Invité Toumaï Posté(e) février 9, 2013 Partager Posté(e) février 9, 2013 Bonjour, j'ouvre ce topic pour vous présenter une synthèse que j'ai moi-même élaborée sur l'histoire et les origines du cannabis en Colombie. La plupart des informations et photos proviennent du forum Club Cannabiogen, kaiki étant un vrai spécialiste des landraces sud-américaines. Les sources utilisées sont extraites de références administratives et littéraires extrêmement fiables. Je vous souhaite un excellent voyage dans les sierras colombiennes Lien à poster Partager sur d’autres sites
extreme indica 19 Posté(e) février 9, 2013 Partager Posté(e) février 9, 2013 salut colombianno tourmai!me gusto tu topic!!cool on est en immersion dans la jungle Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité styki Posté(e) février 9, 2013 Partager Posté(e) février 9, 2013 Salut Tourmai, Bonne idée, merci Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 9, 2013 Partager Posté(e) février 9, 2013 Histoire et origine du cannabis en Colombie 1- La légendaire Punto Rojo (colombian red) La Punto Rojo est présente dans plusieurs pays d'Amérique centrale et du Sud. On ne sait pas exactement quelle est son origine géographique, mais son aire de répartition s'étendait du Mexique jusqu'au pérou en passant par le Panama On trouve beaucoup de variantes de sativas portant ce nom, souvent par confusion. Certaines sont de qualité médiocre, d'autres réellement puissantes. En général, les Punto rojo sont des sativas vigoureuses,très ramifiées et très productives en outdoor. Les meilleures sont très résineuses avec des tonalités superbes qui vont du rouge au pourpre et d'une puissance psychoactive dévastatrice.Son nom vient de la couleurs rouge qu'affichent ses pistils, bien que cette coloration ne soit pas toujours présente. C'est une marijuana de montagne, cultivées dans les hautes terres (higlands) et qui supporte très bien l'humidité excessive et le froid nocturne. Je cite kaiki ,breeder de CBG, au sujet de l'aire de répartition de la Punto Rojo: «le "sang" red était étendu sur différentes zones de Mexique, amérique centrale et du sud. On parle d'Acapulco red, Oaxaca red, Panama red et Panama red hair, Colombia red, Colombia Punto Rojo, Brasil Manga Rosa, etc, ... On m'a raconté il y a peu, comment certaines anciennes michoacanas de l'état de Sinaloa, Mexique, portaient des pistils rouges. Chaque zone géographique possédait ses lignées. De ce côté-ci de l'Atlantique nous employons le nom de "punto rojo" comme référence de variété "rouge", mais les nord-américains utilisent plutôt le nom de Colombia Red. Si on lit des anciennes revues comme la Four Seasons de High Times, on peut constater qu'il existait une grande quantité de variétés et lignées "red", notamment chez les mexicaines. On pourrait peut-être parler de familles apparentées, mais je n'ai pas de données ADN pour en être sûr. Je me base uniquement sur les dates historiques et sur les écrits que je peux trouver. Les graines pouvaient très bien être apportées à d'autres endroits pour y être cultivées. Entre les années 50 et 70/80, il y a eu un grand bordel "marimbero" (1) comme on dit en Colombie. L'aire d'influence des Caraïbes et la production de marijuana dans cette zone mettent en évidence un grand et ample éventail génétique qui s'est peut-être formé depuis l'époque de la construction du canal de Panama qui a employé beaucoup de travailleurs de diverses nationalités. Je dirais tout de même que le Mexique a eu beaucoup plus d'influence dans l'extension et la richesse génétique du cannabis avant l'arrivée des clans narcos colombiens, et non pas le contraire. Avant les souches se définissaient beaucoup plus par leur aspect visuel et leur appellation: gold, green, purple, red... Curieusement, Il y a des compagnies nord-américaines du début du XXe siècle fabriquant des teintures et des extraits de cannabis qui racontent comment elles ont rapportées des lignées asiatiques au Mexique et aux USA à des fins médicinales.» (1) Marimba: euphémisme par lequel on désignait la marihuana en Colombie. Marimbero = qui se rapporte à la Marimba Champs de Punto Rojo dans les higlands à 2500 m d'altitude. Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 10, 2013 Partager Posté(e) février 10, 2013 Histoire et origine du cannabis en Colombie 2- Les origines On trouve très peu d'informations sur la culture et les origines du cannabis colombien. Selon certains documents officiels datant de la première moitié du XXe siècle, la marijuana était fréquemment cultivée et consommée dans quelques zones géographiques de Colombie. Il existe une étude (1) faite à partir de données rassemblées par les institutions colombiennes qui possédaient un registre des prises de marijuana dès 1925, grâce à laquelle on peut se faire une idée de certaines habitudes du début du 20e siècle et des zones où se trouvaient les plantations, plus ou moins les mêmes zones géographiques où elles poussent aujourd'hui3 «la réalité était différente du discours officiel: les nombreuses arrestations pour possession, vente et culture de marijuana étaient récurrents, particulièrement a Barranquilla et ses alentours. La marijuana s'achetait facilement dans les bordels et les quartiers marginaux de la ville. L'herbe était autant cultivée dans le département Atlantique que dans celui, voisin, de Magdalena entre 1940 et 1944. Un rapport américain de 1945 confirme que la culture et la consommation de marijuana avaient considérablement augmenté à Barranquilla. Ce même rapport signale que le bateau mexicain Hidalgo avait fait 3 voyages à Barranquilla en seulement 6 mois avec comme cargaison d'énormes quantités de marijuana et de graines pour cultiver.» Curieusement, on trouve aussi une étude locale sur les contenus en cannabinoïdes de plantes récoltées dans 4 zones différentes (2) Un autre extrait du forum CBG nous apporte quelques informations supplémentaires. Citation de kaiki: «Je vous traduis quelques pages du libre “Le cannabis et les groupes culturels dans une municipalité colombienne” de William L. Partridge (1973) qui ont trait à la partie du cannabis en tant que stupéfiant car il y a eu plusieurs tentatives d’introduction du chanvre textile au cours des siècles, sans réussite. La lecture est particulièrement intéressante sur les coutumes locales de la zone de Santa Marta en ce qui concerne le cannabis, le bananier et la concurrence que faisait à la fibre de cannabis le sisal local, ainsi que d’autres événements économiques historiques». «L’usage du cannabis comme stupéfiant est une toute autre chose. L’origine linguistique du cannabis signale évidemment les esclaves de l’Afrique Occidentale emmenés au Brésil comme première voie d’introduction (Patiño 1969, Aranujo 1959). L’adoption de l’habitude de fumer de l’herbe par les indigènes du Brésil semble confirmer l’ancienneté de son introduction dans cette partie de l’Amérique du Sud (Wagley Galvao, 1949), mais la propagation de cette habitude aux habitants d’origine espagnole est moins connue. Il faut signaler que le cannabis disponible était en concurrence avec des drogues locales, narcotiques et hallucinogènes. De toutes celles-ci, seul le tabac fut adopté par les colons espagnols. Apparemment fumer du cannabis en tant que stupéfiant est une habitude relativement nouvelle dans la zone qui nous concerne. Ardila (1965) et Patiño (1969) suggèrent que la vallée du fleuve Magdalena fut la voie d’introduction du cannabis en Colombie, depuis les ports de Santa Marta, Barranquilla et Carthagène avec comme origine les Antilles et Panama. Concrètement, Ardila (1965) suggère que l’augmentation de la consommation de cannabis comme stupéfiant coïncident avec les travaux de contruction du canal de Panama et les intenses échanges humains qu’il y a eu entre les pays de la zone Caraïbe. Cette interprétation datant respectivement de 1927 et 1928 (Patiño 1969, Ardila 1965 et Torres 1965) émane de la lecture de lois du Costa Rica et de la Colombie en matière de cannabis alors que les migrations des ouvriers et des marins était un fait. Malgré tout, ce ne fut pas avant 1945 que la presse colombienne commença à informer au sujet des plantations clandestines de cannabis de la côte atlantique et de la vallée du Cauca sur la côte pacifique (Patiño 1969)» Punto Rojo Feuille typique de la Punto Rojo des highlands (1) https://www.scielo.or...ipt=sci_arttext (en espagnol) https://socialscience...&lng=en&nrm=iso (en anglais) Saenz Rovner, Eduardo. La "préhistoire" de la marijuana en Colombie / consommation et culture entre les années 30 et 60. Cuad. Econ. [online]. 2007, vol.26, n.47 [cited 2010-01-02], pp. 205-222 . (2) https://www.scielo.un...nrm=iso&tlng=es (en espagnol) Florian R, Néstor M; Parada A, Fabián and Garzon M, William F. Etude du contenu en cannabinoïdes d'échantillons de marijuana (Cannabis sativa L.) cultivé dans diverses régions de Colombie . Vitae [online]. 