Invité cheezo Posté(e) mai 14, 2013 Partager Posté(e) mai 14, 2013 Le tribunal d’Arras est plutôt habitué à voir défiler les jeunes toxicomanes, arrêtés en possession de drogues diverses sur l’autoroute A1. Mais hier après-midi, surprise, ce sont trois quinquagénaires ou presque qui se sont avancés à la barre de la juridiction, soupçonnés d’avoir multiplié les voyages pour s’approvisionner en stupéfiants. Ils ont été interpellés ce week-end en possession de 100 g d’héroïne et de 500 g d’herbe de cannabis. L’un est atteint de l’hépatite C, l’autre est séropositif depuis 1985. La toxicomanie est passée par là, causant des ravages dans les organismes de ces quinquagénaires aux parcours de vie chaotiques. Hier en comparution immédiate, deux dossiers plutôt rares, eu égard à l’âge des prévenus, ont été évoqués devant le tribunal correctionnel. Dans la nuit de samedi à dimanche, à un quart d’heure d’intervalle, trois hommes âgés de 48, 49 et 51 ans, ont été interceptés par les douaniers. Les deux premiers, originaires de Beauvais (Oise), circulaient sur l’A1 en possession de 100 g d’héroïne. Déjà condamnés pour vol à main armée, ils ont demandé un délai pour préparer leur défense, à l’initiative de leur avocat Sébastien Blanchart. Le dossier a été audiencé au 3 juin. D’ici là, ils demeureront incarcérés. L’autre dossier, évoqué sur le fond cette fois, a permis de faire la connaissance de Fernando Gonzalez, Parisien de 51 ans, déjà condamné en 2007 pour transport de produits stupéfiants. Ce chauffeur-routier (!), qui fume du cannabis depuis l’âge de 19 ans, consomme aussi parfois de l’héroïne, selon son humeur. Ce week-end, les douaniers l’ont arrêté alors qu’il circulait à moto et rentrait dans le 11e arrondissement de Paris, où il réside. Célibataire et séropositif depuis 1985, l’homme explique que la consommation de cannabis est son seul moyen de se socialiser. D’une franchise désarmante, il raconte ses voyages à Bordeaux ou à Lille, pour chercher du cannabis. Son moyen à lui de s’évader. Samedi, il a acheté 500 g d’herbe moyennant 2 000 euros. Jusqu’alors, « je croyais que fumer des joints le soir n’avait pas d’incidence sur mon travail de chauffeur-routier le lendemain, assure-t-il à la présidente du tribunal, Christine Savarzeix. Mais les gendarmes m’ont dit que si ». Il se dit désormais conscient du hiatus entre le fait de conduire un poids lourd et fumer du cannabis. Et promet qu’il va faire des efforts, même s’il songe plutôt à changer de travail. Décontenancé par l’âge des prévenus, le substitut du procureur Adam Chodkiewicz souligne « les ravages de la drogue qu’ils s’infligent à leurs corps. On a des prévenus quinquagénaires, c’est assez surprenant car on peut penser qu’ils sont plus murs et ont davantage de recul. Ils se sont démolis l’organisme et continuent de le faire. » Revenant au cas du chauffeur-routier, il se dit effrayé et balaie d’un revers de la main la distinction entre drogues dures et douces. Pour Me Fichelle, son client « n’a pas compris qu’il devait arrêter sa consommation de stupéfiants. Mais il faut comprendre qu’il a un mode de vie construit autour de cette consommation. C’est son quotidien depuis l’adolescence, son univers social ! Il a besoin d’une prise de conscience mais ce n’est pas en prison que ça va se solutionner ». Jugement : deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans. Il aura obligation de justifier de soins, de travailler et de payer l’amende douanière de 2 500 €. Sa moto a été confisquée Et il a été incarcéré. Source:https://www.lavoixdunord.fr/region/cannabis-heroine-ces-quinquagenaires-devant-la-justice-ia29b0n1247554 Lien à poster Partager sur d’autres sites
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