Cannabis, héroïne, cocaïne, ecstasy : les prix de la drogue en Languedoc


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Midi Libre a enquêté. Voici les tarifs constatés en 2012 chez les dealers.

L’herbe est peut-être plus verte en Lozère. Mais elle y est aussi plus chère qu’en Roussillon et que sur le littoral héraultais, si l’on en croit les dernières constatations effectuées l’an dernier par les forces de l’ordre. C’est aussi dans les rues de Montpellier et de Béziers que l’héroïne s’achète à des prix défiant toute concurrence : 15 € le gramme, soit trois à quatre fois moins cher que chez les petits dealers du Gard.

 

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La carte du marché de la drogue en Languedoc-Roussillon. (Source : OCRTRIS - novembre 2012)

 

"Ces tableaux sont faits à partir des interpellations et des saisies dans les affaires de stupéfiants"

Deux fois par an, département par département, policiers et gendarmes compilent leurs informations sur le marché des drogues, qu’ils recueillent au fil de leur travail quotidien. "Ces tableaux sont faits à partir des interpellations et des saisies dans les affaires de stupéfiants" explique un enquêteur. D’où un tableau de bord très détaillé qui, semestre après semestre, permet de mieux cerner la réalité de ce marché clandestin, et de ses évolutions.

 

Car on y trouve presque tout : les tarifs pratiqués dans la rue, pour le client venu s’acheter sa dose de la journée ou ses joints du week-end. Les prix auxquels se négocient les quantités plus importantes, chez les semi-grossistes, qui achètent le haschich en plaquette de 250 g avant de le revendre, en gros morceaux, à leurs meilleurs clients. Ceux, enfin, du marché des gros trafiquants, les membres du grand banditisme, qui ne négocient pas en dessous du kilo.

 

Le marché héraultais dominé par Montpellier et Béziers

 

Premier enseignement de ces chiffres régionaux, transmis au second semestre 2012 à l’Office central de répression du trafic international des stupéfiants (OCRTIS) : la drogue en Languedoc-Roussillon est globalement plutôt moins chère qu’ailleurs en France. Comparés aux prix moyens constatés dans la dernière étude de l’Observatoire Français des Drogues et de la toxicomanie (OFDT), la différence est de l’ordre de 20%, notamment pour l’herbe, la cocaïne et l’héroïne. "Le Languedoc-Roussillon est un lieu de passage important pour les trafics venant du Maroc et de la péninsule ibérique" précise un policier. "Il y a là des quantités et des disponibilités importantes, et donc des stocks à écouler".

 

Proximité de la frontière espagnole

 

Mais aussi des disparités : la proximité avec frontière espagnole est l’un des facteurs essentiels, comme le montre les prix plutôt bas que l’on constate, toutes produits confondus, dans les Pyrénées-Orientales. Autre donnée clé : l’importance des centres urbains. A ce titre, le marché héraultais est dominé par les villes importantes que constituent en la matière Montpellier et Béziers. Dernier point à intégrer sur cet état des lieux du marché de la drogue dans notre région : les prix baissent fortement lorsqu’on achète en plus grande quantité. D’où des variations importantes, selon les pratiques de chacun.

 

 

Plus d’une tonne de cannabis saisis l’an dernier dans la région

Difficile de disposer de chiffres précis et exhaustifs concernant les saisies effectuées dans chaque département par les forces de l’ordre. Voici toutefois quelques indicateurs, qui montrent l’ampleur des trafics... et de l’activité des enquêteurs. Côté police, le SRPJ de Montpellier a saisi en 2012 1100 kg de résine de cannabis, principalement en interceptant des Go Fast, ces convois de voitures rapides remontant d’Espagne. La PJ a également mis la main sur plus de cinq kilos de cocaïne et 1,2 kg d’héroïne.

 

1 000 pieds d'herbe

 

De leur côté, les gendarmes du Languedoc-Roussillon ont notamment intercepté l’an dernier 350 kg de résine de cannabis, deux kilos de cocaïne et plus de 1000 pieds d’herbe, cultivés dans des serres audoises. Dans ces chiffres ne figurent pas les interpellations effectuées par des services d’enquête extérieurs à la région, comme ces 600 kg saisis en novembre dernier sur l’A9 à Perpignan par le GIGN.

 

La nouvelle tendance : internet remplace les dealers

"Le prix de l’herbe continue à augmenter", relève Dominique Sistach, sociologue à l’université de Perpignan, et qui observe de près les phénomènes liés à la toxicomanie dans notre région. "La culture hors-sol s’est beaucoup développée depuis la fin des années 90. Aujourd’hui, le prix de l’herbe est deux fois plus élevé que celui du cannabis. Ce sont devenu des produits totalement différents, avec un effet euphorisant pour l’herbe, et calmant pour le cannabis." Autre tendance sur le marché de la "fumette":

 

"Actuellement, on assiste au retour de l’Afghan noir, un haschich que l’on trouve maintenant partout, alors qu’il avait pendant longtemps disparu." Côté héroïne, "la nouveauté, c’est qu’on en trouve désormais dans des espaces ruraux, dans le Carcassonnais, dans la vallée du Valespir, avec des consommateurs qui la sniffent ou qui la fument. Elle n’est plus cantonnée aux villes comme Perpignan ou Montpellier, ou encore Béziers qui a toujours eu une population importante de consommateurs. On voit aussi que les dealers de cocaïne en vendent, car elle sert à faire redescendre les gens qui prennent trop de cocaïne. C’est là un phénomène typiquement toxicologique." Selon l’universitaire, l’autre évolution marquante est le fort développement des drogues de synthèse.

 

Le retour du LSD

 

"Le LSD revient fortement dans la région : dans les fêtes, il coûte de 4 à 5 €, et il y en a pour trois jours avant de revenir. " De plus, les achats de drogue sur internet sont en hausse : "On trouve du THC, le principe actif du cannabis, en cachet, de la cocaïne de synthèse, avec des officines qui en changent tous les mois la formule chimique pour rester dans la légalité. Ce sont des produits extrêmement forts, livrés à la maison : au niveau mondial, c’est un enjeu qui dépasse les pouvoirs policiers et judiciaires et transforme les réseaux et les mafias. Sur Montpellier, toutes les métamphétamines qu’on trouve sont distribuées par internet. On ne trouve pas de réseau organisé sur ces produits."

 

Autre constat dressé par Jean-Marie Ferrari, responsable du centre Arc-en-Ciel à Montpellier : "Les gens sont de moins en moins attachés à un produit. Depuis trois ou quatre ans, ils sont polyconsommateurs, en fonction des arrivages."

 

Par FRANÇOIS BARRÈRE

 

Source: Midi Libre

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Hep,

 

Si légalisation il y'avait eu, tous ces problèmes nous n'aurions pas connu.......

 

A force de faire l'autruche, le gouvernement français (et d'autres) est dépassé par les événements..........

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On t'avait dit que c'était dangereux le cannabis, tu vois bien que non, alors tu peux prendre un peu d'héroine !

Ou comment faire la part des choses, vive les pays bas !

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Hop,

 

Forcément, le shit n'est plus cher, c'est de la merde......y'a vingt ans, c'était de la bombasse.....et pas donné....

Le marché s'est inversé on dirait......la weed de rue....ben c'est souvent de la merde aussi....

 

Vive la qualité....

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