2009, vol.16, n.2 [cited 2010-01-03], pp. 237-244 . Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 10, 2013 Partager Posté(e) février 10, 2013 (modifié) ... Modifié février 10, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 10, 2013 Partager Posté(e) février 10, 2013 (modifié) Les origines (suite) "Marijuana Botany" de Robert Conell Clarke (1981) est une autre source d'info incontournable sur ce sujet. «Le cannabis colombien pourrait se diviser basiquement en deux souches : l'une provenant des zones côtières humides et de basse altitude qui longent l'Atlantique, proches de Panama, tandis que l'autre provient des terres intérieures, montagneuses et arides de Santa Marta. Plus récemment, de nouvelles zones de culture (situées au sud du plateau intérieur central de la Colombie ainsi que dans les hautes vallées, qui s'étendent au sud de la côte atlantique) sont devenues les principales zones de production commerciale du cannabis destiné à l'exportation. Jusqu'à de récentes années, du cannabis de haute qualité était disponible au marché noir, en provenance à la fois des zones côtières et montagneuses de Colombie. Le cannabis a été introduit en Colombie il y a une centaine d'années, et sa culture est profondément ancrée dans la tradition. La plupart du temps, les techniques de culture incluent la mise en terre de jeunes plants sélectionnés et d'autres attentions particulières. Par exemple, la production de têtes dorées comme celles de la « mona amarilla » s'obtient en coupant puis en torsadant une bande de la tige principale d'une plante presque mûre (1), restreignant ainsi l'afflux de nutriments, eau et autres substances. Après quelques jours, les feuilles sèchent, puis tombent tandis que les fleurs meurent lentement en jaunissant. C'est ainsi que l'on produit la très renommée « Colombian Gold », si courante et populaire du début jusqu'au milieu des années 70 (Partridge, 1973). Des noms tels que "Punto Rojo" (pistils rouges), "Cali Hills", "Chocó", "Lowland", "Santa Marta gold" et "Purple" nous donnent une idée de la couleur des variétés d'antan et des zones de culture» En janvier 1979, un article de la revue Times rendait compte de la popularité de la culture de la marijuana chez les paysans et agriculteurs colombiens. Elle était essentiellement motivée par un prix de vente beaucoup plus intéressant. Les graines étaient déjà fournies par les trafiquants qui, au fil du temps, et puis plus tard, grâce au web, n'ont pas hésité à investir dans des semences hollandaises afin de bénéficier de récoltes plus précoces et plus productives, polluant au passage les cultures traditionnelles. A l'époque, un Colombien qui produisait la marijuana recevait environ un pour cent de la valeur réelle de sa récolte (soit environ six dollars par livre), mais c'est cinq ou six fois plus que de récolter du café, du maïs ou du coton. Pourtant, malgré le fait que le gouvernement ait commencé à prendre des mesures de contrôle plus strictes qu'auparavant, il n'était pas partisan d'une position trop rigide avec les paysans. José Miguel Garavito, chef de l'unité anti-drogue du Procureur général, explique dans la revue qu' «il est difficile de reprocher à un agriculteur qui cultive du maïs et ne gagne que quelques pesos de se convertir à la culture de marijuana quand il voit que ses voisins, qui la cultivent et qui travaillent autant lui, gagnent beaucoup plus. Les trafiquants arrivent, lui offrent les graines, puis repassent plus tard pour la récolte.» Modifié février 10, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 11, 2013 Partager Posté(e) février 11, 2013 (modifié) Encore quelques informations tirées du livre de William L Partridge, cette fois sur les termes utilisés par les paysans et les consommateurs dans la zone nord de Colombie où a été faite cette étude. Il faut prendre en compte qu'elle date de 1973. «les paysans classifient les parties de la plante en deux catégories: la mona (1),un mélange de résine et de petites feuilles de la partie supérieure des plantes femelles, et la hoja (feuille), les feuilles basses inférieures des plantes mâles et femelles. La mona se vend 200/300 pesos la livre et la hoja 100 pesos la livre. Le commerçant double généralement les