Manuel de la gavotte 106 Posté(e) mai 18, 2013 Partager Posté(e) mai 18, 2013 La proposition du parti « Bloco de Esquerda » déposée en Juillet 2012 visant à légaliser la production personnelle de cannabis par des Cannabis Social Clubs était débattue ce Mercredi 8 Mai 2013. Retour sur les faits : Pourquoi des Cannabis Social Clubs ? Le parlementaire João Semedo du Bloc de Gauche (BE) avait l’an dernier présenté au parlement portugais le projet de loi visant à légaliser la production nationale de cannabis par le biais de Cannabis Social Clubs. La structure de production coopérative de cannabis au sein d’un club privé d’usagers promue par le modèle d’ENCOD (Coalition Européenne pour une Politique des Drogues Juste et Effective) était au centre de ce projet résolument réformiste. Le débat finalement entré au parlement n’aura cependant pas bénéficié d’une séance plénière et le projet n’a pas été adopté. Les objectifs du BE visaient pourtant à réduire le trafic clandestin du cannabis dans ce pays où la consommation personnelle n’est pas pénalisée mais conduit à des injonctions thérapeutiques en cas de possession avérée lors de contrôles policiers. Ce système avant-gardiste de traitement des addictions plutôt que leur pénalisation judiciaire mis en place il y a plus de 10 ans continue de bluffer les politiciens nationaux et étrangers en démontrant qu’une réponse thérapeutique est plus efficace pour lutter contre l’addiction que la criminalisation des usagers. Un système préventif avéré efficace… En 2001, lors du débat parlementaire sur la décriminalisation de toutes les drogues pour l’usage personnel - une réponse originale au problème de consommation d’héroïne qui frappait alors le pays- de nombreux parlementaires ont été opposés au vote. Ces élus se sont levé contre ce qu’ils considéraient une porte ouverte au marché clandestin, au tourisme de la drogue et au problème moral que soulevait une approche perçue comme laxiste en matière de drogues. Bientôt 12 ans plus tard, les études de l’Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies (OEDT) prouvent cependant l’efficacité du système. Le Portugal est désormais le meilleur élève de la classe européenne avec des taux d’usages en dessous de la moyenne, autant pour l’héroïne que pour le cannabis. …Mais pas optimal Mais pour le Bloc de Gauche cela ne suffit pas. En effet, la loi qui réprime toujours -à juste titre- le trafic illicite a permis d’augmenter considérablement les saisies sans pour autant réduire ni les risques associés à ce commerce illégal ni l’influence des trafiquants, forçant les consommateurs à s’approvisionner auprès de circuits de distribution immoraux et les mettant ainsi en danger. La proposition du bloc de gauche s’inscrit dans la continuité du système mis en place au tournant du siècle, « une approche centré sur la santé publique » pour autoriser la production à des fins personnelles d’une substance qui s’avère moins nocives que des drogues légales comme le tabac ou l’alcool. C’est dans cette optique que le parti désire autoriser les consommateurs « en pleine possession de leurs moyens » à s’organiser en groupes, interdits aux mineurs, pour se fournir en « quantité nécessaire à usagers moyen sur une durée de 30 jours ». Une opposition obstinée Le débat qui était prévu de s’organiser auprès du public autant qu’au parlement n’aura finalement pas pris la dimension espérée par Mr Semedo. En effet, en l'absence de débat publique d'envergure, la majorité parlementaire s’est prononcée contre un projet qui, selon la députée Sociale-Démocrate Laura Esperança, n’est pas fondé et «ne comporte aucune réflexion scientifique. ». Selon elle, la consommation de cannabis est liée à « [de] pires qualifications, des mauvais comportements et de mauvais résultats scolaires ». Elle a ajouté : « La consommation continue [de cannabis] peut conduire à la hausse des cas d’abus et de dépendance et le nombre de personnes qui considèrent que la consommation de cannabis est un problème dans leur vie ». Même son de cloche chez les communistes qui relève l’absence de preuves scientifiques démontrant que la légalisation réduise le trafic ou qu’elle n’augmente pas la consommation de cannabis. Selon la députée communiste Paula Santos, le résultat de ce projet « serait la libéralisation du commerce et l'expansion de la consommation et de la vente de cannabis ». Elle conclut que « l'objectif de protéger la santé et la sécurité des Portugais est absolument inatteignable dans ce cadre ». Le Parti Centriste quant à lui considère la proposition comme « fondées sur des hypothèses qui ne correspondent pas à la réalité ». Selon Telmo Correia, « [Cette proposition] ne résout ni ne lutte contre le trafic et les pays qui l’exploitent, nous somment et seront contre parce qu’elle a trait à une substance psychotrope complètement décriminalisé et peut fournir un stimulus à la consommation». Il a ajouté que l’inoffensivité de la substance n’est « » ni comparable au