ashrek 25 Posté(e) mars 2, 2013 Partager Posté(e) mars 2, 2013 Afin d'étouffer les réseaux criminels qui en tirent profit, l'édile de la capitale danoise veut légaliser le commerce des drogues douces. A titre expérimental, l'Etat se chargerait de leur vente. Envoyer par email Imprimer Zoom moinsZoom plus 0 Voter (0) NOVATEUR - Le projet de Frank Jensen se heurte encore au refus du gouvernement, mais est soutenu par la majorité de ses administrés. S. Carsten/Polfoto Frank Jensen n'a rien d'un hippie. Avec ses cheveux courts et sa mise soignée, cet amateur d'opéra et de Jean-Sébastien Bach a plutôt l'air d'un premier de la classe. Pourtant, le maire (social-démocrate) de Copenhague, la capitale danoise, a bien de quoi effrayer le bourgeois. Dès son élection à l'hôtel de ville, il y a un peu plus de trois ans, ce pilier du Parti social-démocrate - il fut ministre de la Recherche, puis de la Justice - a fait approuver par le conseil municipal un projet visant à légaliser la vente du cannabis. En septembre 2012, un deuxième texte, adopté à 43 voix contre 12, prévoit la légalisation de cette "drogue douce" à titre expérimental, pour une durée de trois ans, afin que l'Etat puisse contrôler sa distribution et sa commercialisation. Rapprocher les pouvoirs publics des consommateurs "Notre idée n'est pas de faire en sorte que davantage de gens consomment une substance aussi nuisible que le cannabis, explique l'édile à L'Express. Mais nous voulons couper l'herbe sous le pied des criminels qui amassent des fortunes avec ce business." Pour la seule ville de Copenhague, le chiffre d'affaires dégagé par la vente du haschisch (résine de cannabis) et de la marijuana (herbe de cannabis) est en effet estimé à plus de 150 millions d'euros par an. L'Express/idé La majorité des Copenhaguois est favorable au projet, selon un sondage de l'institut TNS: 53% sont pour, tandis que seuls 25% sont contre (22% se disent indifférents). Mais le gouvernement danois, également dominé par les sociaux-démocrates, s'y oppose fermement et bloque sa mise en oeuvre. Le veto gouvernemental ne décourage pas la municipalité, qui organise, le 15 mars prochain, une grande conférence sur la légalisation du cannabis, en présence d'experts venant d'Amsterdam ou de l'Etat de Washington (Etats-Unis), lequel vient de dépénaliser l'usage du cannabis. L'objectif est d'alimenter le débat et de promouvoir le projet expérimental de Frank Jensen. Bref, de faire bouger les lignes. "Il faut entrer dans le vif du sujet et aborder les modalités d'application de notre plan", explique Mikkel Warming, maire adjoint (Parti rouge-vert) chargé des affaires sociales. Depuis 25 ans que je travaille sur les questions de drogue, je n'ai jamais vu une seule étude qui montre une corrélation entre la répression et la baisse de la consommation Certaines pistes sont déjà explorées. Première solution: la municipalité pourrait ouvrir une trentaine de points de ventes à travers la capitale ; ce réseau fonctionnerait comme un monopole public, à la manière de la distribution des vins et spiritueux en Suède, où la filière alcool est entièrement contrôlée par l'Etat. Variante: le cannabis serait vendu en pharmacie, sur présentation d'une carte d'assuré social prouvant la nationalité danoise de l'acheteur. Selon la mairie, ce système présenterait l'avantage de rapprocher les pouvoirs publics des consommateurs, afin d'informer ceux-ci sur les dangers de la fumette. Spécialiste des questions d'addiction, le psychiatre Henrik Rindom approuve: "Depuis vingt-cinq ans que je travaille sur les questions de drogue, je n'ai jamais vu une seule étude qui montre une corrélation entre la répression et la baisse de la consommation", souligne-t-il. Vers un contrôle total de la filière Seule certitude: le Danemark ne veut pas imiter le modèle néerlandais, où la vente du cannabis est autorisée dans les coffee shops. "Bien que les fumeurs de cannabis soit moins nombreux aux Pays-Bas que dans d'autres pays européens, ce système n'a pas permis de diminuer la puissance des réseaux criminels qui contrôlent toute la filière en amont des coffee shops", argumente Mikkel Warming. Pragmatique, la mairie de Copenhague s'oriente vers un contrôle total de l'ensemble de la filière du cannabis - y compris, s'il le faut, sa culture sous serres. Seul un monopole de ce genre permettrait de priver le crime organisé d'une partie de son chiffre d'affaires. Irréaliste? Peut-être pas. En tout cas, il ne serait pas surprenant que cet audacieux projet finisse, un jour, par se concrétiser. Car, en matière de moeurs, le Danemark est depuis longtemps imprégné d'une mentalité libérale. Le petit royaume scandinave (4 millions d'âmes) est, par exemple, l'un des premiers au monde à avoir accordé le droit de vote aux femmes (en 1915) et à avoir légalisé l'avortement (en 1939). Il est aussi le tout premier où la pornographie est devenue légale (en 1969). Quant au cannabis, il fait partie du paysage depuis 1971. Cette année-là, des hippies danois avaient envahi le quartier de Christiania, un terrain militaire en friche, pour en faire aussitôt le plus grand squat d'Europe. Aujourd'hui encore, il abrite 1000 foyers, une crèche, des boutiques