prix payés au paysan. La saison pour récolter s'étend de mars à août/septembre, ou pendant 5 ou 6 mois pour obtenir la mona. Il va sans dire que les consommateurs préfèrent fumer la mona. Il faut signaler que "la mona" est un terme générique pour le cannabis, ainsi qu' "amarilla" (jaune, gold) et "marihuana". Généralement, les consommateurs de cannabis l'appellent "la mona", indépendamment de la qualité. Personne n'a jamais entendu dans cette commune le mot espagnol cañamo (chanvre). Dans cette région de Colombie, cáñamo désigne plutôt un cordon de fibres de cabuya ». Santa Marta Dorada (Santa Marta Gold) citation de kaiki: «Vu que l'on parle beaucoup de la mona et des amarillas, je poste une photo de Santa Marta dorada (dorée) de montagne pour illustrer les textes (...) Actuellement, on nomme généralement "la mona" les plantes originaires de Santa Marta, la mona amarilla plus précisément. On trouve encore de la Santa Marta dorada et Santa Marta dorada de montagne. Les Gold ont eu plus de succès que les “Rojas” . La “Roja” est changeante et peut-être que la “Moño Rojo” (ndt : Red Bud aux States) est une variante des “Punto Rojo” plus rapide et homogène, difficile question. Plus encore, les arômes sont un peu plus changeants avec les “Punto Rojo”. Ici en Espagne avec moins d’altitude et des pressions plus basses, elles se montraient, et se montrent encore, comme des sativas longues et hautes, éparses, avec une bonne distance internodale et beaucoup de fleurs. Celles que j’ai connu et que j’ai planté dans les années 80 étaient généralement plus maigres, plus fines avec une production plus faible.» (1) mona: ce mélange est effectué lors de la compression d'un tas de têtes. En Colombie comme dans d'autres pays d'Amérique latine l'herbe se vend pressée. Ce terme désigne aussi une femme blonde en Colombie. Cabane servant de séchoir Sac rempli de graines Méthode de pressage de la marijuana Papaye tombée dans le sac d'herbe à presser Modifié février 11, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 16, 2013 Partager Posté(e) février 16, 2013 (modifié) "Marijuana Botany" (1981) de Robert Conell Clarke est une autre source d'info incontournable sur ce sujet. «Le cannabis colombien pourrait se diviser basiquement en deux souches : l'une provenant des zones côtières humides et de basse altitude qui longent l'Atlantique, proches de Panama, tandis que l'autre provient des terres intérieures, montagneuses et arides de Santa Marta. Plus récemment, de nouvelles zones de culture (situées au sud du plateau intérieur central de la Colombie ainsi que dans les hautes vallées, qui s'étendent au sud de la côte atlantique) sont devenues les principales zones de production commerciale du cannabis destiné à l'exportation. Jusqu'à de récentes années, du cannabis de haute qualité était disponible au marché noir, en provenance à la fois des zones côtières et montagneuses de Colombie. Le cannabis a été introduit en Colombie il y a une centaine d'années, et sa culture est profondément ancrée dans la tradition. La plupart du temps, les techniques de culture incluent la mise en terre de jeunes plants sélectionnés et d'autres attentions particulières. Par exemple, la production de têtes dorées comme celles de la « mona amarilla » s'obtient en coupant puis en torsadant une bande de la tige principale d'une plante presque mûre (1) , restreignant ainsi l'afflux de nutriments, eau et autres substances.Après quelques jours, les feuilles sèchent, puis tombent tandis que les fleurs meurent lentement en devenant jaunes. C'est ainsi que l'on produit la très renommée « Colombian Gold », si courante du début jusqu'au milieu des années 70. Des noms tels que "Punto Rojo" (pistils rouges), "Cali Hills", "Chocó", "Lowland", "Santa Marta gold" et "Purple" nous donnent une idée de la couleur des variétés d'antan et des zones de culture» (1)« Beaucoup de techniques dérivent de vieilles traditions mal comprises. Ainsi, en Colombie, les paysans découpent une partie du tronc pour bloquer le flux d'eau et de nutriments entre racines et branches. Il n'est pas prouvé que ce processus augmente la quantité finale de THC, par contre il accélère la maturation des têtes et donne aux feuilles une coloration dorée/jaune . Les cultivateurs transpercent parfois les troncs avec les ongles, des pierres ou des boulettes d'opium pour accélérer la floraison et rehausser