine d’un nombre d’interpellations pour infraction à la législation sur les stupéfiants qui augmente de façon exponentielle depuis les années 1970. En 2010, il a été recensé : 135 447 interpellations pour usage de stupéfiants (cannabis dans 90% des cas), nombre multiplié par 60 depuis 1971 21 894 interpellations pour trafic de stupéfiants (cannabis dans 70% des cas), nombre multiplié par 34 depuis 1971 25 425 délits routiers liés aux stupéfiants ++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité randy march Posté(e) juin 17, 2013 Partager Posté(e) juin 17, 2013 Salut, Ça change du discours d’Etienne Apaire, enfin un president de la MILDT qui voit plus loin que le bout de son nez. "la tendance à se focaliser sur la pénalisation du cannabis cachant notamment la sous-évaluation des dommages de l’alcool chez les jeunes" C'est tellement vrai. ++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
naywak 64 Posté(e) juin 21, 2013 Partager Posté(e) juin 21, 2013 bonsoir, j'adore la réaction des vignerons : Depuis trois jours, une pétition « Sauvons le droit d’expression de nos vignerons » circule sur la Toile. Elle a déjà récolté plus de 1 000 signatures en une trentaine d’heures. Elle émane du collectif « Touche pas à mon vigneron », spécialement créé à cette occasion. L’objectif : tuer dans l’œuf les préconisations du rapport Reynaud. Le collectif « Touche pas à mon vigneron » a été créé pour risposter au rapport Reynaud. Le 7 juin, le Pr Reynaud remettait son rapport sur « les dommages liés aux addictions et les stratégies pour [les] réduire » à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie (Mildt). Parmi ses préconisations : - une taxation des alcools proportionnelle au degré, - l’instauration pour les industriels de l’alcool d’une taxe au prorata de leurs investissements marketing, - l’interdiction de la publicité sur internet, à l’exception de certains sites comme ceux des producteurs (voir notre article paru le 10 juin). « Il fallait réagir vite. Si les préconisations du rapport Reynaud débouchent sur une législation, les conséquences seront gravissimes pour la profession viticole. Les vignerons ne pourraient plus communiquer via les réseaux sociaux ou les blogs. Et ils n’auront aucune échappatoire. Même s’ils font appel à une agence de marketing étrangère, dès lors que le réseau social est visible en France, ils ne pourront pas communiquer dessus. Les petits viticulteurs n’auront plus la chance d’aller à l’export, car nombre d’entre eux se font connaître auprès des importateurs via les réseaux sociaux », insiste Louise Massaux, juriste de formation, professeur de marketing et de communication digitale à l’université du vin de Suze-la-Rousse (Drôme), fondatrice de l’agence Vinorealys et blogueuse. Elle a donc fondé le collectif « Touche pas à mon vigneron », qui a lancé la pétition « Sauvons le droit d’expression de nos vignerons ». En une trentaine d’heures, elle a déjà recueilli plus de 1 000 signatures émanant d’amoureux du vin, de viticulteurs… « C’est énorme, mais ça ne suffit pas. Plus on aura de signatures, plus on aura de poids », souligne Louise Massaux. Elle espère donc que la pétition monte en puissance et puisse être remise au gouvernement à la fin de l’été. Lien à poster Partager sur d’autres sites
Messages recommandés