tabac. Une lueur d’espoir persiste Seul le Parti Socialiste a fait preuve de modération dans son refus de soutenir le projet. Leur soutient n’est pas possible dès lors qu’il n’y a pas de stratégie de prévention associée ce qui « pousse les gens à ne pas vouloir manger même quand ils peuvent le faire » selon les termes de Elza Pais, en faisant référence au refus catégorique des autres partis d’approuver cette loi. Ils critiquent aussi le fait que le projet ne prenne pas en considération les propriétés thérapeutiques du cannabis. En soumettant la proposition, Mme Helena Pinto du Bloc de Gauche a pourtant préconisé que "dix ans après la dépénalisation de la consommation est temps pour le Portugal de recommencer à donner l'exemple dans les politiques de lutte contre l'abus des drogues" et "la lutte contre le trafic». «Aujourd'hui, la loi permet la possession d'une certaine quantité, si cette personne cultive la plante dans le même but elle est considérée comme un trafiquant. Cette contradiction permet aux trafiquants illicites de tirer les profits du marché. Nous ne parlons pas d’une substance inoffensive, mais les risques de santé publique seront identiques ou même plus bas dans certains cas que ceux du tabac et de l'alcool ", a-t-elle dit. .Cette preuve de bon sens n’aura certes pas réussit à faire approuver le projet de loi mais en observant les arguments données en 2013 par les parlementaires, on ne peut s’empêcher de voir une redondance historique des faits de 2001, où la loi unique au monde de traitement des addictions a su montrer qu’une alternative au tout répressif est possible. Source: Publico.pt Cet article a été rédigé pour Cannaweed, apportez votre contribution pour toutes remarques, corrections, précisions (je ne parle pas Portugais et la seule source détaillé était dans cette langue). Merci d'avance Cannabicalement, Lien à poster Partager sur d’autres sites
S@turnin 677 Posté(e) mai 19, 2013 Partager Posté(e) mai 19, 2013 Merci pour l’article Ils disent n'importe quoi, les, les opposants à ce projet de loi : "En effet, en l'absence de débat publique d'envergure, la majorité parlementaire s’est prononcée contre un projet qui, selon la députée Sociale-Démocrate Laura Esperança, n’est pas fondé et «ne comporte aucune réflexion scientifique. »" Prenons l'exemple des Pays Bas, ou de Californie, où la criminalité a baissé depuis la légalisation à usage médical (et pas que médical...) "« La consommation continue [de cannabis] peut conduire à la hausse des cas d’abus et de dépendance et le nombre de personnes qui considèrent que la consommation de cannabis est un problème dans leur vie ».é Alors, parce que la consommation de canna pose problèmes à certaines personnes, il faudrait pour autant laisser la production aux mains des mafias ? Raisonnement complètement incohérent... "Il a ajouté que l’inoffensivité de la substance n’est « » ni comparable au tabac." Entre le tabac qui tue des centaines de milliers de personne, dont l'addiction est l'une des pires parmi toutes les drogues, et le cannabis, qui n'a jamais tué personne directement (directement, je ne parle pas de la conduite sous influence) et ce depuis environ 5000 ans d'utilisation connue chez l'homme, quel est le pire ? N'importe quoi comme raisonnement... Enfin, çà avance, déjà un projet de loi favorable à la légalisation, espérons que ce mouvement puisse contaminer toute l'Europe ++++ Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité cheezo Posté(e) mai 19, 2013 Partager Posté(e) mai 19, 2013 Ola Sympa l'article +1 Saturnin de toute façon les parlementaire on choisie leur coté depuis longtemps pour la plupart.Car même avec tout les changement positif opéré en 12 ans devant les yeux il continue a s’obstiné sur la question du cannabis,faut y voir beaucoup de mauvaise fois a mon avis.Reste plus qu'a attendre qu'il rejoigne tous leur créateur et que la nouvelle génération arrive vite au pouvoir Peace Lien à poster Partager sur d’autres sites
Manuel de la gavotte 106 Posté(e) mai 19, 2013 Auteur Partager Posté(e) mai 19, 2013 Salut S@turnin, Merci pour l’article Ils disent n'importe quoi, les, les opposants à ce projet de loi : De rien. C'est pas tout à fait n'importe quoi, mais c'est très mal exprimé et souvent mal informé, en effet. (pas de légalisation de la culture effective dans aucun pays donc pas de données vérifiables etc.) En fait faut suivre les liens aussi... Ça mène a un doc du sénat français, une vidéo du professeur Tashkin etc. En lisant l'argument du Centriste on comprend facilement... Personne d'autre n'a légalisé et donc le trafic international continuera, de pair avec la pression des prohibitionnistes... C'est toujours le problème de devenir un pionnier dans ce domaine dans un monde globalisé. Il faut prendre l'avis (même ceux qui ne sont pas objectifs) des autres avant de faire un pas en avant. Cannabicalement, Manu Lien à poster Partager sur d’autres sites
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