le goût des têtes. Toutefois, l'efficacité de ces techniques n'a pas été confirmée par l'évidence empirique ou la recherche scientifique (Partridge 1975).» Technique du Gold Ring par Mikhal sur une plante colombienne avec la contribution de Locoporro. Modifié février 16, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 16, 2013 Partager Posté(e) février 16, 2013 (modifié) Encore quelques extraits de "Marijuana Botany" de Robert Conell Clarke (1981) «Les variétés colombiennes possèdent des feuilles de 7 à 11 pales, fines et très dentelées, comportant des tonalités variables de vert foncé. Les colombiennes sont longues à fleurir dans les régions tempérées de l'hémisphère nord et peuvent échouer dans la maturation des têtes sous climat froid. Ces variétés préfèrent les longues périodes de croissance équatoriale et sont souvent insensibles au raccourcissement rapide des journées automnales sous des latitudes tempérées Compte-tenu de ces longs cycles de croissance et de la structure horizontale des branches, les plantes femelles forment de nombreuses têtes tout le long des tiges jusqu' au tronc central. Ces têtes tendent à produire des petites graines rondes, foncées, tachetées et marrons. Le cannabis colombien commercial est plus sédatif que d'autres variétés d'Amérique latine. C'est probablement provoqué par l'effet synergique du THC avec des niveaux élevés de CBD ou de CBN. Une technique de curing négligé de la part des cultivateurs colombiens combinée à un séchage au soleil en gros amoncellements qui ressemblent à des tas de compost, peuvent former du CBD par dégradation du THC. Les variétés colombiennes tendent a créer d'excellents hybrides quand elles sont croisées avec des variétés précoces qui mûrissent rapidement, comme celles du centre ou du nord des USA.» Citation de kaiki «Lors de mon séjour en Colombie, en ouvrant un sac en plastique qui contenait de la marijuana depuis quelques semaines, on percevait un arôme intense à ammoniac et à urine. Le processus de séchage n'a pas changé, c'est toujours le même que celui décrit par Robert Clark dans son ouvrage " Marijuana Botany". Les fleurs de cannabis empaquetées avec une humidité relative élevée transforment une partie du THC en CBN, perdant ainsi une partie de sa psychoactivité. Dans ce processus, il y a une perte significative de qualité et un changement dans l'équilibre des cannabinoïdes. Les clients habituels de colombienne la préfèrent légèrement humide pour mieux en percevoir les arômes. En réalité, aucun colombien ne s'en plaint malgré nos échanges d'opinion et nos conseils qui n'ont pas l'air d'avoir eu beaucoup d'influence sur eux. Par contre, ils soutiennent qu'un pressage de têtes sèches ne tasse pas bien le paquet et qu'il produit beaucoup de casse et de perte de matériel fumable. Il faut aussi reconnaître qu'il est très difficile de bien sécher la marijuana dans les terres hautes, la nuit y est très humide et il n' y a pas de séchoirs adaptés. Les parceros de cette zone cultivent pour survivre puisque mis à part le troc il n'y a que très peu de sources de revenus, notamment parce que que l'industrie de la banane à beaucoup souffert. Mr x ne fume pas et n'a jamais fumé, il ne fait que cultiver.» (1) Mr x est le cultivateur-producteur colombien qui a fourni a kaiki les graines de Punto Rojo, Mangobiche, Santa Marta, Corintiana et Moño Rojo. Toutes les photos de plantes de marijuana de ce topic ont été prises dans les plantations de montagne de Mr x, vers les 2000 mt d'altitude Plantes colombiennes formant de nombreuses têtes tout le long des tiges jusqu' au tronc central. Modifié février 16, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
Invité Toumaï Posté(e) février 16, 2013 Partager Posté(e) février 16, 2013 (modifié) 3- Appauvrissement génétique Robert Conell Clarke nous apprend que la dilution des variétés locales avait déjà commencé il y a 40 ans (années 70). A cette époque ces hybridations se faisaient entre landraces, mettant déjà en danger les souches les plus pures. «En réponse à l'incroyable demande en marijuana de l'Amérique du Nord, ainsi qu'au contrôle de plus en plus efficace de l'importation et culture du cannabis mexicain le long de l'étroite frontière, mais aussi à cause de l'utilisation du Paraquat par les mexicains, les cultivateurs colombiens ont profité de l'occasion pour multiplier leur production. La