et une dizaine de bars, où plane toujours une acre odeur de cannabis. Dans le quartier autogéré de Christiania, symbole de la mentalité libérale danoise, le crime organisé gère le "marché" du cannabis W. Mads/Polfoto Dans les années 1970, les nouveaux habitants de Christiania avaient transformé leur lieu de vie en une "république" autogérée, peuplée d'artistes, de musiciens, de pacifistes, d'antimilitaristes et autres "babas cool" aux cheveux longs, souvent amateurs de musique planante. Désormais moins hippie que bobo, le quartier s'est installé dans le paysage, au point de devenir un passage obligé pour les touristes en quête d'encanaillement. Mais les petits dealers à l'ancienne ont été remplacés par des membres de réseaux mafieux. Surtout, le trafic de drogue s'est propagé à d'autres secteurs de la capitale, où la guerre pour le contrôle du marché fait rage entre les gangs de Hells Angels et ceux de la "seconde génération", selon l'expression employée par la police pour qualifier les trafiquants danois d'origine étrangère. Ces dernières années, les règlements de comptes par arme à feu sont devenus monnaie courante dans la ville de la Petite Sirène d'Andersen. "En 2008-2009, on a dénombré 40 échanges de tirs", précise Johan Reimann, patron de la police de Copenhague, qui constate l'influence croissante des gangs, lesquels compteraient 1700 membres au total. "La politique de tolérance zéro ne marche pas" "J'ai du mal à comprendre le sens d'une politique qui permet au crime organisé d'amasser des fortunes sur le marché noir du cannabis, insiste Frank Jensen. L'actuelle politique de tolérance zéro ne marche pas: de plus en plus de Danois se sont mis à fumer des joints ces dernières années." Selon le maire de Copenhague, l'heure est venue d'aborder la question avec un autre état d'esprit: "Il faudrait qu'au moins une ville en Europe puisse essayer autre chose afin que l'on juge sur pièces..." Et si l'expérience de la légalisation échouait, la municipalité saurait se montrer magnanime. D'une pirouette, Mikkel Warming, maire adjoint chargé des affaires sociales, l'assure: "Au bout de trois ans, si cela ne marche pas, il nous suffira de rétrocéder le commerce du cannabis au crime organisé. En l'état actuel, il gère cela parfaitement!" Inquiétude suédoise Tous partis politiques confondus, les élus du comté de Scanie, dans le sud de la Suède, relié à Copenhague par un simple pont, s'alarment du projet du maire danois. "Cela revient à accorder un label de qualité officiel au cannabis", dénonce Anders Akesson, élu écologiste de la région, spécialiste des questions de santé publique. "Notre responsabilité d'élus est d'inciter les jeunes à prendre ces sujets au sérieux. Nous avons déjà écrit deux fois à Frank Jensen." Sans recevoir de réponse, pour l'instant... La Suède applique une politique de tolérance zéro en matière de drogue. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/danemark-copenhague-le-maire-qui-veut-legaliser-le-cannabis_1225721.html Ce message a été promu en article Lien à poster Partager sur d’autres sites
Ayahuaska 3 501 Posté(e) mars 2, 2013 Partager Posté(e) mars 2, 2013 (modifié) Salut, merci pour cet article intéressant. "J'ai du mal à comprendre le sens d'une politique qui permet au crime organisé d'amasser des fortunes sur le marché noir du cannabis, ..." "Il faudrait qu'au moins une ville en Europe puisse essayer autre chose afin que l'on juge sur pièces..." Je rêve d'entendre ça de la bouche d'un politicien ou élu de notre pays. Edit: Il me plait bien ce maire Danois ! Je lui filerai même direct le rang VIP sur le fofo Modifié mars 2, 2013 par ayahuaska Lien à poster Partager sur d’autres sites
Lamic-Tal 3 253 Posté(e) mars 2, 2013 Partager Posté(e) mars 2, 2013 (modifié) !!!!!!!!!!!! Yess enfin un gars OBJECTIF qui a bien compris le problème. Mais je pense que cela va beaucoup + loin en fait .... .. . .. . ben oui la France vend des armes de guerre en tout genre et ça coûte assez cher donc il faut beaucoup d'argent pour en acheter et sans la vente de drogue ceux qui veulent des armes peuvent pas .... exemple avec l'Egypte (un client parmi d'autres) Un ancien client Et attention au retour du coup de baton .... Modifié mars 3, 2013 par Lamictal Lien à poster Partager sur d’autres sites
LaTruffe 121 Posté(e) mars 3, 2013 Partager Posté(e) mars 3, 2013 D'une pirouette, Mikkel Warming, maire adjoint chargé des affaires sociales, l'assure: "Au bout de trois ans, si cela ne marche pas, il nous suffira de rétrocéder le commerce du cannabis au crime organisé. En l'état actuel, il gère cela parfaitement!" C'est bien la que l'exemple ne vaudrait pas pour la France hélas, les scandinaves sont civilisés jusque dans le ce crime organisé, ici c'est un foutoir monstrueux qui pourrait se changer en embrasement total à la moindre étincelle Et on n'a pas leur coté précurseur on a même sans doute les décideurs les plus trouillards d'europe. A voir d'urgence en tout cas, qui n'a pas rèvé un jour d'un road trip vers Christiania On n'a pas fini d'fumer du: Dans la meute j'ai pas pu m’empêcher d'ressortir le "s"avon Lien à poster Partager sur d’autres sites
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