plus grande partie de la marijuana fumée aux USA est importée de Colombie. Cela signifie aussi qu'une grande partie des graines disponibles pour la culture domestique du cannabis est d'origine colombienne. Malheureusement, le narco-trafic colombien a tout appauvri, bien qu'il existe encore quelques rares zones où la culture intensive de la marijuana destinée au trafic est de très haute qualité comme "la Mona Amarilla". Les vieilles graines des colombiennes légendaires sont aujourd'hui particulièrement recherchées par les acheteurs» La délicate marijuana colombienne n'a quasiment jamais de graines (sinsemilla), contrairement aux herbes colombiennes commerciales qui en en sont souvent remplies. Aujourd'hui, en règle générale, les centres de production des cultures commerciales se trouvent dans les zones éloignées de montagne et il reste peu de petits producteurs. On pense que quelques agriculteurs montagnards (1) cultivent encore un cannabis de qualité. Il faut dire qu' aux plus beaux jours de la "Colombian Gold" on ne cultivait dans les montagnes que cette raffinée et cérébrale herbe. La marijuana des humides Terres Basses est réputée fibreuse, de couleur marron avec un effet relaxant. Mais maintenant, l'herbe commerciale des montagnes se caractérise elle aussi par des buds de couleur marron à l'effet relaxant.» A la lumière de ces informations, on constate que le narcotrafic a eu une influence directe sur l'appauvrissement des souches locales en les hybridant d'abord entre-elles. Malheureusement, les choses n'ont fait qu'empirer depuis. Dans les années 90, il y a eu introduction de variétés commerciales skunks et whites, ce qui a contribué à diluer et à appauvrir encore plus le pool génétique colombien. Citation de kaiki: «On ne trouve pas beaucoup d'information sur les "rouges" , ni sur leur origine, mais il parait évident qu'il y a eu un flux nord-sud dans l'extension des zones de cultures. Je maitrise mieux la partie nord ce puzzle, mais beaucoup moins les parties centre, sud et pacifique. Quelques variétés sont des classiques comme la Punto Rojo ou les Corinto, mais les autres, celles dont on parle dans les textes anciens, je ne crois plus qu'il en reste encore, sauf diluées avec d'autres lignées locales ou commerciales.. Actuellement en Corinto (village de la vallée del Cauca, près de la ville de Cali en vert sur la carte) on cultive aussi d'autres lignées sativas comme la Cominera, mais on trouve également de plus en plus de variétés commerciales type hollandaises, on trouve même une variété dénommée "l'Espagnole", selon ce que j'ai pu lire dans un article d'un journal colombien il y a quelque temps. Chaque jour qui passe, je me rends de plus en plus compte de la dispersion qu'a connu la Punto Rojo. Il y a eu une baisse terrible de la qualité depuis les années 90, tout ça en un peu plus de 15 ans. Ce qui avait toujours été simple et facile à trouver en 80-90 est devenu de plus en plus difficile à rencontrer» C'est tout de même surprenant de constater que les variétés commerciales hollandaises sont directement impliquées dans la disparition des souches et lignées des landraces locales. La mondialisation rendant les graines commerciales facilement accessible en 3 clicks de souris par le biais du web, ainsi que le désintérêt marqué des acteurs du secteur commercial cannabique pour la préservation des landraces, sans oublier le statut du cannabis considéré comme plante illégale dans tous les pays producteurs, finiront par réduire drastiquement la diversité génétique du cannabis si personne ne s'en préoccupe. Je laisse la phrase de la fin à un cultivateur colombien membre du forum CBG «Ce qui est sûr, c'est que les sativas colombiennes pures ont laissé d'exister avant 2000, dans les annés 90, avant l'arrivée des skunks et des Widows en Colombie. Aujourd'hui, il est impossible de trouver une souche colombienne pure d'antan, même si les gens d' ici continuent a les cataloguer comme telles. Nous continuerons quand même à chercher pour essayer de trouver une bonne quantité de gènes purs de différentes souches, car l'influence des skunk/NL est devenu incontrôlable en Colombie» PS: Toutes les photos de Colombie ont été prises par kaiki et sont extraites du forum club CannaBioGen. Modifié février 16, 2013 par Toumaï Lien à poster Partager sur d’autres sites
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